Naissance de l`agriculture, des villes et de l`écriture

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LARKO2324. Archéologie du Proche-Orient ancien
Année académique 2016-2017
Naissance de l’agriculture, des villes et de l’écriture
Introduction
Le Proche-Orient et la Mésopotamie offrent cette singularité d’avoir été le premier foyer d’apparition de
l’agriculture et de l’élevage, la première région où se développèrent des centres urbains d’envergure et la
terre d’origine de la plus ancienne écriture connue.
Sous l’angle chronologique, l’agriculture et l’élevage sont des phénomènes nettement plus anciens que les
deux autres et ne semblent pas entretenir de relations directes avec l’émergences de centres urbains et
l’adoption de l’écriture, d’autant que les premières traces de champs cultivés sont proches-orientales
(couloir syro-palestinien), tandis que villes et écriture sont des événements liés à l’histoire du Pays de
Sumer, dans le Sud de la Mésopotamie. S’il est évident que des milieux urbains ne peuvent voir le jour
sans que n’existent au préalable des formes économiques propres à alimenter ces concentrations de population, cela suffit-il à lier ces deux pôles, l’agriculture formant une nécessité pour la création de centres
urbains, certainement pas une condition suffisante. Mais, dans le cas particulier du Proche-Orient et de la
Mésopotamie, les choses peuvent être relu d’une autre façon : dès les premières phases du Néolithique
(naissance de l’économie de production), des agglomérations voit le jour, au Proche-Orient, mais aussi
en Anatolie orientale. Ces centres, dont on ne sait s’ils doivent déjà être désignés par le mot « ville »
indiquent à tout le moins qu’il est des relations complexes entre systèmes économiques et organisations
sociales et qu’on ne peut se contenter d’aborder les thèmes individuellement, même si, dans un premier
temps, la démarche est indispensable pour assurer la maîtrise de la documentation. Ainsi, agriculture et
centres urbains semblent entretenir des relations étroites, sans qui sachent qui de la poule ou de l’œuf…
Tous ces événements se déroulent entre les 10e et 7e millénaires (voire déjà plus tôt pour la sédentarité et
une proto-agriculture). Mais ce n’est qu’à partir du 4e millénaire pourtant qu’on accepte de reconnaître
l’émergence de véritables villes, à l’autre extrémité du croissant fertile (Uruk). Là, très vite, les premiers
signes de l’élaboration de langages écrits apparaissent (fin du 4e millénaire). Cette (quasi)concomitance
entre le développement des villes et les premières tentatives de coucher par écrit des aspects administratifs
poussent beaucoup à considérer que la naissance de l’écriture est le corollaire obligatoire de la complexification des implantations et des concentrations des populations humaines. Cette relation est-elle aussi
forte qu’on le pense ? Les relations entre développements urbains et écriture ne sont pas partout aussi
évidentes (Afrique, Amérique latine, Océanie…). D’ailleurs, chaque invention d’une écriture (Mésopotamie, Egypte, Mexique, Chine…) est-elle toujours motivée de la même façon ? Certains y trouvent le
moyen de gérer leurs activités, d’autres de s’adresser à leurs dieux… !
In fine, les imbrications entre, d’une part, la naissance d’économies de production et de mondes périurbains et, d’autre part, le développement des villes et l’apparition de l’écriture, restent des phénomènes
dont on n’a pas fini de mesurer les tenants et aboutissants. Or, les trois thèmes dont il est ici question -agriculture, ville et écriture- forment les bases fondamentales des développements historiques ultérieurs,
jusque et y compris l’ère contemporaine : l’humanité ne cesse de se concentrer dans des mégalopoles de
plus en plus vastes et complexes, la production est le principal moteur de l’économie mondiale ; enfin, la
gestion administrative et juridique (donc écrite) de cette complexité est indispensable.
Il importe donc de tenter de mieux comprendre les sources de l’Antiquité proche-orientale et mésopotamienne, tant il semble qu’il y là la plus ancienne tentative d’une juxtaposition entre production, ville et
écriture.
Calendrier
- Mardi 07/02 (Eras70, 14h00-118h00)
Cours ex cathedra
- Mardi 17/04 (Eras70, 14h00-118h00)
Thème : Naissance de l’agriculture
- Mardi 25/04 (Eras70, 14h00-118h00)
Thème : Naissance des villes
- Mardi 02/05 (Eras70, 14h00-118h00)
Thème : Naissance de l’écriture
- Mardi 09/05 7 (Cinquantenaire, 14h00-118h00)
Visite aux MRAH
- Mardi 16/05 (Eras70, 14h00-118h00)
Synthèse : cours ex cathedra + débat
Leçons
- Naissance de l’agriculture (mardi 17/04)
Bilan documentaire (du Natoufien au PPNB) : Van Nieuwenhove Jessica
La vision de Gordon Childe (la Révolution néolithique) et celle de Jacques Cauvin (agriculture
comme phénomène symbolique) : Vanassche Clémentine
- Naissance des villes (mardi 25/04)
Les agglomérations du PPNB (Catal Hüyük, Nevali Gori, ‘Ain Gazal : De Smet Alexandre
Göbekli Tepe : Thirion Fanny
Les premières villes Mésopotamienne (Obeid, Uruk, Tell Brak…) : Pierre Camille
- Naissance de l’écriture (mardi 02/05)
Dans le monde sumérien : Lewyckyj Oksana
Conséquences intellectuelles de l’écriture (critique de Jean Bottéro) : Pleuger Léna
Chaque leçon comprendra un exposé d’une heure et sera structurée de la façon suivante :
- Aperçu global de la documentation consultée.
- Synthèse des données collectées.
L’ensemble de ces éléments sera également mis par écrit pour le jour de la leçon (travail écrit obligatoire qui servira de base d’étude pour les autres étudiants). Ce travail comprendra entre 8 et 10 pages,
hors illustrations (ces dernières seront distribuées via les PowerPoint des leçons).
Notation
- Présentation de la leçon (oral et écrit) : 10 points.
-Examen oral : 10 points.
Orientation bibliographie
BOTTÉRO J., 1987. Mésopotamie. L’écriture, la raison et les dieux. Paris, Gallimard (Bibliothèque des Histoires), 368 p.
BOTTÉRO J., 1998. La plus vielle religion en Mésopotamie. Paris, Gallimard (Folio Histoire), 444 p.
BOTTÉRO J., HERRENSCHMIDT C., VERNANT J.-P., 1996. L’Orient ancien et nous. Paris, Albin Michel
(Pluriel), 230 p.
CAUVIN J., 1994. Naissance des divinités, naissance de l’agriculture. La révolution des symboles au NéolithiqueParis, CNRS (Empreintes), 304 p.
CHILDE G., 1964. La naissance de la civilisation. Paris, Gonthier (Bibliothèques Méditations), 252 p.
GUILAINE J., 2011. Caïn, Abel, Ötzi. L’héritage néolithique. Paris, Gallimard, 284 p.
GUILAINE J., 1994. La mer partagée. La Méditerranée avant l'écriture, 7000-2000 avant Jésus-Christ. Paris,
Hachette, 456 p.
HUOT J.-L., 1994. Les premiers villageois de Mésopotamie. Du village à la ville. Paris, Armand Colin, 224
p.
KRAMER S.N., 1957. L’histoire commence à Sumer. Paris, Flammarion (Champs Histoire ; réédition de
1997), 316 p.
SCHMIDT K., 2015. Le premier temple. Göbekli Tepe. Paris, CNRS, 416 p.
TALON P., VAN LERBERGHE K. (dirs), 1997. En Syrie. Aux origines de l’écriture. Turnhout, Brepols, 302 p.
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