été 1914 - Musée Lorrain

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Nancy et la Lorraine
dans la guerre
exposition
15/02 - 21/09/2014
Musée Lorrain
Dossier
Enseignant
Conception : pakouh.com / Visuel : Raoul Tonnelier, A l’assaut !, collection particulière
© Musée Lorrain, Nancy / Photo : Philippe Caron
été 1914
Fantassin français photographié en studio (détail),
septembre 1914 © Centre Image Lorraine, Nancy
Lunéville pendant l’occupation,
un groupe d’Allemands dans la Grande-Rue (détail),
carte postale, Lunéville-photo, Paul Ritter
© Musée Lorrain, Nancy, droits réservés
Propos de l’exposition. ......................................................................................................................................... p. 03
1870-1914 : une guerre attendue ?.................................................................................................. p. 04
L’entrée en guerre...................................................................................................................................................... p. 06
Les batailles de Lorraine................................................................................................................................. p. 09
Chronologie de l’été 1914................................................................................................................................ p. 13
Pistes pédagogiques............................................................................................................................................... p. 14
Pour aller plus loin.................................................................................................................................................... p. 22
sortie
PROPOS
ION
DE L’EXPOSIT
La guerre
en images :
représentations
et propagande
L’un des objectifs principaux de l’exposition est d’expliquer les spécificités de ce
moment clé du premier conflit mondial,
entre un imaginaire et un système de
pensée hérité du XIXe siècle et la mutation du conflit en une guerre moderne.
Les batailles
de Lorraine
3
Août 1914 :
partis pour
un été…
1870-1914 :
une guerre
attendue ?
tr
ée
De par sa situation géographique, son
histoire et les représentations qui l’entourent au début du XXe siècle, la Lorraine a pu constituer un enjeu stratégique et psychologique important au
début de la guerre. La Lorraine française
fait partie des premières zones touchées
par les combats après la déclaration de
guerre en août 1914. Moins connues que
Verdun, les batailles de Lorraine de l’été
1914 ont cependant joué un rôle clé dans
la défense du territoire et ont donné lieu
à la production de nombreuses représentations iconographiques.
Les premiers combats de l’été 1914, qui
constituent le baptême du feu pour de
nombreux soldats, se caractérisent par
la grande mobilité des troupes et par
des combats intenses pour la reprise
de points stratégiques : c’est ce que l’on
appelle « la guerre de mouvement ».
à partir de septembre 1914, l’échec de
ces tactiques et les immenses pertes
subies amènent les états-Majors à repenser leurs stratégies : les hommes
s’enterrent dans les tranchées sur l’ensemble du front, « la guerre de tranchées » débute.
en
Les batailles qui se sont déroulées à
proximité de Nancy pendant l’été 1914
restent largement méconnues de la plupart des Français mais aussi des Lorrains. Les batailles de Lorraine et plus
particulièrement la bataille du Grand
Couronné, a permis de stabiliser le front
Est pour toute la durée de la guerre et
d’éviter une prise à revers des troupes
françaises lors de la Bataille de la
Marne.
Mémoire
des combats
de l’été 1914
1870-1914 :
ENDUE ?
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ancy, capitale de la France de l’Est
4
À la suite de l’annexion de Metz et de
Strasbourg, Nancy devient la capitale
de la France de l’Est. C’est une ville en
pleine croissance démographique. En
une quarantaine d’années, sa population
a doublé pour atteindre 121 000 habitants au recensement de 1911 (un chiffre
supérieur à celui d’aujourd’hui). Cette
croissance s’explique par l’arrivée massive des Alsaciens et des Lorrains qui
ont quitté les territoires annexés parce
qu’ils refusaient de devenir allemands.
Ils arrivent à Nancy surtout en septembre 1872, avant l’expiration du droit
d’option prévu par le traité de Francfort.
Même s’ils se fondent dans la population
de la ville, ils n’en conservent pas moins
un patriotisme exacerbé. Parmi ces familles notons les Daum, originaires du
pays de Bitche qui vont transformer une
verrerie en une industrie d’art mondialement célèbre. À la suite de cette immigration, l’espace urbain va se transformer. De nouveaux quartiers vont se
développer et de nouveaux bâtiments
vont être construits : l’hôpital central
(1882) près duquel s’installe la faculté de
médecine, la faculté des sciences (près
de la porte de la Craffe), les casernes
de l’ouest de la ville (à l’emplacement
actuel du projet ARTEM). Cette urbanisation s’est faite sans plan directeur,
contrairement à Metz que l’empereur
Guillaume II transforme en vitrine d’un
urbanisme allemand ambitieux.
Nancy commande un bassin industriel :
métallurgie (usines de Pompey, Frouard,
Neuves-Maisons et Pont-à-Mousson qui
n’est pas loin), chimie du sel (Dombasle,
Laneuveville). Cette présence de l’industrie favorise l’activité des banques dont
la Société nancéienne de Crédit industriel et la Banque Renauld. L’Exposition
internationale du Nord-Est de la France
de l’Est qui a lieu au parc Sainte-Marie
en 1909 est la vitrine de cette réussite
économique de la ville. Nancy possède
également une université fondée pen-
dant le Second Empire où enseignent
des professeurs aux noms prestigieux :
Hyppolite Bernheim (un des maîtres de
Sigmund Freud, lequel séjournera un
temps à Nancy), Christian Pfister (auteur
d’une monumentale Histoire de Nancy
qui reste encore aujourd’hui une référence) ou Ernest Bichat, un des élèves
de Pasteur.
Nancy est surtout le foyer de l’Art Nouveau. Ses artistes qui se sont réunis dans
une association baptisée « l’École de Nancy » (présidée par Émile Gallé, puis à partir de 1904 par Victor Prouvé) entendent
réaliser un art à la portée de tous fondé
sur la fabrication industrielle et des prix
raisonnables. Les créations des artistes
de l’École de Nancy sont distinguées et
récompensées dans les expositions nationales et internationales.
Vers l’est, en direction de ChâteauSalins, la frontière est à moins de 30 km
de la ville. Au nord, elle se trouve audessus de Pont-à-Mousson. Les Nancéiens peuvent la franchir facilement.
Signalée par une simple borne, elle
n’est pas verrouillée. Pourtant, les souvenirs de l’invasion des Prussiens en
1870 restent encore présents dans tous
les esprits. Nombreux sont ceux qui signalent la vulnérabilité de Nancy, protégée par le seul fort de Frouard construit
en avant de la ville. La fortification de
Nancy, vue comme un acte d’hostilité par
les Allemands après la guerre de 1870,
est effectivement sensible. Ce n’est qu’à
partir de 1913 qu’on décide la mise en
état du Grand Couronné. Les travaux, réalisés sous l’égide de Foch, ne sont pas
terminés quand la guerre éclate.
émile Gallé, Chaise aux ombelles, 1902
© musée de l’école de Nancy (cliché C. Philippot).
Ce siège de style Art Nouveau a une
ligne très dépouillée : les pieds et les
traverses latérales sont d’un seul tenant, le dossier contient un motif qui
imite l’ombelle ou la berce, d’inspiration japonaise.
Avec les élèves :
Identifier les différents
motifs des œuvres de l’Art
Nouveau présentées
dans l’exposition, leur thème
et leur source d’inspiration
(chaise aux ombelles,
vase « ce n’est pas pour
toujours », assiette à l’effigie
de Jeanne d’Arc).
¬L
e thème de la revanche,
espérance ou repoussoir ?
Le thème de la revanche apparaît
comme une véritable obsession dans
la France d’après 1871. Gambetta avait
déclaré : « Pensons-y toujours, n’en
parlons jamais ! » pour montrer combien il était nécessaire de ne pas alerter
l’Allemagne et de ne pas effrayer l’opinion publique européenne. Les militaires et les politiques français sont
hantés par une nouvelle invasion
qui conduirait à un nouveau siège de
Paris. Aussi, une série de fortifications
furent conçues entre 1875 et 1885 par le
général Séré de Rivières pour fermer
« la frontière béante ».
L’idée de revanche est très répandue
dans les chansons, les récits ou les romans feuilletons publiés par les journaux. Á l’école, les écoliers lisent Le
Tour de France de deux enfants qui raconte le voyage de deux enfants qui dé-
couvrent leur patrie depuis Phalsbourg.
Dans toute la France, des sociétés
d’Alsaciens-Lorrains organisent des
fêtes, publient des bulletins ou des journaux dont le plus connu est L’AlsacienLorrain.
Cependant, les hommes politiques
de la IIIe République restent prudents
et ne suivent pas les opinions va-ten-guerre d’une grande partie de
leurs compatriotes. L’atmosphère va
se durcir lorsque le général Georges
Boulanger (le général « Revanche ») est
nommé ministre de la guerre en 1886.
C’est sous son ministère que survient
l’affaire Schnæbelé (20 janvier 1887)
du nom de ce commissaire français de
Pagny-sur-Moselle qui, invité par son
collègue allemand d’Ars-sur-Moselle
à venir discuter en Lorraine annexée
d’une question de service, fut accusé
désespoir / espoir
poteau frontalier
d’espionnage. Le ministre de la guerre
Boulanger voulut adresser un ultimatum à l’Allemagne mais le gouvernement français préféra suivre la voie diplomatique normale.
À partir des années 1890, après la
mort de Boulanger et la démission de
Bismarck (1890), les relations entre les
deux pays s’apaisent. Cependant, l’affaire Dreyfus (1894) va donner une nouvelle vigueur au nationalisme. En ce début de siècle, l’Allemagne fait peur parce
qu’elle est une puissance économique
supérieure à la France. Ses produits industriels et financiers inondent l’Europe
et ses savants collectionnent les prix
Nobel.
5
Jean-Joseph Weerts,
France ! ou l’Alsace
et la Lorraine désespérées, 1906
© musée Lorrain, Nancy
(cliché P.Mignot).
main levée vers la france
cathédrale de strasbourg
mains liées
Drapeau français
Cette peinture est une allégorie patriotique mettant en scène les deux provinces
perdues et annexées par l’Empire allemand à la suite de la défaite militaire
de 1870-1871, sous les traits de deux jeunes femmes éplorées.
Avec les élèves :
Faire observer
la composition générale
du tableau (ligne d’horizon,
triangle dans lequel sont
inscrites les femmes),
la simplification des éléments
(2 figures, 3 objets symboliques),
le lien entre les couleurs et
le paysage (terne, désertique).
Quel est l’effet produit ?
Définir la notion d’allégorie
à partir de l’observation
des femmes, de leurs attitudes
et de leurs vêtements.
¬L
es relations franco-allemandes
On insiste beaucoup sur la surprise causée par l’enchaînement dramatique et
inattendu des événements de l’été 1914.
Pourtant, dès 1913, la guerre est là.
En Allemagne, on est obsédé par
l’Einkreisung, l’encerclement du pays
par les puissances de la Triple-Entente
(France, Russie, Royaume-Uni). Raymond
Poincaré, élu président de la République
en janvier 1913, fait voter la « loi des
Trois ans » présentée à la chambre le
6 mars 1913 par le ministre de la guerre
sous les hués de la gauche. Cette loi
augmentait le service d’une année dans
l’armée active qui passait ainsi de deux à
trois ans. En Allemagne, c’est un mois
plus tard qu’une loi comparable va être
votée (7 avril).
L’heure est aux discours nationalistes.
C’est dans cette atmosphère délétère
qu’éclatèrent toute une série d’incidents en 1913. Le 3 avril, un Zeppelin
allemand atterrit en catastrophe à
Lunéville. Les 6 officiers de l’équipage
furent insultés par la foule qui était rapidement arrivée sur les lieux. La cabine
fut affublée de slogans tels « dehors les
boches ». On craignait que les passagers du Zeppelin aient pu prendre des
photos des forts français qu’ils avaient
survolés. Quelques jours plus tard,
des voyageurs allemands de passage
à Nancy furent traités de « cochons
prussiens ». La même chose arriva à un
groupe d’Allemands dans un théâtre de
la ville qui furent contraints de se réfugier dans la gare.
Pourtant en France, la majorité de
gauche élue au printemps 1914 semblait peu sensible à cette atmosphère
belliciste. Tout le monde était convaincu que la loi militaire serait abrogée dès
l’automne 1914…
Autre idée reçue à combattre : la revanche est la cause majeure de l’entrée
en guerre. En fait, depuis les années 1880,
les Français sont davantage tournés vers
l’Empire qu’obsédés par le thème de la
« frontière mutilée ». L’antigermanisme
est incontestable dans les mentalités
mais de là à y risquer la guerre, il y a un
pas que la majorité des Français ne souhaite pas franchir.
6
ERRE
GU
L’ENTRéE EN
¬ L’enthousiasme de guerre : fiction ou réalité ?
L’idée que les soldats soient partis en
1914 « la fleur au fusil » est profondément ancrée en France mais aussi en
Angleterre où l’on parle d’un « war enthusiasm » : les images d’actualité de
l’époque montrent les soldats partant
sur le front le sourire aux lèvres, sûrs de
vaincre l’ennemi. Cet optimisme est un
mythe. En France comme en Allemagne,
après la stupeur, c’est l’acceptation fataliste de la guerre qui l’emporte ; les soldats partent faire leur devoir, convaincus
que le conflit sera court.
L’armée française est quant à elle déterminée à remporter la victoire. Ne présente-t-elle pas 72 divisions d’infanterie
contre 65 pour l’Allemagne ? Ce que les
officiers français et allemands craignent
par dessus tout, c’est l’enlisement dans
une guerre de tranchées qui conduit
toujours à la défaite. D’où la stratégie
de l’offensive à outrance qui imprègne si
fortement les officiers français à la veille
de la guerre. « Faire la guerre, c’est attaquer » selon la formule attribuée au
général Mangin.
Cette conception tactique a eu des
conséquences dramatiques lors de la
bataille des Frontières (7 au 24 août)
même si des généraux comme Lanzerac
et Pétain au nord ou De Castelnau au
sud ont su se replier au bon moment et
mettre en échec les Allemands qui, eux
aussi, avaient succombé aux illusions de
l’attaque à outrance.
Cette dernière est, en France, profondément ancrée dans une culture militaire
issue des guerres de la Révolution française et de l’Empire. La « furia francese »
s’exprime dans ces uniformes chamarrés et ces pantalons garance qui disparaissent au premier semestre 1915 et
qui ont été à l’origine des premières hécatombes de l’été 1914. Le panache est
un élément fondamental de l’instruction
militaire et contribue à construire un
imaginaire héroïque.
Le champ de bataille a dès le début de
la guerre détruit toutes ces représentations. Les premiers combats ont été les
plus meurtriers pour l’armée française.
300 000 soldats sont morts dans les 5
derniers mois de 1914, soit presqu’autant que pour l’ensemble de l’année
1915, pourtant la plus meurtrière du
conflit (370 000 tués).
¬L
es forces militaires en présence
Malgré leur population inférieure, les
puissances centrales ont des effectifs
sensiblement équivalents à ceux des puissances de l’Entente : 152 divisions d’infanterie pour l’Entente (en France, une
division se compose de 12 000 hommes)
contre 146 pour les puissances centrales. Les puissances de l’Entente sont la
France, qui apporte le plus fort contingent
de soldats (bien que sa population soit
inférieure de près de 50 % à celle de
l’Allemagne, elle a des effectifs seulement
inférieurs de 20 % à ceux de son adversaire), la Russie (dont l’armée est difficilement mobilisable faute de routes et de
voies ferrées), la Grande-Bretagne (qui ne
joue qu’un rôle secondaire au début de la
guerre car le service militaire obligatoire
n’y existe pas), la Serbie et la Belgique
(100 000 hommes).
L’armée allemande n’a cessé de se moderniser. En plus de ses 87 divisions
d’infanterie (et ses 11 divisions de cavalerie), elle dispose des 44 brigades de la
Landwehr (armée territoriale) qui au-
ront un rôle important dès le début de la
guerre. L’Autriche-Hongrie, qui a une population de 51 millions d’habitants, n’a pas
d’effectifs comparables à ceux de son allié.
L’armement de l’Entente est nettement
inférieur à celui des puissances centrales.
Les lois militaires allemandes d’avant la
guerre (1911-12-13) ont développé l’artillerie lourde. Leur avantage est net également dans les mitrailleuses. L’aviation
française est surclassée par l’allemande
en nombre (136 appareils contre 150) et
en qualité.
En ce qui concerne l’uniforme, l’Allemagne
est aussi en avance. Depuis 1907, les uniformes allemands sont gris (feldgrau,
littéralement « gris de campagne »). Les
Français conservent les uniformes chamarrés et colorés du Premier Empire
(pantalon garance). La tenue bleu horizon
ne se généralisera qu’au début de 1915.
L’État-Major allemand a défini son plan de
bataille, le plan Schlieffen, depuis 15 ans.
képi recouvert
d’une housse bleue
casque à pointe orné de l’aigle prussien
pattes de collet garance
avec identification de l’unité
Il prévoit de battre l’armée française en
quelques semaines avant de se retourner contre la Russie qu’on pense lente
à se mobiliser. L’objectif est d’éviter une
guerre sur deux fronts, inquiétude majeure depuis Bismarck. Le plan Schlieffen prévoit d’attaquer la Belgique et les
Pays-Bas, puis de se rabattre vers le sud
afin d’encercler Paris. Ce plan repose sur
deux postulats qui vont se révéler faux : la
non-intervention des troupes britanniques
et la lenteur de la mobilisation russe.
De leur côté, les Français ont élaboré le
plan XVII. Œuvre surtout de Joffre, il reflète la doctrine de l’offensive à la mode
dans les milieux militaires. Il consiste
à diriger l’ensemble des forces vers la
frontière du nord-est. Le commandement français commet lui aussi des erreurs d’appréciation. Il est convaincu que
l’armée allemande ne dépassera pas la
Meuse et il sous-estime le nombre des
divisions de réserve ennemies ainsi que
le rôle qu’elles allaient jouer dans les
première batailles.
Uniforme d’un fantassin français
© musée Pierre-Noël, Saint-Dié-des-Vosges
(cliché P. Caron).
Uniforme d’un fantassin allemand
© musée militaire, Vincey (cliché P. Caron).
capote gris bleuté
cartouchières
cartouchières
musette
uniforme feldgrau
pantalon
de drap rouge
bottes
en cuir fauve
fusil Lebel 1886/1893
brodequins
fusil Mauser 1898
Avec les élèves :
Observer les deux
uniformes (formes, couleurs,
accessoires, éléments d’identification). À quoi sert un uniforme
sur le champ de bataille ? À quoi
font références les couleurs
de l’uniforme français ?
Comparer avec la veste
de camouflage imaginée
par Louis Guingot.
En quoi ces différentes tenues
traduisent-elles des conceptions
particulières de la guerre ?
Qu’en est-il aujourd’hui ?
7
¬L
a mobilisation
La nouvelle de la mobilisation générale
a été connue le samedi 1er août 1914
en fin d’après-midi. Les gendarmes
placardent dans toutes les communes
de France les affiches de mobilisation
qui est fixée au lendemain. Une place
libre y a été réservée (elles ont été imprimées en 1904) pour que les maires
écrivent à la main la date du 1er jour de
mobilisation, le 2 août. Pour prévenir
tous les paysans qui travaillaient dans
les champs, on fit sonner le tocsin, la
grosse cloche de l’église qui sonne pour
les mariages, les enterrements et les
incendies. Dès 19 heures, toute la population est informée.
8
6
front. Elle doit être minutieusement
préparée pour surprendre l’ennemi. En
août 1914, la concentration française
s’effectue dans d’excellentes conditions
d’ordre et de rapidité. Elle conclut une
mobilisation qui a concerné 880 000 actifs, 2 200 000 réservistes et 700 000
territoriaux. On estime à 3 877 000 le
nombre d’hommes mobilisés durant les
premières semaines du conflit.
D’après la loi des trois ans du 7 avril
1913, qui permet théoriquement de lever
3,5 millions d’hommes, tous les citoyens
à partir de l’âge de 20 ans doivent 28 années de service militaire :
- de 20 à 23 ans dans l’armée d’active.
-d
e 23 à 34 ans dans la réserve de
l’armée d’active.
-d
e 34 à 41 ans dans l’armée territoriale.
Surnommés les « grands-pères », ils
ne sont pas destinés à servir en première ligne. Ils remplissent des missions de surveillance et de protection
à l’arrière du front. Cependant, si l’on a
besoin d’eux, ils peuvent être envoyés
au combat.
- jusqu’à 48 ans dans la réserve de l’armée territoriale.
La mobilisation en France se fait sur deux
semaines avec une précision d’horlogerie. Chaque réserviste possède un livret
individuel qu’il doit conserver en permanence sur lui. Á la fin de ce livret est inséré un fascicule « mobilisation » dont la
partie la plus importante est l’« ordre de
route pour le cas de mobilisation ». Y sont
spécifiés le jour de départ, le nombre de
jours de vivres à emporter et surtout, en
cas d’absence du domicile au moment de
la mobilisation, la gare la plus proche où
l’intéressé est invité à se présenter. La
mobilisation a eu lieu surtout les 3, 4 et 5
août, elle est terminée le 28 août. La phase
de concentration suit immédiatement la
mobilisation. Elle consiste à acheminer
les grandes unités de l’arrière vers le
Victor Prouvé, Les Adieux d’un réserviste © musée Lorrain, Nancy,
dépôt du Musée de l’Infanterie, Montpellier (cliché P. Mignot).
Réalisé par le peintre en 1887
pour le 26e Régiment d’Infanterie, cette œuvre, qui ne s’inscrit
pas directement dans le contexte
de la mobilisation du 2 août 1914,
offre une représentation intemporelle du départ du soldat. La
scène de séparation est traitée de
manière réaliste : le soldat mobilisé enlace pour la dernière fois
sa femme et ses enfants avant
d’aller rejoindre son bataillon,
tandis que son fils -qui appartient
à la future génération de soldatsporte l’arme de son père.
Avec les élèves :
Décrypter les différents plans
du tableau et le registre auquel
ils appartiennent (au 1er plan, la scène
familiale intimiste ; à l’arrière-plan,
la scène militaire). Comment le peintre
traduit-il les émotions ressenties
par les protagonistes ?
Observer l’expression des visages,
les attitudes corporelles et le traitement
du ciel qui semble offrir un écho
à la tension émotionnelle de la scène.
AINE
E LORR
D
S
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L
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A
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A
LES B
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orhange et Sarrebourg :
l’échec de l’offensive française
La bataille des Frontières est lancée le
2 août : l’armée allemande avance par
le Luxembourg et la Belgique où elle
rencontre une résistance inattendue. La
première offensive française est lancée
le 14 août par la 2e armée du général de
Castelnau sur Morhange, en Lorraine,
soutenue par la 1re armée du général
Dubail sur Sarrebourg, en Alsace. La
seconde offensive est menée par la 3e et
la 4e armée en direction des Ardennes.
Malgré quelques succès initiaux, les
Français connaissent immédiatement
des pertes importantes.
Le 19 août débute la bataille de Morhange.
La 2e armée passe entre Nancy et Lunéville et franchit la frontière en direction
de Morhange, qui se trouve à 30 km à
vol d’oiseau au nord-est de Nancy et qui
est tenu par la 6e armée allemande du
prince Rupprecht de Bavière. Dieuze est
atteinte le 18 août. Les premiers affron-
tements importants ont lieu le lendemain. Joffre retire deux corps d’armée
sur les effectifs de la 2e armée pour
les transférer au nord où la situation
s’est dégradée. Ralentis par de nombreux obstacles naturels et artificiels,
les Français avancent dans une plaine
parfaitement identifiée par les artilleurs
allemands. Le 20 août, les Français affrontent des troupes bavaroises dont ils
ont largement sous-estimé la puissance
de feu de l’artillerie lourde. Les soldats
sont sérieusement bousculés, luttent au
corps à corps. Mais, ils finissent par se
retirer dans l’après-midi. Par la suite,
on accusera injustement les régiments
méridionaux de ne pas avoir voulu se
battre. L’échec est patent et le bilan, extrêmement lourd au soir du 20 août (environ 7 000 morts et 10 000 prisonniers),
sanctionne les erreurs de l’État-Major.
Surtout, la bataille de Morhange indique
les lignes de force du conflit à venir :
l’importance de l’artillerie lourde de
campagne, magistralement employée
par les Bavarois, et le rôle de l’avion
comme moyen d’observation, développé
par Castelnau.
Sarrebourg est l’objectif de la 1re armée
de Dubail. Le 18 août, au matin, l’attaque est lancée. à 15h30, les Français
occupent la ville. Le lendemain, ils sont
bloqués par l’artillerie allemande et les
pertes sont considérables. Dès le 20
août, ils sont chassés de Sarrebourg.
Ces combats sont typiques des affrontements du début de la guerre où un acte
héroïque est confronté à la dure réalité
des combats marquée par la puissance
de feu moderne. Au final, les pertes sont
énormes et font oublier la valeur symbolique de la reconquête éphémère de
la ville.
Vue de l’exposition, scénographie
de la section « les batailles de Lorraine ».
Avec les élèves :
Initier à la scénographie d’une exposition.
Comment le scénographe a-t-il
évoqué la réalité d’un champ
de bataille ? Observer pour cela
les couleurs utilisées au sol
et sur les cimaises, l’éclairage,
les formes des vitrines
(et leur partie basse) et leur
positionnement dans l’espace.
En quoi cette présentation
est-elle en rupture par rapport
à la section précédente ?
9
¬ La bataille de la Trouée de Charmes : la fin de l’espoir
des Allemands de remporter une victoire décisive en Lorraine
La Trouée de Charmes se situe entre Toul
et Épinal. Avant la guerre, l’État-Major
français est persuadé que les Allemands
vont la traverser en cas d’offensive contre
la France car il n’y a que le vieux fort de
Manonviller pour la défendre.
Après les défaites de Morhange et de
Sarrebourg, les armées françaises sont
en pleine retraite (21 août). Le général
Castelnau n’est même plus sûr de défendre Nancy. Il envisage un temps
d’abandonner la capitale de la Lorraine
et de se replier sur les Hauts-de-Meuse.
Le général Joffre, commandant en chef
des armées du Nord et de l’Est l’en dissuade, conscient qu’il est de l’effet mo-
10
ral désastreux que constituerait la perte
d’une ville de 120 000 habitants.
Le 22 août, le haut commandement
allemand ordonne aux 6e et 7e armées
de poursuivre en direction d’Épinal. Il
s’agit essentiellement d’une manœuvre
de diversion pour fixer les troupes françaises de Lorraine afin de les empêcher
de se rendre vers l’ouest, ce qui entraverait l’enveloppement allemand par la
Belgique (plan Schlieffen). Les 6e et 7e
armées allemandes marchent donc vers
le sud le 23 août avec pour objectif le
franchissement de la Moselle. Lunéville
est occupée par les Bavarois. Castelnau
est décidé à résister en avant de Nancy
en lançant une contre-attaque. Le 25, les
Allemands se replient sur la Mortagne.
Castelnau lance alors son ordre devenu
célèbre : « en avant, partout, à fond ».
Le percement de la Trouée de Charmes
par les Allemands est définitivement
compromis. Le 27, Castelnau suspend
l’offensive. Le théâtre d’opération de
Lorraine est devenu secondaire pour les
Français comme pour les Allemands car
les troupes qui y combattent sont cantonnées dans un rôle de diversion. Côté
français, les espoirs d’atteindre la Meurthe et de libérer Lunéville s’éloignent. La
bataille de la Trouée de Charmes est terminée, l’offensive allemande commencée le 21 août est stoppée.
¬ La bataille du Grand Couronné
Le Grand Couronné est un relief dominant Nancy au nord de la ville et culminant à près de 400 m. On a vu que les
Français s’en sont servis comme base
de départ de l’offensive lorraine du 14
au 19 août menée par le général de Castelnau. Après les terribles combats de
Morhange, l’armée Castelnau s’accroche
sur les défenses du Grand Couronné.
L’offensive allemande, destinée à retenir
les forces françaises en Lorraine alors
que se prépare la bataille de la Marne, débute par une préparation d’artillerie dans
la soirée du 4 septembre. Dans la nuit, des
combats acharnés ont lieu au Léomont
et dans la forêt de Champenoux. Partout,
les troupes françaises reculent. Nancy
est bombardée à plusieurs reprises. Le
général Castelnau est conscient de la
gravité de la situation. Avec le préfet de
Meurthe-et-Moselle, il envisage d’évacuer
Nancy. Mais, l’essoufflement de l’attaque
allemande dans l’après-midi du 5 permet d’envisager la suite des événements
avec plus de sérénité. Le 7, les Allemands
reprennent l’offensive. La butte SainteGeneviève est évacuée par les Français.
Champenoux est occupé. Mais, toute
avance supplémentaire s’avère impossible. La défense l’emporte sur l’attaque,
annonçant la guerre de position future.
Les Allemands prennent conscience
qu’aucun succès d’ampleur ne peut être
obtenu en Lorraine. La guerre se joue dès
lors sur la Marne où il est nécessaire d’utiliser toutes les forces disponibles. Le 9, les
dernières attaques allemandes ont lieu
dans la forêt de Champenoux. Pourtant, le
sort de la bataille du Grand Couronné est
scellé. Rupprecht arrête l’offensive. Il est
impossible de l’emporter avant le départ
de la 6e armée.
Pour masquer leur départ, les Allemands bombardent Nancy. à la fin de
la bataille, dans la nuit du 9 au 10, la
ville essuie son bombardement le plus
violent : 67 obus sont tirés sur le centreville et sur le cimetière du sud. Les victimes sont les femmes, les enfants et les
personnes âgées. Les Français prennent
conscience du repli allemand à partir du
12. Les troupes allemandes stoppent
leur mouvement rétrograde le 16, à
quelques kilomètres de la frontière.
Les combats de Lorraine qui ont eu
lieu entre le 24 août et le 16 septembre
1914 sont un succès stratégique pour
les Français. Lors de la bataille de la
Trouée de Charmes du 24 au 27 août, les
troupes françaises ont bloqué l’offensive
ennemie. Puis, l’offensive allemande sur
Nancy et le Grand Couronné en vue de
fixer les troupes française en Lorraine
s’achève par un échec, puisque dès le
3 septembre Joffre prélève des troupes
pour la bataille de la Marne.
Carte postale française
« une tranchée de Boches à Champenoux »
© collection particulière (droits réservés).
Avec les élèves :
Cette carte postale représente des fantassins allemands dans une tranchée peu profonde. Elle documente parfaitement un ensemble d’objets archéologiques datant de
la bataille du Grand Couronné découvert lors de la construction d’un lotissement à
Champenoux en 2011. Il contenait des étuis de balle de 1913, des lames de chargeur,
un élément de visière de casque à pointe et une pelle en fer, le tout situé au fond
d’une tranchée sur un lit de paille.
Envisager la démarche
déductive utilisée par les archéologues lors de la découverte
de ces objets :
Comment dater ces objets ?
Identifier les troupes concernées ?
Que s’est-il passé sur ce site ?
11
¬ Vers une guerre totale
Les premières semaines de la guerre en
Lorraine montrent que le conflit est d’un
genre nouveau. Les stratégies et les théories sont battues en brèche face à la réalité des combats. L’offensive à outrance
française est rapidement mise à mal et
les troupes sont en retraite forcée sur une
bonne partie du territoire. Face à la réalité
des combats et leur violence démesurée,
la stupeur domine. Les progrès de l’armurerie (les armes à répétition, les canons
rayés) dressent un mur de feu infranchissable. En 1914, un bataillon français de
1 000 hommes équipés du Lebel, envoie
sur l’adversaire plus de 12 000 balles à la
minute à des distances efficaces de plus
de 800 mètres. Pendant la guerre francoprussienne de 1870, un bataillon armé du
fusil Chassepot tirait 7 200 balles à la minute, à la bataille de Fontenoy (1745), le
même bataillon disposait d’une puissance
de feu de 1 000 projectiles à la minute.
Sur le plan tactique, force est de constater que les Français ont échoué dans
leur tentative de pénétrer dans l’AlsaceMoselle. Ils ont essuyé des pertes
considérables, les soldats étant décimés par les mitrailleuses bavaroises.
La doctrine de l’offensive qui imprègne
si fortement les règlements militaires
français rédigés avant guerre s’est révélée inefficace et meurtrière. Les gains
territoriaux sont en totale inadéquation
avec les pertes humaines enregistrées.
Cependant, l’opinion publique française
n’a pas compris la nouveauté du conflit.
Lorsqu’au début du siècle, l’État-Major
remet en cause les uniformes aux couleurs voyantes, la presse se déchaîne :
« l’invisibilité, c’est une belle plaisanterie. À la distance où l’on tire aujourd’hui,
notre uniforme n’est guère plus visible
que les prétendues teintes neutres ».
Les Allemands, quant à eux, ont échoué
à percer la trouée de Charmes et à occuper Nancy. Ils ont été obligés de transférer une partie de leurs troupes sur
le front du Nord de la France et sur le
front russe. Leur tentative de contournement par l’ouest de l’armée française
a échoué. Moltke le Jeune qui a adapté
le plan Schlieffen n’exerce pas de réels
commandements sur ses armées. Il
commet entre autres l’erreur de retirer
du front occidental deux corps d’armée,
transférés en Prusse orientale le 24 août
1914, ce qui contribue à affaiblir l’aile
marchante de l’armée impériale à travers la Belgique et le nord de la France.
L’Allemagne est un pays neuf dont l’armée manque d’unité, ses généraux sont
ainsi très libres par rapport au pouvoir
politique.
La Bataille de la Marne marque un changement tactique majeur. Le mouvement
tournant de l’armée allemande par la
Belgique amène les troupes francoanglaises à se positionner sur un front
de presque 300 km de Meaux à Verdun
du 5 au 12 septembre. Le flan droit de
l’armée française est protégé par la
1re armée de Dubail et la 2e armée de
Castelnau. à la suite de la victoire de la
Marne, une grande partie des troupes
stationnées en Lorraine, où le front est
désormais stabilisé, est prélevée pour
participer à la « course à la mer ».
La première phase des combats à l’été
1914 se caractérise par la grande mobilité des troupes et par des combats
intenses pour la reprise de points stratégiques : c’est ce que l’on appelle « la
guerre de mouvement ». à partir de sep-
tembre 1914, l’échec de ces tactiques et
les immenses pertes subies amènent les
états-Majors à repenser leurs stratégies :
les hommes s’enterrent dans les tranchées sur l’ensemble du front, « la guerre
de tranchées » débute.
12
Image populaire de Tolmer, La Grande Guerre. N° 32.
Comment fut défendu le Grand Couronné de Nancy © Musée Lorrain, Nancy.
Cette image populaire, gravée à Paris
en 1915, témoigne de la notoriété des
batailles de Lorraine au niveau national
à cette date. Elle illustre le point culminant de la bataille du Grand Couronné, les 6 et 7 septembre 1914, autour
des villages de Sainte-Geneviève et
d’Amance, qui ferment le passage vers
Nancy aux troupes allemandes.
Avec les élèves :
Observer et décrire cette scène de combat emblématique
des combats menés durant l’été 1914 dans les villages lorrains : la batterie
d’artillerie (quel est son rôle ? comment les artilleurs se répartissent-ils
les tâches à effectuer ? les élèves pourront observer un canon de 75
dans le jardin du musée à la sortie de l’exposition), l’assaut mené
par les fantassins en contrebas autour du cimetière (noter la représentation
traditionnelle et héroïque de l’assaut), l’hôpital de campagne où sont
transportés les blessés, les troupes adverses qui sont positionnées
sur la colline opposée et les fumées des projectiles au loin
sur les lignes ennemies.
é 1914
l’ét
de
IE
G
O
L
O
N
CHRO
8 juin
Assassinat de l’archiduc héritier
d’Autriche François-Ferdinand
à Sarajevo.
 28 juillet
Déclaration de guerre
de l’Autriche-Hongrie à la Serbie.
 30 juillet
Mobilisation générale
en Autriche-Hongrie et en Russie.
 1er août
Mobilisation générale en Allemagne.
L’Allemagne déclare la guerre
à la Russie.
2 août
Mobilisation générale en France.
 2 août
Début de la bataille des Frontières.
3 août
L’Allemagne déclare la guerre
à la France.
13
 4 août
Le Royaume-Uni déclare la guerre
à l’Allemagne.
 12 août
Pillage de Badonviller. 12 civils exécutés.
 14 août
Commandée par le général
de Castelnau, la 2e armée passe entre
Nancy et Lunéville et franchit
la frontière en direction du plateau
de Morhange tenu par la 6e armée
allemande du prince Ruprecht
de Bavière.
19-23 août
Batailles de Morhange
et de Sarrebourg.
 21 août
Nomeny est incendié. 70 femmes,
vieillards et enfants sont exécutés
sommairement.
 23 août
Sac de Gerbéviller.
 24 août-13 septembre
Occupation de Lunéville.
Carte extraite de l’ouvrage La deuxième année de géographie par Pierre Fancin,
Paris, Armand Colin, 1888 © droits réservés
24-28 août
Bataille de la Trouée de Charmes.
 29 août-3 septembre
Accalmie sur le front lorrain.
 2 septembre
Le gouvernement quitte Paris
pour Bordeaux.
4-13 septembre
Bataille du Grand Couronné.
5-12 septembre
Bataille de la Marne.
 8 septembre
Bataille de Champenoux.
L’offensive allemande s’essouffle.
 9-10 septembre
Bombardement de Nancy.
8 morts sont dénombrés.
 11 septembre
Quelques combats ont encore lieu
entre Amance et le Sanon.
Le haut commandement allemand,
dont la victoire de la Marne a rendu
inutile la manœuvre d’encerclement,
donne l’ordre à ses troupes de l’Est
de battre en retraite sur la Seille.
 15 septembre
Pour près de 4 ans, le front
de l’Est lorrain se fige.
S
GIQUE
O
G
A
D
É
P
S
E
PIST
¬ Élémentaire
Liens avec les programmes
scolaires
La diversité des traces et des témoignages présentés dans l’exposition
Eté 1914 : Nancy et la Lorraine dans la
guerre, permet aux élèves de s’approprier la mémoire de cette époque au
niveau local, dans le cadre plus général
de la violence du XXe siècle comme préconisé dans les programmes scolaires.
14
Cet aspect pourra être étudié au travers
de différentes thématiques :
- la situation de la Lorraine avant 1914
- le déclenchement de la guerre
- l a mobilisation et les forces
en présence
- la technique des combats
- la vie au front et à l’arrière
- la propagande et la censure
- la mémoire du conflit
Suggestions d’exploitation
L’axe de réflexion choisi ici porte sur
la lecture d’image : en effet, la représentation du soldat alors très présente
dans les médias a contribué à légitimer
ce conflit auprès de l’opinion publique,
à entretenir le moral de la nation et le
patriotisme.
Les cartes postales, les affiches, les
images d’Épinal étaient en effet les
instruments privilégiés de cette propagande. Les peintres et les artistes,
engagés ou non, se sont plus ou moins
pliés au discours officiel, et ont apporté également leur vision du conflit entre
tradition et avant-garde.
Les images sélectionnées dans l’exposition ou parmi les nombreuses ressources mises à disposition du public
pour célébrer ce centenaire, sont de
natures et de types différents ; elles
confrontent différentes représentations
de soldats exaltant les vertus du combattant ou plutôt l’aspect humain et la
douleur. Leur analyse participe à l’acquisition de connaissances et de compétences constitutives du socle commun.
Extrait des Compétences du socle commun - 11 juillet 2006
Français – Langue orale
Dans des situations d’échanges variés, il apprend à tenir compte des points de vue d’autrui, à utiliser un vocabulaire
précis appartenant à la langue courante, à adapter son propos en fonction de ses interlocuteurs et de ses objectifs.
La culture humaniste
Lire et utiliser différents langages : cartes, croquis, graphiques, chronologie, iconographie.
Avoir rencontré quelques œuvres majeures du patrimoine.
Reconnaître et décrire des œuvres préalablement étudiées : savoir les situer dans le temps et l’espace, identifier le
domaine artistique dont elles relèvent, en détailler certains éléments constitutifs en utilisant quelques termes d’un
vocabulaire spécifique.
Compétences sociales et civiques
Prendre part à un dialogue : prendre la parole devant les autres, écouter autrui, formuler et justifier un point de vue.
Fantassin français photographié en studio avec son arme,
septembre 1914, album photographique du 234e RI,
collection particulière © Centre Image Lorraine, Nancy
Le soldat à l’allure digne et solennelle prend la pose dans la reconstitution d’un décor champêtre : solide et droit, le regard fixe et sans expression particulière, il tient fermement son fusil posé verticalement
sur le sol, prêt au combat. Il arbore un équipement complet conforme
à celui du début de la guerre (voir équipement du soldat français p.7).
Cette photographie prise à la suite de la bataille du Grand Couronné
est dissociée de la réalité des batailles, elle se veut rassurante, exaltant une atmosphère paisible.
Proposition de travail :
Interroger ce que l’image
ne dit pas et imaginer un « avant »
ou un « après ».
15
Cette photographie prise sur le vif présente les soldats dans un moment de
répit lors du repas. Un seul regarde
l’objectif, les trois autres profitent de
cette pause pour se défaire de leur
équipement et se restaurer. L’aménagement sommaire, les visages tendus et
fatigués révèlent des conditions de vie
particulièrement difficiles.
En 1914, la photographie fait déjà partie du quotidien des Français. Avant
la guerre, les représentations étaient
avant tout au service de valeurs, l’héroïsme, le triomphe de la paix, dont
était absente toute émotion. La photographie facilite les cadrages réduits dévoilant à la population le quotidien des
soldats. Ces images laissant la place
à l’émotion et à des expressions plus
humaines contribuent à transformer la
notion de guerre et sa perception.
Proposition de travail :
Réaliser une production plastique,
sonore, ou écrite traduisant
ce qui se déroule hors champ.
Le repas dans la tranchée, reportage du Lieutenant Pron, 279e R.I
© ECPAD / France
Raoul Tonnelier, A l’assaut !, estampe sur calque,
1915 © collection particulière (cliché P. Caron)
Cette planche fait partie d’un spectacle
relatant en 92 tableaux l’histoire de
France, destiné à raviver le sentiment
patriotique des Français. Réalisées à
partir de feuilles de papiers calques
superposées, ces « visions artistiques
lumineuses » d’aspect rudimentaire
apparaissent toute en finesse lorsqu’elles sont projetées ; elles sont accompagnées de morceaux de musique,
de textes littéraires (en particulier La
légende des siècles de Victor Hugo)
conférant à l’ensemble toute sa poésie.
Proche des représentations traditionnelles des batailles du XIXe siècle, cette
scène évoque les premiers combats de
la Grande Guerre sans toutefois citer de
bataille particulière. On y reconnaît facilement les Prussiens à leur casque à
pointe, allongés sur le sol ou les bras levés en signe de rémission tandis que les
Français, fusil levé, partent à l’assaut.
La simplification des formes, les dégradés de couleurs soulignent l’ambiance
dramatique de la scène.
Proposition de travail :
Transformer une photographie en jouant
sur les couleurs et les contrastes.
D’autres œuvres de l’exposition
portant sur le même thème
Proposition de travail :
À partir de plusieurs photographies
présentant différentes scènes,
composer une seule image en jouant
sur la succession de plans.
Victor Prouvé,
Les Adieux d’un réserviste
(cf p. 8 et ci-dessous).
Avec les élèves :
Critères pouvant guider l’analyse de toutes ces images :
Proposition de travail :
Imaginer les pensées des personnages
et/ou les dialogues.
Image populaire de Tolmer,
La Grande Guerre. N° 32.
Comment fut défendu
le Grand Couronné de Nancy
(cf p. 12 et ci-contre).
- le sujet : pose ou instantané, action, position du corps,
direction du regard, expression, présence d’attribut.
- les choix de l’auteur : nature du support, format, technique, couleurs,
lumière, lignes, matière, composition, cadrage, angle de vue, décor,
présence de texte.
- le contexte de réalisation : commande, lieu de diffusion
ou de présentation, pour quel destinataire ?
- la fonction : informer, convaincre, faire peur, dissuader, séduire, tromper…
- les valeurs véhiculées, les vertus mises en avant…
17
Autres références artistiques sur le même thème, hors exposition :
¬ Marcel Gromaire (1892-1971),
La guerre, 1925, Huile sur toile
Peint sept ans après la guerre, ce tableau d’un style proche du cubisme
renvoie à la déshumanisation des soldats, semblables à des blocs de pierre
taillée tels des monuments funéraires.
Image et analyse disponible sur le site :
http://www.histoire-image.org
Proposition de travail :
Représenter de façon géométrique
des objets ou des personnages, travailler
en deux dimensions ou en volume.
¬ Théophile Alexandre Steinlen,
Prisonniers de guerre, 1915, dessin
L’artiste profondément touché par la
guerre a représenté la détresse des soldats comme celle des civils ; réalisés en
1915, ce dessin représente trois prisonniers en traits rapides comme pris sur le
vif, les bras ballants, avachis, désespérés semblant attendre d’un événement.
Image et analyse disponible sur le site :
http://www.histoire-image.org
Proposition de travail :
S’initier à quelques techniques du dessin
avec divers outils : sanguine, crayon
papier, fusain, plume et encre...
¬ Pablo Picasso,
Guillaume de Kostrowitzky, artilleur,
1914, encre et aquarelle sur papier
Picasso représente son ami Guillaume
Apollinaire sur le champ de bataille, fier,
torse bombé et sabre au poing, à proximité
d’un obus et d’un canon. Semblable à un
soldat de bois, son corps est raide, disproportionné, son visage tourné vers le lointain, mais la pipe à la bouche ! Ce portrait
ainsi que le titre traduisent non sans ironie, et de façon caricaturale l’engagement
du poète dans le conflit : en effet, bien que
de nationalité polonaise, celui-ci s’enrôle
dans l’armée et témoigne dans nombre de
ses œuvres (Poèmes Bleuets et Il y a) d’un
véritable enthousiasme patriotique tout en
reconnaissant la violence du conflit.
Proposition de travail :
Transformer cette image en réduisant
la taille du personnage : constater
l’effet produit.
Pour compléter ces portraits, il est possible de se référer à des ouvrages de littérature jeunesse actuels :
¬ Michel Piquemal,
ill. Julien Billaudeau, Les deux soldats,
Éditions Rue du monde, 2008
Toma et Tibo sont deux garçons, l’un vit
ici, l’autre là-bas. Un jour, ils doivent
enfiler l’habit militaire et se retrouver,
face à face, à la guerre. Ils se ressemblaient comme des frères et ne le savaient pas.
¬ Davide Cali, ill. Serge Bloch,
L’ennemi, Éditions Sarbacane, 2007
C’est la guerre. On voit quelque chose qui
pourrait être un désert, dans lequel il y a
deux trous. Dans les trous, deux soldats.
Ils sont ennemis.
¬ Secondaire
Extrait du programme de 1re
Liens avec les programmes
d’histoire
L’esprit des programmes sur la Première Guerre mondiale au collège et
au lycée est le même. Il s’agit tant en
3e qu’en 1re de mettre en perspective
la guerre dans le XXe siècle grâce au
concept de « brutalisation ».
« La Première Guerre mondiale représente une étape essentielle dans la
mutation de la guerre au XXe siècle. Le regard est porté sur l’expérience
combattante, significative d’un changement de degré et de nature dans la
violence, qui doit permettre de mener une approche du concept de guerre
totale. Durant cet affrontement marqué par la durée du conflit, par sa dimension industrielle et par une mortalité de masse, ce sont les combattants
qui paient le tribut le plus élevé tant sur le plan physique que sur le plan moral, même si de récents travaux ont attiré l’attention sur les souffrances des
populations civiles. à travers eux, c’est toute la société qui est bouleversée,
phénomène dont certains historiens ont depuis une vingtaine d’années tenté
de rendre compte à travers les concepts, certes discutés, de « brutalisation »
(ou « ensauvagement ») des sociétés européennes et de « banalisation » de la
violence. Sans s’attarder sur le détail des événements, le programme invite
à s’appuyer sur quelques cas significatifs (une bataille, un personnage, une
année particulière…) pour faire percevoir le basculement dans la guerre totale
et les effets de la violence de guerre sur les sociétés, même s’il ne faut pas
oublier que de l’expérience combattante du premier conflit mondial naissent
également les grands mouvements pacifistes de l’entre-deux guerres et les
tentatives internationales pour dépasser les rivalités entre États ».
18
Poteau-frontière de l’Empire allemand, 1889
© Musée Lorrain, Nancy (cliché M. Bourguet)
Avant l’avènement de Guillaume II en
1888, les poteaux-frontière étaient en
bois et peints aux couleurs de chaque
État. Ce poteau en fonte, datant de 1889,
marquait le passage entre Armaucourt
et Mahoué (à une vingtaine de kilomètres de Nancy).
Georges Bertin Scott,
En Alsace !, 1914
© Musée Lorrain,
Nancy
Avec les élèves :
Repérer sur le poteau en fonte les éléments d’identification à l’Empire
(aigle impérial, inscription, couleurs), que matérialisent-ils ?
Le poteau-frontière est un symbole fort qui est très présent dans l’iconographie de l’époque :
observer son utilisation dans le tableau de Jean-Joseph Weerts (cf p. 5) et dans l’estampe de Georges Scott.
Liens avec les programmes d’arts plastiques
¬ En classe de 6e
L’objet et son environnement. Cette entrée permet d’explorer les modalités et
les lieux de présentation de l’objet (exposition, installation, intégration ; le musée,
la vitrine, l’espace quotidien, l’écran) et
plus particulièrement le traitement (le
cadre, le socle, le piédestal).
L’exposition permet d’analyser la mise
en scène des œuvres à travers l’observation des dispositifs de présentation.
Avec les élèves :
Vue de l’exposition, scénographie de la section
« les batailles de Lorraine »
Réaliser une présentation
destinée à mettre en valeur
un objet réel ou une image.
à partir de l’utilisation de la photographie numérique, travailler
les ambiances lumineuses afin
de mettre en valeur cet objet
(chaleureux, dramatique…).
¬ En classe de 5e
Les images dans la culture artistique.
Cette entrée aborde la question du statut de l’image (artistique, symbolique,
décorative, utilitaire, publicitaire), interroge ses significations, les symboliques
auxquelles elle se réfère, ses relations
avec les mythologies.
L’image et son référent. Cette entrée
permet d’explorer le sens produit par la
déformation, l’exagération, la distorsion
et d’ouvrir sur les questions de la ressemblance et de la vraisemblance, de la
citation, de l’interprétation.
Avec les élèves :
à partir d’une image
donnée sur la guerre 14-18,
faire réaliser une bande dessinée
d’environ 8 vignettes. L’objectif
est d’intégrer une image réelle
dans une réalisation de façon
cohérente afin de modifier
le sens de l’histoire.
Raoul Tonnelier, La Défaite des troupes prussiennes devant Nancy,
estampe sur calque, 1915
© collection particulière (cliché P. Caron)
19
¬ En classe de 4e
La nature et les modalités de production des images. Cette entrée permet
d’interroger les relations entre la nature de l‘image (image unique, multiple,
séquentielle, sérielle), les moyens de
production (estampe, impression, photographie, image numérique), le geste et
le support.
Les images et leurs relations au réel.
Cette entrée s’ouvre au dialogue entre
l’image et son référent « réel » qui est
source d’expressions poétiques, symboliques, métaphoriques, allégoriques ;
elle met en regard la matérialité et la
virtualité.
Les images dans la culture artistique.
Il s’agit d’aborder la question des supports et des lieux de diffusion des
images artistiques ; de comprendre la
place de l’art, acteur et témoin de son
temps ; d’interroger les relations entre
les images et les pouvoirs.
20
Avec les élèves :
Pour comprendre
la nature des images et
leur pouvoir, créer une affiche
de propagande en deux dimensions
en combinant différentes techniques
(collage, dessin, pastels…).
La composition sera nourrie des
codes propres à ce type d’image :
slogan ou message, symboles,
couleurs, personnage(s)…
Léopold Poiré, Vue de Gerbéviller en ruine en novembre 1914,
© Nancy, Centre Image Lorraine
Né à Metz en 1879, Léopold Poiré se réfugie à Nancy pour échapper à l’incorporation prussienne. Jusqu’à sa mort en
1917, il réalise de nombreux reportages
photographiques qui nous offrent un
témoignage direct de la Grande Guerre.
Ses photographies jouent avec la lumière
et, par de forts clairs-obscurs, suggèrent
la poésie des lieux. Ici, la désolation du
village détruit est traduite par une rue
vide, sans aucun signe de vie, des murs
nus aux ouvertures béantes et au sol,
des amas de pierres écroulées sous
l’impact des bombes.
¬ En classe de 3e
La prise en compte et la compréhension
de l’espace de l’œuvre. Il s’agit, pour en
comprendre la portée artistique, d’affiner la perception des dimensions de
l’espace et du temps comme éléments
constitutifs de l’œuvre : œuvre in situ,
installation, environnement et les différentes temporalités de celles-ci : durée,
pérennité, instantanéité. L’espace de
présentation de l’œuvre : rapport entre
l’échelle de l’œuvre et l’échelle du lieu,
accrochage, mise en scène, éclairage ;
l’espace scénique et ses composants :
cube scénique de la représentation picturale et théâtrale, scénographie, profondeur, corps, lumière, son.
Avec les élèves :
Pour comprendre
l’environnement de la vie
quotidienne des soldats, réaliser
un habit ou un abri camouflé
à l’aide de matériaux naturels.
¬ AU LYCÉE
Enseignement obligatoire et de spécialité en série L, enseignement facultatif
toutes séries.
Classe de 1re : la figuration. Ce programme s’articule autour de quatre
composantes à traiter séparément et en
interrelation. Il consiste à examiner les
composantes fondamentales de l’image
pour aboutir à la globalité de l’œuvre,
la question de l’image photographique
pouvant servir d’instrument générique
pour aborder les différents champs esthétiques : nature des référents, couple
abstraction-figuration, construction des
espaces, temps conjugués, etc.
Autres références artistiques, hors exposition
¬ Max Beckmann, Die Granate (L’obus), 1915, pointe-sèche sur papier
¬ Émile Friant, Affiche Nous en avons encore ! 1916, lithographie, Nancy, août 1916
¬ Otto Dix, Der Krieg (La guerre), triptyque, huile sur bois, 1932
21
pour aller
plus loin
¬ Bibliographie
22
Ouvrages généraux
sur la Première Guerre mondiale
La Lorraine et Nancy
pendant la Première Guerre mondiale
BECKER Jean-Jacques, BERSTEIN Serge,
Victoire et frustrations (1914-1929), Tome 12 de la Nouvelle
histoire de la France contemporaine, Éditions du Seuil,
Collection Points histoire, 1990.
BOQUILLON Françoise, GUYON Catherine, ROTH François,
Nancy, 1000 ans d’histoire, Éditions Place Stanislas, 2008.
CANINI Gérard, La Lorraine dans la guerre de 14-18,
PUN, 1984.
BUFFETAUT Yves,
Atlas de la Première Guerre mondiale,
Éditions Autrement, 2005.
Histoire de la Lorraine de 1900 à nos jours, (sous la direction
de BONNEFONT Jean-Claude), Toulouse, 1979.
KEEGAN John,
La Première Guerre mondiale, Perrin, 1998.
Histoire de Nancy, (sous la direction de TAVENEAUX René),
Privat, 1978.
RENOUVIN Pierre,
La crise européenne et la Première Guerre mondiale, PUF,
Collection Peuples et civilisations, 1969 (1re édition : 1934).
HURSTEL Jean, Une victoire oubliée.
La bataille du Grand-Couronné (août - septembre 1914),
catalogue d’exposition, Musée Lorrain, 1994.
Dictionnaire de la Grande Guerre, (sous la direction
de COCHET François et PORTE Rémy), Robert Laffont,
Collection Bouquin, 2008.
ROTH François, L’époque contemporaine, Tome 2 :
Le vingtième siècle, 1914-1994, dans Histoire de la Lorraine
publiée sous la direction de Guy CABOURDIN,
Éditions Serpenoise - PUN, 1994.
Dictionnaire de la Grande Guerre,
(sous la direction de LE NAHOUR Jean-Yves), Larousse, 2008.
Encyclopédie de la Grande Guerre,
(sous la direction de AUDOIN-ROUZEAU Stéphane
et BECKER Jean-Jacques), Bayard, 2004.
Eté 1914, Nancy et la Lorraine dans la guerre,
catalogue d’exposition, Musée Lorrain, 2014,
Serge Domini éditeur.
¬ Sites internet
Commémoration du centenaire de la Grande Guerre
http://centenaire.org
Musée de l’Armée
http://www.musee-armee.fr
L’Histoire par l’image
http://www.histoire-image.org/
Établissement de communication et de production
audiovisuelle de la Défense
http://www.ecpad.fr (rubrique pédagogique)
Réunion des Musées Nationaux, ressources photographiques
http://www.photo.rmn.fr
Historial de la Grande Guerre de Péronne
http://www.historial.org
CRDP d’Amiens
http: //crdp.ac-amiens.fr/historial/soldat/plansite.html
Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux
http://www.museedelagrandeguerre.eu
Archives municipales de Nancy
http://recherche-archives.nancy.fr
(effectuer la recherche dans documents figurés)
http://archives.nancy.fr/centenaire-14-18 (journal du centenaire des archives municipales)
Archives départementales de Meurthe et Moselle
http://www.archives.cg54.fr
(exposition en ligne sur la guerre)
¬ Activités proposées par le service des publics
Élémentaire
secondaire
¬ Visite
¬ Visite
La Lorraine fait partie des premières zones touchées par les
combats après la déclaration de guerre en août 1914. À partir de l’expérience individuelle et fictive d’un soldat, les élèves
découvriront l’ampleur de ce conflit et ses répercussions sur
la société au travers d’archives franco-allemandes, d’œuvres
d’art, d’équipements militaires et d’objets du quotidien.
La Lorraine, territoire stratégique, fait partie des premières
zones touchées par les combats après la déclaration de guerre.
Les batailles de Lorraine en août et septembre 1914, et particulièrement la bataille du Grand Couronné autour de Nancy,
représentent un épisode décisif dans la défense des frontières
de l’Est. Elles permettent d’envisager avec les élèves l’ampleur
de la guerre totale marquée par la durée du conflit, sa dimension industrielle et par une mortalité de masse.
durée de la visite : 1h00
temps de présence dans le musée : 1h15
¬ Atelier « la guerre en cartes postales »
durée de la visite guidée : 1h00
temps de présence dans le musée : 1h15
Réaliser une production plastique de format carte postale sur
le thème de la mémoire et des traces de la guerre.
¬ Atelier « la guerre en images »
durée de la visite guidée avec atelier : 2h00
temps de présence dans le musée : 2h15
Analyser la composition et le sens des images de propagande
puis construire selon ce même principe une affiche destinée à
véhiculer un message précis.
durée de la visite guidée avec atelier : 2h00
temps de présence dans le musée: 2h15
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Renseignements et inscriptions
Pour toute demande de visite en autonomie ou guidée,
connectez-vous sur le site www.nancyenligne.fr
(rubrique musées-scolaires)
Service des Publics des musées de Nancy
03 83 17 86 77
[email protected]
accueil : du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h
Exposition ouverte tous les jours sauf le lundi
de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
Renseignements et réservations :
service des publics des musées de Nancy - 03 83 17 86 77
[email protected]
www.musee-lorrain.nancy.fr
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