DiabetesVoice
Septembre 2014 • Volume 59 • Numéro 3 65
« Le jour où mon diabète a été diagnostiqué en 2000, j'étais enceinte de mon premier fils. Mon médecin m'a
expliqué que j'étais à la limite du diabète gestationnel, ce qui, d'après elle, était bizarre car j'étais jeune et
mince et ne faisais donc pas partie des personnes à haut risque de diabète. Elle m'a affirmé que tout ce que
je devais faire était d'éviter de manger des sucreries telles que des biscuits et des gâteaux. Elle n'a fait aucune
allusion aux glucides en général ou à la surveillance de la glycémie. Elle ne m'a pas non plus expliqué qu'une
glycémie élevée pouvait avoir des conséquences négatives pour mon bébé.
Toutes les informations que j'ai lues à propos du diabète gestationnel disaient de suivre les instructions du
médecin. C'est donc ce que j'ai fait. J'ai évité les biscuits et les gâteaux et, pour satisfaire mes envies de sucré,
j'ai mangé des fruits et bu du jus de fruit. Je pensais qu'il s'agissait d'alternatives saines. Je n'imaginais pas que
j'étais en train de saturer mon organisme de sucre. Et j'ignorais que mon bébé serait anormalement grand à
la naissance, ce qui entraînerait un accouchement difficile et terrifiant.
Deux ans plus tard, j'étais enceinte de mon deuxième fils. Mon diabète gestationnel était désormais bien réel,
et plus un cas limite. J'ai reçu des instructions rapides m'enjoignant de vérifier ma glycémie et de faire des
injections d'insuline chaque soir avant d'aller dormir. J'en savais plus sur le diabète à l'époque car, par un
curieux hasard, un diabète de type 1 avait été diagnostiqué chez mon mari en 2002, de sorte que, ensemble,
parfois en faisant nos injections côte à côté, nous avons appris beaucoup de choses sur ce que signifie le fait
de dépendre de l'insuline pour survivre. Mais aujourd'hui, plus de dix ans plus tard, avec le recul, je me dis
que les injections que nous effectuions à l'époque s'apparentaient à des tirs à l'aveugle.
Un diagnostic de diabète ne peut se limiter à une simple liste de choses à faire et à ne pas faire. Donner à
un patient atteint de diabète une prescription d'insuline et un ensemble d'instructions revient à remettre
les clés d'une voiture à une personne qui n'a jamais conduit et à lui dire de faire le plein, de ne pas oublier
d'utiliser les clignotants, de vérifier le niveau d'huile de temps à autre et de se mettre en route. Au final, le
diabète est une condition autogérée. Tout patient atteint de diabète doit donc se voir offrir les connaissances
et la confiance requises pour mener une vie de qualité avec le diabète.
En 2008, alors que j'étais enceinte de mon troisième fils, j'étais aussi prête que l'on puisse l'être pour un autre
diagnostic de diabète réel. Depuis plusieurs années, mon taux de glycémie était légèrement élevé et les mé-
decins ne cessaient de me répéter que je finirais par développer le diabète de type 2. Je suspectais une toute
autre vérité, de sorte que lorsque le médecin a à nouveau diagnostiqué un diabète gestationnel, j'ai déclaré "Je
ne souffre pas de diabète gestationnel". J'ai demandé à être testée pour les anticorps généralement associés
au diabète de type 1. J'avais effectivement développé ces anticorps. "J'ai donc un diabète LADA ?", ai-je de-
mandé au médecin. Il a haussé les épaules et m'a dit "Peu importe le nom que vous lui donnez. L'important
est que vous le traitiez correctement.»
Jessica Apple est fondatrice et rédactrice de ASweetLife.org et de DiabetesMediaFoundation.org
diabète et société
Une personne atteinte de diabète LADA