
Préshospitalier AVC – Filière Thrombolyse, V2.1, décembre 2012 2/11
2. JUSTIFICATION
Un AVC est une urgence médicale absolue, car des millions de neurones et synapses meurent avec
chaque minute où les traitements efficaces ne sont pas utilisés1. Ceci n’est pas seulement vrai pour le
traitement par la thrombolyse intraveineuse2 mais aussi intraartérielle3 et probablement pour la prise en
charge des paramètres physiologiques, métaboliques et des comorbidités3.
Pour cette raison, la thrombolyse est devenu, ensemble avec la prise en charge dans une unité
cérébrovasculaire (UCV), un traitement essentiel pour l’AVC ischémique aigu. La Société
Cérébrovasculaire Suisse 5,4 et la European Stroke Organisation5 proposent dans leur recommandations
des protocoles d’acheminement standardisés qui renforcement le triage en périphérie et
garantissent les voies de transports les plus rapides
une collaboration entre UCV et Centres Cérébrovasculaires (CC), notamment pour les patients
nécessitant des traitements endovasculaires aigus (médecine hautement spécialisée)
des algorithmes de traitements préétablis aux urgences, dans les services de radiologie et dans
le UCV d’hôpitaux qui acceptent des patients avec AVC présumé.
Selon ces recommandations, la thrombolyse ne devrait être entreprise que dans des hôpitaux avec une
UCV ou CC, et les traitements endovasculaires aigus dans des CC4. En dehors de ce cadre, les
thrombolyses ne devraient être effectuées qu’en collaboration étroite avec une équipe médicale gérant
une UCV spécialisée6, en collaboration avec un neurologue et, si possible. Chaque hôpital et région doit
donc définir le triage et l’acheminement des patients suspectés d’AVC et d’AIT.
Nos statistiques montrent que pour les patients candidats à une thrombolyse venant de la zone 2 ou
hors canton, l’acheminement sans arrêt dans l’hôpital de proximité diminue de moitié les délais
préhospitaliers et augmente de 50% le taux de thrombolyse. Pour un triage optimal des patients pouvant
bénéficier une thrombolyse, il est convenu de mobiliser un équipage ambulancier et SMUR.
3. BUTS
Ce protocole vise primairement à sélectionner en préhospitalier les patients avec AVC aigu pouvant
bénéficier d’une thrombolyse intraveineuse (TIV) ou d’un traitement endovasculaire (TEV).
Deuxièmement, il veut accélérer l’initiation d’une éventuelle TIV/TEV et diminuer ainsi le handicap à long
terme du plus grand nombre possible de patients. Ce but est plus facilement atteint si nous arrivons à
raccourcir les délais d’acheminement au centre de thrombolyse
préparer le centre accueillant le patient
déplacer en partie la collection des données médicales dans la phase préhospitalière
4. DÉMARCHE
Des représentants de l’Unité Cérébro-Vasculaire (UCV) du CHUV et du Service des Urgences (URG) se
sont réunis à plusieurs reprises pour élaborer ce document. Ils se sont basés sur leur expérience depuis
1999 avec le TIV/TEV au CHUV ainsi que sur des recommandations nationales5 et internationales5. De
suite, le document a été présenté et retravaillé avec les autres membres du groupe de travail. Il a été
mis à jour fin 2012.
5. DÉLAIS DE PRISE EN CHARGE ET FERMETURE DE LA FILIÈRE
La thrombolyse intraveineuse (TIV) doit s’effectuer en général dans les 4.5 heures, et le traitement
endovasculaire (TEV) dans les 6 heures, selon les recommandations actuelles 5,10. Il est pourtant
primordial d’accélérer la TIV et le TEV aussi à l’intérieur de ces délais, comme mentionné ci-dessus2,7.
Ainsi les cibles suivantes sont proposées entre l’alarme 144 et l’arrivée au CHUV :
pour la zone sanitaire 1 (Lausanne et les environs) : < 30 min.
pour la zone sanitaire 2 (reste du canton) : < 60 min.