Collection Jacques-Edouard Berger | Art ancien dEgypte et dAsie
Vive le Roi!
Figures emblématiques de l’Egypte ancienne, les pharaons étaient non seule-
ment rois mais aussi dieux. Consis comme des Horus vivants, ils étaient les
garants de la Mt, l’ordre du monde. Sans eux, les Egyptiens redoutaient le
retour du chaos. Tout à la fois grands prêtres, chefs des ares, juges et admi-
nistrateurs principaux, les pharaons se succédèrent pendant près de 3000 ans.
Cependant, ils délégrent constamment une partie de leurs nombreux pouvoirs
à des prêtres et des conseillers, choisis parmi les courtisans. Des femmes, issues
de leur entourage, surent aussi tirer parti de leur influence et, parfois, accéder au
pouvoir supme. Préparez-vous à une immersion dans l’intimi de ces illustres
souverains! Audrey Eller
Les collections d’art ancien d’Egypte et d’Asie réunies de son vivant par
Jacques-Edouard Berger, historien d’art, conférencier, organisateur et accom-
pagnateur de voyages culturels, déposées en 2000 auprès de la Ville de
Lausanne par la Fondation du même nom, sont données à voir au travers d’ex-
positions thématiques régulièrement renouvelées.
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Collection Jacques-Edouard Berger | Art ancien dEgypte et dAsie
Vive le roi!
Plan des vitrines
Les numéros correspondent aux nuros d’inventaire établis par Jacques-
Edouard Berger et indiquent les objets mis en évidence dans ce descriptif.
A
538 392
C
216
518
D
345
E
51
394
F
214
G
206
B
145 147
K
512
J
413
I
78
H
304
L
449
M
316
2
392 Statuette de dignitaire
Serpentinite
Moyen Empire, XIIedynastie (2070-1786 av. J.-C.)
Cette petite statuette datant de la XIIedynastie (soit envi-
ron de 2000 à 1800 avant J.-C.) représente un homme assis
en tailleur. La tête a malheureusement disparu et seuls
subsistent quelques hiéroglyphes (qui composaient sûre-
ment une formule d’offrandes) sur le socle. L’homme est
enveloppé dans un grand manteau dont sort la main gau-
che qui repose sur sa poitrine. Il s’agit selon toute vraisem-
blance de la représentation d’un dignitaire qui laissait ainsi
une trace pour l’éternité et, par le biais de la formule d’of-
frandes, s’assurait de ne rien manquer dans l’au-delà.
Dignitaires en fonction (vitrine A)
Le roi pouvait compter sur une armada de dignitaires pour l’aider à accomplir
les nombreuses tâches qui lui incombaient. Exerçant des fonctions soit très
élevées – tels les vizirs (sortes de Premier ministre), les nomarques la tête
d’un des nomes (=canton/département d’Egypte) ou les grands prêtres – soit
plus modestes, ces dignitaires permettaient d’assurer le bon fonctionnement
économique et religieux du royaume. Leur puissance pouvait être parfois
considérable et conduisit notamment au morcellement du pouvoir royal lors de
certaines périodes troublées.
538 Fragment d’un profil de dignitaire
Calcaire polychrome
Ancien Empire, IIIe-VIedynastie (2800-2200 av. J.-C.)
Ce fragment sculp possède encore des traces de poly-
chromie, indiquant qu’il fut un temps entrement peint. La
finesse de la sculpture et le style ont permis de le dater de
l’Ancien Empire. Il s’agit très probablement d’un relief issu des
parois d’une tombe et représentant son proprtaire. Ce der-
nier appartenait sans nul doute à la haute société égyptienne
et ce pour deux raisons: une tombe de cette qualité était un
luxe que seuls quelques élus pouvaient se permettre et
l’homme porte autour du cou un ensemble de colliers d’or
ressemblant à ceux que pharaon offrait à ses plus fidèles ser-
viteurs en remerciement de leurs services.
Relations extérieures (vitrine B)
LEgypte pharaonique entretint de nombreux contacts avec l’étranger, que ce soit
dans un but commercial ou plus belliqueux lorsqu’il s’agissait d’étendre son
influence. Des ambassadeurs étrangers sont souvent repsentés apportant
notamment de riches tributs au pharaon. Il pouvait s’agir de produits ou mariaux
absents d’Egypte (tels l’encens, le lapis-lazuli ou certains bois pcieux) ou enco-
re d’animaux exotiques.
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147 Frise repsentant des ambassadeurs étrangers
Grès
Nouvel Empire, XVIIIedynastie (1555-1303 av. J.-C.)
Ce relief en creux est gra sur un petit bloc en grès appelé
talatat (en arabe «trois», faisant férence à sa dimension:
trois fois la largeur de la main). Ces blocs de petit module
permirent de construire très rapidement les sanctuaires
d’Akhenaton, le roi adorateur du disque solaire, Aton. La coif-
fure des deux hommes, de laquelle pointe une plume, ainsi
que leurs traits indiquent une origine nubienne. Ils devaient
vraisemblablement apporter des tributs au roi. La Nubie, en
actuel nord Soudan et extrême sud de l’Egypte, était particu-
lièrement riche en mines d’or. Des animaux exotiques, prove-
nant de contrées encore plus méridionales, y transitaient
également.
145 Trois porteurs doffrande (détail d'une peinture murale)
Stuc peint
Nouvel Empire, XVIIIedynastie (1555-1303 av. J.-C.)
Ce fragment de peinture murale, datant de la XVIIIedynas-
tie, représente trois hommes précédés de trois signes
hiéroglyphiques se lisant « intendants ». Le style de cette
peinture murale rappelle celui de nombreuses tombes thé-
baines construites pour des particuliers. Si la provenance
ne peut qu’être supposée en fonction de cette ressem-
blance, il ne subsiste aucun doute quant au fait que ce
fragment s’insérait dans la décoration d’un tombeau. Ces
trois intendants amenaient possiblement des offrandes ou
comptabilisaient et enregistraient minutieusement des
denrées, telles que des céréales.
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216 Fragment de torse d’une statue de Sésostris Ier
Granit
Moyen Empire, XIIe dynastie (2010-1786 av. J.-C.)
Ce fragment en granit a conservé une partie du ventre d’une
statue de sostris Ier. On devine encore le nombril dans la
cassure à gauche et, surtout, une partie de la ceinture qui rete-
nait le pagne. Sur cette dernre, l’un des deux cartouches du
roi est gravé: «Kheper-kâ-Rê», ce qui signifie «le de est
créé». La titulature royale comptait cinq noms, parmi lesquels
on trouvait le nom de naissance (pour sostris Ier : Sésostris).
Ce souverain régna pendant le Moyen Empire, durant la XIIe
dynastie. Char par son père, Amenemhat Ier, de conduire
plusieurs exditions militaires, notamment contre la Nubie et
la Libye, il apprit sa mort durant l’une d’elles. Cet événement
est rela dans le Conte de Sinou, texte conser jusqu’à
nos jours.
518 Cintre de stèle au cartouche d’Aménophis II
Calcaire
Nouvel Empire, XVIIIedynastie (1555-1303 av. J.-C.)
Le nom de couronnement dAménophis II est visible à l’in-
térieur du cartouche au centre de ce fragment de stèle :
« Aa-kheperou- », ce qui signifie « les manifestations de
sont grandes ». Ce roi de la XVIIIedynastie est particu-
lièrement connu pour ses nombreuses campagnes mili-
taires et pour sa force physique, mise en avant par la pro-
pagande royale. Sur ce fragment de stèle, on aperçoit
encore les deux uraei (cobras) qui protègent le nom du
pharaon, auxquels sont accrochées des croix ankh, sym-
boles de vie. Il s’agit de la partie surieure d’une stèle
cintrée (dont le haut se termine en demi-cercle), en-des-
sous de laquelle le texte était inscrit.
Pharaons à travers les âges (vitrine C)
Linstitution pharaonique a connu une lonvi inégae: les premiers souverains
du Double pays (la Haute et la Basse Egypte) vécurent aux alentours de 3100
avant J.-C., alors que le dernier souverain indigène, Néctabo II, acheva son
gne en 343 avant J.-C. Quelques décennies plus tard, les Ptoe, des rois
d’origine macédonienne, établirent leur pouvoir sur l’Egypte, en empruntant les
codes du sysme monarchique égyptien. Cléopâtre VII fut la dernre d’entre
eux. La bre souveraine se donna la mort en 30 avant J.-C. alors qu’Octave, le
futur Auguste, assujettissait l’Egypte.
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