VIGI-PHARMA, N°8, Juin 2007, Page 2
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La tianeptine est un antidépresseur inducteur de la recapture présynaptique de la sérotonine, de profil d’action intermédiaire. Elle
est chimiquement proche de l’amineptine (ex
SURVECTOR
*) antidépresseur dont le pouvoir toxicomanogène avait conduit à son
retrait du marché en 1999. Depuis sa commercialisation en 1987, plusieurs cas de toxicomanie à la tianeptine ont été rapportés.
L’Afssaps estime la fréquence des abus à 1 à 3 cas pour 1000. Il a été signalé des prises atteignant 300 comprimés par jour.
On espère vivement une mise à jour du RCP du VIDAL qui, en 2007, mentionne toujours « la tianeptine est par ailleurs
dépourvue d’effet toxicomanogène ». Mais ne désespérons pas : l’amineptine retirée en 1999, a été classée comme stupéfiant en
2005, alors que les surconsommations étaient signalées depuis la fin des années 1970 ….
Lettre des laboratoires SERVIER reçue le 15 Mai 2007
Prescrire, 2007, n°280, page 108
VIDAL 2007, page 2057
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L’acide valproïque est le plus tératogène des anticonvulsivants et des thymorégulateurs, en multipliant par 4 ou 5 la fr
malformations (égale à 2 à 3% dans la population générale) entraînant un syndrome polymalformatif dans environ 9 à 15% des cas.
Les malformations les plus souvent rencontrées sont des anomalies de fermeture du tube neural, des dysmorphi
labiales et/ou palatines, des craniosténo
ses, des malformations cardiaques, craniales, urogénitales et des malformations de membres. Des
posologies > 1000 mg/jour et l’association à d’autres anticonvulsivants sont des facteurs de ri
sque importants dans l’apparition de ces
malformations. Plusieurs études récentes mettent en évidence une diminution du QI verbal chez les enfants exposés in utero à l’acide
valproïque, expliquant un recours accru au soutien scolaire et à la rééducation or
thophonique (le QI global est conservé). Quelques
troubles du comportement sont également signalés chez ces enfants justifiant une thérapie adaptée. En pratique :
►Prescription d’acide valproïque chez la femme en âge de procréer
Prescrire si possible un autre thymorégulateur
S’assurer qu’il n’y a pas de grossesse en cours
L’utilisation d’une contraception est souhaitable
Informer la patiente des effets de l’acide valproïque en cas de grossesse.
►En prévision d’une grossesse
Arrêter le traitement par acide valproïque avant la conception (en accord avec le prescripteur)
Si l’abstention thérapeutique risque de compromettre l’équilibre maternel, le thymorégulateur qui so
ulève le moins d’inquiétude à
ce jour chez la femme enceinte est l’olanzapine (
ZYPREXA
*).
En cas d’inefficacité ou de mauvaise tolérance de l’olanzapine, peuvent être utilisés le Lithium ou la carbamazépine pour lesquels
le risque malformatif est moindre.
En dernier recours, l’acide valproïque pourra être poursu
ivi. Une prescription d’acide folique est préconisée au moins un mois
avant le début de la grossesse et pendant les 2 mois suivants à la posologie de 5 mg/jour
.
►Traiter une femme enceinte
Evaluer le bien fondé de la prescription
Compte tenu des risques, on préférera instaurer un autre thymorégulateur chez la femme enceinte, quel que soit l’âge de la
grossesse : l’Olanzapine soulève le moins d’inquiétude à ce jour en cours de grossesse
Si inefficacité ou mauvaise tolérance de l’olanzapine : Lithium ou carbamazépine.
►Découverte d’une grossesse pendant le traitement
Ne pas arrêter le traitement sans avis du prescripteur
Evaluer le bien fondé de l’utilisation d’acide valproïque en cours de grossesse dans les troubles bipolaires.
Compte tenu des risques de l’acide valproïque, si possible changer de thymorégulateur (olanzapine)
quel que soit l’âge de la
grossesse
Si inefficacité ou mauvaise tolérance de l’olanzapine : Lithium ou carbamazépine
En cas d’exposition à l’acide valproïque au cours du 1
er
trimestre de la grossesse
: la surveillance prénatale sera orientée sur le
tube neural, la face, le cœur, le rein, les organes génitaux externes, le squelette et la croissance fœtale +
folique pendant les 2 premiers mois de la grossesse à la posologie de 5 mg/jour.
Si le traitement thymorégulateur a été suspendu en raison de la grossesse, il sera rétabli au plus tôt après l’accouchement du fait
du risque de décompensation dans le post-partum.
Site internet du Centre de Référence sur les Agents Tératogènes
(consulté le 18 Juin 2007)
: http://www.lecrat.org
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En octobre 2006, la FDA informe les professionnels de santé des risques mortels des surdoses de venlafaxine. Les troubles les plus fréquents
rapportés sont des tachycardies, troubles de la conscience, des mydriases, des convulsions et des vomissements. Des modifications de l’ECG,
des tachycardies ventriculaires, des bradycardies, des hypotensions artérielles, des rhabdomyolyses, des vertiges, des nécroses hépatiques, des
syndromes sérotoninergiques et des décès ont aussi été notifiés. Selon la FDA, le risque de décès par surdose est plus élevé avec la
venlafaxine qu’avec un antidépresseur IRS. Attention donc à cet antidépresseur dont il semble utile de rappeler la posologie maximale
autorisée : 225 mg/jour pour la forme à libération prolongée.
Prescrire, 2007, n° 279, page 22