Q mentum uarterly Prévention Hiver 2014 Qualité et soins de santé Se laver les mains, c’est facile. Changer de comportement, c’est une autre histoire. Besoin d’un coup de main pour atteindre vos objectifs en matière de prévention et de contrôle des infections? Les Services consultatifs peuvent vous aider. Nos experts-conseils évalueront vos processus et formuleront des recommandations pour vous aider à atteindre ces objectifs. Demandez un devis gratuit à : accreditation.ca/fr/consultatifs. 1-800-814-7769 poste 258 | [email protected] Services consultatifs — assurer l’amélioration de la qualité par un soutien personnalisé pendant la démarche d’agrément. Q mentum uarterly Qualité et soins de santé Volume 7, Numéro 4 Table des matières: Prévention 5 Une approche proactive Wendy Nicklin 6 Le guide Tobacco Free Futures et l’enregistrement du tabagisme en tant que signe vital Brent Friesen 12 La prévention, la clé pour garder les Canadiens en santé et en sécurité Howard Njoo 16 Programme de prévention du suicide des Forces armées canadiennes Major Stéphane Roux 24 La prévention du VIH : Un modèle pour les usagers nouvellement séropositifs Brenda Lindberg 28 Prévention et contrôle des infections en 2014 Lynn Johnston Agrément Canada est un organisme indépendant, sans but lucratif, qui procède à l’agrément d’organismes de santé et de services sociaux au Canada et dans le monde entier. Ses programmes d’agrément complets favorisent l’amélioration continue de la qualité grâce à des normes fondées sur des données probantes et à un examen rigoureux effectué par des pairs. Agréé par la Société internationale pour la qualité des soins de santé (ISQua), Agrément Canada aide les organismes à améliorer la qualité des services de santé et la sécurité des usagers depuis plus de 55 ans. Q mentum uarterly Qualité et soins de santé Volume 7, Numéro 4 Qmentum Quarterly : Qualité et soins de santé est un moyen de partager l’expertise, l’innovation et les pratiques exemplaires à l’échelle du pays. Cette revue se veut une tribune pour les organismes de santé et de services sociaux qui souhaitent améliorer la qualité et la sécurité des usagers. 4 Publié par : Agrément Canada hiver 2014 Présidente-directrice générale d’Agrément Canada : Wendy Nicklin Dépôt legal : Qmentum Quarterly ISSN 1918-039X Traduction : Soludoc Vice-présidente, Affaires et mobilisation : Danielle Dorschner Adjointe administrative : Jennifer Laviolette Vice-présidente, Innovation et développement : Bernadette MacDonald Rédactrice en chef : Jil Beardmore Mise en pages : Isaac Vallentin, LOG-CB Directrice, Communications et relations externe : Rhona Lahey Bibliothèque et Archives Canada Introduction Une approche proactive Wendy Nicklin Présidentedirectrice générale d’Agrément Canada La prévention et l’atténuation des risques pour les usagers et le personnel sont au cœur de la démarche d’agrément. Il est essentiel d’améliorer les processus à l’aide de données probantes, alors que nous travaillons pour prévenir les événements indésirables et offrir des soins et des services menant aux meilleurs résultats possible pour les usagers. En matière de prévention, le suivi et l’évaluation de l’efficacité des soins aux points de transition gagnent également en importance. Les transferts des soins à la communauté, à la famille ou à d’autres unités au sein du même organisme sont tous des secteurs vulnérables qui nécessitent des stratégies d’évaluation et d’atténuation des risques. Le but du personnel d’encadrement dans les milieux de la santé est d’agir de façon proactive (c.-à-d. être davantage axés sur la prévention) plutôt que réactive. Cette attitude revêt une grande importance pour positionner un organisme comme chef de file en matière de qualité et de sécurité. Elle apporte aussi des avantages financiers en permettant d’éviter des événements indésirables coûteux, comme une chute ou une infection, et des gains d’efficacité obtenus en retirant les gens du système dès que possible afin d’en améliorer l’accès pour les autres usagers. Howard Njoo décrit le rôle de l’Agence de la santé publique du Canada qui est de « promouvoir et [de] protéger la santé des Canadiens au moyen du leadership, de partenariats, de l’innovation et de la prise de mesures dans le domaine de la santé publique ». Plus particulièrement, il présente le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections, qui accomplit un travail important Le major Stéphane Roux des Forces armées canadiennes (FAC) aborde un sujet de grande préoccupation, soit la prévention du suicide au sein des forces armées. Les FAC ont créé un programme de prévention du suicide dans le cadre duquel les dirigeants des FAC soutiennent activement les mesures de prévention, les soins et les traitements des troubles mentaux et des blessures autoinfligées. Brenda Lindberg se penche sur la stratégie de la Saskatoon Health Region à l’égard des usagers nouvellement infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), élaborée dans le cadre de sa démarche de prévention du VIH. Ils ont créé de nouveaux indicateurs pour aider les gestionnaires de cas à mieux cerner les personnes qui risquent d’entrer en contact avec les intervenants du système de santé, d’avoir recours aux services et de devenir un usager du système. Lynn Johnston, de l’organisme Capital Health en Nouvelle-Écosse, sait que, malgré l’attention accordée à la prévention et au contrôle des infections, les mesures pour freiner la propagation de certaines infections sont mises en œuvre plus lentement que l’on veut bien l’admettre. Toutefois, on peut en tirer d’importantes leçons à partager pour nous aider à aller de l’avant. À l’approche de l’hiver, misons sur la prévention pour nous aider à nous protéger contre le rhume et la grippe! Salutations cordiales, 5 hiver 2014 Dans ce numéro, nous examinons ce qui se passe en matière de prévention dans divers secteurs de soins de santé au pays. D’abord, Brent Friesen présente son point de vue sur le fait de consigner comme signe vital la consommation de tabac d’un usager. La Société canadienne du cancer et l’organisme Alberta Health Services ont travaillé en collaboration sur les directives Tobacco Free Futures afin de rendre les outils et les ressources pour la lutte antitabac plus accessibles aux professionnels de la santé de l’Alberta. en matière de prévention et de contrôle de la propagation des maladies transmissibles. Le guide Tobacco Free Futures et l’enregistrement du tabagisme en tant que signe vital Brent Friesen Il est important d’indiquer le fait qu’une personne fait usage du tabac en tant que signe vital lors de chaque visite. Voilà pourquoi la Société canadienne du cancer et les Alberta Health Services (AHS) ont créé le guide Tobacco Free Futures. Il constitue une approche du traitement du tabagisme facilement utilisable et accessible tous les professionnels de la santé et contient des renseignements et des outils destinés à des programmes et établissements particuliers. L’AHS offre également des programmes et des ressources de formation pour appuyer les professionnels de la santé dans leur lutte contre le tabagisme. L e tabagisme est l’une des plus grandes causes évitables de maladie, d’incapacité et de décès. La publication en 2014 du rapport du directeur du Service de santé publique des États-Unis intitulé The Health Consequences of Smoking—50 Years of Progress (USDHHS, 2014) marque une étape importante dans la lutte pour réduire l’usage du tabac. Un demi-siècle s’est maintenant écoulé depuis la présentation en 1964 du rapport charnière Smoking and Health: Report of the Advisory Committee to the Surgeon General of the United States qui faisait état des conséquences du tabagisme sur la santé. Bien que de grands progrès aient été réalisés, le rapport de 2014 rappelle que l’usage du tabac et l’exposition à sa fumée continuent de faire de grands ravages dans la population dont nous prenons soin. Le tabac tue encore au moins un fumeur régulier sur deux et est responsable de 30 pour cent des décès liés au cancer au Canada (ACB, 2007). Le traitement de la dépendance au tabac est le plus efficace lorsqu’il prévoit une combinaison de consultations sur le comportement (résolution de problèmes et développement de compétences) et de pharmacothérapie (thérapie de substitution nicotinique ou médication favorisant l’abandon). Dépister et enregistrer le tabagisme lors de chaque visite du patient est extrêmement important pour la santé de ce dernier. Des vérifications de dossiers dans des établissements pilotes des AHS ont permis de déceler des incohérences dans la documentation relative à l’usage du tabac, et même pour les usagers dont la dépendance était admise, la thérapie de substitution nicotinique n’était pas offerte. Comme pour d’autres aspects liés à la qualité des soins et à la sécurité des patients, un certain nombre d’obstacles systématiques ont été observés, qui empêchaient le personnel et les programmes ou services de soins de santé de bénéficier d’outils leur permettant d’aider les patients et les usagers aux prises avec une dépendance au tabac. Des changements systématiques s’imposaient pour veiller à ce qu’une transformation en profondeur et durable s’effectue dans la façon de reconnaître et de traiter la dépendance au tabac dans les AHS et chez nos partenaires contractuels. Dépister et enregistrer le tabagisme lors de chaque visite du patient est extrêmement important pour la santé de ce dernier, pour qui ce « signe vital » est en fait un déterminant de sa santé. En permettant aux professionnels de la santé de considérer l’usage du tabac comme un signe vital de la santé du patient, notre système de santé se donne les moyens de combattre la dépendance au tabac et de prévenir une multitude d’autres maladies qui y sont liées et qui se révèlent souvent dévastatrices. 7 hiver 2014 Tobacco Free Futures, pour un avenir sans tabac Grâce à du financement pour la recherche de l’Alberta Cancer Prevention Legacy Fund, la Société canadienne du cancer et les Alberta Health Services (AHS) ont uni leurs efforts pour créer le Guide Tobacco Free Futures. Tobacco Free Futures appuie le changement du système de santé relatif au traitement d’abandon du tabac en offrant des conseils et des ressources normalisées qui favorisent l’adoption du traitement du tabagisme dans les normes de soins. Les interventions contre le tabagisme peuvent prendre diverses formes, qui vont d’une brève intervention — les 5 A du modèle Ask (Approche), Advise (Avis), Assess (Appréciation), Assist (Aide) et Arrange (Arrangements) — au traitement plus intensif, et se répéter sur l’ensemble du continuum des soins. Cette initiative qui prend pied en Alberta a été lancée grâce à un processus de collaboration et d’appui de la part de particuliers et de groupes de l’ensemble de la province. Elle a été grandement alimentée par le Réseau d’action canadien pour l’avancement, la dissémination et l’adoption de pratiques en matière de traitement du tabagisme fondées sur l’expérience clinique (CAN-ADAPTT), piloté par l’établissement torontois Centre for Addiction and Mental Health (CAMH, 2014), et par le Modèle d’Ottawa pour l’abandon du tabac de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (2014). Les interventions favorisant l’abandon du tabac ne cessent de bénéficier année après année aux patients ou usagers, et dans certains cas, comme la maladie respiratoire obstructive chronique, enrayer le tabagisme est la seule intervention pour prévenir efficacement l’évolution de la maladie. Tobacco Free Futures propose un algorithme élémentaire pour le traitement antitabac que tout professionnel de la santé peut appliquer pour optimiser son intervention. On approche chaque usager en lui demandant s’il a fait usage de produits du tabac au cours des douze derniers mois et, le cas échéant, on l’avise d’abandonner, on apprécie sa volonté à y parvenir, on l’aide dans sa démarche et on prend des arrangements pour faire un suivi approprié. Tobacco Free Futures propose le soutien et le traitement nécessaires pour appuyer adéquatement la politique des AHS sur les milieux sans tabac et sans fumée en fournissant des lignes directrices pour le recours à la pharmacothérapie nécessaire pour sevrer de la nicotine les usagers de nos établissements qui ne peuvent plus fumer dans l’environnement hospitalier. Tobacco Free Futures a été lancé dans plus de 35 établissements des AHS partout dans la province, avec l’objectif d’une mise en application dans tous les établissements des AHS dans les années à venir. Le guide Tobacco Free Futures contient des renseignements et des outils de mise en application dans des établissements et programmes de soins de santé précis. Quatre phases de mise en application, ainsi que les processus correspondants, ont été établies à la suite de la création et de la mise à l’essai du modèle. 8 hiver 2014 Ressources complémentaires Les AHS offrent des programmes et des ressources pour la formation afin d’appuyer les professionnels de la santé dans le traitement du tabagisme de leurs patients. Visitez albertaquits.ca, sous « healthcare providers, » pour plus d’information. Plusieurs organismes de soins de santé partout au Canada proposent des possibilités de formation. L’association pulmonaire de la Colombie-Britannique affiche une liste sur son site Web qui recense les cours de formation en ligne. Un projet national piloté par le Réseau canadien pour les soins respiratoires visant l’établissement d’un programme national d’études et d’accréditation pour l’abandon du tabac est en cours. Le traitement de la dépendance au tabac est l’une des interventions parmi les plus rentables mises à la disposition des fournisseurs et organismes de soins de santé, ce à quoi concluait également la Agency for Healthcare Research and Le fardeau des maladies liées au tabac • En Alberta, plus de 3000 personnes meurent chaque année en raison d’une maladie liée au tabac. Les dépenses en soins de santé à elles seules ont été estimées à 470,6 millions de dollars par année dans la province (Rehm, 2002). • L’usage du tabac et l’exposition à sa fumée provoquent 30 pour cent de tous les décès en Alberta attribuables au cancer (Alberta Cancer Board, 2007). • Plus de femmes mourront du cancer du poumon que du cancer du sein et de l’ensemble des cancers affectant la reproduction. • Environ 3700 Albertains meurent par année des suites d’une maladie cardiaque ischémique – 1233 de ces décès peuvent être attribués à l’usage du tabac (Alberta Health, 2007). • Un fumeur âgé de 45 à 54 ans restera dans un établissement hospitalier en moyenne 1,5 jour de plus que le fera un non-fumeur du même âge; les fumeurs de 65 à 74 ans y demeureront en moyenne 6 jours de plus (Stop Smoking for Safer Surgery, 2011). • En 2011, 69 430 Albertains avaient reçu un diagnostic de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), ce qui correspond au plus fort nombre d’hospitalisations en raison d’une maladie chronique grave au Canada (l’Association pulmonaire, 2010). • Les patients atteints de MPOC séjournent en moyenne à l’hôpital pendant 10 jours au coût de 10 000 $ par jour (Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, 2014) • L’usage du tabac a des répercussions néfastes sur l’issue des chirurgies, telles que guérison médiocre des plaies, hausse de la mortalité et crises cardiaques. • Le tabagisme favorise l’apparition du diabète et multiplie les problèmes concomitants liés aux lésions vasculaires, à la diminution de la circulation sanguine périphérique, à la carence insulinique et à l’hypertension. • La dépendance au tabac est une maladie chronique récurrente caractérisée par la dépendance à la nicotine, et non simplement le fait d’un « choix de style de vie ». • Le tabac tue chaque année 5,4 millions de personnes dans le monde (USDHHS, 2014). • Si les taux de tabagisme ne diminuent pas de façon importante, le tabac tuera un milliard de personnes au XXIe siècle (USDHHS, 2014). Figure 1. Approche, Avis, Appréciation, Aide, Arrangements Approche Avis Appréciation Aide Arrangements • Approcher tous les patients ou usagers en les interrogeant sur leur usage éventuel du tabac et mode d’usage. • Documenter dans le dossier du client ou de l’usager. • Informer sur la politique de AHS visant à promouvoir des milieux dépourvus de tabac et de fumée. • Aviser d’abandonner par voie d’un message personnalisé. • Documenter dans le dossier du client ou de l’usager. • Apprécier la volonté à soumettre à la pharmacothérapie visant l’abandon. • Apprécier la volonté à se soumettre au soutien comportemental. • Documenter dans le dossier du client ou de l’usager. • Aider à la pharmacothérapie pour favoriser le sevrage, y compris orienter vers un prescripteur ou demander ou faire le suivi des symptômes de sevrage et de l’évaluation de l’humeur. • Orienter vers le soutien comportemental. • Documenter dans le dossier du client ou de l’usager. • Prendre des arrangements pour un soutien complémentaire en remplissant les demandes de consultations connexes sur place ou dans la collectivité. • Prendre des arrangements pour la continuité de la pharmacothérapie (p. ex. transfert/congé). • Documenter dans le dossier du client ou de l’usager. • Obtenir le soutien de la haute direction et le leadership des médecins. • Former un comité directeur multidisciplinaire Tobacco Free Futures pour l’établissement. • Évaluer une politique sur des milieux sans tabac et sans fumée. • Établir un échéancier de mise en œuvre de l’ensemble des processus qui prévoit entre autres une date de mise en route. • Définir les rôles du personnel et veiller à ce que le traitement du tabagisme soit enregistré dans les dossiers des usagers. • Veiller à ce que la pharmacothérapie fasse partie de la liste des médicaments de l’établissement et soit stockée sur place; adopter des processus normalisés de commande ou d’orientation selon le besoin. • Désigner et conserver des ressources imprimées pour le personnel et les usagers. • Mettre en application un plan de communication pour l’équipe de direction, le personnel, les usagers et les visiteurs. • Prévoir et planifier la formation du personnel. • Planifier en vue de la durabilité et du perfectionnement continu. Figure 2. Phases 1-4 Phase 1: Planification initiale Phase 3: Préparation du personnel Phase 4: Planification finale hiver 2014 Phase 2: Planification des ressources et du soutien 9 Quality (Agence de la recherche et de la qualité en soins de santé des États-Unis) à la suite de son analyse de l’efficacité des traitements de la dépendance au tabac (2012). Contrôler et traiter le tabagisme en tant que signe vital Le tabagisme recèle un potentiel d’exacerbation de la plupart des problèmes de santé couramment observés. Il a des répercussions sur les plans de traitement, les considérations relatives aux médicaments, la guérison des maladies et la qualité de la vie de nos patients. À titre de professionnels de la santé, reconnaître le tabagisme en tant que signe vital à examiner lors de chaque interaction avec le patient ou l’usager devrait être une norme de soins de santé élémentaire! Q Brent Friesen Le Dr Brent T. Friesen, CRMCC, est médecin hygiéniste provincial aux Alberta Health Services (AHS) et à l’Université de Calgary. Il est le médecin hygiéniste provincial en chef aux AHS chargé des programmes de promotion de milieux sains et sécuritaires et de la réduction de l’usage du tabac. Le Dr Friesen étudie la façon dont nos environnements physiques et sociaux influent directement et indirectement sur notre santé. Il a poursuivi des études postdoctorales en Santé publique et en Médecine préventive à l’Université du Manitoba. Il participe également à l’agrément des services de santé sur le plan national et international à titre de visiteur d’Agrément Canada. Références ALBERTA. ALBERTA CANCER BOARD (ACB). Briefing Note: Evidence Supporting Tobacco Control Policies. Calgary, Alberta, 2007. ALBERTA. ALBERTA HEALTH. Health Trends in Alberta: A Working Document. Section D. Calgary, Alberta. Tiré de http://www.health.alberta.ca/documents/Trends2007-chronic.pdf, 2007. CENTRE DE TOXICOMANIE ET DE SANTÉ MENTALE (CAMH). Renoncement au tabagisme, Réseau d’ échange de connaissances et de lignes directrices cliniques. Tiré de https://www.nicotinedependenceclinic.com/ Francais/CANADAPTT/Pages/Home.aspx, 2014. ÉTATS-UNIS. AGENCY FOR HEALTHCARE RESEARCH AND QUALITY. Systems Change: Treating tabagisme and Dependence. Rockville, (Maryland). Tiré de : http://www.ahrq.gov/professionals/clinicians-providers/ guidelines-recommendations/tobacco/decisionmakers/ systems/index.html, 2012. ÉTATS-UNIS. U.S. DEPARTMENT OF HEALTH AND HUMAN SERVICES (USDHHS). The Health Consequences of Smoking: 50 Years of Progress. A Report of the Surgeon General. Atlanta, (Georgie) : U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion, Office on Smoking and Health, 2014. INSTITUT DE CARDIOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ D’OTTAWA. Le Modèle d’Ottawa pour l’abandon du tabac. Tiré de http://ottawamodel.ottawaheart.ca/fr, 2014. 10 REHM, J., GNAM, W., POPOVA, S., BAULINAS, D., BROCHU, S., FISCHER, B. et coll. The costs of alcohol, illegal drugs, and tobacco in Canada, 2002. Journal of Studies on Alcohol and Drugs, 68(6), 2007. hiver 2014 SOCIETE CANADIENNE DE THORACOLOGIE. Le fardeau humain et financier de la MPOC : Une des principales causes d’ hospitalisation au Canada. Tiré de http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/COPDReport_E.pdf, 2010. STOP SMOKING FOR SAFER SURGERY. Stop Smoking for Safer Surgery. Tiré de http://www. stopsmokingforsafersurgery.ca/, 2011. 4e Conférence sur la qualité 2015 les 23 et 24 mars | westin harbour castle toronto (ont.) Inscrivez-vous maintenant! Les prix spéciaux se terminent le 23 janvier La date limite pour soumettre un résumé de présentation est le 2 janvier Nouveau cours en ligne Mettez en œuvre des programmes de gestion des antimicrobiens en toute confiance! INSCRIVEZ-VOUS MAINTENANT La prévention, la clé pour garder les Canadiens en santé et en sécurité Howard Njoo L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) est très active depuis sa création en 2003. Son personnel travaille à « promouvoir et protéger la santé des Canadiens au moyen du leadership, de partenariats, de l’innovation et de la prise de mesures dans le domaine de la santé publique ». Son Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections (CLMTI) constitue un élément important de sa stratégie pour prévenir et contrôler la propagation des maladies transmissibles. D es progrès tangibles sont réalisés au Canada pour améliorer et protéger la santé et le bien-être de ses citoyens, malgré les défis souvent complexes auxquels doivent faire face les professionnels de la santé publique et les collectivités dans la prestation des soins de santé au pays et sur la scène mondiale. Le CLMTI de l’ASPC est un chef de file dynamique et respecté en matière de santé publique, tant au Canada qu’à l’échelle internationale. Le Centre travaille en étroite collaboration avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, de même qu’avec des organismes internationaux comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention) des États-Unis. Le CLMTI est composé de quatre divisions, au sein desquelles les programmes de santé publique sont conçus et offerts dans le but de protéger la population canadienne : 1. Division de la surveillance et de l’épidémiologie 2. Division des directives professionnelles et des pratiques de santé publique 3. Division des programmes et des partenariats 4. Division des enjeux stratégiques et de la gestion intégrée L’ASPC reconnaît l’importance d’aligner ses activités de surveillance sur les nouvelles priorités de santé publique. De plus, il est essentiel d’établir des approches cohérentes en matière de gestion des données, d’instaurer la confiance et la crédibilité, et de soutenir le partage de l’information nécessaire à la prise de mesures appropriées en matière de Les objectifs en matière de surveillance se déclinent en trois champs d’action : 1. Soutenir la synthèse, l’application et le partage des connaissances afin d’échanger l’information rapidement et de prendre des décisions plus éclairées en matière de santé publique. 2. Élargir la portée de la surveillance et combler les lacunes en matière de données en proposant des approches pour accroître la saisie de données et améliorer les analyses. 3. Renforcer la gestion des données et collaborer avec le Laboratoire national de microbiologie de l’ASPC afin de mettre en œuvre des activités de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de l’utilisation de ces agents. … les programmes de santé publique sont conçus et offerts dans le but de protéger la population canadienne. Sensibilisation à la santé publique et développement des réseaux Les Canadiens bénéficient directement des initiatives du CLMTI en matière de santé publique grâce à ses programmes solides et uniques de subventions et de contributions. Les fonds pour les subventions et les contributions sont gérés par l’Initiative fédérale de lutte contre le VIH/sida au Canada et le Programme de prévention, de soutien et de recherche pour l’hépatite C, des éléments clés de l’approche globale du gouvernement fédéral en matière de maladies transmissibles au Canada. 13 hiver 2014 Le CLMTI a le mandat de créer et de partager le savoir, ainsi que de faciliter une action cohérente à l’échelle nationale pour la prévention et le contrôle de maladies transmissibles précises, y compris les infections transmissibles sexuellement et par le sang comme le VIH/sida, l’hépatite C et la gonorrhée, ainsi que la tuberculose et les infections nosocomiales. Son travail répond directement à l’objectif de l’ASPC de renforcer la capacité du Canada de protéger et d’améliorer la santé de la population et d’aider à réduire les pressions sur le système de soins de santé. Il cadre également avec des engagements généraux du gouvernement du Canada d’accorder une plus grande importance à la santé publique. santé publique. Résistance aux antimicrobiens : renforcer la capacité de surveillance Le CLMTI procède actuellement au renforcement de son programme national de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de l’utilisation de ces agents. Il élabore une nouvelle structure afin d’améliorer l’intégration de la surveillance, de mettre à profit les réseaux existants, de fournir rapidement des renseignements utiles et accessibles sur la surveillance, et d’orienter ses efforts d’application des connaissances. Le CLMTI est l’élément central de l’ASPC pour les programmes de financement nationaux et régionaux qui soutiennent l’action communautaire relative au VIH/sida, à l’hépatite C et aux maladies infectieuses qui y sont associées. Grâce à ces programmes, quelque 130 projets, évalués à 26,1 millions de dollars par année, ont été financés sur une période de quatre ans. Cette démarche a permis d’atteindre des populations à risque, de façon directe ou par l’entremise de décideurs politiques, avec l’aide d’organismes partenaires et de travailleurs des services d’approche du secteur de la santé et des services sociaux. À titre d’exemple, parmi les résultats signalés pour ces activités figurent la sensibilisation et l’amélioration des connaissances sur la prévention du VIH/sida et de l’hépatite C, ainsi que l’amélioration de l’accès à la santé et aux services sociaux au sein des populations à risque. Les projets financés dans le cadre de ces subventions et contributions ont également aidé à développer les réseaux de partage d’information et à renforcer la capacité des collectivités. 14 hiver 2014 Directives concernant l’Ebola : une contribution internationale Le CLMTI collabore avec d’autres groupes au sein de l’ASPC, y compris le Centre des opérations du portefeuille de la Santé et le Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, aux efforts internationaux pour gérer la propagation de la maladie à virus Ebola, une menace sérieuse pour la santé publique mondiale. En septembre, le CLMTI a apporté son soutien au Centre des opérations du portefeuille de la Santé en orientant les publications de l’ASPC en matière de prévention des infections et de contrôle pour aider les agents de contrôle et le personnel des points d’entrée aux frontières canadiennes, les travailleurs de la santé et d’autres organismes à établir des mesures de précaution appropriées contre l’Ebola. Basées sur les Pratiques de base et précautions additionnelles, les directives s’adressent aux individus malades qui ont voyagé dans une région touchée par l’Ebola ou été exposés à une personne atteinte de la maladie. Bien que le risque de transmission du virus Ebola au Canada soit très faible, de nombreuses mesures de précaution sont prises pour protéger les Canadiens et la population mondiale contre un virus dont la propagation pourrait s’étendre de façon importante avant que l’épidémie soit circonscrite. Sûreté du sang Le Programme de contributions pour la sûreté du sang de l’ASPC est une initiative de 2,19 millions de dollars visant à coordonner, à analyser et à diffuser les données de Contributions du CLMTI à la santé publique Élaboration de directives Le CLMTI élabore des directives pour améliorer les pratiques des cliniciens et des praticiens de la santé en matière de prévention et de contrôle des maladies transmissibles. Voici certaines des directives créées au cours des cinq dernières années : • Dépistage du VIH dans les points de service à l’aide de trousses de dépistage rapide : • Guide à l’intention des professionnels de la santé • Guide pour le dépistage et le diagnostic de l’infection par le VIH • Pratiques de base et précautions additionnelles visant à prévenir la transmission des infections dans les milieux de soins • Pratiques en matière d’hygiène des mains dans les milieux de soins Soutien à la surveillance Au cours des cinq dernières années, le CLMTI a signé 26 protocoles d’entente avec les provinces et les territoires en vue de concevoir et de maintenir des systèmes de surveillance axés sur le VIH/sida. Il s’est également engagé, à 88 reprises avec des partenaires nationaux et internationaux, dans des partenariats de collaboration dans le but d’offrir des conseils et un soutien techniques dans l’élaboration de systèmes de surveillance nationaux. Modélisation, analyse statistique et recherche Le CLMTI a conçu de nouveaux modèles et méthodes mathématiques en soutien à la collecte et à la conception des données de surveillance. Les travaux examinent et simulent l’efficacité de diverses stratégies d’intervention et aident les analystes à déterminer le meilleur plan d’action. Élaboration et diffusion des produits du savoir Au cours des cinq dernières années, le CLMTI a distribué environ 700 000 copies de trois douzaines de produits du savoir, y compris des livrets sur les infections transmissibles sexuellement, des rapports d’étape sur le VIH/sida concernant des populations précises, ainsi que des enquêtes attitudinales aux intervenants au moyen de webinaires et au grand public sur le Web. Il a également diffusé plus de 200 produits liés à la surveillance, essentiellement sur le Web ou dans des publications de recherche. Il a publié plus de 175 travaux de recherche et plus de deux douzaines d’articles sur la surveillance évalués par les pairs. surveillance nationales sur les événements indésirables liés aux transfusions et aux transplantations. Le programme effectue la collecte et le suivi des effets indésirables à long terme (p. ex. infections, réactions, blessures) qui résultent de la transfusion de sang et de produits sanguins ou de la transplantation de cellules, de tissus et d’organes. Les conclusions aident les professionnels de la santé à élaborer des stratégies d’atténuation des risques associés à la transfusion et à la transplantation. Il s’agit d’un excellent exemple de la façon dont les politiques et les programmes de santé publique appuient la prestation des soins de santé à la population canadienne. Partage du savoir et initiative Le CLMTI remplit son mandat de partage du savoir et de facilitation d’une action cohérente à l’échelle nationale en matière de maladies transmissibles au moyen de la série de webinaires sur la lutte contre les maladies transmissibles et les infections. La série rend les produits et le savoir de l’ASPC plus accessibles à un vaste éventail d’intervenants en santé publique. Depuis son lancement au début de 2013, elle a abordé 28 sujets concernant le travail du CLMTI, comme la nouvelle ligne directrice sur le dépistage du VIH, la ligne directrice sur le contrôle des infections, la promotion de diverses journées commémoratives de sensibilisation à la santé, ainsi que les données de surveillance et d’épidémiologie les plus à jour en matière de maladies transmissibles. Santé publique : un effort de collaboration Le CLMTI travaille en collaboration avec des partenaires d’autres ministères fédéraux et avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux en vue de renforcer les compétences, les capacités et les forces du secteur de la santé publique. Il collabore aussi avec des organismes non gouvernementaux, la société civile, les entreprises, d’autres pays et des organismes internationaux comme l’OMS dans le but de partager le savoir, l’expertise et les expériences. Prendre les mesures nécessaires pour diminuer la vulnérabilité des Canadiens à l’égard des maladies transmissibles représente un défi constant, que ces maladies se propagent à l’intérieur du pays ou à l’extérieur des frontières. Prévenir les menaces pour la santé publique et planifier minutieusement leur gestion nous permettent d’assurer la santé et la sécurité de la population canadienne. Q • • • • • • • Promouvoir la santé Prévenir et contrôler les maladies chroniques et les blessures Prévenir et contrôler les maladies infectieuses Se préparer et intervenir en cas d’urgence en santé publique Être une plaque tournante favorisant la diffusion du savoir-faire canadien dans le reste du monde Appliquer aux programmes de santé publique du Canada les résultats des travaux internationaux de recherche et de développement Renforcer la collaboration intergouvernementale dans le domaine de la santé publique et faciliter l’adoption d’approches nationales en matière d’élaboration de plans et de politiques en santé publique L’ASPC est gérée par l’administrateur en chef de la santé publique du Canada, le Dr Gregory Taylor, qui joue un double rôle : • • Il est le sous-ministre à la fonction publique fédérale chargé de diriger l’ASPC et de conseiller le ministre de la Santé sur les questions de santé publique et la fonction de l’ASPC. Il est le premier professionnel de la santé publique fédéral chargé de s’adresser directement à la population canadienne et aux gouvernements sur les questions de santé publique importantes. Howard Njoo Howard Njoo, MD, M. Sc. S., FRCPC, est directeur général du Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections à l’Agence de la santé publique du Canada. Il est également médecin consultant à la clinique de tuberculose de L’Hôpital d’Ottawa, professeur adjoint à la division des maladies infectieuses du département de médecine, et il a une nomination professorale conjointe à titre de professeur auxiliaire au département d’épidémiologie et de médecine sociale de l’Université d’Ottawa. Le Dr Njoo a étudié à l’Université de Toronto. 15 hiver 2014 La série a rejoint plus de 7 000 participants de la santé publique et d’autres secteurs des soins de santé partout au Canada, ainsi que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, des responsables de politiques et de programmes du système de la santé, des universitaires et des organismes communautaires. L’ASPC a été créée en 2004, à la suite de l’épidémie mondiale du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) de 2003. Elle relève du parlement par l’entremise du ministre de la Santé. Son rôle est le suivant : Programme de prévention du suicide des Forces armées canadiennes Maj Stéphane Roux Au cours des dernières années, les Forces armées canadiennes (FAC) ont intensifié leurs efforts en matière de prévention du suicide, en plus de générer de nombreux travaux de recherche portant sur l’existence, l’importance et les causes du suicide au sein des forces armées. Leur programme de prévention du suicide est devenu un modèle de soins réputé à l’échelle mondiale. Les FAC investissent massivement dans leur rôle de premier plan au chapitre des mesures de prévention appropriées, des soins et des traitements liés aux maladies mentales et à l’automutilation. « Nous sommes conscientes des sacrifices que font les soldats et nous nous réjouissons de savoir qu’ils peuvent compter sur un système de santé mentale complet. Plus particulièrement, le système de santé mentale des FAC propose une approche véritablement interdisciplinaire de la prestation des soins, en ayant recours aux services de professionnels de la santé mentale tels que des cliniciens en soins primaires, des psychiatres, des travailleurs sociaux, des infirmiers spécialisés en santé mentale, des intervenants en toxicomanie et des aumôniers, travaillant tous en équipe pour traiter les patients. Le système de dossiers électroniques du Gp Svc S FC, agréé par Agrément Canada, est très impressionnant. » ~ Dre Suzanne Renaud, présidente, Association des psychiatres du Canada, 2012 2013 (Gp Svc S FC, Stratégie du médecin général en matière de santé mentale, 2012) A Au sein des FAC, les taux de suicide sont demeurés stables au cours des dix dernières années et ne sont pas statistiquement différents du taux qui prévaut dans la population canadienne. De plus, les militaires ayant des antécédents de déploiement n’encourent pas un risque plus élevé de suicide que ceux qui n’en ont pas (voir les figures 1 et 2). Dans le cadre d’une approche collaborative multidisciplinaire, les membres des FAC ont un accès rapide et efficace à des services médicaux, y compris des services de santé mentale. La Stratégie du médecin général en matière de santé mentale (Gp Svc S FC, 2012) vise à prévenir et à traiter la maladie mentale à l’aide des déterminants de la santé (voir la figure 3). Le programme de prévention du suicide Approche collaborative multidisciplinaire Située à Ottawa, la Direction de la santé mentale offre des services de coordination, d’évaluation stratégique et de surveillance des services de santé mentale à l’échelle nationale. La prestation opérationnelle des services cliniques est offerte dans 19 centres des services de santé des Forces canadiennes, ainsi que dans 16 détachements situés dans des bases au Canada et en Europe (voir la figure 4). L’approche en matière de prévention du suicide est axée sur l’éducation et la prestation des meilleurs soins possibles. Le programme de prévention du suicide des FAC s’articule essentiellement autour de trois axes : 1. La surveillance de la santé et la recherche en santé mentale 2. L’éducation et la formation en santé mentale 3. Les programmes et les services cliniques Dans le cadre du volet sur la surveillance de la santé et la recherche en santé mentale, les FAC consacrent des ressources à la surveillance et à la mesure de l’incidence des maladies mentales et à la recherche de meilleures façons de traiter les troubles mentaux et la détresse. Chaque année, les FAC rédigent et révisent des rapports épidémiologiques qui comprennent l’évolution dans le temps des taux de suicide dans les FAC, des comparaisons avec la population générale et des analyses des cas selon les antécédents de déploiement. Le deuxième volet, portant sur l’éducation et la formation en santé mentale, vise à réduire et à éliminer les nombreux obstacles aux soins. Le personnel des FAC reçoit une éducation en matière de santé mentale et de la formation axée sur la sensibilisation, et un programme éducatif complet relatif à la santé mentale a été conçu pour les dirigeants de tous les échelons des FAC. Intitulé En route vers la préparation mentale (RVPM) (Gp Svc S FC, 2013), ce programme de formation vise à améliorer la santé mentale ainsi que les connaissances en la matière, à éliminer la 17 hiver 2014 u Canada, le suicide est un grave problème de santé publique et est la deuxième cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 34 ans. Ce groupe d’âge constitue une proportion importante des membres des forces armées. Les FAC prennent très au sérieux la question de la prévention du suicide et ont élaboré un programme complet de prévention du suicide visant à réduire le nombre de suicides dans tous les groupes d’âge constituant les FAC, ainsi que les répercussions qui en résultent sur les membres des familles. constitue un élément clé de cette stratégie et se fonde sur le partage de la responsabilité entre le patient, la chaîne de commandement et le système de santé pour la prestation de soins de santé de grande qualité axés sur la santé à long terme des membres des FAC et de leur communauté. Figure 1. Suicides dans la Force Régulière des FAC, hommes et femmes, 1995-2013 « La clinique médicale des FC est axée sur le patient et vise la santé à long terme des membres des FC et de la communauté des FC grâce à une équipe interdisciplinaire de dispensateurs de soins de santé travaillant de concert afin d’améliorer les soins au patient et le soutien apporté aux opérations des FC. La clinique médicale des FC fait la promotion d’un environnement qui comprend et respecte les compétences professionnelles, les connaissances et les responsabilités des dispensateurs de soins cliniques des Gp Svc S FC. La clinique médicale des FC encouragera la normalisation tout en répondant aux besoins uniques des FC à l’échelle locale. » (Mathieu, 2000) Source : Zamorski, 2010 : Rapport du Comité d’experts des Forces canadiennes sur la prévention du suicide Figure 2. Comparison des taux de suicide parmis les hommes de la force régulière des FAC et des taux de suicide parmis les hommes canadiens, utilisant des ratios de mortalité standardisée,* 1995-2011 18 hiver 2014 Source : Zamorski, 2010 : Rapport du Comité d’experts des Forces canadiennes sur la prévention du suicide *Ratio standardisé de mortalité Étant donné que les taux au sein des FAC sont relativement instables sur le plan statistique en raison du nombre peu élevé de cas, la meilleure approche consiste à comparer les décès par suicide en estimant le nombre de cas prévus en fonction de l’hypothèse selon laquelle les taux canadiens s’appliquent à la population militaire. Cette méthode, connue sous le nom de standardisation indirecte, est fréquemment utilisée dans les études portant sur la santé au travail. En divisant le nombre de cas observés par le nombre de cas prévus (selon les taux canadiens), il est possible d’établir le ratio standardisé de mortalité (RSM). Le RSM pour chacune des périodes de cinq années indique que le nombre observé de suicides chez les hommes est inférieur au nombre prévu selon les taux de suicide chez les hommes canadiens en général. Par exemple, durant la période de 2000 à 2004, le nombre de suicides chez les hommes des FC ayant des antécédents de déploiement représentait 76 p. 100 du taux prévu en fonction du taux de suicide des hommes canadiens. Pour les hommes n’ayant pas d’antécédents de déploiement, le RSM représentait 86 p. 100, ce qui indique que le risque que ceux-ci se suicident était de 14 p. 100 inférieur à celui des hommes canadiens du même âge. Un RSM inférieur à 100 p. 100 signifie que le risque parmi la population à l’étude est inférieur à celui au sein de la population canadienne, alors qu’un RSM supérieur à 100 p. 100 indique que ce taux est plus élevé. Toutefois, aucun de ces résultats n’est significatif. En raison du nombre annuel relativement peu élevé, un très petit changement du nombre de suicides cause un grand changement relatif dans les estimations du RSM (p. ex. pour les années 2010-2011). Figure 3. Déterminants de la Santé Source : Groupe des Services de santé des Forces canadiennes, 2012 : Stratégie du médecin général en matière de santé mentale Ce modèle de responsabilité partagée incite les dirigeants des FAC à prendre des mesures concrètes pour combattre la stigmatisation. Le programme de promotion de la santé des FAC, appelé Énergiser les Forces (Gp Svc S FC, 2013), offre de la formation et de la sensibilisation relativement au suicide fondées sur le modèle A.C.E. (de l’anglais Ask, Care, Escort, c’est-à-dire interroger, s’en occuper, accompagner) (Gp Svc S FC, Promotion de la santé des FAC, 2014). Au niveau de la direction, un cours d’une journée appelé Santé mentale et sensibilisation au suicide aide à préparer les superviseurs à promouvoir la santé mentale et à atténuer l’incidence des traumatismes psychologiques, notamment les blessures auto infligées et le suicide, au sein de la communauté militaire. Un cours d’une journée sur la sensibilisation à la santé mentale et au suicide est également offert à tous les membres des FAC et à leurs familles. De plus, des séances d’information pour les cliniciens sur la prévention et la gestion du suicide ont aussi été préparées et offertes aux professionnels de la santé au sein des FAC. Une interaction optimale entre les patients, la chaîne de commandement et le système de santé est essentielle à la prestation de soins de santé mentale de grande qualité. Selon le modèle de responsabilité partagée, les dirigeants des FAC doivent prendre des mesures concrètes pour combattre la stigmatisation, encourager la participation à des programmes de prévention et d’information, parler ouvertement de la maladie mentale au travail, trouver des moyens d’améliorer la santé mentale de leur effectif, collaborer étroitement avec la communauté médicale et soutenir les personnes qui ont besoin d’aide (voir la figure 5). 19 hiver 2014 stigmatisation parmi les militaires des FAC, à assurer un plus fort engagement de la part des dirigeants et un meilleur appui social. Cette formation est intégrée à des cours des FAC offerts à diverses étapes du développement de la carrière. Certains éléments du programme RVPM se concentrent spécifiquement sur le suicide et les points d’accès aux soins de santé. Ces approches éducatives exercent un effet positif (Zamorski, 2014; Gould et coll., 2010; ministère de la Défense nationale, 2010) qui réduit la stigmatisation de la santé mentale, encourage les personnes à consulter et abaisse les barrières à l’accès aux soins, en plus d’offrir aux dirigeants de tous les échelons une meilleure compréhension de l’aide qu’ils peuvent apporter à leurs collègues militaires (Adler et coll., 2010; Gould et coll., 2010; Zamorski et coll., 2012). Figure 4. Services de santé mentale à travers le Canada Source : Groupe des Services de santé des Forces canadiennes, 2012 : Stratégie du médecin général en matière de santé mentale 20 hiver 2014 Enfin, les programmes et les services cliniques qui composent le troisième volet se concentrent sur l’excellence en matière de soins de santé, qui constitue le secteur primaire d’intervention des activités liées à la prévention du suicide. Le modèle de Mann (2005) (voir la figure 6) permet de cibler les diverses interventions requises pour lutter contre les comportements suicidaires. Grâce aux services en soins primaires, aux services généraux en santé mentale, aux services psychosociaux, aux programmes des Centres de soutien pour trauma et stress opérationnels et aux services de toxicomanie, les militaires des FAC bénéficient d’un soutien médical multidisciplinaire qui vise à aider les membres à recouvrer leur santé mentale. attribuable à l’existence d’un leadership solide dans les cliniques de santé mentale et les cliniques de soins primaires. Unité de prestation des soins de santé Les membres des FAC ont un accès facile et rapide à des services de soins primaires, des services psychosociaux et des services de première ligne en santé mentale offerts dans le cadre d’une approche collaborative multidisciplinaire (Mathieu, 2000). Lors d’un symposium tenu à l’automne 2012, les médecins-chefs des bases et des escadres ont unanimement convenu qu’il était important de renforcer la relation entre les soins de santé mentale et les soins primaires afin de s’assurer d’offrir des plans de traitement complets et intégrés. Dans les cas probants, le succès était largement Le Groupe des Services de santé des Forces canadiennes entretient des rapports de longue date avec des établissements de santé civils où les militaires peuvent être hospitalisés au besoin. L’intégration avec le système de santé civil est essentielle pour assurer la continuité des soins aux militaires qui sont aiguillés vers des professionnels de l’extérieur, de même que pour la collaboration en matière de recherche. De plus, dans le cadre de l’examen médical périodique et du dépistage médical lié au déploiement, le personnel des FAC doit régulièrement répondre à des questions en lien avec les réactions de stress opérationnel, la dépression, les dépendances, le suicide et d’autres troubles de santé mentale. Le fait de poser ces questions de façon systématique permet de détecter le plus hâtivement possible les situations préoccupantes et donne l’occasion aux membres des FAC de discuter de questions de bien être et de santé mentale avec leur fournisseur de soins. Enquêtes Une commission d’enquête a normalement lieu dans les cas où il est déterminé que la mort a été causée par des sévices Figure 5. Modèle de Responsabilité Partagée Source : Groupe des Services de santé des Forces canadiennes, 2012 : Stratégie du médecin général en matière de santé mentale Figure 6. Cibles des interventions en matière de prévention du suicide 21 hiver 2014 Source : Mann et coll., 2005 : Suicide prevention strategies: a systematic review auto infligés. Ces examens officiels, qui exercent le pouvoir d’assignation, visent à établir les faits, à générer des constats et à formuler des recommandations sur les moyens d’éviter que l’événement se répète (Gp Svc S FC, Instruction 5100 13, 2014). En avril 2010, les FAC ont également lancé un processus d’examen technique des suicides par des professionnels de la santé (Gp Svc S FC, Instruction 5100 11, 2013). Cet examen, qui ne remplace pas les commissions d’enquête, est exécuté par une équipe de spécialistes en santé dès que possible après un suicide. Ce processus a pour objet d’examiner les possibilités d’amélioration des méthodes de prévention du suicide, d’entrer des renseignements plus détaillés et fiables dans le système de surveillance du suicide des FAC et d’assurer la qualité des services de santé. Jusqu’à maintenant, les examens réalisés n’ont pas permis de déceler de tendance organisationnelle, mais des facteurs de risque personnels courants ont été observés. Conclusion Comme sous-ensemble de la société canadienne, les membres des FAC font face aux mêmes risques que les autres Canadiens de manifester des troubles mentaux, y compris des comportements suicidaires. L’approche multidisciplinaire des FAC et l’intégration avec des fournisseurs de soins primaires fonctionnent très bien et ont été désignées par d’autres autorités sanitaires comme un modèle à suivre. Les programmes RVPM et de promotion de la santé sont conçus en vue d’améliorer la santé mentale et de fournir des outils pour gérer les facteurs de stress à la maison et durant les opérations de déploiement. L’environnement et la culture des FAC offrent des occasions uniques d’assurer la protection de la santé mentale, une responsabilité assumée conjointement par les membres des FAC, la chaîne de commandement et les services de santé. La réussite dépend non seulement de la qualité des services et du système des FAC, mais également de l’établissement d’un climat de confiance qui fera en sorte que les membres des FAC s’investiront et continueront de jouer un rôle actif à l’égard de leur santé mentale. Q Références ADLER, A.B., M.A. Zamorski et T.W. Britt. The psychology of transition: adapting to home after deployment. Deployment Psychology: Evidence-based Strategies to Promote Mental Health in the Military. Édité par A.B. Adler, P.D. Bliese et C.A. Castro, Washington, DC, American Psychological Association, 2010, p 153 174. GOULD, M., A. Adler, M.A. Zamorski et coll. « Do stigma and other perceived barriers to mental health care differ across Armed Forces? », Journal of the Royal Society of Medicine, vol. 103, no 4 (2010), p. 148 156. GROUPE DES SERVICES DE SANTÉ DES FORCES CANADIENNES (Gp Svc S FC) (en ligne). Promotion de la santé des FAC, 2014. Sur Internet : https://www.cfmws.com/fr/ aboutus/psp/dfit/pages/cf-health-promotion.aspx. 22 GROUPE DES SERVICES DE SANTÉ DES FORCES CANADIENNES (Gp Svc S FC). Instruction 5100 11 : Examens techniques des suicides par des professionnels de la santé, Ottawa, Ont., 2013, ministère de la Défense nationale – Quartier général de la Défense nationale. hiver 2014 GROUPE DES SERVICES DE SANTÉ DES FORCES CANADIENNES (Gp Svc S FC). Instruction 5100 13 : Suicide et tentative de suicide – Intervention initiale, examen des données et préparation du rapport, Ottawa, Ont., 2014, ministère de la Défense nationale – Quartier général de la Défense nationale. GROUPE DES SERVICES DE SANTÉ DES FORCES CANADIENNES (Gp Svc S FC). En route vers la préparation mentale (RVPM), 2013. Sur Internet : http://www.forces.gc.ca/ fr/communaute-fac-services-sante-rvpm/index.page. Maj Stéphane Roux Maj Stéphane Roux, MD, CD1, CMFC, travaille actuellement comme officier de liaison médical canadien à l’État-major de liaison des Forces canadiennes (Washington), à titre de médecin-chef de l’escadre pour tous les militaires canadiens affectés aux États Unis. Il s’est enrôlé dans les Forces canadiennes en 1989 et a obtenu son diplôme de médecine familiale en 2006 de l’Université Laval. Le Maj Roux a également été pilote d’ hélicoptère tactique et a accumulé plus de 2 200 heures de vol à bord des hélicoptères CH 146 Griffon et CH 136 Kiowa. GROUPE DES SERVICES DE SANTÉ DES FORCES CANADIENNES (Gp Svc S FC). Énergiser les Forces : Programme de promotion de la santé des Forces armées canadiennes, 2013. Sur Internet : http://www.forces.gc.ca/fr/ communaute-fac-services-sante-bien-etre/index.page GROUPE DES SERVICES DE SANTÉ DES FORCES CANADIENNES (Gp Svc S FC). Stratégie du médecin général en matière de santé mentale : Groupe des Services de santé des Forces canadiennes – Une évolution de l’excellence, Ottawa, Ont., 2012, ministère de la Défense nationale – Quartier général de la Défense nationale. MANN, J., A. Apter, J. Bertolote, A. Beautrais, D. Currier, A. Haas et coll. « Suicide prevention strategies: a systematic review »,Journal of the American Medical Association, vol. 294, no 16 (2005), p. 2064-2074. MATHIEU, L. et S. Cameron. The Canadian Forces Medical Clinic, Gp Svc S FC, Ottawa, Ont., 2000. MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE. Sondage 2008-2009 sur la santé et le style de vie pour les membres de la Force régulière, Ottawa, Ont., 2010, ministère de la Défense nationale. ZAMORSKI, M.A, K. Guest, S. Bailey, B.G. Garber. « Beyond Battlemind: Evaluation of a new educational program for third-location decompression », Military Medicine, vol. 177, no 11 (2012), p. 1245-53. ZAMORSKI, M.A. Evidenced-basesd Assessment of Mental Health in the CAF, Quartier général du Groupe des Services de santé des Forces canadiennes, Ottawa, Ont., 2014. ZAMORSKI, M.A. Rapport du Comité d’experts des Forces canadiennes sur la prévention du suicide, Médecin chef des Forces canadiennes, Ottawa, Ont., 2010. Nouveau programme d’Agrément Canada : Distinction – Traumatologie Grâce à nos normes, protocoles et indicateurs de rendement spécialisés, vous pouvez : • • • • améliorer les résultats des usagers; atténuer les risques; réduire les erreurs et les coûts connexes; fournir des soins de traumatologie plus efficaces; • promouvoir des normes novatrices en matière de qualité et de sécurité. Faites reconnaître votre engagement envers l’excellence grâce au Prix Distinction – Traumatologie. Communiquez avec nous [email protected] 800-814-7769 poste 317 accreditation.ca La prévention du VIH : Un modèle pour les usagers nouvellement séropositifs Brenda Lindberg La Saskatchewan a ciblé des usagers nouvellement infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) dans le cadre de sa stratégie de prévention du VIH, en établissant de nouveaux indicateurs permettant aux gestionnaires de cas de joindre, de recruter et de fidéliser ces personnes. L a hausse de nouveaux cas d’infection au VIH s’est révélée un défi pour la Saskatchewan et les régions sanitaires provinciales. Les fournisseurs de soins de santé s’efforcent de réduire le nombre de nouvelles infections et d’améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. • En 2012, la Région sanitaire de Saskatoon (la Région) a mis en œuvre une stratégie visant à freiner la multiplication de nouvelles infections au VIH en offrant plus de soutien aux usagers atteints du virus. La stratégie s’appuyait sur la notion que le traitement précoce du VIH est une méthode déterminante dans la réduction des charges virales et par le fait même des risques et du taux de transmission dans la collectivité. Le modèle visant à joindre, à recruter et à fidéliser a été créé afin de mieux appuyer le continuum de soins offerts aux personnes qui contractent le VIH et de les faire participer au traitement le plus tôt possible. Cette structure de gestion des cas comportait les huit volets suivants pour offrir des services directement aux usagers et à leur famille : Ce modèle ciblait particulièrement les obstacles qui empêchaient les usagers d’accéder aux soins et au traitement du VIH. Ces difficultés étaient liées au logement, aux déplacements, à la salubrité alimentaire, à la garde des enfants, à la toxicomanie, aux traumatismes, à la sécurité, à la santé physique ou mentale, aux ressources financières, à la stigmatisation, aux questions juridiques et à la disponibilité de la méthadone. Le modèle de soins prévoyait des évaluations biopsychosociales à l’admission, des évaluations de la toxicomanie, l’établissement d’objectifs par l’usager, le développement de compétences et la coordination, l’approvisionnement en fournitures de réduction de la malignité et le soutien pour des services de soins de santé et sociaux. • En tant que processus d’amélioration qualitative, cette stratégie a été conçue pour examiner le taux de réussite de base du lien établi entre les usagers nouvellement séropositifs et les soins, et de créer un modèle de services qui donnerait de meilleurs résultats. Le rôle du gestionnaire de cas consistait à intervenir auprès des usagers qui éprouvaient de la difficulté à participer aux soins et au traitement en les aidant à réduire les obstacles et à accéder plus aisément aux soins. Les usagers chez qui la présence du VIH était récemment diagnostiquée ont été sensibilisés par un gestionnaire de cas au maximum pendant 15 mois et celui-ci s’efforçait de les joindre, de les recruter et de les fidéliser aux soins et au traitement selon les critères mesurables suivants : • • • Les principes fondamentaux soutenant la stratégie prévoyaient ce qui suit : • • • Situer les usagers au centre du processus décisionnel, leur permettant ainsi de choisir les services répondant le mieux à leurs besoins Établir un lien entre l’usager et un même gestionnaire de cas l’orientant dans son choix de services de soins et de traitement du VIH Cerner les obstacles réels et éventuels à l’obtention des soins et du traitement pour les usagers nouvellement séropositifss • • Joindre : Le pourcentage d’usagers nouvellement séropositifs qui se sont présentés à un rendez-vous avec un fournisseur de soins dans les trois mois du diagnostic et qui ont subi au moins une analyse de laboratoire pour le comptage des CD4 et la charge virale. Recruter : Le pourcentage d’usagers nouvellement séropositifs qui se sont présentés à deux rendez-vous avec un fournisseur de soins dans les six mois du diagnostic et qui ont subi au moins deux analyses de laboratoire pour le comptage des CD4 et la charge virale. 25 hiver 2014 • • • • Sensibilisation, orientation, identification des usagers et recrutement Évaluation biopsychosociale de l’usager jumelée à des rencontres motivationnelles Création d’un plan de services Mise en œuvre du plan de services créé Coordination et contrôle de la prestation des services Défense des droits de l’usager, comprenant la création, l’obtention ou l’impartition des ressources requises Réévaluation de l’état de l’usager Fermeture du dossier lorsque les services ne sont plus requis • Réduire au minimum les obstacles s’opposant à l’obtention des soins et pouvant nuire au recours aux soins et au traitement recommandés Aider les usagers à s’y retrouver dans les divers systèmes médicaux et sociaux liés aux soins et au traitement du VIH • Fidéliser : Le pourcentage d’usagers nouvellement séropositifs qui se sont présentés à trois rendez-vous ou plus avec un fournisseur de soins dans les seize mois du diagnostic (avec au moins un rendez-vous ayant eu lieu entre douze et quinze mois du diagnostic) et qui ont subi au moins deux analyses de laboratoire pour le comptage des CD4 et la charge virale. Mise en œuvre du plan Dans le cadre de ce modèle, le gestionnaire de cas accompagnait une infirmière de la santé publique pour communiquer les nouveaux diagnostics d’infection au VIH. L’objectif consistait à rencontrer l’usager à moins d’un jour ouvrable de la communication d’un résultat positif à un test VIH par transfert Western. Au moins deux visites conjointes étaient requises pour terminer le processus de notification et cerner tout problème de sécurité lors d’éventuelles visites sans accompagnement. La tâche du gestionnaire de cas lors de ces visites consistait à recueillir des renseignements médicaux appropriés, d’établir un lien avec l’usager, de décrire son rôle futur, d’obtenir le consentement à la divulgation des renseignements à d’autres fournisseurs de soins de santé appropriés, de commencer à explorer les options de soins et de traitement, de cerner les obstacles potentiels et de planifier les visites à venir ainsi que le suivi auprès de l’usager. Le gestionnaire de cas communiquait avec l’usager au moins une fois par mois, ou plus fréquemment selon le besoin, afin de mesurer la progression en vue des objectifs, des actions et des résultats, et d’offrir de l’aide au besoin (p. ex. établissement de rendez-vous, accompagnement, aide au déplacement, défense des droits). 26 hiver 2014 L’objectif consistait à rencontrer l’usager à moins d’un jour ouvrable de la communication d’un résultat positif à un test VIH par transfert Western. Les usagères enceintes ayant moins de 18 ans ou affichant un taux de CD4 inférieur à 250 étaient orientées vers un service de gestion des cas graves de VIH. Les cas graves étaient acheminés aux Services de santé mentale et de toxicomanie de la Région pour la planification de l’admission et des soins. Plusieurs ressources électroniques et matérielles ont été créées pour appuyer le gestionnaire de cas dans sa tâche de suivi des données de planification et des progrès de l’usager. Le gestionnaire de cas cessait d’appliquer le modèle à tout usager ayant été joint, recruté et fidélisé convenablement après seize mois suivant le diagnostic. La planification de la cessation prévoyait le renforcement par l’information continue sur les soins de suivi et la détermination des organismes et personnes-ressources pour le soutien communautaire approprié. Défis Tel qu’anticipé, certains des usagers n’étaient pas prêts, disposés ou aptes à obtenir des soins durant les échéanciers de mesure. Sachant cela, il a été conclu qu’un indicateur s’imposait pour nous aider à déterminer la façon d’entretenir le lien avec les usagers et de surveiller leur préparation suivant le modèle de changement transthérorique. Divers états de préparation de l’usager ont été établis, ainsi que les objectifs correspondants du plan de soins : • • • • Pour les usagers qui n’avaient pas consenti avant le traitement à communiquer des renseignements sur les soins aux services et aux organismes appropriés, l’objectif visait à renforcer le lien avec l’usager, à communiquer des messages clés concernant les soins et à travailler sur des stratégies de réduction de la malignité. Pour les usagers qui avaient consenti avant le traitement à communiquer des renseignements aux fournisseurs de soins, l’objectif était de poursuivre au moins avec des interactions mensuelles et de s’adresser à un autre partenaire communautaire auprès duquel l’usager serait porté à s’engager. Pour les usagers qui envisageaient le traitement pour l’avenir plutôt que dans l’immédiat, l’objectif visait à les amener à maintenir le contact avec le gestionnaire de cas, à s’orienter vers les organismes communautaires appropriés et à continuer d’aborder les obstacles sociaux pour accroître la préparation aux soins. Pour ce dernier type d’usagers qui obtenaient déjà des soins de santé non cependant directement liés au traitement de la séropositivité, l’objectif était de les appuyer dans le cadre des soins de santé sélectionnés (p. ex. le traitement à la méthadone), de les amener à communiquer régulièrement avec le gestionnaire de cas et de continuer d’aborder tout obstacle les empêchant d’obtenir des soins. Ce qu’ont révélé nos indicateurs Parmi les indicateurs surveillés dans la Région, celui plus déterminant de l’obtention des soins par les usagers nouvellement séropositifs correspondait à un objectif visant à voir 70 % d’entre eux accéder à des soins médicaux (un rendez-vous dans un hôpital ou une clinique) dans les trois mois du diagnostic. Un objectif optimiste a été fixé à 75 %. Parmi les nouveaux cas signalés en 2013, 88,4 % (38 des 43 usagers) obtenaient des soins dans les trois mois du diagnostic. Le pourcentage d’augmentation absolue des cas traités depuis 2011 atteignait 27,7 %. Figure 1. Indicateurs : Usagers joints, recrutés et fidélisés Source : Région sanitaire de Saskatoon, 2011-2013 *Aucune donnée sur les usagers « recrutés » n’était disponible au moment d’écrire cet article. Dans l’ensemble, le nouveau modèle a permis de jeter un pont entre des usagers nouvellement séropositifs et les soins ————— 1 Il n’a pas été tenu compte des usagers décédés avant six mois (pour le recrutement) ou seize mois (pour la fidélisation) dans le dénominateur de ces indicateurs. Ce dénominateur correspond dès lors au nombre d’usagers admissibles aux fins de l’établissement de l’indicateur. Il est quand même tenu compte dans ce graphique des usagers qui ont déménagé à l’extérieur de la Région avant six ou seize mois. dans les trois mois suivant leur diagnostic. Il convient de noter que certains des usagers faciles à « joindre » en trois mois ont été difficiles à « recruter » en six mois. Cette observation alimente une discussion en cours portant sur les principes du changement dans les comportements et d’autres facteurs touchant l’efficacité du recrutement pour les soins et le traitement. De futurs travaux viseront à mieux comprendre les facteurs qui incitent les usagers à se laisser recruter pour des soins et un traitement, et à élaborer une structure de soutien appropriée qui privilégie le mieux-être de l’ensemble des usagers nouvellement infectés au VIH et de leur famille. Q 27 Brenda Lindberg Brenda Lindberg, B. Sc. Inf., est superviseure au service de contrôle des maladies, santé de la population et santé publique, de la Région sanitaire de Saskatoon. Elle exerce ses fonctions dans le cadre de programmes liés à la santé sexuelle, à la santé dans la rue et au contrôle des maladies transmissibles. Elle est titulaire d’un baccalauréat de l’Université de la Saskatchewan en sciences infirmières et bénéficie d’une expérience de travail dans divers milieux de soins de santé. Durant la dernière décennie, elle s’est concentrée sur la prévention des maladies et sur la prestation de programmes et de services favorisant une meilleure santé pour les usagers victimes de disparités et d’ iniquités en matière de services de soins de santé. hiver 2014 La participation aux soins (c.-à-d., se présenter au minimum à deux rendez-vous médicaux et subir au moins deux analyses de laboratoire pour le comptage des CD4 et la charge virale dans les six mois) a aussi été surveillée. Aucun objectif précis n’était établi, mais le point de référence en 2011 était que 37 % des nouveaux usagers avaient obtenu des soins. En 2012, le pourcentage d’usagers soignés augmentait à 67 % pour ensuite chuter à 62 % en 2013. Des 42 usagers admissibles ayant reçu le diagnostic en 2013, 26 ont accepté les soins. Le fait qu’un pourcentage relativement plus faible caractérise les usagers ayant obtenu des soins dans les six mois comparativement à ceux soignés dans les trois mois tend à démontrer que l’usager a besoin de plus de temps pour participer pleinement aux soins médicaux. Du nombre d’usagers nouvellement rapportés en 2012, 69,4 % d’entre eux (ou 34 des 49 usagers) ont continué d’être soignés (c.-à-d., ont obtenu trois fois des soins médicaux et ont subi au moins deux analyses de laboratoire pour le comptage des CD4 et la charge virale dans les seize mois du diagnostic), ce qui représente une augmentation absolue de 4,2 % par rapport à 2011. Prévention et contrôle des infections en 2014 Lynn Johnston La prévention et le contrôle des infections suscitent l’attention dans le monde entier, et pourtant, les mesures pour lutter contre les superbactéries et les infections courantes ne sont pas engagées aussi rapidement que nous pourrions l’espérer. Cela dit, nous avons mis à profit les leçons retenues dans certains secteurs et poursuivi la mise en œuvre des solutions. Les points communs et les réponses sont souvent là – il suffit de leur prêter attention. A u printemps 2013, la revue Qmentum Quarterly a publié une série d’articles associés à la prévention et au contrôle des infections. Bien que des progrès aient été accomplis pour recenser, prévenir et traiter les infections associées aux soins de santé (IASS), nous éprouvons encore des difficultés. Les améliorations quant aux taux de certaines de ces infections et à leur issue sont depuis longtemps insuffisantes (p. ex. les taux d’infections du site opératoire [ISO] et des voies urinaires semblent stagner au fil des ans). Au moment même où nous croyons maîtriser un type d’infection nosocomiale, un autre semble le remplacer. Notre compréhension des déWterminants immédiats de nombreuses infections est incomplète, et même quand nous les connaissons, il s’écoule un certain laps de temps avant de réaliser des interventions fondées sur des données probantes. Nous devons examiner ce que nous savons des IASS et mettre nos connaissances en pratique. Ces taux sont tout de même inférieurs à ceux trouvés dans deux enquêtes ponctuelles menées par des hôpitaux participant au Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (PCSIN). Le PCSIN est le fruit d’une collaboration entre le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections (CCMTI), le La première enquête ponctuelle, menée en 2002, a permis d’établir que 10,5 % des patients adultes hospitalisés dans une unité de soins de courte durée étaient atteints d’une IASS le jour de l’enquête (Gravel et coll., 2007a) par rapport à 8 % des patients pédiatriques (Gravel et coll., 2007b). Chez les patients adultes ayant participé à cette enquête, les infections urinaires figuraient parmi les IASS les plus fréquentes (29,1 % de toutes les IASS), suivies des pneumonies (26,2 %), des ISO (21,9 %), des infections de la circulation sanguine (13,9 %) et des infections à Clostridium difficile (8,8 %) (Gravel et coll., 2007a). L’enquête réalisée en 2009 a révélé un taux semblable (12,4 % des patients atteints d’une IASS) et une distribution semblable des pourcentages d’infections, à part une légère hausse du pourcentage des IASS attribuables à des infections urinaires (Gravel, 2010). La raison pour laquelle les taux semblent beaucoup plus élevés au Canada qu’aux États-Unis et en Allemagne n’est pas évidente, bien que les différences méthodologiques puissent jouer un rôle. Quels sont les prochains grands défis? Malgré les différences mentionnées, les enquêtes présentent des points communs instructifs. D’abord, la plupart des IASS ne sont pas reliées à la présence d’un instrument médical. Ce n’est pas pour ignorer le rôle des instruments en tant que risque d’IASS ni pour oublier les conséquences positives qu’ont eues les interventions groupées sur la baisse du nombre d’infections de la circulation sanguine liées à un cathéter central ou de pneumonies sous ventilation assistée (PVA). Nous avons été satisfaits de constater qu’une réalisation uniforme des interventions de prévention des infections fondées sur des données probantes, qui exigent souvent un travail d’équipe intensif (Wenzel et Edmond, 2006), prévient les infections de la circulation sanguine liées à un cathéter central (Pronovost et coll., 2006) et les PVA 29 hiver 2014 Quelle est l’ampleur du problème? Les résultats d’une enquête ponctuelle sur les IASS réalisée en 2011 auprès de 183 hôpitaux de plusieurs États américains ont été publiés dans la revue New England Journal of Medicine. L’estimation du nombre de patients en soins de courte durée qui contractent chaque année une IASS a été extrapolée des conclusions de cette étude (Magill et coll., 2014). Les chercheurs ont constaté que 4 % des participants à l’enquête ponctuelle d’une journée étaient atteints d’au moins une IASS, et estimé que 721 800 Américains étaient atteints d’une IASS en 2011. Les pneumonies et les ISO représentaient la majorité de ces infections (chaque type d’infection comptant pour 21,8 %), suivies des infections gastrointestinales (17,1 %) et des infections liées aux instruments médicaux qui représentent collectivement 25,6 % des infections. Ces taux sont semblables à ceux révélés par une enquête ponctuelle réalisée en Allemagne en 2011, selon laquelle 5,1 % des patients étaient atteints d’une IASS (Behnke et coll., 2013). Laboratoire national de microbiologie et des hôpitaux sentinelles répartis dans l’ensemble du Canada qui participent en tant que membres du Comité canadien d’épidémiologistes hospitaliers (un sous-comité de l’Association pour la microbiologie médicale et l’infectiologie [AMMI] Canada). En décembre 2012, 54 hôpitaux de soins tertiaires affiliés pour la plupart à une université et répartis dans 10 provinces faisaient partie du PCSIN. (Eom et coll., 2014). Cependant, la prévention des infections non liées à des instruments médicaux sera probablement plus compliquée que le simple retrait d’un instrument, ce qui nécessite une meilleure compréhension de tous les déterminants des stratégies d’infection et de prévention. Pour décider des mesures de prévention qui seront efficaces dans votre établissement, vous devez avoir, en plus des professionnels du contrôle des infections, un médecin épidémiologiste hospitalier capable d’interpréter la littérature et de déterminer ce qui convient. Une troisième observation est que les ISO sont encore des IASS fréquentes. Le Dr Zimlichman et ses collaborateurs (2013) ont estimé, au moyen d’une simulation de Monte Carlo, que le coût total annuel des cinq principales IASS aux États-Unis s’élevait à 9,8 milliards de dollars dont la majeure partie était attribuable aux ISO, soit 33,7 % du montant total. Les ISO constituent un événement indésirable pour les patients et leur coût considérable représente des possibilités d’économies perdues pour le système. Les infections urinaires constituent le type d’infection liée aux instruments médicaux le plus fréquent. 30 hiver 2014 Une autre observation qui ressort des enquêtes est que les éléments généralement négligés pourraient requérir notre attention. Les infections urinaires constituent le type d’infection liée à des instruments médicaux le plus fréquent. Dans un hôpital du Royaume-Uni, on a constaté que le taux de mortalité découlant des bactériémies secondaires à une infection urinaire associée à une sonde était quatre fois supérieur au taux de mortalité associé aux infections de la circulation sanguine liées à un cathéter central (Melzer et Welsh, 2013). Selon l’enquête ponctuelle menée en 2002 par le PCSIN, 21,8 % des adultes hospitalisés avaient une sonde à demeure (Gravel et coll., 2007a). Le Dr Saint et ses collaborateurs ont constaté que l’utilisation d’une sonde était inappropriée pour 31 % des patients qui portent un cathéter et que les fournisseurs de soins n’étaient pas informés de l’utilisation d’un tel cathéter chez 41 % des patients pour lesquels le cathéter n’était pas approprié. De possibles stratégies de prévention des infections urinaires associées à une sonde ont été déterminées (Saint et coll., 2000). Combien de patients mettons-nous alors inutilement en danger de contracter une infection urinaire associée à une sonde et à une infection de la circulation sanguine liée à une telle infection? Les hôpitaux devraient examiner activement la possibilité d’accorder une plus grande priorité à la prévention des infections urinaires associées à une sonde pour la sécurité de leurs patients. Enfin, l’infection à Clostridium difficile est devenue une IASS de plus en plus fréquente et de plus en plus grave au cours de la dernière décennie. La bonne nouvelle, c’est que le taux d’infection qui atteignait un sommet au Canada en 2008 est demeuré stable depuis 2009. Pour ce qui est des infections à Clostridium difficile, le renforcement des mesures de prévention et de contrôle des infections (Loo et coll., 2005) et l’introduction de programmes de surveillance des antimicrobiens ont fait une différence (Valiquette et coll., 2007). Les efforts déployés ont généralement été dirigés par des médecins spécialisés dans la prévention et le contrôle des infections ou en épidémiologie hospitalière. Interventions découlant du projet SENIC : nos interventions sont-elles conformes? Dans une étude historique portant sur un échantillon représentatif d’hôpitaux généraux aux États-Unis, Le Dr Haley et ses collaborateurs (1985) ont constaté que l’établissement de programmes approfondis de gestion des infections et de lutte contre les infections comptait pour beaucoup dans la réduction des taux d’infection urinaire, d’ISO, de pneumonie et de bactériémie liées aux soins de santé entre 1970 et 1976. Voici les éléments essentiels de programmes efficaces : • • • • Mener des activités de surveillance et de luttes organisées; Disposer d’un médecin de la prévention des infections compétent et efficace; Disposer d’au moins une infirmière de la prévention des infections pour 250 lits; Maintenir un système de déclaration des taux d’infection aux chirurgiens praticiens. Les programmes intégrant ces éléments ont réduit de 32 % les taux d’infection dans leur hôpital. Par contre, le taux global d’infection a augmenté de 18 % (Haley et coll., 1985) dans les hôpitaux dépourvus de programmes efficaces. De nombreux organismes s’appuient sur les normes d’Agrément Canada pour décider s’ils financeront des programmes, comme en témoigne leur l’intérêt (justifié) dans l’établissement de programmes de gestion des antimicrobiens. Compte tenu de ce qui précède et des conclusions du projet SENIC, Agrément Canada pourrait étudier les avantages que présenteraient, pour les patients, l’expression du besoin d’adjoindre un épidémiologiste hospitalier à l’équipe de prévention et de contrôle des infections et la déclaration des taux d’ISO propres aux chirurgiens dans les hôpitaux canadiens. L’organisme pourrait étudier cette question pendant qu’il continue d’examiner et de renforcer les normes et les pratiques organisationnelles requises. Q References BEHNKE, M., S. HANSEN, R. LEISTNER et coll. « Nosocomial infection and antibiotic use », Deutsches Ärzteblatt International, vol. 110 (2013), p. 627-633. EOM, J. S., M. S. LEE, H.-K. CHUN et coll. « The impact of a ventilator bundle on preventing ventilator- associated pneumonia: A multicenter study », American Journal of Infection Control, vol. 42 (2014), p. 34-37. GRAVEL, D. Communication personnelle. Ottawa, Ontario. Agence de la santé publique du Canada, 2010. 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Sc., FRCPC, est professeure au Département de médecine de l’Université Dalhousie, à Halifax, et chef de la division des maladies infectieuses à la Régie régionale de la santé Capital (CDHA). En plus d’ être membre fondatrice du Comité canadien d’ épidémiologistes hospitaliers, la Dre Johnston a contribué au succès du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales. Elle a mis ses compétences en épidémiologie hospitalière au service des hôpitaux pour adultes de la CDHA pendant 22 ans. La Dre Johnston est coprésidente du groupe d’experts sur la prévention et le contrôle des infections de l’Agence de la santé publique du Canada. MELZER, M., et C. WELCH. « Outcomes in UK patients with hospital-acquired bacteraemia and the risk of catheterassociated urinary tract infections », Postgraduate Medical Journal, vol. 89 (2013), p. 329-334. PRONOVOST P., D. NEEDHAM, S. 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