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Le camp du Struthof 1941-1945
Le 1er mai 1941, au lieu-dit « le Struthof », les nazis ouvrent un camp de concentration, le
KL-Natzweiler. Seul camp de concentration sur le territoire de la France actuelle, le camp du
Struthof est implanté dans une Alsace annexée de fait par l’Allemagne hitlérienne, à la suite de la
défaite de la France en mai-juin 1940. La région et ses habitants sont germanisés et nazifiés.
L’administration nazie, et en particulier le Gauleiter Wagner, veillent à lutter contre les réticences
de la population et à contrer toute velléité de résistance.
Les Archives départementales du Bas-Rhin ont acquis au mois de novembre 2009 un ensemble de
11 plans, accompagnés de notices, se rapportant aux différentes parties du camp du Struthof :
plans de situation, du four crématoire, de blocks et du Revier des détenus, de l’aménagement de
l’Ehnschlösschen par le kommando d’Obernai. Produits entre 1942 et 1943 par la Bauleitung des
Waffen-SS, ils viennent compléter les rares sources conservées localement sur le camp.
Un camp original
Par la nature de ses détenus
Camp de concentration et non d’extermination, il regroupe en 1941 des détenus de droit commun
et des prisonniers politiques de l’espace germanique, avant de devenir, à partir de 1942, un camp
de déportation pour les opposants de toute l’Europe, et en particulier d’Europe de l’Est. Les Juifs
constituent la deuxième catégorie en nombre du complexe Natzweiler.
Par ses fonctions concentrationnaires
Instrument essentiellement politico-répressif au début de son histoire, le camp devient, plus vite
qu’ailleurs, un lieu de travail au profit de l’industrie de guerre nazie, qui exploite la force
économique que représentent les détenus.
Du fait de sa proximité géographique avec l’université de Strasbourg, le KL Natzwiller développe
également des fonctions qui ne sont pas communes à l’ensemble des camps nazis : à partir de
1943, le camp abrite ainsi les expérimentations médicales des professeurs nazis de l'Université du
Reich de Strasbourg.
Par son organisation spatiale et administrative
Véritable nébuleuse concentrationnaire, le K.L Natzweiler est constitué d’un camp souche, ou
camp central, et de satellites, les 70 kommandos extérieurs, créés dès 1942. Les Juifs sont pour
la plupart déportés dans les camps annexes.
Par sa chronologie
Les camps annexes continuent de fonctionner, et même de se développer, après l’évacuation du
camp principal, en septembre 1944 : de nouveaux camps annexes sont ouverts jusqu’en 1945
(comme Calw et Dormettingen, le 1er janvier 1945).
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Le seul camp de concentration dans la
France actuelle
Station touristique très appréciée depuis le début du XXe siècle, le lieu-dit du Struthof, sur le
Mont-Louise, est remarqué en septembre 1940 par le colonel géologue S.S. Heinz Blumberg pour
son filon de granit rose, matériau très rare. L’aménagement du KL-Natzweiler, destiné à
l’extraction de ce minerai, est entamé dès 1941 par des déportés issus du camp de concentration
de Sachsenhausen, situé à 30 km au nord de Berlin. Le camp est achevé en octobre 1943.
Le camp de concentration de Natzwiller et ses environs, 27 juillet 1942.
Échelle : 1/10 000e. Format : 41,6 cm x 63,5 cm. ADBR, 1 Fi 12/606.
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Un lieu de travail au profit de l’industrie de
guerre nazie
Les détenus du camp sont principalement affectés à la carrière d’extraction de pierres ou de
gravier. Ils travaillent par tranches de 12 heures, de jour comme de nuit, et par tous les temps. La
faim marque la vie quotidienne au camp et la promiscuité y règne. De nombreuses maladies se
développent. Le camp dispose néanmoins d’une infirmerie, également appelée Revier, où des
médecins détenus tentent de soulager les maux des prisonniers avec des moyens rudimentaires.
Mais l’entrée au sein du Revier n’est pas nécessairement synonyme de survie.
Plan zur Ausführung des Häftlinge-Reviers (20 mars 1942).
Échelle : 1/100e. Format : 46,2 cm x 70,8 cm. ADBR, 1 Fi 12/609
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Les déportés du KL-Natzweiler
52 000 personnes originaires de toute l’Europe ont été déportées au KL-Natzweiler,
majoritairement pour des motifs politiques, mais aussi du fait de leur race ou de leur sexualité.
Environ 22 000 d’entre eux y périssent, en raison des conditions de travail et de détention, de la
malnutrition, mais aussi des sévices de leurs geôliers ou de nombreuses exécutions par balle. Tous
sont incinérés dans le four crématoire du camp.
Krematorium : Plan zur Ausführung der Verbrennungs- u[nd] Entwertungsanlage (1er janvier 1943). Échelle : 1 / 100e.
Format : 51,4 cm x 88 cm. ADBR, 1 Fi 12/611.
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Extrait du registre de décès du camp de concentration de Natzwiller, statistiques des décès par nationalité pour la
période du 1er avril 1941 au 1er mars 1944. Fonds de la Préfecture du Bas-Rhin. ADBR, 311 D 53.
Fiche individuelle de déporté au camp du Struthof établie avant 1986 : Fonds Françoise Lange, correspondante
départementale pour le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. ADBR, 153 J 2.
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