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d'ouvrir  leur  propre  frontière  :  le  9  novembre  1989,  le  mur  de
Berlin  tombe.  Le  chancelier  ouest-allemand,  H.  Kohl,  propose
aussitôt un plan de réunification. Le 12 septembre 1990, le traité
« 2+4 » réunifie l'Allemagne. En 1991, la dissolution du pacte de
Varsovie consacre la fin du bloc de l'Est.
2. Le retrait soviétique du Tiers-Monde
L'URSS se désengage des régions du Tiers-Monde où elle
avait apporté son appui à des régimes se réclamant du marxisme.
Des accords de paix sont signés sous l'égide de 1'ONU, qui peut
jouer son rôle de médiateur depuis la fin de la confrontation entre
les deux Grands. Entre 1988 et 1990, ces accords débouchent sur le
retrait de l'URSS et de ses alliés d'Afghanistan, du Nicaragua et
du  Salvador,  d'Ethiopie  et  d'Angola  (en  échange,  l'Afrique  du
Sud reconnaît l'indépendance de la Namibie).
C. L'effondrement de l'URSS
1. De I'URSS à la CEI
Les réformes économiques désorganisent la production.
La tenue d'élections libres en mars 1989 réveille les oppositions et
les nationalismes ; des incidents éclatent en Asie centrale en 1986 ;
au  printemps  1990,  les  pays  Baltes  proclament  leur
indépendance.  Pour  empêcher  le  démembrement  de  l'URSS,  les
conservateurs communistes  tentent  un coup d'Etat le  18  août
1991.  Le  nouveau  président  de  la  République  de  Russie,  Boris
Eltsine,  qui  reprochait  à  M.  Gorbatchev  sa  timidité  dans  les
réformes, prend la tête de la résistance. Le putsch échoue. Le 24
août,  M.  Gorbatchev  démissionne  de  son  poste  de  secrétaire
général du PCUS; le 29, les activités du parti communiste sont
suspendues.  En  décembre,  l'URSS  disparaît,  remplacée  par  la
CEI, à laquelle adhérent 11 des 15 anciennes républiques d'URSS.
2. Le reflux du monde communiste
La disparition de l'URSS et de ses satellites d'Europe de
l'Est marque le reflux des régimes communistes. Ne subsistent que
Cuba, la Corée du Nord, le Vietnam et la Chine. Cette dernière,
engagée dans la voie de la libéralisation économique au début des
années 1980, refuse « la cinquième modernisation : la démocratie ».
En 1989, le «printemps de Pékin» est durement réprimé (massacre
de Tienanmen). La fin de la guerre froide ne signifie pas la victoire
de la démocratie libérale.
III. LES  LIMITES  DE  L’ORDRE
BIPOLAIRE (1975-1991)
Quels sont les conflits qui échappent à la logique Est-Ouest ?
A. Divergences et luttes à l'intérieur des
blocs
1. La concurrence entre les États-Unis et leurs alliés
La  crise rend  plus  intense  la  compétition  économique
entre  les  pays  du  bloc  occidental.  Pour  protéger  leurs
approvisionnements pétroliers, les États de la CEE et le Japon se
rapprochent des pays arabes. Après l'invasion de l'Afghanistan, les
Européens profitent de l'embargo américain pour accroître leurs
échanges commerciaux avec l'URSS.  Ils tentent de promouvoir
leur propre diplomatie.
2. La troisième guerre d'Indochine
Après  le  triomphe  des  communistes  au  Vietnam,  au
Cambodge et au Laos en 1975, la péninsule indochinoise devient
l'enjeu de la rivalité sino-soviétique. En 1977, le Vietnam, allié de
l'URSS,  établit  sa  tutelle  sur  le  Laos.  En  1978,  les  troupes
vietnamiennes envahissent  le  Cambodge  où  les  Khmers rouges,
soutenus par la Chine, ont perpétré un génocide. La Chine réplique
en  lançant  une  attaque  contre  le  Vietnam.  La  fin  de  la  guerre
froide  permet  cependant  l'ouverture  de  négociations  qui
aboutissent en 1991 à un accord de paix.
B. La radicalisation  du  conflit  israélo-
palestinien
1. Des accords de Camp David à l'intifada
La guerre de 1973 entre Israël et ses voisins marque un
renversement  partiel  des  alliances  au  Proche-Orient.  Le
président égyptien Anouar al-Sadate se rapproche des États-Unis.
À leur  instigation,  en  1978,  il  s'engage  à signer  avec le  Premier
ministre israélien  Menahem  Begin  un  traité  par  lequel  l'Égypte
reconnaît  l'État  hébreu en  échange  du  retrait  d'Israël  du  Sinaï.
Mais Sadate, accusé d'avoir trahi la cause arabe, est assassiné par
des  islamistes.  Israël  continue  d'implanter  des  colonies  dans  les
territoires  palestiniens.  En  1987,  les  jeunes  Palestiniens
déclenchent l’Intifada. En novembre 1988, Y. Arafat reconnaît
le droit à l'existence d'Israël mais proclame un État indépendant
en  Palestine.  Il  veut  éviter  que  l'OLP  ne  soit  débordée  par  des
mouvements extrémistes - le Hamas et  le Jihad islamique - dont
l'influence grandit.
2. La guerre au Liban
L'afflux  de  réfugiés  palestiniens  crée  des  tensions
croissantes dans ce pays où cohabitent dans un équilibre fragile
des communautés chrétiennes et musulmanes. En avril 1975, la
guerre  civile  éclate.  Elle  oppose  des  milices  que  séparent
antagonismes religieux et prises de position rivales dans le conflit
israélo-palestinien.  Les  armées  Syrienne  et  israélienne
interviennent. En 1982, pour tenter de stopper les raids lancés par
l'OLP depuis ses bases libanaises, Israël lance l'opération «paix en
Galilée»  qui  contraint  Yasser Arafat à  quitter  le  pays. Mais elle
laisse  les  milices  chrétiennes  perpétrer  des  massacres  dans  les
camps palestiniens de Sabra et Chatila.
C. La montée de l'islamisme
1. La révolution Iranienne et la guerre Iran-Irak
En  1979,  la  dictature  du  chah  d'Iran  est  renversée.
L'ayatollah  Khomeyni  instaure  une  république  islamiste,  qui
dénonce tant l'impérialisme américain que le communisme athée et
met en application la charia. Les Américains perdent ainsi un appui
important.  Bien plus, ils  subissent  un  lourd  affront  en  novembre
1979:  le  personnel  de  l'ambassade  américaine  de  Téhéran  est
pris en otage. La guerre que l'Irak déclenche en envahissant l'Iran
en 1980 permet de contenir la poussée islamiste, mais déstabilise la
région.
2. Une  menace  dont  l'Occident  ne  prend  pas  la
mesure
Les  États-Unis  ne  mesurent  pas  le  renforcement  de
l'islamisme.  À  Beyrouth,  en  1983,  des  mouvements  islamistes
libanais, financés par l'Iran, font exploser des camions suicides sur
les  quartiers  généraux  américains  et  français  de  la  force
multinationale  stationnée  au  Liban.  Dans  le  conflit  afghan,  les
États-Unis arment les moudjahidin qui résistent à l'Armée rouge. En
1986, le scandale de I'Irangate révèle que l'administration Reagan
a  fourni  des  armes  à  l'Iran,  en  dépit  de  l'embargo  officiel.  Le
« nouveau désordre mondial » s'amorce.