GROUPE D'ÉTUDES HELVÉTIQUES DE PARIS
HELVETISCHE STUDIENGRUPPE PARIS
GRUPPO DI STUDI ELVETICI DI PARIGI
GRUPPA DA STUDIS HELVETICS DA PARIS
17 rue de l'Arcade, 75008 Paris
Adresse postale : 23 av. Pasteur, 92170 Vanves – email : gehp.a[email protected]r
Association déclarée régie par la loi du 1
er
Juillet 1901 – J.O. du 23 Avril 1965
Aline MESSMER – Présidente 23 avenue Pasteur, 92170 Vanves - 01 47 36 72 84
Jean Paul HARDY - Secrétaire 33 rue du Parc de Clagny, 78000 Versailles - 01 30 21 43 08
M.C. DESCHENAUX - Trésorière 7 rue des Prêcheurs, 75001 Paris
Jean-Paul BETI- Chargé de l'informatique 13, rue Carrier-Belleuse, 75015 Paris
André BOURGOUIN 11 avenue Constant Coquelin, 75007 Paris
Henriette GERMAIN 18 rue Merlin de Thionville, 92150 Suresnes
Chantal KIEFER 8 rue de Tocqueville, 75017 Paris
Jean PATRIMONIO 20 rue Oudry, 72013 Paris
Guy SAMADEN – Prés. d’honneur 8 rue de Conflans, 95220 Herblay - 01 39 97 30 29
Edouard SECRETAN 80 rue Vaneau, 75007 Paris - 01 42 22 44 27
Lettre mensuelle du GEHP – avril/mai 2015
Le 14 avril 2015
Aux membres de la communauté suisse de Paris.
Mesdames, Messieurs, Chers compatriotes et chers amis,
Le GEHP a le plaisir de vous inviter
l
e 4 mai à 18h30 précises
à l’Ambassade de Suisse
,
142 rue de Grenelle, 75007
Monsieur Alain Gaschen, Ministre, évoquera pour nous
« L’ACTUALITE SUISSE EN SUISSE ET L’ACTUALITE FRANCO-SUISSE »
comme il le fait depuis quelques années pour le
GEHP
. Il abordera diverses questions, dont celle de
l’avancement des négociations avec l’Union Européenne depuis la votation du 9 février 2014.
L
’abandon du
cours plancher du franc par la
BNS
et ses conséquences, problème plus récent, fera aussi
partie des sujets
traités.
L’exposé de M. Gaschen sera suivi d’un débat alimenté par vos questions.
La soirée se terminera par un moment de convivialité autour du verre de l’amitié.
La séance sera ouverte par notre ami Jean-Paul Hardy qui présentera la revue de la presse suisse.
Nouvelles du Groupe :
Nous déplorons le décès de Mme Annemarie Degallier-Chaumont le 17 mars dernier. Nous perdons une
adhérente très présente et ouverte à tous nos débats. Sa vivacité va nous manquer. Elle est décédée d’une
manière inattendue.
La conférence du 16 mars a été très applaudie : vous trouverez un compte-rendu détaillé relu par le
conférencier, au verso et en annexe.
Nos travaux sur les statuts de l’
UASF
sont terminés. Merci à tous ceux qui sont intervenus et qui ont
contribué à la réflexion. Nous espérons avoir fait œuvre utile.
Le congrès de l’
UASF
aura lieu du 24 au 26
avril à Vittel. J’espère que quelques-uns d’entre vous se sont inscrits.
La réunion suivante le lundi 8 juin.
Recevez mes salutations cordiales. Au 4 mai !
Aline Messmer-Kesselring
Présidente du GEHP
LES CELLULES SOUCHES
Conférence du Docteur Patrice Richard, du CNRS du 16 mars 2015.
Perspectives médicales, économiques et sociales.
Que signifie le terme « cellule souche » ?
On ne connaît mieux les cellules souches que depuis peu ; depuis les années 2000 cette notion est
familière à un public plus large. Il s’agit des briques de construction de l’être vivant.
Elles sont à l’origine de toutes les lignées cellulaires ou tissus d’un individu. On dit qu’elles sont
quiescentes. Mais on peut les cultiver très longtemps, car elles ont un métabolisme très ralenti.. Elles
font l’individu depuis sa conception jusqu’à sa mort. Certaines perdurent toute la vie sans jamais
servir, elles continuent de vivre même chez un homme proche de la mort.
L’ŒUF
: = ovule +1 spermatozoïde. L’œuf est la plus souche de toutes les cellules souches !
Chez l’humain il y a 23 paires de chromosomes constituées à parité par le spermatozoïde et l’ovule,
chacun apportant un élément de la paire constituée, donc ou de X X ou de X Y. C’est le
spermatozoïde élu lors de la fécondation qui apporte l’X ou l’Y accompagnant l’X fourni par l’ovule
dans toutes les paires.
On peut isoler en laboratoire un œuf immédiatement après sa fécondation in vitro. C’est le zygote ; la
division cellulaire commence à l’intérieur de l’œuf. Puis l’œuf a deux cellules, ensuite quatre
(deuxième division cellulaire, elle devient la morula après quelques divisions nouvelles, enfin le
« blastocyste », dans lequel on peut prélever une cellule pour faire un diagnostic anténatal.
Le noyau de la cellule est formé par des éléments appelés chromosomes. Le télomère est situé à
l’extrémité du chromosome. Lors du vieillissement de l’individu le télomère raccourcit à chaque
division cellulaire. Les chromosomes doivent tous être tous au complet sans fractures ni délétion pour
que l’enfant à naître soit en bonne santé. L’ensemble formé par ces cellules est l’embryon : il est donc
constitué de cellules embryonnaires. Ce sont les gènes contenus dans les chromosomes qui pilotent
l’évolution des cellules souches.
Ces cellules vont donc donner toutes les lignées cellulaires du sujet en se développant pendant la
période embryonnaire, soit environ 250 lignées différentes. De totipotentes, elles deviendront multi-
potentes, puis pluripotentes, puis elles entrent enfin en différenciation, ex : les lignées sanguines. A
chacune de ces étapes, en se spécialisant, elles font l’objet d’un appauvrissement progressif des
possibilités initiales des cellules souches qui, elles, sont capables de se multiplier selon les besoins.
Il reste cependant des « nids de cellules souches » dans le corps humain, avec des cellules
indifférenciées, qui portent des récepteurs sur leur surface. Quand une hormone (cytokine) entre en
jeu, soit ces cellules se différencient, soit elles se multiplient, ou restent quiescentes, selon l’ordre
donné. Ex : si l’individu souffre d’une hémorragie, l’hormone donnera l’ordre de fabriquer des
cellules sanguines ou des plaquettes. Sans stimulations par une cytokine elles resteront quiescentes et
dormantes
Conclusion : Les cellules souches sont des cellules indifférenciées, c’est-à-dire qu’on ne reconnaît pas
de quel tissu il s’agira plus tard.
Elles sont quiescentes en attente d’utilisation, c’est-à-dire en attente de différenciation.
Plus tard, elles traverseront une étape importante de multiplication, on parle d’expansion, et enfin, plus
tard encore, de différenciation.
Il existe dans la moelle osseuse d’autres cellules souche t : les cellules souches senchymateuses
(MSC).On pourrait, avec un milliard de ces cellules, guérir un infarctus ; lors d’essais cliniques passés
on a utilisé des cellules du muscle squelettique, comme celui de la cuisse, mais le résultat a été
décevant car ces cellules musculaires ne peuvent remplacer convenablement les cellules musculaires
cardiaques. En revanche on pourrait facilement produire de vraies cellules cardiaques avec ces cellules
souches mésenchymateuses. Il reste à savoir les injecter au patient au bon endroit.
Les sources des cellules souches et leur utilisation
- Le cordon ombilical. Ces cellules sont multi-potentes. Elles ont été utilisées pour la première
fois au monde pour une greffe faite à l’Hôpital St-Louis en 1989. Chaque cordon contient de
150 à 350 ml de sang. Le cordon est facile à congeler et à conserver et permettra des greffes
avec moins de problèmes de compatibilité, car mieux tolérées. Il existe des banques publiques
de stockage de cordons, qui en possèdent plusieurs milliers ; ils sont utilisés en l’absence de
donneur familial compatible ou en l’absence de donneur compatible dans le registre mondial
des donneurs. Il existe aussi des banques privées qui ne sont pas de bonne qualité et qui ne
serviront sans doute jamais à rien car on ne fait pas d’autogreffe pour soigner les leucémies.
- En revanche avec l’allogreffe (greffon venant des frères et sœurs ou d’un donneur volontaire
non apparenté), la compatibilité est souvent très bonne. Et permettra une greffe de bonne
qualité sans trop de risque de rechutes ce qui n’est pas le cas de l’autogreffe.
- Les cellules de moelle osseuse. Elles sont elles aussi souvent utilisées pour soigner
définitivement les leucémies (greffe de moelle), environ 100 000 dans le monde aujourd’hui.
- Dans le monde il y a 15 millions de donneurs de moelle. C’est un don qui se pratique de son
vivant et on peut même donner sa moelle plusieurs fois dans sa vie car elle se reconstitue
exactement comme du sang qui se reconstitue après un don grâce à ses cellules souches qui
remplaceront les cellules données.
- Les cellules embryonnaires sont très puissantes. Elles ont déjà été utilisées dans la chorée
de Huntington et ont considérablement amélioré l’état des malades. De nombreux essais
cliniques sont en cours dans le monde avec des pathologies très variées.
- IPS (induced pluripotent stem cells) : c’est une grande nouveauté. Il s’agit de cellules que
l’on reconduit vers l’indifférenciation. Par exemple des cellules de la peau (faciles à obtenir)
que l’on fait « régresser » vers l’état de cellule multipotente ou pluripotente. A partir d’une
seule de ces cellules on peut fabriquer de la peau. Cela permet de traiter les grands brûlés.
Mais cette peau ne contient ni système pileux ni glandes sudoripares.
- Obtention des cellules souches embryonnaires :
La fécondation in vitro (FIV) permet de réaliser, en éprouvette, la fécondation d’un ovule par
un spermatozoïde. L’embryon obtenu en laboratoire est ensuite réimplanté dans l’utérus
de la femme lors de procréations médicales assistées.
Cette technique permet de résoudre certains problèmes de stérilité. L’implantation d’un
embryon permet aussi à des parents porteurs de maladies génétiques d’avoir un enfant sain
(diagnostic préimplantatoire cf plus haut). Enfin, lorsqu’il n’y a plus de projet parental, les
embryons peuvent être maintenus in vitro pour être dérivés en lignées de cellules souches
embryonnaires servant à la recherche.
Lorsque l’embryon a atteint le stade « blastocyste », ses cellules ont de fortes capacités de
multiplication et de différenciation. On peut les mettre en culture au laboratoire pour obtenir
des lignées.
Réflexions sur les aspects économiques.
La médecine coûtera de plus en plus cher. Par exemple, on fabriquera un jour des cartilages pour
les sportifs, et ceci sera, comme les cellules cardiaques ou osseuses, un moyen d’abaisser les coûts
de la santé publique.
La réglementation actuelle est très contraignante. Va-t-elle trop loin ?
Les scientifiques ont des inquiétudes. De telles interventions utilisant des cellules embryonnaires
pourraient-elles provoquer un cancer ? Il est vrai par ailleurs que l’on a déjà greffé des pancréas
avec les cellules souches du patient lui-même évitant ainsi les phénomènes de rejet.
En conclusion : Les cellules souches ont un avenir considérable et auront une place majeure dans
l’économie de la santé.
Le monde industriel est dans l’expectative, à la fois à cause des réglementations et des incertitudes
scientifiques. Si de nombreuses recherches sont en cours, il existe déjà de nombreuses applications
thérapeutiques fonctionnelles : greffes de peau, de moelle osseuse, reconstitutions osseuses, etc
Questions d’éthique.
La question se pose selon le choix des sources : cordon ombilical, autogreffe, banques, cellules
IPS, cellules embryonnaires, lignées, et les réponses ne sont pas les mêmes selon la catégorie de
cellules considérée, mais aussi selon des critères culturels, ethnographiques ou religieux.
Il s’agit d’un énorme potentiel pour l’avenir de la médecine – mais aussi d’un objet donnant lieu à
bien des phantasmes …
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