
DOSSIER DU MOIS (mai-juin 2015)
La gale commune
La gale est toujours d’actualité. Il s’agit d’une ectoparasitose cutanée, cosmopolite dont
l’incidence en France est mal connue1, mais vraisemblablement en augmentation2.
La gale humaine est due à la colonisation de la couche cornée de l’épiderme par un arthropode,
acarien, dénommé Sarcoptes scabiei. var. hominis. La transmission se fait essentiellement par les
femelles adultes fécondées. Après la fécondation, le mâle meurt et la femelle creuse un sillon dans la
couche cornée de l’épiderme. Elle progresse dans l’épiderme de 1 à 2 mm /j et y pond environ 3 à 5
œufs /j. Les larves éclosent 2 à 4 jours après la ponte et migrent à la surface de la peau où elles
creusent un nouveau sillon. En 8-10 jours, elles muent en adultes. Les jeunes femelles attendent dans
le sillon jusqu’à leur fécondation puis migrent à la surface de la peau où elles recherchent un endroit
favorable pour y creuser un sillon et y pondre jusqu’à leur mort… La transmission de la gale est ainsi
assurée essentiellement par les femelles jeunes récemment fécondées, à la recherche d’un endroit
où creuser leur sillon de ponte.
Mode de transmission de la gale commune :
La transmission est avant tout interhumaine lors de contacts directs3 « peau contre peau ».
La contamination peut aussi, mais plus rarement, s’effectuer par l’intermédiaire de
l’environnement (literie, linge, coussin, canapé, …)4.
NB La survie du sarcopte en dehors de son hôte est favorisée par une température basse et
une humidité élevée. En général, elle est de l’ordre de deux jours, voire quatre selon les
conditions de température et d’humidité.
Quand soupçonner une gale commune ?
La gale commune de l’adulte se manifeste par un prurit quasi-constant, récent et non
expliqué, plus intense le soir et dans la chaleur du lit.
Le fait que d’autres membres de la famille se plaignent de symptômes identiques conforte
alors les soupçons de gale.
Des lésions spécifiques sont retrouvées :
- sillons5 notamment aux mains et à la face antérieure des poignets ;
1 En France, la gale n'est pas à déclaration obligatoire. Il n'existe pas de système de surveillance spécifique permettant
d'estimer avec précision l'incidence de l'infection en population générale.
2 Bitar D. et coll. : La gale en France entre 1999 et 2010 : augmentation de l’incidence et implications en santé publique.
Ann Dermatol Venereol 2012 ; 139 : 428-34.
3 La gale est aussi considérée comme une infection sexuellement transmissible (IST).
4 Le sarcopte de la gale humaine ne peut pas se développer chez les animaux de compagnie. Mais ces derniers peuvent
constituer des vecteurs ponctuels au même titre que la literie.
5 Sillon : lésion rouge, sinueuse, filiforme, de quelques millimètres de long.