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PATIENT ACCIDENTÉ EN ÉTAT D’ÉBRIÉTÉ
ET DEMANDE D’ALCOOLÉMIE PAR LA POLICE
La police peut demander à une personne de donner un échantillon de sang lorsqu’elle estime
raisonnable et probable que cette personne ait conduit une voiture, un bateau ou un aéronef
avec des facultés affaiblies par l’alcool dans les quatre heures précédentes. La personne doit
être incapable, étant donné son état physique, de donner un échantillon de l’air dans ses
poumons ou encore les circonstances doivent rendre impraticable l’obtention d’un tel
échantillon.
Les médecins ne sont pas tenus de satisfaire au désir des agents lorsque ceux-ci veulent avoir
un échantillon de sang d’une personne. Par contre, dans un esprit de collaboration et de visée
sociale, la collaboration du médecin est bienvenue. Le médecin qui collabore est toutefois
protégé contre toute poursuite civile ou criminelle pourvu qu'il ait procédé avec l'attention et
l'habilité voulue lors de l’obtention de l’échantillon. Le médecin ne peut pas prélever pour la
police un échantillon de sang qu'il aurait obtenu en laissant croire qu'il s'agissait-là d'un
prélèvement à des fins médicales.
Le médecin ne doit pas participer à l'obtention d'un échantillon de sang d'un sujet sans le
consentement de celui-ci.
Le médecin doit interroger lui-même le prévenu, ou être présent lors de la demande du policier
auprès du prévenu, et s'assurer que celui-ci comprend le but de la demande et donne son
consentement. Il doit rendre compte dans le dossier médical de l'échange qu’il a eu avec le
prévenu. Si le patient est incapable de donner un consentement éclairé, le médecin ne doit pas
procéder au prélèvement sanguin pour un échantillon d'alcool.
Dans certaines circonstances, on peut demander au médecin de prélever un échantillon de
sang chez un sujet qui est incapable de consentir, étant donné son état physique ou mental,
que cet état soit lié à la consommation d'alcool ou à des blessures invalidantes. Le médecin
doit être extrêmement prudent dans ces cas, car une telle demande de la police ne peut être
acceptée que si elle a été permise par un juge de paix.
Un mandat par télécopieur peut alors être préparé par la police, selon les directives du juge de
paix. Le rôle du médecin dans ces cas est d'examiner correctement le prévenu, de manière à
donner au policier ou juge de paix une opinion médicale bien fondée sur son état. Le médecin
peut aussi évidemment participer au prélèvement de l'échantillon de sang conformément au
mandat ou s'assurer qu'il soit fait par un technicien qualifié (l'infirmière), mais sous la
responsabilité du médecin.
Références
L'Association canadienne de protection médicale. Rapport annuel, août 1994. C.P. 8225, succ. T,
Ottawa (Canada) KIJ 3H7, téléphone 1-800-267-6522 ou 613-725-2000, télécopieur : 613-725-1300.
L'Association canadienne de protection médicale, bulletin d'information, volume dix, novembre 1995.
Journal de l'Association des médecins d'urgence du Québec, printemps 1996, no 2, p. 27-28.
Code criminel, article 254 à 258.
Discuté avec monsieur Antonin Dubé, sergent à la Sûreté du Québec, poste de Rimouski.
Benoit Parrot, M.D.
Service d'urgence 1998-01-30