La promenade débute près du néier.
1. Néier, Mespilus germanica
Les néiers préfèrent un emplacement ensoleillé ainsi que
les sols secs et riches en calcaire.
C'est en mai-juin que les grandes eurs blanches apparais-
sent; elles ont un parfum sucré. Les fruits oranges brunissent
et leur saveur devient sucrée. La chair des nèes devient
blette après les premières gelées nocturnes; elles ont l'air
pourri. Consommer des fruits plus que mûrs combat ecace-
ment la diarrhée. Ce sont les Romains qui ont introduit en
Europe les néiers d'Asie Mineure (la Turquie actuelle).
2. Orme des montagnes, Ulmus glabra
Les ormes sont menacés par une maladie qui leur est spéci-
que et qui est provoquée par un champignon, Ophiostoma
ulmi. Ce champignon est transporté par des coléoptères qui
mangent les feuilles et les rameaux. Véhiculé par les
vaisseaux conducteurs de sève, le champignon envahit
l'entièreté de l'arbre. L'orme essaie de limiter l'infection en
colmatant ses vaisseaux, ce qui entraîne d'abord le dessèche-
ment des rameaux, puis de l'arbre tout entier. Les parties
infectées doivent être brûlées le plus rapidement possible
an d'endiguer l'extension de la maladie. Les ormes ont des
eurs disposées en têtes compactes. Les fruits ont la forme
d'un disque ailé. Dans notre pays, on trouve également
l'orme champêtre (Ulmus minor) et le croisement de celui-ci
avec l'orme des montagnes, l’orme de Hollande (U. x hollan-
dica).
3. Saule blanc, Salix alba
Les saules blancs se rencontrent fréquemment dans le plat
pays sur des sols gorgés d'eau, ou encore plantés le long des
prairies, en guise de clôtures. Ils sont alors souvent taillés en
têtard. Malheureusement, les paysages caractérisés par les
saules têtards se font de plus en plus rares. Il existe de
nombreuses espèces et hybrides de saules, chacun a une
couleur diérente de rameaux. Auparavant, ces rameaux
(l’osier) étaient coupés chaque année sur des saules têtards
miniatures cultivés spécialement dans ce but. On en
fabriquait de nombreux objets utilitaires. Le bois de saule
convient particulièrement bien à la confection de sabots,
d'outils ménagers, de jouets et de manches en raison de sa
légèreté, de sa souplesse, de son absence d'odeur et du fait
qu'il ne produit pas d'échardes.
Au croisement, tournez à gauche.
4. Chêne pédonculé, Quercus robur
Le chêne, le roi des arbres, était déjà l'arbre sacré par excel-
lence avant notre ère. Chez nous, c'est le chêne pédonculé
qui est le plus fréquent. Sur des sols qui retiennent bien l'eau,
il peut devenir imposant et atteindre un âge respectable. Le
bois provenant d'arbres âgés d'une centaine d'années est
idéal pour la menuiserie et la fabrication de meubles. Le
chêne pédonculé possède des feuilles avec un court pétiole
(‘queue’) et ses glands sont portés par des pédoncules longs.
Chez le chêne sessile (Q. petraea), c'est exactement le
contraire. Le chêne d'Amérique (Q. rubra) se voit aussi
fréquemment; c'est une espèce introduite dont les grandes
feuilles à lobes pointus prennent une magnique coloration
automnale.
6. Sureau noir, Sambucus nigra
Les sureaux se développent surtout en lisière des bois. De
nombreuses recettes locales font usage des eurs ou des
fruits de sureau. En laissant macérer quelques jours des
inorescences dans du vin blanc ou du genièvre, on obtient
un apéritif printanier original. On peut aussi les enrober de
pâte à crêpes et les faire frire dans l'huile. Les fruits pressés
donnent un jus rouge foncé qui, cuit avec du sucre, donne un
sirop contre la toux. Les parties vertes du sureau, et surtout
l'écorce, dégagent une odeur typique et ont été employés
comme laxatif. Les rameaux contiennent une moëlle. Evidés,
ces rameaux peuvent être taillés et servir de ûtes. La moëlle
de sureau est aussi employée dans les musées d'histoire
naturelle pour épingler les insectes.
6. Saule marsault, Salix caprea
Cette espèce se distingue des autres saules par ses feuilles
larges, ridées et vert foncé. Les chatons mâles duveteux
s'épanouissent début mars; ils sont souvent utilisés dans les
bouquets printaniers. Les chatons femelles se transforment
en petites capsules vertes qui en mai laissent s'échapper des
graines blanches et pelucheuses. Le bois sert à fabriquer du
charbon de bois et des jouets.
Suivez la courbe vers la droite.
7. If, Taxus baccata
L'if est un conifère à croissance lente, qui convient bien à la
réalisation de haies bien droites qui demeurent toujours
vertes. Presque toutes les parties de la plante contiennent un
poison mortel, la baccatine. Quelques centaines de grammes
d'aiguilles peuvent tuer une vache ou un cheval. Cette
substance fournit néanmoins le taxol qui est utilisé dans le
traitement de certains cancers. Le bois solide et élastique
était jadis employé pour fabriquer des arcs et les pointes de
èches étaient trempées dans le poison de l’arbre. Les exem-
plaires les plus âgés du Jardin botanique ont environ 150 ans.
8. Houx, Ilex aquifolium
Le houx est l’un des rares arbustes indigènes toujours verts. Il
pousse de préférence dans des bois secs, riches en humus et
il supporte bien l'ombre. Les feuilles du bas sont épineuses,
celles du haut ont généralement des bords lisses; les grands
herbivores qui voudraient s'en nourrir ne pourraient de toute
façon pas les atteindre. Le houx présente des eurs mâles et
femelles sur le même plant, mais seuls les individus femelles
se parent de beaux fruits rouges. Dans l'Antiquité, les
rameaux de houx servaient déjà d’ornements durant les
festivités; c'est pourquoi nous continuons à associer le houx
aux fêtes de n d'année.
9. Noisetier, Corylus avellana
Chez les Celtes, le noisetier ou coudrier était le symbole de la
sagesse. Jadis, après avoir coupé un coudrier, on se servait
des rameaux bien droits qui poussaient l'année suivante
pour en faire des manches d'outils de jardinage ou encore du
bois à brûler. Les fruits, les noisettes, tombent sur le sol en
septembre. On s’en sert pour confectionner le praliné. Les
baguettes de sourcier sont en bois de coudrier ; le charbon
de bois de bonne qualité en provient également.
10. Erable champêtre, Acer campestre
Le seul érable indigène est l'érable champêtre, mais l'érable
sycomore (Acer pseudoplatanus) et l'érable plane (A. plata-
noides) sont également très fréquents. Acer signie en latin
‘acéré’. Les Romains fabriquaient des lances avec ce bois. Les
érables ont en général des feuilles découpées en forme de
mains et des fruits ailés appelés samares. Le vent les emporte
et ils tournoient en l'air comme de petits hélicoptères.
Le Jardin botanique présente également une belle collection
d'érables exotiques, comme les érables du Japon et de Chine
et l'érable à sucre du Canada, dont la feuille est représentée
sur le drapeau canadien.
11. Aubépine, Crataegus monogyna
Les haies d'aubépines servaient à délimiter les prairies avant
l'apparition des ls barbelés. Les rameaux d'aubépine sont
en eet redoutablement épineux. Les aubépines non taillées
eurissent au mois de mai. Si le pistil de la eur que vous
regardez compte un style (sorte de dard), vous avez aaire à
une aubépine à un style ; s'il y en a plus d'un, c'est l'aubépine
à deux styles (C. laevigata).
12. Merisier ou cerisier commun, Prunus avium
Les fruits du merisier sont de petites cerises comestibles,
rouge foncé ou noires. Cette espèce est l'ancêtre de toutes
les variétés connues de cerises; elle est toujours employée
comme porte-gree. Le merisier se rarée dans la nature;
jadis il était surtout présent dans les lisières forestières. Beau-
coup de merisiers de belle taille ont été abattus pour la
valeur de leur bois. Celui-ci se laisse aisément polir et est
destiné exclusivement à la fabrication de meubles de style.
Les jeunes rameaux à belle écorce brillante sont transformés
en tuyaux de pipe bon marché. Au printemps, voir un
merisier en eurs est un réel spectacle. Chaque bourgeon
donne naissance à quelques feuilles et à quatre eurs
blanches.
Traversez la pelouse par la droite.
5
6
3
7
48
9
13
10
14
11
15
12
16
17
21
18
22
19
23
20
2
1