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World Climate
Négocier un accord global sur le climat avec le simulateur de politique climatique C-ROADS
CONFIDENTIEL : Briefing pour les prochaines négociations climatiques
A: Négociateurs des autres pays développés à la conférence des Nations unies sur le changement climatique
OBJET: Objectifs des négociations
Vous représentez les principales économies de la planète, autres que les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) lors des prochaines
négociations sur le changement climatique (Australie, Canada, Japon, Nouvelle-Zélande, Russie et les autres républiques issues de
l'URSS, Norvège, Corée du Sud, etc...).
La science la plus sérieuse a montré les réels et très sérieux risques que pose le changement climatique. Nos gouvernements cherchent
à négocier un accord global, pour réduire les émissions en gaz à effet de serre (GES), qui nous permettrait d'atteindre le meilleur
résultat pour nos économies et nos intérêts vitaux, ainsi que pour la planète. Les citoyens, dans nos pays, pensent en majorité que le
changement climatique est réel et que l'activité humaine y contribue de manière significative. La plupart soutiennent un accord qui
règlerait ce problème. Cependant, beaucoup s'opposent à une augmentation des taxes sur l'énergie ou à d'autres initiatives qui
élèveraient le coût de la vie. Le changement climatique se range parmi les dernières priorités de la plupart des gens, loin derrière
l'économie et l'emploi. Le Canada cherche à développer ses sables bitumineux et à se retirer des accords de Kyoto. L'Australie, avec
ses importantes réserves de charbon, a abrogé sa taxe carbone.
Plus important, le public s'oppose fortement à un quelconque accord qui ne requérait aucun engagement contraignant de la part des
Etats-Unis, et des pays en voie de développement, en particulier la Chine et l'Inde. Tout engagement qui ferait porter le plus gros
fardeau des mesures économiques pour limiter le changement climatique sur nos pays n'est politiquement acceptable. Arguez que
diminuer ses émissions sera bénéfique pour les Etats-Unis. Cherchez à construire une alliance avec eux pour amener la Chine, l'Inde et
les pays en voie de développement à faire de même.
Si les Etats-Unis se montrent réticents, faites observer que les dernières études, dont le rapport bipartite « Risky Business », signé par
des secrétaires au Trésor américain des deux bords, montrent que les coûts de l'inaction sont élevés alors que la plupart des régions des
Etats-Unis bénéficieraient d'une politique de réductions des émissions. De son côté, le rapport du GIEC (AR5) souligne que le
changement climatique frappe d'ores et déjà la planète et que, sans réductions drastiques des émissions, les conséquences n'en seront
que beaucoup plus graves.
La Chine et les Etats-Unis sont, dorénavant, les premiers et deuxièmes plus importants émetteurs de CO2 et autres GES. Les émissions
par personne aux Etats-Unis sont plus de trois plus importantes que la moyenne mondiale. Les émissions de la Chine, ainsi que de
l'Inde et d'autres pays en voie de développement connaissent, elles aussi, une forte croissance. Le total des émissions en GES de ces
pays en voie de développement va bientôt dépasser les émissions de tous les pays développés. Le reste du monde doit s'accorder pour
agir de façon significative si l'on veut obtenir un accord international.
Dans le cadre du scénario « Business as Usual (BAU) » (GIEC, scénario RCP8.5), en 2050, si aucun accord n'est trouvé pour atténuer
le changement climatique, les émissions des pays en voie de développement (principalement la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique et
d'autres pays connaissant un rapide développement) vont augmenter d'environ 415% et ceux des pays moins développés d'environ
515%. Les émissions des pays développés n'augmenteront, pendant ce temps, que de 230% par rapport aux taux actuels. Pire, les
émissions en GES des pays en voie de développement ont récemment augmenté de façon bien plus rapide que les taux présumés dans
les scénarios du GIEC.
Les pays les moins développés porteront leur argument sur le fait qu'ils peuvent limiter leurs émissions en GES à travers le programme
REDD (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts) ou qu'ils ont besoin d'un soutien financier pour
réduire leurs émissions. Alors que la déforestation est un véritable problème, nous pensons que cette position est une tactique pour
pouvoir continuer à brûler des énergies fossiles pendant que nous, qui avons moins de potentiel pour utiliser le programme REDD car
nous avons mieux géré nos ressources forestières, devons diminuer notre utilisation d'énergies fossiles. Il est difficile de contrôler
l'application des programmes pour endiguer la déforestation et les programmes de reforestation ne sont que temporaires car les arbres
sont finalement coupés, légalement ou illégalement, ou brûlés. La corruption est rampante dans de nombreux pays en développement.
Il n'y a aucune garantie qu'un accord sur le programme REDD sera vraiment applicable.
Au verso de cette page, vous trouverez les données qui vous seront utiles dans vos négociations. Bonne chance !
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Révision et traduction : Laurent Richard (Albedo), lrichard@ albedoclimat.org / www.albedoclimat.org