Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids
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Changer de perspective face à la nourriture
Manger en toute conscience
Les nourritures les meilleures sont aussi, le plus souvent, les plus
nourrissantes.
— Mais il n'est pas très rationnel de reprocher à la nourriture d'être
nourrissante.
Il vaut mieux manger ce qu'on aime, en profiter pleinement, sans
culpabilité. On mangera donc de la viande et du poisson, des légumes et des
fruits, du pain, du riz et des haricots, mais aussi des frites, des gâteaux et
des biscuits, du chocolat et du foie gras.
On dégustera ces aliments et on s'intéressera à leur goût, leur vrai goût,
les sensations qu'ils procurent en bouche, pour en profiter pleinement.
Que constate-t-on? Quand on a faim, ils paraissent délicieux. Plus on
mange, et moins ils sont bons au goût: c'est le signe qu'on est rassasié.
L'objectif est de devenir capable d'écouter son corps et de s'arrêter de
manger quand on a suffisamment mangé.
Les sensations de faim et de rassasiement sont le plus souvent niées et
mises de côté chez les personnes qui font des régimes et qui mangent selon
des plans rigides et préétablis. Il s'agit donc d'une véritable rééducation
du comportement alimentaire.
Perdre de la nourriture pour perdre du poids
Manger des bonnes choses est bien, à condition de ne pas en manger trop.
Maigrir, c'est être capable de déceler la part de nourriture qui est en trop
et savoir se contenter de celle qui est suffisante pour satisfaire ses besoins.
— Abandonner une partie des aliments qu'on a à sa disposition, y renoncer et
en faire son deuil sont des actes difficiles pour la plupart des personnes en
surpoids, qui nécessitent encore une rééducation du comportement
alimentaire et des progrès psychologiques.
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Progresser sur le plan psychologique
La réponse alimentaire face à un problème de nature non
alimentaire:
— La consommation de nourritures en excès est très souvent une modalité de
défense contre des difficultés psychologiques variées
— Par exemple, trop manger anesthésie et évite d'avoir à affronter des
pensées déplaisantes, des émotions auxquelles on ne parvient pas à faire
face.
— On finit par manger pour ne pas avoir à s'appesantir sur les ratages
amoureux et professionnels, les angoisses du lendemain et du surlendemain,
les sentiments de culpabilité, les colères, les haines, les rancœurs, les
frustrations, les insatisfactions de tous ordres.
— On en vient à entretenir ses difficultés avec son poids et son alimentation
comme un démon familier: sa présence est certes douloureuse, mais elle nous
protège d'autres démons, qu'on suppose pires encore.
— Pour parvenir à maigrir durablement, il convient de régler ses différents
problèmes, faute de quoi on ne parviendra pas à diminuer ses prises
alimentaires et juguler les compulsions.
— Une démarche psychologique doit être envisagée d’emblée dans le
traitement des troubles du comportement alimentaire.
Quelques situations classiques qui peuvent conduire à manger
en excès
Je ressens une faim intolérable, une impression de malaise. Si je ne mange
pas, je vais perdre connaissance.
Je sais que des aliments que j’aime sont à portée de main.
J’ai du travail à faire et j’ai besoin de manger pour parvenir à me concentrer et
à travailler.
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J’ai eu une " contrariété " et je mange pour l’annuler.
Les émotions fortes, le bonheur comme le malheur, me font manger.
Je mange pour lutter contre mon anxiété ou une sensation de malaise
général.
Je mange dans les moments d’ennui, de vide.
Je mange quand je ressens un sentiment d’insatisfaction de ce que je suis, de
ma vie en général.
Je mange pour me punir.
Je mange pour faire plaisir, ne pas peiner quelqu’un qui m’offre de la
nourriture, pour participer à l’ambiance générale.
Je mange par révolte, lorsque je subis trop de contraintes.
Je mange pour m’opposer à quelqu’un (mon conjoint, mon parent, mon
médecin) qui voudrait me faire maigrir et qui surveille ce que je mange.
Par qui se faire aider ?
Somaticien ou psy ?
— Un médecin généraliste, un médecin nutritionniste ou un diététicien qui ne
considèrent l'obésité que sous son aspect diététique envisagent le problème
dans une optique à court terme. Ils ne permettront, dans le meilleur des cas,
que des résultats à court terme.
— Un psychologue ou un psychiatre qui ne considèrent que la dimension
psychologique n'apportent eux aussi qu'une aide partielle. Les personnes en
difficulté avec leur poids et leur alimentation ont souvent besoin d'une aide
psychologique, mais celle-ci ne suffit pas à ce que le comportement
alimentaire se modifie
— Un thérapeute qui envisage le problème à la fois dans ses dimensions
alimentaires et psychologiques, ou bien deux thérapeutes travaillant en
coordination seront souvent plus efficaces.
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