QUESTIONS / REPONSES
VACCINATION CONTRE LA FCO
Document rédigé par la SNGTV en collaboration avec le MAAP
1) A QUOI SERT LA VACCINATION ?
Comment la vaccination agit-elle sur la maladie ?
Les vaccins empêchent l’apparition de symptômes cliniques et réduisent fortement, voire
bloquent complètement pour certains d’entre eux, la virémie. Cela a été démontré lors
d'épreuves virulentes dans des conditions expérimentales qui sont des conditions souvent
plus sévères que les conditions naturelles. La réduction de la virémie (présence de virus
dans le sang) en dessous d’un certain seuil va limiter considérablement le risque que des
moucherons puissent s’infecter en piquant un animal vacciné puis transmettre le virus à un
autre animal. Le cycle de propagation de la maladie est ainsi enrayé.
Quel est l’intérêt de la vaccination dans le cadre de l’éradication de la maladie ?
La vaccination n'est pas le seul élément qui intervient dans l'éradication de la maladie. La
limitation des zones humides autour des exploitations, favorables au développement des
moucherons, la coordination des plans de lutte au niveau européen, jouent un rôle
important .
La vaccination est néanmoins un pan important de l’éradication de la maladie. Pour être
efficace, elle doit être massive de telle sorte que le maximum d’animaux soit protégé.
Quels sont les clés du succès de la vaccination ?
Le succès de la vaccination repose sur la possibilité d’assurer le plus rapidement possible
l’immunisation d’au moins 80% des individus sensibles. Il convient donc de vacciner
autant de ruminants que possible quel que soit leur âge ou leur sexe.
Quel est le bilan de la campagne de vaccination 2008-2009 ?
La campagne de vaccination 2009 a pu se dérouler dans de bonnes conditions c'est-à-dire
en dehors des périodes d'activi vectorielle. Ainsi le nombre de cas a considérablement
chuté par rapport à 2008 : plus de 32 000 cas déclarés en 2008, 82 à ce jour en 2009
Comment les vaccins agissent-ils sur l'organisme de l'animal ?
Pour la FCO, les vaccins utilisés sont des vaccins inactivés. L’antigène vaccinal est une
protéine d'origine virale. Associé à un excipient, il va permettre la mise en place d'une
immunité spécifique contre tel ou tel sérotype du virus. Cette immunité s'installe dans les
semaines qui suivent la fin du schéma vaccinal. Il n'existe pas d'immunité croisée : c'est la
raison pour laquelle il est nécessaire d'utiliser deux vaccins, un contre chaque sérotype.
L’immunité vaccinale est-elle protectrice ?
Oui, l’immunité induite par les vaccins FCO est bien protectrice. La protection a été
vérifiée pour chaque sérotype par épreuve directe chez l’espèce cible. Les paramètres de
protection sont pour le moment associés à une diminution des signes cliniques et à une
forte réduction, voire une absence de virémie.
Comment l’efficacité clinique des vaccins utilisés est-elle évaluée sur le terrain ?
La protection clinique est clairement démontrée dans les conditions de laboratoire qui sont
des conditions plus sévères que celles observées sur le terrain.
Le vaccin protège-t-il le fœtus ?
Bien qu’il n’y ait pas de données expérimentales concernant l’infection du fœtus, la
diminution de la virémie devrait limiter voire empêcher l’atteinte des fœtus chez les vaches
gestantes.
Quels peuvent-être les effets de la vaccination sur un troupeau infecté ?
La vaccination d'un troupeau infecté ne permet pas d'enrayer la propagation du virus. Les
signes cliniques qui sont alors observés sont dus à l'infection par le virus naturel, le vaccin
ne pouvant ni déclencher ni aggraver les symptômes.
Les animaux peuvent-ils excréter du virus vaccinal après vaccination ?
Le portage viral post-vaccinal correspond à la détection de la présence du virus vaccinal
après la vaccination. Dans le cas des vaccins FCO, ce portage est nul dans la mesure
le vaccin est inactivé. Après injection, aucun virus de la FCO ne peut se multiplier dans
l’organisme.
Quelles sont les perspectives en matière de nouveaux vaccins ?
Des travaux sont en cours pour concevoir des vaccins FCO DIVA qui permettent, en
laboratoire, de distinguer le sérum des animaux vaccinés de celui des animaux infectés.
Un autre objectif est de parvenir à la création de vaccins assurant une protection contre
plusieurs sérotypes. Ces vaccins sont plus compliqués à produire que les vaccins
monovalents. Les bases scientifiques pour atteindre ces buts sont en cours d’acquisition
et l'aboutissement de ces projets à moyen terme est envisageable.
2) QUELLES SONT LES MODALITES PRATIQUES DE LA VACCINATION ?
La campagne de vaccination est-elle obligatoire cette année ? Quels sont les
animaux concernés ?
La vaccination contre la FCO est obligatoire et réalisée par letérinaire sanitaire de
l’exploitation. Elle concerne les bovins à partir de dix semaines et les petits ruminants à
partir de trois mois. Les caprins pourront bénéficier de l’aide de l'État mais leur vaccination
n’est pas obligatoire. Enfin les petits camélidés, lamas et alpagas, doivent être vaccinés
uniquement s'ils participent à des concours.
A quel moment le rappel de vaccination annuel doit -il être effectué ?
Le rappel annuel doit être effectué dans un délai inférieur à 12 mois après la dernière
injection de la vaccination précédente avec une tolérance d’un mois pour les animaux qui
ne quittent pas le territoire national.
Qui peut vacciner ?
Le vétérinaire sanitaire est mandaté pour cette vaccination. Il peut employer des aides afin
que les opérations vaccinales puissent se dérouler dans les délais corrects. Il s’agit
souvent de jeunes diplômés ou d’étudiants en fin de dernière année d’études et autorisés
à exercer. Ces jeunes suivent une formation au sein de la structure vétérinaire qui les
emploie (bonnes pratiques et traçabilité). C’est l’opportunité pour les zones rurales, de
faire venir des jeunes qui n’auraient probablement jamais fait ce choix et de pouvoir les
conserver par la suite.
En pratique comme cela se passe t-il ?
Seuls les animaux en bonne santé doivent être vaccinés. Les animaux peuvent être
vaccinés en même temps avec les deux vaccins monovalents : l'un contre le sérotype 1 et
l'autre contre le sérotype 8. Les injections se font séparément en deux points d'injection
différents en respectant les voies d'administration préconisées, intramusculaire ou sous
cutanée. En aucun cas les vaccins ne doivent être mélangés dans la même seringue.
Pour gagner du temps, est-il possible d’associer d’autres vaccins (BVD, IBR ...) ou
d'autres interventions de prophylaxie ?
Gagner du temps est légitime. Les opportunités de rattraper les animaux ne sont pas si
fréquentes en élevage en particulier pour certains lots de jeunes bovins parfois difficiles à
maîtriser. Aucune étude n’a abor le sujet de l’association d'une vaccin contre la FCO
avec un vaccin contre une autre maladie (BVD, IBR). Cependant, de telles associations
sont souvent susceptibles d'entraîner desactions qui nuisent à l'installation d'une
immunité efficace contre l'une ou l'autre des maladies.
Compte tenu de l’importance économique et épidémiologique de la FCO et de ces autres
maladies, il est préférable de dissocier les protocoles vaccinaux pour gagner en efficacité.
Cependant pour ne pas induire de coûts supplémentaires, il a été recommandé d'effectuer
la vaccination en même temps que d'autres opérations de prophylaxie telle que la
tuberculination. Dans ce cas, il est préférable d'associer la vaccination à la lecture de la
réaction à tuberculination.
Comment peut-on éviter des effets secondaires lors de la vaccination ?
Il est nécessaire de diminuer au maximum le stress lié aux manipulations des animaux.
Autant que possible, le calme doit régner et tout doit être préparé et prévu pour la
contention des animaux. Toutes les mesures classiques d’hygiène doivent être respectées
lors d’une injection. encore le professionnalisme et le savoir-faire des éleveurs et des
vétérinaires dans ce domaine sont déterminants.
Quels sont les types de vaccins utilisés ?
La campagne de vaccination s'effectue au moyen des vaccins monovalents inactivés
actuellement disponibles et qui disposent tous soit d'une autorisation de mise sur le
marché soit d'une autorisation temporaire d'utilisation.
Quelle différence existe-il entre un vaccin disposant d'une ATU et un vaccin
disposant d'une AMM?
Le recours à une ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) a lieu en cas d’épizootie ou
de crise sanitaire particulière lorsqu’il n’y a pas de médicament vétérinaire autorisé et
approprié. Le fabricant doit fournir des données en matière de qualité pharmaceutique,
d’innocuité et d’efficacité du médicament. Cependant, selon l’urgence et en fonction de
l’analyse bénéfice/risque, certaines données peuvent être manquantes au moment de
l’octroi de l’autorisation mais le fabricant a l'obligation de fournir ces données par la suite.
J’ai entendu parler de vaccins bivalents. Qu’en est-il exactement ?
A l'heure actuelle, il n'existe aucun vaccin bivalent disposant soit d'une autorisation
temporaire d'utilisation soit d'une autorisation de mise sur le marché .
Pourquoi une seule injection de primo-vaccination n'est-elle pas suffisante ?
Les études montrent que pour obtenir un niveau de protection satisfaisant chez les bovins
deux injections de primo-vaccination sont nécessaires. De même, le doublement de la
dose lors de la première injection ne suffirait pas. Il convient donc de respecter ce
protocole vaccinal et de faire effectuer le rappel annuel.
N'y aurait-il pas lieu de respecter un délai entre la mise bas et la vaccination, au
moins lorsqu'il n'y a pas à gérer la vaccination dans l'urgence ?
L'innocuité des vaccins a été démontrée pour les animaux gestants. Cette campagne de
vaccination se déroulant moins dans l’urgence que les deux précédentes, il est
probablement possible de programmer entre professionnels la vaccination d’animaux qui
pourraient être considérés comme étant plus à risque.
Quelle précaution peut-on prendre, chez les ovins, pour éviter une baisse sur les
performances de reproduction ?l
encore, bien qu'aucune donnée n'indique que la vaccination puisse avoir d'effet
indésirable sur les performances de reproduction, il est envisageable de reporter la
vaccination par rapport aux périodes de lutte. Pour les animaux qui pourraient être
considérés comme étant plus à risque,des délais d'un mois avant et après la lutte pour les
femelles, et d'un mois avant pour les mâles peuvent être observés.
Comment la traçabilité sera-t-elle réalisée ?
La première page du document d’accompagnement vétérinaire est renseignée par le
vétérinaire qui précise la date de l’intervention, le nombre d’animaux vaccinés en rappel, le
nombre d’animaux vaccinés en primo vaccination, le nombre d’animaux valablement
vaccinés ainsi qu'éventuellement, le nombre d’animaux dérogataires.
La seconde partie du document est transmise à l’éleveur. Ceci permet d’identifier les
bovins vaccinés. En revanche, pour les petits ruminants le vétérinaire devra le faire
manuellement. Dans tous les cas, le vétérinaire doit renseigner et signer le registre
d’élevage.
Est-il possible, compte tenu de l’amélioration de la situation sanitaire, de ne pas
faire vacciner ses animaux ?
Les dérogations ne concerneront qu'un nombre très limité d'élevages et elles ne doivent
pas conduire à exposer les troupeaux des élevages voisins à un risque supplémentaire
vis-à-vis de la FCO.
Le protocole dérogatoire a été défini. Il repose sur la démonstration de l’absence de la
circulation virale dans le troupeau. Des analyses virologiques seront réalisées sur un
échantillon représentatif des animaux à la charge du demandeur. Ces animaux feront
l’objet de restrictions avant mouvement et feront l'objet d’un suivi régulier.
Quels sont les types d’animaux qui peuvent bénéficier de dérogations ?
Il s’agit de cas particuliers : animaux à haute valeur génétique des centres d'insémination
artificielles, des animaux de réforme destinés à l'abattoir dans un délai de quatre mois
suivant la date anniversaire de la précédente vaccination et des animaux de moins de dix
mois destinés à la boucherie sur le territoire national.
3) QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES ?
Y a-t-il eu des cas documentés de maladie malgré une vaccination correctement
réalisée ?
Aucune des déclarations de pharmacovigilance disponibles à ce jour ne conduit à une telle
conclusion.
Suite à la vaccination, y a-t-il des réactions locales ou générales ?
Deux à cinq jours après l’administration de la première dose, des réactions locales
peuvent être observées au site d’injection. Ces réactions peuvent persister au maximum
un mois. De faibles à modérées, elles peuvent être intenses (gonflement intense du site
d’injection) dans certains cas. Lors du rappel, des réactions locales peuvent à nouveau
avoir lieu dans une proportion moindre et sur un délai plus court.
Des réactions d’hypersensibilité peuvent exister comme pour tout acte vaccinal avec mort
des animaux.
Il faut toutefois rappeler, sur la base des résultats de la pharmacovigilance, que ces
réactions sont rares puisque seulement un animal sur 10 000 vaccinés est susceptible de
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