GALILEE l’améliore. Les verreries de Murano toutes proches, étaient susceptibles de lui fournir du verre d’excellente
qualité. Il lui ajoute un pied pour stabiliser les observations, et un arc gradué, mais il reconnait que sur les quelques 70
lunettes réalisées, bien peu étaient de bonne qualité.
Il la présente aux doges de VENISE qui sont impressionnés lors de leur première observation du haut du campanile de
la Place Saint Marc : l’île de Murano distante de 2,5km ne semble être qu’à 300m. Ils en perçoivent immédiatement
les applications militaires.
En fin stratège, il fait cadeau de 2 lunettes à la République de Venise, et lui en concède les droits. En retour il est
confirmé à vie à son poste de PADOUE, et son salaire doublé.
Un peu libéré de sa recherche de subsistance, il entame une campagne d’observations.
D’abord la Lune. Il découvre sa structure, proche de celle de la Terre : il y voit des mers et des montagnes, et en
nomme certaines. Il s’intéresse aussi au soleil dont l’observation lui coûtera plus tard des problèmes oculaires. Il
étudie les taches solaires. Il dénombre aussi les étoiles de la constellation d’Orion, et là où ses contemporains ne
voyaient qu’une étoile, il constate qu’il s’agissait en fait d’un amas.
Le 7 janvier 1610, il fait une découverte qui va modifier sa conception du système solaire : en observant Jupiter, il
remarque une étoile à droite, et trois à gauche. Une autre nuit, deux étoiles de chaque côté, et une autre trois à gauche
et une à droite. Il en déduit qu’elles tournent autour de Jupiter, et que ce sont ses satellites. Il les nomme étoiles
médicéennes en hommage à ses protecteurs les Médicis. On les nomme aujourd’hui « satellites telluriques galiléens ».
Mais c’est un autre astronome qui leur donne leurs noms actuels, un certain Simon Marius ou Mayr, plagiaire
notoire, qui revendique leur découverte plus d’un an après. Cet escroc donne à ces satellites les noms de maîtresses du
dieu Jupiter :
Io changée en vache qu’il séduit en prenant l’apparence d’un taureau,
Europe. Pour la séduire, Jupiter se change en taureau blanc pour endormir sa méfiance,
Callisto, la plus belle en grec, que Jupiter séduit sous les traits d’Apollon.
et Ganymède. Un prince que Jupiter enleva dans le ciel sous la forme d’un aigle. A croire que les habitants de
l’Olympe étaient pour le mariage pour tous !
Jupiter, je parle de la planète, est une énorme boule de gaz. Tellement énorme qu’elle contiendrait l’ensemble du
système solaire, excepté le soleil. Elle contiendrait 1321 Terres. Son influence sur Io est telle que les déformations
qu’elle y produit entretiennent une activité volcanique sur une planète qui devrait être froide depuis longtemps.
Les différentes sondes spatiales, Pioneer 10 et 11, Voyager, Cassini et Galileo ont permis de découvrir 67 satellites
dont le diamètre s’échelonne de 5.000km (Ganymède) à 1km. Ce sont des satellites telluriques, de tellus telluris,
comme on disait en 6ème quand on y apprenait encore le latin, ce qui permettait grâce à l’étymologie, de comprendre la
signification de mots français inconnus. Tellus, traduction : la terre. Tellurique caractérise des planètes solides et non
pas gazeuses comme Jupiter , Uranus, Saturne et Neptune.
Mais revenons à Galilée observant les satellites de Jupiter. Il imagine que Jupiter et ses satellites pourraient être un
modèle du système solaire. A cette époque c’est le géocentrisme qui est la seule conception du système solaire admise
par l’Eglise toute puissante à cette époque. Elle est connue depuis l’antiquité avec Aristote et Ptolémée. L’Eglise, pour
sa part, ne peut imaginer que la Terre qui a vu naître le Christ ne soit pas le centre du Monde !
Mais depuis quelque temps certains savants émettent une autre théorie. D’abord Giordano BRUNO, un dominicain,
qui propose l’héliocentrisme, de hélios, en grec, le soleil : le système solaire tourne autour du soleil. Condamné par
Rome, il y sera brûlé vif. De quoi refroidir les partisans de l’héliocentrisme.
En 1533, un savant polonais, Nicolas COPERNIC fait parvenir au pape Paul III un exemplaire dédicacé de la première
version de son livre De revolutionibus coelestium. Il n’est pas inquiété de son vivant, mais son livre a peut-être été
archivé dans l’Enfer de la bibliothèque Vaticane.
Mais la polémique continue, surtout quand Galilée publie le Sidereus Nuncius. Il clame haut et fort que sa théorie n’est
pas basée sur le prestige de Ptolémée et d’Aristote, comme ses détracteurs, mais sur de nombreuses expériences et
observations.
Galilée est convoqué le 16 février 1616 par le Saint-Office pour l'examen des propositions de censure. Les 25 février
et 26 février 1616, la censure est ratifiée par l'Inquisition et par le pape Paul V. Galilée n'est pas inquiété
personnellement mais est prié d'enseigner sa thèse en la présentant comme une hypothèse. Cet arrêté s'étend à tous les
pays catholiques.
Mais Galilée ne peut s’empêcher de continuer à soutenir sa théorie en publiant d’autres ouvrages.