Repère
Traitement de
l’encombrement
Avant de s’attaquer
aux conséquences,
il faut traiter
la cause
Traitement de l’encombrement
■
Prévenir et traiter la cause
Le traitement des causes de l’encombre-
ment est essentiel :
• vaccination (anti-grippale, antipneumo-
coccique, …) ;
• traitement pharmacologique (antibio-
thérapie, ...) en cas d’infection ;
• adaptation de l’alimentation en cas de
troubles de déglutition ;
• hyperinsufflations par relaxateur de
pression (Bird®, …) ;
• envisager la mise en place d’une ventila-
tion assistée au long cours en cas d’insuf-
fisance respiratoire chronique ; …
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Traiter les conséquences
L’encombrement et l’épuisement qu’il
entraîne peuvent conduire à une décom-
pensation respiratoire. La décompensation
correspond à une altération grave et souvent
brutale des échanges gazeux avec excès de
gaz carbonique (hypercapnie) et diminution
de l’oxygène dans le sang (hypoxie). La
mise sous assistance respiratoire peut être
alors nécessaire.
Le choix de la technique de ventilation : non
invasive (nasale, buccale) ou invasive (intu-
bation(1)) dépend de la gravité de la détresse
respiratoire et surtout de l’état de conscience
du patient.
Cependant, l’assistance ventilatoire n’est
réellement efficace qu’accompagnée d’un
désencombrement des voies aériennes.
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Désencombrer
Pour faciliter l’écoulement des mucosités
nombreuses et épaisses, il est parfois néces-
saire d’utiliser des fluidifiants (aérosol). Dans
ce cas, l’intervenant reste près de la personne
atteinte de maladie neuromusculaire pour
pouvoir la désencombrer dès que les flui-
difiants commencent à faire effet.
Lorsque la toux est inefficace, la désobs-
truction des voies aériennes est réalisée par
aspiration directe des mucosités et/ou par
des techniques passives d’assistance au
drainage bronchique.
Mécanismes naturels de
désencombrement
Pour expulser les sécrétions ou un corps étranger, la toux est réflexe
(spontanée ou provoquée) ou volontaire.
La toux comprend trois phases :
• inspiration ample ;
• fermeture de la glotte et compression simultanée de l'air contenu dans les
poumons par une contraction des muscles expirateurs (abdominaux) ;
• ouverture de la glotte.
À l'ouverture des voies aériennes, l'air, expulsé à grande vitesse (800 km/h),
entraîne avec lui les particules à évacuer. Pour être efficace, la toux néces-
site un débit aérien expiratoire d'au moins 3 à 5 litres par seconde.
Le drainage des fosses nasales se fait selon un mécanisme identique
(éternuement, mouchage).
Aspiration
des sécrétions
bronchiques
Elle est facile à réaliser chez les per-
sonnes trachéotomisées ou intubées :
la sonde d’aspiration est introduite
dans la canule de trachéotomie ou dans
la sonde d’intubation. La réalisation de
ce geste est beaucoup plus difficile
lorsqu’il s’agit de passer par les voies
naturelles (nez, bouche). Le plus sou-
vent l'aspiration ne se fait alors que jus-
qu'à l'arrière-gorge (pharynx).
Par ailleurs, cette technique, en dépit
de sa grande efficacité, ne permet pas
de drainer les voies aériennes les plus
éloignées.
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(1) Intubation : introduction
dans la trachée, en passant par la bouche
ou le nez, d’un tube qui assure
le passage de l’air dans les poumons.