CONTEXTE DES FICHES SUR LA VACCINATION Au Québec, sont appelés vaccinateurs les professionnels de la santé qui peuvent initier la vaccination et y procéder. Actuellement, trois groupes de professionnels peuvent être des vaccinateurs, les médecins, les infirmières et les sages-femmes. L’infirmière auxiliaire peut, quant à elle, contribuer à la vaccination. Afin de faciliter l’acquisition de compétences en vaccination, nous proposons une démarche d’autoformation à partir de huit fiches sur la vaccination portant sur les aspects généraux à connaître avant de procéder à la vaccination. Ces fiches sont destinées particulièrement aux vaccinateurs qui administrent peu de vaccins différents (ex. : influenza et pneumocoque ou hépatite A et hépatite B). Autoformation - Aspects généraux Huit fiches ont été élaborées pour le développement des compétences générales en vaccination. Chaque fiche correspond à une compétence à acquérir. Les fiches présentent l’information essentielle sur le sujet et des questions pour vérifier vos connaissances. À la fin de la démarche, le vaccinateur sera capable de : Situer l’activité de vaccination dans le cadre de l’exercice de sa profession (fiche 1). Expliquer les principes de l’immunité à la base de la vaccination (fiche 2). Identifier les contre-indications de la vaccination (fiche 3). Fournir l’information pour l’obtention d’un consentement éclairé (fiche 4). Connaître les règles de conservation des vaccins (fiche 5). Reconnaître les manifestations cliniques après la vaccination devant être signalées et connaître les modalités de signalement (fiche 6). Reconnaître une situation d’urgence et intervenir selon les recommandations (fiche 7). Utiliser les outils disponibles en vaccination tant pour les professionnels de la santé que pour la population (fiche 8). Pour compléter sa formation, le vaccinateur trouvera au chapitre 10 du PIQ, les informations nécessaires pour connaître les indications, les contre-indications, les précautions, les manifestations cliniques possibles après la vaccination, le calendrier vaccinal, l’immunogénicité et l’efficacité des vaccins qu’il administre. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 CONTRIBUTION DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ À L’IMMUNISATION Fiches sur la vaccination Le Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Les professionnels qui peuvent exercer des activités en immunisation ont l’obligation de faire preuve de compétence et d’habileté dans leur pratique. Ils ont la responsabilité professionnelle de s’assurer qu’ils possèdent l’information complète et à jour concernant les produits immunisants qu’ils administrent. Le PIQ est l'ouvrage de référence qui regroupe l'ensemble de l’information technique et scientifique nécessaire pour vacciner. Tout professionnel qui administre un vaccin doit s’y conformer. Lorsque certains renseignements du PIQ diffèrent de ceux des monographies, le PIQ a toujours prépondérance. Les infirmières L’activité réservée aux infirmières en lien avec l’immunisation est de « procéder à la vaccination dans le cadre d’une activité découlant de l’application de la Loi sur la santé publique ». Les infirmières sont donc habilitées à décider d’administrer des produits immunisants selon les recommandations du PIQ. Elles sont aussi habilitées à les administrer lorsqu’ils font l’objet d’une ordonnance. Elles peuvent procéder à la recherche sérologique d’antigène (ex. : AgHBs) et d'anticorps (ex : anti-HBs) avant et après la vaccination, selon les recommandations du PIQ. Les infirmières auxiliaires Les infirmières auxiliaires peuvent « contribuer à la vaccination dans le cadre d’une activité découlant de l’application de la Loi sur la santé publique ». Elles peuvent aussi administrer un produit immunisant lorsqu’il fait l’objet d’une ordonnance. Leur contribution à l’immunisation est détaillée dans le PIQ à la section 3.7, Contribution des infirmières auxiliaires. Les médecins L’activité réservée aux médecins en lien avec l’immunisation est de « prescrire les médicaments et les autres substances ». Les médecins peuvent faire l’ordonnance de produits immunisants et peuvent aussi les administrer. Les conditions en établissement L’infirmière qui exerce en établissement est tenue de respecter les règles de soins infirmiers en vigueur dans son établissement à l’égard de l’immunisation. Ces règles peuvent préciser, entre autres, les produits immunisants qu’une infirmière peut décider d’administrer au sein de l’établissement ainsi que les clientèles visées, et ce, toujours dans le respect du PIQ. Pour faire une recherche sérologique d’antigène ou d’anticorps, l’infirmière est tenue de respecter les règles d’utilisation des ressources en vigueur dans son établissement à l’égard des analyses de biologie médicale qui y sont effectuées. Les conditions hors établissement L’infirmière qui exerce dans le secteur privé peut se procurer les vaccins offerts gratuitement à la population dans le cadre des programmes de vaccination en s’inscrivant comme vaccinateur auprès de sa Direction de santé publique. L’infirmière qui désire se procurer des vaccins qui font l’objet d’une indication dans le PIQ, mais qui ne sont pas visés par les programmes de gratuité, peut en faire l’achat et les vendre à son client. Pour faire une recherche sérologique d’antigène ou d’anticorps, l’infirmière doit établir une entente pour prestation de services de biologie médicale avec un laboratoire serveur. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 CONTRIBUTION DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ À L’IMMUNISATION Fiches sur la vaccination QUESTIONS Quel énoncé est vrai? A) Deux groupes de professionnels, les médecins et les infirmières, peuvent être des vaccinateurs et l’infirmière auxiliaire peut, quant à elle, contribuer à la vaccination. B) L'infirmière ne peut procéder à la vaccination que selon une ordonnance médicale individuelle ou collective. C) Le vaccinateur qui exerce dans le secteur privé peut faire l’achat de vaccins, offerts ou non gratuitement à la population, et les vendre à son client. D) L'infirmière peut décider de procéder à la recherche sérologique d’antigène et d'anticorps avant et après la vaccination quand elle le juge nécessaire. E) Le vaccinateur a l'obligation comme professionnel de faire preuve de compétence et d'habileté dans sa pratique. Il a la responsabilité individuelle de s'assurer qu'il possède les informations complètes et à jour concernant les produits immunisants qu'il administre. RÉPONSES L'énoncé E est vrai. Les énoncés A, B, C et D sont faux. L'énoncé A est faux parce que la sage-femme est aussi définie comme un vaccinateur. L'énoncé B est faux parce que l'infirmière n'a besoin d'aucune ordonnance pour procéder à la vaccination dans le cadre d'une activité découlant de la Loi sur la santé publique. L'énoncé C est faux parce que le vaccinateur peut se procurer les vaccins offerts gratuitement à la population dans le cadre des programmes de vaccination en s’inscrivant comme vaccinateur auprès de la Direction de santé publique. Dans cette situation, le vaccinateur ne doit pas les vendre à son client. L'énoncé D est faux parce que l'infirmière peut procéder à la recherche sérologique d’antigène et d'anticorps avant et après la vaccination selon les recommandations du PIQ. Dans ce cas, le vaccinateur doit établir une entente pour prestation de services de biologie médicale avec un laboratoire serveur. Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 PRINCIPES DE BASE DE L’IMMUNITÉ Fiches sur la vaccination L’immunité est la capacité de se défendre contre un agent infectieux à l'aide d'un ensemble complexe d'organes (ex. : rate), de tissus (ex. : moëlle osseuse), de cellules (ex. : lymphocytes) et de protéines (ex. : anticorps) appelé système immunitaire. Pour assurer notre protection, nous disposons de 2 types de mécanisme de défense : l’immunité innée, qui entre en action rapidement, mais n’est pas spécifique à un agresseur en particulier et l’immunité adaptative, une défense acquise qui, bien qu’elle soit moins rapide, est spécifique et dotée d’une mémoire. À noter que ces 2 types d’immunité sont intimement liés. L’immunité acquise est de double nature, humorale et cellulaire. L'immunité humorale est assurée par les anticorps produits par les lymphocytes B qui se sont différenciés en plasmocytes et l’immunité cellulaire est assurée principalement par les lymphocytes T. L'immunité cellulaire peut protéger la personne même en l’absence d’anticorps décelables dans le sang. Un antigène (Ag) est une substance susceptible de provoquer une réponse spécifique du système immunitaire. L’immunogénicité d’un vaccin est sa capacité en tant qu’antigène à provoquer cette réponse. Un anticorps (Ac) est une protéine spécifique produite en réponse à une stimulation par un antigène donné. Les anticorps sont des immunoglobulines (ex. : IgG, IgM, IgA, IgE) dont la durée de la persistance est directement liée au titre d'anticorps atteint. Les cellules mémoire (lymphocytes B et T) persistent dans l'organisme et ont une durée de vie prolongée. Ces cellules sont réactivées lorsqu’elles sont de nouveau en contact avec l’antigène spécifique (infection ou vaccin). Elles prolifèrent alors et permettent d'atteindre très rapidement un taux élevé d’anticorps. Le principe de la vaccination est simple : exposer le système immunitaire à un vaccin qui contient une préparation d'antigènes afin d'induire une réponse immunitaire semblable à celle provoquée par les véritables microbes. Par la suite, cette réponse immunitaire protégera la personne si elle est exposée à la maladie. L'avantage du vaccin est que l'exposition aux antigènes est contrôlée et que la personne est protégée sans avoir souffert de la maladie. La nature et l’intensité de la réponse immunitaire à un vaccin varient en fonction de 2 paramètres : le type de vaccin administré (vivant ou inactivé) et les facteurs liés à l’hôte tels que l’âge, les facteurs génétiques, l’immunodéficience et la malnutrition. La connaissance de la réponse immunitaire est essentielle pour la compréhension et l’application des principes généraux en vaccinologie tels que l’âge d’administration des vaccins, la voie d’administration, les intervalles à respecter entre les doses d’un même vaccin ou entre les doses de vaccins différents, les contre-indications et les précautions. Réponse immunitaire humorale provoquée par la rougeole naturelle et par le vaccin contre la rougeole Un vaccin vivant atténué induit une réponse immunitaire de même nature que celle suivant l’infection naturelle, mais sans provoquer de symptômes. Réponse immunitaire induite par un vaccin inactivé entier ou un vaccin à protéines purifiées Ce type de vaccin, qui ne contient aucune particule infectieuse, induit 2 types de réponse : 1er contact avec l’Ag ou contacts ultérieurs avec le même Ag. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 PRINCIPES DE BASE DE L’IMMUNITÉ Fiches sur la vaccination QUESTIONS Quels énoncés sont vrais? A) L’immunité acquise induit la production de cellules mémoire. B) L'administration d'un vaccin vivant atténué produit une infection cliniquement inapparente. C) La réponse immunitaire humorale peut être mesurée par un dosage des anticorps sériques. D) La réponse immunitaire primaire induite par un vaccin inactivé est constituée principalement d'IgG. E) La réponse immunitaire induite par un vaccin vivant atténué semble de même nature que celle suivant l'infection naturelle. RÉPONSES Les énoncés A, B, C et E sont vrais. L'énoncé D est faux parce que la réponse immunitaire primaire induite par un vaccin inactivé est constituée principalement d'IgM. Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LES CONTRE-INDICATIONS Fiches sur la vaccination Les contre-indications de la vaccination sont rares et elles peuvent être temporaires. Vaccins inactivés atténués Vaccins vivants atténués Réaction de type anaphylactique à un des composants du vaccin ou à une dose antérieure du même vaccin. État d'immunosuppression : Déficience immunitaire congénitale. Leucémie, lymphome, cancer généralisé. Chimiothérapie, radiothérapie ou agents immunosuppresseurs tels que corticostéroïdes, agents biologiques ou immunomodulateurs. - Déficits immunitaires acquis tels que l’infection par le VIH/sida. Grossesse. - Réaction de type anaphylactique à un des composants du vaccin ou à une dose antérieure du même vaccin. Note : L'administration d'un vaccin inactivé à une personne immunosupprimée ne représente aucun danger parce que le vaccin ne contient aucune particule infectieuse. Il existe 2 précautions générales à l’administration des vaccins, vivants et inactivés : 1. Maladie aiguë modérée ou grave avec ou sans fièvre. Il n’est pas nécessaire de prendre la température d’une personne avant de lui administrer un vaccin. Le vaccinateur doit évaluer l’état de santé général. 2. Manifestation clinique compatible avec une réaction allergique de type anaphylactique suivant l’administration d’une dose antérieure du même vaccin ou d’un autre produit ayant un composant identique (ex. : urticaire généralisée sans autre symptôme, apparue dans les 12 heures après l’administration d’un vaccin). On peut vacciner une personne même en présence des conditions suivantes : Réaction locale importante à une dose antérieure du vaccin Infection bénigne (ex. : rhume) Sclérose en plaques ou toute autre maladie auto-immune Pathologie neurologique évolutive Maladie en convalescence Grossesse chez une femme de l'entourage de la personne vaccinée Allaitement Prématurité Une liste plus exhaustive est présentée dans le PIQ à la rubrique 1.2.1.7, Éléments qui ne sont pas des contre-indications ni des précautions. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LES CONTRE-INDICATIONS Fiches sur la vaccination QUESTIONS Répartissez les situations suivantes dans la ou les colonnes appropriées. Déterminez si la situation représente une contre-indication pour un vaccin vivant ou pour un vaccin inactivé, ou encore si la situation ne représente pas une contre-indication. À noter qu’une situation peut se retrouver dans plus d'une colonne. A) Traitement par des antibiotiques B) Maladie aiguë ou grave, avec ou sans fièvre C) Prématurité D) État d'immunosuppression E) Contact récent avec une personne atteinte d'une maladie infectieuse F) Réaction allergique de type anaphylactique à une dose antérieure du même vaccin G) Rhume H) Administration concomitante d'injections de désensibilisation en raison d’allergies I) Sclérose en plaques ou toute autre maladie auto-immune Contre-indications des vaccins vivants Contre-indications des vaccins inactivés Pas une contre-indication Contre-indications des vaccins vivants Contre-indications des vaccins inactivés Pas une contre-indication D, F F A, B, C, E, G, H, I RÉPONSES Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LE CONSENTEMENT Fiches sur la vaccination La vaccination devrait être considérée comme un soin requis pour lequel un consentement verbal, même téléphonique avec présence d’un témoin, est suffisant. Dès l'âge de 14 ans, une personne peut consentir à sa vaccination. Si la personne est inapte à consentir, la personne autorisée par la loi ou par un mandat y consentira. Le Curateur public demande que toute personne qu’il représente ait accès aux programmes de vaccination établis pour la population adulte. Caractéristiques du consentement Pour être valide, le consentement doit être libre et éclairé. Le consentement est obtenu après que l’information pertinente a été transmise et comprise par la personne. Celle-ci doit connaître les avantages et les risques mentionnés dans les feuilles d’information pour les personnes à vacciner qui sont fournies avec le PIQ. Les feuilles d'information sont fournies par le Ministère de la Santé et des Services sociaux pour chacun des vaccins. Elles sont disponibles en versions française et anglaise. Ces feuilles sont conçues pour être photocopiées et remises aux personnes tant avant qu'après leur vaccination. Avant la vaccination, les feuilles fournissent l'information pertinente pour le consentement et le vaccinateur peut ensuite répondre aux questions au besoin. Après la vaccination, ces feuilles informent sur les réactions possibles et quoi faire si cela se produit. Pour prendre une décision éclairée, la population en général compte sur les professionnels de la santé, qu’ils considèrent comme une source d’information fiable capable de leur donner des réponses justes et franches. Les professionnels de la santé jouent donc un rôle primordial dans la réussite des programmes de vaccination. Le chapitre 12, L’intervenant au cœur de l’information du PIQ vise à outiller les vaccinateurs pour répondre aux interrogations, craintes et réticences de la population par rapport à la vaccination et aux vaccins. Quelques vérités sur la vaccination Les maladies évitables par la vaccination sont sérieuses. Les bactéries et les virus qui causent ces maladies ne sont pas disparus. La vaccination est la meilleure stratégie de protection contre les maladies évitables par la vaccination. Les vaccins utilisés au Canada sont efficaces et très sûrs. Les vaccins n’affaiblissent pas le système immunitaire. Au contraire, ils exploitent ses ressources et lui permettent de défendre l’organisme rapidement contre des agents infectieux et ainsi empêcher la survenue de la maladie. L’innocuité des vaccins est prise très au sérieux. Des comités d’experts au Québec et au Canada surveillent les manifestations cliniques survenues après la vaccination. Lorsque la couverture vaccinale est basse, les maladies évitables par la vaccination reviennent en force. En administrant les vaccins, les professionnels de la santé contribuent à maintenir en santé la population et à faire en sorte que la vaccination continue d’être l’une des mesures de prévention les plus efficaces de l’histoire humaine. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LE CONSENTEMENT Fiches sur la vaccination QUESTIONS Pour chaque énoncé, répondez par VRAI ou FAUX. A) Le consentement éclairé est obtenu après avoir transmis à la personne l'information pertinente sur la maladie et sur le vaccin. B) En ce qui concerne l'immunisation, le consentement doit être signé et enregistré au dossier pour être valide. C) Une adolescente de 14 ans peut donner son consentement à sa vaccination, malgré l'interdiction de ses parents. D) Le consentement n'est pas nécessaire lorsque la vaccination est effectuée chez une personne hébergée dans un établissement tel un CHSLD. E) Le Curateur public consent à ce que toute personne qu'il représente reçoive les vaccins inclus dans les programmes de vaccination établis pour la population adulte. RÉPONSES Les énoncés A, C et E sont vrais. Les énoncés B et D sont faux. L'énoncé B est faux parce que le consentement verbal est suffisant. De plus, le consentement à la vaccination est implicite quand la personne présente son bras pour recevoir l'injection. L'énoncé D est faux parce que le consentement est nécessaire pour toute personne, peu importe son lieu de résidence. Toutefois, pour certaines personnes, le consentement peut être donné par son représentant légal. Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LA CONSERVATION DES VACCINS Fiches sur la vaccination Pour s'assurer de la qualité des vaccins qu'il administre, le professionnel de la santé doit se préoccuper des conditions de conservation des vaccins. Trois éléments doivent être contrôlés : la température, la lumière et la date de péremption. 1) Conserver au réfrigérateur en tout temps entre 2 et 8 °C Choisir un réfrigérateur, domestique ou commercial, suffisamment grand. Conserver les vaccins au réfrigérateur jusqu’au moment de leur utilisation. Placer les vaccins dans les aires centrales du réfrigérateur et jamais dans la porte. Réserver le réfrigérateur à l’entreposage de produits pharmaceutiques. Équiper le réfrigérateur d’un thermomètre approprié. Faire la lecture du thermomètre 2 fois par jour et inscrire les données sur une feuille conçue à cet effet. Ces feuilles doivent être conservées pour référence pendant 4 ans. Ne pas préparer des seringues à l’avance, car on ne connaît pas la stabilité des vaccins dans les seringues offertes sur le marché. Afin d’éviter le gel des vaccins, si un accumulateur de froid (ice pack) est utilisé : Ne pas déposer les fioles et les seringues unidoses directement sur l’accumulateur de froid. Si les vaccins ont été exposés à moins de 2 °C ou à plus de 8 °C, il s'agit d'un bris de la chaîne de froid; on doit alors : placer les vaccins dans un sac ou dans un contenant étiqueté « NE PAS UTILISER »; transférer les vaccins en quarantaine au froid dans un réfrigérateur entre 2 et 8 °C; remplir le formulaire Demande d’évaluation des vaccins en cas de bris de la chaîne de froid (voir le PIQ, p. 131) et le télécopier à la direction de santé publique au 450 928-3021. 2) Conserver à l'abri de la lumière Conserver les vaccins dans la boîte fournie par le fabricant. 3) Respecter la date de péremption Vérifier la date de péremption des vaccins chaque fois qu’on utilise le produit. Si la date est exprimée en mois, le vaccin peut être utilisé tout le mois; si la date est exprimée par une journée du mois, le vaccin peut être utilisé jusqu'à ce jour inclusivement. Pour les fioles multidoses (ex. : Fluviral), vérifier la date d’ouverture de la fiole et pour les vaccins lyophilisés à reconstituer (ex. : M-M-R II), vérifier l’heure de la reconstitution du vaccin pour savoir s’il peut être administré. 4) Séance de vaccination à l’extérieur de l’établissement Les vaccins doivent toujours être conservés entre 2 et 8 °C et protégés de la lumière pendant le transport vers le site de vaccination et durant toute la séance de vaccination. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LA CONSERVATION DES VACCINS Fiches sur la vaccination QUESTIONS Quels énoncés sont vrais? A) Tous les vaccins doivent être conservés sur les tablettes du réfrigérateur, sauf le vaccin contre l'influenza qui peut être placé dans la porte du réfrigérateur. B) Un thermomètre minima-maxima doit être utilisé pour mesurer la température interne du réfrigérateur. C) Une personne est chargée de vérifier la température du réfrigérateur chaque semaine. D) Une affiche collée sur la porte du réfrigérateur rappelle que ce réfrigérateur ne doit servir qu'aux produits pharmaceutiques et non aux boissons et aux aliments. RÉPONSES Les énoncés B et D sont vrais. Les énoncés A et C sont faux. L'énoncé A est faux parce que tous les vaccins, sans exception, doivent être conservés sur les tablettes du réfrigérateur car la température dans la porte n'est pas constante. L'énoncé C est faux parce que la lecture du thermomètre minima-maxima doit être faite 2 fois par jour et les données inscrites sur une feuille conçue à cet effet. Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LES MANIFESTATIONS CLINIQUES POSSIBLES APRÈS LA VACCINATION Fiches sur la vaccination Les manifestations cliniques possibles après la vaccination sont décrites dans le PIQ pour chacun des vaccins. Des réactions locales au site d'injection (ex. : sensibilité, rougeur, œdème) sont relativement fréquentes. Elles sont bénignes et disparaissent graduellement. Des réactions systémiques (ex. : fièvre, douleurs musculaires) peuvent aussi survenir. Lorsque ces réactions, locales ou systémiques, surviennent, elles n'ont pas à être signalées à la Direction de santé publique (DSP). Par contre, les manifestations cliniques inhabituelles (MCI) doivent être signalées à la DSP. Pourquoi signaler? Pour s'assurer que les vaccins utilisés sont sécuritaires. Les MCI sont inscrites dans un registre informatisé provincial. Elles sont analysées de façon continue afin d'en documenter la nature, la fréquence et la gravité. On peut ainsi reconnaître rapidement tout changement significatif et être en mesure de prendre les mesures appropriées. Qui doit signaler? Tout professionnel de la santé qui soupçonne un lien entre une manifestation clinique et la vaccination, même s’il n’est pas la personne qui a administré le vaccin. Quoi signaler? Une manifestation clinique qui répond aux critères suivants : inhabituelle (non décrite dans le PIQ) ou grave (ex. : réaction anaphylactique); non attribuable à une autre cause. Comment signaler? 1. Remplir le formulaire Déclaration des manifestations cliniques pouvant survenir après la vaccination voir le PIQ, disponible à l’adresse suivante : http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/piq/chap7_mciformulaire-generique.doc 2. Faire parvenir le formulaire rempli à la DSP par télécopie (450 928-3023) ou par la poste (Programme maladies transmissibles, DSP de la Montérégie, 1255 rue Beauregard, Longueuil, J4K 2M3). La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LES MANIFESTATIONS CLINIQUES POSSIBLES APRÈS LA VACCINATION Fiches sur la vaccination QUESTIONS Quel énoncé est vrai concernant le programme de surveillance des manifestations cliniques survenant après la vaccination? A) Il comprend uniquement la déclaration des manifestations cliniques dont la cause est le vaccin. B) La plupart des manifestations cliniques liées à la vaccination sont bénignes et connues et il n'est pas nécessaire de les signaler à la DSP. C) Les manifestations cliniques inhabituelles survenant après une vaccination doivent être signalées à la DSP par le vaccinateur qui a administré le vaccin. D) Une urticaire survenue 2 semaines après le vaccin contre l'influenza doit être signalée à la DSP. RÉPONSES L’énoncé B est vrai. Les énoncés A, C et D sont faux. L'énoncé A est faux parce qu'il n'est pas nécessaire d'établir un lien de causalité pour signaler une MCI, mais celle-ci doit être reliée temporellement. L'énoncé C est faux parce qu'une MCI doit être signalée par tout professionnel de la santé qui la constate. L'énoncé D est faux parce qu’on ne soupçonne pas le vaccin d’être la cause de l’urticaire en raison du délai entre l’administration du vaccin et l’urticaire. Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LES SITUATIONS D’URGENCE Fiches sur la vaccination La réaction vasovagale ou syncope vasovagale (évanouissement) est une réponse anormale du système nerveux autonome à une forte composante émotionnelle (ex. : peur de l’injection). Elle survient parfois avant, mais habituellement quelques secondes à quelques minutes après l’administration du vaccin. La rapidité d’apparition des symptômes est le principal facteur qui permet de reconnaître cette réaction. L’évanouissement peut s’accompagner de brefs mouvements tonico-cloniques (mouvements saccadés des membres). Le plus grand risque pour la personne qui s’évanouit est de se blesser en tombant. L’anaphylaxie est une réaction allergique grave caractérisée par un début soudain et une progression rapide des signes et des symptômes de même que l’atteinte d’au moins 2 des systèmes suivants : dermatologique, respiratoire, circulatoire ou digestif. Cette réaction survient exceptionnellement après une vaccination (de moins de 1 pour 100 000 à 1 pour 1 million). Les signes et symptômes apparaissent dans les 30 minutes qui suivent l’administration d’un vaccin. Toutefois, les réactions les plus graves surviennent dans les 15 premières minutes. Réaction vasovagale Réaction anaphylactique Gravité Bénigne Grave Délai (après l’injection) Parfois avant, habituellement de quelques secondes à quelques minutes après l’administration du vaccin. Dans les 30 minutes après l’administration du vaccin. Les réactions les plus graves surviennent dans les 15 premières minutes. Coucher la personne sur le dos, les jambes surélevées, ou la faire asseoir, la tête entre les jambes. Administrer de l'adrénaline aqueuse 1:1 000, 0,01 ml/kg (maximum 0,5 ml) IM, de préférence dans le muscle vaste externe de la cuisse, sinon dans le muscle deltoïde du bras. Répéter au besoin. Traitement Placer une serviette humide et froide sur le visage de la personne. Rassurer la personne. Prévention Ne jamais vacciner une personne lorsqu’elle est debout. Si la personne a tendance à s’évanouir on lui demande de s'allonger. On peut diminuer le stress chez les personnes par une période d’attente brève, par la préparation des vaccins à l’abri des regards et par le fait de vacciner rapidement. Demander de l’aide. Appeler une ambulance. Avant la vaccination, il faut demander à la personne si elle a déjà fait une réaction anaphylactique à un produit quelconque; dans l’affirmative, on doit lui demander le nom de ce produit et prendre la décision appropriée. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LES SITUATIONS D’URGENCE Fiches sur la vaccination QUESTIONS Quels énoncés sont vrais? A) Peu importe que la réaction soit vasovagale ou anaphylactique, j'utilise de l'adrénaline dans l'un ou l'autre cas. B) Une réaction anaphylactique grave survient dans les 15 premières minutes après l'administration du vaccin. C) La réaction vasovagale survient habituellement de 30 à 60 minutes après l'administration d'un vaccin. D) Un prurit et une urticaire, une difficulté à respirer et un œdème de la langue ou du visage sont des signes cliniques d'une réaction anaphylactique. RÉPONSES Les énoncés B et D sont vrais. Les énoncés A et C sont faux. L'énoncé A est faux parce que l'adrénaline n'est utilisée que pour la réaction anaphylactique. L'énoncé C est faux parce que la réaction vasovagale survient avant, quelques secondes ou quelques minutes après l'administration d'un vaccin. Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 LES OUTILS DISPONIBLES Fiches sur la vaccination Protocole d'immunisation du Québec (PIQ) Le PIQ est l’outil de travail du vaccinateur québécois. Il sert de norme de pratique professionnelle et a préséance sur tout autre document. On y trouve toutes les informations et les outils nécessaires pour vacciner. Vous pouvez le commander (50,00 $) à la Direction de santé publique (DSP) en joignant Mme Marie-Claude Guillette au 450-928-6777, poste 13119. Des exemplaires du PIQ sont disponibles dans les établissements de soins. Le PIQ est divisé en 12 chapitres. 1 Principes généraux 7 Manifestations cliniques après la vaccination 2 3 Suivi et impact des programmes Responsabilité professionnelles et légales 8 9 Urgences liées à la vaccination Calendriers d’immunisation 4 5 6 Programmes et noms commerciaux des vaccins Gestion des produits immunisants Techniques d’administration 10 11 12 Vaccins Immunoglobulines L’intervenant, au cœur de l’information Avec le PIQ, sont fournies des feuilles d’information pour les personnes à vacciner, et ce, pour chaque vaccin, en versions française et anglaise. Ces feuilles sont conçues pour être photocopiées et remises aux personnes. Avant la vaccination, ces feuilles fournissent l'information pertinente pour le consentement et le vaccinateur peut répondre aux questions au besoin. Après la vaccination, ces feuilles informent sur les réactions possibles et quoi faire si cela se produit. Trousse de promotion de la vaccination La trousse se compose de 10 feuillets d'information en couleurs, de format 17,7 cm par 23 cm, présentés en tablettes de 50 exemplaires, avec un boîtier de rangement et une affiche. Ces outils sont disponibles gratuitement auprès du MSSS par courriel : [email protected] ou par la poste : Ministère de la Santé et des Services sociaux, Direction des communications, Diffusion, 1075, chemin Sainte-Foy, 16e étage, Québec (Québec) G1S 2M1. La vaccination, la meilleure protection Vaccin DCaT-HB-VPI-Hib Vaccin rotavirus Programmes scolaires (vaccin dcaT) Vaccin pneumocoque Vaccin grippe Vaccin méningocoque Vaccin RRO Vaccin RRO-varicelle Vaccin dcaT-VPI Le contenu et l'utilisation des feuillets sont les mêmes que ceux des feuilles d'information (voir plus haut). Les feuillets La vaccination, la meilleure protection, Vaccin DCaT-HB-VPI-Hib, Vaccin rotavirus et Vaccin pneumocoque devraient être remis aux parents avant la sortie de l'hôpital en même temps que le carnet de vaccination du nouveau-né. Fiches sur la vaccination Huit fiches, incluant la présente fiche, ont été élaborées pour soutenir la vaccination en permettant aux vaccinateurs d'avoir accès rapidement à l'essentiel des informations nécessaires pour la vaccination. C'est une première étape avant de consulter le PIQ. Ressources Internet sur la vaccination Ces sites Internet regorgent de renseignements sur les vaccins pour les personnes qui souhaitent obtenir plus d'information. Québec : www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/vaccination Canada : www.immunize.ca États-Unis : www.immunize.org La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 CHOIX DU VACCIN (dcaT OU dT) POUR LA PROPHYLAXIE ANTITETANIQUE Fiches sur la vaccination Contexte Depuis mai 2013, une dose du vaccin dcaT (Boostrix® ou Adacel®) est recommandée pour tous les adultes, même à ceux qui ont reçu une dose de dcaT à l’adolescence. Dans une situation d’urgence, il est fréquent que les vaccinateurs aient à compléter ou à débuter la vaccination contre le tétanos. Il faut profiter de l’occasion pour protéger les patients contre la coqueluche au moyen du vaccin dcaT. Cet outil vise à soutenir les vaccinateurs dans le choix du produit à administrer, dcaT ou dT. Il doit être utilisé avec l’algorithme Prophylaxie antitétanique dans le traitement des plaies chez les personnes âgées de 7 ans ou plus de la section 10.1.2 du PIQ. Principes généraux Le vaccin dcaT est recommandé pour les personnes âgées de 4 ans ou plus qui nécessitent une protection contre la coqueluche. Ceci inclut les personnes ayant déjà fait la coqueluche. Une dose de dcaT est recommandée à l’adolescence, cette dose est donnée habituellement en 3e année du secondaire (une dose de dcaT donnée à l’âge de 10 à 17 ans est considérée comme donnée à l’adolescence). Une dose de dcaT est aussi recommandée aux adultes dès qu’un composant tétanique est indiqué. À RETENIR : Si l’histoire vaccinale antérieure est inconnue, on privilégie le vaccin dcaT. Questions à poser pour le choix du vaccin : Personne âgée de 7 à 9 ans : a-t-elle reçu un vaccin entre 4 et 6 ans ? Personne âgée de 10 ans ou plus : a-t-elle reçu un vaccin en 3e année du secondaire ? Conduite Si non ou ne sait pas: administrer le vaccin dcaT. Si oui : évaluer la nécessité du rappel contre le tétanos et des immunoglobulines contre le tétanos (TIg) en se référant à l’algorithme du PIQ, à la section 10.1.1 (Enfants âgés de 2 mois à 6 ans) ou à la section 10.1.2 (Personnes âgées de 7 ans ou plus) Personnes âgées de 7 à 17 ans : Si besoin de rappel contre le tétanos : administrer le vaccin dT. Si besoin de rappel contre le tétanos et intervalle de moins de 5 ans depuis le vaccin en 3e année du secondaire: administrer le vaccin dT. La vaccination, la meilleure protection Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016 CHOIX DU VACCIN (dcaT OU dT) POUR LA PROPHYLAXIE ANTITETANIQUE Fiches sur la vaccination QUESTIONS Quels énoncés sont vrais? A) Une dose de dcaT est recommandée à tous les adultes, peu importe s’ils ont reçu une dose de dcaT à l’adolescence ou non. B) Une histoire de coqueluche antérieure signifie que la personne est protégée contre cette maladie. C) L’adolescence telle que définie dans le PIQ couvre la période de 10 à 17 ans. D) La dose de dcaT recommandée à l’âge adulte doit respecter un intervalle de 5 ans avec la dose de dcaT administrée à l’adolescence. RÉPONSES Les énoncés A, C et D sont vrais. L’énoncé B est faux. L’énoncé B est faux parce qu’une histoire antérieure de coqueluche ne constitue pas un critère de protection. Source : Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) Produit par la Direction de santé publique de la Montérégie janvier 2016