plane sur toute la création du XIXe siècle. Chaque événement historique rappelle, rapporte les
propos des artistes au mythe Napoléonien.
La Littérature :
Mémoire d’outre-tombe de Chateaubriand (1841) et La Chartreuse de Parme (1839) de
Stendhal paraphrasent tous des moments essentiels des batailles de Napoléon dont la défaite
de 1815 à Waterloo. Dans Les Châtiments (1853), Victor Hugo se moque de Napoléon
« l’usurpateur ».
Ils ont pris de la paille au fond des casemates
Pour empailler ton aigle, ô vainqueur d’Iéna !
Il est là, mort, gisant, lui que si haut plana,
Et du champ de bataille il tombe au champ de foire.
Hugo n’en demeure pas moins fasciné par les armes et les victoires guerrières comme le
confirment le recueil poétique des Odes et Ballades (1822-1828). Ses poèmes sont jalonnés de
termes et d’expressions rutilantes autour du champ lexical de la guerre : « chars poudreux »,
« glaives nus » (en référence à l’antiquité), des « belliqueux faisceaux », des « forts
tonnants », « drapeaux mutilés » ou « hussards rapides ».
Même la défaite ou la déroute militaires inspirent et galvanisent la création romantique qui
dépeint l’homme dans toute sa complexité, dans le beau et le fort comme dans le misérable et
le faible.
[…] C’est alors
Qu’élevant tout à coup sa voix désespérée,
La déroute, géante à la face effarée,
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
À de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissante au milieu des armées,
La déroute apparut au soldat qui s’émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut ! »
(« Expiation », V. Hugo, Les Châtiments, 1853)
La Peinture :
Dans le domaine de la peinture, les courants
académiques et néoclassiques ont beaucoup servi le
mythe napoléonien. Sous l’influence des Académies et
des pouvoirs en place, la peinture s’inspire largement
des thèmes historiques et orientalisant. Le terme de
« pompier » est même utilisé pour caractériser l’art
académique. Les sources de ce terme sont multiples
allant de Pompéi à un art « pompeux ».
Les peintres utilisent des effets théâtraux dans leurs
toiles et mettent en scène les batailles ou les passages
les plus célèbres du mythe napoléonien. Ingres, plutôt