15/02 - 21/09/2014
Musée Lorrain
exposition
Conception : pakouh.com / Visuel : Raoul Tonnelier,
A l’assaut !,
collection particulière
© Musée Lorrain, Nancy / Photo : Philippe Caron
été 1914
NaNcy et la lorraiNe
daNs la guerre
ENSEIGNANT
DOSSIER
Propos de l’exposition .......................................................................................................................................... p. 03
1870-1914 : une guerre attendue ? ................................................................................................. p. 04
L’entrée en guerre ..................................................................................................................................................... p. 06
Les batailles de Lorraine ................................................................................................................................ p. 09
Chronologie de l’été 1914 ............................................................................................................................... p. 13
Pistes pédagogiques .............................................................................................................................................. p. 14
Pour aller plus loin ................................................................................................................................................... p. 22
Fantassin français photographié en studio (détail),
septembre 1914 © Centre Image Lorraine, Nancy
Lunéville pendant l’occupation,
un groupe d’Allemands dans la Grande-Rue (détail),
carte postale, Lunéville-photo, Paul Ritter
© Musée Lorrain, Nancy, droits réservés
Les batailles qui se sont déroulées à
proximité de Nancy pendant l’été 1914
restent largement méconnues de la plu-
part des Français mais aussi des Lor-
rains. Les batailles de Lorraine et plus
particulièrement la bataille du Grand
Couronné, a permis de stabiliser le front
Est pour toute la durée de la guerre et
d’éviter une prise à revers des troupes
françaises lors de la Bataille de la
Marne.
De par sa situation géographique, son
histoire et les représentations qui l’en-
tourent au début du XXe siècle, la Lor-
raine a pu constituer un enjeu straté-
gique et psychologique important au
début de la guerre. La Lorraine française
fait partie des premières zones touchées
par les combats après la déclaration de
guerre en août 1914. Moins connues que
Verdun, les batailles de Lorraine de l’été
1914 ont cependant joué un rôle clé dans
la défense du territoire et ont donné lieu
à la production de nombreuses repré-
sentations iconographiques.
Les premiers combats de l’été 1914, qui
constituent le baptême du feu pour de
nombreux soldats, se caractérisent par
la grande mobilité des troupes et par
des combats intenses pour la reprise
de points stratégiques : c’est ce que l’on
appelle « la guerre de mouvement ».
À partir de septembre 1914, l’échec de
ces tactiques et les immenses pertes
subies amènent les États-Majors à re-
penser leurs stratégies : les hommes
s’enterrent dans les tranchées sur l’en-
semble du front, « la guerre de tran-
chées » débute.
L’un des objectifs principaux de l’exposi-
tion est d’expliquer les spécificités de ce
moment clé du premier conflit mondial,
entre un imaginaire et un système de
pensée hérité du XIXe siècle et la muta-
tion du conflit en une guerre moderne.
PROPOS
DE L’EXPOSITION
3
Août 1914 :
partis pour
un été…
Les batailles
de Lorraine
La guerre
en images :
représentations
et propagande
Mémoire
des combats
de l’été 1914
1870-1914 :
une guerre
attendue ?
entrée
sortie
À la suite de l’annexion de Metz et de
Strasbourg, Nancy devient la capitale
de la France de l’Est. C’est une ville en
pleine croissance démographique. En
une quarantaine d’années, sa population
a doublé pour atteindre 121 000 habi-
tants au recensement de 1911 (un chiffre
supérieur à celui d’aujourd’hui). Cette
croissance s’explique par l’arrivée mas-
sive des Alsaciens et des Lorrains qui
ont quitté les territoires annexés parce
qu’ils refusaient de devenir allemands.
Ils arrivent à Nancy surtout en sep-
tembre 1872, avant l’expiration du droit
d’option prévu par le traité de Francfort.
Même s’ils se fondent dans la population
de la ville, ils n’en conservent pas moins
un patriotisme exacerbé. Parmi ces fa-
milles notons les Daum, originaires du
pays de Bitche qui vont transformer une
verrerie en une industrie d’art mondia-
lement célèbre. À la suite de cette im-
migration, l’espace urbain va se trans-
former. De nouveaux quartiers vont se
développer et de nouveaux bâtiments
vont être construits : l’hôpital central
(1882) près duquel s’installe la faculté de
médecine, la faculté des sciences (près
de la porte de la Craffe), les casernes
de l’ouest de la ville l’emplacement
actuel du projet ARTEM). Cette urbani-
sation s’est faite sans plan directeur,
contrairement à Metz que l’empereur
Guillaume II transforme en vitrine d’un
urbanisme allemand ambitieux.
Nancy commande un bassin industriel :
métallurgie (usines de Pompey, Frouard,
Neuves-Maisons et Pont-à-Mousson qui
n’est pas loin), chimie du sel (Dombasle,
Laneuveville). Cette présence de l’indus-
trie favorise l’activité des banques dont
la Société nancéienne de Crédit indus-
triel et la Banque Renauld. L’Exposition
internationale du Nord-Est de la France
de l’Est qui a lieu au parc Sainte-Marie
en 1909 est la vitrine de cette réussite
économique de la ville. Nancy possède
également une université fondée pen-
dant le Second Empire enseignent
des professeurs aux noms prestigieux :
Hyppolite Bernheim (un des maîtres de
Sigmund Freud, lequel séjournera un
temps à Nancy), Christian Pfister (auteur
d’une monumentale
Histoire de Nancy
qui reste encore aujourd’hui une réfé-
rence) ou Ernest Bichat, un des élèves
de Pasteur.
Nancy est surtout le foyer de lArt Nou-
veau. Ses artistes qui se sont réunis dans
une association baptisée
« l’École de Nan-
cy »
(présidée par Émile Gallé, puis à par-
tir de 1904 par Victor Prouvé) entendent
réaliser un art à la portée de tous fondé
sur la fabrication industrielle et des prix
raisonnables. Les créations des artistes
de l’École de Nancy sont distinguées et
récompensées dans les expositions na-
tionales et internationales.
Vers l’est, en direction de Château-
Salins, la frontière est à moins de 30 km
de la ville. Au nord, elle se trouve au-
dessus de Pont-à-Mousson. Les Nan-
céiens peuvent la franchir facilement.
Signalée par une simple borne, elle
n’est pas verrouillée. Pourtant, les sou-
venirs de l’invasion des Prussiens en
1870 restent encore présents dans tous
les esprits. Nombreux sont ceux qui si-
gnalent la vulnérabilité de Nancy, proté-
gée par le seul fort de Frouard construit
en avant de la ville. La fortification de
Nancy, vue comme un acte d’hostilité par
les Allemands après la guerre de 1870,
est effectivement sensible. Ce n’est qu’à
partir de 1913 qu’on décide la mise en
état du Grand Couronné. Les travaux, ré-
alisés sous l’égide de Foch, ne sont pas
terminés quand la guerre éclate.
Avec les élèves :
Identifier les différents
motifs des œuvres de lArt
Nouveau présentées
dans l’exposition, leur thème
et leur source d’inspiration
(chaise aux ombelles,
vase « ce n’est pas pour
toujours », assiette à l’effigie
de Jeanne d’Arc).
1870-1914 :
UNE GUERRE ATTENDUE ?
4
Émile Gallé,
Chaise aux ombelles,
1902
© musée de l’École de Nancy (cliché C. Philippot).
¬ Nancy, capitale de la France de l’Est
Ce siège de style Art Nouveau a une
ligne très dépouillée : les pieds et les
traverses latérales sont d’un seul te-
nant, le dossier contient un motif qui
imite l’ombelle ou la berce, d’inspira-
tion japonaise.
Avec les élèves :
Faire observer
la composition générale
du tableau (ligne d’horizon,
triangle dans lequel sont
inscrites les femmes),
la simplification des éléments
(2 figures, 3 objets symboliques),
le lien entre les couleurs et
le paysage (terne, désertique).
Quel est l’effet produit ?
Définir la notion d’allégorie
à partir de l’observation
des femmes, de leurs attitudes
et de leurs vêtements.
5
Émile Gallé,
Chaise aux ombelles,
1902
© musée de l’École de Nancy (cliché C. Philippot).
¬ Le thème de la revanche,
espérance ou repoussoir ?
Le thème de la revanche apparaît
comme une véritable obsession dans
la France d’après 1871. Gambetta avait
déclaré :
« Pensons-y toujours, n’en
parlons jamais ! »
pour montrer com-
bien il était nécessaire de ne pas alerter
lAllemagne et de ne pas effrayer l’opi-
nion publique européenne. Les mili-
taires et les politiques français sont
hantés par une nouvelle invasion
qui conduirait à un nouveau siège de
Paris. Aussi, une série de fortifications
furent conçues entre 1875 et 1885 par le
général Séré de Rivières pour fermer
« la frontière béante ».
L’idée de revanche est très répandue
dans les chansons, les récits ou les ro-
mans feuilletons publiés par les jour-
naux. Á l’école, les écoliers lisent
Le
Tour de France de deux enfants
qui ra-
conte le voyage de deux enfants qui -
couvrent leur patrie depuis Phalsbourg.
Dans toute la France, des sociétés
d’Alsaciens-Lorrains organisent des
fêtes, publient des bulletins ou des jour-
naux dont le plus connu est
LAlsacien-
Lorrain.
Cependant, les hommes politiques
de la IIIe République restent prudents
et ne suivent pas les opinions va-t-
en-guerre d’une grande partie de
leurs compatriotes. L’atmosphère va
se durcir lorsque le général Georges
Boulanger (le général
« Revanche »
) est
nommé ministre de la guerre en 1886.
C’est sous son ministère que survient
l’affaire Schnæbelé (20 janvier 1887)
du nom de ce commissaire français de
Pagny-sur-Moselle qui, invité par son
collègue allemand d’Ars-sur-Moselle
à venir discuter en Lorraine annexée
d’une question de service, fut accusé
d’espionnage. Le ministre de la guerre
Boulanger voulut adresser un ultima-
tum à lAllemagne mais le gouverne-
ment français préféra suivre la voie di-
plomatique normale.
À partir des années 1890, après la
mort de Boulanger et la démission de
Bismarck (1890), les relations entre les
deux pays s’apaisent. Cependant, l’af-
faire Dreyfus (1894) va donner une nou-
velle vigueur au nationalisme. En ce dé-
but de siècle, lAllemagne fait peur parce
qu’elle est une puissance économique
supérieure à la France. Ses produits in-
dustriels et financiers inondent l’Europe
et ses savants collectionnent les prix
Nobel.
Jean-Joseph Weerts,
France ! ou lAlsace
et la Lorraine désespérées,
1906
© musée Lorrain, Nancy
(cliché P.Mignot).
Cette peinture est une allégorie patriotique mettant en scène les deux provinces
perdues et annexées par l’Empire allemand à la suite de la défaite militaire
de 1870-1871, sous les traits de deux jeunes femmes éplorées.
Drapeau français
main levée vers la france
cathéDrale De strasbourg
mains liées
Désespoir / espoir poteau frontalier
1 / 24 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !