
«Réfléchir à cequepourrait être,dansle contextefrançais ,
une évolution organisationnelle s' inspirant desprincipes
adoptésdansd 'autrespays.L 'analysedesinitiatives prises
dans quelquespays qui ont mis enplace desprogrammes
spécifiques montre que ces expérimentations s' appuient
sur des « centres de référence »,qui viennent en appui
aux professionnels de terrain, assurent la diffusion de
recommandations,colligent des donnéespour améliorer
la pratique collective à partir d'une analyse dessoins et
de leurs résultats. Ce modèle existe en Allemagne ou au
Canada, dans le cadre des soins intégrés,avec un centre
expertensecteurambulatoire qui a unrôle clédansla
coordination, la centralisation d'information sur lesplaies etle
monitoring . Cetee d'organisation innovante semblejouer
un rôle positif dans les résultats obtenussur la réduction
desduréesde cicatrisation.
Une telle organisation doit être évidemment adaptée au
contextefrançais ,et réfléchie avec lesprofessionnels qui
sont aujourd 'hui mobilisés au quotidien pour prendre en
charge ces patients,les infirmières libérales qui vont à
domicile soigner les plaies et les médecins traitants qui
suivent cespatients.Elle doit égalementau préalable être
expérimentéeàpetite échelle. »
Les premières évaluations montrent un potentiel
d'économies de l'ordre de 30 %% par rapport à une
prise en charge conventionnelle avec une réduction
significative desduréesde cicatrisation [.
En France,ces structures spécialisées existent déjà,mais
sont encore peu développées sans véritable coordination
nationale ou régionale.Elles semblent manifestement peu
connuesde la CNAMT.
Qu' est-cequ' un centrede plaies
et cicatrisation(CPC)?
Il s' agit d'unestructure identifiée pour recevoir despatients
porteurs de plaies.Les locaux sont adaptés à la pratique
ambulatoire (accueil, salle d'attente, salle de soins, bureau
médical), en lien avec un plateau technique (imagerie
médicale,laboratoire d'analyse biologique, bloc
interventionnel
,bloc chirurgical ...). La coordination est effectuée
parun médecincompétentencicatrisation dont laformation
médicale initiale est variable (généraliste,dermatologue,
médecin vasculaire,diabétologue,gériatre,chirurgien ..
Un accèsimmédiat aux explorations vasculaires non
invasivesest préconisé. Une équipe multiprofessionnelle est
en chargedu patient,elle peut être plus ou moins
importanteen fonction des capacités du centre.On trouve
le plus fréquemment une infirmière , un podologue, un
podo-orthésiste,des médecins consultants dans diverses
spécialités (diabétologue,nutritionniste ,algologue,
infectiologue
,chirurgien vasculaire,orthopédiste,plasticien. .
desacteurssociaux et administratifs, parfois de véritables
équipesderecherches.
Rôlesdescentresde plaies etcicatrisation
Lesrôles de cescentresdeplaies et cicatrisation sont
multiples:
-Conseiller les praticiens de terrain (médecins référents
ou autres soignants)qui en font la demande.
-Évaluer l'urgencede la priseenchargelors de la
consultation
initiale.
-Mettre en place un plan de soins personnalisé
comprenantun bilan étiologique,desprotocoles de soinslocaux,la
coordination des avis spécialisés, le suivi et l'organisation
de la stratégie deréduction des récidives.
-Proposeret dispenserde l'éducation thérapeutique
spécifique
au patient etsonentourage.
-Favoriserlessoins à domicile par lessoignantsde
proximitétout en conservant la possibilité d'un recours à une
hospitalisation traditionnelle ou àdomicile en fonction des
besoins.
-Guider et coordonner les professionnels de santé non
spécialisésparticipant à la priseen chargede proximité du
patient acteursde soins ou travailleurs sociaux de
proximité
,structure d'hospitalisation.
-Participer à la formation des soignants impliqués
dans la cicatrisation (diplôme universitaire, formation
continue. .
-Participer à la rechercheclinique.
-Participer à la diffusion des bonnes pratiques et les
recommandations édictéespar les instances sanitaires ou
lessociétéssavantes.
Expériences
L'expérience la plus aboutie et la plus ancienne concerne
la prise en charge interdisciplinaire des plaies du pied
diabétique recommandée depuis 1999,par l'International
Working Group on Diabetic Foot (IWGDF) 14].La plupart
de ces centres ont mis en place un continuum s' étendant
de la prévention auxsoins de cicatrisation [. Le suivi est
effectuéen consultation,en hôpital dejour ambulatoire ou,
de plus en plus rarement, en hospitalisation traditionnelle
6]. Ces cliniques du pied diabétique sont,dans certains
pays,organiséesen véritable réseaupermettant une prise
enchargeau plus prèsdu domicile du patient etun transfert
rapide versune structure pluséquipée surle plan technique
quandcela est nécessaire[7].
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PAYS : France
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PERIODICITE : Mensuel
DIFFUSION : (1000)
1 septembre 2015 - N°5