ETUDE PRATIQUE DES PINOPHYTES
I. Les Conifères : Etude du Pin sylvestre.
Le pin sylvestre est l’arbre
forestier le plus répandu
d’Europe. Relativement
indiérent à la nature
du terrain, croissant
rapidement même dans
des sols pauvres, tolérant
des climats très divers, il
pousse de la Scandinavie
au sud de l’Espagne et
s’élève jusqu’à 1700 m
d’altitude dans les Alpes
et les Pyrennées.
Il se reconnaît assez bien
à son écorce rougeâtre,
à ses courtes aiguilles
groupées par deux et à
ses cônes ( les « pommes
de pin ») de quelques
centimètres seulement.
1. Appareil végétatif
a. Morphologie
• le tronc
Le tronc est dressé, plus ou moins rectiligne,
revêtu d’un liège épais et crevassé. L’allongement
est monopodial et la ramication aboutit à un port
pyramidal (au moins chez les jeunes arbres, les pins
âgés ayant un port plus tourmenté).
• les rameaux
Ils sont de deux sortes :
Les rameaux longs ou auxiblastes.
Ils présentent des entrenœuds allongés et portent :
Un bourgeon terminal qui permet un allongement
ultérieur éventuel.
Des feuilles membraneuses, réduites à des écailles
non chlorophylliennes mais avec un bourgeon
axillaire à leur aisselle ; ces bourgeons permettent
une éventuelle ramication ultérieure.
Les rameaux courts ou brachyblastes.
Ils présentent des entrenœuds très courts et portent
:
À leur base, des feuilles
réduites à des écailles.
À leur extrémité,
deux longues feuilles
particulières : les
aiguilles.
Dépourvus de bourgeons,
ils ne participent ni à
la croissance ni à la
ramication. Ils sont
d’ailleurs caducs et ne
restent en place que 2 à 3
ans ; leur chute entraîne
celles des aiguilles qui
tombent donc ainsi
toujours par deux. Le
renouvellement des
aiguilles étant progressif,
l’arbre reste toujours
vert.
• les aiguilles
Coriaces et de forme très allongée, les aiguilles ont une section semi-circulaire.
On les interprète, non comme de véritables feuilles, mais comme les deux
moitiés d’un rameau qui aurait été fendu en long.
• les racines
L’appareil racinaire est de type pivotant avec de nombreuses racines latérales
horizontales qui ancrent l’arbre dans les couches supercielles du sol et assurent
la prospection de l’eau. Les ramications ultimes s’associent à des myceliums
de champignons pour former des mycorhizes.
2. Anatomie-histologie
a. organisation de de la tige et des racines
Elles présentent une structure primaire et une structure secondaire très comparables
à ce que l’on observe chez les Dicotylédones ligneuses. Les principales diérences
tiennent à l’organisation du bois et à la nature des canaux sécréteurs.
• les tissus conducteurs
Chez le pin, le xylème secondaire est constitué presque exclusivement de
trachéides de type aréolé qui jouent à la fois un rôle de conduction et de soutien
: on dit que le bois est homoxylé.
Le bois contient également des cellules parenchymateuses ; il s’agit surtout de
parenchyme horizontal constituant les rayons ligneux.
La croissance en épaisseur se traduit par l’existence de cernes annuels : les
trachéides du bois de printemps sont de plus fort calibre que celles du bois
d’automne.
• les canaux sécréteurs de résine
Présents dans tous les tissus, ils forment des lumières assez larges, et sont
bordés de nombreuses cellules sécrétrices
b. organisation de l’aiguille
Les aiguilles sont de forme semi-circulaire et présentent, de l’extérieur vers
l’intérieur :
• un épiderme à cuticule épaisse.
Les cellules épidermiques ont une paroi si épaisse que la cavité cellulaire est
très réduite. Cet épiderme présente des stomates sur les deux faces de l’aiguille,
enfoncés en dessous de la surface au fond d’une cavité stomatique ; l’ostiole
donne accès à une chambre sous stomatique creusée dans l’hypoderme.
• un hypoderme.
Il est forméde plusieurs assises de cellules sclériées (de type sclérenchyme)
• un parenchyme chlorophyllien
Il est constitué de cellules isodiamétriques dont les parois dessinent de nombreux
replis et s’écartent çà et là
pour former des lacunes. Il est
parcouru par de nombreux
canaux résinifères.
• un endoderme
Il présente des cellules à
parois radiales ligniées
• une zone centrale
On y trouve un tissu de
transfusion constitué de
cellules parenchymateuses
(vivantes, donc) et de
trachéides aréolées isolées,
et deux massifs de tissus
conducteurs (essentiellement
bois et liber séparés par un
cambium).
3. Appareil reproducteur
Le Pin Sylvestre est monoïque. Les appareils
reproducteurs n’apparaissent que sur les
arbres agés d’au moins une dizaine d’années.
a. les cônes mâles et le pollen
L’appareil reproducteur mâle est constitué
de cônes groupés en épis à la base de
certaines pousses de l’année.
• les rameaux fertiles mâles
Ces jeunes pousses de quelques
centimètres de long sont garnies de
cônes sur la moitié inférieure de leur
longueur, tandis que la moitié supérieure
porte des feuilles courtes plaquées
contre l’axe.
• organisation du cône
Chaque cône, d’un peu moins d’un
centimètre de longueur, est formé d’un
axe portant des écailles assez serrées
les une contre les autres et disposées
en hélice. La face externe (= inférieure)
de chaque écaille porte deux longs sacs
polliniques qui s’ouvrent à maturité le
long d’une fente longitudinale, par le jeu
d’une assise mécanique.
• les grains de pollen
Dans les sacs polliniques, des cellules
mères de grain de pollen subissent
la méiose et engendrent ainsi des
microspores haploïdes. Chaque
microspore évolue via des mitoses en
une structure à quatre cellules : le grain
de pollen.
Le grain de pollen est enveloppé
d’une intine et d’une exine mais cette
dernière se délamine et forme deux
ballonets pleins d’air qui allègent le
grain et favorisent sa dispersion par
le vent. On trouve à l’intérieur quatre
cellules superposéees :
Deux cellules prothalliennes aplaties qui dégénèrent par la suite lorsque le
pollen parvient à maturité.
• Une cellule anthéridiale qui donnera ultérieurement les gamètes mâles.
• Une cellule végétative dont la croissance sera à l’origine du tube pollinique.
Ces grains de pollen sont libérés à la n du printemps ; ils sont susamment
protégés et déshydratés pour être dispersés fort loin en état de vie ralentie.
b. les cônes femelles
L’appareil reproducteur femelle est constitués de cônes qui se forment par paire à
l’extrémité de certaines pousses de l’année en cours. Cependant, la biologie des
cônes femelles s’étudie sur l’ensemble de leur évolution qui s’étale sur plusieurs
années (voir illustration page 2).
• les rameaux fertiles femelles
Les jeunes rameaux (= de l’année) femelles sont porteurs de feuilles courtes
et étroites (comme les rameaux mâles). À leur extrémité, juste au-dessous du
bourgeon terminal du rameau, un ou deux cônes se développent. Leur évolution
se poursuivra sur trois années.
• organisation du cône femelle
Cônes de première année
Ils sont insérés juste sous le bourgeon terminal. De couleur rouge violacé, ils
mesurent environ un centimètre de long.
Chaque cône est constitué par un ace sur lequel sont xées des bractées
(= feuilles modiées). À l’aisselle de chaque bractée, on trouve une écaille
rougeâtre qui porte, à la face supérieure, près de l’axe, deux ovules
nus (gymnospermie). Les écailles ovulifères, très développées, cachent
complètement les bractées axillantes.
Alors que, dans le cône mâle, l’écaille fertile s’insère directement sur l’axe et a
la valeur d’une feuille modiée, ici l’écaille ovulifère s’insère à l’aisselle d’une
bractée et a donc la valeur d’un rameau. Cette considération, ajoutée à des
considérations d’ordre embryologique et paléontologique, fait homologuer
l’écaille fertile à une eur réduite à un carpelle unique. Le cône femelle est
donc une inorescence, un épi de eurs femelles, alors que le cône mâle est
une eur.
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