ventrale du cortex prémoteur et le cortex pariétal infé- rieur et, d’autre part, entre le
cortex pariétal inférieur et le STS (Keysers et Perrett, 2004). Outre que les neurones du
STS répondent chez le singe à une gamme d’actions plus large que les neurones miroir, à
la différence de ceux-ci, les neurones du STS ont des propriétés exclusivement
perceptives et sont dépourvus de propriétés motrices : autrement dit, ils ne déchargent
que lorsque l’animal observe une action exécutée par autrui, non lorsqu’il exécute lui-
même une action.
Kohler et al. (2002) et Keysers et al. (2003) ont montré qu’en tâche perceptive, les neuro-
nes miroir ont des propriétés plurimodales. Dans la région F5 du cortex prémoteur,
l’activité de neurones miroir a été enregistrée en effet, lorsque l’animal exécute certaines
actions bruyantes : par exemple, déchirer ou plier du papier, casser une cacahuète,
choquer un métal contre un objet, etc. Ces mêmes neurones déchargent lorsque l’animal
voit et entend l’expéri- mentateur exécuter ces actions bruyantes, lorsque l’animal voit
simplement l’expérimentateur exécuter ces actions et lorsque l’animal entend simplement
l’expérimentateur exécuter ces actions. Les neurones miroir déchargent non seulement
lorsque l’animal exécute et perçoit des actions transitives manuelles, mais aussi lorsqu’il
exécute et perçoit des actions transitives buccales. Ferrari et al. (2003) ont, par exemple,
enregistré l’activité de neurones miroir situés dans la région F5 du cortex prémoteur
lorsque l’animal exécute et observe des actions transiti- ves de la bouche destinées à
mastiquer de la nourriture. L’activité de ces neurones a été enre- gistrée lorsque l’animal
observe des actions « intransitives » de la bouche comme le claque- ment des lèvres et la
protrusion de la langue qui ont une fonction communicative dirigée vers un congénère (et
non pas vers une cible inanimée). À ce jour cependant, on n’a pu enregistrer l’activité
d’aucun neurone miroir dans le cortex prémoteur d’un singe macaque lorsque l’animal
exécute une action intransitive de la bouche.
5 Di Pellegrino et al. (1992) ; Rizzolatti et al. (1995) ; Rizzolatti, Fadiga, Fogassi, et Gallese (1996) et
Rizzolatti et al. (2000).
6 Csibra (2004) a émis des doutes sur ce point.
P. Jacob / Psychologie française 52 (2007) 299–314 303
Umiltà et al. (2001) ont montré que les neurones miroir du cortex prémoteur déchargent
lorsque l’animal observe un mouvement de la main exécuté par autrui et dirigé vers une
cible, à condition que l’animal sache que la cible est présente, même si la cible elle-même
et la fin du mouvement de l’agent sont cachées par un écran. En revanche, les neurones
miroir du cortex prémoteur ne déchargent pas si l’animal observe le même mouvement de
la main en l’absence d’une cible.
Depuis cette découverte effectuée grâce à l’enregistrement unicellulaire chez le singe
macaque, l’imagerie cérébrale a révélé que, chez l’homme, l’activité du système dit «