PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 Place descentres deplaies etcicatrisation dans laprise encharge desplaies chroniques , Sandrine latgerl , Fabienne Creachl , Frédéric Fouchou Lapeyradel , Amandine Philippe Fannie Forguesl , Clélia Dornier Cassagneau' , Caroline Faivre-Carrère2 , Hélène Paradis3 , Anne-Marie Pronosti Léger' , Cor' Clinique Pasteur, 45 , avenue du Lombez BP 27617 , 31076 Toulouse Cedex 3 , France Centre hospitalier Saint Gaudens , Avenue de Saint-Plancard , 31800 Saint-Gaudens , France ; Centre hospitalier Saint Girons , Rozes, 09190 Saint Liziers , France Centre hospitalier d Auch , Allée Marie Clarac , BP 80382 , 32008 Auch Cedex , France 2 ' Résumé. Les plaies chroniques, elles soient d origine vasculaire, neuropathique, mixte, duesà la pression ou liées à un diabète, relèvent d une prise en charge multidisciplinairede longue durée. Ellessont récidivantes , invalidantes, coûteuses. L incidence des plaies chroniques en France augmente régulièrement du fait du vieillissementde la population et de l augmentationdes cas de diabète. L amputation resteun fléau chez les patientsdiabétiques. L absencede spécialisationmédicaledans ce domaine de la cicatrisation et la dispersion des responsabilitésdes différents intervenantslorsde la prise en charge créent souventdes ruptures dans le parcours de soins entraînant un retard de cicatrisation, un défaut de prévention et un manque d éducation des patients. Des centres de plaies et cicatrisation (CPC) permettent de coordonner la prise en charge et le suivi de patients porteurs de plaies complexes. Ces centressont ambulatoires, en lien avec des plateaux techniques. Le rôle principal des CPCestd établir à la demande de l équipe soignante habituelle du patient, la stratégie diagnostic et thérapeutique de prise en charge d un patient porteur de plaie chronique. Nous relatons les 10 ans d expériencedu CPCde la clinique Pasteurà Toulouse. Ces structures permettent une réduction des amputations chez les diabétiques, une réduction du temps de cicatrisation quel que soit le type de plaie et sont coûts efficaces. Malheureusement, en France, elles sont encore peu développées, non financées et aucunecoordination nationale est proposée. Il faut réussirà intégrer les différents outils (CPC, télémédecine , infirmiers experts, hospitalisation, PRADO)à notre disposition pour améliorer l offre de soin et réduire les coûtsde cette pathologie. Motsclés: centre de plaies etcicatrisation, plaieschroniques, pied diabétique, ulcères, ' qu' ' ' ' ' ' ' ' ' ' ' n' ' ambulatoire Abstract Role of wound cure centersin the managementof chronic wounds Chronic wounds, either vascular related, or neuropathic, mixed, from pressure or related to diabetes; are subjected to a long term Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 multidisciplinary cure. They are recurrent, incapacitating and expensive . The impact of chronic wounds in France regularly increase due to an ageing population and to a rise in diabetic patient. Amputation remainsa scourgefor peoplediagnosed with diabetes. The lackof medical specialization in the wound-healing field and the fragmentation of responsibilitiesamong the medical professioncreate breakdownsor disconnection in the treatmentpathways, leading to a delay in the healing a risk in patient safeiy and a lack in patient education. Wounds process, care centers (WCC) allow to coordinate the treatmentand the patients' follow-up with complex wounds. Following the core team requestsand s role is to establishthe best therapeutic treatment objectives, the strategy in managinga patient with chronic wounds. We discussthe 10 years of experience of the WWC of the Clinique Pasteurin Toulouse. Thesestructuresallow to decrease the number of amputation in diabetic patients, to reduce the healing processand time, regardlessthe type of wounds, and they are cost effective. Unfortunately, they are poorly developed in France, are unfundedand yet no national coordination is provided. We must incorporate different tools (WWC ,Telemedicine , WCC' Clinical Nurse Experts , hospitalization , PRADO) in order to enhance the core offer and service as well as to reduce the impact of this specific pathology. Key words: wound core center , chronics wound , diabetic foot , ulcer , outpatent elles soient d origine plaies chroniques , vasculaire , neuropathique , mixte , dues à la pression ou liées à un diabète , relèvent d une prise en de longue durée [ . charge multidisciplinaire L incidence des plaies chroniques en France est de 40 000 nouveaux cas par an. Elle augmente régulièrement du fait du vieillissement de la population et de l augmentation des cas de diabète . Ainsi 20 à 25 %% des diabétiques vont présenter une plaie au cours de leur vie , plus de 70 %% des plaies ' qu' Les ' ' ' guéries vont récidiver dans les 5 ans. 8 500 patients sont amputés chaque année en France . Les lésions du diabétiques pied représentent 10 à 20 %% des motifs d hospitalisation du diabétique avec une durée moyenne de séjour de 18,1 jours ' en France [ . Les ulcères vasculaires touchent entre à 2%% de la population . Une analyse , menée par la CNAMT [ à partir des données de remboursement , a permis d identifier environ 115 000 patients porteurs d ulcères veineux ( ou mixtes) et 130 000 patients souffrant d escarres pris en charge à domicile tous les ans pour escarres ou ulcères. Dans le domaine de la cicatrisation des plaies , de nombreux praticiens sont impliqués dans le parcours de soins. L absence de spécialisation médicale dans ce domaine et ' ' ' ' la dispersion des responsabilités des différents intervenants lors de la prise en charge créent souvent des ruptures dans le parcours de soins entraînant un retard de cicatrisation , un défaut de prévention et un manque d éducation des patients. Les plaies chroniques sont un enjeu sanitaire mais aussi économique . Le coût de leur prise en charge en 2011 élevait à près d un milliard d euros (escarres : 693 ME , ulcères veineux ou mixtes : 272 ME) uniquement pour les soins de ville ( consultations médicales , d auxiliaires , produits de la LPP , médicaments) , les hospitalisations et les transports étant exclus du calcul [ . Les postes de dépenses les plus importants sont les pansements et les compresses ( 210 ME) , les soins infirmiers ( 437 ME) , les ' ' ' s' ' médicaments (antibiotiques et antalgiques , 104 ME) et pour les escarres , les autres dispositifs de la LPP ( 91 ME) . La réduction de la durée de cicatrisation et du taux de récidive des plaies chroniques est un enjeu important en termes de qualité de vie pour des patients souvent âgés , fragiles et souffrant de pathologies multiples . Une amélioration du parcours de soins pourrait aussi permettre des économies non négligeables . Ainsi , une baisse de 30 jours de la durée de cicatrisation représenterait 66 ME d économies en soins de ville [ . La CNAMT dans son rapport « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses pour 2014 » [3] ' propose de: Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 « Réfléchir à ce que pourrait être, dans le contextefrançais , une évolution organisationnelle inspirant des principes adoptés dans d autres pays. L analyse des initiatives prises dans quelques pays qui ont mis en place des programmes spécifiques montre que ces expérimentations appuient sur des « centres de référence », qui viennent en appui aux professionnels de terrain , assurent la diffusion de recommandations, colligent des données pour améliorer la pratique collective à partir d une analyse des soins et de leurs résultats. Ce modèle existe en Allemagne ou au Canada, dans le cadre des soins intégrés, avec un centre expert en secteur ambulatoire qui a un rôle clé dans la coordination , la centralisation d information sur les plaies et le monitoring . Ce tee d organisation innovante semblejouer un rôle positif dans les résultats obtenus sur la réduction des durées de cicatrisation. Une telle organisation doit être évidemment adaptée au contexte français , et réfléchie avec les professionnels qui sont aujourd hui mobilisés au quotidien pour prendre en charge ces patients , les infirmières libérales qui vont à domicile soigner les plaies et les médecins traitants qui suivent cespatients . Elle doit également au préalable être expérimentée à petite échelle. » Les premières évaluations montrent un potentiel d économies de l ordre de 30 %% par rapport à une prise en charge conventionnelle avec une réduction significative desdurées de cicatrisation [ . En France, ces structures spécialisées existent déjà, mais sont encore peu développées sans véritable coordination nationale ou régionale . Elles semblent manifestement peu connues de la CNAMT. s' ' ' spécialités ( diabétologue , nutritionniste , algologue, , chirurgien vasculaire, orthopédiste , plasticien . . infectiologue des acteurs sociaux et administratifs , parfois de véritables équipes de recherches. s' ' ' ' ' ' ' est-ce un centre de plaies et cicatrisation (CPC)? Qu' Il qu' agit d une structure identifiée pour recevoir des patients porteurs de plaies . Les locaux sont adaptés à la pratique ambulatoire (accueil, salle d attente, salle de soins, bureau médical) , en lien avec un plateau technique ( imagerie médicale, laboratoire d analyse biologique , bloc interventionnel , bloc chirurgical . . . ). La coordination est effectuée par un médecin compétent en cicatrisation dont la formation médicale initiale est variable (généraliste, dermatologue, médecin vasculaire, diabétologue , gériatre, chirurgien . . Un accèsimmédiat aux explorations vasculaires non invasives est préconisé. Une équipe multiprofessionnelle est en charge du patient , elle peut être plus ou moins importante en fonction des capacités du centre. On trouve le plus fréquemment une infirmière , un podologue, un podo-orthésiste, des médecins consultants dans diverses Rôlesdes centres de plaies et cicatrisation Les rôles de ces centres de plaies et cicatrisation sont multiples: -Conseiller les praticiens de terrain (médecins référents ou autres soignants) qui en font la demande. - Évaluer l urgence de la prise en charge lors de la initiale. consultation - Mettre en place un plan de soins personnalisé comprenant un bilan étiologique , des protocoles de soins locaux , la coordination des avis spécialisés, le suivi et l organisation de la stratégie de réduction des récidives. Proposer et dispenser de l éducation thérapeutique au patient et son entourage. spécifique - Favoriser les soins à domicile par les soignants de proximité tout en conservant la possibilité d un recours à une hospitalisation traditionnelle ou à domicile en fonction des besoins. - Guider et coordonner les professionnels de santé non à la spécialisés participant prise en charge de proximité du patient acteurs de soins ou travailleurs sociaux de proximité , structure d hospitalisation. Participer à la formation des soignants impliqués dans la cicatrisation (diplôme universitaire , formation continue . . - Participer à la rechercheclinique. - Participer à la diffusion des bonnes pratiques et les recommandations édictées par les instances sanitaires ou les sociétés savantes. ' ' ' ' ' ' s' ' ' Expériences L expérience la plus aboutie et la plus ancienne concerne la prise en charge interdisciplinaire des plaies du pied diabétique recommandée depuis 1999, par l International Working Group on Diabetic Foot (IWGDF) 14]. La plupart de ces centres ont mis en place un continuum étendant de la prévention aux soins de cicatrisation [ . Le suivi est effectué en consultation , en hôpital de jour ambulatoire ou , de plus en plus rarement, en hospitalisation traditionnelle 6] . Ces cliniques du pied diabétique sont, dans certains pays, organisées en véritable réseau permettant une prise en charge au plus près du domicile du patient et un transfert rapide vers une structure plus équipée sur le plan technique quand cela est nécessaire [7] . ' ' s' Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 De nombreuses études montrent que la prise en charge des patients diabétiques a des effets très multidisciplinaire positifs : - réduction significative de l apparition d ulcérations chez les patients à risque ; - réduction du taux d amputation jusqu' à 70 %% [ ; - réduction de la durée d obtention d une cicatrisation ' Concernant les escarres , on note une réduction de la après mise en place d équipe spécialisée ' prévalence 21] . ' ' Expériencefrançaise ' ' à 90 complète avec des taux de cicatrisation allant jusqu' - réduction du taux de récidive (en appuyant notamment sur l éducation des patients) [9] - réduction de l incidence des hospitalisations ; - réduction de la durée des hospitalisations en permettant s' ' ' plus rapidement une prise en charge ambulatoire ; - limitation des contraintes pour le patient ; - réduction des dépenses directes (soins , hospitalisation et et indirectes durée) (arrêt de travail , handicaps) [ 10] - amélioration de la qualité de vie des patients. L analyse des données nationales montre une réduction du taux d amputation des patients diabétiques présentant une : plaie depuis l avènement de l approche multidisciplinaire le taux d amputation a par exemple diminué de 48 ,8 %% de 1990 à 2004 en Allemagne . En Italie , la mise en oeuvre ' ' ' ' ' du Consensus IWGDF en 1999 a entraîné une augmentation des taux de revascularisation périphérique suivie d une . En France , on réduction des amputations majeures [ note une réduction du taux d amputation entre 2008 et 2011 ' Actuellement , en France , la plupart des patients porteurs de plaies chroniques sont suivis à domicile par l infirmière de proximité et le médecin référent. ' Lorsque la plaie est trop complexe , les patients sont souvent est hospitalisés pour une longue durée , ce qui plus médicalement et économiquement pertinent . Dans de nombreuses régions , des consultations spécialisées , souvent multidisciplinaires , se sont créées spontanément . Leur dénomination est variable :centre de cicatrisation ,centre de n' plaies , consultation plaies , et leur organisation hétérogène. À ce jour , il y a aucune politique de développement des CPC . L essor et l activité des unités existantes sont liés à l investissement d acteurs de terrain motivés. La CNAMT propose de faire des expérimentations à n' ' ' ' ' partir d expériences étrangères pour valider l intérêt de telles . serait structures cependant souhaitable de faire connaître et d évaluer les structures françaises déjà existantes avant de proposer de nouvelles expérimentations [ . ' ' ' ' [ 12] . Concernant les ulcères vasculaires , l organisation est moins aboutie. consensus en faveur de De nombreux plaident l organisation d une prise en charge multidisciplinaire de l ischémie critique avec des résultats concluant ' ' ' ' sur la réduction du taux d amputation 13] . La prise en charge des ulcères veineux , suivant les recommandations , organise dans certains pays [ 14, 151. Les « Leg Uleers Clinics sont des structures spécialisées ' Exemplede la régionMidi-Pyrénées Des centres de cicatrisation ont été créés dans la plupart des grandes villes de Midi-Pyrénées . Le premier centre de plaies et cicatrisation a ouvert en 1994 au CHU de Toulouse . L analyse de l activité de ces centres en Rangueil 2014 fait état de 15 038 consultations externes réparties sur ' ' l ensemble des centres de cicatrisation ' de Midi-Pyrénées. s' mises en place au Royaume Uni dans les années 80 , prenant en charge des patients porteurs d ulcères veineux en appuyant sur des référentiels de diagnostics et de soins ' Exempledu fonctionnementdu CPC de la Clinique Pasteurà Toulouse s' , 16] . D autres pays européens , mais aussi Australie , le Canada ou les États-Unis , ont développé ce type de avec succès . Elles permettent une augmentation de structures 70%% du taux de cicatrisation à 3 ,6 mois [ 17] , une réduction du taux de récidive [ 18] , de la durée de cicatrisation et des ' ' coûts associés lorsqu' un suivi par une équipe spécialisée est mis en place [ 19] . Une étude française montre que la durée moyenne de cicatrisation est de 3 mois sur 430 patients traités dans un centre de cicatrisation versus 14 mois en l absence de prise en charge spécialisée [20] . La prise en ' charge par une équipe spécialisée améliore également la satisfaction des patients. La prise en charge ambulatoire des patients au CPC est effectuée par une équipe multiprofessionnelle . L équipe médicale du centre est composée de deux médecins coordinateurs , un médecin vasculaire et un chirurgien avec une compétence de médecine vasculaire . La présence médicale est permanente pendant les heures d ouvertures ' ' du centre . D autres médecins interviennent de manière ponctuelle à la demande des médecins coordonnateurs diabétologue , infectiologue , algologue , nutritionniste , vasculaires , chirurgien orthopédiste . . . L équipe chirurgiens ' ' paramédicale interdisciplinaire est composée d un cadre de service expert en plaies et cicatrisation , de deux infirmières ' Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 3500 - 3000 - 2500 - 2000 - I 500 - 1000 - - Nombrede patients Nombrede consultations ' Figure 1 . Chiffres de l activité du CPC de la Clinique Pasteur (Toulouse) de 2006 à 2014. possédantle diplôme universitaire de plaies et cicatrisation , d un podologue, d un podo-orthésiste, d une secrétaire. Des interventions de diététiciennes et kinésithérapeutes se font à la demande. Le CPC bénéficie d un plateau technique permettant la réalisation d explorations vasculaires non invasives sur place : un écho-Doppler , un Doppler de poche et un Systoe pour mesurer l indice de pression systolique , un appareil de mesure de TcP02 . Le laboratoire d analyse médicale et le service de radiologie se trouvent à proximité dans la ' ' ' ' ' ' ' clinique. Le CPC est ouvert de 8h à 18h, du lundi au vendredi (sauf jours fériés) . La continuité des soins est effectuée par l équipe médicale et paramédicale du service de . Un numéro d appel unique est affecté à la structure. cardiologie En 2014, l activité a été de 3 064 consultations pour I 086 patients dont 664 nouveaux patients (figure 1). L équipe soignante habituelle du patient ( médecins ou infirmières) prend rendez-vous auprès du secrétariat, des infirmières ou des médecins du centre de cicatrisation. ' ' Trois types de consultation sont proposés : 1) Rendez-vous la première fois : le patient est reçu par le médecin et l infirmière du centre, il bénéficie d exploration vasculaire et si nécessaire, d une consultation spécialisée ( algologue, diabétologue , podologue . . . ). La durée de ce premier rendez-vous est de 2 h. 2) Rendez-vous de suivi : ils sont réalisés par le médecin, l IDE du centre et les consultants contactés pour participer à cette consultation (diabétologue, podo-orthésiste, podologue , infectiologue , algologue , , chirurgien . . . ). La durée de cette consultation dermatologue est de à h. 3) Rendez-vous en urgence : prise en charge identique à une première fois , la durée de la consultation est fonction de la gravité du problème : 1 à 2 h. ' ' ' ' ' ' Description du déroulement de la consultation Le patient est accueilli puis installé en salle d attente ou directement dans un box . Toutes les données administra' Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 Soignants Domicile proximité Patient avec une plaie jambe ou une escarre talonnière Médecin référent Infirmière Médecin spécialiste Centre de cicatrisation ( CPC) Diagnostic du type de plaie ' Évaluation de urgence Soin de la plaie Protocole de soin Orientation 4 Domicile traditionnelle Hospitalisation de courte durée HAD Suivi par soignants proximité Protocole de soins du centre de cicatrisation Plaies complexes Revascularisation Antibiothérapie hospitalière Thérapie par pression négative Chirurgie Antibiothérapie hospitalière Bilan ostéite complexe ' Figure 2. Différentes orientations possibles à l issue de la consultation initiale. tives et médicales sont colligées par les différents intervenants dans un dossier informatisé grâce à un logiciel dédié Hémolia? , société Clinigrid , Paris) développé par l équipe ( du centre : données administratives , antécédents médicaux , photos , résultats biologiques , évaluation de la plaie , et les différents soins dispensés au patient pour ses plaies. Le pansement est défait , la plaie est lavée , la douleur est évaluée . On réalise ensuite une évaluation précise de la plaie , la taille , la colorimétrie et l exsudat . Une mesure de l indice de pression systolique est effectuée par l infirmière ( lors de la consultation première fois) . Puis le médecin réalise l interrogatoire , l inspection de la plaie , l examen clinique vasculaire et général et les elles sont nécessaires. explorations vasculaires lorsqu' Des prélèvements bactériologiques et/ou sanguins sont effectués si nécessaire . Puis les soins locaux sont réalisés après discussion entre le médecin et l infirmière . La ' ' ' ' ' ' ' ' détersion mécanique est réalisée après anesthésie locale per-cutanée . Un traitement étiologique type contention et/ ou décharge est mis en place ou une revascularisation est programmée en fonction de l étiologie de la plaie. Un courrier médical , un protocole de soins et des ordonnances sont édités automatiquement par le logiciel Hémolia ' à partir des données renseignées dans le dossier informatisé lors de la consultation . Ces documents sont remis au patient et adressés au médecin et à l infirmière du domicile. ' À l issue de la consultation initiale , différentes orientations sont possibles (figure 2) : 1) soit retour à domicile avec suivi du patient par les soignants de proximité selon le protocole de soins du centre de cicatrisation . Une nouvelle date de consultation au centre de cicatrisation est proposée si nécessaire ' (figure 3) ; 2) soit une hospitalisation à domicile dans le cas de plaies complexes nécessitant des soins spécifiques , une antibiothérapie hospitalière ou une thérapie par pression négative ; 3) soit une hospitalisation traditionnelle de courte durée %% des patients) ou programmée dans les ( immédiate jours suivants en fonction de l urgence) pour revascularisation , chirurgie (amputation , détersion .. . ), antibiothérapie hospitalière , gestion de la douleur ou bilan type ostéite. Nous nous sommes aperçus que dans plus de 30 %% des cas la consultation de contrôle est pas nécessaire du fait de la bonne évolution de la plaie . Dans l optique de diminuer les ' n' ' déplacements vers le CPC , une application téléchargeable sur smartphone ou tablette a été créée afin de maintenir le lien entre le patient , l équipe soignante locale et le CPC . Cette application permet , d une part , aux soignants du CPC de prendre des nouvelles de l évolution de la plaie ' ' ' du patient pour éviter une nouvelle visite tout en maintenant un suivi d expert et , d autre part , aux soignants du domicile d envoyer des alertes à l équipe du CPC lorsqu' un ' ' ' ' Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 Centre Domicile de cicatrisation ' du type de plaie , Évaluation de l urgence . Soin de la plaie. Protocole de soin . Orientation Diagnostic Domicile Suivi par soignants de proximité Protocole de soins du centre de cicatrisation Centre de cicatrisation Soins Protocole Consultations Podologue , Podo-orthésiste . Infectiologue spécialisées , Diabétologue , Nutritionniste Chirurgien ... traditionnelle Hospitalisation de courte durée (2 à 6j) Domicile Suivi Protocole par soignants de proximité de soins du centre de cicatrisation Revascularisation Greffes Centre de cicatrisation Infection Soins Durée Protocole X jours À Y mois Consultations Podologue . Podo-orthésiste , lnfectiologue sévère Dénutrition sévère spécialisées , Diabétologue , Nutritionniste . Chirurgien ... Domicile Suivi Protocole par soignants de proximité de soins du centre de cicatrisation Centre de cicatrisation Soins Protocole Consultations Podologue Podo-orthésiste . Infectiologue CICATRISATION Suivi soignants En moyenne 3 consultations au centre de cicatrisation pour obtenir une cicatrisation spécialisées Diabétologue , Nutritionniste , Chirurgien .. . COMPLÈTE de proximité ' Figure 3. Parcours d un patient : suivi du patient par les soignants de proximité selon le protocole du CPC et visites de suivi au CPC pour adaptation du protocole et consultations élément nouveau survient et nécessaire . L infirmier du domicile spécialisées. un avis d expert est le médecin référent peut transférer quelques données cliniques , des photos , et les difficultés rencontrées . L équipe du CPC reçoit renseigner cette alerte et répond quasiment en temps réel pour orienter la prise en charge . Orientation qui pourra être une simple ' qu' ' Nous réalisons également des téléconsultations de la et de la téléformation avec des EPHAD et des téléexpertise centres hospitaliers généraux. ' modification du protocole local , un rendez-vous en urgence au CPC pour réaliser des examens ou une hospitalisation (figure 4) . À terme , cet outil sera utilisable pour faciliter la prise de rendez et déterminer l urgence de la prise en ' Proposition de classificationdes centres de plaies et cicatrisation Les centres de plaies et cicatrisation répartis sur le territoire ne possèdent pas tous les mêmes capacités humaines et techniques . À l instar des maternités [221, nous pourrions ' charge. Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 Centre Domicile de cicatrisation ' du type de plaie , Évaluation de l urgence . Soin de la plaie. Protocole de soin Orientation Diagnostic Domicile Suivi par soignants de proximité de soins du centre de cicatrisation Protocole Hospitalisation de courte Traditionnelle durée (2 à 6j) Domicile Suivi Protocole par soignants de proximité de soins du centre de cicatrisation 1 Revascularisation Greffes Infection sévère Dénutrition sévère Télésuivi Via application Évolution téléchargeable reliée llémolia Évolution favorable ' ' l application d une alerte ' de l alerte dans les 24 heures pour orientation du patient CS au CPC seulement si besoin Consultations spécialisées Podologue . Podo-orthésiste . Infectiologue Diabétologue . Nutritionniste , Chirurgien ... Envoivia Gestion Maintien Conseil à domicile ordonnance soins courrier par courrier CICATRISATION Figure 4 . Suivi du patient adapté défavorable ' par l utilisation Consultation adressé sécurisé COMPLÈTE ' d une application CPC Hospitalisation adressé au soignant du domicile via courrier sécurisé ' Date fonction dc l urgence Rendez-vous protocole Suivi soignants utilisée de proximité par les soignants de proximité. imaginer une classification en fonction des activités de chaque structure . On retrouve la même approche dans les recommandations internationales 23 Jpour les troubles Le du pied diabétique où 3 niveaux ont été décrits selon trophiques : diabétologue , médecin vasculaire , cardiologue multidisciplinaire les ressources disponibles. Les centres de première ligne , situés dans des centres hospitaliers généraux ou des cliniques ont surtout pour objectif ou radiologue interventionnel chirurgien , infirmière et/ ou podologue et/ ou podo-orthésiste. Enfin , le centre de niveau 3 est composé des centres de . Ils permettent un diagnostic et une prise en charge référence optimale de cas complexes qui nécessitent un plateau la prévention des troubles trophiques et la réalisation des soins curatifs de base pour des patients sans signes de gravité . L équipe est constituée par un médecin et une infirmière ou un podologue . En cas de complication ou de ' persistance du trouble trophique , le patient est alors adressé à un centre de niveau 2 ou directement 3 . est recommandé que l ensemble du personnel soignant soit en lien avec un centre d excellence afin de gagner en expérience pratique. ' ' centre En urgence ou programmée fonction de la gras ité de niveau 2 est composé d une équipe avec un coordonnateur . Celui-ci a multidisciplinaire de coordonner l équipe pour responsabilité ' ' technique spécifique d exploration ou de traitement .Ces centres ' participent à la formation d autres centres , ils contribuent à la recherche et à la publication de travaux dans le domaine. Il existe ensuite un lien entre ces centres pour que le patient bénéficie de la meilleure prise en charge en fonction de son état . Dans le cas du pied diabétique , il est proposé de ' Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 Niveau Niveau Niveau 5 . Stratification Figure de la prise 1 3 2 Niveau en charge 2 Niveau selon le niveau Niveau appuyer sur la classification Texas pour diriger le patient vers le centre le plus adapté. Concernant les CPC en France , la classification en niveau pourrait se faire sur le même modèle que celui proposé par l IWGDF . Il reste à créer la dynamique pour que cette structuration soit mise en place (figure 5) [7] . ' Niveau ' d un CPC. de compétence s' 1 cal rendu , une réduction des inégalités territoriales et une réduction des dépenses de santé en favorisant notamment les soins à domicile. Les CPC ne sont , dans notre réflexion , un des maillons de l organisation de la prise en charge des plaies en 2016. Les expériences de télémédecine et notamment celles de DOMO Plaies en Languedoc Roussillon apportent une qu' ' réponse à la couverture de zones difficiles d accès mais elles appuient sur des structures spécialisées en cas de plaie complexe . Les infirmières « expertes » en cicatrisation ont , dans certaines régions , un rôle d orientation et de conseil de patients à domicile , les programmes d accompagnement ' Financement Il s' existe pas de financement spécifique pour les CPC . Le plus souvent , il fonctionne comme une consultation ou une hospitalisation de jour . Certains bénéficient d un financement par les MIGAC (Mission d Intérêt Général et Aide à la Contractualisation) mais la plupart sont financés par la n' ' ' structure hospitalière à laquelle ils sont reliés . Il existe un GHS pour la coordination de la prise en charge d un patient porteur d une plaie du pied diabétique mais pas pour les autres pathologies . Certains actes peuvent êtres cotés par ' ' le centre comme les actes infirmiers de réfection du pansement , ou certains actes médicaux ( détersion amputations , greffes) . Des forfaits de fournitures médicales sont facturés par les structures privées suivant le Journal Officiel . Dans tous les cas , ce financement est insuffisant pour permettre le bon fonctionnement de la structure , il serait souhaitable de réfléchir à un financement pérenne , peut-être sur le modèle des centres de prise en charge des douleurs chroniques [24] . Les outres outils de suivides patients Une réflexion nationale est nécessaire afin d homogénéiser la prise en charge de ces patients porteurs de plaies en France et ainsi permettre une amélioration du service médi ' ' ' au retour a domicile (PRADO) sont des nouvelles organisations qui vont modifier nos pratiques . On pourrait proposer un schéma de prise en charge faisant intervenir ces différents acteurs en fonction de la complexité de la plaie . Ceci reste , pour l instant , au stade de l idée mais on perçoit la volonté d organisation du parcours de soins de ces patients par nos tutelles . Les acteurs de terrain répartis sur l ensemble du territoire doivent se mobiliser et participer à ' ' ' ' cette réflexion. Conclusion Les CPC sont des structures interdisciplinaires le plus souvent ambulatoires . Leur rôle principal est d établir la stratégie diagnostique et thérapeutique de prise en charge d un patient porteur de plaie chronique . Elles sont ' ' sollicitées par l équipe soignante habituelle du patient lorsque ' arrive pas à répondre au problème. celle-ci Ces structures permettent une réduction des amputations chez les diabétiques , une réduction du temps de cicatrisation n' Tous droits de reproduction réservés PAYS : France DIFFUSION : (1000) PAGE(S) : 271-280 SURFACE : 789 % PERIODICITE : Mensuel 1 septembre 2015 - N°5 quel que soit le type de plaie et elles sont coûts-efficaces. Malheureusement, en France, elles sont encore peu , non financées et aucune coordination nationale développées est proposée. faut réussir à intégrer les différents outils (CPC, télémédecine, infirmiers experts, hospitalisation , PRADO) à notre disposition pour améliorer l offre de soin et réduire les coûts de cette pathologie. n' ' Liens d intérêts :SL et FC déclarent une prise en chargepar un laboratoire pour un déplacement sur un congrès sur les plaies et cicatrisations . Les autres auteurs déclarent avoir aucun lien d intérêt en rapport avec l article. 9 . Anselmo MI , Ncry M . Parisi MC . The effectiveness of educational in diabetic foot : a view from Brazil . Diabetol Metab Syndr 2010 2 : 45. 10. Onegon MM , Redekop WK . Niessen LW . Cost-etTectivenessof prevention and treatment of the diabetic foot: a Markov analysis . Care 2004 27 : 901-7. . Anichini R. Lombardo F, Caravaggi C . DeBellis A , Maggini M . Diabetic foot disease and reduction of major amputations in Italy : results of an Italian 5-year study ( 2001-2005) . Diabctic Foot Study Group abstracts, 2009. ' n' ' ' 12. HAS . Comment prévenir les réhospitalisations d un patient avec plaie du pied ? Paris : HAS 2014. diabétique ' 13. Chung J. Modrall JG, Ahn C , Lavery LA , Valentine Ri . care improves amputation-free survival in patients with chronic Multidisciplinary critical limb ischemia . J Vase 2015 61 : 162-9. 14. Donnell TF . Passman MA . Marston WA , et al . 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