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l'emploi en compensation. Au total, pour certains, ces différents mécanismes conduisent à une compensation
des pertes d'emplois de court terme. Il n'en demeure pas moins qu'une "bonne" répartition des gains de
productivité (salaires, profits, réduction du temps de travail, prix) est nécessaire à la stabilité du système
économique.
Théorie du déversement :
Théorie de la compensation :
La théorie du déversement, ou de la compensation, d'A. Sauvy montre que la destruction des emplois dans les
secteurs en déclin est plus que compensée par la création de nouveaux emplois dans les secteurs en expansion.
Ainsi s'analyse le déclin de l'emploi agricole et la montée de l'emploi dans le secteur secondaire, puis le récent
déclin de l'emploi industriel au profit du secteur tertiaire, a priori moins mécanisable. Cette hypothèse, plutôt
optimiste, semble vérifiée, jusqu'à présent, sur le long terme, sans nier toutefois les difficultés de transition,
liées aux ajustements structurels (chômage frictionnel).
SOLOW
Robert Solow a construit un modèle formel de la croissance, à partir d'une réflexion critique sur le modèle de
Harrod-Domar, qui constitue encore aujourd'hui le modèle de référence en science économique. D'inspiration
néo-classique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs: le travail et le capital. La
production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (capital
physique) et de travail (main d'œuvre).
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements
décroissants c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une
augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les
facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connaît
un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois
prédictions :
Augmenter la quantité de capital (c’est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important,
la main d'œuvre augmente sa productivité (dite apparente).
Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital, et connaissent donc des rendements plus faiblement décroissants, c’est-à-dire que toute
augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que
dans les pays riches.
En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où
toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production par tête.
Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en
fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des
facteurs.
Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique.
J. B. SAY
La loi de Say, ou loi des débouchés, prévoit que « plus les producteurs sont nombreux et les productions
multiples, plus les débouchés sont faciles, variés et vastes ». Dans une économie où la concurrence est libre et
parfaite, les crises de surproduction sont impossibles. Il ne peut y avoir de déséquilibre global dans les
économies de marché et de libre-entreprise, il y a un équilibrage spontané des flux économiques (production =
consommation, épargne = investissement). Say ne nie pas la possible existence d'excédents, mais les crises de
surproduction ne touchent, pour lui, que certains secteurs et ne sont pas durables. Cette loi est parfois réduite
à tort à la formule « toute offre crée sa propre demande ». Un meilleur résumé de cette approche serait : « on
ne dépense jamais que l'argent qu'on a gagné »,