LE MEXIQUE aujourd’hui Bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 45, avril 2004 éditorial Association d’Ingenieurs. Mexico. Au cours de la dernière décennie, le Mexique s’est attaché à élaborer une série de normes qui contribuent à consolider la démocratie et l’Etat de droit dans le pays. Ainsi, ont été créés des organes autonomes qui garantissent le respect au suffrage, l’application des droits de l’homme et la stabilité du pouvoir d’achat de la monnaie. Il s’agit-là de trois institutions qui constituent les véritables piliers de l’Etat mexicain. Ce processus de renforcement institutionnel s’est renforcé durant l’administration actuelle. Une véritable ‘’révolution silencieuse’’ est en train de s’instaurer. Les signes qui justifient un tel jugement sont nombreux, comme le montre une brève énumération de quelques-unes des réformes légales proposées par l’Exécutif et approuvées par le Congrès mexicain au cours de l’actuel mandat du gouvernement. Il s’agit de lois qui auront indéniablement un fort impact sur la société et la politique mexicaines dans les années à venir telles que La Loi indigène –encore perfectible mais une première base permettant de trouver une solution consensuelle sur cette question centrale pour le Mexique-, la Loi de transparence et d’accès à l’information –qui par sa forme juridique répond à une aspiration profonde de la société mexicaine et a permis de créer un organe autonome ayant pour responsabilité d’assurer l’application de ses normes-, la Loi du service professionnel de carrière –qui contribuera à instaurer une plus grande continuité et à apporter davantage de qualité au service public fédéral, la Loi pour le développement social –cette loi, qui vise à lutter contre la pauvreté au Mexique, est désormais gérée dans l’intérêt général de l’Etat et non des partis politiques, la Loi pour le développement rural –qui a ouvert de nouvelles voies afin de revitaliser le secteur agricole mexicain-, la Loi contre la discrimination –un pas historique pour combattre un mal qui au Mexique, malgré son histoire de métissage et de syncrétisme, perdure encore-, et la Loi qui crée l’assurance populaire –une des initiatives les moins connues et les plus visionnaires du gouvernement actuel-. A ce non négligeable catalogue, il convient d’ajouter deux importantes initiatives soumises au Congrès par le président mexicain et qui ont, respectivement, pour finalité de renforcer la sécurité publique et de restaurer la confiance des citoyens dans les processus électoraux (cf. pages 2 et 3). Ces deux initiatives résultent de demandes fondamentales de la société mexicaine. En premier lieu, l’exigence de garanties indispensables pour la vie en communauté qui constitue la tâche principale et la raison d’être de l’Etat. En deuxième lieu, la société mexicaine exige que les processus électoraux se déroulent dans la transparence et la confiance. Il existe, bien entendu, d’autres initiatives majeures qui attendent d’être approuvées, notamment celles qui se rapportent directement aux activités productives du pays (telles que les secteurs de l’énergie et du travail), pour lesquelles les accords sont restés jusqu’à présent élusifs. Cependant, le bilan en ce qui concerne la rénovation du cadre institutionnel mexicain est positif. Le Mexique connaît une période de changement qui, bien que profonde, n’a pas encore été appréciée dans toute sa dimension. Responsable de la publication : Ambassadeur Claude Heller ; rédacteur en chef : Eduardo del Río (presse et communication) ; Gonzalo Canseco Gomez (économie) ; Carolina Becerril (éducation) ; Alejandra García Williams (juridique) ; Rosa Peña Perez Rea (tourisme) ; Mauricio Torres Córdova (politique internationale) ; Leticia Clouthier (culture) ; Dina Carvalho (rédactrice) ; Patricia Deleau (traductions) ; e-mail : [email protected] sommaire politique intérieure - Vers une réforme de fond de la sécurité et de la justice au Mexique p. 2 - Pour une réforme du cadre électoral mexicain p. 3 politique étrangère - Le président Fox en visite en Amérique centrale p. 4 - La Cour internationale de justice se prononce en faveur du Mexique p. 5 - L’ONU approuve à l’unanimité deux résolutions mexicaines p. 6 économie - Progrès et défis du système bancaire au Mexique p. 7 - Accord de libre-échange Mexique-Japon p. 8 - Reprise de l’activité industrielle au Mexique p. 9 - Guadalajara, l’âme du Mexique p. 10 bilatéral - Séminaire sur les relations entre l'Union européenne et l'Amérique latine p. 11 culture - Le Musée national d’anthropologie ou la richesse du Mexique p. 12 - Le couvent de l'église de Notre Dame de l'Assomption à Tlaxcala p. 13 carnet de route - La route de la Tequila p. 14 Tour de l’Église San Felipe Neri, Guadalajara. Politique intérieure 2 Vers une réforme de fond de la sécurité et de la justice au Mexique senté, le 29 mars dernier, au Congrès mexicain un projet de réforme du système de sécurité publique et de la justice pénale. Cette initiative, d'une envergure jamais observée au Mexique dans ce domaine depuis des décennies, est le fruit de l'analyse réalisée par un groupe de travail constitué au sein du Cabinet de Sécurité à qui l'on a confié la tâche d'examiner la situation de la sécurité et de la justice au Mexique ainsi que les alternatives permettant de résoudre les déficiences qui persistent dans ces deux domaines fondamentaux de la gestion gouvernementale. fois vaste et majeure, ont révélé que les institutions de sécurité publique et de justice pénale présentent de profonds défauts structurels. Leur modification requiert par conséquent une réforme de la Constitution mexicaine et une série de lois fédérales permettant de refondre le système dans son ensemble. Sur la base du diagnostic réalisé, le projet que le président Fox a remis au Congrès de l'Union repose sur trois piliers : restructurer de façon organique les institutions de sécurité publique, transformer la procédure pénale et professionnaliser la défense dans ce domaine. Durant un peu plus de deux ans, ce groupe a consulté des spécialistes du Mexique et de l'étranger. Des visites ont eu lieu afin de connaître directement les expériences réussies dans d'autres pays, particulièrement en Amérique latine et du Nord ainsi qu'en Europe. Les recommandations de la Commission nationale des droits de l'homme ont été prises avec la plus grande considération, au même titre que celles contenues dans le diagnostic récemment élaboré par le Bureau du Haut Commissaire des Nations unies pour le Mexique. Les résultats de ce processus exhaustif de deux ans, de cette analyse à la Afin d'unifier les corps de police et d'améliorer leur capacité à lutter contre les délits, l'initiative propose que les investigations relèvent de la compétence de la nouvelle police fédérale, sous la responsabilité et les ordres d'un ministère de l'Intérieur, qui se substituerait au ministère de la Sécurité publique. Le projet de Loi propose également la transformation de la fonction de Procureur Général de la République, équivalent du Ministre de la Justice, en un organe autonome désigné comme Fiscalía générale de la Fédération. Grâce à cette réforme, l'autorité dirigeant les investigations agira en respectant strictement la Loi, sans considérations de carac- Le président Vicente Fox a pré- tère politique. L'initiative se propose, en outre, de modifier la procédure en vigueur en la remplaçant par un modèle garantissant la présomption d'innocence, les procès rapides, équitables, oraux, transparents et publics. En adoptant de façon explicite la présomption d'innocence, on réaffirme ainsi la garantie constitutionnelle selon laquelle l'imposition des peines est un domaine propre et exclusif de l'autorité judiciaire. Une attention toute particulière sera portée aux victimes de délits et aux réparations des dommages subis. Le système juridique mexicain doit effectivement organiser le droit à une défense adéquate. Pour cela, il est nécessaire que les plaideurs fassent preuve de leurs compétences techniques et éthiques dans l'accomplissement de leurs tâches de défense. La multiplication de pratiques inappropriées est intolérable, ce qui a conduit à inclure dans le projet de réforme des mesures visant à renforcer la compétence professionnelle et la déontologie des professions légistes. La réforme proposée par le président Fox cherche ainsi à améliorer les niveaux de sécurité et de justice au Mexique, objectif que partagent de nombreux courants et forces politiques du pays. Les enrichissements apportés par les législateurs du Congrès de l'Union au projet, suivi de son approbation, représenteront un tournant historique dans la qualité de la vie en société au Mexique ainsi que dans l’application de l'Etat de droit. Le président Fox, au moment de présenter l'initiative, a déclaré que "c'est le moment de vérifier qu'unis nous pouvons en finir avec la corruption, l'impunité, l'inégalité et l'injustice. C'est le moment de prouver, par des actes, que nous, Mexicains, voulons que le destin de notre Nation soit guidé par la Loi. "• Politique intérieure 3 Pour une réforme du cadre électoral mexicain Le président Fox a présenté le 22 mars dernier, au cours d'une cérémonie qui s’est déroulée à la résidence officielle de Los Pinos, un projet de réforme électorale visant à lutter contre la corruption, à renforcer la transparence dans l'usage des ressources financières ainsi que la reddition des comptes dans l'utilisation des fonds alloués par l'Etat à l'organisation et à la réalisation des processus électoraux. De 1977 à 2004, après des années d'engagement et de travail ardu que la société mexicaine a généré les conditions garantissant la transparence durant les scrutins, le respect du vote et a obtenu des avancées en terme d'équité et de concurrence. Par la voie de la réforme, le Mexique a réussi à construire une complexe et subtile mécanique faite de poids et de contrepoids ainsi que de contrôles juridiques qui ont permis de donner une légitimité aux procédures électorales. Les codes approuvés au cours des années dans ce domaine ont rendu possible le fait que l'organisation et le contrôle des processus électoraux deviennent indépendants et que les conflits soient résolus par des tribunaux indépendants. Cependant, et malgré l'ampleur de ces changements, des zones d'incertitude, que la dynamique politique actuelle cherche à résoudre ou à perfectionner, persistent. En premier lieu, le coût considérable que représentent les processus selon la législation en vigueur. Au cours de l'année 2003, les dépenses de l'Institut Fédéral Electoral se sont élevées à 11,96 milliards de Pesos et celles du Tribunal Electoral du Pouvoir Judiciaire de la Fédération à 1,4 milliards de Pesos. Le projet de réforme part ainsi du principe qu'il est possible de diminuer les coûts de ces institutions. Sur ce sujet, il a été proposé de procéder à une diminution du financement public destiné aux processus électoraux et aux partis politiques de l'ordre de 50 % en ce qui concerne les élections intermédiaires et de 25 % pour les scrutins présidentiels. La transparence dans l'usage des ressources de la part des partis politiques constitue également un sujet en instance. Il est fondamental que les préceptes qui guident la supervision des fonds soient plus clairs. Il est indispensable d'éviter le détournement des fonds publics et l'accès de manière illicite aux ressources additionnelles. Une loi plus précise dans ce domaine aiderait à augmenter les facultés fiscales de l'Institut Fédéral Electoral et à jeter les bases normatives ne permettant pas des interprétations équivoques. Il n'existe en outre actuellement aucun précepte régissant les pré- campagnes. La nouvelle réforme inclut la proposition de réguler et de fiscaliser les ressources utilisées durant celles-ci. En ce qui concerne les accords, l'intention de cette réforme est de réduire les calendriers électoraux ainsi que les périodes de campagne. Ceci favorisera des temps de négociation politique plus importants et une compétition électorale plus réduite. Au moment de transmettre cette initiative de réforme au Congrès de l'Union, le président Fox a insisté sur l'importance de préserver ce qui a déjà été obtenu. La transparence des processus, la certitude des résultats électoraux, l'autonomie et l'impartialité des institutions en charge de l'organisation et de la supervision des scrutins. Il a souligné également la responsabilité des autorités électorales dans leur devoir de rendre des décisions marquées de certitude. En présentant cette nouvelle initiative, le président a exhorté les législateurs mexicains à répondre aux inquiétudes des citoyens en contribuant au perfectionnement des normes et des institutions électorales du pays. L'objectif ultime, partagé sans aucun doute par l'ensemble des organisations politiques, et de faire en sorte que l'objectivité légale constitue une base solide afin que prévale la confiance, entre les partis, les militants, et surtout les citoyens.• Heberto Castillo au Panthéon des Hommes Illustres Les restes du militant social Heberto Castillo ont été transférés au Panthéon des Hommes Illustres. Au cours d’une cérémonie présidée par Vicente Fox, l’Etat mexicain a reconnu le parcours du fondateur du Parti mexicain des travailleurs (PMT), de l’actuel Parti de la révolution démocratique (PRD) et du candidat à la Présidence de la République en 1988. Considéré comme l’un des bâtisseurs de la démocratie au Mexique sous les couleurs de la gauche nationale, Heberto Castillo s’est démarqué par son engagement en faveur du génie civil. « Heberto Castillo a été un de ces nombreux hommes de la gauche démocratique qui, au travers de la lutte partisane, de mouvements populaires et de tribunes, ont contribué à changer l‘image de notre pays », a indiqué le président Vicente Fox. • Politique intérieure 4 Le président Fox en visite en Amérique centrale Dans le cadre de la VIème réunion de chefs d’Etat et de gouvernement du Mécanisme de dialogue et de concertation de Tuxtla qui s’est tenue le 25 mars dernier à Managua, Nicaragua, le président Vicente Fox a réalisé une visite officielle du 23 au 26 mars en Amérique centrale, et plus particulièrement au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua. Cette visite a permis au président mexicain de s’entretenir avec ses homologues centraméricains sur plusieurs thèmes d’intérêt commun, à savoir le Plan Puebla-Panamá, les accords de libre-échange, la migration, les droits de l’homme, la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues, le crime organisé ainsi que sur l’état actuel des échanges commerciaux, entre autres. Au cours de ses entretiens avec les trois chefs d’Etat, le président Vicen- te Fox a souligné que le projet relatif à une union douanière en Amérique centrale est en bonne voie et que le Mexique Principaux objectifs du Mécanisme de Tuxtla ◗ Analyser de façon périodique et systématique Créé en février 1996, le Mécanisme de Tuxtla regrou- les différents thèmes sous-régionaux, régionaux, pe les huit pays méso-américains, à savoir Belize, hémisphériques et mondiaux qui sont d’intérêt Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicara- commun ; gua, Panama et Mexique. Convenir de positions communes dans les dif- C‘est à l’occasion du Sommet extraordinaire du férents forums multilatéraux ; Mécanisme de Tuxtla, qui s’est tenu au Salvador le ◗ Mettre en place une zone de libre-échange ; 15 juin 2001, qu’il a été convenu d’établir le Plan ◗ Encourager les projets économiques com- Puebla-Panamá, dans le but de favoriser la riches- muns et proposer des actions de coopération se humaine et écologique de la région méso-amé- régionale dans tous les domaines, comme appui ricaine, dans un cadre de développement durable qui au développement durable dans cette région. respecte la diversité culturelle et ethnique. ◗ Plan Puebla-Panamá (PPP) Il s’agit d’un projet de coopération qui cherche ◗ développement humain ; à unir la région méso-américaine, en coordonnant ◗ prévention et réparation les efforts et les actions des sept pays d’Amérique des catastrophes naturelles ; centrale avec ceux des neuf Etats appartenant à la ◗ promotion du tourisme ; région sud/sud-est du Mexique, dans le but de pro- ◗ aide aux échanges commerciaux ; mouvoir le développement intégral, ainsi que l’in- ◗ intégration des réseaux routiers ; tégration de thèmes permettant de créer des biens ◗ interconnexion des réseaux publics régionaux en vue d’améliorer la qualité de vie de la population. électriques ; ◗ intégration des services de télécommunication, grâce à l’AMI Le PPP se caractérise par huit composantes : ◗ développement durable ; (Autoroute méso-américaine de l’information). suit de près son évolution. Il a également évoqué la possibilité de réaliser une interconnexion en matière de réseaux électriques en Mésoamérique et a indiqué à ce propos que la Banque interaméricaine de développement a déjà fourni les financements nécessaires pour sa réalisation. Le chef de l’exécutif mexicain a profité de son séjour en Amérique centrale pour rappeler que le Mexique, grâce notamment à l’accord de libre-échange nord-américain, a enregistré un excédent commercial de 40 milliards de dollars et que ses exportations agricoles ont augmenté de 16,5% l’année dernière. Neuvième économie mondiale, « le Mexique représente aujourd’hui un marché et une opportunité », a t-il précisé. Convaincu de la nécessité de parvenir à une union centraméricaine qui permettrait à la région d’être compétitive commercialement, Monsieur Fox a mentionné qu’il ne faut pas pour autant négliger le Mécanisme de Tuxtla, qui regroupe des thèmes politiques, économiques, sociaux, et de développement humain ainsi que le Plan Puebla-Panama, dont l’objectif est de relier toutes les routes, tous les ports et tous les réseaux électriques du sud du Mexique et de sept pays d'Amérique centrale d'ici à 2006, afin de permettre à cette région de rattraper le niveau de compétitivité des économies d'Europe et d'Asie. • Politique étrangère 5 La Cour internationale de justice se prononce en faveur du Mexique Fait sans précédents, le gouvernement mexicain a obtenu le 31 mars dernier le jugement favorable de la Cour internationale de justice (CIJ) après l’avoir saisi estimant que 52 ressortissants mexicains condamnés à la peine capitale aux Etats-Unis s’étaient vus priver du droit de recevoir une assistance consulaire. Principal organe judiciaire de l’ONU, la Cour internationale de justice, dont le siège est à La Haye, a été établie après la deuxième guerre mondiale pour juger les différends entre Etats. Par une majorité de quatorze contre un, les juges de la CIJ ont statué que la justice américaine a violé l’article 36 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963 lors des procès de 51 Mexicains. Cette disposition, de laquelle les deux parties sont signataires, oblige les autorités d’un pays à informer un ressortissant de nationalité étrangère, au moment de son arrestation, de ses droits à contacter l’autorité consulaire de son pays afin de recevoir l’assistance juridique nécessaire. Le Mexique respecte l’ordre légal des autres nations et ne remet pas en cause dans ce cas précis la culpabilité des condamnés. Toutefois il considère que cette omission a influé sur la décision des tribunaux visant à exécuter 51 Mexicains. La Cour a ordonné aux Etats- Unis la révision et le réexamen, par les moyens judiciaires de leur choix, du verdict de culpabilité et de la peine, conformément à leur droit local. Dans son arrêt, la CIJ a indiqué que la révision et le réexamen judiciaires sont plus particulièrement imminents dans le cas de trois des prisonniers : César Fierro, Roberto Moreno et Osvaldo Torres, qui ont déjà fait l’objet d’une condamnation défi- nitive. Dans le cas d’Osvaldo Torres, la Cour a déploré l’existence d’une date pour son exécution dans l’Etat de l’Oklahoma. Bien que les résolutions de la CIJ ne soient obligatoires que pour les parties en cause et uniquement pour ce qui a trait à l’affaire en cours, à cette occasion les juges du haut tribunal ont souligné que, s’agissant de questions de principe sur l’application générale de la Convention de Vienne, leur interprétation pourrait s’étendre à d’autres ressortissants étrangers se trouvant dans une situation similaire. Considéré comme une affaire d’Etat, le cas des Mexicains condamnés à mort aux Etats-Unis a reçu le soutien des différentes forces politiques et sociales du pays. Partis, organisations non gouvernementales et associations civiles ont fait part de leur consentement quant à l’action menée par l’équipe juridique du ministère des Affaires étrangères du Mexique. Le Mexique a accueilli ce verdict comme une victoire du droit international et une marque de la confiance que le gouvernement fédéral accorde aux institutions. • Politique étrangère 6 L’ONU approuve à l’unanimité deux résolutions mexicaines Le 21 avril dernier, la Commission des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté à l’unanimité deux résolutions présentées par le Mexique, dans le but de renforcer la protection et le respect des droits de l’homme dans le monde. La première résolution se réfère à «la protection des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste ». Elle réaffirme l’obligation des États de garantir que toute mesure adoptée pour combattre le terrorisme soit conforme aux normes du droit international en matière de droits de l’homme, de réfugiés et de droit humanitaire. La résolution consolide les efforts de la communauté internationale dans cette domaine, en décidant de nommer un expert indépendant dont la principale fonction sera d’appuyer le Haut-Com- missaire aux droits de l’homme de l’ONU dans la formulation de recommandations concernant l'obligation qu'ont les États de promouvoir et de protéger les droits de l'homme tout en prenant des mesures contre le terrorisme. La deuxième résolution du Mexique adoptée par la Commission se réfère aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales des indigènes. Celle-ci soutient les activités du Rapporteur spécial pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales de ce groupe de personnes, qui se trouve actuellement sous la direction du sociologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Par cette initiative, la Commission a prorogé le mandat du Rapporteur spécial de trois ans, dont la mission première est d’effectuer des visites aux diffé- rents pays, à obtenir des informations sur les droits de l’homme, à formuler des recommandations pour prévenir et éviter les violations des droits des indigènes et à recevoir des plaintes à ce sujet. La résolution met en avant la préoccupation de la communauté internationale face aux niveaux de développement économique et social précaires, aux inégalités dont sont victimes les indigènes et à la persistance de graves violations de leurs droits dans de nombreuses parties du monde. Elle réaffirme le besoin urgent de reconnaître, promouvoir et mieux protéger les droits de l’homme des indigènes, par le biais notamment de l’engagement renouvelé et de l’intérêt croissant de la communauté internationale à parvenir à la protection pleine et efficace de leurs droits humains.• Le Mexique se félicite de l’élargissement de l’Union européenne à 25 membres Le gouvernement du Mexique s’est félicité de l’élargissement de l’Union européenne le 1er mai 2004, qui comptera désormais dix nouveaux Etats membres. Ce fait historique constitue une preuve irréfutable selon laquelle la paix et la prospérité bénéficient de façon substantielle de la solidarité, de la collaboration et de l’effort conjoint des nations. En ce qui concerne les relations du Mexique avec l’Union européenne, le Sénat de la République a approuvé le 22 avril dernier le Protocole additionnel à l’accord d’Association économique, de Concertation politique et de Coopération souscrit entre les Etats Unis mexicains d’une part et la Communauté européenne et ses Etats membres, d’autre part, celui-ci visant à prendre en considération l’adhésion à l’UE de Chypre, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Pologne, de la Slovénie, de la Slovaquie et de la République tchèque. Conformément au Décret de promulgation du Protocole signé par le président Vicente Fox le 29 avril 2004, et publié le 30 avril courant dans le Journal officiel de la Fédération, à partir du 1er mai, date de l’élargissement, seront étendus tous les avantages et obligations de l’accord d’Association se référant aux relations et aux échanges du Mexique avec les dix nouveaux membres de l’Union. Rappelons que cet accord d’Association Mexique-UE contient des dispositions relatives à trois domaines privilégiés : dialogue politique, relations économico-commerciales et coopération. Le Mexique voit d’un bon œil le début d’une nouvelle étape dans sa collaboration avec l’Union européenne et de ce fait avec les 25 pays qui l’intègrent dorénavant. • économie 7 Progrès et défis du système bancaire au Mexique Le président Vicente Fox a inaugu- ré le 19 avril dernier à Acapulco la Convention nationale bancaire. Au cours de son intervention, le Président mexicain a déclaré, avant l'ouverture des sessions de travail, que le pays se trouvait face à de nouvelles opportunités de conclure les accords qu'exige le développement du pays. Cette rencontre annuelle des dirigeants des institutions financières du Mexique, tant publiques que privées, tradition du système bancaire mexicain, est l’occasion de commenter les réalisations ainsi que les défis auxquels le pays fait face afin de développer un système bancaire solide et compétitif. Un des principaux objectifs de la gestion financière de l'actuel gouvernement a été de faire en sorte que le système financier devienne un mécanisme d'appui efficace en vue de favoriser la croissance économique par le biais d'une meilleure intermédiation entre l'épargne et l'investissement productif. Etablir un environnement de certitude et de sécurité juridique, faite de règles claires applicables à toutes les parties prenantes au système financier, en est un facteur-clé. Conscient de son importance, le gouvernement mexicain s'est fixé comme principaux objectifs dans ce domaine d'augmenter l'épargne intérieure, de développer le crédit, d'améliorer les pratiques bancaires, de renforcer la surveillance et la régulation selon les standards internationaux et d'orienter l'action des banques d'investissement vers les secteurs stratégiques pour le pays tels que l'épargne populaire, le logement et la campagne. Le Mexique a pu avancer dans la modernisation de sa législation financière, résultat du travail conjoint et d'un climat de collaboration permanente entre le pouvoir législatif, les autorités finan- cières et les institutions de crédit. Grâce à ces réformes, nous disposons désormais d'un cadre juridique et institutionnel plus solide pour la croissance du secteur bancaire à long terme. Pour la première fois en trente ans, le Mexique a bénéficié de la conjonction de deux facteurs importants : Nous nous trouvons d'un côté au seuil d'une période de croissance de l'économie mexicaine, et nous disposons, par ailleurs, dans notre pays, d'un système financier Ainsi, le système bancaire, y compris les autres intermédiaires, doit continuer à être actif, offrant des produits et des services permettant d'élargir les possibilités de financement à tous les secteurs. Il sera nécessaire, en outre, de mobiliser tous les acteurs impliqués, législateurs, intermédiaires et autorités financières afin qu'ils mettent en place les actions manquantes permettant de réduire les faiblesses qui existent encore dans notre système bancaire. Ce n’est qu’ain- solide qui se caractérise par sa solvabilité, sa solidité et des capitalisations des institutions, par la suffisance dans ses réserves en valeurs arrivées à échéance et ses faibles indices d'impayés, ceci constituant un panorama contrastant fortement avec les faiblesses affichées dans ce secteur voici à peine deux années. Ces deux facteurs se conjuguent dans un cadre de stabilité macroéconomique et financière, avec des taux d'inflation et d'intérêt réduits, de bas niveaux d'endettement du secteur privé et une balance des finances publiques contrôlée. Ceci signifie que nous nous trouvons face à une opportunité unique de renforcement offerte au système bancaire, afin qu'il soit un moteur important de la croissance économique. si que nous pourrons apporter une viabilité à nos institutions financières afin que celles-ci servent de levier pour favoriser la reprise du développement au Mexique. Comme l'a affirmé le docteur Guillermo Órtiz, gouverneur de la Banque Centrale du Mexique, lors de son intervention durant la convention : "les idées et le talent ne manquent pas dans notre milieu pour soutenir la croissance, mais la créativité ne trouve pas toujours les moyens de se matérialiser. Le principal défi à surmonter dans ce domaine est de réussir à faire en sorte que le système bancaire appuie pleinement les efforts de ceux qui tentent avec succès de gagner leur place sur les marchés". Voici la tâche à accomplir dans les prochaines années. • économie 8 en bref Récupération graduelle sur le marché du travail. Accord de libre-échange Mexique-Japon Le taux de chômage ouvert (TDA) atteint Le 27 octobre 2002, dans le cadre les 3,86% de la population active en mars de la Réunion des Dirigeants économiques du Mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) qui s’est tenue à Los Cabos, État de la Basse Californie, le président mexicain, Vicente Fox, et le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, ont fait part de leur décision d’entamer des négociations visant à conclure un Accord d’Association économique entre les deux pays. Dès lors a été mis en place un ensemble 2004, ce qui représente une réduction de 3,92 % par rapport au taux enregistré en février dernier. En prenant en compte les données corrigées des variations saisonnières, le TDA est estimé à 3,78% au troisième mois de cette année, ce qui le situe au même niveau que le taux du mois précédent. Augmentation de la consommation des ménages Les indicateurs du commerce au détail ont montré que les ventes et les rémunérations réelles ont augmenté respectivement de 4,2% et de 1,9% en février 2004 par rapport à la même période de l'année précédente. Les ventes en gros ont, pour leur part, affiché une hausse de 1,5% alors que les rémunérations réelles se sont élevées à 1,8% en termes annuels au cours du second mois de cette année. Par ailleurs, l'emploi dans ce secteur s’est réduit de 0,9% au cours de la même période. Progrès constants dans le contrôle de l'Inflation de cycles de négociation qui se sont alternativement déroulés au Mexique et au Japon, sous la direction du ministère de l’Économie et du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage, du Développement rural, de la Pêche et de l’Alimentation, en ce qui Selon la Banque Centrale du Mexique, l'Indice National des Prix à la Consommation est resté stable durant la première quinzaine d'avril 2004 par rapport à la seconde quinzaine du mois de mars dernier. Ainsi, l'Inflation en termes annuels se situe à 4,12%. L'Indice d'Inflation sous-jacente a enregistré une augmentation de 0,19% alors que le sous- indice des prix du panier de consommation de base accusait une baisse de 0,07% au cours de la même période. La bourse mexicaine maintient ses bons exercices. L'Indice des Prix et Cotisations (IPyC) de la bourse mexicaine des valeurs a enregistré une croissance nominale de 0,42% au cours de la semaine dernière, ce qui, converti en dollars, équivaut à une perte de 0,16%. L'IPyC affiche en 2004 une croissance nominale de 21,90% en pesos et de 20,74% en dollars. concerne le Mexique, et des ministères des Affaires étrangères, des Finances, de l’Agriculture, la Sylviculture et la Pêche, ainsi que de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, pour ce qui est de la partie japonaise. Le 12 mars dernier, lors d’une vidéoconférence qui a réunit les responsables de ces ministères, il a été confirmé que les deux pays étaient parvenus à des accords substantiels sur les principaux éléments de l’Accord d’Association économique entre le Mexique et le Japon. Les négociations ont permis de s’entendre mutuellement sur des thèmes aussi complexes et sensibles que les volets agricole et industriel et ce afin d’amplifier les échanges et de veiller aux intérêts des producteurs et des exportateurs des deux pays. Toutefois, l’Accord proposé ne constituera pas qu’un instrument commercial puisque, outre les composants habituels d’un accord de libre-échange, il comprendra également des dispositions relatives à la coopération bilatérale qui permettront au Mexique d’initier le passage d’une des économies les plus ouvertes vers une des économies les mieux ouvertes. Ce nouvel accord avec le Japon, qui devrait être souscrit dans les prochains mois, permettra aux produits mexicains d’être librement commercialisés sur le troisième plus important marché au monde, derrière les EtatsUnis et l’Union européenne. On estime que grâce à cet Accord les exportations mexicaines vers le Japon devraient augmenter à un taux moyen annuel de 10,6 % et celui-ci devrait permettre de créer près de 277 mille emplois au cours des dix prochaines années. De même, l’accord représente une alliance stratégique qui contribuera à créer des liens entre l’Asie et le Mexique, générant un flux d’Investissements Directs Étrangers plus important vers le pays. En matière de coopération, le Mexique bénéficiera du renforcement de la coopération économique orientée principalement vers le développement des petites et moyennes entreprises (PME). L’Accord tend à promouvoir une association économique intégrale et à tirer le meilleur profit possible des aspects complémentaires des économies du Mexique et du Japon, ce qui permettra de consolider les actuelles relations bilatérales. Se fondant sur les résultats obtenus jusqu’à présent, les deux parties sont déterminées à parachever le texte légal de l’Accord le plus rapidement possible. • économie 9 Reprise de l’activité industrielle au Mexique D’après des informations du secteur industriel au Mexique (qui est composé de l’industrie minière, de l’industrie manufacturière, du bâtiment et de la distribution d’électricité, de gaz et d’eau), la production industrielle a affiché au cours du mois de février 2004 une hausse de 2,2% en termes réels par rapport au même mois de 2003. Industrie minière L’industrie minière présentait en février 2004 un taux annuel de 9,6%, résultat d’une activité positive tant dans l’industrie pétrolière que non pétrolière. La première a progressé de 5% en raison de la hausse dans l’extraction de pétrole brut et de gaz naturel en février 2004 et la seconde a enregistré une croissance de 16,3% du fait de l’augmentation de la production d’argent, de carbone minéral, de fer, de silice, de fluorite, de dolomite, de cuivre, de baryte et de plomb. Industrie du bâtiment L’industrie du bâtiment s’est élevée à 5,4% par rapport au mois de février 2003. Ce résultat est dû à une plus grande demande de matériaux parmi lesquels se trouvent : le ciment, le bois, le verre, des briques diverses, le sable et les graviers, les lames et tubes en fer et en acier, les plaques en aluminium, les tubes en pvc, les structures métalliques, les asphaltes, les peintures, les conducteurs et accessoires électriques, les imperméabilisants et les valves. Industrie manufacturière Au cours du mois de février 2004, l’industrie manufacturière a progressé de 1,2% par rapport au même mois de l’année précédente. Au sein de cette industrie, la production des entreprises de transformation a augmenté de 1,1% notamment en raison de la croissance de la production de carrosseries, de moteurs, de pièces détachées et d’accessoires pour véhicules ; des industries de base du fer et de l’acier ; des viandes et des produits laitiers ; du ciment hydraulique ; de la mouture du café ; du verre et des produits en verre ; de la mouture du blé ; d’ ‘’autres produits chimiques’’ ; de la machinerie et de l’équipement non électrique ; du pétrole et de ses dérivés ; des équipements et des appareils électriques ; des produits en caoutchouc ; des huiles et des graisses comestibles ; du tabac ; des savons, des détergents et des cosmétiques ; de la mouture du maïs ; du papier et du carton ; de la chimie de base et des meubles métalliques ; entre autres. Pour sa part, la production des maquiladoras a enregistré une croissance de 1,4% par rapport au mois de février 2003. Distribution d’électricité, de gaz et d’eau La distribution d’électricité, de gaz et d’eau a augmenté de 0,9% au mois de février dernier par rapport au même mois de 2003. Résultats obtenus sur la période janvier-février 2004 Au cours des deux premiers mois de 2004, l’activité industrielle du Mexique a affiché une hausse de 1,4% par rapport à la même période de 2003. Cette croissance varie selon les secteurs : l’industrie minière a augmenté de 7,7%, le bâtiment de 4,2%, la distribution d’électricité, de gaz et d’eau de 1,1% et l’industrie manufacturière de 0,4%, sur la période précédemment citée. • économie 10 Zoom sur la ville de Guadalajara, l’âme du Mexique Située à 600 km à l’ouest de Mexico, la ville de Guadalajara –capitale de l’Etat de Jalisco et porte d’entrée au vaste nord-ouest mexicain– est, avec plus de trois millions d’habitants, la deuxième plus grande ville de la République mexicaine en termes de population, de superficie et de commerce et occupe la première place en matière de développement et de croissance. Cette cité moderne qui a su conserver son charme a été fondée en 1530 mais ce n’est qu’en 1542 que les colons espagnols s’installèrent dans la Vallée de Atemajac. Guadalajara est une des villes les plus représentatives du Mexique. Berceau de nombreux produits et coutumes mexicains, elle est en effet mondialement reconnue comme la capitale du folklore, grâce notamment aux traditionnels mariachis, à l’artisanat, à la gastronomie, à la tequila et au sport national par excellence, la charrería. Guadalajara se caractérise par les facilités qu’elle offre pour la tenue de congrès, de conventions, d’expositions et d’autres événements similaires. Pour preuve, rappelons qu’elle accueillera les 28 et 29 mai prochains le troisième Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, de l’Amérique latine et des Caraïbes. Egalement connue sous le nom de « Perle de l’Occident », Guadalajara est aujourd’hui une des villes les plus peuplées et importantes du Mexique. Ses principaux attraits touristiques se situent dans le centre historique de la ville. Le plus emblématique d‘entre eux est l’énorme cathédrale, laquelle a d’ailleurs été choisie pour symboliser la ville et dont l’architecture présente divers styles. A proximité se trouvent le panthéon des Hommes illustres, le Palais du gouvernement avec sa façade churrigueresque, l’hospice Cabanas avec ses patios fleuris et les faïences des allées, la splendide église Santa Monica, le musée national qui abrite une riche collection de tableaux et naturellement le marché de la Libertad, un dédale de ruelles et de halles. Derrière la cathédrale, on peut apercevoir le Théâtre Degollado, construction datant du XIXème siècle. Situé sur la place de la Libération, ce théâtre combine un style néoclassique à l’extérieur avec un style corinthien à l’intérieur. A visiter égale- ment la Place des Mariachis, l’incontournable Tlaquepaque, réputé pour son artisanat, ainsi que Tequila qui, comme son nom l’indique, est le lieu de naissance du fameux « nectar des dieux ». Bénéficiant d’une importante infrastructure, et notamment d’excellentes voies de communication terrestres et aériennes qui ont contribué à la relier de façon étroite aux principaux centres productifs du pays, Guadalajara dispose en outre d’un aéroport international « Miguel Hidalgo », ainsi que d’autres aéroports de moindre taille. Par ailleurs, c’est dans cette ville que se concentre essentiellement l‘industrie de l’Etat de Jalisco. Connue dans le monde des affaires comme la « Silicon Valley », Guadalajara héberge des entreprises internationales, ce qui fait d’elle l’une des villes de l’ouest mexicain les plus attractives pour les investissements étrangers. Jouissant d’une image de « ville aimable » et d’une qualité de vie saine, Guadalajara se place dans le monde des affaires comme la deuxième ville en terme d’importance, après Mexico et avant Monterrey. Le rapide processus de mondialisation dans lequel se trouve actuellement le monde entier, exige de la part de Guadalajara de disposer d’une transition technologique agile et rapide, nécessaire pour le maintien constant des relations commerciales entre les différents acteurs du commerce international. En tant que principal protagoniste de la région occidentale du Mexique, Guadalajara répond de façon indiscutable à ces exigences en permettant de commercer par internet, devenant ainsi pionnière dans le milieu des affaires électroniques et en lançant le programme « Business Guadalajara Metropolitan », qui contient les informations nécessaires pour la prise de décisions des chefs d’entreprises intéressés par des investissements dans cette ville. • bilatéral Séminaire sur les relations entre l'Union européenne et l'Amérique latine La décennie 1980 a constitué pour l'ensemble des pays d'Amérique latine une ère de transition politique et démocratique, d'insertion dans une économie mondiale désormais globalisée, et surtout de relance du mouvement d'intégration économique régionale. Malgré la diversité des degrés d'intégration adoptés, ces mouvements de mise en place de blocs économiques régionaux ont, dans leur ensemble, permis de limiter les effets des crises économiques et financières tout en garantissant la pérennité de la démocratie en Amérique latine. Face à ce processus d'intégration régionale, l'Union européenne a joué un rôle non seulement de référant mais également d'éventuel contrepoids face à l'influence américaine, favorisant ainsi l'émergence d'une nouvelle relation stratégique entre l'Union européenne et l'Amérique latine. C'est dans ce contexte que, avec le soutien de la Banque interaméricaine du développement, l'Institut d'Etudes Politiques de Paris a organisé les 6 et 7 avril derniers dans les locaux de son antenne de Poitiers, siège de son premier cycle universitaire ibéroaméricain, un séminaire intitulé « Les régionalisations dans la mondialisation : regards croisés sur l’Amérique latine et l’Europe » ayant pour objet d'analyser la portée réelle de cette relation. Ce séminaire a consisté en un forum de discussion où des invités de renom tels que M. César Gaviria, secrétaire général de l'OEA, et M. Eduardo Duhalde, ancien président de la République d'Argentine, ont pu échanger leur point de vue quant à l’évo- 11 Un athlète mexicain bat son propre record au stade Charlety A l’occasion de son 15ème anniver- S.E. Claude Heller, Ambassadeur du Mexique en France. lution des intégrations régionales en Amérique latine. Invité par l'Institut d'Etudes Politiques à participer aux discussions, l'ambassadeur du Mexique, M. Claude Heller, a souligné dans son intervention l’importance des défis à relever en vue de constituer une alliance stratégique entre les deux continents. Celle-ci impliquerait de reconnaître les différents intérêts et aspirations des pays latinoaméricains compte tenu de la diversité des conditions socio-économiques persistant dans cette région. Monsieur Heller a néanmoins démontré que l’existence de nombreuses convergences pouvait favoriser une réelle coopération entre l'Union européenne et les pays d'Amérique latine, tant sur les questions de politique internationale que dans le domaine de l'économie mondiale. • saire comme détenteur du record « Persévérance et Endurance », l’athlète mexicain José Luis Macías Luna a couru au Stade Charlety à Paris, le 29 avril dernier. Ce jour-là il a parcouru la distance de 40 Km, soit 100 x 400 m. Signalons que José Luis Macías Luna n’a cessé de courir un seul jour depuis le 1er mai 1989, ce qui équivaut à 5,400 jours consécutifs dans cette discipline et à 63,460 kilomètres parcourus. Né en 1952, ce sportif mexicain a déjà participé à 34 marathons tous terminés, y compris l’Ultra Marathon de grande distance au Mexique, 2ème édition des 100 milles d’argent où il est arrivé en troisième position dans la catégorie libre masculin les 25 et 26 octobre 1990. Il a établi le record « Persévérance et Endurance » à Cancún, Etat de Quintana Roo, Mexique, le 11 février 2004. Le but de la visite en France de José Luis Macías Luna était d’accumuler un total de 64,300 kilomètres. C’est désormais chose faite. • 12 culture Le Musée national d’anthropologie ou la richesse du Mexique Le Musée national d'anthropologie du Mexique est, de l'avis de tous, l'un des plus beaux, voire le plus beau musée anthropologique du monde. Sa construction très récente (vers 1960, par l'architecte Pedro Ramírez Vázquez) explique son architecture austère. Il recèle de collections archéologiques et ethnographiques fabuleuses sur les civilisations qui ont modelé la Mésoamérique. Des Olmèques aux Mayas, en passant par les Teotihuacanas, les Zapothèques, les Mixtèques, les Totonaques, les Huaxtèques, des Toltèques aux Mexicas (les Aztèques) qui occupaient Tenochtitlan à l'arrivée des conquistadores espagnols. Situé dans le bois de Chapultepec, le Musée national d'anthropologie présente donc une synthèse des richesses du Mexique précolombien. Il comprend 24 salles d'exposition permanente dont la visite complète couvre plus de 5 km, une salle d’expositions temporaires et trois auditoriums. Ces salles sont distribuées de façon chronologique et regroupées en zones culturelles renfermant des pièces uniques, des cartes, des tableaux synoptiques, des illustrations et des éléments audiovisuels. Mais le Musée se caractérise également par une intense activité culturelle se traduisant par des conférences, des ciné- clubs, des librairies, la vente de reproductions, une riche et précieuse bibliothèque ainsi que par des expositions temporaires de haut niveau. Du fait de rassembler aussi bien des pièces archéologiques que des restes humains, des objets de culte, des dieux de tous genres, des objets de la vie quotidienne, des bijoux, des tenues magnifiques, des maisons construites in situ par les indigènes, des offrandes, ce Musée apparaît comme un trésor de l’humanité dans lequel les dieux monolithiques ont trouvé un endroit de prédilection. D’ailleurs en parcourant ses salles, on se croirait dans un temple gigantesque et symétrique. Ce Musée permet la coexistence de deux mondes -le passé et le présent-, et de percevoir ainsi deux sensations : l’intensité intérieure et la détente extérieure. Il nous permet également de pénétrer au sein de deux sphères, les collections anthropologiques se trouvant au rez-de-chaussée et le monde indigène à l’étage. Rappelons que le Musée a rouvert le 2 avril dernier la salle des cultures du Golfe du Mexique, qui renferme 54 sculptures et 44 vitrines dans lesquelles figurent 978 pièces, dont 777 d’entre elles sont exposées pour la première fois. Lors de l’ouverture du Musée en 1964, cette salle était exclusivement consacrée aux civilisations huaxtèques, totonaques et olmèques. Aujourd’hui, cette salle prend de l’importance puisqu’elle met en valeur les femmes au sein de ces cultures, le culte de la tête, l’importance de la mer, l’existence de civilisations contemporaines, ainsi que l’inclusion de pièces relatives à la danse et à la musique tout comme de figures anthropomorphes et de sculptures de grand format rendant hommage au culte du phallus et qui n’avaient jamais été exhibées auparavant, « pour des questions de pudeur ». • Principaux objectifs du Musée national d’anthropologie Diffuser la culture préhispanique auprès de la population nationale et internationale, à travers l’exposition de pièces d’origine diverse ; Diffuser tout ce qui est en rapport avec l’anthropologie au Mexique, tant au moyen d’expositions que de conférences ou de visites guidées pour les écoliers et les adultes ; Veiller à la conservation et à la restauration des collections archéologiques et ethnographiques, qui se trouvent être les plus précieuses du pays et, Enrichir le patrimoine culturel, rechercher ce qui a trait à celui-ci, et publier les études émanant de ces recherches. Culture 13 Le couvent de Notre Dame de l'Assomption à Tlaxcala Durant un peu plus de deux ans, des autorités des trois niveaux de gouvernement, des chercheurs et des universitaires ont étroitement collaboré dans le but de promouvoir l'intégration de cet ensemble architectural à la liste des biens considérés comme patrimoine culturel de l'Humanité par l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, les Sciences et la Culture (UNESCO). Le lieu que l'on désire voir être déclaré comme faisant partie du Patrimoine de l'Humanité inclut la plus importante des constructions religieuses des franciscains de la ville et de la province de Tlaxcala : le couvent et l'église de Notre Dame de l'Assomption. L'ensemble est constitué de l'église, du parvis, du cloître, de la chapelle ouverte, des chapelles souterraines, d'un brûloir, et d'une arène. Le couvent, les hauts et bas cloîtres ont été construits vers 1539, le monastère entra en fonction dans son ensemble vers 1540. Les travaux ont cependant continué pendant plusieurs années. En 1552, le Conseil des Indes approuva la préparation de la pierre destinée aux arches du couvent ; ce dernier connut au fil du temps de nombreuses réparations. Le cloître supérieur qui a survécu montre, gravé dans sa pierre, la date de 1553. Le campanile, uni au cloître par un pont, constitue de nos jours un des symboles par excellence de l'Etat de Tlaxcala, figurant dans ses annales de 1578. Le cloître a fonctionné comme tel jusqu'en 1861, jusqu'à ce que les franciscains durent l'abandonner du fait de la Réforme. Il fut transformé en garnison, puis en prison durant la Révolution. Restauré en 1979, le cloître de l'ancien couvent servit d'enceinte à la bibliothèque "Andrés Angulo Ramírez ", spécialisée en anthropologie et en Histoire, à laquelle on intégra le Musée Régional de Tlaxcala, qui depuis 1986 œuvre en collaboration avec l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire. Le Musée régional offre un voyage au cœur des origines du Mexique, depuis les premières installations humaines qui eurent lieu dans la vallée de Tlaxcala, 25 000 ans avant notre ère. De l'époque préhispanique le Musée exhibe une série de pièces originales provenant de Xochitécatl, Cacaxtla, Tecoaque, Tozatlán, et Ocotelulco. On remarquera la présence d'un Chac Mool, d'une énigmatique urne polychrome venant de Cacaxtla, et une sculpture du dieu Tonacatecuhtli o Teocipactli, trouvé à Tizatlán, dieu à la forme de lézard, lien avec le début des temps et de l'Humanité, qui constitue une des invocations de Quetzalcóatl. La partie haute du musée est dédiée au patrimoine pictural et aux reliques de l'époque coloniale, et le tableau de la Vierge d'Ocotlán ainsi qu'une belle col- lection de peintures à thème religieux, en plus des fresques et poutres taillées au cours du XVIe siècle et qui nous sont parvenues. A la fin de l'année 1538, débuta la construction de ce qui deviendrait la demeure définitive des franciscains à Tlaxcala. Vers 1540, le couvent ainsi que l'église entraient en fonctionnement. En cette même année, le frère Toribio de Benavente, Motolinía, décrivit le monastère comme "raisonnable" et l'église comme grande et bonne". La nouvelle église fut consacrée à Notre Dame de l'Assomption. La façade sobre de l'ancienne église de Notre Dame de l'Assomption, aujourd'hui convertie en cathédrale de Tlaxcala, montre la modestie des premières constructions franciscaines. Son retable principal, dédié à la Vierge de l'Assomption, datant du XVIIe siècle est d'élégant style baroque salomonique, décoré de neuf sculptures taillées et bordées ainsi que de peintures à l'huile, parmi lesquelles on remarquera celle reproduisant le baptême des seigneurs de Tlaxcallan. La sobriété des épais et lisses murs franciscains du XVIe siècle, et son plafond travaillé traversé de d'épaisses poutres de cèdre de magnifique style mudéjar aux belles formes, décorées d'étoiles dorées sont des héritages du XVIe siècle, qui est considéré comme artistiquement le plus riche et le mieux conservé du Mexique, créant une atmosphère majestueuse faite de contrastes, ceci dans une grande harmonie. Selon la sénatrice Maricarmen Ramírez García, une des principales instigatrices de ce projet, l'intégration de cet exceptionnel héritage architectural et historique permettra de partager avec la société internationale "la richesse du passé, la vigueur du présent et la luminosité du futur" de Tlaxcala, capitale régionale qui occupe une place privilégiée dans l'Histoire du Mexique. • 14 AMBASSADE 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. INSTITUTO DE MÉXICO 119 rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org SERVICE COMMERCIAL Bancomext 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. SECTION CONSULAIRE même adresse ; tél. : 01 42 86 56 35 ; CONSEIL DE PROMOTION TOURISTIQUE même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; Numéro Vert : 00 800 11 11 22 66 e-mail : [email protected] MAISON DU MEXIQUE Cité universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org CONSULATS HONORAIRES Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 79 76 55. Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 34 41 74 40. carnet de route La route de la Tequila Localité d’origine préhispanique de plus de 35 000 habitants, Tequila se trouve à une soixantaine de kilomètres de la ville de Guadalajara, soit dans le centre-nord de l’Etat de Jalisco. Cette ville se caractérise par une colline de 3 000 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer, qui fut naguère un volcan actif. L’apparition de la tequila émerge de légendes anciennes et de mythes, dont l’un d’eux évoque que la tequila a été découverte alors qu’une retentissante foudre s’abattait sur une plante d’agave, la coupant au milieu et la cuisant quelques instants. C’est alors que les indigènes sentirent un délicieux arôme du nectar qui s‘en échappait et le burent avec peur et révérence, pensant qu’il s’agissait-là d’un miracle et d’un cadeau des dieux. L’élaboration de la tequila dans cette région date de 380 ans, et de là est née l’appellation de cette boisson, qui constitue avec la charrería –sorte de rodéo mexicain– et les mariachis, un des piliers des traditions mexicaines. La première usine de Vino Mezcal fut installée par Pedro Sánchez de Tagle en 1600, qui introduit la culture et la distillation du mezcal pour la production de tequila. Tequila est aujourd’hui un des lieux les plus célèbres de l’Etat de Jalisco, avec l’arrivée fréquente de touristes de tous les coins et recoins du monde qui viennent avant tout s’enquérir du processus de fabrication de la boisson la plus mexicaine, même si par la suite ils repartent étonnés d’y avoir découvert d’autres attributs tels que des haciendas, des musées, un impressionnant canyon avec des cascades d’eau et même un volcan dont la dernière éruption remonte à plus de 600 ans. A Tequila, le touriste peut passer de la culture à la nature et de la nature à la distraction. A visiter des endroits incontournables tels que la colline de Tequila ; le centre historique ; la paroisse de Santiago Apostol, patron de la ville ; le musée Francisco Javier Sauza, grand bienfaiteur de la ville, ou encore passer un agréable moment de détente dans la station thermale « La Toma ». Le musée de Tequila a ouvert ses portes le 29 janvier 2000, dans le but de préserver les us et coutumes de la tequila comme patrimoine culturel de Jalisco et comme boisson nationale par excellence du Mexique. Citons également la foire nationale de Tequila, qui se déroule tous les ans du 29 novembre au 12 décembre, propice aux activités culturelles et de loisirs, ainsi qu’à la charrería et aux combats de coqs. Vous pourrez également découvrir davantage la région à bord du « Tequila Express », qui vous emmènera en train vers la Hacienda San José del Refugio, maison-mère de la fameuse Tequila Herradura. •