Sujet-ET1-2014-corrigé

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BIO241
Examen Terminal 1ère session (19 mai 2014)
Documents et calculatrice non autorisés
Notation sur 80 points
___________________________________________________________________________
PARTIE A :
Question 1 :
18 pts
Dans la glycolyse, la réaction de phosphorylation du fructose-6-P (F6P) en
fructose-1-6-biphosphate (F16BP), catalysée par la phosphofructokinase (PFK), est
caractérisée par ΔG°' = -18 kJ.mol-1
1/ Ecrire la réaction. Vous préciserez les formules semi-développées du fructose 6P et
du fructose 1-6 BP en utilisant la représentation de Haworth.
fructose 6 P + ATP
fructose 1-6 BP + ADP
2/ Quel est le nom complet correspondant à l'abréviation ΔG°' ? A quelles conditions
expérimentales correspondent les abréviations ' et ° ? Que représente cette ΔG°' ?
3pts
Variation d'énergie libre de Gibbs, standard apparente (=pH7)
conditions expérimentales standard apparente : P= 1 Bar ; T= 298K ; [chaque
réactant ]=1 M et pH=7.
La valeur absolue de cette variation représente la quantité de travail maximale
susceptible d'être fournie par une réaction spontanée, dans les conditions exp
standard apparente.
3/ Dans le cas où ΔG°' = -18 kJ.mol-1 , que pouvez-vous conclure ?
Dans les conditions standard apparentes, comme le signe de ΔG°' est négatif, la
réaction est spontanée = exergonique, et la quantité de travail susceptible d'être
fournie par cette réaction est de 18 kJ.mol-1
Cette réaction est issue du couplage entre deux réactions chimiques.
4/ Citer, en les explicitant, les conditions de couplage entre deux réactions chimiques.
C1 :Une réaction exergonique et une endergonique
C2 : quantité de travail fournie par l'exergonique > quantité de travail
nécessaire pour que l'endergonique ait lieu
C3 : simultanées
C4 : présence d'un élément de couplage = enzyme ici.
5/ Ecrire les réactions chimiques qui sont couplées pour donner la réaction catalysée
par la phosphofructokinase. Donner leurs ΔG°'.
exergonique
ATP + H 2 O
endergonique
ADP + Pi
ΔG°' = - 30 kJ.mol-1
fructose 1-6 BP + H 2 O
fructose 6 P + Pi
ΔG°' = 12 kJ.mol-1
ΔG°' (ender) = ΔG°' (totale) - ΔG°' (exer) = -18 - (-30) = 12 kJ.mol-1
In vitro, à 25°C et à pH7 et pour les concentrations en réactants suivantes [F6P] =
5.10-5 mol.L-1 ; [ATP] = 3.10-3 mol.L-1 ; [FBP] = 200.10-3 mol.L-1 ; [ADP] = 3.103 mol.L-1 , la réaction a lieu dans le sens 2.
6/ Comment pourriez-vous prouver que la réaction dans les conditions précitées a
bien lieu dans le sens 2 ? Donner la relation dans ce cas.
en calculant ΔG' avec la relation suivante
ΔG' = ΔG'° + RT ln ([ADP] [F16BP])/([ATP][F6P])
si sens 2 alors ΔG' doit être positive dans ces conditions.
7/ Que proposez-vous de modifier comme condition expérimentale pour permettre à
la réaction d'avoir lieu dans le sens 1 ?
Selon les conditions de concentration en réactants, le ln peut être différent et faire
basculer le signe du ΔG'. Il faudrait par exemple diminuer les concentrations en
produit F16BP ou ADP. Ici [F16BP] très élevée facile à diminuer.
8/ Cette réaction est-elle réversible au sein de la glycolyse ? A la lumière des réponses
précédentes, proposer une explication.
Cette réaction est irréversible dans le sens 1 in vivo. La concentration en produit
F16BP ne peut pas être aussi élevée que dans ce cas, obtenu in vitro.
Donnée : ΔG°' (hydrolyse de l'ATP) = - 30 kJ.mol-1
Question 2 :
10 pts
L'étude enzymatique de la phosphofructokinase (réaction 1) s'effectue de
manière indirecte par dosage spectrophotométrique couplé en utilisant deux autres
réactions chimiques catalysées l'une par la pyruvate kinase, une autre réaction de la
glycolyse (réaction 2) et l'autre par la lactate déshydrogénase (réaction 3).
Dans ce système, la lactate déshydrogénase (LDH) permet le dosage du pyruvate
formé par la pyruvate kinase selon la réaction suivante :
réaction 3 :
+
pyruvate + NADH,H
LDH
lactate + NAD+
1/ Justifier l'appellation « dosage spectrophotomètrique » en précisant quelle est la
molécule responsable de l'absorption du milieu réactionnel à 340 nm.
C'est le NADH,H+ qui absorbe de façon spécifique à 340 nm. On va suivre dans ce
dosage la disparition de NADH donc la baisse de l'absorbance.
L'ADP, produit de la réaction 1, est dosé par la pyruvate kinase lors de la réaction 2.
2/ Ecrire la réaction 2 catalysée par la pyruvate kinase (PK).
PK
Phosphoénol pyruvate (PEP) + ADP
pyruvate + ATP
3/ Quelle est la stœchiométrie du dosage ? Peut-on directement relier la quantité de
substrat consommé par la phosphofructokinase à l'absorbance du milieu réactionnel ?
Justifier.
Réaction 1 :
PFK-1
fructose 6 P + ATP
fructose 1-6 BP + ADP
Réaction 2 :
PK
Phosphoénol pyruvate (PEP) + ADP
pyruvate + ATP
Réaction 3 :
+
pyruvate + NADH,H
LDH
lactate + NAD+
La stœchiométrie du dosage est donc de 1. Une mole de fructose 6P consommée par
la PFK donne une mole de NAD+ et correspond donc à la disparition d'une mole de
NADH,H+
4/ Donner la composition du milieu réactionnel permettant de doser l'activité
enzymatique de la phosphofructokinase.
Fructose 6P ; ATP ; PEP ; NADH ; lactate déshydrogénase ; pyruvate kinase et
phosphofructokinase
Question 3 :
22 pts
L'étude cinétique de la phosphofructokinase est menée avec de faibles
concentrations en ATP (50 µM) pour garantir un comportement michaëlien vis à vis du
fructose 6P. En effet, pour des concentrations élevées en ATP, la PFK révèle son
caractère allostérique.
Dans un premier temps, deux fractions (fraction 1 et fraction 2) de mélange
réactionnel de 980 µL chacune contenant tous les éléments nécessaires au dosage
enzymatique, sauf la PFK, sont préparées dans un tampon Tris de pH 7,4 et incubées
à 25°C.
La réaction est ensuite déclenchée par l'ajout de 20 µL de solution enzymatique diluée
au 1/600° dans la fraction 1, et par l'ajout de 20 µL de solution enzymatique diluée
au 1/160° dans la fraction 2. La réaction est alors suivie par spectrophotométrie à
340 nm dans une cuve de 1 cm.
Les résultats bruts obtenus sont ceux de la figure 1. Vous devrez rendre la figure 1
annotée avec votre copie.
1/ Donner un titre complet à cette figure.
Cinétique de disparition du NADH,H+ proportionnelle à celle du substrat F6P de la PFK,
en fonction du temps. Détermination des conditions de vitesse initiale et des V 0
2/ Vous préciserez dans le cadre prévu les conditions expérimentales de mesure fixées
dans cette expérience. Pourquoi est-il important de les rappeler ?
Mesures effectuées à pH 7,4, T° 25°C, pour [F6P] 0 =0,2 mM et pour 20 µL d'enzyme à
1/800 (fraction 1) ou 1/160 (fraction 2)
dès qu'une de ces conditions est modifiée la V 0 mesurée l'est aussi.
3/ Attribuer chacune des courbes aux fractions 1 ou 2.
fraction 1 = « droite »
fraction 2 = hyperbole
4/ Vous annoterez les 2 courbes pour mettre en évidence les résultats obtenus.
Tracé de chaque tangente à l'origine notée V 0
5/ Sachant que l'on souhaite ensuite réaliser des mesures cinétiques pendant 2
minutes, justifier le choix de la dilution pour la solution de phosphofructokinase.
La durée des conditions de V 0 dépend de la quantité d'enzyme. On choisira les
conditions de la fraction 1 pour arrêter la réaction à t=2min avec une bonne précision
de mesure de la V 0
L'étude cinétique de la PFK peut alors être poursuivie à différentes concentrations en
fructose 6 phosphate.
Pour cela, des fractions de 980 µL du mélange réactionnel, chacune contenant tous les
éléments nécessaires au dosage enzymatique, sauf la PFK, et à différentes
concentrations en fructose 6 phosphate sont préparées dans un tampon Tris de pH 7,4
et incubées à 25°C.
La réaction est ensuite déclenchée par l'ajout de 20 µL de solution enzymatique diluée
au 1/600° et suivie par spectrophotométrie à 340 nm (ε NADH,H+ à 340nm = 6000 M-1.cm1
) dans une cuve de 1 cm.
Une partie des résultats est compilée dans le tableau suivant.
N° du tube
Mélange de
réaction (µL)
Solution de PFK
1/600° (µL)
Volume de
solution de F6P
ajoutée (µL)
[F6P] de la
solution ajoutée
(mM)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
480
480
480
480
480
480
480
480
480
-
20
20
20
20
20
20
20
20
500
500
500
500
500
500
500
500
500
0,2
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
A 340 nm à t=0
1,2
1,22
1,29
1,2
1,21
1,23
1,2
1,24
1,21
A 340 nm à t=2 min
1,2
1,15
1,18
0,9
0,89
0,81
0,74
0,67
0,62
Dans le tube 1, 20 µL de tampon sont ajoutés à la place de l'enzyme.
Vous donnerez un exemple de calcul pour le tube 4 uniquement.
6/ Donner la définition du volume réactionnel.
C'est le volume dans lequel se passe la réaction. Il contient dans le tampon adéquat
les substrats et cosubstrats ainsi que l'enzyme.
7/ Donner la valeur du volume réactionnel dans cette expérience. Justifier.
Vréact = 980 µL + 20µL = 1 mL
8/ Calculer la concentration en fructose 6 phosphate à t=0 dans le tube 4.
500µL à 0,4 mM dans 1mL de Vréact : [F6P] 0 = 0,2 mM
9/ Donner la définition de la vitesse initiale.
C'est la vitesse initiale de formation du produit ou de disparition du substrat. (ici les
mêmes)
V 0 = ∆P/∆t = ∆S/∆t
10/ Calculer la vitesse initiale dans le tube 4 en mol.L-1.min-1.
∆A = 1,2-0,9 = 0,3
pour ∆t = 2 min
V 0 = ∆S/∆t = (∆A340nm/ ε NADH à 340nm xl) / ∆t = (0,3/6000 x1) / 2 = 0,25 10-4 M.min-1
L'analyse de l'ensemble des résultats du tableau donne une V m de 200 µM.min-1 et un
K m de 0,15 mM.
11/ Comment feriez-vous, à partir des résultats expérimentaux, pour obtenir K m et V m
avec précision ? Tracer l'allure de la courbe attendue en plaçant V m et K m.
Je tracerais 1/V 0 en fonction de 1/[F6P] 0
1 / V0
1/
V
1 / [F6P]0
- 1 / KM
12/ Que signifie V m ? Donner sa définition. Que permet-elle d'étudier ?
Vm est la vitesse initiale maximale. C'est la vitesse initiale à saturation de l'enzyme.
Elle permet d'étudier les performances du site catalytique.
13/ Que signifie K m ? Donner sa définition. Que permet-elle d'étudier ?
Km est la constante de Miachaëlis. C'est la concentration en substrat pour avoir Vm/2.
Elle permet d'étudier les performances du site de fixation car elle représente l'inverse
de l'affinité de l'enzyme pour son substrat.
14/ Donner la définition de l'activité
expérimentales est-elle mesurée ?
enzymatique.
Dans
quelles
conditions
AE (pHopt, T°optimale, [substrat]saturante, ramenée à 1mL d'enzyme non diluée) est
le nombre de moles de substrat transformé par seconde.
15/ Calculer l'activité enzymatique de 1 mL de solution non diluée de PFK.
AE (20µL à 1/600)= V m x v react
AE (20µL Non diluée) = V m x v react x 600
AE (1mL Non diluée) = V m x v react x 600 x 50 = (200. 10-6 /60) x 10-3 x 600 x 50
=105 nkat.mL-1
numéro d'anonymat :
Figure 1 :
Conditions fixées :
pH = 7,4
T° = 25°C
[F6P]0 = 0,2 mM
Fraction 1
20 µL de PFK à 1/600°
Fraction 2
20 µL de PFK à 1/160°
Fraction 1
Fraction 2
Titre :
Cinétique de disparition du NADH,H+ proportionnelle à celle du
substrat F6P de la PFK, en fonction du temps.
Détermination des conditions de vitesse initiale et des V0
PARTIE B
Question 1 :
10 pts
La glycogénolyse s’effectue en deux étapes :
(Glucose)n + Pi  (Glucose)n-1 + Glucose-1-P
Le Glucose-1-P est ensuite transformé en Glucose-6-P
a- Quels sont les deux endroits où est stocké le glycogène dans l’organisme ?
Foie et muscles
b- donner le nom de l’enzyme qui catalyse la première étape.
La glycogène phosphorylase
c- Donner le devenir du Glc-6-P formé, selon l’endroit de stockage du glycogène
Dans le foie, le Glc-6P sera transformé en glucose qui est libéré dans le sang
(néoglucogenèse). Ce Glc va ensuite être distribué aux tissus consommateurs.
Dans les muscles, le Glc-6P va être consommé dans la glycolyse (objectif produire de
l’ATP) .
d- Combien de moles d’ATP et de NADH,H+ obtient-on par la dégradation d’une mole
de glucose (provenant de l’hydrolyse du glycogène) en pyruvate ? en lactate ? Justifier
(brièvement) votre réponse.
La seconde réaction de la glycogénolyse permet de générer du Glc6P qui entre directement
dans la glycolyse au niveau de la 2ème réaction et on économise ainsi l’hydrolyse d’1 ATP
(consommée dans la réaction 1).
En pyruvate : 3 ATP et 2 NADH,H+
En lactate : 3 ATP et 0 NADH,H+
e- Donner les noms des deux hormones produites par le pancréas qui participent à
l’homéostasie du glucose circulant et leur impact sur le métabolisme du glycogène
Glucagon, hormone hyperglycémiante, stimule la glycogénolyse hépatique
Insuline, hormone hypoglycémiante, inhibe la glycogénolyse hépatique et favorise la
synthèse du glycogène
Question 2 :
5 points
On se propose de synthétiser de l’ATP radioactif marqué en position γ par du 32[P], isotope
radioactif du phosphate. A cette fin, on dispose de phosphate de sodium marqué par du 32[P]
et d’ADP non radioactif.
Quelle(s) réaction(s) de la glycolyse choisiriez-vous pour obtenir de l’ATP radiomarqué ?
Justifiez votre réponse en détaillant ces réactions (formules semi-développées, noms des
enzymes, coenzymes nécessaires).
Réactions 6 et 7 de la glycolyse
Métabolisme microbien - Partie sur 15 points (20 à 30 minutes)
Actinobacillus succinogenes est une bactérie qui a été isolée dans le rumen (flore qui colonise la
panse des ruminants). Comme son nom le suggère, elle est capable de produire en anaérobie (une
situation courante dans l’appareil digestif des ruminants) – et sécréter dans l’environnement – de
grandes quantités d’acide succinique (ou succinate), une molécule qui peut servir de précurseur pour
de nombreuses synthèses chimiques.
Le succinate est surproduit via la réduction de l’oxaloacétate (fonctionnement « à l’envers » du cycle
de Krebs). Pour cela, de l’oxaloacétate est produit grâce à la carboxylation du PEP ou du pyruvate,
qui nécessite la présence en quantité importante de CO 2 (on dit d’ailleurs que cette bactérie est
capnophile, c.à.d. qu’elle a besoin de grandes quantités de CO 2 pour vivre).
pyruvate + CO 2 + ATP → oxaloacétate + ADP + Pi
PEP + CO 2 + H 2 O → oxaloacétate + Pi
Il faut noter qu’en présence d’oxygène, la bactérie ne produit que très peu de succinate (et n’utilise
quasiment pas la carboxylation du PEP et du pyruvate).
a) Au vu des informations fournies, comment pouvez-vous qualifier le comportement de cette
bactérie vis-à-vis de l’oxygène (justifiez votre raisonnement) ?
(1 point)
b) Quelles conséquences la production de succinate telle qu’expliquée ci-dessus va-t-elle avoir pour
métabolisme et la croissance de la bactérie (commencez par rappeler comment le cycle de
Krebs passe d’une molécule à l’autre quand il fonctionne dans le bon sens) ?
(4 points)
c) La production de succinate est-elle d’après vous le résultat d’une respiration ou d’une
fermentation (justifiez votre réponse) ?
(1 point)
Si A. succinogenes est capable d’utiliser
différents sucres comme substrat, dans son
environnement naturel, son sucre préférentiel
est le cellobiose, qui lui sert à la fois de source
de carbone, d’électrons et d’énergie.
d) Au vu des informations en votre possession, indiquer, en justifiant vos réponses, les trois types
trophiques de cette bactérie.
(1,5 points)
e) Sachant qu’A. succinogenes n’est apparemment pas capable d’utiliser la cellulose comme
source de carbone, comment peut-elle se procurer du cellobiose dans son écosystème naturel
(détaillez votre réponse) ?
(1 point)
L’utilisation de PEP exogène a été étudiée avec des cellules d’A. succinogenes préalablement
cultivées avec du glucose ou du cellobiose comme seule source de carbone (la molécule est importée
dans la cellule et intègre alors le métabolisme bactérien). Les cellules une fois lavées sont incubées
dans un milieu réactionnel contenant – entre autres – du PEP 5 mM, du NADH 0,5 mM et 10 unités de
lactacte déshydrogénase. L’enzyme catalyse la réaction suivante :
+
+
pyruvate + NADH + H → lactate + NAD
La réaction enzymatique est quantifiée par spectrophotométrie à 340 nm (longueur d’onde
correspondant au NADH). Au début, rien ne se passe (bruit de fond), mais dès qu’on rajoute dans le
milieu réactionnel une source de carbone qui peut être soit du glucose 15 mM, soit du cellobiose
15 mM, on observe la décroissance de la DO 340 nm . Et dans tous les cas, la vitesse d’oxydation du
NADH est 10 fois supérieure quand les essais sont réalisés en présence de cellobiose.
f) Quels enseignements pouvez-vous tirer de cette expérience ?
g) Que va devenir le cellobiose une fois entré dans la cellule ?
(5 points)
(1,5 points)
Réponses :
Actinobacillus succinogenes est une bactérie qui a été isolée dans le rumen (flore qui colonise la
panse des ruminants). Comme son nom le suggère, elle est capable de produire en anaérobie (une
situation courante dans l’appareil digestif des ruminants) – et sécréter dans l’environnement – de
grandes quantités d’acide succinique (ou succinate), une molécule qui peut servir de précurseur pour
de nombreuses synthèses chimiques…
a) Au vu des informations fournies, comment pouvez-vous qualifier le comportement de cette
bactérie vis-à-vis de l’oxygène (justifiez votre raisonnement) ?
(1 point)
A. succinogenes peut croître aussi bien en présence d’oxygène qu’en absence d’oxygène.
En présence d’oxygène, elle ne produit presque pas de succinate, alors qu’elle surproduit
ce métabolite en anaérobie : elle change donc de métabolisme selon qu’il y ait ou non de
l’oxygène dans le milieu.
(0,5)
Il s’agit donc d’une bactérie anaérobie facultative.
(0,5)
b) Quelles conséquences la production de succinate telle qu’expliquée ci-dessus va-t-elle avoir pour
le métabolisme et la croissance de la bactérie (commencez par rappeler comment le cycle de
Krebs passe d’une molécule à l’autre quand il fonctionne dans le bon sens) ?
(4 points)
Succinate + FAD → Fumarate + FADH 2
Fumarate + H 2 O → Malate
+
+
Malate + NAD → Oxaloacétate + NADH + H
(0,5)
En tournant à l’envers pour produire du succinate à partir de l’oxaloacétate, il va y avoir
non pas production mais consommation de coenzymes réduits.
(0,5)
Le détournement d’une partie des carbones (PEP, pyruvate) vers la synthèse
d’oxaloacétate au lieu d’acétyl-coA va engendrer une baisse du flux de carbone dans le
cycle de Krebs, et aura donc lui aussi pour effet une diminution de la production de
coenzymes réduits (qui résultent de l’oxydation du pyruvate puis du citrate).
(1,5)
Du coup, la bactérie disposera d’une moindre quantité de coenzymes réduits, alors que
chacun sait que c’est la réoxydation de ces coenzymes via l’utilisation d’une chaîne de
transport membranaire qui est la principale source d’énergie pour la cellule. Du coup, les
cellules vont disposer de moins d’énergie pour leur croissance.
(1)
Et comme la croissance est directement liée à la quantité d’énergie disponible, ces
bactéries poussent nettement moins vite quand elles produisent du succinate !
(0,5)
c) La production de succinate est-elle d’après vous le résultat d’une respiration ou d’une
fermentation (justifiez votre réponse) ?
(1 point)
Le succinate est produit via la réduction de l’oxaloacétate par les enzymes (cytosoliques)
du cycle de Krebs : ceci n’implique pas une chaîne de transport d’électrons
membranaires. De plus, puisque le cycle de Krebs tourne pour partie à l’envers, il y aura
moins de coenzymes réduits produits.
(0,5)
Il s’agit donc très probablement d’une fermentation.
(0,5)
d) Au vu des informations en votre possession, indiquer, en justifiant vos réponses, les trois types
trophiques de cette bactérie.
(1,5 points)
La bactérie utilise le cellobiose comme source de carbone, d’électrons et d’énergie. Si elle
utilise le CO 2 pour synthétiser de l’oxaloacétate, elle ne peut apparemment pas vivre
uniquement avec du CO 2 . Par ailleurs, il n’est nulle part question de lumière ni de source
d’électron inorganique.
(0,75)
La bactérie est donc chimio-hétérotrophe organotrophe.
(0,75)
e) Sachant qu’A. succinogenes n’est apparemment pas capable d’utiliser la cellulose comme
source de carbone, comment peut-elle se procurer du cellobiose dans son écosystème naturel
(détaillez votre réponse) ?
(1 point)
D’autres bactéries présentes dans le rumen sont capables de dégrader la cellulose pour
produire du cellobiose.
(0,5)
Ces bactéries doivent pour cela synthétiser des enzymes (cellulases) qu’elles sécrètent
dans le milieu.
(0,5)
f) Quels enseignements pouvez-vous tirer de cette expérience ?
(5 points)
En présence de cellobiose, on observe une forte décroissance de la quantité de NADH
dans le milieu. Or, dans le milieu réactionnel, l’enzyme capable d’utiliser ce coenzyme est
la LDH, qui utilise le NADH pour réduire le pyruvate. On peut déduire de cela que la
bactérie a à sa disposition une quantité importante de pyruvate.
(1)
Mais il n’y a pas de pyruvate dans le milieu de culture. Par contre, ce métabolite peut être
produit à partir du PEP. On en déduit donc qu’en présence de cellobiose, le PEP est
converti en pyruvate, alors que ce n’est (presque) pas le cas en présence de glucose. (1)
Or nous ne connaissons que deux moyens de produire du pyruvate à partir du PEP : la
glycolyse (PEP + ADP → pyruvate + ATP) ; les transports de type PTS, qui permettent à un
métabolite d’être importé moyennant phosphorylation grâce à un phosphate donné par le
PEP (et transmis par plusieurs enzymes).
(1)
La glycolyse concernant les deux métabolites, la seule explication possible pour une
production importante de PEP en présence de cellobiose uniquement est donc que ce
sucre entre dans la cellule via un transport de type PTS.
(2)
g) Que va devenir le cellobiose une fois entré dans la cellule ?
(1,5 points)
Il sera hydrolysé pour donner une molécule de glucose et une molécule de glucose
phosphorylée (probablement glucose-6-phoshate).
(0,5)
Ces deux métabolites intègreront alors glycolyse et voie des pentoses phosphates.
(1)
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