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Biologie - Comportements des Termites
Etat d’envahissement en Europe
La découverte des termites en France date du XVIIIème siècle. Essentiels à l’équilibre de nos forêts, ils
consomment les bois morts et participent au recyclage de la matière organique. Ils existent dans le monde
environ 2600 espèces de termites,
En Europe, on distingue deux familles de termites : les Kalotermitidae et les Rhinotermitidae.
A ses deux familles sont associés deux genres, le genre Kalotermes, termites de bois sec et Reticulitermes,
termites souterrains.
Les termites sont des insectes xylophages (du grec « Xylo » : bois et « phage » : manger). Leur alimentation est
donc constituée majoritairement de cellulose. Beaucoup d’espèces consomment le bois, souvent humide
et en voie d’altération. Il faut cependant noter que certains végétaux vivants peuvent être « rongés » par
les termites et que seules quelques essences exotiques sont protégées naturellement contre les termites.
Les termites sont des insectes sociaux car :
Ils vivent au sein d’une même colonie
Ils sont organisés avec une répartition des tâches
Chacune des tâches est répartie selon
des castes, que l’on distingue morphologiquement.
Les termites ont besoin d’une humidité à peu près constante pour pouvoir survivre et empêcher l’assèchement de leur cuticule, l’eau est donc un facteur essentiel à leur survie même si elle n’est pas nécessaire
en grande quantité. Les colonies sont ainsi situées dans le sol, là ou ils peuvent trouver l’humidité si vitale.
A partir d’un foyer primaire et de foyers secondaires, les ouvriers termites rayonnent inlassablement dans
leurs galeries, à la recherche d’aliments.
On distingue 3 castes chez les termites les ouvriers, les soldats, les reproducteurs (primaires et secondaires) . Ils se répartissent chacun les fonctions vitales au développement de la colonie. La différenciation
des castes se fait après les deux premiers stades larvaires. Deux voies sont alors possibles, la voie royale
sexuée et celle des ouvriers, lesquels peuvent selon les besoins de la colonie fournir des soldats ou des
nymphes.
Les castes
Les ouvriers
Les soldats
Les reproducteurs
Les ouvriers :
De couleur marron à blanchâtre (selon leur alimentation), ils représentent environ 80 à 90 % d’une colonie et
mesurent entre 4 à 6 mm. Ils sont aveugles et incapables de se reproduire car leurs organes reproducteurs
ne sont pas développés.
Dans le cadre de la répartition des tâches, les ouvriers ont les missions suivantes :
L’alimentation de la colonie : ils sont seuls à pouvoir digérer la cellulose.
Constamment en quête de nourriture, ils consomment la cellulose, la digèrent puis
la redistribuent à l’ensemble des castes de la colonie. Ceci implique également
une redistribution de la nourriture entre ouvriers. On parle de trophallaxie.
Les soins aux larves.
La construction de la termitière : la recherche de la nourriture contribue à l’élargissement
de la termitière au travers des galeries diverses creusées.
Les soldats :
Facilement reconnaissables par leurs mandibules hypertrophiées et leur tête chitineuse orangée, leur rôle
dans la colonie se résume essentiellement à la défense de la colonie. Ils représentent un peu moins de 10 %
de la population. Ils sont incapables de se reproduire et de s’alimenter seuls.
Les reproducteurs
Il s’agit de la caste la plus faiblement représentée dans une colonie. On en distingue deux types,
différenciables par des critères morphologiques. Incapables de s’alimenter seuls, ils ont pour unique
fonction la reproduction.
Primaires : souvent assimilés à des « fourmis volantes », ils sont de couleur noire
et disposent de deux paires d’ailes identiques et d’un corps uniforme.
Ce sont eux qui essaiment au printemps.
Secondaires : leur aspect est proche de celui d’un ouvrier, avec un abdomen rallongé.
Selon les besoins d’une colonie, leurs organes reproducteurs deviennent fonctionnels
et ils peuvent alors contribuer au renouvellement de la colonie.
La communication
Comme chez tous les insectes sociaux, les termites ont la capacité de s’échanger des informations entre eux.
Quand un individu perçoit une source de nourriture importante, il communique l’information
à ses congénères en marquant le chemin retour par des molécules chimiques ou phéromones.
Ces phéromones renseignent l’individu qui les capte et le conduisent à la source de nourriture.
Dans le cadre de la défense de la colonie, lorsqu’un danger est pressenti par un ou plusieurs
insectes, des phéromones d’alarme, molécules chimiques volatiles sont émises.
Une fois captées, les termites abandonnent le lieu. On parle de communication instantanée.
Toujours dans le cadre de la défense de la termitière, les colonies ont leur propre
« carte d’identité ». Il s’agit en fait d’une composition chimique de la cuticule bien spécifique
à chaque colonie. Ainsi, les membres d’une colonie peuvent détecter, grâce à divers récepteurs
sensoriels l’appartenance ou la non appartenance d’un individu à leur propre colonie. Il s’en suit
alors selon l’espèce des réactions variées (en fonction des espèces : colonie ouverte ou fermée).
On pourrait presque dire que les termites recourent déjà à la biométrie.
Colonie
Bois attaqué
Caractéristiques et répartition des espèces
On distingue 5 espèces différentes en France Métropolitaine et une sous espèce :
Réticulitermes Santonensis
R. Grassei
R. Banyulensis
R. Urbis
R. Lucifugus et une sous espèce R. Lucifugus corsicus
En Europe, on ajoute les espèces R. Balkanensis
Toutes ces espèces ne sont pas endémiques. Par exemple, l’espèce dîtes Termites du Saintonge (R. Santonensis) serait une espèce importée dont la carte génétique est proche de l’espèce américaine Réticulitermes
Flavipes.
Même si morphologiquement, les espèces sont très proches les unes des autres, chacune d’entre elles à des
caractéristiques biologiques, comportementales et chimiques qui lui sont propres.
Les différentes espèces que l’on retrouve en France Métropolitaine sont toutes similaires morphologiquement.
Seul un oeil avisé et une loupe binoculaire permettront de distinguer l’espèce Réticulitermes Santonensis et
Reticulitermes Grassei.
R. Santonensis
R. Grassei
R. Banyulensis
R. Urbis
R. Lucifugus
R. Lucifugus Corsicus
R. Balkanensis
Réticulitermes Santonensis :
Cette espèce a une forte capacité reproductrice par bouturage, liée à sa capacité à produire des reproducteurs secondaires. Il n’y a pas d’agressivité entre deux colonies voisines, deux colonies peuvent donc
cohabiter sur une même zone. On dit que les colonies sont « ouvertes ».
R. Grassei
En milieux naturels, cette espèce essaime plus tardivement que l’espèce R. Santonensis. Elle présente entre
deux nids une agressivité importante l’hiver jusqu’à l’essaimage puis absente l’été. On parle de colonies
« ouvertes » l’été et « fermées » l’hiver. Ce caractère apparaît différent au niveau de son aire de répartition la
plus au sud, ou on parlera de colonies « fermées ».
R. Banyulensis :
L’agressivité entre deux espèces est forte toute l’année. Deux colonies ne peuvent cohabiter sur une même
zone. On parle de colonies « fermées ».
R. Lucifugus et une sous espèce
R. Lucifugus corsicus
Tout comme l’espèce R. Grassei, les colonies sont dites « ouvertes » l’été et « fermées » l’hiver.
R. Urbis :
Cette espèce présente des caractéristiques proches de R. Santonensis, notamment au niveau de la taille
des colonies et de leur capacité constructrice importante. Cette espèce a été découverte récemment à
proximité de Grenoble et dans l’agglomération de Marseille.
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