25/O9/2013 GIRARD Naïs L3 Appareil Respiratoire Pr

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APPAREIL RESPIRATOIRE – Bases histologiques et anatomopathologiques
25/O9/2013
GIRARD Naïs L3
Appareil Respiratoire
Pr Lacroix
16 pages
Bases histologiques et anatomopathologiques
Plan
A. Introduction – Généralités
I. Principales fonctions de l'appareil respiratoire
II. Organisation histologique
B. Structure histologique de l'appareil respiratoire
I. Voies aériennes extra-pulmonaires
II. Poumons
III. Plèvre
C. Bases anatomopathologiques – Quelques exemples
I. Atteinte des cellules ciliées - « Maladie des cils immobiles »
II. Atteinte des cellules caliciformes – Mucoviscidose
III. Anomalie de production de surfactant – Maladie des membranes hyalines
IV. Anomalie du tissu élastique – Emphysème
V. Tumeurs malignes
Tous les schémas sont sur l'ENT.
A. Introduction - Généralités
I. Principales fonctions
a. Hématose +++
La fonction essentielle de l'appareil respiratoire est d’assurer l'hématose, c'est à dire de permettre l’oxygénation
du sang et le rejet du gaz carbonique.
Pour cela, il est formé de deux systèmes en parallèle :
− un ensemble de conduits aériens, les voies respiratoires, permettant d'apporter de l'air oxygéné
jusqu'aux poumons
− un ensemble de conduits vasculaires, les vaisseaux pulmonaires, qui apportent jusqu'aux poumons le
sang riche en CO2
Au niveau des poumons, ces deux systèmes se terminent chacun par une structure particulière :
− les conduits aériens se terminent en alvéoles pulmonaires
− les conduits vasculaires se terminent en capillaires pulmonaires, très proches des alvéoles
Au total, on a une énorme surface d'échange entre ces deux structures ++.
Les échanges entre l'O2 et le CO2 :
- Au niveau des alvéoles, l'oxygène passe dans les capillaires pulmonaires. Ce sang oxygéné va repartir dans la
circulation générale.
- De l'autre coté, le gaz carbonique des capillaires pulmonaires va passer dans les alvéoles, et être rejeté par les
voies aériennes lors de l'expiration.
→ C'est la principale fonction de l'appareil respiratoire.
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b. Autres fonctions de l'appareil respiratoire
i. Conditionnement et filtration de l'air inspiré
L'air va être réchauffé et filtré (c'est-à-dire débarrassé des grosses particules présentes dans l'air).
ii. Défense anti-microbienne et défense immunitaire
Car l'air inspiré est porteur de nombreux microbes.
iii. Fonction métabolique et endocrine
Par exemple, les capillaires pulmonaires synthétisent l'enzyme de conversion.
Ou encore, certaines cellules endocrines peuvent synthétiser diverses substances (sérotonine, peptides
vasoactifs, bombésine...).
II. Organisation histologique
Il est formé par un ensemble de trois structures.
a. Voies aériennes (respiratoires) extra-pulmonaires
Elles sont formées par les fosses nasales, le pharynx, le larynx et la trachée.
Leur rôle est de canaliser l'air inspiré, ainsi que l'humidifier, le réchauffer et l'épurer.
b. Poumons
Son rôle est d'assurer l'hématose.
c. Plèvre
Elle revêt les poumons et a un rôle important : elle permet la protection des poumons et leur cohésion avec la
cage thoracique.
B. Structure histologique de l'appareil respiratoire
I. Voies aériennes extra-pulmonaires
a. Caractéristiques générales
Les voies aériennes extra-pulmonaires contiennent des structures permettant de maintenir la béance de leur
lumière : il s'agit d'os spongieux pour les fosses nasales, et de cartilage pour les autres.
La muqueuse est de type respiratoire de façon majoritaire pour toutes ces structures.
Mais il peut y avoir une muqueuse de type malpighien (= pavimenteux pluristratifié, c'est à dire que la dernière
couche est aplatie) non kératinisé que l'on retrouve dans certaines parties du pharynx ainsi qu'au niveau des
cordes vocales (peut avoir un impact au niveau pathologique s'il se kératinise).
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→ Caractéristiques de la muqueuse respiratoire
Comme toute muqueuse, elle est formée d'un épithélium et d'un chorion.
•
Chorion
Il s'agit de tissu conjonctif, qui présente certaines particularités.
Il est très riche en vaisseaux, ce qui permet le réchauffement de l'air.
On y trouve de très nombreuses glandes séro-muqueuses : elles sécrètent un fluide plus ou moins liquide, ce
qui permet d'humidifier et d'épurer l'air inspiré.
On trouve aussi en grande quantité des lymphocytes, qui participent au rôle de défense immunitaire (il est
normal de les trouver en grande quantité !).
•
Épithélium respiratoire
C'est un épithélium prismatique (= la majorité des cellules ont une forme cylindrique) pseudo-stratifié (=
toutes les cellules sont disposées en une seule couche, mais peuvent avoir des hauteurs différentes, d'où l'aspect
pseudo-stratifié).
On trouve trois types de cellules dans l'épithélium :
− Cellules basales
Elles sont chargées du renouvellement cellulaire.
− Cellules ciliées
C'est la caractéristique de l'épithélium respiratoire : elles sont majoritaires et présentent de vrais cils qui battent
à leur surface (environ 200 cils par cellule).
Ce système contribue à l'épuration de l'air : ces cils sont capables de déplacer des particules à la vitesse de
20mm/min.
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− Cellules caliciformes (ou muco-sécrétantes)
Plus ou moins abondantes en fonction de la localisation, elles synthétisent du mucus, qui se place à la surface
de l'épithélium et permet la filtration de l'air.
Le mucus provient en partie de ces cellules caliciformes, mais aussi de glandes séro-muqueuses (qui elles sont
situées dans le chorion !).
On retrouve ce mucus en deux phases : une phase profonde liquide qui permet le mouvement des cils, et une
phase superficielle plus solide qui permet de piéger les particules.
b. Quelques particularités
 Fosses nasales
Elles possèdent un très riche réseau capillaire, et des sinus veineux, qui sont des plexus veineux profonds,
formés de larges cavités pouvant se remplir plus ou moins abondamment : on parle de corps érectiles.
→ Ils ne sont pas remplis en permanence, et on pour rôle de réchauffer l'air.
Mais ce système peut aussi être une entrave au courant aérien : d'où l'impression de nez bouché en cas de
rhinite par exemple.
On trouve des lymphocytes en quantité abondante : ils sont isolés dans le chorion, ou groupés en amas plus ou
moins importants.
 Pharynx
Il est constitué d'un épithélium de deux types :
− respiratoire dans les zones ou circule l'air (= nasopharynx)
− malpighien non kératinisé ailleurs (= oropharynx)
Le chorion contient beaucoup de lymphocytes organisés en formations lymphoïdes appelées amygdales.
 Larynx
On distingue deux parties :
− la corde vocale supérieure, où l'épithélium est de
type respiratoire
− la corde vocale inférieure (organe de phonation
proprement dit, on parle de corde vocale vraie),
où l'épithélium est de type malpighien non
kératinisé.
Si cet épithélium se kératinise, on assiste au
développement de pathologies des cordes vocales.
Sous la muqueuse de la corde vocale inférieure, on trouve
le muscle vocal : il est constitué d'un muscle strié et du
ligament vocal, formé de fibres élastiques (c'est ce qui
permet de faire bouger la corde vocale et donc de parler).
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 Trachée
C'est une structure plus ou moins haute, faite
d'empilements d'anneaux cartilagineux.
On distingue, de l'intérieur vers l'extérieur :
− une lumière assez large
− la muqueuse formée : d'un épithélium
respiratoire et d'un chorion (contenant de
nombreuses glandes séro-muqueuses et
formations lymphoïdes)
− un anneau cartilagineux qui entoure
l'ensemble, en forme de fer à cheval, dont les
deux extrémités sont reliées sur leurs parties
postérieures par un petit muscle appelé muscle trachéal
− l'ensemble est recouvert d'une adventice
On a ainsi un système rigide mais assez souple (grâce au cartilage et au muscle trachéal).
II. Poumons
a. Organisation générale
On retrouve deux systèmes : un système de conduits aériens et un système de conduits vasculaires.
i. Conduits aériens
On trouve d'abord les bronches, qui se ramifient de façon importante pour former les bronchioles
(plusieurs ramifications sont nécessaires pour passer du stade bronche à celui de bronchiole).
Ce système de conduits aériens se termine par les alvéoles pulmonaires, qui sont le lieu de l'hématose.
Bronches → Bronchioles → Alvéoles
ii. Conduits vasculaires
Les artères pulmonaires (provenant du ventricule droit et véhiculant du sang riche en CO2) se ramifient elle
aussi de façon très importante pour donner les artérioles pulmonaires, qui à leur tour se terminent par un
système très riche de capillaires pulmonaires péri-alvéolaires (situés tout autour des alvéoles).
Artères pulmonaire → Artérioles → Capillaire péri-alvéolaires
iii. Interstitium pulmonaire
Ces deux systèmes (aérien et vasculaire) sont séparés par un interstitium, tissu conjonctif présentant certaines
particularités.
→ Les échanges O2-CO2 se déroulent entre les alvéoles pulmonaires et les capillaires pulmonaires périalvéolaires, le tout à travers l'interstitium pulmonaire (par diffusion simple).
Le sang enrichi en O2 va retourner dans la circulation générale par un système de veinules puis de veines
pulmonaires (qui rejoignent l'oreillette gauche, avec le sang chargé en O2).
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b. Organisation des voies aériennes intra-pulmonaires
On distingue deux zones différentes :
− zone permettant la conduction de l'air : suite à la trachée, on retrouve les bronches souches qui se
divisent plusieurs fois pour aboutir aux bronchioles terminales
− zone fonctionnelle respiratoire : tout au bout du premier système (donc de la bronchiole terminale),
c'est la véritable zone fonctionnelle du poumon, elle est formée de bronchioles respiratoires qui
aboutissent à la structure terminale, les alvéoles pulmonaires
Ces deux zones ont des structures et des fonctions bien distinctes !
i. Zones de conduction de l'air
•
Divisions des bronches
Après la trachée, on a la naissance de deux bronches souches droite et gauche, chacune desservant un poumon.
Une fois dans le poumon, elles se divisent successivement (retenir une 10aine de fois) en grosses, moyennes
puis petites bronches.
La petite bronche est caractérisée par un diamètre ≥ 1mm.
Les petites bronches se divisent à leur tour et donnent naissance aux bronchioles (au diamètre <1 mm), pour
ensuite aboutir aux bronchioles terminales.
→ Tout ce système sert uniquement à véhiculer l'air jusqu’à la zone respiratoire.
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•
Structure histologique des bronches (jusqu'à celles de petit calibre)
La présence de cellules endocrines et du muscle de Reisseissen est caractéristique des bronches ++.
Parties
Caractéristique
1 – Muqueuse :
Epithélium
Respiratoire prismatique pseudo stratifié
4 type de cellules :basales , ciliées ++,caliciformes++
endocrines (peuvent avoir un rôle en pathologie)
Chorion
dans sa parie superficielle
dans sa partie profonde
Assez épais
TC lâche infiltré de lymphocytes
++ fibres élastiques (souplesse), petit muscle lisse
circulaire de Reisseissen en limite profonde
(intervient dans la pathologie de l'asthme, permet la
variation du calibre de la bronche)
2- Sous-muqueuse
TC avec ++ glandes séro-muqueuses
3-Tunique fibro cartilagineuse
Assure une rigidité, formée par un tissu fibroélastique qui englobe le cartilage hyalin organisé en
arceau (cercle)
4-Adventice
Fibro-élastique, elle est en continuité avec
parenchyme pulmonaire et contient des vaisseaux
lymphatiques et des nerfs.
Au fur et à mesure des divisions, on a :
− une augmentation des plis de la muqueuse
− une diminution de la hauteur de l'épithélium
− une diminution de l'épaisseur de la sous-muqueuse
− une diminution de l'épaisseur du cartilage hyalin entourant la structure
→ La structure se simplifie.
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•
Structure histologique des bronchioles (diamètre <1mm)
–
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La muqueuse devient très plissée, l'épithélium passe de pseudo-stratifié à unistratifié vrai.
Diminution très nette du nombre de cellules ciliées.
Apparition des cellules de CLARA : ayant un aspect bombé au pôle apical, elles participent à la
formation du film liquidien qui tapisse la surface de l'épithélium. Elles ont aussi un rôle important dans
la protection des voies aériennes, notamment par la formation de substances anti-oxydantes. Elles
auraient aussi un rôle de cellules souches (reste controversé).
Les cellules endocrines sont plus abondantes, elles peuvent même être regroupées et former des corps
neuro-épithéliaux. Ces derniers ont une fonction endocrine importante, ce sont des chémorécepteurs
très sensibles à l'hypoxie, pouvant synthétiser certaines hormones (peptide vaso-actif, bombésine...).
Le petit muscle lisse est ici beaucoup plus mince, il est organisé en couches discontinues.
Disparition des glandes séro-muqueuses et du cartilage.
L'adventice s'amincit de façon très importante.
•
Structure histologique des bronchioles terminales
–
Il s'agit de la partie finale de la zone de conduction de l'air.
La bronchiole terminale a une structure très simplifiée par rapport à la bronche initiale.
– L'épithélium est cubique
– il est formé de cellules ciliées de plus en plus rares
– le petit muscle lisse devient de plus en plus mince, ainsi que l'adventice.
→ On assiste donc à une simplification des structures.
Comparaison d'une bronche et d'une bronchiole terminale :
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ii. Zone respiratoire
C'est la zone qui va de la bronchiole respiratoire jusqu'aux alvéoles.
•
Bronchioles respiratoires
La structure de ce type de bronche est assez rectiligne, on note la disparition des plis de la muqueuse, et les
cellules épithéliales deviennent cubiques.
Sous la muqueuse on retrouve quelques cellules musculaires lisses, très rares.
On note l'apparition de dépressions dans la paroi : ce sont les premières alvéoles pulmonaires ++
•
Canaux alvéolaires
Les bronchioles respiratoires se prolongent en canaux alvéolaires.
Ce sont des conduits dont la paroi est formée d'alvéoles, que l'on peut comparer à des petits sacs dont le
diamètre est d'environ 0,2 mm.
On note la présence de bourrelets alvéolaires entre deux alvéoles : on observe à ce niveau la persistance de
certaines structures bronchiolaires, en particulier du petit muscle lisse.
La terminaison de ce système est relativement simple : il s'agit d'un ensemble d'alvéoles.
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•
Alvéole pulmonaire
Représentation schématique d'une alvéole :
– épithélium cubique de la bronchiole respiratoire
– dépression formant l'alvéole, avec en surface un épithélium alvéolaire qui repose sur un chorion
– on retrouve les capillaires pulmonaires dans le chorion, très proches de l'alvéole
La structure des alvéoles est extrêmement simplifiée, on arrive à l'étudier en microscopie électronique à
transmission. (MET)
La paroi de l'alvéole est formée de deux types cellulaires :
− Pneumocyte 1
C'est une cellule à gros noyau et au cytoplasme très fin et étalé sur pratiquement toute la surface de l'alvéole (il
recouvre 95% de la surface alvéolaire).
− Pneumocyte 2
C'est une cellule beaucoup plus grosse, mais moins étalée.
Elle est remplie de corps lamellaires : ces derniers permettent la production du surfactant pulmonaire.
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•
Surfactant pulmonaire
Il est composé à 90% de lipides (phospholipides et sphingolipides) et à 10% de protéines.
Il est synthétisé par le pneumocyte 2, qui libère le contenu des corps lamellaires au niveau du pôle apical,
directement dans la lumière alvéolaire.
Dans la lumière, lipides et protéines s'organisent de façon à former le surfactant, qui va tapisser la totalité de
l'intérieur de l'alvéole.
Le surfactant à un rôle essentiel dans la fonction respiratoire, en effet il possède des propriétés tensio-actives :
il va faciliter l'ouverture alvéolaire pendant l'inspiration et va surtout empêcher la fermeture totale des alvéoles
pendant l'expiration (collapsus).
→ Ainsi, grâce au surfactant, les alvéoles restent toujours plus ou moins ouvertes.
c. Capillaires pulmonaires
Les artères pulmonaires se divisent en artères puis artérioles pour aboutir aux capillaires pulmonaires, organisés
tout autour des alvéoles.
•
•
•
Les capillaires pulmonaires sont composés de cellules endothéliales, reposant sur une lame basale
continue, sans pore, et unies entre elles par des jonctions serrées → système cohésif important ++.
Les capillaires sont très proches des alvéoles (on parle de capillaires pulmonaires péri-alvéolaires) ++.
Ils ont un rôle métabolique important : synthèse de l'enzyme de conversion, de la NO synthase, de
prostaglandines...
d. Interstitium pulmonaire
Présent dans tout le poumon, il s'agit d'un tissu conjonctif riche en fibres élastiques, qui forme l'appareil
suspenseur du poumon. Il est tendu entre le hile du poumon et la plèvre viscérale.
En effet, il sert de support à la fois aux alvéoles et aux capillaires pulmonaires situés autour.
Au sein de ce tissu conjonctif, on retrouve une zone particulière : l'espace inter-alvéolaire.
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i. Espace inter-alvéolaire
C'est le tissu conjonctif situé entre alvéoles et capillaires.
Il est formé de collagène I et de fibres élastiques.
Il contient des cellules septales assez grosses, qui permettent la synthèse des composants fibrillaires (un peu
comme des fibroblastes).
On trouve toujours des lymphocytes (défense immunitaire).
On note la présence particulière d'histiocytes : provenant des monocytes circulants qui sortent des vaisseaux et
arrivent dans le tissu conjonctif, ils ont la capacité de passer à l'intérieur même de l'alvéole (sang → tissu
conjonctif → intérieur de l'alvéole), où ils se transforment et deviennent des macrophages alvéolaires.
Ces macrophages ont la capacité de nettoyer les alvéoles de toutes les particules étrangères qui ont pu arriver
jusque là ++ : cette zone reste donc toujours très propre pour assurer une hématose de bonne qualité.
ii. Acini
La zone des échanges gazeux se fait au niveau de la zone respiratoire, qui est organisée en acini. ++
Un acinus est l'unité fonctionnelle respiratoire, ce qui correspond à l'ensemble des voies aériennes ventilées
par une bronchiole terminale.
Acinus = une bronchiole terminale, plusieurs bronchioles respiratoires, canaux alvéolaires et alvéoles.
(En pathologie, on résonne par ce type de schéma).
iii. Barrière alvéolo-capillaire
En pratique, les échanges entre O2 et CO2 se font au niveau de la barrière alvéolo-capillaire.
Entre une alvéole et un capillaire on retrouve l'intersitium qui prend le nom de barrière alvéolo-capillaire.
Cette barrière alvéolo-capillaire est très fine, elle mesure seulement quelques microns d'épaisseur.
Elle est formée par :
− le cytoplasme du pneumocyte 1 (voile cytoplasmique très étalé tout autour de l'alvéole)
− les lames basales du pneumocyte 1 et des cellules endothéliales en dessous
− et le cytoplasme des cellules endothéliales du capillaire
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→ A travers cette barrière très fine se font les échanges permettant l'hématose : passage de l'O2 de l'alvéole
vers le capillaire et passage du CO2 du capillaire vers l'alvéole.
Les gaz passent par diffusion simple.
→ Au final, la fonction principale de l'appareil respiratoire est d'assurer correctement l'hématose.
e. Relation structure-fonction ++
i. Zone des échanges gazeux O2/CO2
C'est la paroi alvéolo-capillaire : les échanges sont facilités car la barrière est très fine.
ii. Préparer l'air aux échanges gazeux
L'air doit être préparé pour optimiser les échanges gazeux.
• Réchauffement et humidification de l'air
Essentiellement dans les fosses nasales, grâce à leur riche vascularisation et aux glandes séro-muqueuses
abondantes qui forment un fluide (comme une atmosphère humide).
• Filtration des particules présentes dans l'air inspiré
– D'une part par le complexe muco-ciliaire (cellules caliciformes)
Il permet une épuration mécanique des grosses particules (entre 2 et 10 microns ou plus) en sécrétant un film
muqueux à la surface de l'épithélium respiratoire, qui est épais en surface pour piéger les particules et plus
fluide en profondeur pour permettre le mouvement des cils.
- Les particules > 10 µm sont arrêtées par les poils et cils de la muqueuse nasale.
- Les particules de 10 à 2 µm de diamètre sont arrêtées dans les voies trachéo-bronchiques (plus bas).
– D'autre part par le complexe alvéolaire
Pour les particules < 2 µm qui se déposent dans les alvéoles, grâce aux macrophages alvéolaires.
• Défense immunitaire
Elle est assurée par le système lymphoïde très présent dans tout l'appareil respiratoire (surtout au niveau des
voies aériennes extra-pulmonaires) : lymphocytes T et lymphocytes B avec production d'IgA et IgE.
La défense immunitaire est aussi assurée plus spécifiquement par les macrophages alvéolaires à ce niveau,
grâce à leur activité phagocytaire et la production de diverses substances (oxydantes ou lytiques).
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III.
Plèvre
Elle est formée de deux feuillets :
− plèvre viscérale : en contact avec le poumon
− plèvre pariétale : tapisse la cavité thoracique
− entre ces deux feuillets se trouve la cavité pleurale, contenant un film liquidien
a. Organisation histologique
La structure est relativement simple avec une muqueuse formée par :
– Un épithélium
Appelé alors mésothélium, il est formé d'une seule assise de cellules pavimenteuses (aplaties), possédant des
microvillosités au pôle apical.
– Un tissu conjonctif fibro-élastique
Avec d'assez nombreux vaisseaux et nerfs.
Les terminaisons nerveuses sensitives sont exclusivement situées dans le feuillet pariétal (important à noter
cas peut être modifié dans certaines pathologies) ++
b. Fonction
i. Cavité pleurale
Elle permet le bon glissement des feuillets pendant la respiration.
ii. Liquide pleural
Il est formé par un transsudant du plasma sanguin : il contient peu de protéines (<15g/L), pauvre en cellules
libres comme les histiocytes et les cellules mésothéliales (ce sont en fait des cellules desquamées de
l'épithélium), mais qui peuvent être parfois présentes.
Dans certaines pathologies, la composition du liquide pleural est modifiée.
C. Bases anatomo-pathologiques – Quelques exemples
I. Atteintes des cellules ciliées – Exemple de la « maladie des cils immobiles »
Les cellules ciliées sont très abondantes tout le long de l'appareil respiratoire.
maladie génétique autosomique récessive.
anomalie de structure des cils : absence ou désorganisation des doublets des cils, qui ne peuvent alors
plus battre. Cette anomalie peut atteindre tous les cils (au niveau de tout l'organisme)
Signes respiratoires : rhinites, sinusites et bronchites à répétition, difficulté pour respirer due à la dilatation des
bronches à long terme.
–
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II. Atteinte des cellules caliciformes – Exemple de la mucoviscidose
Rappel : Les cellules caliciformes tapissent la surface de l'épithélium et fabriquent le mucus.
– maladie autosomique récessive
– atteinte de toutes les cellules à mucus (dans tout l'organisme, par exemple le tube digestif).
Signes respiratoires : à cause du mucus sécrété de façon anormale, il est épais et entraîne un encombrement
des bronches, nécessitant une kinésithérapie respiratoire très rapprochée.
III.
Anomalie de production de surfactant – Exemple de la maladie des membranes hyalines
Rappel : Le surfactant permet à l'alvéole de rester ouverte et de ne pas se collaber.
Elle s'observe chez le nouveau-né prématuré, né avant 36 semaines d’aménorrhée.
Elle se traduit par une détresse respiratoire, du fait de la carence quantitative et qualitative en surfactant (car
les alvéoles ne sont pas encore fonctionnelles à cette étape de la gestation) : il va y avoir un collapsus
alvéolaire dû à l’absence de surfactant.
→ En prévention, face à une menace d’accouchement prématuré (avant 36 SA), on donne un traitement par
corticoïdes (cortico-thérapie) à la mère pour accélérer la maturation pulmonaire chez le fœtus.
IV. Anomalie du tissu élastique – Exemple de l'emphysème
Il s'agit d'un élargissement anormal et permanent des espaces aériens avec destruction des cloisons interalvéolaires et une perte de l'élasticité.
Ce qui va aboutir à une insuffisance respiratoire.
Les causes sont diverses : congénitale ou acquis au cours de la vie
V. Tumeurs malignes
a. Broncho-pulmonaires : Carcinomes en général
i. Carcinome épidermoïde
Développé à partir de l'épithélium malpighien s'il se kératinise (foyers de kératinisation surtout dans les
bronches).
ii. Adénocarcinome
Développé à partir des cellules bronchiques caliciformes.
iii. Cancer à petites cellules
Développé à partir des cellules neuro-endocrines.
Ils peuvent être accompagnés d'une synthèse hormonale anormale : on parle de syndrome para-néoplasique
(ex : hausse de synthèse de cortisone (ACTH) dans le syndrome de Cushing)
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APPAREIL RESPIRATOIRE – Bases histologiques et anatomopathologiques
b. Plèvre
Il s'agit là d'un cancer de type particulier : le mésothéliome.
Ils sont provoqués en grande partie par l'exposition à l'amiante.
Conclusion
L'appareil respiratoire est un ensemble de deux systèmes :
− un aérien
− un vasculaire
→ Le tout permettant l'hématose.
Pathologies : très fréquentes et variées
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