Il convient de revoir les différents régimes d'imposition et les modalités de leur
administration pour voir lesquels sont les plus vulnérables à la fraude fiscale et les plus
coûteux à contrôler. Il s'agit également de renforcer les capacités de l'administration
en matière de contrôle fiscal, tant par des mesures facilitant le recoupement de
l'information détenue par les administrations (par exemple par un identifiant unique), que
par la modernisation des méthodes de contrôle et d'audit, basé sur les risques.
Enfin, il est fondamental d'assurer la pleine transparence des exonérations, des
contrôles et des mécanismes de recours indépendants et efficaces afin d'éviter que le
contrôle lui-même ne soit source d'arbitraire, de fraude et de corruption, ce qui affecte
non seulement les recettes à court terme mais également le civisme fiscal à long terme.
Comment la fiscalité peut-elle être un outil pour soutenir la compétitivité ?
Un des éléments importants de compétitivité d'un pays est la stabilité du cadre juridique
et notamment du cadre fiscal. L'incertitude engendrée par l'instabilité du cadre
règlementaire a un prix et donc un coût pour l'investisseur.
Avec des coûts d'opérations plus élevés, c'est tout le système productif du pays qui
devient moins compétitif. Il y a donc un lien très fort entre le cadre réglementaire, en
particulier des finances publiques, et la compétitivité, notamment des PME.
La stabilité du cadre juridique ne signifie pas le statu quo. Une fois la stabilité
réglementaire acquise, il est judicieux de réfléchir à faire évoluer le système fiscal pour
que par exemple les taux d'imposition ne soient pas trop élevés et contre-productifs.
Il faut pour cela élargir l'assiette fiscale en contrepartie d'une pression fiscale
moindre. Cela suppose par exemple de trouver les mécanismes appropriés pour que les
PME et TPE, qui sont le secteur économique par excellence que l'on ne veut pas
entraver par une fiscalité trop lourde, gardent et même accroissent leur vitalité.
Ce qu'il faut en particulier, c'est réduire les « pertes sèches » de la fiscalité engendrée
par les règles bureaucratiques de l'Etat, c'est-à-dire la part de l'impôt qui ne profite à
personne et qui est uniquement un coût net pour l'économie («deadweight loss»). En
contrepartie de cette fiscalité élargie, le citoyen peut en théorie bénéficier de biens et
services publics de meilleure qualité qui bénéficient à tous.
Enfin, il y a la réforme de la TVA: l'efficacité des mécanismes de remboursement de la
TVA, avoir une TVA qui soit une vrai taxe sur la valeur ajoutée, c'est-à-dire une taxe
élargie supportée uniquement par le consommateur final, et qui n'introduise pas trop de
distorsions dans l'économie, par exemple par la multiplication des taux, des exonérations,
et autres règles particulières.
Page 5/7