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1016 UVD 12 F 2838 IN - Novembre 2012
nourrit de kératinocytes et de lymphe. Ses sécrétions et ses excréta sont irritants et
sensibilisants, à l’origine du prurit marqué, signe essentiel de l’infestation parasitaire,
lui-même à l’origine des lésions de grattage. Le caractère prolifique des sarcoptes et
l’incapacité des défenses immunitaires de les éradiquer font que la gale n’a aucune
tendance spontanée à la guérison ; au contraire, sans traitement efficace, son
évolution chronique est habituelle.
Contagiosité
Sur le plan de la contagiosité, l’homme est l’unique réservoir de ce parasite qui ne
peut se multiplier que dans sa peau. Pour pouvoir développer la gale, une personne
doit théoriquement recevoir au minimum une jeune femelle fécondée. Or, une
personne infestée héberge une ou plusieurs dizaines d’adultes, en cas de gale
commune, et plusieurs centaines, s’il s’agit d’une forme profuse. Le sarcopte adulte,
après contamination, pénètre dans la peau en l’espace d’une heure environ.
L’incubation est habituellement silencieuse, ou discrète, et dure en moyenne 3
semaines, du moins en cas de primo-infestation, avec des extrêmes allant de 2 à 6
semaines. Lors d’une réinfestation, cette période d’incubation est beaucoup plus
brève, de 1 à 3 jours.
La transmission de l'agent infectieux s’effectue dans la majorité des cas de façon
interhumaine directe, par voie de contact, c’est-à-dire de peau à peau. Le contact,
pour permettre cela, ne doit pas être furtif, mais suffisamment appuyé et prolongé :
cette circonstance peut se produire par exemple en cas de promiscuité, de soins de
nursing, de jeux physiques ou encore de relation sexuelle.
La transmission indirecte de l’agent infectieux est nettement plus rare, sauf en
présence d’une forme profuse, beaucoup plus contagieuse. Elle se fait alors par
l’intermédiaire d’un vecteur inerte, essentiellement de nature textile, comme un
vêtement particulièrement une manche longue, la fine peau des poignets étant
davantage vulnérable vis-à-vis des sarcoptes, un drap, une couverture, un
revêtement de siège ou encore du linge de toilette.
Il paraît assez évident que cette maladie est favorisée par un manque d’hygiène,
qu’elle soit corporelle, vestimentaire ou encore domestique.
La survie des sarcoptes adultes, en dehors du corps humain, peut varier de 1 ou
2jours, si les conditions ambiantes sont défavorables, à 5, voire 7jours, en présence
de chaleur et d’humidité. Celle des œufs et larves, plus résistants, peut aller jusqu’à
10 jours. Parmi les moyens physico-chimiques de tuer ces parasites, en dehors du
corps humain, la chaleur est très efficace, une température supérieure à 55°C leur
étant rapidement fatale. En revanche, il faut souligner que les antiseptiques et les
désinfectants cutanés, parmi lesquels les produits hydro-alcooliques pour l’hygiène
des mains, efficaces sur les bactéries et certains virus, n’ont pratiquement aucun
effet sur les sarcoptes.