LES FOUILLES DE L ABBAYE DE DAOULAS f (29043001) (FINISTERE) DFS DE FOUILLE PROGRAMME par Michel BAILLIEU A.F.A.N. RENNES: SRA Bretagne 1995 r liîSJ SOMMAIRE Avant propos p Introduction p Chapitre 1. Chapitre 2. Chapitre 3. Les origines de la fondation romane fin Xlle f Le monastère médiéval Xin-XIVe F La guerre de Cent Ans et les premiers remaniements fin XlVe - fin XVe f Au temps de la commende:réorganisation de l'espace Milieu XVIe-XVUe [ Du temps des Jésuites jusqu'aux dernières transformations XVIIIe - XIXe \ Chapitre 6. Synthèse de l'histoire du site p Annexe 1 Tableau synchronique de l'histoire du site Annexe 2 Etude documentaire A. Léon Chapitre 4. Chapitre 5. AVANT-PROPOS Les résultats des sondages préliminaires effectués en 1990 ont entraîné la fouille programmée de l'Abbaye Notre Dame de Daoulas entre le mois de Juillet 1991 et le mois d'août 1994. Quatre campagnes ont été nécessaires pour l'élaboration de cette étude, dont le financement a été pris en charge par le Conseil Général du Finistère, maître d'ouvrage, avec une participation de l'Etat. Le centre culturel "Abbaye de Daoulas" (1991-1992), puis l'association pour les fouilles archéologiques nationales ont successivement assuré la gestion et le suivi de l'opération. Les travaux de fouilles ont été effectués par de nombreux fouilleurs bénévoles. L'encadrement, la réalisation des documents graphiques ainsi que la gestion du mobilier ont été confiés le plus souvent à des étudiants stagiaires en histoire ou en archéologie sous la responsabilité de M.Prigent et D. Thiron. Des raisons matérielles et financières liées au montage des fouilles programmées m'ont conduit à mener le plus souvent seul le traitement des données archéologiques ainsi que les différentes études annexes. Cependant, une étude d'archives complémentaire a été menée par Mlle A. Léon dans le cadre de la réalisation du document final de synthèse. Je tiens à remercier l'ensemble des personnes qui ont contribué à cette étude et plus particulièrement A. Bardel, ingénieur à l'université de Rennes 2, responsable du programme de recherches sur les établissements monastiques en Bretagne qui nous a accueilli dans le laboratoire de l'U.R.2 où elle nous a fait bénéficier du fruit de son expérience et de ses travaux. Enfin, je souhaite exprimer ma reconnaissance envers M . Vaginay, conservateur régional de l'archéologie et J-Y.Tinevez, ingénieur chargé du département du Finistère pour leurs diverses contributions à l'élaboration de cette étude. 1. vue d'ensemble de l'Abbaye. INTRODUCTION Le village actuel se situe en fond de vallée de la rade de Brest, à l'emplacement même de l'estuaire de la rivière de Daoulas. Dominant le versant le plus élevé, c'est là que s'est installée l'Abbaye Augustinienne de Daoulas dont la fondation vers la fin du Xlle siècle serait à l'origine de la naissance de cette petite ville bordée de bras de mer (pl. I). La présence de chanoines réguliers dont l'identité, la fonction sociale et économique entraînaient des rapports fréquents avec l'extérieur apparaît comme un facteur déterminant de l'existence, vers le milieu du XÏÏIe siècle au moins, du bourg de Daoulas. Suite aux demandes répétées et motivées du Conseil Général du Finistère, propriétaire des lieux depuis 1984, des sondages archéologiques furent entrepris au mois de Juillet 1990. Les informations glanées lors de cette première campagne de fouille ainsi que l'observation de quelques documents et plans anciens (Besnard 1771, Bigot 1875 et Chaussepied 1880) ont guidé nos recherches. Elles ont également permis d'identifier avec précision les phases d'occupation tardives (phases 5 et 6) ce qui n'était pas rendu possible par la seule lecture de la stratigraphie. En revanche les données concernant l'implantation de l'Abbaye romane et l'existence présumée d'un établissement antérieur étaient extrêmement rares et inconsistantes. En l'absence de plans et autres documents anciens originaux, on doit se contenter d'un cartulaire du début du XIXe siècle (Archives départementales du Finistère, 1H79) dont le premier titre certain est une copie de la confirmation faite en 1186 par Hervé, vicomte de Léon, de la donation primitive faite à l'abbaye par ses parents Guyomarch et Nobile et qui permettrait de replacer la fondation romane aux alentours de 1173. Il en va de même, pour toute la période médiévale et il faut attendre le XVIIe et le XVIIIe siècle pour disposer de plusieurs monographies retraçant l'histoire de l'abbaye (Pinson 1696, Levot 1875, Peyron 1897). Néanmoins, comme on le verra tout au long de cette étude, l'historiographie du site souffre de nombreuses incohérences que l'on peut expliquer en partie par la personnalité et le statut de ses auteurs (cf. annexe 2, p. 2-4). Les difficultés d'interprétation d'une telle documentation expliquent que l'on ait pu émettre diverses hypothèses sur les premières origines de l'Abbaye, à partir notamment de la vie légendée de Saint Jaoua (Legrand, p. 52-58). 2. Plan général (Besnard, ingénieur de l'Abbaye, dressé en des ponts et chaussés 1771 à Landerneauj 1X5 * Au moment de débuter l'opération, nous ne disposions d'aucune information sur l'état de conservation des bâtiments conventuels qu'il était d'ailleurs difficile de situer. Le seul plan faisant référence aux "communs" était un levé de l'Abbaye (Besnard 1771,fig. 2, p. 5), donnant l'inventaire sommaire des bâtiments existants en cette fin de XVIIIe siècle. Il convient de préciser également le caractère non conventionnel des fondations Augustiniennes en matière d'architecture, contrairement aux ordres Bénédictins ou Cisterciens dont les schémas de construction demeurent assez figés, pouvant ainsi servir de référence. Par conséquent, une opération de fouille programmée a été mise en place afin de répondre aux nombreuses interrogations à propos de la nature, de l'organisation et surtout de la chronologie d'un tel site. Elle s'inscrit dans le cadre d'un programme de recherche sur les monastères bretons, placé sous la direction de Madame Bardel, ingénieur de recherche à l'Université de Rennes 2 et responsable des fouilles de l'Abbaye de Landevennec. Le site de Daoulas constitue une réelle opportunité d'étudier l'unique fondation Augustinienne de Basse-Bretagne et de tenter ainsi d'expliquer les raisons politiques et religieuses d'un tel choix (fig.3, p. 6). LE ZONAGE ARCHEOLOGIQUE Les sondages préliminaires auront également permis de poser les limites physiques de la fouille et de définir le zonage archéologique. La galerie sud et le cloître constituent respectivement les zones 1 et 3 (pl. III). Elles ont fait l'objet d'une fouille exhaustive (campagne de 1991 et 1992) destinée à l'étude des bâtiments religieux. Toutefois, on peut déplorer que pour des raisons de sécurité la galerie du chapitre n'ait pu être fouillée. Le mur de façade, lourdement étayé à partir du mur bahut du cloître a rendu les niveaux de sols instables et inaccessibles. ZONE 1 Au cours des XIXe et XXe siècles, des travaux de drainage ont largement perforé les sols de la galerie ouest ce qui les a rendus impropres à la fouille. Cependant, plusieurs tombes auraient été mises au jour. Leur présence confirme l'existence d'un cimetière qui se structure progressivement autour du cloître entre le XHIe et le XVIIe siècle. A partir du XVIIIe siècle, il est transféré au sud de l'église comme en témoigne le plan de Besnard dressé en 1771 (fig. 2, p. 5). La célébration de l'office d'une part, et la proximité immédiate du cimetière établi au XVIIIe siècle ont rendu la fouille impossible à l'intérieur comme à l'extérieur de l'église. Cette contrainte nous prive d'informations fondamentales à propos du plan de l'église primitive, en particulier sur la forme du choeur et sur l'existence d'un chevet plat en remplacement de l'abside actuel. C'est pourquoi le plan que nous proposons demeure incomplet et très hypothétique. ZONE 2 La zone 2 (campagne 1993-1994) se situe à l'est du cloître, elle comprend les ailes est et nord du monastère. Une haie d'arbustes et de branchages constitue la limite orientale de la fouille qui s'étend au nord jusqu'à l'aplomb de l'escalier d'accès au jardin de plantes, attesté dès le début du XVIIIe siècle (pl. IV, f ig. 2, p. 5). Ce secteur comprend les salles des chapitres (Xlle, XVe, et XVIIe) ainsi que l'ensemble des conventuels qui s'étendent au nord et à l'ouest pour se refermer sur le Logis de l'Abbé (aile ouest). Les bâtiments post-médiévaux (cour 2072, salle 2050, bâtiment 2315: phase 4),situés à l'est du mur (2053) du monastère se poursuivent à l'intérieur du jardin des plantes. Une fouille complète de ces niveaux aurait entraîné la destruction des jardins sans permettre pour autant d'améliorer de manière sensible nos connaissances. D'ailleurs, les informations recueillies en zone 2 auront permis de replacer de manière assez précise l'ensemble de ces structures dans l'histoire et dans la chronologie relative du site. En revanche, il n'a pas été possible de sonder le quart nord est de la zone 2, à cause de la présence dans ce secteur d'un arbre "sycomore" dont la rareté a nécessité, selon l'avis formel du conservateur adjoint du parc d'Armorique, la pose d'un périmètre de protection. Cette impossibilité est d'autant plus regrettable que la partie insondée se situe à l'emplacement où le mur 2167 est partiellement conservé. 2167 est le mur arrière de l'aile Nord du monastère médiéval, à partir duquel s'organise le secteur des cuisines. D'autres structures (bâtiment 2315 et dallage 2331) mises en évidence à l'extrémité nord-est indiquent une importante réoccupation de l'espace aux XVIIe et XVIIIe siècles. Bien que volontaire et forcée, l'impasse dans le quart nord ouest s'avère d'ores et déjà fort dommageable dans l'optique d'une vision synthétique du site. ZONE 3 Les vestiges mis au jour dans l'angle nord-ouest de la zone 3, lors du diagnostic de 1990 nous ont déterminé à ouvrir l'aire du cloître dans son intégralité, soit 180 m2 environ, pour arriver à une vision synthétique de l'organisation du lavabo, vers lequel converge une série de substructions regroupées dans la moitié nord de la zone 2 (pl. n i ) . Devant la faiblesse du dépôt archéologique, compris dans ce secteur entre 0.10 et 0.30m, il nous a semblé cohérent de démarrer la fouille fine à partir du sol actuel, à la côte N.G.F. de 28.70. Le fait de considérer l'ensemble des éléments de la stratigraphie, y compris les plus récents, s'avéra un élément incontournable permettant de restituer en chronologie relative l'occupation du cloître. Cette méthode a d'ailleurs été étendue à la fouille de la galerie sud, laquelle a révélé des niveaux de circulation tardifs (phase 4 et 5), éléments une fois de plus déterminants pour la datation de l'ensemble. METHODE DE FOUILLE Contrairement aux zones 1 et 3, la zone 2 a nécessité un premier décapage mécanique compte tenu de l'épaisseur à l'est des remblais d'installation des jardins. auXVIIIe siècle. On passe de l'altitude 32.20m en limite de la fouille à l'est à 29.40m N.G.F à l'ouest, contre le mur de façade du monastère 2178. Cette forte déclivité entraîne une poussée des terres qui est d'ailleurs à l'origine de l'affaissement de la façade vers la galerie. L'implantation des sondages a été effectuée à partir des limites des structures révélées lors du décapage en prenant la précaution de laisser des bandes témoins propres à des vérifications stratigraphiques. Au regard des premiers sondages réalisés à l'intérieur du chapitre médiéval, on pouvait constater une conservation très précaire des niveaux d'occupation médiévaux (phases 1 et 2), le plus souvent recoupés ou totalement détruits par la campagne de reconstruction des abbés commandataires (phase 4: cf. annexe 1) d'une part, mais surtout à cause de l'accumulation des remblais de destruction (phases 5) au moment de l'abandon progressif du monastère, peu avant la Révolution. Ces observations nous ont amené à fouiller finement la totalité de l'espace, à partir des couches de destruction des bâtiments de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle. Dans ces conditions, la mise au jour de structures médiévales (phase 1 et 2) bien qu' incomplètes et très fragmentées nous a permis d'avancer dans la reconstitution du monastère roman. En l'absence d'une superposition significative des sols, cela aura au moins facilité la mise en séquence, essentiellement basée sur l'observation des reprises et des recoupements stratigraphiques. Les vestiges des différentes phases d'occupation ont été traités et enregistrés de la même manière en individualisant toutes les unités stratigraphiques. Les mises en phases et en séquences qui en découlent tiennent compte de l'étude du bâti dont les données ont été intégrées au diagramme stratigraphique. Une présentation simplifiée des différentes phases d'occupation est renvoyée à la fin de l'étude sous la forme d'un tableau chronologique (annexe 1). Les relevés de coupes ont été traités, par le biais de légendes ou de trames afin de mettre en évidence la chronologie relative du site, basée le plus souvent sur les recoupements stratigraphiques. L'examen du mobilier étant en cours d'étude, il n'a pas été possible de présenter dès maintenant ses résultats. Ce travail se fait en étroite collaboration avec l'équipe de A. Bardel afin d'aboutir à une classification commune de la céramique médiévale et post médiévale des sites de Daoulas et Landevennec. Par conséquent, une publication de l'étude du mobilier céramique est envisagée ultérieurement. La réalisation de ce document tient compte de l'évolution chronologique du site. Chacune des grandes périodes de son histoire fait l'objet d'un chapitre particulier pour lequel un plan d'ensemble, parfois restitué, a été élaboré. L'ensemble des figures (photos, plans de détails et plans par phase) sont intégrer dans le texte, les planches renvoyées à la fin de l'étude concerne les plans d'ensemble des zones 1, 2 et 3 ainsi que les planches de dessins du mobilier. Cette étude est la synthèse des précédents rapports de fouille (Baillieu, rapport de fouille 1990, 1991 et 1993). C'est pourquoi nous avons pris le parti de resituer l'analyse archéologique dans son contexte historique, ceci afin de poser dès maintenant les jalons de la future publication. Une étude d'archives vient compléter ce travail (annexe 2), elle met en exergue la réelle nécessité d'une confrontation des sources historiques et des données archéologiques. CHAPITRE 1 LES ORIGINES DE LA FONDATION ROMANE ETAT DES CONNAISSANCES D'APRES LES ARCHIVES La première occupation du site remonte à l'époque romane, au moment de la fondation de l'abbaye de chanoines réguliers de Saint Augustin. Son origine reste mal connue, les chartes relatant la fondation de l'Abbaye n'existent plus à l'heure actuelle, on doit donc se contenter de "vidimus" c'est à dire de copies confirmatives d'actes primitifs. Dans une récente étude (mémoire de D E.A. juin 1993),Mlle Léon met l'accent sur l'origine double de la fondation à laquelle ont participé Geoffroy, évêque de Quimper et Guyomarch, vicomte de Léon qui, vers 1173, dota l'Abbaye d'un certain nombre de privilèges (Léon 1993, p 18-24). Ce compromis entre l'évêque et le seigneur local est le reflet d'une société novatrice en pleine mutation, qui permet une collaboration renforcée entre les pouvoirs laïcs et écclésiastiques. La date de 1173 pourrait correspondre à la phase d'achèvement de la construction de l'Abbatiale entamée probablement en 1167. En revanche l'examen de ces actes, et notament la retranscription des titres de l'Abbaye (J. Pinvidic, 1662 et Dom Maurice, 1742-1746) ne permet pas de trancher en ce qui concerne l'introduction des chanoines réguliers de Saint Augustin à Daoulas. Certaines sources font remonter le temps de la première fondation à 1125 (Ogée 1.1, p.214) et même au tout début du Xlle siècle. Un document de 1218 conservé à la bibliothèque nationale vient remettre en cause nos acquis. Il s'agirait d'un vidimus de la fondation de l'Abbaye vers 1101 par Alain, vicomte de Rohan. Toutefois, aucun texte ne peut corroborer cette hypothèse qui fut rapportée plus tard au chanoine Pinson sans que celui ci n'ait pu le vérifier personnellement à cause du mauvais état du manuscrit. OBSERVATIONS ARCHEOLOGIQUES L'observation des niveaux archéologiques n'a pas permis de vérifier l'hypothèse selon laquelle la fondation romane se serait installée à l'emplacement d'un monastère primitif au Vie siècle. Cette origine ancienne est basée autour de la vie légendée de Saint Jaoua (Le Grand, p. 52-58). Par contre , la présence dans le batî de plusieurs éléments d'architecture particulièrement frustres laisse entrevoir un décalage entre la date de la fondation de 1173 et l'arrivée des premiers chanoines réguliers de Saint Augustin. L'étude des élévations a mis en exergue des différences entre les chapiteaux des baies géminées du chapitre et ceux du cloître et de l'église, datables du dernier quart du Xlle siècle. Les bases à triple tores et à griffes, les chapiteaux à épannelage tronconique avec un décor en gravure de lignes arrondies nous ramèneraient, d'un point de vue stylistique, au tout début du Xlle siècle. On peut donc envisager la présence sur ce site d'aménagements ou de structures dont les matériaux légers et périssables n'ont pas permis la conservation mais qui témoigneraient de l'arrivée de la communauté avant et pendant la construction du monastère roman. A cette première phase, relative à la construction de l'église, correspond une série de structures et autres substructions réparties entre le nord de la zone 3 et la partie sud de la zone 2 (pl. III et IV). Une fosse 2145 de grande dimension (8m x4m) à été mise au jour à l'emplacement de ce qui sera l'aile est du monastère (fig. 4). Creusée à partir d'une poche d'argile naturelle à la côte de 29m, elle est recoupée au Sud par le mur 2235 (phase 2). 2145 est une fosse d'extraction d'argile, matière première indispensable très souvent utilisée comme liant dans les constructions romanes (phase 1). Elle est restée ouverte un certain temps comme en témoigne la couche d'altération 2228, présente aux abords de la fosse. Son comblement, 2227 se compose de dalettes de schiste pilées probablement issues du nivellement du rocher au moment de la construction des communs (fig. 4). Les niveaux médiévaux 2226 et 2223, témoins des aménagements internes du monastère viennent par la suite sceller les remplissages de la fosse 2145 (pl. VI et fig. 23, p. 34, coupe C-C') 4. La fosse d'extraction 2145. LE CHANTIER DE CONSTRUCTION DE L'EGLISE Les premiers niveaux mis au jour en zone 2 sont relatifs à l'installation dans ce secteur du chantier de construction de l'Abbatiale (pl. HI). Un surcreusement rectiligne du substrat, d' environ 0,50m, matérialise l'espace au nord. Un premier sol assez régulier et peu épais 3107, tapisse le rocher à 28.10m N.G.F. Composé d'un mélange de chaux, de sable et de coquillage, il prend l'aspect d'un mortier blanc très friable, fréquemment utilisé comme liant dans les constructions romanes et en particulier dans le mur 1015 du bas côté nord de l'église. 3107 est présent du nord au sud où il vient recouvrir l'assise de fondation du murl015 (fig. 11, p. 20). Sa présence dans d'autres secteurs du site est souvent l'unique témoin de l'occupation romane à partir duquel on va pouvoir restituer le plan du monastère médiéval. Le sol 3107 est recouvert par le niveau d'ardoises 3085, véritable sol de circulation qui s'étend à l'ensemble de la zone de construction. Composé essentiellement de matériaux de démolition, il marque vraisemblablement la fin de la construction en gros oeuvre de l'église (fig. 5). Les couches 3117, remblai d'argile brune compacte et 3122, niveau de lamettes de schistes recompactées recouvrent les sols précédents jusqu'au niveau de la semelle de fondation du mur bahut du cloître à la côte de 28.55m N.G.F. Cela correspond à l'altimétrie générale de ce secteur au moment de l'installation du cloître. 5. Vue du cloître en cours de fouille: au premier plan, le sol de circulation 3085. Des vestiges de 1' activité artisanale propre à l'édification de l'église apparaissent sur ce chantier sous la forme de petites excavations ou de légéres traces de rubéfactions très localisées. Elles montrent que le chantier était régulièrement entretenu avant d'être arasé et nivelé vers la fin du Xlle siècle, au moment de la construction des batîments conventuels. Cependant, les restes d'un atelier de fondeurs de cloche qui consacre la phase d'achèvement de l'église a été mis au jour, il s'engage sous le mur bahut ou il est recoupé par les aménagements post-médiévaux de la galerie sud (pl. m et fig. 6) . On a pu dégager la meule 3176, support circulaire de 0.70m de diamètre, situé en fond de fosse et à partir duquel on façonne extérieurement le noyau d'argile. Celui-ci est conçu à l'aide d'un calibre aux dimensions internes de la cloche. La fausse cloche qui était faite à cette époque de graisse ou de bronze a bien évidemment été détruite. Par contre, une partie du four à bronze 3105 est conservée. Un bourrelet d'argile irrégulièrement façonné 3113 donne au four l'aspect d'une fosse ovoide avec un effet de paroi vers l'intérieur de la structure. Son remplissage 3136 contenait une grande quantité de matériaux de démolition et d'éléments de rejet du four, parmi lesquelles une grande quantité de scories de fer et de verre ainsi que des noyaux d'argile rubéfiée. Une seconde fosse 3199 communique avec la structure principale par un conduit aménagé dans la roche en place. D'après les remplissages 3200, 3202 et 3203, couche de charbon de bois et niveaux d'argile cuite, il s'agit d'une fosse de rejet liée à l'activité du four 3105 (fig 7, p. 14). L'ensemble de ces niveaux est remblayé par les niveaux d'installation du cloître 3117 et 3122. Toutefois, le recoupement des sols de circulation 3085 et 3107 par les structures du four à cloche indique deux séquences d'occupation distinctes à l'intérieur de la phase 1, relative à la fondation romane (fig. 5, p. 12). La première concerne la construction du bâti de l'église, la seconde étant plutôt dévolue à son ornementation et à sa décoration intérieure, comme la pose des vitraux ou la fabrication des cloches. 6. Le four à cloche 3105: au premier plan, reste de la meule circulaire 3176. EST 7 Zone 2 - Relevés des murs bahuts sud et ouest du cloître OUEST Seuil lm XIXe XIXe PHASE 6 Xllle PHASE 2 Le mobilier céramique contenu dans les sols 3085 et 3107 est parfaitement homogène. La céramique onctueuse de production locale représente plus de 80 % du mobilier (pl. VII, 2-3). Elle est associée le plus souvent à de la "saintonge",une vaisselle plus fine mais qui est représentée la plupart du temps par quelques tessons isolés et difficiles à identifier précisément (pl. VIII 2-3). On retrouve cette association dans les mêmes proportions dans les remblais 3117 et 3122 qui ferment le chantier de construction (pl. IX, 1-2) et (pl. X, 1 à 4). La nature du mobilier ne permet pas une datation très fine de ces niveaux, elle permet néanmoins de confirmer définitivement les hypothèses des historiens qui font remonter la fondation de l'Abbaye au dernier quart du Xlle siècle. L'EGLISE ROMANE ET SON ARCHITECTURE Au fil du temps, l'église de Daoulas a subi de nombreuses transformations allant de la simple réparation jusqu'aux programmes de restauration ambitieux des XVIIe et XIXe siècle. De ce fait, les éléments romans conservés sont peu nombreux et mal connus. La façade en pignon et son bas-côté nord ainsi qu'une partie de la nef, sont les seules parties qui présentent encore aujourd'hui des garanties quant à leur origine romane (fig. 8, p. 16). La nef est charpentée et s'éléve plus haut que les bas-cotés dont chaque partie est couverte d'un toit particulier. Elle compte sept travées supportées par six piliers et mesure 28,50m de long alors que la longueur totale de l'église est de 35,50m. Les piliers sont cruciformes à l'exception des deux premiers, de forme cylindrique, situés prés de la façade. Ces deux colonnes sont surmontées d'un chapiteau qui, du côté nord, est orné de sculptures à motifs végétaux entouré d'un cordon simple. Le chapiteau de la colonne sud est plus simple, en biseau, simplement surmonté d'un léger tailloir. Les piliers supportent des arcades en plein cintre, à double rouleau et aux arêtes vives.Le choeur actuel, séparé de la nef par un arc diaphragme, est formé d'une abside dont le mur semi-circulaire s'étend entre deux larges piles à l'imposte moulurée au nord et ornée de motifs végétaux au sud. Entre le XlVe et le XVIe siècle, le chevet a subi divers remaniements oblitérant l'état antérieur. Le mur intérieur de la façade occidentale symbolise à lui seul l'architecture de l'église. Au rez- de- chaussée, on peut voir une porte de bois surmontée d'un tympan semi-circulaire et d'une voussure en plein cintre à rouleau en ressaut. De chaque côté se trouvent deux larges bandeaux à motifs géométriques; l'un rappelle le tressage et l'autre reprend le motif des étoiles. Ce type de décor, également présent sur la vasque du lavabo du cloître est très proche des motifs de vannerie retrouvés sur le mur de la nef de la cathédrale de Bayeux.Le premier étage est composé de trois grandes baies en plein cintre fortement ébrasées vers l'intérieur. Chacune d'elles est séparée de l'autre par une petite colonne surmontée d'un chapiteau. La façade de l'église s'inscrit bien dans la tradition des églises romanes de Bretagne caractérisée par la verticalité de leur ligne (Grand, L'art roman en bretagne, p 110). Elle se termine en pignon, elle est divisé en trois registres horizontaux, mais également verticaux par les contreforts qui la soutiennent et par les trois arcades du rez -de-chaussée que surplombent les trois baies du premier étage. XVIIIe s. XIXes. 8. Plan d'ensemble du monastère La difficulté d'une restitution du plan primitif de l'église réside essentiellement dans la forme de son chevet. Toutefois et même en admettant l'hypothèse d'un chevet à absides du type de Landevennec ou Saint Gildas de Ruys, l'église devait très certainement se prolonger au delà des limites actuelles avec un choeur des moines plus profond délimité à l'est par le mur oriental du sanctuaire (fig. 10, p. 18). Celui-ci pouvait se trouver sous la croisée qui soutenait le clocher et dont on aperçoit encore l'arc diaphragme séparant la nef du choeur. 9. La façade en pignon de l'église romane. 10. Reconstitution du monastère médiéval (XlIIe - XlVe siècle/ CHAPITRE 2 LE MONASTERE MEDIEVAL La fin du Xlle siècle va voir, après l'achèvement de l'Abbatiale, la mise en place progressive des bâtiments conventuels (fig. 10, p. 18). Celle-ci est motivée par l'augmentation croissante des biens de l'Abbaye qui va connaître un essor important tout au long du XHIe siècle. A cette époque, les chanoines étendent leur champ d'influence de Cornouaille en Léon et également en Tréguier (annexe 2, p 6-7-8). L'aménagement des communs avec notamment les travaux du cloître et de l'aile est a du se poursuivre jusqu'au moment de la consécration de l'église en 1232. Une seconde séquence de construction située aproximativement entre le milieu et la fin du XHIe siècle va donner au monastère médiéval sa forme quasi définitive (fîg.10, p. 18). Le secteur des cuisines et du réfectoire faisant face au cloître forme une aile rectangulaire qui ferme le monastère au nord. L'achèvement des travaux se traduit par l'apparition du logis de l'Abbé (aile ouest) dont l'origine est imputée à I.Guerault vers le milieu du XlVe siècle (Peyron, 1887, p. 125). OBSERVATIONS ARCHEOLOGIQUES LE CLOITRE Suite à l'installation du chantier de construction de l'église, la partie sud de l'aire du cloître est remblayée et nivelée au niveau de l'affleurement de la roche mère, soit à 28.50m à l'est et 28.70m à l'ouest. La légère déclinaison des sols permet une meilleure évacuation des eaux de pluies en direction de la pente naturelle vers l'ouest. Contrairement aux côtés est et nord qui sont posés sur une simple assise débordante, les murs sud et ouest ont une fondation plus profonde. Cela permet d'une part, de compenser la baisse de niveau occasionnée par les travaux de l'église (fig. 7, p. 14) et d'autre part de stabiliser les constructions là où le mur traverse des structures fossoyées (fig.ll, p. 20) Contrairement au niveau de sols, les seuils marquant l'entrée du cloître au nord et au sud sont conservés. Ils apparaissent à 28.60m N.G.F et sont tapissés d'une fine couche de mortier de maerl, un matériau caractéristique très souvent employé aux Xlle et XlIIe siècles. Le sol pouvait être de même facture ou bien plus simplement matérialisé par un niveau d'argile damé en recouvrement de la roche. Le cloître forme un rectangle de 14,60m sur 12, 45m avec douze arcades sur le grand côté (nord-sud) et dix sur le petit. L'ensemble des supports est posé sur un mur bahut de 0.35m de haut. Des colonnettes doubles étroitement soudées comme leurs chapiteaux alternent avec des colonnettes simples, entourées à chaque angle par un 29 EST | OUEST 28. Base du mur 1015 (mur du bas côté nord de l'église) EST XIXit XIIe\ Fondation O 11. Zone 1 : relevé des murs de la galerie sud du cloître lm pilier formé de quatre colonnettes aux chapiteaux identiques. Les arcades sont en plein cintre, celles de l'angle nord-est portent un décor de deux rangs de gros bâtons brisés. Les chapiteaux comportent de hauts et larges tailloirs, ornés de petits motifs (bâtons brisés, damiers, étoiles et perles). Une étude architecturale des chapiteaux et des autres éléments (Mussat 1949 p 621 à 624) a mis en évidence la grande originalité de ce cloître qui propose une sorte de compromis entre les répertoires du second art roman et du premier art gothique. La particularité des décors a sans doute été facilitée par l'utilisation d'un matériau exceptionnel. En effet, le sculpteur a pu disposer du granit de Kersanton, une roche feldspathique provenant des carrières toutes proches de Logonna-Daoulas. Cette pierre est assez facile à travailler et résiste parfaitement aux injures du temps comme le prouve le bon état de conservation des sculptures de Daoulas. Entre la fin du Xlle et le début du XlIIe siècle le cloître va être aménagé et doté d'un lavabo vers lequel convergent plusieurs structures. Le système du lavabo est enfermé dans un petit bâtiment quadrangulaire 3015, de 4m de côté, situé dans l'angle nord-ouest du cloître. Il prend appui sur les fondations des murs bahuts qui forment les côtés ouest et nord, un seuil aménagé dans le mur est matérialise l'entrée. A l'intérieur de cette salle, un mur circulaire délimite l'espace interne du lavabo (fig. 12 et pl. III). Les sols 3022 et 3023 sont respectivement les niveaux d'installation et d'utilisation de la structure. 12. reste du lavabo 3015, en fonction aux XlIIe et XIV siècle. La vasque, replacée au centre du cloître en 1880 fait assurément partie du lavabo. Son décor, par ses jeux géométriques (vanneries, rosaces et étoiles) mais aussi par la façon maladroite de placer un motif d'animaux sommairement sculptés est typiquement normand (fig.13). Au revers de la façade occidentale de l'église, on retrouve d'ailleurs ce style de décors en vannerie de même que le style à grandes volutes et à feuillages des chapiteaux du cloître. Ces éléments d'architecture constituent un ensemble homogène caractéristique de la fin du Xlle et du début du Xlïïe siècle. 13. La vasque du lavabo: fin Xlle ou début du XlIIe siècle. Une citerne ou bassin 3104 fait face au lavabo dans l'angle nord est du cloître (pl. III). Le fond de la structure est rendu étanche par une chape de mortier de maerl 3097. Les couches médiévales 3096 et 3097 viennent en remblaiement de la structure sur 0,40m de profondeur. Quatre trous de poteaux prolongent la structure vers le sud pour former la base d'un portique ou d'un petit auvent accolé au parement sud de 3104. Une étroite tranchée de canalisation 3179, témoin probable d'une canalisation en plomb, fait communiquer la citerne avec le lavabo. Les eaux de pluies collectées à partir des bâtiments conventuels de l'aile est (chapitre, vestibule etc..) à l'aide de petits caniveaux parementés étaient stockées dans la citerne afin d'alimenter en permanence la vasque du lavabo. La fosse circulaire 3056 et le puits 3064 situés au sud de 3015 sont également deux structures de stockage reliées au lavabo. Une petite aire de circulation à été aménagée dans le substrat afin de permettre l'accès au puits et le passage entre ce dernier et le lavabo. Ces différentes structures fossoyées sont toutes aménagées dans la roche à la cote moyenne de 28.60m c'est à dire au niveau hypsométrique des sols du cloître et de leur galerie. Leur comblement est extrêmement homogène, de même que le mobilier céramique qui en est extrait. Les remblais de la citerne et du lavabo renferment plusieurs formes d'onctueuses parfois associées à quelques tessons de "saintonge"(pl. XI à XIV). La céramique de production locale représente plus de 80% du mobilier de la zone 2. Il est cependant difficile d'avancer des datations précises dans la mesure où l'évolution des types est lente et peu connue. Ainsi, les formes d'onctueuses contenues dans les remplissages des substructions du cloître (pl. XI, 2-3) sont semblables à celles des niveaux d'occupation de la phase 1 (pl. VII, 3 et pl. IX,1). L'abandon simultané de ces structures est datable de la fin du XlVe siècle environ. Le cloître sera légèrement remblayé en la circonstance et ne subira plus d'aménagements majeurs. L'AILE EST DU MONASTERE Ce corps de bâtiment forme un rectangle de 24m de long sur 9m de large, il est implanté à partir du transept nord de l'église. La distribution des pièces s'articule de manière assez traditionnelle à partir du bas côté nord. La sacristie romane, accolée au transept nord ou incluse dans ce dernier sert d'appui à la salle du chapitre par un mur mitoyen 2208 (pl. IV) dont il ne reste qu'un infime témoin. 2208 est recoupé à l'ouest par un petit appentis moderne (pièce accollée à l'église et qui sert de chaufferie jusque vers 1980) et interrompu à l'est par l'angle nord-ouest de la chapelle XIXe (restauration Bigot 1880). Le mur de façade 2052 qui donne sur le cloître prend appui sur le bas côté nord de l'église (fig. 8, p. 16 et 10, p. 18). Bien conservé au nord sur 3m d'élévation, 2052 a sensiblement changé de structure dans sa partie sud au moment de la restructuration du monastère par les Abbés Commendataires (figl5, p. 23). La rupture située au sud de la baie géminée sud, est mise en évidence par une reconstruction en gros appareil (fig. 14, p. 24 et fig. 25, p. 38). Une porte située à l'angle du mur 2052 ouvrait la sacristie sur la galerie du cloître(fig. 10 - restitution). 15. L'aile est du monastère: vue de la façade interne. NORD SUD 32 — Baie géminée du début du Xlle Reprise XVI-XVII : porte donnant 29 lm 14. Aile est du monastère : relevé de la façade sur un déambulatoire et sur la cour Le chapitre est une pièce rectangulaire de 9m de long sur 7m de large. Cette salle venait en second lieu après l'église. Elle était à la fois un lieu de rassemblement pour traiter des affaires courantes de la vie monastique et un lieu de cérémonie religieuse. C'est également une zone de sépulture privilégiée. Trois sépultures, 2231, 2233 et 2180 ont été mises au jour, au niveau de l'entrée du chapitre (pl. IV). De grandes fosses (2m x 0,90m) ont été taillées dans le substrat à 28.90m N.G.F c'est à dire à 0,30m sous le sol du chapitre médiéval. La couverture des tombes est faite de grandes dalles plates. Le parement également constitué de gros blocs posés sur chant est maçonné au mortier de maerl à chaque extrémité. Ces sépultures ont en commun la particularité d'être pourvues d'un logement céphalique ce qui confirme leur appartenance au Xlle ou au tout début du XlIIe siècle (fig. 16 et 17, p. 26). Bien que les recherches nécrologiques n'aient pas permis d'identifier les individus, ces tombes étaient vraisemblablement celles de l'élite de l'Abbaye pour qui la salle capitulaire était le lieu de sépulture le plus approprié. L'une d'entre elle contenait une boucle de ceinture en bronze Un décor géométrique de deux séries de cinq triangles apparait sur la boucle. L'ardillon quant à lui est orné d'un liseré. 16. Sépulture en coffre 2180: fin Xlle ou début XIHe Sépulture maçonnée du Xlle : Située à l'intérieur du chapitre COUPE Fi— H' 18. Zone 3 : Coupes stratigraphiques Percée d'une porte (fin XVIe - début XVIIeJ Réparation i 31.531 Enduit de la baie Réparation -, de la baie 31.60 blanc Mur 19. Aile est du monastère : relevé du parement interne 2178 Reprise i XVIIIe 1 Les tombes sont scellées par le remblai d'abandon 2006, présent dans l'ensemble de la pièce (fig. 18, p. 27, coupe B-B'). 2006 est la couche de démolition du chapitre XVIIe dans laquelle se trouvent mêlés des fragments d'enduits blancs identiques à ceux prélevés sur le mur du chapitre. Les sols médiévaux sont par conséquent totalement tronqués au moment de la restructuration de la pièce. Seule une partie de l'élévation et son architecture romane ont survécu (fig. 19, p. 28). La partie nord de la façade au centre de laquelle s'étend le chapitre, présente néanmoins des garanties quant à son origine romane. La porte d'entrée est une baie en plein cintre à simple rouleau, entourée de deux baies géminées à doubles rouleaux, chacun retombant sur deux colonnettes jumelées. Les bases à triple tores et à griffes, les chapiteaux à épannelage tronconique semblent même indiquer la première moitié du Xlle siècle bien que ce puisse être un archaïsme. Le mur 2236 limite le chapitre médiéval au nord où il forme avec le mur 2235 une petite pièce rectangulaire imbriquée dans le mur de façade. Il ne reste aucune trace du mur est qui était sans doute monté en matériau léger. Sa position, en enfilade au nord de la salle capitulaire et sa petite dimension pourrait indiquer l'emplacement de la salle des archives ou de la bibliothèque. Cette pièce est aménagée dans le sol naturel qui à cet endroit est une poche d'argile jaune issue de la décomposition du schiste briovérien. L'argile naturelle a été excavée pour installer les fondations de la pièce puis rapidement remblayée au niveau du sol d'occupation. Ce remblai d'occupation, 2016 affleure à 29.20m ce qui permet de restituer l'altimétrie des premiers sols médiévaux (fig. 18, coupe B-B'). Le long du mur est du monastère (2053), une galerie est aménagée qui permet le passage entre le chapitre et la pièce des moines situés à l'extrémité nord du monastère. Le niveau de seuil de la galerie est directement posé sur l'argile naturelle à 29.20m N.G.F. 20. Au premier plan, la pièce des archives accolée à la galerie. Le mur 2053 qui ferme le monastère à l'est, est en partie arasé de sorte qu'on le retrouve à différentes altimétries du sud au nord où il ne présente plus qu'une assise de fondation (pl. IV et VI). Un sol de cailloutis damé vient buter contre le mur au nord, ou contre sa tranchée de récupération. Contrairement aux niveaux rencontrés dans les parties sud, les sols et les remblais observés ici suivent la pente naturelle d'est en ouest. Ainsi le niveau de cour 2272 passe de la cote 29.23m à l'extrémité nord-est à 28.78m le long du mur 2167 (pl.IV-VI et fig. 18, p. 27coupe A-A')). 2167 est le mur retour de 2053 au nord où il amorce un angle droit. Les sols 2147, 2223 et 2221 sont les seuls témoins en place de l'occupation médiévale, probablement mieux conservés compte tenu de la déclivité naturelle enregistrée dans ce secteur.(fig. 21). Le mobilier contenu dans ces niveaux est peu abondant mais tout de même révélateur. Quelques tessons d'onctueuses (2223 et 2221) et surtout deux formes complètes (1 coquemar et une coupelle) sont retrouvés sur le sol 2147 (pl.XX-XXI). Ces couches renferment également plusieurs monnaies médiévales (3 deniers de Bretagne-Eudon de Porhoët, de 1148 à 1158 et 2 deniers-évéché de Tours , avant 1165). D'épais remblais d'abandon scellent ces couches entre le milieu du XVIIe et la fin du XVHIe siècle. 21. Au premier plan: le mur 2053, la tranchée de récupération 2272 et le sol de cailloutis 2147 masqué par le bâtiment post-médiéval 2245. L'AILE NORD DU MONASTERE Cette partie du monastère couvrait à l'origine les secteurs des cuisines et des réfectoires. Le niveau des sols actuels affleure à 28.70m c'est à dire à moins de 0,20m du niveau du sol vierge dans ce secteur. C'est pourquoi les structures médiévales faisant partie de l'organisation des cuisines sont des substructions, des fosses aménagées ou des négatifs de murs (tranchées de fondations). Dans ces circonstances, le mur de clôture du monastère 2167 n'a pas été retrouvé plus à l'ouest. En revanche, le mur de l'aile nord qui fait face au cloître a été repéré ou plutôt la tranchée de fondation de ce mur, pendant la fouille du foyer médiéval F10 (pl. III).A partir de ces découvertes nous pouvons proposer une restitution relativement complète du monastère médiéval en activité entre le début du XlIIe et la fin du XTVe siècle (fig.10, p. 18). En projetant l'axe du mur 2401 de la galerie du réfectoire, celui ci forme un angle droit avec l'aile occidentale (pl. BEI). Les restes de cette imbrication sont d'ailleurs visibles sur la droite de la porte menant au logis de l'abbé (fig.22). Au dessus de cette porte on peut voir les armes de J. Guerault, le fondateur du bâtiment. 22. L'aile ouest du monastère:vue de la porte qui marque le passage du mur de la galerie nord. CHAPITRE 3 LA GUERRE DE CENT ANS PREMIERS REMANIEMENTS ET LES LE CONTEXTE HISTORIQUE Après la période faste pendant laquelle rAbbaye s'est développée tant sur le plan de ses biens et richesses qu'à travers l'évolution de son monastère, la fin du XlVe siècle marque une période de régression. Cette époque que l'on peut situer entre la fin du XlVe et la fin du XVe siècle est avant tout déterminée par les événements de la guerre de cent ans et les malheurs qu'elle a occasionnés. Les destructions sévères que subirent les abbayes voisines ne laissent guère augurer de meilleur traitement en ce qui concerne Daoulas. L'abbaye du Relec en 1376 puis celle de Landévennec en 1383 étaient partiellement détruites. Selon des actes de 1393 , le Saint Siège accorda des indulgences pour l'église de Daoulas: "en partie détruite par les ennemis de la France". Il faut noter que les anglais sont encore à Brest jusqu'en 1397 et que le duché de Bretagne se tourne davantage vers la France à partir de 1381. Cette période correspond si l'on se référé aux quelques documents nécrologiques (annexe 2, pl 1-12) à la mise en chantier à partir de 1398, de plusieurs campagnes de restauration, dont l'une concerne la substitution d'un choeur gothique à chevet plat au choeur roman. Les bâtiments conventuels auraient été, selon ces mêmes sources, également touchés par des restaurations. La construction de l'aile occidentale est datable de la fin du XlVe siecle, sous l'abbatiat de Jean Guerault. Ses armes sont encore visibles au dessus de la porte située au nord (Azur à têtes d'aigles arrachées d'argent, surmontées de la mître et de la crosse). Destiné à accueillir le logis de l'abbé, ce bâtiment neuf a sans doute été occupé par les moines dès le début du XVe siècle au détriment des dortoirs situés au premier étage, au dessus du chapitre. On évoque également le transfert de la sacristie romane quelque part à l'ouest de l'église ce qui correspondrait tout à fait à la partie nord de l'aile. Mais l'absence de fouille dans ces pièces actuellement occupées par le centre culturel de l'abbaye nous oblige à la plus grande réserve. 23. Zone 3 : Coupes stratigraphiques Le foyer F. 10 se présente sous la forme d'une demi sphère en direction du cloître avec un bord rectiligne au nord. Au centre de la structure est placé un brasero, sorte de foyer circulaire en élévation, matérialisé au sol par un bourrelet d'argile compacte 2441 (support de la structure). Des couches d'argile rubéfiée (2434 et 2438) se répandent autour de la structure sur 0,20m. Un remblai d'argile brune et de lamelles de schiste 2428 recouvre l'ensemble. Il s'agit d'un remblaiement ponctuel afin d'assainir la zone périphérique du foyer avant de le réutiliser. De nouvelles couches d'argile cuite se superposent sur 0,20m, elles fonctionnent avec une série de poteaux formant un alignement au sud, à l'intérieur de la structure circulaire (pl. III). La couche intermédiaire 2428 a livré plusieurs monnaies en plus des formes d'onctueuses communes aux niveaux d'occupation du cloître. Ces monnaies attestent de l'activité du foyer entre la fin du XlIIe et la fin du XlVe siècle(1280 et 1364). Cela confirme le décalage relatif qui existe entre l'aménagement des premières salles à vocation religieuse et les autres bâtiments (aile nord et ouest). A l'est du foyer se trouve une autre structure fossoyée 2319 creusée à partir du sol vierge à 28.50m environ (fig. 23, p. 34, coupe D-D'). Les remblais d'argile et de pierre 2324 et 2323 sont peu significatifs de l'activité de la fosse qui cependant pourrait être associée au foyer. En revanche les remblais supérieurs 2069 et 2318 confirment une réoccupation de cette zone vers la seconde moitié du XVIIIe siècle (2 monnaies de Louis XIV-sol de 1791). La présence de ces niveaux très tardifs explique plus facilement la pauvreté des niveaux médiévaux dans ce secteur. OBSERVATIONS ARCHEOLOGIQUES Si la fouille n'a pas décelé de façon évidente la phase de destruction on peut néanmoins parler d'un abandon volontaire de certaines parties de l'abbaye. Les structures du cloître sont simultanément comblées avec des remblais identiques. De plus,la mise au jour dans la salle des archives d'une bulle papale dans le remplissage d'une petite fosse circulaire laisse penser à un départ précipité des moines. En général, cette bulle en plomb émanant du pape Grégoire X (1367-1372) fait partie des objets archivés et précieusement gardés par les moines. En dehors des modifications apportées au choeur de l'église et pour lesquelles nous avons très peu de renseignements, la fouille a mis en évidence des modifications dans l'organisation spatiale de l'aile est. Celles-ci concernent la mise au jour d'un mur 2073, perpendiculairement aux murs du monastère 2052 et 2053 (pl. IV). Une pierre sculptée (tailloir) provenant certainement de l'église ou du cloître est réutilisée en tant que seuil. 2073 repose sur le remplissage supérieur de la fosse d'extraction 2145; 2226 et 2223 sont les sols d'occupation qui lui correspondent (fïg.23, p. 34, coupe C-C'). Ces niveaux se répandent au sud jusqu'au mur nord de la bibliothèque 2235. Un caniveau datable du XVIIe siècle recoupe ces couches en diagonale en direction d'un second caniveau de même période 2177 (fig. 24). Les remblais d'abandon 2069 et 2068 datables des XVIIe et XVIIIe siècles recouvrent l'ensemble de ces niveaux. Malgré l'absence d'éléments de datations viables, l'observation des recoupements stratigraphiques avec les phases d'occupation antérieures (phase 1 et 2) et postérieure (phase 4) permet de situer ces structures dans une phase intermédiaire. On peut voir dans cette structure, une nouvelle délimitation de l'espace venant cloisonner les ailes nord et est. 24. Le mur 2073 et le sol d'argile jaune 2226. Cette phase d'occupation est sans doute moins conséquente que les précédentes. Plutôt que de suggérer un abandon volontaire du site, elle confirme davantage le mauvais état de conservation des couches archéologiques . Plus encore que les vestiges d'époque romane, les niveaux d'occupation datables de la fin du moyen âge sont réduits à néant par les couches d'occupation tardive. Enfin, si des carences apparaissent au niveau archéologique, il n'en reste pas moins que cette période de trouble a marqué l'histoire de l'abbaye. CHAPITRE 4 AUX TEMPS DE LA COMMENDE: REORGANISATION DE L'ESPACE CONTEXTE HISTORIQUE L'enrichissement certain de l'abbaye au cours de la première partie du XVIe siècle est annonciateur d'un grand programme de restructuration du monastère (cf. annexe 2, p. 8-10). A partir de 1550 sous l'abbatiat de J. Prédour puis de J. de Kerguiziau, vont débuter les travaux d'agrandissement de l'église (fig. 25, p. 38). Par la suite trois abbés commendataires vont se succéder. Ces abbés de hautes lignées menaient avant tout une vie politique de sorte qu'ils ne contribuaient pas toujours à l'entretien ou à l'aménagement du monastère. D'ailleurs, ils n'y résidaient qu'occasionnellement. Le bas-côté sud forme une aile latérale aussi large et presque aussi haute que la nef. A cet époque, le choeur de l'église est achevé. Le porche, déplacé au XIXe siècle a été construit vers la fin du XVIe siècle. Ce porche de plan carré mélange les styles gothique flamboyant et celui de la renaissance. Placé contre le bas-côté sud, il permettait aux paroissiens de pénétrer dans la nef afin d'écouter la cérémonie qui se déroulait dans le choeur, en avant du choeur des chanoines. OBSERVATIONS ARCHEOLOGIQUES En relation avec les travaux de l'église, de grosses transformations vont s'opérer au niveau de l'aile est du monastère. Plusieurs bâtiments apparaissent au même moment. Une cour 2072 est accolée au mur est 2053. Elle permet le passage de l'église aux communs en passant par la chapelle du Faou située au nord de l'église et attestée des le XVe siècle. Les travaux de restauration de la chapelle aux XVIIIe et au XIXe siècles n'ont pas permis de retrouver l'emplacement du passage ou de la porte entre l'église et la chapelle du Faou. 2072 s'appuie au nord contre un mur en abside et elle est interrompue au sud en direction de l'église par le chantier de reconstruction de la chapelle (pl. IV). De chaque côté des bâtiments, 2072 affleure à 29. 60m et décline vers le centre, formant ainsi une ruelle d'évacuation (fig. 26, p. 39). Le dallage de la cour 2072 est installé sur 2098, 2100, 2101, des couches d'argile brune organique et un remblai d'ardoise de schiste. Un mobilier céramique (pl. XXVI à XXXII) très abondant est issue de ces couches (coquemar, oule, pichet, poêlon, chauffe-plats etc..). Dans les remblais 2058, 2084 et 2087 qui recouvrent la cour on retrouve ces formes de VZ2& Fia XVIIe • H Plan restitué XVIIIe Fia XVIe - début des bâtiments XVIIe en usage du XVIe - XVIIIe siècle /a partir de 1550) 31.10 Mur 2052 Mur 2051 Im 26. Plan de la cour : Fin XVIe-milieu XVIIe céramique commune (pl. XXXIII à XXXVI) mais associées cette fois à plusieurs monnaies dont la datation est très précise. Il s'agit de quatre liards de louis XIV, frappées entre 1655 et 1658. Les niveaux d'abandon de la cour se situent donc vers le 3e quart du XVIIe siècle (fig. 27). A l'est de la cour, 2050 est une pièce rectangulaire de 10m de long au moins, elle est également recoupée au sud par la chapelle. Le sol 2091 est un dallage de pierres qui apparaît à 29.20, il est simplement posé à même l'argile naturelle. Les murs sont régulièrement entretenus, plusieurs badigeons d'enduit se superposent. Cela dénote une certaine longévité de la pièce. On peut y accéder par le déambulatoire, le long du chapitre mais également par la cour. Le relevé de l'élévation du mur ouest met en évidence le niveau du seuil de la salle à la côte de 29.65 ce qui nécessitait au moins une marche de chaque côté du seuil (fig. 28, p. 41). Le dallage de la cour 2072 prend appui sur la semelle de fondation du mur. Une seconde entrée actuellement rebouchée est visible sur la paroi nord. . Le dallage 2091 et le remblai organique 2092 renferment le même type de monnaies que les niveaux d'abandon de la cour. A partir du XVIIIe siècle la salle 2050 sera progressivement comblé par des terres de jardin. 27. La cour 2072:entourée par le chapitre à droite et le bâtiment 2050 à gauche. 28. Relevé du mur ouest de la salle 2050 L'extension du corps de logis vers l'est va entraîner une modification sensible de sa structure (fig. 25, p. 38). Suite à l'achèvement du choeur gothique reconnaissable à ces quatre piliers massifs, le transept nord est élargi aux dimensions du transept sud à l'emplacement de la sacristie romane. Celle-ci était déjà transférée dans la partie sud de l'aile occidentale (phase 4). L'adjonction du nouveau bâtiment (salle 2050) et de la cour en alignement avec la chapelle du Faou nécessite une modification de l'espace du chapitre que l'on va réduire au sud. L'extrémité sud du mur oriental 2053 est tronquée pour ouvrir l'accès de la cour à partir du cloître. L'espace vacant est aménagé en déambulatoire à partir de la façade occidentale. Une porte est aménagée, permettant le passage entre le cloître et les nouvelles salles. Le relevé de l'élévation du mur 2053 montre la rupture entre l'architecture du Xlle siècle et la réfection du mur au sud vers la fin du XVIe ou au tout début du XVIIe siècle (fig. 14, p. 24). Le matériau de construction a lui même sensiblement évolué puisque l'on passe à un bâti en gros appareil en granit de Kersanton. C'est une des caractéristiques des édifices du XVIIe siècle, on la retrouve dans la restauration du bas-côté sud et de la chapelle ainsi que sur le porche d'entrée (fig. 41, p. 56). Le mur 2054 nouvellement imbriqué dans le mur de façade constitue la limite nord du déambulatoire en même temps qu'il détermine l'espace du nouveau chapitre au XVIIe (fig. 29, p. 43). Le sol du déambulatoire est un dallage de pierres plates 2208 qui s'imbrique dans les fondations du mur 2054 à 29.20m N.G.F. La base d'un mur 2267 orienté nord sud et légèrement incurvé a été mis au jour, il est recoupé comme le dallage 2208 par l'angle nord-ouest de la chapelle XIXe. Sa partie nord repose sur une large pierre en granit que l'on a interprété comme étant la base ou la fondation d'un pilier. Le mur 2267 est vraisemblablement le reste d ' u n escalier en colimaçon qui permettait l'accès à l'étage et à la tour de clocher (fig. 29). Sur la face interne des murs 2054 et 2208 est plaqué un enduit blanc, le même que celui retrouvé dans le chapitre et dans la salle 2050. LA SALLE DU CHAPITRE AU XVHe SIECLE Au XVIIe siècle la salle capitulaire est une pièce quadrangulaire de 7m de côté et plus petite que la précédente. Une entrée est aménagée à l'angle nord-est à partir du niveau de la cour, elle a provoqué une "cassure" de 2 mètres de large dans le mur 2053. Un caniveau 2204 longe le chapitre en direction des communs au nord. En fait il s'agit de la suite du caniveau mis au jour sous le dallage 2072 de la cour. 2204 perce dans sa largeur le mur oriental 2053 et longe le chapitre avant de traverser la salle en diagonale où il recoupe le mur médiéval 2235 (fig30, p. 44 et pl. IV). Des témoins de sols d'occupation de la salle XVIIe viennent en recouvrement du caniveau à 29.20m N.G.F. 2212 est un carrelage en brique blanche et rouge disposé en damier, il repose sur une chape d'argile jaune 2219. Il est remplacé au nord par un sol en lamelles de schiste damé. Ce carrelage est identique à celui qui est en usage dans les galeries du cloître. L'homogénéité des matériaux et des niveaux (murs enduits , sols en dallage, technique de construction identique) implique que ces différentes structures ont fonctionné ensemble et au même moment. Elles témoignent d'une réorganisation complète de l'espace dans les dernières années du XVIe siècle. Cette période de reconstruction à entraîné la destruction massive des structures médiévales et tout particulièrement des niveaux de sols. Ces derniers ont pu être restitués à partir de l'hypsométrie des > Cour 2072 .29.28 29.62\ A c o c? O 29. Déambulatoire Mur220à lm fin XVIe, début XVIIe : situé entre le chapitre et l'église en direction de la cour NORD SUD 30 Seuil XVIIIe 29.20 29 _ Caaivea XVIe - XVIIe lm 30. Aile est du monastère - relevé du mur est 2053 fondations ou des premières assises des murs médiévaux (fig 19, p. 28 et 30, p. 44). Leur cote moyenne est de 29.20m, soit la même que les niveaux d'occupation postmédiévale. La perduration de l'occupation dans certains secteurs explique parfaitement l'absence de témoins stratigraphiques des premières phases. 2206 et 2291 sont des remblais d'abandon au dessus des sols, ils sont datés par la présence de 4 monnaies du XVIe et XVIIe siècles: 1 douzain de Henri III (1576), 1 douzain de François 1er (1515-1540), 1 double tournois de Louis XIII (1643) et 1 double tournois du Duché de Bouillon (1635-1642). Ces éléments de datations sont parfaitement synchrones de ceux retrouvés au dessus de la cour, dans les remblais de la salle 2050 et au dessus du sol du déambulatoire. Ils indiquent un abandon progressif du monastère à partir du règne de Louis XIII (aux alentours de 1643) et qui va se préciser dans le troisième quart du XVIIe siècle. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, l'aile nord du monastère est laissée à l'abandon. Le corps de logis va lui demeurer en place jusqu'à la fin du XVIIIe siècle (fig. 2, p. 5) mais il n'est pratiquement plus utilisé. Il en va de même pour les dortoirs situés à l'étage de l'aile est et qui sont transférés à l'ouest dans le logis de l'abbé. En fait, on observe une concentration de l'occupation au nord-est du site en direction des jardins. Ce déplacement vers l'est à l'époque des abbés commandataires s'inscrit dans la continuité et fait suite aux travaux d'agrandissement et de restructuration du début du XVIIe siècle. Le mur 2073 qui cloisonne l'espace entre les ailes nord et est au XVe siècle sert de fondation à un second mur, 2066. Il s'imbrique contre 2073 à l'ouest et recoupe le mur médiéval 2053 à l'est. 2066 constitue la limite orientale du monastère à cette époque et s'appuie à l'est contre l'angle de 2245, un bâtiment de 10m de large installé en surplomb des autres pièces (pl. IV).Son orientation est sensiblement différente des autres constructions de la phase 4 (fig. 25, p. 38 et pl. IV). La déclivité importante du sol naturel dans ce secteur (fig. 18, p. 27 coupe A-A') a nécessité l'aménagement d'une terrasse qui s'appuie sur la paroi ouest de 2245. Cela explique les fondations larges et profondes de ce mur qui sert également de soutènement aux niveaux de la terrasse. Vers la fin du XVIIIe siècle, les remblais d'installation du jardin ont totalement détruit les niveaux de sol situés approximativement à 30.10m N.G.F. 2245 est accolé à 3220, une petite pièce de plan quadrangulaire qui suit la même orientation et qui se situe à l'extrémité nord est du site (fig. 31, p. 46). Cette petite salle est également pourvu d'un dallage de pierres de petit module 2315. Entre les deux, se trouve un caniveau, probablement commun aux deux pièces (fig. 32, p. 47). Le mobilier contenu dans le remblai d'argile hétérogène 3211 et dans la couche de démolition 2312 (toiture effondrée) indique une fois de plus que cette pièce à été abandonnée vers la seconde moitié du XVIIe siècle. Si les deux bâtiments ont manifestement fonctionné ensemble, 2245 semble quant à lui avoir été utilisé jusqu'au début du XVIIIe siècle au moins. Le mobilier ceramique mis au jour dans les remblais d'abandon de cette salle confirme cette datation (pl. XXXVII à XXXX). Cette pièce n'ayant pu être intégralement fouillée, il est difficile d'en déterminer la fonction. Toutefois il pourrait s'agir, à cause notamment de ses grandes dimensions, du réfectoire des moines que l'on aurait transféré à l'est vers le début du XVIIe siècle. 31. Extention XVIIe du monastère au nord-est (fin XVII) I I 32. Le bâtiment post-médiéval 2320. LE CIMETIERE POST-MEDIEVAL (AU XVIe ET XVIIe SIECLE) A cette période l'aire du cloître n'est plus aménagée hormis le passage ponctuel de quelques canalisations ou tranchées de drainage qui prolongent à l'ouest les différents caniveaux de la maison conventuelle (ailes est et nord). En revanche un cimetière va se développer dans les galeries du cloître à partir du XVIe siècle, exception faite de la galerie nord qui ne présente pas d'aménagement particulier. La fouille de la galerie (sondage F.l et F. 24 à permis la mise au jour d'une trentaine de sépultures auxquelles il faut ajouter une quinzaine de réductions de tombes (fig. 36, p. 49). Les sols de circulation (1090, 1065, 1091) relatifs au chantier de construction de l'église (phase 1) sont recoupés par les différents aménagements des tombes qui sont installées à l'intérieur d'un épais remblai d'argile brune 1061 Cette couche a également interrompu le remblai médiéval 1057 à l'exception d'une banquette située le long du bas-côté nord de l'église (fig. 33, p. 48). Ce niveau médiéval affleure à 28.60m et permet de situer le niveau du sol de la galerie aux Xlle et XlIIe siècles qui se trouve fort logiquement à la même cote que le sol et les seuils du cloître. Quelques traces de sépultures plus anciennes, contemporaines de la construction de l'église ont été mises au jour. Il s'agit de sépultures en coffre, de même type que celles retrouvées dans le chapitre roman. SUD NORD 29 _ 28.50. Bas côté nord de 1'église 27.50 SUD Remblai moderne | XVIIe [ 1057 1Q35 1091 33. Zone 1 : Coupes stratigraphiques de la galerie sud Remblai médiéval Chantier I Cependant on ne peut pas parler de cimetière médiéval pour cette période mais simplement de la découverte ponctuelle de quelques tombes la plupart du temps très perturbées (fig. 34, p. 50 - tombe 1043 et fig.35, p. 51 -tombe 1063). A partir du XVIe siècle, l'utilisation de la galerie comme lieu d'inhumation va s'intensifier. On peut distinguer deux séquences d'inhumations distinctes: la première se caractérise par une série de sépultures en pleine terre, creusées à la fois dans le remblai 1061 et dans le sol vierge. La seconde, plus tardive (XVIIe) est uniquement composée d'inhumations en cercueil, parfois accompagnées de linceul, (cf. fig.34 tombes 1033 et 1036). Au début du XVIIe siècle, le sol de circulation de la galerie sud est un carrelage 1008 de briques rouges et blanches disposées en damier. 1008 repose sur un niveau d'installation très compacte 1055 (chape d'argile jaune damée). 1008 apparaît à 28.60 à l'extrémité nord est du sondage Fl, dans l'angle des galeries sud et est (pl. III). 36. L'organisation du cimetière dans la galerie sud. Au premier plan, les vestiges des tombes médiévales en coffre. Elles sont recoupées par des inhumations en pleine terre et en cercueil datables du XVIe et du XVIIe siècle. > 1056 Mur du bahut cloître 35. Zone l galerie sud : Sondage F24 Dans le reste de la galerie sud, le sol est récupéré, il ne reste que son remblai d'installation . 1055 et 1008 s'appuient sur un caniveau 1052 qui longe le mur bahut du cloître tout autour de celui ci. Ces niveaux d'occupations sont recoupés en plusieurs points par le creusement des tombes en cercueil (séquence 2) datables de la seconde moitié du XVIIe siècle. Les sépultures ainsi que les niveaux de sols de la galerie sud sont scellés par les remblais 1051 et 1050 qui s'entassent sur 0,40m entre le XVIIIe et le XIXe siècle. C'est à cette période que l'on va transférer le cimetière le long du bas-côté sud de l'église abbatiale. 37. Vue de détail d'un recoupement de tombe post-médiéval. A droite, on aperçoit les restes d'un parement d'une tombe plus ancienne (phase 1 ou 2). CHAPITRE 5 DU TEMPS DES JESUITES JUSQU'AUX DERNIERES TRANSFORMATIONS Le 5 avril 1692 l'abbaye de Daoulas est unie au séminaire royal des aumôniers de la marine de Brest, dirigé par les Jésuites. Durant cette période et jusqu'en 1762, date de suppression de l'ordre des Jésuites en France, l'abbaye va progressivement se dégrader en partie à cause des relations conflictuelles entre les Jésuites et les chanoines. Ils s'intentèrent mutuellement bons nombres de procès et laissèrent donc les bâtiments dépérir. Le nombre réduit de chanoines dés la fin du XVIIe siècle où ils ne sont plus que quatre, entraîne également un resserrement de l'occupation dans le secteur nord-est du site (cf. annexe 1). L'abbaye ne connaît donc pas d'aménagements importants au cours de ce XVIIIe siècle. Le logis de l'abbé (aile ouest) existe toujours mais il n'est quasiment plus occupé (cf. annexe 2, pl8 à 20). Dans la partie nord, l'espace de la cour va être réutilisé pour y aménager de petites cellules (fig.26, p. 39 et 38). Les murs 2051 et 2050 sont installés sur le sol de la cour qui est ensuite remblayé jusqu'au niveau de l'arasement actuel du mur 2053. Un seuil est aménagé sur ce mur, il permet de matérialiser le niveau du sol d'occupation de la pièce (fig. 30, p. 44). Le seuil apparaît à 29.87m N.G.F, cela signifie que le secteur est déjà partiellement remblayé puisque l'on se situe à environ 0,60m au dessus des niveaux des XVIe et XVIIe siècles. 38. vue des murs des cellules du XVHIe siècle, fondés sur le sol de la cour. Dans le même temps, le mur de façade 2 052 est prolongé vers le nord et s'arrête au niveau d'un seuil 2317. Une fosse circulaire 2319 dans laquelle se trouve une pierre de grosse dimension se situe dans le prolongement du mur. Il pourrait s'agir de la base d'un pilier venant former au nord une galerie ou portique (pl. III, fig. 39). 2318 et 2321 sont les niveaux d'occupation de la structure, ils affleurent au niveau du seuil à 28.80m N.G.F. Ces niveaux sont datables de la fin du XVIIIe et sont postérieurs à 1791 d'après la découverte de deux monnaies de louis XVI (sol de 1791). La présence de ce portique témoigne du resserrement de l'occupation à l'est du site. D'un point de vue historique, il convient de rappeler que l'Abbaye est vendue aux enchères publiques en 1793 ce qui a provoqué la destruction de l'aile nord. A l'extrémité nord ouest de la fouille, une allée s'étend d'est en ouest en direction du portique. Elle est matérialisée par le dallage de pierres plates 2331. Celui ci apparaît à 28.70 au nord et 28.80m dans sa partie sud. Il n'a pas pu être fouillé puisqu'il se situe à l'intérieur du périmètre de protection d'un arbre. 2331 recoupe la salle 2320 à l'ouest. 39. Reste d'un portique du XVIIIe siècle. 40. PLan actuel de l'église et des bâtiments conventuels LES RESTAURATIONS DU XIXe SIECLE La première moitié du XIXe siècle voit l'abbaye se dégrader davantage, certains de ses propriétaires allant jusqu'à renverser deux côtés et demi du cloître. L'église est tellement endommagée qu'elle n'est plus apte à recevoir le culte. Quant aux bâtiments conventuels, ils sont totalement détruits aux alentours de 1830. La principale campagne de restauration se situe à partir de 1875 sous l'autorité de J. Bigot, architecte diocésain. Les travaux vont tout d'abord se concentrer sur le choeur et le bas-côté sud de l'église(fig.40, p. 55). Ce dernier va se plier aux avis de la commission des bâtiments civils dont le principal impératif était d'ajouter à l'édifice en place une abside à hémicycle ayant le même style que le reste du monument. Ainsi, le plan actuel de l'église abbatiale reprend le plan des basiliques des premiers siècles du christianisme avec une nef flanquée de deux bas-côtés deux fois moins larges qu'elle. Une abside semi-circulaire ferme la nef à l'est et contient le sanctuaire tandis que les bas-côtés s'achèvent sur deux absidioles. Le bas-côté sud à donc été ramené aux dimensions du bas-côté nord. Le porche du XVIe va être démonté puis replacé au sud est de l'église (fig. 41). La sacristie actuelle est construite à l'angle nord est du sanctuaire sur les fondations de la chapelle du Faou. Enfin, le cloître dont certains côtés ont été renversés par la propriétaire (Mme Berdoaré) pour vendre les matériaux, a été en partie remonté. Trois des quatre côtés ont été reconstruits à partir des éléments anciens et de quelques pièces extraites de la carrière d'origine de Logonna-Daoulas. A partir de l'étude des fonds d'archives de Bigot on peut penser que la majeure partie des chapiteaux est authentique. Le côté et demi dont parle Bigot comme étant encore debout en 1880 est bien le côté nord ajouté à la partie nord-ouest de l'aile ouest. L'aile sud par contre a été partiellement refaite. Par conséquent, le cloître de Daoulas est l'un des seuls cloîtres romans de Bretagne à présenter encore aujourd'hui un tel état de conservation. 41. Le porche du XVIe siècle, replacé au sud-ouest de l'abbatiale en 1880. CHAPITRE 6 SYNTHESE DE L'HISTOIRE DU SITE La première occupation du site remonte à la fin du Xlle siècle au moment de la fondation de l'abbaye romane. L'originalité de cette fondation réside dans la participation conjointe des autorités laïques et ecclésiastiques (cf. annexe 2, pp. 6-7). Elle est le reflet d'une société en pleine mutation à la recherche d'un équilibre nouveau. L'implantation d'une communauté de chanoines réguliers de l'ordre de Saint Augustin à Daoulas s'inscrit dans cette logique et semble répondre aux aspirations de l'époque. Ainsi les chanoines demeurent en contact direct avec le monde extérieur, ils tiennent un rôle social, économique mais aussi politique très important (Léon, p 53-54). Dans la façon de mener la vie canoniale, les abbayes Augustiniennes étaient en grande partie indépendantes et autonomes. Il n'existe pas de règle de Saint Augustin comme celle de Saint Benoît, c'est à dire comme un règlement élaboré et prévu pour toutes les circonstances et tous les actes de la vie en communauté. De toute évidence, ces caractéristiques se retrouvent également en matière d'architecture où les schémas de construction ainsi que l'organisation de l'espace tiennent davantage compte de la spécificité du site. La fouille archéologique met en évidence deux grandes phases d'occupation (phase 2 et 4). Elles correspondent à deux périodes très fastes de l'histoire du site pendant lesquelles l'abbaye va se développer puis étendre son domaine. La première se situe au moment de la fondation, de la fin du Xlle jusqu' au milieu du XlVe siècle où le monastère prend sa forme définitive (fig. 10, p. 18). Après une période de régression (phase 3), largement marquée par les affres de la guerre de Cent Ans, l'abbaye connaît un nouvel essor à partir de la fin du XVIe siècle (phase 4). Cette nouvelle phase est symbolisée par un vaste programme de restructuration du monastère qui va se poursuivre jusqu'au milieu du XVIIe siècle (cf. annexe 1). Au XVIIIe et au XIXe siècle (phase 5 et 6), on assiste à un abandon progressif des parties communes de l'abbaye qui se traduit par la destruction des corps de bâtiment, en particulier ceux des ailes nord et est. Il faut attendre la fin du XIXe pour voir se concrétiser de nouveaux travaux de restauration portant notamment sur l'église et le cloître (Bigot 1876 - 1880). La première phase d'occupation du site met en évidence le chantier de construction de l'église. L'analyse de la stratigraphie permet de restituer dans ses grandes lignes le processus d'édification de l'abbatiale jusqu'à son achèvement qui est marqué par la fabrication sur place des premières cloches. Le remblaiement volontaire du four à cloche au moment de la construction du cloître indique que l'église était déjà achevée à ce moment là. Le bas-côté nord, une partie de la nef et la façade en pignon de l'église romane, sont conservés. Compte tenu du manque d'observations historiques et archéologiques sur la forme originelle du chevet, le plan en restitution de l'église romane est incomplet. Toutefois, le style et les caractéristiques architecturales de l'abbatiale de Daoulas s'inscrivent dans la tradition romane bretonne (Mussat, 1979). Elle fait penser aux autres églises à plan basilical telle que Locmaria de Quimper et Plouguer, cependant comme à Lamballe, la façade de Daoulas possède des arcades à doubles rouleaux. La phase 2 marque le début des constructions des bâtiments conventuels vers la fin du Xlle siècle, elle se poursuit jusqu'au milieu du XlVe avec l'apparition de l'aile ouest. On peut distinguer deux séquences d'occupation distinctes: la première voit l'aménagement de l'aile est du monastère. Ce bâtiment rectangulaire renferme les salles religieuses de l'abbaye. Il comprend du sud au nord, la sacristie, le chapitre et les archives. La distribution en enfilade de ces salles se faisait à partir du bas-côté nord de l'église (fig. 10, p. 18). Le cloître a été élevé à la même période. Le style de ses chapiteaux s'harmonise parfaitement avec ceux de la façade occidentale de l'église. Ils sont datés du dernier quart du Xlle siècle et forment un ensemble homogène. Le cloître de Daoulas est, avec celui de l'abbaye Saint Melaine de Rennes, l'un des seuls témoins encore conservés de l'art breton du Xlle siècle (Mussat, 1966, pp. 617 - 624). Son architecture, comme celle de l'église témoigne de l'influence de la sculpture normande dont les dominantes sont parfaitement représentées sur la vasque qui ornait le lavabo du cloître (fig. 13, p. 22). Ces caractéristiques architecturales sont le reflet d'une période de transition où commence à se dégager un art nouveau. La seconde séquence d'occupation de la phase 2 voit une extension du monastère vers le nord où se situe l'aire des cuisines et des réfectoires. Les niveaux archéologiques sont particulièrement arasés et parfois même totalement détruits dans ce secteur. Les sols médiévaux sont tronqués, seules quelques structures excavées ont été fouillées. Par conséquent, il est difficile de localiser avec précision les différentes pièces des communs et de façon générale de déterminer l'organisation interne de l'aile nord (fig. 10). Toutefois, la présence d'un foyer domestique F. 10 (pl. 131) dont l'activité principale se situe entre le milieu du XHIe et le milieu du XlVe siècle permet de situer globalement le secteur des cuisines au nord du cloître. La tranchée de fondation du mur de la galerie du réfectoire 2041 (pl. III et fig. 10) et le mur de clôture 2167 (pl. IV) définissent l'espace de l'aile nord qui forme un retour perpendiculaire à l'axe de l'aile est. Vers le milieu du XlVe, l'Abbé J. Guerault va faire construire les logis de l'Abbé (aile occidentale) qui ferme à l'ouest le monastère et donne à l'ensemble sa forme définitive (fig. 10). La fin de la période médiévale est marquée comme pour de nombreux autres sites religieux par les destructions massives de la guerre de Cent Ans. Les quelques transformations observées dans l'aile est et surtout au niveau du choeur de l'église résultent directement des événements historiques de la fin du XlVe siècle et non pas d'une volonté délibérée de transformer l'organisation de l'espace. C'est à cette période que les aménagements du cloître sont abandonnés et remblayés. La fin du XVIe siècle puis l'arrivée des Abbés commendataires sont marquées par un plan de reconstruction massif de l'abbaye (phase 4). Dès le milieu du XVIe siècle, des travaux sont effectués sur le bas-côté sud de l'église et au niveau du choeur gothique, alors en phase d'achèvement. Un porche de plan quadrangulaire est placé contre le bas-côté sud. En relation avec ces travaux, la fouille archéologique a fait apparaître des modifications sensibles dans l'organisation de l'espace du monastère et plus particulièrement de l'aile est. L'analyse stratigraphique montre bien que la réduction du chapitre, l'apparition de la cour 2072 et de la salle 2050 sont autant d'éléments synchrones qui participent au vaste programme de restructuration du monastère (fig. 25, p. 38). La mise au jour dans la salle du chapitre du sol d'occupation (carrelage 2212), de même facture que celui qui matérialise le sol de circulation des galeries est et sud (sol 1008) en est une preuve supplémentaire (pl III et IV). Au même moment, un cimetière s'organise à l'intérieur des galeries est, sud et ouest. De nombreuses sépultures en cercueil mais également en pleine terre viennent recouper une première phase d'inhumation. Il s'agit de quelques tombes en coffre contemporaines de la construction de l'église romane et du cloître. Au moment de la révolution on assiste à un abandon progressif du monastère. Les ailes est et nord ne sont plus utilisées depuis la fin du XVIIe siècle, elle seront totalement détruites vers la fin du XVIIIe siècle. En 1830, les arcades du cloître sont abattues par le propriétaire de l'époque. Le plan actuel de l'abbaye de Daoulas résulte des travaux de restauration entamés par Y. Bigot à partir de 1875 (fig. 40, p. 55). Les arcades sud, nord et ouest vont être remontées, le choeur de l'église est totalement reconstruit. Enfin, le porche du XVIe siècle est démonté et replacé au sud de l'église où il marque l'entrée du cimetière qui a été transposé le long du bas-côté sud au début du XVHIe siècle. Kerattak'l !etmoùarn ^ MtUVVXl,'/ Coatéronen Ketanborir Coa-tMez lesvréac'h [ompézow .«erçavari&k, l X SqUiytf -S X Itertozioo K««ïz, Ifaonévézec ; a S'tang-af-Vosueri fkertafgta /. CARTE 1/25 000 LE FAOU1-2 II. Extrait du plan cadastral : Section A échelle 1/2 000 N Zone 2 salle du Entrée du chapitre chapitre Galerie O SLO 28. SON. G.F. Bassin Q O % © Sondage FI O Foyer médiéval 32ÎO Galerie Mur nord 2041 Chantier O È= 2m III. Plan d'ensemble de la zone 3 [cloître) de construction 317S\ sud zone 1 IV. Plan d'ensemble de la zone 2 VI. Plan l'ensemble de la zone 3 : Valeurs en mètres N. G. F. des principales structures S <s>P ù 1 o r à.ovi c. cW Va I I f \ \ " \ 1. S. o XIV. 5cm / / r i i i CM 5 S, 0 0 XXVII. 5cm I1 / l \ 2 0 \ \ \\ 5cm I. s s s XX XVI. V o 5cm ANNEXE 1 TABLEAU SYNCHRONIQUE DE L'HISTOIRE DU SITE Dates Histoire et archives Fouilles:datations Vestiges PHASE 1 l e ou 2e quart XII Mur de façade du chapitre Fosse d'extraction 3145 1167 Fondation de l'église 1232 Consécration de l'église Abbatiale 2e moitié du Xlle siècle Chantier de construction de l'église 3178 Sols de circulation 3085 et 3107 dernier quart Four à cloche 3105 PHASE 2 SEQUENCE 1 Fin du Xlle siècle installation du cloître Début Xllle siècle Aménagement du cloître, lavabo 3015, citerne 3104, puits 3054 et fosse 3056 Sépultures du chapitre (2233,2231,2180) 1 e moitié Construcion de l'aile est du monastère Xllle siècle (salle du chapitre, vestibule ou bibliothèque SÉQUENCE 2 Aile nord (mur 21 67, sol 2147) milieu Xllle milieu du XlVe Foyer F. 10, fosse 2323 PHASE 3 Abbatiat de J. Guérault (1352-1398) Construction du choeur gothique Construction du logis de l'Abbé (aile ouest) par J. Guerault fin XlVe transfert de la sacristie dans la partie sud de l'aile ouest Construction de la chapelle du Faou (au nord du sanctuaire) fin XlVe début XVe Remblaiement du cloître Date Histoire et archives Fouilles:datations Vestiges PHASE 4 1534 Il reste 8 chanoines SÉQUENCE 1 milieu du XVIe siècle Aménagement du cimetière dans les galeries sud, ouest et Est. Restructuration du monastère Implantation de deux nouveaux bâtiments Cour 2072, salle 2050 Abbatiat de R. du Louet (1581-1598) fin XVIe début XVIIe Agrandissement du bas-côté sud Construction du porche 1600 Introduction de la commande 1 e quart du XVIIe Implantation de deux nouveaux bâtiments salle 2050, cour 2072 Abbatiat de R. de Rieux (1600-1651) réduction du chapitre Aménagement d'un déambulatoire entre la chapelle du Faou, le chapitre et la cour Reprise du mur de façade 2053 et perçée d'une porte Restructuration du monastère Implantation de deux nouveaux bâtiments salle 2050, cour 2073 SEQUENCE 2 milieu à fin XVIIe Implantation de nouveaux bâtiments au nord-est du site Salles 2245 et 2320 1665 Il ne reste plus que 4 chanoines à l'abbaye Abandon de l'aile nord du monastère Date Histoire et archives Vestiges Fouilles:datations PHASE 5 Abandon du bâtiment 2245 1692 L'abbaye est unie au séminaire royal des aumôniers de la marine de Brest l e moitié du XVIIIe Construction d'un petit bâtiment au dessus des niveaux de la counmurs 2051 et 2050 Dallage 2331 Aménagement d'une entrée au nord du mur de façade 2052 Seuil 2317 et structure 2319 1762 Supression de l'ordre des Jésuites en France 1793 Vente de l'Abbaye aux enchères publiques fin du XVIIIe Démolition des ailes nord et sud ainsi que de la charpente et de la couverture du cloître Aménagement du cimetière à partir du bas-côté sud de l'église PHASE 6 1830 1876 Démolition de l'ancien choeur gothique et du transept dernier quart du XIXe Début de la campagne de restauration de J. Bigot Remontage des arcades ouest, sud et nord du cloître Transformation du choeur: la nef se termine par une abside semi-circulaire flanquée de deux absidioles Dates Histoire et archives Fouilles:datations dernier quart du XIXe Vestiges Réduction de moitié du bas-côté sud construction de la sacristie actuelle sur les fondations de l'ancienne chapelle du Faou, dans la partie nord du sanctuaire. Déplacement du porche au sud-est de l'Abbatiale Restauration du porche ANNEXE 2 ETUDE DOCUMENTAIRE Anne LEON LISTE DES ABREVIATIONS Centres d'archives Arch. dép. Finistère Arch.dép.Ille-et-Vilaine Arch. dép. Loire Atlantique Bibl. mun. Nantes Bibl. nat. Centres de C.N.R.S. C.R.B.C. Revues B.A.A.B. B.D.H.A. B.M.S.A.I.V. B.P.H. B.S.A.B. B.S.A.F. C.I. : : : : : Archives départementales du Finistère Archives départementales d'Ille-et-Vilaine Archives départementales de Loire Atlantiqu Bibliothèque municipale de Nantes Bibliothèque Nationale recherches : Centre National de la Recherche Scientifique : Centre de Recherches Bretonnes et Celtiques : : : : : : : Bulletin Bulletin Bulletin Bulletin Bulletin Bulletin Cahiers Achéologique de l'Association Bretonne Diocésain d'Histoire et d'Archélogie et Mémoires de la Société d'Archéologie d'Ille-et-Vilaine Philologique et Historique de la société Académique de Brest de la Société Archéologique du Finistère de l'Iroise INTRODUCTION PRESENTATION D'UNE ETUDE DOCUMENTAIRE L'historiographie relative à l'abbaye de Daoulas aurait de quoi se satisfaire de disposer d'un historien attitré en la personne du chanoine Pinson, auteur de l"'Histoire de l'abbaye de Daoulas"...si la date de rédaction 1696, sa qualité de chanoine de l'abbaye et son parti pris évident pour la cause des Jésuites au moment de l'union de l'abbaye au séminaire royal de la marine de Brest, ne suscitaient déjà quelques réserves^ \ Cependant, quelques deux siècles plus tard, et venant alimenter la réflexion, deux nouvelles histoires de l'abbaye devaient paraître. Rédigées par les bons soins de M. Levot d'une part et de M. le chanoine Peyron d'autre part, elles furent respectivement éditées en 1875 et 1897 (2) . Ces deux monographies, conçues de manière événementielle, recopiées en grande partie de l'histoire de Pinson, témoignent d'une méthode historique qui, axée essentiellement sur la mise en valeur des hauts faits de chacun, comme autant d'événements cloisonnés et indépendants les uns des autres, ignore encore toute valeur synthétique. Cette disposition d'esprit était, on le conçoit, peu encline à dégager l'originalité et les spécificités d'une communauté particulière, engagée dans le siècle : celle des chanoines réguliers de SaintAugustin. Elle nous renvoie au contraire l'image presque surréaliste d'un groupement d'hommes, accumulant certes les biens terrestres, mais comme dispensé ou dégagé des dispositions sociales, politiques ou religieuses extérieures à l'enceinte abbatiale. Malgré tout, et bien que la période primitive n'ait été que faiblement abordée, mis à part le côté légendaire, les bases du travail étaient posées. Les deux auteurs se sont en effet risqués à quelques tentatives d'analyse et d'interprétation, certes parfois faussées par le manque d'informations, néanmoins dignes d'intérêt. Surtout, ils se sont essayés à la démarche méthodologique de confrontation et de critique des sources en présence. Les archives au secours de la connaissance L'étude de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas depuis sa prétendue origine du VI e siècle, puis sous les chanoines réguliers de Saint-Augustin et jusqu'à leur suppression au (1) Louis Pinson offrit en 1703 au prince de Rohan-Chabot, une version amplifiée de V'Histoire de l'abbaye de Daoulas", qu'il dut écrire vers 1700 et dont le titre parait tout à fait significatif : "Histoire succinte et abrégée de l'abbaïe de Daulas, fidèlement recherchée sur les anciens mémoires et contrats de la maison de Rohan, pour servir d'instruction sur sa fondation primordiale et ce qui s'est passé entre les R. Pères Jésuites et les chanoines réguliers de cette abbaye, les contrats, bulles accordées au sujet de sa réunion au séminaire royal de la marine étébli à Brest sous le bon plaisir et agrément du "L'abbaye plus puissant, de Daoulas d'après du plus souverain 1es mémoires de roi Louis XIV, dom Louis fils aîné de Pinson", l'Eglise". dans B.S.A.F., 1897, PEYRON (P.), p.49-50. Ces mémoires sont actuellement conservées à la Bibliothèque de l'abbaye de Landévennec. (2) LEVOT (P.), "Daoulas Daoulas d'après et les mémoires son abbaye", de dom Louis dans B.S.A.B., Pinson", 1875-76, p. 113-190. PEYRON (P.), "L'abbaye dans B.S.A.F., p.197-231, 241-256, 317-350, 425-440. de moment de la Révolution n'en demeure pas moins ardue. La difficulté majeure tient, en effet, , en grande partie à l'absence de documents anciens originaux. Si certaines abbayes de Bretagne telles que celles de Landévennec, Redon ou Saint-Georges de Rennes, pour ne citer qu'elles, nous ont légué des cartulaires contenant des textes fort a n c i e n s ^ , il en va tout autrement pour cet établissement qui doit se contenter d'un cartulaire factice réalisé au début du XIX e s i è c l e ^ . Le premier titre certain qu'il contient est une copie de la confirmation faite en 1186 par Hervé, vicomte de Léon, de la donation primitive faite à l'abbaye par ses parents Guyomarch et Nobile, et par son frère, autre Guyomarch, laquelle fondation serait à replacer aux alentours de 1173. Pourtant, malgré cette pénurie toute relative d'actes originaux, certains documents postérieurs s'avèrent riches d'enseignements sur l'histoire de l'abbaye. Les Archives Départementales du Finistère disposent à ce propos d'un document particulièrment précieux. Côté 1H25, il nous est présenté sous la forme d'un registre cartonné en bon état, sur papier et sans sceau, et porte le titre suivant : "Inventaire des tiltres, garendz et enseignements de l'abbaye Notre-Dame de Daoullas, et ses despendances, qui sont dans une armoire fermant a deux clefz, en une des chambres haultes de ladicte abbaye, au département du seigneur abbé d'icelle. Lequel inventaire a été faict par discret messire Jean Pinvidic, p(re)b(t)re recteur de Lanhouarneau, procureur spécial et receveur de hault et puissant messire Charles-Maurice Le Tellier, conseiller aulmosnier ordinaire du roy, abbé de ladicte abbaye, abbé et comte de Lagny, et aussi abbé des abbayes de Notre-Dame de Bertheuil et de Sainct-Benigne de Dijon, en l'année mil six [C.) cens soixante et deux.'* ' Ce registre constitue un corpus de renseignements relativement volumineux, le plus complet que nous possédions sur l'abbaye. Il contient en effet 223 feuillets, numérotés de 1 à 178, dont 189 sont couverts d'une écriture soignée, soit au total 1932 actes répertoriés, en français pour la plupart, mais aussi en latin, et couvrant les années 1186 à 1662. Il se distingue, en outre, par l'extrême variété des actes et enseignements qu'il renferme. Cet ensemble de bulles, baux à fermes, rentiers, concordats, sentences, arrêts de parlements, etc..., fournissent sans conteste possible matière à réflexion. Il convient cependant de poser quelques limites quant à la fiabilité de cet inventaire. Réalisé en 1662, il est uniquement composé de copies : outre les fautes de lecture, des faux ont pu être, volontairement ou non, insérés au d o c u m e n t ^ . Quoi qu'il en soit ce registre ne constitue pas l'unique source archivistique propre à nous guider dans la recherche historique. Les archives municipales, départementales et nationales mettent à la disposition du public une masse documentaire considérable pouvant (3) LA BORDERIE Cartulaire Saint-Georges de (A. de), l'abbaye de de Rennes", Cartulaire Redon, de l'abbaye Paris, 1863. dans B.M.S.A. I.V., de Landévennec, LA BIGNE VILLENEUVE Rennes, 1888. (P. de), COURSON " C a r t u l a i r e de (A. de), l'abbaye 1876, p. 1-267. (4) Arch. dép. Finistère., 1H79. (5) Arch. dép. Finistère., 1H25, F°1r°. (6) Il semblerait pourtant que le scribe, Jean Pinvidic, ait fait preuve d'un certain sérieux. En effet, la confrontation de l'inventaire avec les actes existant toujours aux Archives Départementales Finistère, série 1H, révèle un taux d'erreur assez minime. Ainsi, pour le seul village de du Lanthon, paroisse de Hanvec, six actes datés de 1395 à 1658, ont été répertoriés, et pour lesquels 11 ne semble pas y avoir d'erreurs majeures. Par contre, certains actes toujours visibles aux Arch. dép. Finistère n'ont pas été inscrits au registre. Le copiste les aurait-il jugés trop peu fiables? Des annotations critiques portées en marge de ces textes nous inciteraient à un égal scepticisme. nous renseigner sur l'histoire de l'abbaye de Daoulas. Nous avons utilisé pour le présent exposé les documents disponibles aux Archives Départementales du Finistère et d'Ille et Vilaine, aux bibliothèques de la Marine à Brest, de la ville de Nantes, de l'évêché de Quimper, de l'abbaye de Landévennec et à la Bibliothèque Nationale. Il convient enfin de mentionner, outre l'appui archivistique, l'utilisation que nous avons faite de ce que l'on nomme communément les sources publiées, lesquelles correspondent à des documents (7) archivistiques déjà transcrits, ayant fait l'objet d'une publication v '. Les cadres de l'étude 1° Les documents archivistiques ne remontant pas en-deçà du XII e siècle, nous écartons d'emblée de la présente étude à caractère documentaire, la période dite primitive de la vie de l'abbaye de Daoulas. Rappelons simplement à titre informatif que l'abbaye de la fin du XII e aurait été relevée sur les ruines d'un ancien monastère datant du VI e siècle, et auquel la vie légendée de Saint Jaoua fait é c h o ^ . Cette origine lointaine nous est contée à grand renfort de détails et dans deux versions différentes dans la "Vie des Saints de Bretagne Armorique"^. L'auteur narre ainsi comment le seigneur du Faou commit, sur les personnes de Saint Tadecq et Saint Judulus, un double homicide, et comment, en réparation du tel acte, il fonda à Daoulas une abbaye au VI e siècle. A moins que la chose ne se soit passée en 1171 : l'acteur du drame devient alors Guyomarch IV, "comte" de Léon, qui sous l'effet de la jalousie, assassina son frère Hamon, évêque de Léon. Deux événements similaires se rencontrent donc ici, et à deux époques distinctes pour exprimer une même réalité : l'origine de l'abbaye de Daoulas. Lorsque le mythe et la légende se mêlent pour faire d'un événement une réalité historique, lorsque les documents eux-mêmes s'élaborent en un savant mélange d'apocryphe et de véridique, que nous reste-il alors pour tenter de reconstituer les faits dans leur contexte d'antan? Les orientations, de plus en plus diverses, vers lesquelles s'oriente la recherche historique, à savoir entre autres la toponymie ou l'hagiographie apporteront sans doute des éléments de réponse à cette problématique origine primitive. Dans l'immédiat, nous ne retiendrons de ces deux versions qu'une probabilité. Un monastère primitif, datant peut-être du VI e siècle, détruit ou abandonné lors de la période trouble que constitue l'épisode des invasions normandes, aurait précédé l'actuelle abbaye dont les textes attestent l'existence à la fin du XII e siècle. 2° La période de la fondation romane ayant déjà fait l'objet d'une étude documentaire de notre part, dans le cadre de la préparation à l'obtention du Diplôme d'Etude A p p r o f o n d i e ^ ^ , nous ne nous étendrons pas outre mesure sur la période ainsi définie. Néanmoins, il sera fait mention au long de cette étude, de certaines conclusions auxquelles nous sommes parvenus lorsqu'elles s'avéreront propres à éclairer et à enrichir le présent (7) Pour le détail des références de ces sources, tant archivistiques que publiées, se référer à la bibliographie générale proposée en fin d'étude d'une part, aux notes infra-paginales d'autre part. (8) LE GRAND (A.), La Vie des Saints (9) de la Bretagne Armorique, p.52-58. Ibid. (10) Mémoire de D.E.A. soutenu à l'Université de Bretagne Occidentale, département du Centre de Recherches Bretonnes et Celtiques, en Juin 1993, sous la direction de Monsieur Bernard Tanguy, chercheur au C.N.R.S., chargé de cours à l'U.B.O., et Monsieur Jean Kerhervé, professeur des Universités. exposé. On pourra, en outre, évaluer l'optique des recherches déjà effectuées à ce propos d'après le plan de travail suivi, et dont nous nous proposons d'en souligner ici les grandes lignes. I - Le temps de la première fondation : analyse critique des sources. A - De la valeur du terme "fondation" : essai de clarification sur les débuts B - "Les chartes de fondation" : limites et perspectives C - Le poids de la tradition : Guyomarch fondateur de l'abbaye de Daoulas II - L'installation d'un monastère de chanoines réguliers de Saint-Augustin à Daoulas : fruit du hasard ou choix délibéré. A - Un site stratégique B - Un ordre nouveau C - Une fondation adaptée aux ambitions territoriales des vicomtes de Léon III - Les libéralités de l'évêque et du chapitre de Cornouaille : autre approche des origines. A - Une fondation au temps de la réforme grégorienne B - Du type de communauté canoniale. Obligations respectives et droits honorifiques : l'instauration de liens étroits d'interdépendance PREMIERE PARTIE EVOLUTION DU DOMAINE D'APRES LES SOURCES Le domaine premier de l'abbaye de Daoulas fut constitué par des donations diverses, tant laïques (les vicomtes de Léon et les seigneurs locaux) que ecclésiastiques (les évêques de Q u i m p e r ) ^ ^ , telles des dîmes, terres, redevances, moulins et eaux, églises et chapelles. Ce domaine initial, de faible étendue à l'origine (essentiellement les abords de Daoulas), s'accrut tant, de par le jeu des donations, de par l'exploitation intelligente aussi qu'en firent les chanoines r é g u l i e r s ^ q u e son aire d'influence s'étendit non seulement en Cornouaille et en Léon mais aussi en Tréguier. (Voir la carte à l'issue de cette partie) 1° Le domaine au XI^ Donations laïques Les dons de dîmes, accordées à l'abbaye de Daoulas par la famille de Léon et autres seigneurs locaux, constituèrent une part primordiale de la fondation XII e . Cette dotation répondait certes à la demande expresse formulée par le clergé de lui restituer les dîmes qui lui appartenaient primitivement. Leur nature ecclésiastique n'était pourtant plus aussi évidente du temps de Guyomarch, de "nombreuses dîmes ayant été instituées par des seigneurs laïcs à titre de redevances"^ L'abbaye de Daoulas reçut donc, lors de cette fondation, le droit de percevoir les revenus liés à certaines dîmes dont les vicomtes de Léon étaient initialement propriétaires à Sizun, Irvillac, Roscanvel, Rumengol, Plouguin, Coatméal, Trédisefl4\ Plabennnec, Guissény et Plouénour-Trez u . Et, comme il était de coutume que les seigneurs locaux suivissent l'exemple des grands, ainsi en alla-t-il à Daoulas où la femme du sénéchal céda aux réguliers ses dîmes de Crozon, Plougastel et Plabennec^ 1 ^. De même, un certain "Losouarn, fils d'Ehoarn donna sa dîme connue sous le nom de dîme du fils du Sarrasin, et Judec, fille d'Hervé, fils d'Eucun donna la dîme et le gled de Kerglou en P l o u d i r y " / ^ Cette donation du "gled de Kerglou" paraît, de prime abord, bien énigmatique. Le document n'exprime aucunement ce que recouvre réellement ce don, si ce n'est que sa (11) Voir les "chartes de fondation" en annexes 1 et 2, d'après Finistère. Textes également édités par MORICE (P.-H. dom), Mémoires ecclésiastique Bretagne et civile composée sur les de titres Bretagne, et t.I, col.669-670, 708-709 les auteurs originaux, le registre pour servir ; LOBINEAU 1H25 dos Arch. de preuves à (G.-A. dom), Histoire op. de t.II, col.128-129.. (12) Pour la succession des abbés, voir en annexe 3 : chronologie d'après PEYRON (P.), "L'abbaye Daoulas...", dép. l'histoire de cit. (13) CHEDEVILLE (A.), TONNERRE (N.-Y.), La Bretagne (14) PEYRON (P.), "L'abbaye...", op. cit., p.62, féodale, X f - X l l f S., lit "Tredisec". Heu p.253. non identifié. PLANCHAIS (L.), Géographie paroissiale de l'ancien diocèse de Léon des origines au XV e S., mémoire de maîtrise, oriente ses recherches actuelles sur les paroisses de Plourin-Léon et Porspoder. (15) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°178v° (Annexe 1). (16) Ibid. (17) Ibid. logique de rédaction fait apparaître, semble-t-il, en cette fin de texte, un ordre thématique : dons de dîmes, puis de terres et enfin de redevances sur ces terres. Le "gled" pourrait donc bien être une redevance due à Kerglou. C'est effectivement l'explication qu'en donne Le Pelletier, dans son dictionnaire breton, et pour lequel terme il précise en outre les variantes (18) v graphiques de "gledz" et "glez" . Par ailleurs, la confrontation avec d'autres documents anciens a révélé l'existence de termes, voisins par leur étymologie : les "gluez" de Cleguer^^^ et les "glued" de Quimperlé^ 2 ^. Dom Le Duc exprime ainsi le terme de "glued" : "Je croy qu'il veut dire par là des chefrantes nommées Glouez qui se payoient en avoine"^2 Quant aux "gluez" rencontrés aussi à Hennebont, ils désignent également une chefrente due en • v (22) avoine . S'ensuit la donation, faite par Guyomarch et sa femme, d'une terre à Forquilly v ' et d'une redevance dite "terguisiaech" due sur cette terre^ 2 ^. Mauvaise lecture^2"^ ou graphie différente, ce terme correspond sans doute à la forme "terguisiaeth"^ 2 ^ dont il est fait mention à divers reprises dans le cartulaire de Quimperlé. Dérivé du breton ancien "torguisi", "il désigne une redevance marquant la vassalité, la fidélité v . On le retrouve aussi sous la forme de "trevisiez" à Scaer, "tergui(s)ants" à Carhaix, "terguisiaez" à Châteaulin et châteauneuf : "désignations parfois très anciennes des chef-rentes"^ 2 ^. La fondation de Guyomarch fait, en outre, mention de la donation de moulins, étangs et eaux : "La moitié de l'étang et de l'eau et de leurs moulins qui sont en cette ville forte"^ 2 ^, "Deux moulins à Daoulas, la moitié de l'étang et de l'eau du même l i e u " ^ ^ . Ces deux mentions, quoique exprimées différemment, font vraissemblablement référence à la même donation et expriment une même réalité : l'une précisant en nombre "deux moulins", ce que l'autre exprime en termes de limites géographiques "en cette ville forte". J.L. Deuffic, dans une étude consacrée à Daoulas au Moyen-Age, identifie l'un de ces deux moulins comme étant le Moulin-Pont. "Il est attesté dès la fin du XII e S., et appartenait alors de moitié entre le seigneur de Léon et l'abbé de D a o u l a s " ^ E n 1262, Hervé IV devait accroître le patrimoine de l'abbaye dans ce domaine : "avons donné et concédé par un pur motif de charité a ladite abbaye la moitié du moulin a foulon, dans la possession duquel ils n'etaient pas du vivant de notre pere et de nos ancetres, en sorte néanmoins qu'ils ne (18) LE PELLETIER (dom), Dictionnaire de la langue bretonne, col.341. (19) Arch. dép. Loire Atlantique, B 1581, F°4r°. Renseignement communiqué par Mlle Claire Moigne, dans le cadre de la préparation d'un mémoire de maîtrise sur les rentiers d'Hennebont. (20) MAITRE (L.), BERTHOU (P.), Cartulaire (21) LE DUC (P.), Histoire de l'abbaye (22) KERHERVE (J.), L'Etat breton de l'abbaye de Sainte-Croix de Sainte-Croix de Quimperlé, au XII/® et XV e S., Les ducs, l'argent de Quimperlé, p.115. p.87. et les hommes, p. 441. (23) En Irvillac. (24) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°179v° (Annexe 2). (25) PEYRON (P.), "L'abbaye...", op. cit., p.64, lit "terguisiaec". (26) Communication de Monsieur Bernard Tanguy, Chercheur au C.N.R.S., chargé de cours à l'Université de Bretagne Occidantale. (27) FLEURIOT (L.), Dictionnaire (28) KERHERVE (0.), L'Etat des gloses breton..., op. en vieux cit., breton, p.316. p.441. (29) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°179v° (Annexe 2). (30) Ibid., F°178v° (Annexe 1). (31) DEUFFIC (J.-L. ), "Daoulas au Moyen-Age", dans C.I., 1980, p.89. pourront rien exiger sans notre expresse permission de ceux de dehors la ville qui y H2) viendront moudre et fouller"v '. Donations ecclésiastiques Geoffroy, évêque de Quimper donna à l'abbaye les prébendes de Daoulas, Dirinon, Rumengol, la Fontaine Blanche (en Plougastel), et une partie d'Irvillac. Il concéda en outre l'hôpital Saint Jacques (en Loperhet) et l'hôpital de Treisguinec (en Guipavas). L'abbaye de Daoulas pouvait percevoir tous les droits et bénéfices paroissiaux dans ces églises, à la réserve du droit épiscopal. Enfin, il fut décidé que lorsque une prébende canoniale viendrait à vaquer à Quimper par la mort d'un chanoine, l'abbaye percevrait le fruit de cette prébende (03) v pendant l'année suivant la vacance . La présence des chanoines de Daoulas dans les campagnes devait d'ailleurs s'affirmer au fil des successions épiscopales comme en témoigne les donations suivantes : - En 1218, Guillaume leur accordait les églises de Plougastel, Sainte-Brigitte (Loperhet), Sainte-Nonne (Dirinon), Saint-Baharn (Trevarn, trêve de Dirinon), Saint-Thomas de Landerneau, Saint-Pierre (Irvillac) et Saint-Monna (Logonna, alors trêve d ' I r v i l l a c ) / ^ - En 1225, Renaud léguait l'église de Hanvec et la chapelle de Rumengol. - En 1231, ce même évêque donnait l'église Saint-Thomas martyr de Perguet-Bénodet et toute la paroisse.^^ 2° Le domaine à la fin du XVsiècle De l'ensemble de ces donations ecclésiastiques devaient naître prieurés, prieurés-cures et vicariats. En effet, à la fin du XVII e siècle, l'abbaye était en possession des bénéfices suivants^) : - Daoulas, vicariat perpétuel Irvillac, prieuré-cure Logonna, prieuré-cure Loperhet, prieuré-cure - Saint-Thomas de Landerneau, prieuré-cure - Camaret, prieuré-cure - Roscanvel, prieuré-cure Perguet-Bénodet, prieuré-cure Dirinon, vicariat perpétuel La Fontaine-Blanche, prieuré simple Ploudiry, prieuré-cure Coatméal, prieuré-cure Camfrout, prieuré-cure Plougastel, vicariat (32) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°180r° (Annexe 2). PEYRON (P.), "L'abbaye...", cet acte de 1661. (33) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°178v° (Annexe 1). (34) Ibid., F°179r° (Annexe 1). (35) Ibid., F°184v°. (36) Ibid., F°185v°. (37) PEYRON (P.), "L'abbaye...", op. cit., p. 67-68. op. cit., p. 58, date Il est difficile de préciser avec exactitude à quel moment furent institués prieurés, prieurés-cures et vicariats. Le registre 1H25, par son énumération et datation des titres de chaque bénéfice, apporte quelques éclaircissements qu'il serait néanmoins hasardeux de considérer comme fixes et définitifs. Ayant été rédigé en 1662, le recensement des actes, concernant les possessions de l'abbaye de Daoulas, n'est certainement pas exhaustif. Notons cependant, et à titre indicatif, les actes les plus anciens relevés pour chacun IOQ) de ces bénéfices^ y : - Daoulas, 1485 - Hanvec, 1466 - Logonna, 1422 - Loperhet, 1510 - Saint-Thomas de Landerneau, 1455 - Camaret, 1506 - Roscanvel, 1407 - Perguet-Bénodet, 1506 - Dirinon, 1497 - La Fontaine-Blanche, 1488 - Ploudiry, 1457 - Coatméal, 1515 - Camfrout, 1485 - Plougastel, 1656 Quant aux possessions accumulées au cours des siècles en maintes paroisses et relevées sur la carte ci-jointe, elles étaient de natures diverses : terres et vergers, eaux et forêts, maisons et manoirs. L'abbaye en avait fait l'acquisition par achats mais aussi et surtout par le moyen des fondations que les seigneurs accordaient en échange de prières, et de legs qu'ils inscrivaient à leurs testaments au jour de leur trépas. Edifiée en véritable seigneurie ecclésiastique, l'abbaye eut tôt fait de mettre en valeur la réserve, disposant de tout un personnel de vassaux. Ainsi développa-t-elle le fermage, système pour le moins avantageux puisqu'il permettait à l'abbaye d'enregistrer des rentrées d'argent régulières. (En témoignent les nombreux actes de baux à fermes rencontrés dans le registre 1H25). Outre la réserve, la mouvance était aussi source de profit, l'abbaye de Daoulas percevant, de par sa nature de seigneurie un certain nombre de droits : droits seigneuriaux (droits fonciers, droits banaux et dîmes), droits féodaux (lods et ventes, ligences et droits d'enfeu). L'abbaye s'était enfin constitué une réserve monnayable composée, entre autre, de mobilier et de pièces d'orfèvrerie. Voici, à titre d'exemple quelques unes des pièces acquises : - En 1398, l'abbé Jean Guerraut fit faire la crosse p a s t o r a l e ^ \ - En 1418, Even Buzic, sieur de Rosserf, donna à l'abbaye "une table d'argent doré avecq des reliques" (40) . (38) Arch. dép. Finistère, 1H25. Les folios sont respectivement les suivants : 21r°, 16r°, 17v°, 15r°, 12r°, 20v°, 20r°, 18v°, 21r°, 22v°, 25r°, 24r°, 23v°, 22r°. (39) DEUFFIC (J.-L.), "Les documents nécrologiques (40) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°5r°. de l'abbaye de Daoulas", dans B.S.A.F., 1979, p.132. - En 1509, le sieur de Leheuc s'obligea à payer en sept ans à l'abbé, lors Jean Du Largez, 10 tasses d'argent "pesants 10 marcs une once et d e m y " ^ ^ . [Acte que nous présentons à suivre pour être assez représentatif du matériel diplomatique de la fin XV e , début XVI e , concernant l'abbaye de Daoulas], L'abbaye s'enrichit de telle manière que en 1668, l'ensemble de ses fermes était estimé à 10 107 livres 14 sols 8 deniers^ 2 ^ En 1695, le bail à ferme de l'abbaye "consenty par le seigneur abbé au sieur Nicolas Du Pont" note comme total du revenu annuel de l'abbaye (non compris les bois et commissions) la somme de 15 812 l i v r e s ^ ^ . (41) Ibid., 1H40 (Acte original en français, sur parchemin, sans sceau). (42) Ibid., 1H26, 18 (43) Ibid., g page en partant du premier feuillet écrit (non numéroté). 4Q page en partant du premier feuillet écrit (non numéroté). AIRE D'EXTENSION GEOGRAPHIQUE DES POSSESSIONS DE L'ABBAYE DE DAOULAS A LA FIN DU XVII e S. / i QUEMPERVERN i PRAT ^ i COATASCORN ^ i PLOUARET 1 PLOUVIEN 1 PLOUGAR i PLOUDANIEL l COATMEAL 1 CUIMiUAU 1 PLOUEDERN I rLOUDIRY i LANDERNEAU iPLOUMOGUE* FONTAINE- i CAMFROUT DAOULAS ROSCANVEI; LOCONNA-W^5 J DELLE-ILE (I J » SAINT-THOMAS i DIRINON + TREH0U , I LOPERHET I\ RVIL J E ..PLOUGASTEL i LOUARGAT ! ^ J — — • URASPARTS HANVEC i LOPEREC i QUIMERCH 1 CAMARET • CROZON i ROSNOEN 1 SAINT-SEGAL î DINEAULT i CARJIAIX ; « CAST i QUEMENEVEN î PLOZEVET i QUIMPER r-N » rERCUET-IlENODET TREGUNC LEGENDE l LRYILLAC : 1 PLEYBEN : — -, bénéfice dépendant de l'abbaye de Daoulas biens situés en la dite paroisse limite des anciens diocèses 3.0 Ifarv. DEUXIEME PARTIE EVOLUTION DES BATIMENTS D'APRES LES SOURCES Cet enrichissement progressif de l'abbaye au cours des siècles considérés, s'il donne la tendance générale, n'exclut néanmoins pas des périodes de moindre progression, voire de régression, que l'on a tenté de définir dans la mesure du possible en fonction de l'état des bâtiments (périodes d'agrandissements, de constructions, d'abandons?). Une telle démarche, intégrée à une étude documentaire, demeure, on le conçoit aisément, tributaire non seulement de la masse archivistique en présence, mais encore de son contenu. Or, si du point de vue quantitatif elle se révèle être relativement conséquente, les pièces d'archives consacrées uniquement à l'état des bâtiments de l'abbaye font plus que défaut, au point qu'il ne serait pas fastidieux d'en dresser le tableau : avant 1771, n é a n t ^ \ Force nous a donc été de nous intéresser à des actes de toute nature dont nous pouvions espérer recueillir quelques précisions, tels les actes de fondations qui, lorsqu'ils font mention de messes à célébrer dans l'église abbatiale ont pu fournir de précieuses indications. 1° La guerre de cent ans et les premiers remaniements (fin XTV^- fin x \ £ ) Nous lisons dans un article consacré à l'abbaye de Daoulas que "de la fin du XIV e siècle au milieu du XV e , sous les abbés Jean Guerault, Etienne Petit et Guy Manfuric de Lézuzan, eut lieu, en plusieurs campagnes, la substitution d'un choeur gothique à chevet plat [...]" au choeur r o m a n ^ ^ . Ces travaux furent probablement motivés par les destructions occasionnées au cours de la guerre de cent ans. "Les ennemis du roi de France", ainsi sont-ils nommés dans un acte daté de 1393, n'épargnèrent pas, en ces temps de troubles que détermine la guerre de cent ans, l'abbaye de Daoulas : l'église fut en grande partie détruite par des troupes armées et redoutables qui, très tôt, s'étaient constituées en c o m p a g n i e s ^ \ "Universis Christifidelibus... Licet is, etc. Cum itaque sicut accepimus ecclesia monasterii Beate Marie de Doulas, ord. S. Augustini, Corisopiten. dioc. per gentes armigeras regni Francie inimicas sit in majori sui parte destructa, et magnis reparacionibus indigeat... [De indulgentus] Datum Avinione IIIJ idus Decembris anno sexto decimo'^K (44) Nous comprenons ici les documents de type plans, croquis, etc... Le plus vieux plan retrouvé est un plan de M. Besnard, daté de 1771. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 4J2043 (Voir en annexe 4). (45) Y.-M. K., "Dans le passé de Daoulas", dans C.I., 1952, p.83. Jean Guerault (1352-1398), Louis de La Palue (1399-1409), Etienne Petit (1410-1440), Guy Manfuric (1441-1458). (46) DENIFLE (H.), La désolation ans, des églises, monastères et hôpitaux en France pendant la guerre de cent Paris, t.II, p.747. (47) Reg. Vat. Clement VII, n°307, fol. 472 b , ad. an.1393, Decemb.10. PEYRON (P.), "Actes concernant les évêchés de Quimper et de Léon", dans B.D.H.A., 1914, p.316, n°905. du Saint Siège Quant au sort réservé aux bâtimemts conventuels, un silence dédaigneux recouvre l'enceinte abbatiale de son masque d'indifférence. Malgré tout, si des abbayes voisines eurent tant à souffrir des méfaits de la guerre, il est à penser que celle de Daoulas fut tout autant le théâtre d'événements similaires : en 1383 l'abbaye de Landévennec était "brisée par les malheurs", en 1376 celle du Relec était en "partie détruite" ( 4 8 ) . C'est effectivement ce qui en ressort de deux fragments archivistiques, extraits des documents nécrologiques de l'abbaye de D a o u l a s ^ \ faisant mention d'un certain nombre de restaurations entreprises par l'abbé Jean Guerault ( 5 0 ) en 1398. "Le jour des calendes d'octobre (1 e r octobre) le même jour est mort Dom Jean Guerrault, abbé de Daoulas qui a gouverné avec éloge ce monastère pendant 48 ans, il a fait l'acquisition de Keranguinezec Coëteronen et d'une partie importante de Forquily, de plus il nous a acquis beaucoup d'autres biens, a fait faire le bâton pastoral, la fenêtre du chapitre, bati la chapelle St. Gilles, y a renouvelé le plomb et restauré la chapelle Marie Magdeleine, le choeur, le cloitre, le refectoire, le dortoir, en un mot il a refondu presque tout le monastère, l'an du S. 1398" (51) . Témoins de ces restaurations, nous pouvons aussi signaler les deux colonnes de fortes proportions situées au bas de la nef, lesquelles seraient des "reprises ou reconstructions du 52 XIV e s-( >. Chapelle du Faou Le chanoine Pinson avance que le nom de chapelle du Faou est "de toute ancienneté", qu'elle serait en outre le premier édifice de la première fondation et qu'elle tiendrait son nom de ses "principaux bienfaiteurs" les seigneurs vicomtes du Faou^"^. Nous remarquons d'abord, et contredisant les dires du chanoine, que les principaux fondateurs de l'abbaye furent d'une part les vicomtes de Léon, d'autre part les évêques de Cornouaille^^. Cette chapelle est en fait également connue sous le nom de chapelle Saint Gilles dont il est fait mention plus haut. Cette confusion vient-elle du fait que le principal autel ait été dédié à Saint Gilles^*^, où la chapelle portait-elle primitivement ce nom? - Cet acte est, en effet, le plus ancien que nous ayons trouvé mentionnant l'existence de cette chapelle, ce qui apparaît de toute logique si l'on s'accorde à porter crédit à son (48) DENIFLE La (H.), Landévennec). Reg. Vat. désolation..., Gregor. XI, op. cit., p.747-748. Gall. christ., XIV, p.895 (Abbaye de n°288, fol. 65, ad an. 1376, April. 22 (Abbaye du Relec). (49) Bibl. nat., Ms.fr.22 329. Bibliothèque abbatiale de Landévennec, Ms.non côté, Nécrologe de Daoulas. Edités par B.S.A.F., DEUFFIC (J.-L.), "Les documents nécrologiques de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas", dans 1978, p.83-102, 1979, p.103-147 (50) Jean Guerault aurait gouverné de 1352 à 1398 d'après PEYRON (P.), "L'abbaye...", op. cit., p.121. Il fut en fait pourvu de l'abbaye en 1350 : "3 novembre 1350, Alain Soissons de Forquilly ayant résigné son abbaye est remplacé par Jean Gueyraud, prieur de Plebe Dei (Ploudiry) au diocèse de Léon" (Vat., cot. ancien, Clément VI, t.lvi, n°39), cité par DEUFFIC (J.-L.), "Les cit., documents nécrologiques...", op. p. 132, n.206. (51) DEUFFIC (J.-L.), "Les documents nécrologiques... ", op. cit., 1979, p. 132. Manuscrit de la bibliothèque abbatiale de Landévennec portant le titre de "Nécrologe. Notes historiques extraites d'un vieux martyrologe imprimé en caractères gothiques, l'an de grâce du Seigneur 1490 pour l'usage de la très célèbre abbaye de Daoulas".. (52) LA M0NNERAY (C.), "Essai des Xf et XIIe S.", sur dans B.A.A.B., (53) PEYRON (P.), "L'abbaye l'histoire de 1 'architecture religieuse 1849, p.63. de Daoulas...", op. cit., p.399. (54) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°178r° à 180v° (Annexes 1 et 2). (55) PEYRON (P.), "L'abbaye de Daoulas...", op. cit., p.331. en Bretagne pendant la durée contenu : ayant été fondée aux alentours de l'année 1398 elle ne pouvait être mentionnée précédemment. - Or, elle porte à cette date, ou tout au moins vers 1490, date de rédaction de l ' a c t e ^ \ le nom de chapelle Saint Gilles. Encore en est-il fait mention en 1429 dans un "contract de fondation faicte par Even Buzic, sieur de Roserf, de deux messes aux mortz, en (57) ladicte eglize de Nostre-Dame de Daoullas, par chacun mois, sur l'autel Sainct Gilles"v . En 1528, l'abbé Charles Jégou donnait droit à Guyomarch Tréanna, sieur de Kervern de mettre une tombe en "la chapelle Saint Gilles"^^. Entre temps nous ne trouvons à aucun moment le nom de chapelle du Faou, lequel nous semblerait donc être plus tardif. A la première chapelle, seraient venues s'ajouter progressivement d'autres chapelles (Saint Goulvin, Memor), et pour définir cet espace ainsi délimité au nord du choeur on aurait adjoint le nom de chapelle du Faou. Le document nécrologique relatif à l'abbé Jean Guérault ne nous renseigne malheuresement pas davantage sur l'emplacement exact de cette chapelle Saint Gilles. Il aurait été intéressant de consulter, à ce propos, un document antérieur aux écrits du chanoine Pinson, et consistant en une description des tombes situées dans l'église : procès verbal réalisé en 1645 par des notaires. Cet acte existait toujours en 1850, date à laquelle le conservateur des Archives Départementales du Finistère, Le Goyat, réalisa un inventaire des titres de l'abbaye. La cote de classement de ce document, bien que ne correspondant plus aux cotations actuelles, y était mentionnée. Nous avions pu faire la corrélation entre les deux systèmes de classement et retrouver la liasse correspondante. Elle renfermait toujours la "chemise" où était classé le document en question. Malheureusement il ne s'y trouvait plus. Les recherches effectuées alors, en rayon, grâce à l'intervention précieuse du conservateur actuel des Archives Départementales du Finistère, monsieur Daniel Collet, n'a pas donné de résultats plus probants, ce que nous regrettons vivement. Dans ce cas, la description, que fit le chanoine Pinson à la fin du XVII e siècle, de l'église permettrait-elle d'apporter quelques éclaircissements? "Entre la chapelle Saint Gilles et celle de Saint Goulvin il y a une tombe sous une arcade où sont pour armes en pierre et sous un casque ancien, et aux 4 coins de la tombe élevée d'un pied et demi de terre, d'or à 3 treffles de gueule qui est de le Hec [...] Cet enfeu daté du XV e s i è c l e ^ ^ existe encore, aux côtés de deux autres, et est situé le long du mur nord de l'actuelle sacristie. En outre, le lieu de sépulture accordé aux sieurs de Kervern en 1528 dans la chapelle Saint Gilles (voir plus haut) permettrait d'affirmer que, à cette date, la chapelle en question occupait une place délimitée par ce mur nord. En outre, une indication supplémentaire, ayant trait à une étude architecturale permet d'affiner l'analyse : les arcades et colonnettes des trois enfeus situés le long du mur nord de (56) Le texte est copié d'un martyrologe de 1490. Voir supra, note 51. (57) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°5r° et v°. (58) Ibid., F°58r°. (59) PEYRON (P.), "L'abbaye de Daoulas...", (60) DEUFFIC (J.-L),"Monuments et 1983-84)", dans B.S.A.F., objets 1984, p. 322. op. cit., p.331. d'art du Finistère, Etudes, découvertes et restaurations (année l'actuelle sacristie seraient du XIV e siècle ( 6 1 ) . Ce mur serait donc le "seul vestige du choeur gothique"^ 2 ) dont Jean Guerault aurait entamé la construction. La maison abbatiale Enfin, si l'on en croit le chanoine Pinson, historien de l'abbaye, lequel rédigea vers 1696 (selon les versions) l'histoire de l'abbaye^*^ "fidèlement recherchée sur les anciens Jean Guerault se serait, en outre, doté mémoires et contrats de la maison de Rohan de deux constructions nouvelles : les écuries et la maison abbatiale. Nous n'avons trouvé nulle autre indication archivistique au sujet de cette maison à la fin du XIV e siècle. Le vide documentaire des trois premiers quarts du XV e Les abbatiats de Louis de La Palue (1399-1409) et de Etienne Petit (1410-1440) demeurent, du point de vue documentaire, des plus mystérieux. Ils ne sont pas mentionnés dans les documents nécrologiques de l'abbaye de D a o u l a s ^ ^ , le manuscrit du chanoine Pinson ne donne que la mort du p r e m i e r ^ ^ et quelques indications au sujet du second, tel que l'emplacement de son tombeau, au milieu de la chapelle du Faou^ 7 ^. L'abbatiat suivant, celui de Guy Manfuric (1441-1468), est quant à lui marqué par la construction de la tour du clocher. " Undecimo Kalendas junii anno 1468 obiit Guido Maufurie in iure canonico licentiatus abbas istius monasterii, qui rexit istam domum per 27 annos, qui primus impetravit quod abbas istius domus possideret mittram, qui fecit turrim chorP'^K 2° Les nouveaux aménagements "XVfi" (fin XV^-fin XVfi) Ce long XVI e siècle semble se définir, du point de vue architectural (et toujours au regard des sources), par deux périodes disctinctes. Une première, allant du début de l'abbatiat de Guillaume Le Lay jusqu'à la fin de celui de Charles Jégou, allie travaux d'agrandissements et enrichissement certain de l'abbaye. A partir de ce moment un certain fléchissement semble se faire sentir malgré une tendance à la reprise sous les abbatiats de Jean de Kerguizieau et René Du Louet. Guillaume Le Lay (1468-1502) D'après M. Deuffic, l'abbatiat de Guillaume Le Lay marquerait "le départ d'un nouvel agrandissement de l'église de Daoulas, notamment la construction d'un bas-côté important"^^. Si nous reprenons les sources, nous retrouvons, relatives à son abbatiat, les (61) Dictionnaire des églises de France, t.IVA, Article Daoulas. (62) COUFFON (R.), LE BARS (A.), Nouveau Léon, répertoire des églises et chapelles : diocèse de Quimper et p.80. (63) Bibliothèque abbatiale de Landévennec. (64) PEYRON (P.), "L'abbaye...", (65) DEUFFIC (J.-L), "Les (66) PEYRON (P.), "L'abbaye (67) Ibid., cit., p.49. nécrologiques...", de Daoulas...", op. cit., op. cit. p.125. p.332. (68) DEUFFIC (J.-L.), "Les (69) DEUFFIC op. documents (J.-L), ANDREWJESKY, p.131. documents "L'abbaye de nécrologiques...", Daoulas", dans op. Les cit., abbayes p.107. bretonnes, publié sous la dir. de indications suivantes : "[...] il a encore fait rebâtir une maison dans ce monastère, rétabli les autres édifices et quelques parties de ce couvent. Il a fait transporter dans le cimetière de ce monastère et rebâtir en entier une chapelle dédiée à la Sainte Trinité Ses armes présentes à la deuxième vitre de la chapelle du R o s a i r e ^ ^ pourraient effectivement confirmer l'agrandissement de ce bas-côté en son temps (les armes des abbés précédents ne s'y trouvent pas). Quant au fait de localiser cette maison qu'il fit construire, les documents ne le permettent tout simplement pas. Tout au plus peut-on tenter de l'identifier, avec toute la mesure qu'il se doit, avec une maison mentionnée dans des documents de la fin du XVIII e g(72)_ ç e t t e m a i s o n détruite par les pères Jésuites au début du XVIII e siècle, était selon eux "totalement separée du monastere par deux jardins, au bout desquels elle estoit bâtie avec sa principalle porte sur la place du cimetiere"^^. Elle aurait en outre servi de lieu de repos aux abbés lorsqu'ils se promenaient dans les j a r d i n s ^ 4 \ Quoi qu'il en soit, l'abbatiat de Guillaume Le Lay correspond sans conteste possible à une période faste pour l'abbaye. Outre les actes conservés au registre de l'inventaire des biens de l'abbaye^"^, le chanoine Pinson souligne qu'il "a beaucoup acquis et fait de bien" ( 7 6 ) . Son épitaphe en témoignait encore de la manière qui suit : "Hic jacet frater Guillelmus Le Lay, abbas hujus monasterii de Daoulas, qui rexit illud annis 35 et restauravit ac acquisivit ei plura bona"^77\ Nous avons enfin trouvé un acte, non daté, mais se rapportant semble-t-il à cet abbé, lequel témoigne de par l'importance de la mission à lui confiée, la place qu'occupait l'abbaye de Daoulas au sein de la Bretagne monastique : "Trois pieces en conséquence des breffz de Sa Saincteté a Guillaume, abbé de Daoullas, pour entendre les plainctes des abbéz, abbesses et autres personnes de l'ordre des Citeaux dans le duché de Bretaigne et leur faire droict"v . Jean Du Largez (1502-1520) Avec cet abbé, nous trouvons pour la première fois mention d'une porte communiquant avec le cloître. Ses armes étaient, d'après le chanoine Pinson, à la porte qui (79) conduit de la cour au cloîtrev . Cette porte existait-elle antérieurement? Rien ne permet en fait, ni de le confirmer, ni de l'infirmer, si ce n'est le fait que les armes des abbés étaient généralement signalées aux lieux qu'ils aménagèrent où firent construire. En outre, si l'on se réfère aux dires de ce même chanoine nous pouvons avancer le fait suivant : au moment où écrit le chanoine, soit fin XVII e , la sacristie ne se trouvait plus au même emplacement '. Nous ne pouvons cependant pas déterminer, d'après cette source, à quel endroit elle se situait alors, ni antérieurement. (70) DEUFFIC (J.-L.), "Les documents (71) PEYRON (P.), "L'abbaye nécrologiques...", de Daoulas...", p.122. p.143. (72) Arch. dép. Finistère, 1H70. (73) Ibid. (74) Ibid. (75) Arch. dép. Finistère, 1H25. Actes d'acquisitions de féages... (76) PEYRON (P.), "L'abbaye (77) Ibid., de Daoulas...", op. cit., p.143. op. cit., p.150. p. 150. (78) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°26r°. (79) PEYRON (P.), "L'abbaye (80) Ibid. de Daoulas...", terres, contrats d'échange, contrats de Nous rencontrons pour la deuxième fois, en cet abbé, et d'après les sources, un personnage voué aux plus hautes fonctions, lesquelles laissent présager, à n'en pas douter, de la notoriété acquise par l'abbaye de Daoulas. Jean Du Largez aurait, en effet, été sacré, non seulement évêque de Vannes ( 1 5 0 5 ) ^ ^ , mais encore suffragant de l'évêque de Quimper, lors Claude de Rohan (1505) ( 8 2 ) . Charles Jégou (1519-1535) HIC : JACET : FRATER : CHAROLVS : JEGOV : ABBAS : HVIVS : MONASTERII : DE DAVLAS : ET ACQVISIVIT : PLVRA : BONA : ET FECIT : CA P XV ANOS : OBIIT DIE DECIA MEN JANVARII : A : D : MVeXXXV : A n'en pas douter l'épitaphe consacré à l'abbé Charles Jégou atteste des nombreux travaux qu'il fit entreprendre, à commencer par "le choeur et le transept, entièrement (83) reconstruits'"1 '. Une inscription portée sur la sablière du mur nord de la nef atteste en effet des travaux opérés sur la charpente du temps de l'abbé Jégou^ 84 ^. C'est également cet abbé (85) qui fit construire, vers 1530, la vitre qui ornait le grand autel abbatial* . Nous ne trouvons pas d'indications spécifiques au sujet d'aménagements au cours des abbatiats des deux abbés suivants, Olivier Du Chastle (1536-1550) et Jean Prédour (15501573). Quelque temps plus tard, la chapelle où aile du Rosaire devait être agrandie par les bons soins de l'abbé Jean de Kerguiziau^ 8 ^. Quant à l'abbé suivant, René Du Louet, dernier abbé régulier, il aurait restauré la partie de la maison qui est vers la pompe et aurait fait construire l'ossuaire qui se trouvait dans un angle du cimetière (1589), ce même bâtiment dont M. Bigot se servit en 1876, lors des travaux de restauration, pour bâtir la sacristie actuelle. D'après M. Deuffic, cet ossuaire n'aurait pas été construit par René Du Louet, mais simplement restauré "sur la base d'un édifice plus ancien bâti par Guillaume Le Lay dans la seconde moitié du XV e et étant une chapelle dédiée à la Sainte-Trinité"^ 88 ^. 3° L' instauration de la commende et les "nouvelles priorités" (XVI^) Trois abbés, pourvus en commende, se succédèrent à la tête de l'abbaye de Daoulas jusque 1692, date à laquelle elle fut réunie au séminaire royal de la marine de Brest. [René de Rieux 1600-1651, Charles Maurice Le Tellier 1651-1666, Louis de La Mothe Villebret d'Apremont 1667-1692], La commende consistait en la collation d'un bénéfice régulier à un séculier, avec dispense de régularité. Le commendataire percevait tous les revenus du (81) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°8r° : "Deux bulles de l'evesché d'Avennes pour Jean Du Largez, abbé de Daoullas, du 30™® juillet 1505", "Acte par lequel le Seigneur Evesque de Nantes atteste avoir sacré ledit Du Largez evesque, en la mesme année". (82) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°57r° : "Procuration de Claude de Rohan, nommé a l'evesché de Cornouaille, pour eslire Jean, abbé de Daoullas, pour suffragant, du 8 e juin 1505." (83) LECUREUX (L.), Congrès archéologique (84) CASTEL (Y.-P.), "Le patrimoine (85) PEYRON (P.), "L'abbaye (85) Ibid., de France, artistique", de Daoulas...", p. 19. dans B.S.A.F., op. cit., 1977, p.154-155. p.319. p.215 : ses armes se trouvaient notamment d'après le chanoine Pinson "au dehors du pignon de la chapelle ou de l'aile du Rosaire, qu'il a fait continuer". (87) DEUFFIC (J.-L), "Les documents (88) DEUFFIC (J.-L.), "Monuments nécrologiques...", et objets d'art...", op. cit., op. cit., p.126. p.322. bénéfice, bien qu'il ne logea pas régulièrement en l'abbaye, et seule la discipline intérieure lui é c h a p p a i t ^ ' . Ces abbés, issus de haut lignage, participèrent bien plus à la vie politique de la France qu'ils ne gérèrent directement les biens de l'abbaye. René de Rieux, pourvu en commende, à l'âge de 12 ans, de l'abbaye de Daoulas et de celle du Relecq (vers 1600), ne rentra effectivement en possession de celle de Daoulas qu'en 1603. Entre temps, l'abbaye fut administrée par son père, sieur de Sourdéac, chevalier des Ordres du Roi, lieutenant général du Roi au gouvernement de Bretagne, gouverneur des ville et chateau de Brest, maréchal des camps et armées de Sa Majesté. Cet abbé fut, en outre élu évêque de Léon en 1619. Tombé en disgrâce et contraint à l'exil, pour avoir soutenu le parti de la Reine Mère (il était premier aumônier de Marie de Médicis, mère de Louis XIII), il fut déposé de son évêché en 1635, lequel ne lui fut rendu que dix ans plus tard. Entre temps, il est possible que l'abbaye fût administrée par le cardinal de M a z a r i n ^ ^ . Charles Maurice Le Tellier, était aussi Archevêque de Reims d'après le chanoine P i n s o n ^ a r c h e v ê q u e de Rouen aux dires de M. Levot^ 2 ^. Frère cadet de Louvois, il fut pourvu de l'abbaye à l'âge de neuf ans. Louis de La Mothe Villebret d'Apremont enfin, était clerc de la chapelle de la duchesse d'Orléans. Outre leur participation à la vie politique, ces abbés contribuèrent-ils à l'entretien et à l'aménagement de l'abbaye? Nous ne trouvons que peu d'éclaircissements à ce sujet. Ainsi peut-on supposer tout au plus que, lors de la prise de possession par René de Rieux, l'abbaye avait subi quelques dommages, néanmoins bien plus conséquents au regard des possessions que des bâtiments de l'abbaye elle-même. Voici, en effet, comment s'exprime cet abbé, dans une requête civile présentée au roi vers 1645, dans le préambule de laquelle il commence par un exposé succint de l'état de l'abbaye au moment où il en fut pourvu. "[...] ladicte abbaye de Daoullaz a esté cy-devant possédée, reggie et gouvernée par quelques titulaires des tenanciers quy ont fort mal administré le temporel, alliené et dissippé une bonnes partye d'iceluy, dissimullé et souffert de divertissement, pillage et emport des meilleurs tiltres et enseignements de ladicte abbaye, tant pendant l'orage des guerres civiles quy ont afligé cette province, que depuis On comprend, dès lors, d'autant mieux, la résolution que prit son successeur, Charles Maurice Le Tellier, de faire dresser un inventaire des titres et biens de l'abbaye, lequel devait lui permettre de faire valoir les droits de l'abbaye. Ainsi put-il "obtenir, contre les héritiers de son prédécesseur leur condamnation à une somme considérable pour des réparations qui ne furent exécutées qu'en partie"^^'. En quelle année avaient été entreprises ces réparations? Nous ne pouvons l'assurer avec certitude. Il paraît néanmoins certain que en 1603, certains travaux furent réalisés comme en témoigne l'acte suivant : "Mainlevée de la saisie sur le revenu de ladicte abbaye, et la prise de possession en icelle, du 3 m e juin 1603, avec le rapport des ouvriers pour les réparations"^*^. (89) POCQUET DU HAUT-JUSSE (P.), "Les en Bretagne", dans B.P.H., (90) PEYRON (P.), "L'abbaye (91) Ibid., abbés commendataires 1966, p.721-759. de Daoulas...", op. cit., p.223. p.247. (92) LEVOT (P.), "Daoulas et son abbaye", op. cit., p. 175. op. cit., p.176. (93) Arch. dép. Finistère, 1H63. (94) LEVOT (P.), "Daoulas et son abbaye", (95) Arch. dép. Finistère, 1H25, F°9r°. en face de la réforme catholique au XVIf S. Il est, en outre, raisonnable de penser que la diminution du nombre de chanoines à vivre dans les locaux de l'abbaye, les amenèrent à réduire de même l'utilisation des lieux. S'ils sont en effet au nombre de huit en 1 5 3 4 ^ ^ (y compris l'abbé), en 1665 ils ne sont plus que q u a t r e ^ 7 \ Nous trouvons enfin mention faite, en 1640, d'une "chambre" située au bout de l'église, laquelle servait à loger les p a u v r e s ' ^ . 4° Le visage de l'abbave de la fin XVlfi à la fin XVIlf Le 5 avril 1692, par un brevet du roi Louis XIV, l'abbaye de Daoulas fut unie au séminaire royal des aumôniers de la marine de Brest, dirigé par les Jésuites, et ce pour subvenir aux besoins des aumôniers qui étaient "employés sur les vaisseaux, flottes et escadres, lorsque S.M. fait des a r m e m e n t s " ^ \ Dès lors, l'histoire de l'abbaye de Daoulas jusque 1762, date de suppression de l'ordre des Jésuites en France, fut animée par d'interminables procès que chanoines de Daoulas d'une part, Jésuites de Brest d'autre part s'intentèrent mutuellement. La cause en était invariablement la même, sous quelque couvert que ce soit, la responsabilité financière des dépenses inhérentes au fonctionnement de l'abbaye et bien plus fréquemment aux réparations. Ce par quoi, on constate que les uns et les autres laissèrent les bâtiments se dégrader : l'abbaye ne subit donc pas de nouveaux aménagements majeurs au cours du XVIII e siècle. La maison abbatialle (Corps de logis numéroté EFIK sur le plan de 1771)^ 100) Les documents consultés jusqu'à présent, et quelles que soient leur provenance, leur nature ou leur qualité, ne s'épanchent pas, loin s'en faut, en détails superflus pouvant tenir d'enseignements relatifs à l'existence et au devenir de ce bâtiment. Malgré tout, et à la lueur d'indices récoltés au fil des documents archivistiques, quelques faits des plus significatifs, si l'on s'accorde un tant soit peu à les insérer au cadre et aux temps qui leur sont propres, s'imposent. En premier lieu, il est à noter que en 1662, date de rédaction par Jean Pinvidic, prêtre recteur de Lanhouarneau, de l'inventaire des titres de l'abbaye de Daoulas^1 cette maison demeurait non seulement habitable mais encore réservée à l'usage de l ' a b b é ^ e t ce malgré le fait que les abbés de Daoulas n'y résidèrent plus de manière régulière depuis 1600, date à partir de laquelle ils furent en effet désormais pourvus en commende. Le principe de la commende, s'il ne justifiait pas en lui-même la non résidence de l'abbé en son abbaye, du moins en exprimait-il toute l'inadéquation, de par les abus qu'il suscita. Le cumul des bénéfices était en effet à tel point chose courante (mais encore admise et prônée) que les titulaires se trouvaient fréquemment à la tête de plusieurs établissements à la fois, tel (96) Arch. dép. Finistère, 1H43. (97) KERHERVE (J.), ROUDAUT (F.), TANGUY (J.), La Bretagne Croissy, en 1665 d'après (98) Arch. Nat., S4841\8 bis. Source citée par CROIX (A.), La Bretagne la mort, le rapport de Colbert De p. 198. la foi, et XVIIe siècles, la vie, p.574, n.7. (99) PEYRON (P.), " L'abbaye (100) Arch. dép. au XVIe de Daoulas..."., 111e-et-Vilaine, 4J2043, p.425. plan du sieur Besnard, ingénieur des Ponts et Chaussées. (Annexe 4). (101) Arch. dép. Finistère, 1H25. (102) Ibid., F°1r°. C'est du moins ce qui ressort de 1'interprétation que nous donnons de la formulation suivante "département du seigneur abbé" qui selon nous désignerait la maison de l'abbé. Charles-Maurice Le Tellier, abbé de Daoulas (1651-1666), et en sus des "abbayes de NotreDame de Bertheuil et Sainct-Benigne de D i j o n " ^ ^ ) . Dans ce cas, force était de devoir choisir un lieu de résidence plutôt qu'un autre. En 1773, soit près d'un siècle plus tard, la pérénnité du bâtiment se serait singulièrement imposée en un tableau immuable si les cartes de l'Histoire n'étaient venues boulverser l'ordre établi. Ainsi est-il toujours question de cette maison, tenant lieu comme par le passé de résidence. Pourtant, si la maison abbatiale demeurait résidence, elle ne serait désormais plus celle de l ' a b b é ^ ^ , comme en témoigne l'extrait d'acte suivant : "Le requérant Ecuyer Estienne Bolle, ancien commissaire de la Marine, demeurant ordinairement en la ville de Brest, paroisse de Saint Louis, et de present en la maison abbatiale de lad(ite) abbaye de Daoulas [,..]" ( 1 0 5 ) . Encore que le dit bâtiment ne fut alors habitable que parce qu'il eut à subir quelques réparations. Un document daté de la fin de l'année 1771 relate en effet les réparations qu'il fut nécessaire d'y entreprendre, et plus précisemment au niveau de sa couverture^ ® . Le sieur Besnard, ingénieur des Ponts et Chaussées^ ^ estima alors à 30 toises de pierres ardoisières la quantité de matériaux nécessaire aux réparations de la toiture^ La maison des religieux (Les deux corps de logis numérotés ABCD sur le plan de 1 7 7 1 ) ^ ^ . Cette partie de l'abbaye était, en même temps que l'église, dans un tel état de délabrement en 1765, que le devis réalisé à cette date retrace la situation de la manière suivante : "Depuis bien des annees il paroit qu'il n'a été fait aucune réparation à l'Eglise de Daoulas et a la maison des Religieux. La situation de ces deux objets le prouve par leur mauvais état, et on ne craint point d'avancer que leur ruine totale est proche •. Ce devis fait mention d'un "premier pallier", d'un "rez de chaussée" et d'un "deuxième étage", ce à quoi nous avions préalablement conclu que la maison des religieux disposait de deux étages. Or, suivant la description des lieux, nous sommes rapidement parvenu à des illogismes, nous faisant douter de l'existence de ces deux étages. Dans le même temps, un deuxième devis, daté de 1 7 7 1 ^ ^ , ne faisait mention que de l'existence d'un seul étage. Le (103) Ibid. (104) Après la mort du dernier abbé, Louis de La Mothe Villebret d'Apremont, il avait en effet été décidé que le titre d'abbé serait supprimé. Arch. dép. Finistère, 1H80. (105) Arch. dép. Finistère, 1H69. "Assignation donnée au s(ieu)r Bertrand de Belair, fermier général du temporel de l'abbaye de Daoulas et de la collégiale du Folgoët pour assistance aux opérations relatives à la réunion proposée et à la démolition de certains bâtiments dépendants de ces bénéfices" 21 juillet 1773. (106) Ibid., 1H69. "Détail estimatif des réparations à faire à l'abbaye et métairies dépendantes de Daoulas et de la collégiale du Folgoët suivant notre devis du 24 octobre 1771". (107) Ibid., "Dégradations causées aux bâtiments et aux terres dépendantes de plusieurs métairies" 24 mai 1776. (108) Ibid., "Détail estimatif...", op. cit., montant estimé à 276 livres. 30 toises = 58,47 m (mesure linéaire). (109) Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 4J2043, op. (110) Arch. dép. Ille-et-Vilaine, Cl253. cit. "Devis général des réparations urgentes a faire à l'Eglise abbatiale de Daoulas, à la maison des religieux, et aux maisons, craiches, granches, ecuries, moulins, fermes et generalement sur tous les bâtiments qui dépendent de la dite abbaye", 1765. (111) Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C1254. "Devis des réparations a faire à l'abbaye de Daoulas, collégiale du Folgoët avec celles des métairies en dépendantes, fait en 8 b r e 1771" ( 8 b r e = octobre). et temps écoulé entre les deux devis était trop court pour que un étage ait subitement disparu, d'autant qu'il n'en est pas fait mention dans ce deuxième document. Nous nous trouvons en fait ici confronté à un problème de terminologie : un même vocabulaire ne désignant pas à deux périodes différentes le même état de choses. Les termes "deuxième étage" désigneraient en fait un deuxième niveau par rapport au premier qui se trouve être le rez-de-chaussée. Ce problème résolu, nous pouvons faire, de cette maison, la description qui suit : Le corps de logis orienté nord-sud disposait au rez-de-chaussée d'une petite chambre, faisant office, semble-t-il de sacristie, et perçée d'une fenêtre^ d'un cellier et d'une cuisine dont nous ignorons si elle se trouvait dans ce corps ou dans l'autre accolé. Au premier étage, de chaque côté d'un corridor s'organisaient les chambres des religieux. Les quelques mesures données dans le premier devis, si elles permettent de mieux comprendre l'organisation des lieux, posent néanmoins un problème quant au mode d'accès à la portion du logis que nous avons quadrillé. - Les chambres étaient de longueur variable (elles ne sont d'ailleurs pas toutes mentionnées), et mesuraient 9 pieds de large (à peu près 3m). - Le corridor venait buter sur la façade nord où s'ouvrait une fenêtre. - Si on se reporte au plan de 1771 et si on tient compte de l'épaisseur des murs et de la largeur des chambres, on conviendra que le corridor ne pouvait desservir l'espace considéré, d'autant qu'il est dit que le corridor faisait 10 toises de long (19,50 m). Cette mesure semble d'ailleurs en accord avec le plan qui indique une longueur de près de 12 toises : reste donc un peu plus d'une toise et demie non utilisée (à peu près 3,40m) pouvant correspondre à l'espace "mangé" par les murs et la cage d'escalier (?). - Il faudrait donc admettre qu'une porte, en bout de corridor, donnait accès à cet espace. La chambre ainsi délimitée aurait eu une longueur minimum avoisinant les 8 m. Cette taille pour une "cellule" de religieux semble relativement imposante : une des chambres nommée "la chambre de monsieur Auffret" mesurait 4 toises (7, 90 m). Quant au corps de logis orienté est-ouest, il était occupé au rez-de-chaussée par le réfectoire, au premier étage par une salle faisant office d'infirmerie et une autre de chapitre, auxquelles il faut rajouter quelques cabinets, répartis sans autres précisions entre les deux corps de logis. L'une de ces chambres (ou cabinets) était nommée en 1731 "Le Trésor"^ et pour cause, elle renfermait un certain nombre de pièces de valeur dans "un coffre fermant a 3 clefs" ( 1 1 4 ) : "2 grands calices avec leurs patenes argent doré, 1 porte Sacre aussi argent doré, 1 coffre fait en chapelle contenant des reliques (le coffre argent), 1 image de la vierge argent doré d'environ 2 marcs, 1 croix et un christ aussi argent doré et 2 bagues argent, 2 mitres à abbé couvertes de petites semences de perles dont l'une brodée d'argent, 2 paires de gants de satin" ( 1 1 5 ) . (112) Arch. dép. Finistère, 18L100. "Etat des dégâts faits par le tonnere a l'église paroissiale de la ville de Daoulas le dimanche au soir 21 9 b r e 1790" ( 9 b r e = novembre), 10 février 1791. (113) Bibliothèque de la Marine de Brest, Ms. 165. (114) Ibid. (115) Ibid., Dans la sacristie, dont le lieu n'est pas précisé, étaient aussi deux calices argent doré. Au pignon sud du premier corps de logis était un escalier "servant de communication au corridor et pour monter au clocher"^ Ailleurs, il est décrit comme étant "l'escalier qui monte du premier etage au second"^ ^ (entendons du rez-de-chaussée au premier étage). Cet escalier donnait accès à la fois à l'étage de la maison des religieux et à une chambre située au-dessus de la chapelle du Faou(?), laquelle disposait d'une fenêtre (à l'ouest?) et menait à la chambre du clocher^ Au rez-de-chaussée, dans le prolongement de l'escalier devait se trouver une porte, laquelle est dite "ouvrant sur le cloître et menant aux dortoirs" ( 1 1 9 ) . L'église Outre les travaux importants de charpente et couverture qu'il fut urgent d'y entreprende, l'église est décrite comme ayant plusieurs nefs dont "les deux grandes nefs": entendons la nef principale et ses deux bas-côtés, dont celui du sud plus proéminant était aussi nommé "la nef de la chapelle du R o s a i r e " ^ C e s trois nefs aboutissaient donc à trois choeurs, celui du grand autel, celui de la chapelle du Faou et celui de la chapelle du Rosaire, pour lesquelles le document ne s'étend pas davantage. Dans les nefs étaient plusieurs petits autels "abandonnés et interdits depuis plusieurs années" : le devis prévoit de les supprimer. Il est en outre fait mention d'un "canal en pierre de séparation entre les deux grandes nefs". (116) Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C1253. "Devis général des réparations urgentes...",op. cit., (117) Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C1253. "Procez verbal pour la 1 e r e reception 1765. des réparations des bâtiments de l'abbaye de Daoulas et la collégiale du Folgoet" 3 mars 1769. (118) Arch. dép. Finistère, 18L100, op. (119) cit. Ibid. (120) Arch. dép. Ille-et-Vi11 ai ne, Cl 253. "Devis général des réparations urgentes...", op. cit., 1765. CONCLUSION Il suffit de remonter les marches de ce XVIII e pour renouer la trame de ces fissures qui, insidieusement, d'ignorances en palliatifs, menèrent finalement à la ruine, non seulement de cette maison mais plus généralement de l'ensemble des bâtiments de l'abbaye. L'épisode révolutionnaire n'aura été que l'ultime étape d'un processus déjà amorcé, clairement annoncé, finalement consommé en ce siècle qui accueillit si bien grandeur et faste dans l'âpreté au g a i n ^ 2 ^ . L'âme n'était plus à la pureté et la pureté aux lignes architecturales, à réjouir l'oeil du bienheureux, à sourire aux arcades...ainsi tombèrent les pierres. Au cours du XIX e , l'abbaye devait subir de nouveaux "aménagements". Nous retraçons ici la description qu'en fit l'architecte Bigot avant d'entreprendre les travaux de restauration : "En 1793, lorsque les bâtiments de cette ancienne abbaye furent vendus aux enchères publiques, les deux ailes sud et nord furent presque aussitôt après démolies, ainsi que la charpente et couverture du cloître. Plus tard, les restes de ces locaux devinrent la propriété du général Barbé qui eut le bon esprit de les respecter ; mais lorsqu'il revendit celle-ci à Mlle de B , on se mit bientôt après à renverser deux côtés et demi du cloître (122) pour en vendre les matériaux"* (A suivre une vue du cloître en 1867, avant le 2 vandalisme signalé par Bigot)^ "^. Ainsi donc, le choeur actuel n'est-il qu'une restitution accomplie en 1876 par B i g o t ^ 2 ^ qui y ajouta une abside et deux absidioles. L'ancien choeur gothique et le transept avaient en fait été complètement démolis vers 1830, date à laquelle on avait alors fermé le vaisseau par un mur de fond. L'ancien porche sud du XVI e fut reconstruit et déplacé à l'entrée du cimetière (1876), et on adossa au mur nord de l'église une sacristie dont la façade est constituée d'un morceau de l'ancien ossuaire, daté de 1589 et dû à l'abbé René du Louet (1581 -1598) ( 1 2 5 ) . (121) Arch. dép. Finistère, 1H70. Extrait des griefs adressés par le sieur Mènes, prêtre chanoine de l'abbaye de Daoulas, à 1'encontre des Jésuites de Brest en 1761 : "Les pères jésuites ne veulent jamais suivre les voyes ordinaires comme on l'a desja dit, tout ce qui gêne leur appétit, tout ce qui s'oppose a 11 étanchement de leur soif sont des monstres pour eux, un déluge de procédures, un océan de contestations. Voilà les armes dont ils se servirent pour forcer en 1713 les M. M. Chanoines de Daoulas a se depouiller de leurs droits, pour s'en pouiller eux-mêmes [...]". (122) BIGOT (P.), "Le cloître de l'ancienne abbaye de Daoulas", (123) Planche tirée de COURCY (P. de), La Bretagne (124) LECUREUX (L.), Congrès archéologique contemporaine, de France, dans B.S.A.F., 1884, p.239. t.III, p.97. p. 19. (125) Il existe une aquarelle de l'ancien ossuaire, réalisée par Eugène Boudin en 1869, avant donc que Bigot ne le fasse raser. Aquarelle conservée au Louvre. Vidisse des lettres de la fondation de l'abbaye de Nostre Dame de Daoullas faite par les seigneurs de Léon, et du don des benefices et des annat.es des prebendes de I'eglize Cathédrale de Cornouaille faict a lad(ite) abbaye par les seigneurs evesques et le chapitre dudict Cornouaille. 1-Universis praesentes litteras inspecturis, R., Dei gratia episcopus, totumque capitulum corisopitense salutem in Domino. Litteras venerabilium virorum praedecessorum nostrorum intégras et in nulla parte sui vitiatas vidimus in haec verba. G., Dei gratia corisopitensis episcopus et ejusdem eeelesiae capitulum universis Dei fidelibus, salutem. In perpetuum sui gloria de nobis anui pendentis euntes ea propter quod nostris temporibus ad honorem Dei et augmentum eeelesiae suae gestum est, semper dignum duximus commendare utoumnis in posterum controversiae tollatur occasio, igitur Leoner.sis dominus et uxor sua Nobila, [F 0 Guidomarus filiique sui Guidomarus et Hoervarus 178 v°] divino admonitu impulsi, abbatiam in honorem Beatae Mariae apud Daoullas fundaverunt, nobis praesentibus et curam et operam diligenter super hoc ad hibentibus et ad victum et vestitum canonicorum Domino Deo ibidem lamulantium in remissionem peccatorum suorum hos largiti sunt honores quos in pace et maxima tranquillitate tenebant, scilicet décimas de Roscoatmael et décimas suas de Sizun et décimas de Rumengoll et décimas de terra Losoarn filii Alliou et stagnum in Medlec et molendinum quod est in eodem stagno, et suam partem decimarum de Plouguen et capellam [sic] Coatmeal, et décimas sua[s] de Tredisel, et sex sextaria frumenti singulis annis de Guibaganec habenda, et duo molendina in Daoullas et medietatem stagni et aquae ibidem et potagium cervisiae ejusdem castri uxore senescalli septimam partem quam habebat concedente et dimidium ciathi mellis in Lanvadur et décimas suas lini de Croazon et de Plougastel et de Ploubennec. Statuerunt etiam ut canonicus qui celebraret missam in capella castri Daoullas quotidie commederet in curia Dederunt insuper décimas fabarum et pisorum et ordei in Plouezenni et Plouneour. Ego vero praenominatus episcopus G. pracbcndam Daoullas et Dirinon et praebendam de Rumengol et praebendam de Rosa Monachorum et illam partem praebendae Irvillac quam Ivo sacerdos habuit et hospilale Sancli Jacobi et hospitale de Treisguinec praedictae abbatiae, eu m assensu capituli nostri charitative donavi et quid-quid juris parrochialis et emolumenti in istis ecciesiis praefatis emerserit abbati et canonicis, in perpetuum percipere et intégré possidere, salvo jure episcopali, concessi. Statuimus etiam ego et fratres nostri canonici Sancli Corentini in communi capitulo ut quolibet canonicorum nostrorum de ecclesia nostra decedentium fructum praebendae ipsius defuncti per anntim sequentem praenominata ecclesia abbatia[e] intégré percipiat et oret pro defuncto. Abbas autem et canonici coram nobis concesserunt ut si aliquis nostrorum se vellet ad religionem illorum transferre, illum recipient. canonicorum Donavit etiam Losoarn, filius Ehoarn, decimam suam quam vocant décima filii sarrasceni et Judec filia Hoervaei, filii Eucuni, dédit decimam et gl-edam de villa glou in Ploudiry. Dederunt insuper praedictus Guidomarus Leoniae dominus et uxor sua et filii sui supradictae abbatiae terram Forquilly [F 0 179 r ° ] et miles qui eam tenebat et de terra illa homo vice-commetissae erat, similiter et homo abbatis esset et terram Forquilly de illo teneret, tam ipse quam haeredes sui, et Terguisiaech, de terra illa scilicet, undecim solidos annuatim, sicut et prius, vigilia natalis Domini abbati et canonicis persolveret. Dederunt etiam eidem abbatiae libéré et intégré terram an Fresq a Forquilli usque ad Rupem Luporum ; et vice commes du Faou qui terram illam calumniabat postea, Dei voluntate et ipse et fratres eius et filii. calumniam coram nobis dimiserunt et terram du Fresq ex parte sua Beatae Mariae libéré concesserunt. Item alias etiam litteras vidimus sub hac forma. 2-Universis praesentes litteras inspecturis, Guillelmus, Dei gratia Corisopitensis episcopus totumque ejusdem eeelesiae capitulum, salutem in D(omi)no. Noveritis nos, de communi consensu nostro, dedisse et concessisse abbatiae de Daoullas, pio charitatis intuitu, de Plebe Castelli, de Loco Sanctae Brigidae, Sanctae Nonnitae, Sancti Baharni, Sancti Thomae de Landerneau, Sancti Pétri et Sancti M o n n a e de Irvillac, et Rosa Monachorum ecclesias, hospitale de Treizguinec, et parrochiam de Daoullas, et medietatem decimarum de Roschanvel, et quandam decimunculam in Irvillac, salvo jure episcopali, in perpetuo possidenda. D e communi etiam voluntate nostra concessimus et consensu ut dicta abbatia percipiat fructum praebendarum cononicorum in nostra ecclesia decedentium per annum integrum post obitum cujuslibet canonici decedentis. Ecclesiam etiam Sancti Jacobi eidem abbatiae juxta formam praemissam duximus concedendam ; quod ut ratum et firmum in perpetuum habeatur sigillis nostris praesentes litteras duximus sigillandas. Datum apud Lannidron, anno gratiae millesimo ducentesimo octavo decimo. Nos itaque praedictarum litterarum tenorem et seriem plenius attendentes, donationes in eis contentas approbamus et sigillorum nostrorum munimine communimus, eo non o[b]sistante quod prior domus Dei de Quimper Corentin petebat quadraginta dies deduci et sibi concedi de anniversario praebendarum, cum donatio dictae abbatiae factu multo tempore praecesserit, secundum utruuique partis seriem litta[ra]rum. Datum apud Quimper Corentin, die martis post Dominicain quae cantatur Jubilate, anno gratiae millesimo ducentesimo quadragesimo quarto, mense aprili. [F 0 179 v°] Coppie des fondations faictes par Iierve, seigneur de Léon et de Chasteau Neuf, confirmatives de celles de ses predecesseurs, par lesquelles il exempte lad(ite) abbaye pour les choses y contenues de tout devoir fors de celluy des prieres et messes. 3-Universis praesentes litteras inspecturis vel audituris Hervaeus de Leonia d o m i n u s castri novi salutem in D(omi)no. Noveritis nos vidisse litteras Hervaei de Leonia patris nostri non abolitas, non cancellatas, nec in aliqua sui parte vitiatas in haec verba. Universis praesentes litteras inspecturis Hervaeus de Leonia salutem in D ( o m i ) n o . Noveritis nos chartam Hervaei de Leonia avi nostri super donationibus ab ipso et praedecessoribus nostris abbatiae Beatae Mariae de Daoullas factam renovasse quae incipit in haec verba. Universis praesentes litteras inspecturis Hervaeus de Leonia salutem in D ( o m i ) n o . Noverit universitas vestra nos libéré intégré concessisse universos redditus quos G. pater meus, N . mater mea et G. frater meus abbatiae et canonicis Beatae Mariae de Daoullas charitative donaverunt parochiam scilicel ejusdem castri et medietatem stagni et aquae et suorum molendinorum in eodem Castro existentium et potagium cervisiae evisdem castri et décimas de Sizunlt, décimas de quarta parte Losoarn in Irvillac, et décimas suas de Roschanvel, et ecclesiam de Rosa Monachorum, et terram dimidii ciati mellis in L a n u a d u r , et Terguisiaech de Forquilly, undecim sciiicet solidos annuatim reddendos, et militem qui eandem terram tenebat hominem proprium, et terram an Fresque a Forquilly usque ad rupem luporum, et villam Pauli in Plougastel, et homines in eisdem castris terris existentes abomni subiectione nostra et nostrorum oblatrans invidis irrumpat in calumniam liberos et immunes. praedictorum N e igitur apud bonorum, posteras donationem litterali memoriae duximus commandare et sigilli nostri munimine confirmare. Actum ab Incarnatione Domini, anno millesimo centesimo octogesimo sexto. Praeterea noveritis nos chartam Hervaei de Leonia patris nostri super donationibus ab ipso et praedecessoribus nostris abbatiae Mariae de Daoullas factum renovasse quae incipit in haec verba. [F° 180 r ° ] 4-Universis praesentes litteras inspecturis Hervaeus de Leonia salutem in D ( o m i ) n o . Ad notitiam universitatis vestrae cupio pervenire me chartam H. patris mei super donationibus ab ipso et praedecessoribus meis abbatiae Beatae Mariae de Daoullas, factum renovasse quae incipit in haec-verba. Universis praesentes litteras inspecturis heraeus de Leonia salutem in Domino. Noverit universitas vestra nos libéré et intégré concessisse universos redditus quos G. pater meus et N . mater mia et G. frater meus abbatiae et cononicis Beatae Mariae de Daoullas charitative donaverunt parochiam scilicet ejusdem castri et medietatem stagni et aquae et suorum molendinorum in eodem castro existentium et potagium cervisiae evisdem castri, et décimas de Sizum, et décimas de quarta parte Losoarn in Irvilac, et décimas suas de Roschanvel, et ecclesiam de Rosa M o n a c h o r u m , et terram dimidii ciati mellis in L a n v a d u r , et Terguisiaec de Forquilly, undecim scilicet solidos annuatim reddendes et militem qui eandem terram tenebat hominem proprium, et terram an Fresque a Forquilly usq.ue ad rupem suporum, et villam Pauli in Plougastel, et ho(min)es in eisdem castris terris existentes ab omni nostra subjectione et nostrorum liberos et immunes. N e igitur apud posteras oblatrans invidia irrumpat in calumniam praedictorum bonorum donationem litterali memoriae duximus c o m m e n d a r e et sigilli nostri munimine confirmare. Actum ab incarnatione Domini, anno millesimo centesimon octogesimo sexto. Nos igitur praedictas donationes per omnia approbamus et per praesentes litteras confirmamus. Praterea nos divinae charitatis intuitu accensi, eidem abbatiae très petratas frumenti per annos singulos duximus concedendas in decimis nostris in Plebe Castelli, Eiscoat, recepiendas. Datum apud Treizfanguen in motu peregrinationis nostrae ad Hierosolimam, anno gratiae millesimo ducentesimo octavo decimo. Nos itaque omnes praedictas concessiones donationes et libertates in praedictis comprehensas litteris ratas habemus et authoritate praesentium litterarum c o n f i r m a m u s in praedictis terrisi, decimis et juribus et hominibus nihil nobis poenitus retinentes praeter orationes et missas. Actum apud Daoullas, trigesimo nono, mense aprili". anno ab Incarnatione D(omi)ni millesimo ducentesimo Nos itaque Hervaeus de Leonia, dominus castri novi, cognito ab abbate et conventu Beatae Mariae de Daoullas quod nihil intelligatur per huiusmodi vocabulum parochiam de Daoullas, contentum in dictis chartis nisi ius patronatus, omnia praedicta duximus confirmanda sicut et pater noster confirmavit. Praterea dedimus et concessimus dictis abbati et conventus [sic] de Daoullas charitatis intuitu, medietatem fullonici molendini de Daoullas in cujus possessione non fuerunt en tempore patris nostri nec in tempore antecessorum nostrorum et medietatem fulloniae nostrae et molturae nostrae de Daoullas, s o l u m m o d o ita tamem quod in moltura et fullonia extra villam nihil possint petere nisi de voluntate nostra. In cujus rei [F 0 180 v°] testimonium praesentibus litteris nostrum sigillum duximus apponendum. Datum mense augusto, anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo secundo. CHRONOLOGIE DES ABBES DE DAOULAS A bbés réguliers Rivallon Guillaume ? _ Hervé Even G. Hervé de Guicastel Daniel Daniel Guy Potaire Hervé de Forquilly Alain Seissoris de Forquilly Hervé de Poulmic Jean Guerault Louis de La Palue Etienne Petit Gui Manfuric Guillaume Le Lay Jean Du Largez Charles Jégou Olivier Du Chastel Jean Prédour Jean de Kerguiziau René Du Louet Abbés 1130 1180 -1199 ? - 1200 1200 -1233 ? - 1251 ? . 1281 ? . 1285 ? - 1287 ? - 1309 ? . 1325 1325 -1351 ? . 1352 1352 -1398 1399 -1409 1410 -1440 1441 -1468 1468 -1502 1502 -1520 1519 -1535 1536 -1550 1550 -1573 1573 -1581 1581 -1598 commendataires René de Rieux Charles Maurice Le Tellier De La Mothe Villebret d'Apremont 1600 -1651 1651 -1666 1667 -1692 Annexe 4 Plans de l'abbaye de Daoulas - Plan de M. Besnard, ingénieur des Ponts et Chaussées, 1771. Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 4J2043. - Plan de l'ancien choeur Gothique, copie d'après M. Bigot, 1875. Document communiqué par M. Le chanoine Falc'Hun. - Plan de M. Chaussepied, fin XIX e . Plan communiqué par M. le curé de Daoulas. - Plan de M. Bigot, fin XIX e . Archives de l'évêché de Quimper. SL {ha n ci cul. ( au, èuiy Sont ùj t v W ^ X " Su-fîodcUAl;• I - gA9 P ~ H ^ *—1 ^^ 1 * Ht/ â* H • / —LJ ^OjTL jmirta/- Jkt —— Jba/î-mcuj <9t- - atzou fed -^o-Wc rJchvtZ. 0 Ùl/ed^ (stcJL* (L H<rfccr iïtvù âu. paA. Xto-v* -ri^j l o * : » UiL^t jjrfit J 16 U =1 15 cx-ù^iJ? $ r ifift _ et m u t en. w i | e (jlL'J b W ^eiftA- ^ ^ (XIX*) xbrwve «4\e u o ^ y f i ^ <&'cùjwve x^-mms ^ ^ .^ctT-vcX^-' A & 1e V e 4 Ce« rtri) Att# & /1n,a4- yrvedi Jl». , & MOV -ffr)^ otrrteKeAA «n. ES r D A O U U AS . C. fi^fev-e' càcewJv- -à AàtC'aUZ ^trtdUv C- Ch. ^Xu^fjàe^l . SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE SOURCES MANUSCRITES Archives départementales du Finistère 1H25 : Inventaire général des titres de l'abbaye de Daoulas. 1H26 : ibid. 1H43 : Baux à ferme en Daoulas. 1H63 : Déclarations à domaine, baillées, procédures (1489-1749). 1H69 : Réparations et suppressions de bâtiments (1771-1767). 1H70 : Construction d'un presbytaire à Daoulas et réparation du reliquaire (1723-1762). 1H79 : Cartulaire factice fait de copies exécutées au début du XIX e siècle (1186-1611). 1H80 : Union au séminaire de la marine (1681-1770). 18L100 : Conservation et entretien des églises et chapelles (1790-an VI). Archives départementales d'IUe-et-Vilaine C1253 : Ordonnances de l'intendant et sa correspondance avec les secrétaires d'Etat concernant l'administration et l'entretien de l'abbaye de Daoulas, anciennement unie au séminaire des aumôniers de la marine à Brest. Etat et devis des réparations à faire aux bâtiments et dépendances de l'abbaye de Daoulas (1765-1769). C1254 : Procès verbal des réparations à faire aux maisons et logements de différentes métairies dépendant de l'abbaye de Daoulas (1770). Correspondance entre l'intendant et M. Marchai de Saincy relative à la suppression de plusieurs édifices dépendant de l'abbaye. 4J2043 : Plans de l'église et des bâtiments de l'abbaye. 1F1 (01) : Clichés photographiques, lithographie. Bibliothèque de Nantes Nous soulignons ici une erreur commise à l'inventaire et relative au contenu de document. Ms.949 : Reconstruction de l'abbaye de Daoulas (1722-1723). (Il s'agit en fait d'un document concernant la reconstruction de l'église de Loperhet, laquelle dépendait de l'abbaye). Bibliothèque de l'abbaye de Landévennec Manuscrit non côté : Mémoires pour servir à l'Histoire de l'abbaye de Daoulas de l'ordre des chanoines réguliers de Saint Augustin au diocèse de Quimper Corentin en Basse Bretagne. Dressées en l'an 1699 pour l'usage du frère Louis Pinson, prêtre prieur recteur de Ploudiry et chanoine profès de ladite abbaye de Daoulas, depuis l'année 1686. Bibliothèque de la Marine de Brest Ms.165 : dossiers de pièces originales et de mémoires sur divers établissements de Brest. SOURCES PUBLIEES COURSON (A. de), Cartulaire de l'abbaye de Redon, Paris, 1863. DEUFFIC (J.-L.), "Les documents 1978, p.83-102, 1979, p.103-147. nécrologiques de l'abbaye de Daoulaé', dans B.S.A.F., KERHERVE (J.), ROUDAUT (F.), TANGUY (J.), La Bretagne en 1665 d'après le rapport de Colbert de Croissy, Brest, C.R.B.C., 1978. LA BIGNE VILLENEUVE (P. de), "Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges B.M.S.A.I.V., 1876, p.1-267. LA BORDERIE (A. de), Cartulaire de l'abbaye de Landévennec, LE GRAND (A.), La vie des Saints de la Bretagne Armorique, de Rennes!', dans Rennes, 1888. Nantes, 1636, Quimper, 1901. 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