Non classifié TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL Groupe de travail

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Non classifié
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Organisation de Coopération et de Développement Économiques
Organisation for Economic Co-operation and Development
13-Jan-2015
___________________________________________________________________________________________
Français - Or. Anglais
DIRECTION DES ÉCHANGES ET DE L’AGRICULTURE
COMITÉ DE L'AGRICULTURE
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Non classifié
Groupe de travail des politiques et des marchés agricoles
Impacts de la réduction des pertes et déchets alimentaires sur les marchés et les échanges
Koki Okawa (e-mail: [email protected])
Français - Or. Anglais
JT03369189
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Ce document et toute carte qu'il peut comprendre sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s'exerçant sur ce dernier, du
tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région.
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
(Note du Secrétariat)
Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du PTB 2013-14 du Comité de l'agriculture, au titre du domaine
de résultats 3.2.1, résultat intermédiaire 4.2. Le présent document expose la méthodologie, les résultats et
les réflexions relatifs aux impacts de la réduction des pertes et déchets alimentaires sur les marchés et les
échanges.
Il est déclassifié pour sa publication dans la collection des Documents de travail de l'OCDE sur
l'alimentation, l'agriculture et les pêcheries.
2
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ .........................................................................................................................................................5
IMPACTS DE LA REDUCTION DES PERTES ET DECHETS ALIMENTAIRES SUR LES MARCHES
ET LES ECHANGES ......................................................................................................................................7
1.
2.
Introduction ..........................................................................................................................................7
Définitions et données ..........................................................................................................................8
Définition de pertes alimentaires et déchets alimentaires ........................................................................8
Estimations de la FAO sur les pertes et les déchets alimentaires .............................................................9
3. Méthodologie de l'analyse des scénarios ............................................................................................12
Autres approches modélisatrices ........................................................................................................15
Scénarios ................................................................................................................................................17
1. Réduction des pertes et des déchets alimentaires aux stades de la production et de la
consommation pour tous les produits couverts ...................................................................................18
2. Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de céréales en Amérique du Nord,
en Europe et en Afrique du Nord ........................................................................................................19
3. Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de viande et de produits laitiers
dans les pays développés ....................................................................................................................20
4. Réduction des pertes alimentaires issues de la production végétale dans les pays en
développement ....................................................................................................................................22
4. Résultats et analyse .............................................................................................................................23
Scénario 1 : Réduction des pertes et des déchets alimentaires aux stades de la production et de la
consommation pour tous les produits couverts ......................................................................................23
Scénario 2 : Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de céréales en Amérique du
Nord, en Europe et en Afrique du Nord .................................................................................................29
Limites et défis pour l'avenir ..................................................................................................................35
Hypothèse de l'absence de coûts et disponibilité des données............................................................36
5. Conclusion ..........................................................................................................................................38
RÉFÉRENCES ..............................................................................................................................................40
ANNEXE D. COMPARAISON AVEC LE MODÈLE D'ÉQUILIBRE GÉNÉRAL CALCULABLE ........56
ANNEXE E. APPLICATION DES ESTIMATIONS DES PERTES ET DES DÉCHETS
ALIMENTAIRES CALCULÉES PAR LA FAO .........................................................................................58
Tableaux
Tableau 1.
Pourcentages estimés/supposés de pertes et déchets pour chaque groupe de produits à
chaque étape de la filière agroalimentaire pour l'Europe, y compris la Fédération de Russie .....................9
Tableau 2.
Éléments des données de la FAO relatifs aux pertes et déchets alimentaires ....................10
Tableau 3. Objectifs et statistiques de la réduction des pertes et déchets alimentaires ..............................11
Tableau 4.
Scénarios de réduction des pertes et des déchets alimentaires selon
le modèle Aglink-Cosimo .........................................................................................................................18
Tableau 5.
Pourcentage du poids des déchets alimentaires pouvant être évités au Royaume-Uni......19
3
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 6.
Estimations de pertes et de déchets alimentaires les plus élevées de la base
de données de la FAO ...............................................................................................................................20
Tableau 7.
Estimations des pertes et des déchets de viande et de produits laitiers .............................22
Tableau 8.
Résultats du scenario 1 ......................................................................................................23
Tableau 9.
Cinq premières régions en termes d’économies du consommateur en 2023 .....................27
Tableau 10. Produits faisant faire beaucoup d'économies au consommateur en 2023 ..........................27
Tableau 11. Évolution des principales variables appliquées aux céréales dans le scénario 2 ...............30
Tableau 12. Variations des principales variables pour la viande et les produits laitiers
dans le scénario 3 ......................................................................................................................................32
Tableau 13.
Croissance des exportations de viande des principales régions productrices dans le
scénario 3
...........................................................................................................................................33
Tableau 14. Croissance des exportations de produits laitiers de l'Union européenne, de la NouvelleZélande et des États-Unis dans le scénario 3 .............................................................................................33
Tableau 15. Évolution des principales variables de la production végétale dans le scénario 4.............34
Tableau 16. Économies totales du consommateur dans les quatre scénarios, en 2023 .........................35
Tableau 17. Dépenses visant à réduire les pertes et les déchets alimentaires........................................37
Tableau 18. Liste des régions et des produits concernés par les chocs exercés sur la fonction de
consommation dans le modèle Aglink-Cosimo .........................................................................................44
Tableau 19. Liste des régions et des produits concernés par les chocs exercés sur la fonction de
rendement ou de production dans le modèle Aglink-Cosimo ....................................................................47
Tableau 20. Résultats du scénario 1 ......................................................................................................52
Tableau 21. Résultats du scénario 2 ......................................................................................................53
Tableau 22. Résultats du scénario 3 ......................................................................................................54
Tableau 23. Résultats du scénario 4 ......................................................................................................55
Tableau 24. Comparaison des résultats des scénarios - Réduction de 50 % des pertes et des déchets
alimentaires issus de la consommation de viande rouge dans l'Union européenne ...................................57
Tableau 25. Pourcentages estimés/supposés de pertes et déchets pour chaque groupe de produits à
chaque étape de la filière agroalimentaire pour l'Europe, y compris la Fédération de Russie ...................59
Graphiques
Graphique 1.
Déplacement de la courbe de l'offre ..............................................................................14
Graphique 2.
Déplacement de la courbe de la demande......................................................................15
Graphique 3.
Estimation de la valeur totale des pertes alimentaires aux États-Unis par groupe de
produits, 2010 21
Graphique 4.
Trente premières associations d'un produit et d'une région en 2023 .............................24
Graphique 5.
Économies du consommateur après réduction des pertes et des déchets alimentaires ..25
Graphique 6.
Part des économies du consommateur par rapport aux valeurs de marché respective ..26
Graphique 7.
Trente premières régions productrices en 2023 .............................................................28
Graphique 8.
Pertes des producteurs engendrées par la réduction des pertes et des déchets
alimentaires
29
Graphique 9.
Céréales pour l'alimentation humaine en 2023, projection de référence .......................30
Graphique 10. Évolution de l'équilibre du marché du blé en 2023 .......................................................31
Graphique 11. Aux États-Unis, les trois principaux groupes d'aliments en termes de pertes
alimentaires annuelles aux stades de la vente au détail et de la consommation varient selon qu'ils sont
mesurés en quantité, en valeur ou en calories. ...........................................................................................36
4
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
RÉSUMÉ
Le présent rapport contient une analyse prospective des impacts de la réduction des pertes et des
déchets alimentaires sur les marchés et les échanges, fondée sur les projections quantitatives les plus
récentes des marchés agricoles nationaux et mondiaux, elles-mêmes calculées avec le modèle
Aglink-Cosimo de l'OCDE et de la FAO sur la décennie 2014-23.
L'étude s’appuie sur les estimations des pertes et des déchets établies par la FAO afin d’examiner
quatre scénarios différents. Le premier envisage la réduction des pertes de production et des déchets de
consommation pour tous les pays et produits pris en compte dans le modèle Aglink-Cosimo. Les trois
autres sont axés sur une diminution des pertes et des déchets dans les segments où ils atteignent le niveau
le plus élevé selon des données de la FAO corroborées par d'autres sources, à savoir : les déchets
alimentaires imputables à la consommation de céréales en Amérique du Nord, en Europe et en Afrique du
Nord ; les déchets alimentaires imputables à la consommation de viande et de produits laitiers dans les
pays développés ; les pertes alimentaires imputables aux productions végétales dans les pays en
développement. Dans chaque scénario, le niveau de pertes ou de déchets est réduit graduellement sur les
dix ans jusqu’à atteindre20 %, étant supposé que ce pourcentage peut être atteint sans engendrer de coûts.
La diminution des déchets de consommation est modélisée sous la forme d’un choc de demande
négatif qui entraîne une réduction des prix intérieurs et des quantités, puis fait baisser les prix
internationaux par effet cumulatif en fonction de l'intégration des pays aux marchés mondiaux. Le recul
des pertes alimentaires survenant au stade de la production est modélisé sous la forme d’un choc d’offre
positif qui augmente l’offre intérieure tout en faisant régresser les prix intérieurs, aboutissant également à
une baisse des prix internationaux. À l'échelle nationale, l'impact final est une modification des volumes
produits, consommés et échangés (en termes nets), conjuguée à un repli des prix intérieurs et
internationaux.
À l'échelle mondiale, le scénario nº 1 tend à montrer que c’est une baisse de la demande qui aurait les
conséquences les plus sensibles sur les marchés internationaux, et non une hausse de l'offre. En
l’occurrence, la valeur en dollars de chaque marché dans la situation de référence est comparée avec celle
de chaque marché dans la simulation, puis les économies réalisées par les consommateurs sont calculées.
Celles-ci ont totalisé, produits et régions confondus, 458 milliards d’USD en 2023, et la somme
accumulées de 2014 à 2023 est de 2.52 trillons d’USD. La ventilation du total de ces économies en 2023
révèle qu'elles sont importantes dans les cas de la viande porcine, de la viande bovine et du blé, et que les
principales régions bénéficiaires sont l'Union européenne, la Chine et les États-Unis. La ventilation par
produits dans chaque région indique quant à elle que les économies les plus fortes réalisées par les
consommateurs se répartissent comme suit : viande porcine en Chine et dans l'Union européenne, riz en
Chine, blé dans l'Union européenne, viande bovine aux États-Unis et produits laitiers frais en Inde.
Dans le scénario n° 2 (diminution des déchets alimentaires imputables à la consommation de
céréales), les consommateurs de blé et de céréales secondaires sont plus avantagés que les consommateurs
de riz, car le blé est très utilisé dans l’alimentation humaine dans les pays développés. Selon ce scénario, la
baisse du prix international du blé serait de 3.1% en 2023. La baisse du coût de l'alimentation animale qui
découle de celle des prix des céréales secondaires engendre une hausse de la production et des exportations
de produits d’élevage dans les pays développés.
Le scénario nº 3 (diminution des déchets alimentaires imputables à la consommation de viande et de
produits laitiers dans les pays développés) a un impact relativement plus profond sur les échanges
internationaux, qui se traduit par une augmentation des exportations de viande porcine des pays développés
5
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
(7%) et une intensification des importations des pays en développement (8%), en conséquence de la baisse
des prix. Les exportations de produits laitiers des États-Unis s’accroissent, mais les exportations de l'Union
européenne et de la Nouvelle-Zélande ralentissent, ce qui fait écho à l'ampleur de leurs exportations vers
les pays développés, qui voient leur demande réduite dans le scénario.
Dans le scénario nº 4 (diminution des pertes au stade de la production dans le secteur des cultures
dans les pays en développement), l'offre de produits végétaux augmente dans les pays en développement et
la baisse des prix résultant des gains d'efficience profite aussi bien aux pays en développement qu'aux pays
développés. Alors que ce scénario cible les pays en développement, ils ne sont pas les seuls à en sortir
gagnants car l'accroissement de l'offre de végétaux entraîne celui du volume d'aliments pour animaux
disponible dans les pays en développement et développés et une baisse des coûts de l'alimentation animale
qui bénéficie aux producteurs de bétail et de produits laitiers. Dans certains pays en développement, les
exportations s'intensifient, tandis que d'autres importent davantage à moindre coût. La production mondiale
de riz s’accroit de 5.5 Mt avec un prix mondial qui diminue de près de 10%. L’augmentation des
exportations et des importations de riz des pays en développement, dans ce scénario, donne une impulsion
aux échanges de ce produit entre les pays en développement. La comparaison des quatre scénarios indique
que des politiques axées sur la demande menées dans les pays développés sont à même d'avoir un impact
plus profond sur les marchés et de faire faire plus d’économies aux consommateurs.
L'étude présente des estimations indicatives des retombées de la réduction des pertes et des déchets
alimentaires sur les marchés et les échanges. Le caractère rudimentaire des données sur lesquelles elle
s'appuie invite néanmoins à traiter ces estimations avec circonspection. Parallèlement, l'analyse ne prend
pas en compte d’importantes sources de pertes et de déchets alimentaires, notamment le secteur des fruits
et légumes ou l'industrie de la transformation. Le modèle Aglink-Cosimo indique les conséquences
économiques directes pour chaque pays et chaque produit, mais il serait nécessaire de lier ces impacts à des
modèles d'équilibre généraux afin de mettre en évidence les retombées sur toute l'économie et leurs
implications globales pour le bien-être économique des pays et des citoyens. Enfin, l'étude pose comme
principe que ces réductions sont possibles sans engendrer de coûts. Pourtant, une partie des déchets
alimentaires peut être le fait de choix rationnels des consommateurs, de même que les pertes de production
peuvent parfois être rationnelles compte tenu de contraintes générales, comme le déficit de moyens de
transport et de stockage. La prise en compte de l'économie sous-jacente des pertes et des déchets
alimentaires permettrait d'examiner les implications de diverses approches possibles.
6
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
IMPACTS DE LA REDUCTION DES PERTES ET DECHETS ALIMENTAIRES SUR LES
MARCHES ET LES ECHANGES
1.
Introduction
1.
En 2010, les ministres de l’Agriculture ont demandé à l’OCDE d’étudier les moyens de réduire
les pertes et les déchets dans la chaîne alimentaire et, en 2011, la Stratégie de l’OCDE pour une croissance
verte voyait dans la lutte contre les déchets alimentaires un moyen d’accroître l’offre alimentaire et de
limiter les pressions sur les ressources et le climat. De nombreuses autres organisations entreprennent
également des activités en lien avec les pertes et les déchets alimentaires. La FAO a lancé « SAVE FOOD :
Initiative mondiale de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires » en 2011 puis, en collaboration
avec le PNUE, elle a inauguré en 2013 la campagne « Pensez. Mangez. Préservez. Dites non au gaspillage
alimentaire », dans le cadre de laquelle s'est inscrite la Journée mondiale de l'environnement, le 5 juin, pour
souligner l'ampleur du problème du gaspillage alimentaire et ses conséquences humanitaires, économiques
et environnementales. La Commission européenne a fait de l'année 2014 l'Année européenne de lutte
contre le gaspillage alimentaire (Commission européenne, 2013). La réduction du gaspillage alimentaire
pourrait constituer l'un des moyens les plus accessibles pour rendre la filière agroalimentaire plus
écologique, améliorer son efficacité et accroître la disponibilité des produits alimentaires. La diminution
des pertes et des déchets alimentaires pourrait alléger en partie les pressions supportées par la production
agricole dans les prochaines années et renforcer la sécurité alimentaire, notamment des éléments les plus
vulnérables et défavorisés de la société.
2.
Malgré des débats lancés pour harmoniser les définitions des pertes et des déchets alimentaires,
aucun consensus ne se dégage encore. La FAO (2014) définit les pertes alimentaires comme la diminution
de la masse des denrées alimentaires comestibles destinées à la consommation humaine, sur les différents
segments de la filière agroalimentaire. Les déchets alimentaires, en revanche, sont les pertes alimentaires
résultant de la décision de mettre des denrées au rebut, généralement du fait des comportements des
détaillants, des professionnels du secteur des services alimentaires et des consommateurs.
3.
Les pertes et les déchets alimentaires surviennent à chaque étape de la filière agroalimentaire,
pour diverses raisons. Néanmoins, il est souvent admis qu'une partie de ce gaspillage est inévitable et
économiquement justifié. J. C. Buzby et al. (2014a) énumèrent quatre facteurs ayant une influence sur la
quantité de pertes alimentaires pouvant être évitées, réduites ou récupérées pour être destinées de nouveau
à la consommation humaine de façon réaliste : 1) des facteurs techniques (notamment la nature périssable
de la plupart des aliments, leur sécurité sanitaire, leur conservation et des considérations relatives à la
température) ; 2) des facteurs spatio-temporels (par exemple, le délai d'acheminement des produits vers une
nouvelle destination, ou la dilution des pertes alimentaires entre des millions de ménages, les usines de
transformation des denrées alimentaires et les lieux offrant des services alimentaires) ; 3) les goûts,
préférences et habitudes alimentaires (jeter le lait restant au fond d'un bol de céréales, par exemple) des
consommateurs individuels ; 4) des facteurs économiques (les coûts engendrés par la récupération et la
réorientation d'aliments non consommés pour en faire un autre usage).
4.
En revanche, des questions persistent sur la quantité et les causes des pertes alimentaires, et un
large éventail de méthodes est mis en œuvre pour les réduire. B. Lipinski et al. (2013) ont proposé un sousensemble d'approches particulièrement pratiques et efficientes. Certaines interventions, telles que le
recours à des réfrigérants par évaporation pour le stockage, s'appliquent directement aux produits
7
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
alimentaires alors que d'autres, comme les campagnes de sensibilisation des consommateurs, concernent
indirectement les denrées en ciblant davantage les habitudes des consommateurs.
5.
Dans ce contexte, l'objectif de la présente étude est d'évaluer les conséquences de la réduction
des pertes et des déchets alimentaires sur les marchés et les échanges. Elle analyse en particulier ses effets
probables sur les cours des produits agricoles, sur les quantités fournies et consommées et sur les flux
commerciaux internationaux par rapport à la projection de référence à moyen terme des Perspectives
agricoles de l’OCDE et de la FAO.
6.
Ces recherches complètent de récentes études qui ont permis d'estimer la quantité des pertes et
des déchets alimentaires à l'échelle nationale dans toute la filière agroalimentaire, de la ferme à l'assiette
(Kantor et al., 1997, WRAP, 2009). À l'échelle mondiale, la FAO a publié une étude synthétisant des
estimations de pertes et de déchets alimentaires aux niveaux régional et mondial (FAO, 2011). Grâce aux
estimations des pertes et des déchets alimentaires par produit, par région et par étape de la filière
agroalimentaire calculées par la FAO, il est désormais possible de franchir l'étape suivante et de dresser
une analyse de l'impact sur le marché mondial avec l'aide du modèle Aglink-Cosimo. Cette analyse
quantitative des conséquences de la réduction des pertes et des déchets alimentaires représente la
consolidation des travaux réalisés précédemment par d'autres organisations et préfigure l'examen des
mesures envisageables pour réduire le gaspillage alimentaire.
2.
Définitions et données
Définition de pertes alimentaires et déchets alimentaires
7.
L'un des problèmes lié au recueil de données en vue d'établir une analyse quantitative est
l'absence d'harmonisation des définitions et des méthodologies employées pour évaluer les pertes et les
déchets alimentaires. À l'occasion d'une étude préparatoire sur les déchets alimentaires, par exemple, la
Commission européenne (2010) a conclu que les méthodes de recueil et de calcul des données fournies à
EUROSTAT sur le gaspillage alimentaire différaient entre les États membres, libres de choisir leur propre
méthodologie, et que la fiabilité des données d'EUROSTAT pouvait être très limitée, du fait du manque de
clarté en ce qui concerne la définition et la méthodologie employées.
8.
S'il est primordial d'avancer vers une définition harmonisée, puisque les orientations et le suivi
en dépendent, la présente étude se contente de se fonder sur la dernière définition des pertes et des déchets
alimentaires établie par la FAO (FAO, 2014), étant donné que l'étude quantitative repose en grande partie
sur les estimations des coefficients de pertes et de déchets utilisées par la FAO dans son analyse mondiale
(FAO, 2011, FAO, 2013a)1.
1
x
Les pertes alimentaires correspondent à la diminution de la masse des produits alimentaires
comestibles destinées à la consommation humaine, sur les différents segments de la filière
agroalimentaire. Outre les pertes quantitatives, les produits alimentaires peuvent également subir
une détérioration qualitative, qui conduit à une perte de valeur économique et nutritive.
x
Les déchets alimentaires sont les pertes alimentaires résultant de la décision de mettre au rebut
des aliments qui ont encore de la valeur. Ils découlent généralement des comportements des
Dans l'étude visant à quantifier l'impact environnemental, la FAO a défini le « gaspillage alimentaire »
comme la combinaison des pertes et des déchets alimentaires (FAO, 2013a). Cependant, le cadre
définitionnel non contraignant énoncé en 2014 par la FAO à l'échelon mondial fixe des orientations sur la
définition des pertes alimentaires (les déchets alimentaires étant considérés comme une sous-catégorie des
pertes alimentaires).
8
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
détaillants, des professionnels du secteur des services alimentaires et des consommateurs, mais
les pertes et les déchets alimentaires surviennent tout au long de la filière agroalimentaire (FAO,
2014).
Estimations de la FAO sur les pertes et les déchets alimentaires
9.
Malgré le manque d'informations à l'échelle nationale, la FAO a réalisé en 2011 un examen
approfondi des documents publiés et a lancé des consultations auprès de spécialistes afin d'établir une
estimation des pertes et des déchets alimentaires à tous les stades des filières agroalimentaires
internationales. Cette étude de la FAO comprend des estimations des quantités perdues et gaspillées par
étape de la filière agroalimentaire, par région et par produit. Bien que les auteurs aient dû estimer le
pourcentage de pertes et de déchets dans des régions où aucunes données primaires n'étaient disponibles,
les résultats ont depuis été largement utilisés dans plusieurs études (Kummu et al., 2012, Rutten et al.,
2013) car quelques éléments rendent la comparaison possible. La FAO (2013a), par exemple, a évalué le
coût direct des pertes et déchets issus des produits agricoles (sauf poisson et fruits de mer) à partir des
estimations des pertes et déchets alimentaires calculées en fonction des variations des prix à la production,
aboutissant à la conclusion qu'il pourrait s'élever à environ 750 milliards USD en valeur courante.
Tableau 1. Pourcentages estimés/supposés de pertes et déchets pour chaque groupe de produits à chaque
étape de la filière agroalimentaire pour l'Europe, y compris la Fédération de Russie
Production
agricole
Céréales
Racines et tubercules
Oléagineux et
protéagineux
Fruits et
légumes
Viande
Poisson et fruits de
mer
Produits laitiers
2%
20 %
10 %
Opérations
après récolte
et stockage
4%
9%
1%
Consommation
0.5 %, 10 %
15 %
5%
Distribution :
vente au détail,
supermarchés
2%
7%
1%
20 %
5%
2%
10 %
19 %
3.1 %
9.4 %
0.7 %
0.5 %
5%
6%
4%
9%
11 %
11 %
3.5 %
0.5 %
1.2 %
0.5 %
7%
Transformation et
conditionnement
25 %
17 %
4%
Source : FAO (2011).
10.
Le tableau 1 présente les estimations des pertes et déchets alimentaires établies par la FAO
(2011) pour les différents groupes de produits et les différentes étapes de la filière agroalimentaire. Le
tableau 2 reprend les produits, le détail des régions et les étapes de la filière agroalimentaire représentés
dans les données de la FAO. Dans les sections ci-après, la présente étude met ces coefficients à
contribution pour adapter les équations de l'offre et de la demande du modèle Aglink-Cosimo en fonction
des différents produits, pays et régions représentés, afin d'évaluer les conséquences de la réduction des
pertes et des déchets alimentaires sur les marchés mondiaux des produits agricoles, les impacts
transversaux sur les produits, les ajustements dans le temps, les prix mondiaux et les régions.
9
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 2. Éléments des données de la FAO relatifs aux pertes et déchets alimentaires
Groupes de produits
Céréales
Racines et tubercules
Oléagineux et protéagineux
Fruits et légumes
Viande
Poisson et fruits de mer
Étapes de la filière agroalimentaire
Production agricole
Opérations après récolte et stockage
Transformation et conditionnement
Distribution
Consommation
Produits laitiers
Régions
Europe, y compris Russie
Amérique du Nord et Océanie
Asie industrialisée
Afrique subsaharienne
Afrique du Nord, Asie de l'Ouest et centrale
Asie du Sud et du Sud-Est
Amérique latine
Source : FAO (2011).
Informations par pays
11.
Les objectifs de réduction des pertes et déchets alimentaires et leur suivi tels qu'ils ont fait leur
apparition dans plusieurs pays peuvent être une référence utile à l'analyse des scénarios. Dans ce but, des
informations par pays sont recueillies auprès des délégations et de sources secondaires pour les membres
de l'OCDE. Elles concernent principalement les aspects suivants :
x
quantification des pertes et déchets alimentaires dans différents groupes de produits, à diverses
étapes de la filière agroalimentaire ;
x
buts ou objectifs de réduction des pertes et déchets alimentaires fixés par les pays et progrès
accomplis.
12.
Le tableau 3 montre le taux de réduction des pertes et déchets alimentaires observé dans les
statistiques officielles ou fixé comme objectif national pour une période choisie. Certaines données sont
exprimées en taux de croissance annuelle (de la réduction). Plusieurs pays de l'OCDE se sont impliqués
dans la définition d’objectifs et dans le suivi des activités, en particulier pour les étapes de la filière
agroalimentaire concernées par la distribution (supermarchés, vente au détail) et la consommation finale,
ce qui témoigne de l'intérêt croissant que suscite le problème des pertes et des déchets alimentaires.
10
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 3. Objectifs et statistiques de la réduction des pertes et déchets alimentaires
Objectif /
statistiques
Objectif
proposé
Région
Produit
Union européenne
Tous
Objectif
proposé
Union européenne
Tous
Objectif
Objectif
Objectif
Objectif
Objectif
Objectif
Objectif
proposé
Objectif
Objectif
France
Pays-Bas
Royaume-Uni1
Royaume-Uni
Royaume-Uni
Royaume-Uni
Suède
Tous
Tous
Tous
Tous
Tous
Tous
Tous
Autriche
Tous2
Tous
Tous
Objectif
Tous3
Tous
Statistiques
Statistiques
États-Unis4
États-Unis
Statistiques
Statistiques
Statistiques
Statistiques
Statistiques
Statistiques
Statistiques
Statistiques
États-Unis
États-Unis
États-Unis
États-Unis
États-Unis
Royaume-Uni
Royaume-Uni5
Japon
Céréales
Viande, poisson,
œufs et fruits à coque
Produits laitiers
Corps gras
Légumes
Fruits
Édulcorants
Tous
Tous
Tous
Statistiques
Japon
Tous
Sources :
Étapes concernées de la
filière agroalimentaire
Consommation
Période
Transformation et
conditionnementConsommation
Consommation
Consommation
Consommation
Distribution
Consommation
Distribution
Opérations après récolte et
stockage-Consommation
Consommation
Production agricoleConsommation
Production agricoleConsommation
Distribution-Consommation
Distribution-Consommation
-2025
Taux de
réduction
10 %,
20 %,
50 %
30 %
-2025
-2015
2012-2015
2012-2015
2009-2012
2009-2012
2014-2020
50 %
20 %
5%
3%
4%
5%
20 %
-2016
1978-1985
20 %
50 %
-2025
50 %
2002-2011
2002-2011
0.2 % / an
0.0 % / an
Distribution-Consommation
Distribution-Consommation
Distribution-Consommation
Distribution-Consommation
Distribution-Consommation
Distribution
Consommation
Transformation et
conditionnementDistribution
Consommation
2002-2011
2002-2011
2002-2011
2002-2011
2002-2011
2010-2012
2007-2012
2008-2011
0.0 % / an
3.5 % / an
-0.2 % / an
0.2 % / an
0.0 % / an
7,4 %
15 %
5.1 % / an
2003-2009
3.8 % / an
2010-2020
1. WRAP (2013).
2. Parfitt et al. (2010).
3. Lundqvist et al. (2008).
4. ERS (2014).
5. Quested et al. (2013a).
13.
Les études détaillées des cas du Royaume-Uni et du Japon viennent renforcer l'analyse du
scénario et apportent des exemples concrets de pratiques de l'action publique (OECD, 2014a). La réduction
des pertes et des déchets alimentaires est en bonne voie dans ces deux pays et ils peuvent offrir des
enseignements utiles sur le recueil de données, les objectifs de réduction et les premiers bilans ou résultats.
14.
D'après la feuille de route de la Commission européenne pour une Europe efficace dans
l’utilisation des ressources (Commission européenne, 2011), le « gaspillage d’aliments encore propres à la
consommation devrait (être) réduit de moitié » dans les ménages ainsi que dans les secteurs de la vente au
détail et de la restauration. Un récent rapport consacré à la possibilité de fixer un objectif de réduction du
gaspillage alimentaire au sein de l'Union européenne (BIO Intelligence Service, 2013) prend en compte les
objectifs fixés à ce jour par les États membres pour en proposer trois différents, à savoir, 10 %, 20 % et
50 %, en fonction du degré d'ambition de chaque pays. Dernièrement, la Commission européenne (2014) a
communiqué pour réviser cet objectif et proposer que les États membres élaborent des stratégies nationales
de prévention du gaspillage alimentaire afin qu’ils s'efforcent de veiller à ce que les pertes dans l'industrie,
11
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
dans la distribution et la vente au détail, dans les secteurs des services alimentaires et de l'accueil ainsi que
chez les ménages diminuent d'au moins 30 % d'ici à 2025.
15.
Le service de recherche économique (ERS) du ministère de l'Agriculture des États-Unis a établi
la série de données chronologiques la plus longue et la plus complète sur les pertes alimentaires dans les
secteurs de la vente au détail, des services alimentaires et de la consommation (Buzby and Hyman, 2012).
Le tableau 3 montre les principaux groupes d'aliments traités dans l'étude de l'ERS et la tendance récente
des taux de pertes alimentaires ; régulièrement mises à jour, ces données remontent jusqu'à 1970 et sont
ventilées par produits agricoles de base (plus de 200 au total). Toutefois, les données de l'ERS ne traduisent
pas, actuellement, la plupart des évolutions récentes des pertes alimentaires, car pour la majorité des
produits, le même taux hypothétique de pertes est appliqué sur toute la période prise en compte dans la
série Loss Adjusted Food Availability (LAFA) - pour jumeler les niveaux de pertes alimentaires. (Le taux
de pertes des pommes fraîches dans la vente au détail, par exemple, est estimé à 8.6 % pour toute la
période 1970-2011.) Les estimations de pertes de viande bovine au stade de la vente au détail représentent
une exception, car elles sont dues à une augmentation de la quantité de gras retiré lors du parage, au fil du
temps (Buzby et al., 2014a).
16.
Quelle hypothèse les informations par pays permettent-elles de formuler ? Il est souvent avancé
que l'élimination de toutes les pertes et tous les déchets alimentaires est non seulement illusoire, mais ne
serait en outre pas rentable compte tenu des coûts associés à la réduction du gaspillage. Les pertes
alimentaires s'avèrent parfois avantageuses d'un point de vue économique (Buzby et al., 2014a) et, dans la
pratique, des facteurs techniques, culturels et économiques limitent la quantité d'aliments que les ÉtatsUnis ou tout autre pays pourraient empêcher de se perdre ou récupérer pour les destiner de nouveau à la
consommation humaine. Au vu des divergences entre les statistiques disponibles sur les déchets
alimentaires des différents pays, V. Smil (2000) a estimé, il y a plus de dix ans, que le gaspillage de 1015 % de l'offre alimentaire totale était certainement inévitable.
17.
Cependant, l'évolution des politiques et des mesures en continu dans certains pays depuis dix ans
nous permet de nous appuyer sur des exemples plus concrets sur le terrain. Le tableau 3 révèle que des
objectifs ont été fixés pour réduire certaines parties des pertes et des déchets actuels. Bien qu'il soit difficile
d'évaluer avec exactitude les différents courants et objectifs issus des informations par pays, ils montrent
qu'il est raisonnable de s'attendre à des niveaux de réduction commençant à 0 % pour atteindre 20 % à
moyen terme, dans dix ans. Le taux de réduction de 20 % par rapport aux pertes et déchets actuels sera
considéré comme un objectif « réalisable » dans les analyses de scénario suivantes.
3.
Méthodologie de l'analyse des scénarios
18.
Le modèle Aglink-Cosimo est un modèle récursif-dynamique d’équilibre partiel et d’offre et de
demande de l’agriculture mondiale développé par l’OCDE et la FAO. Il couvre l’offre annuelle, la
demande annuelle et les prix de près de 50 des principaux produits de l’agriculture cultivés, consommés et
échangés dans le monde. Des simulations sont réalisées à l'aide du modèle pour établir des projections
concernant les dix prochaines années, qui sont reprises dans la publication annuelle des Perspectives
agricoles de l'OCDE et de la FAO (OCDE/FAO, 2014). Ce modèle est orienté en particulier vers
l’influence potentielle à moyen terme des mesures de politique agricole et commerciale sur les marchés
agricoles. L'un des atouts ou l'une des forces de ce cadre de modélisation est l'analyse de scénario qu'il
permet - par simulation de futures évolutions des marchés ou de changements d’orientation possibles.
19.
L'utilisation du modèle Aglink-Cosimo pour étudier les impacts des pertes et des déchets
alimentaires est inédite. À partir des données sur les pertes et les déchets alimentaires examinées dans la
dernière section, plusieurs scénarios sont élaborés et leurs conséquences sur les marchés sont comparées
aux projections de référence des Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO les plus récentes. Si les
12
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
données de la FAO permettent de mesurer le niveau actuel des pertes et des déchets alimentaires, il est
toutefois primordial de s'interroger sur la quantité de ce gaspillage qui pourrait être évitée dans la durée.
Quel est le scénario le plus probable de réduction des pertes et des déchets à moyen terme, à savoir, d'ici à
dix ans, dans le cas des projections de référence du modèle Aglink-Cosimo ? La présente étude applique
une réduction des pertes et des déchets de 20 % par rapport à leur niveau existant, conformément aux
informations transmises par pays.
20.
Depuis le rapport de la FAO de 2011, d'autres analyses de scénarios ont été réalisées à l'aide des
modèles CAPRI (Höjgård et al., 2013), MAGNET (Rutten et al., 2013), IMPACT et LEITAP (Stehfest et
al., 2013) afin d'évaluer les conséquences économiques et environnementales des pertes et des déchets
alimentaires. L'étude actuelle se sert du modèle Aglink-Cosimo pour montrer leur impact sur les marchés
et les échanges à l'échelle mondiale, ainsi que pour analyser les différences qui apparaissent entre les
régions et les produits dans les projections de référence à moyen terme.
Les chocs sur le modèle Aglink-Cosimo
21.
Avant de démarrer une enquête sur les impacts économiques de la réduction des pertes et des
déchets alimentaires, il est utile d'exposer les principes économiques qui sous-tendent l'interprétation des
résultats de l'analyse empirique reposant sur l'application d'un modèle d'équilibre partiel complexe de
l'agriculture mondiale, le modèle Aglink-Cosimo. En s'appuyant sur la théorie économique classique de
l'offre et de la demande, la section propose une représentation schématique des conséquences économiques
de la réduction des pertes de denrées dont l'offre alimentaire est responsable et des déchets résultant de la
demande.
22.
Cette section fait appel au cadre d'équilibre partiel décrit par M. Rutten (2013) afin de cerner la
relation avec l'analyse de scénarios dégagée par le modèle Aglink-Cosimo. Le graphique 1 illustre la
réduction des pertes alimentaires intervenant du côté de l'offre. Le scénario construit par le modèle AglinkCosimo considère la réduction des pertes alimentaires comme le résultat de l'amélioration de l'efficience
technologique à moyen terme, qui se traduit par un déplacement de la courbe de l'offre vers la droite à un
certain rythme.
13
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Graphique 1. Déplacement de la courbe de l'offre
Prix
Offre0
Demande
Offre1
Choc
P0
P1
0
A
B
Q0 Q1
Quantité
Source : Secrétariat de l’OCDE.
23.
Afin de construire l'analyse du scénario, il est fondamental de déterminer le taux de déplacement
vers la droite de la courbe. Pour ce faire, des informations ont été recueillies par pays sur la quantité et la
nature des pertes alimentaires qui pourraient être évitées à une certaine échéance.
24.
La translation de la courbe vers la droite déplace le prix et la quantité d'équilibre de P 0 et Q0 à P1
et Q1, étant donné qu'une quantité supérieure est disponible à des prix inférieurs. Une hypothèse cruciale à
prendre en compte est que cette représentation considère le coût des améliorations technologiques comme
négligeable. Si ce coût était significatif, la courbe pourrait se déplacer dans l'autre direction du fait de la
baisse de la production et de la hausse du prix d'équilibre, ce qui est parfaitement vraisemblable compte
tenu de l'investissement à réaliser dans la modernisation des infrastructures de transport et de stockage en
réponse à des pertes survenues après la récolte dans les pays en développement. Peu d'études décomposent
cependant les différents éléments de la réduction des pertes alimentaires dans la production agricole afin
d'en indiquer le coût. Ce facteur est fondamental et davantage de recherches sont de toute évidence
nécessaires pour guider les pouvoirs publics dans l'adoption de mesures économiques appropriées.
Du côté de la demande
25.
Le graphique 2 présente la réduction des déchets alimentaires du côté de la demande. Les
modifications de la demande peuvent s'expliquer par l'évolution des préférences accordées à un aliment
donné, par la variation des revenus des consommateurs et par l'effet du mouvement des prix d'autres
produits. Si les consommateurs étaient mieux informés sur la quantité et la valeur des aliments qu'ils
gaspillent chaque année, y compris en proportion du budget de leur ménage, ils produiraient certainement
moins de déchets (Hodges et al., 2010). Le présent scénario envisage la réduction des déchets alimentaires
comme la perte de la valeur perçue des denrées à moyen terme et la reproduit dans le modèle AglinkCosimo comme le déplacement vers la gauche de la courbe de la demande. Le consommateur est supposé
considérer qu’en cessant de produire des déchets lors de la consommation d'un aliment, sa demande peut
être satisfaite en achetant une quantité inférieure de l’aliment en question.
26.
Dans le cas de l'analyse de la demande de consommation, le nouveau prix d'équilibre (P1) et la
nouvelle demande d'équilibre (Q1) après la réduction des déchets alimentaires sont inférieurs au prix et à la
14
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
demande d'équilibre initiaux (P0 et Q0), aboutissant à un recul des dépenses de consommation (représentées
par ଴ ൈ ଴ െ ଵ ൈ ଵ ).
Graphique 2. Déplacement de la courbe de la demande
Prix
Demande1
Offre
Demande 0
Choc
P0
P1
A
B
0
Q1 Q0
Quantité
Source : Secrétariat de l’OCDE
Autres approches modélisatrices
27.
En théorie, les économies permettent au consommateur, selon cet équilibre partiel, de consacrer
plus de dépenses à d'autres produits ou d'acheter le bien en question en plus grande quantité, auquel cas la
courbe de la demande reviendra vers la droite. Dans le cas du modèle Aglink-Cosimo, la modification des
revenus doit être modélisée comme une variable indépendante qui permet seulement d'analyser l'effet de
second ordre d'une réduction du taux de déchets alimentaires sur les revenus. Une analyse à partir d'un
modèle d'équilibre général calculable (MEGC) serait nécessaire pour étudier l'effet global sur les revenus.
28.
Le rapport de l'Institut de Prospective Technologique du Centre commun de recherche (CCRIPTS) de la Commission européenne sur la plate-forme de modélisation intégrée pour une analyse agroéconomique des produits et des politiques (iMAP) recommande d'avoir recours à des modèles à la fois
d'équilibre partiel et d'équilibre général calculable (Tonini et al. (dir. pub.), 2013). Les modèles d'équilibre
partiel peuvent servir à réunir et traiter des informations spécialisées sur des secteurs particuliers de
l'économie. Les résultats de leurs analyses peuvent alors être introduits dans un modèle d'équilibre général
afin d'étudier leurs implications pour tous les secteurs de l'économie. À l'inverse, les résultats d'une analyse
réalisée à partir d'un MEGC peuvent être transférés à un modèle d'équilibre partiel afin de déterminer leurs
retombées par secteur ou d'approfondir la ventilation des résultats. La présente étude n’implique pas ce
processus à double-sens entre les modèles d'équilibre partiel et d'équilibre général calculable, mais
l'annexe D présente les résultats obtenus avec un MEGC afin de les comparer avec ceux issus du modèle
Aglink-Cosimo.
29.
En revanche, l'article de S. Höjgård et al. prévoit les effets de la modification de paramètres tels
que le prix, le revenu et l'information sur les déchets alimentaires, à partir du modèle du ménage
producteur et consommateur élaboré par G. S. Becker (1965), et les compare avec les observations déjà
consignées dans différentes études consacrées au gaspillage alimentaire.
15
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
30.
Ce scénario de la réduction des déchets alimentaires du côté de la demande se fonde sur une
absence de coût. Or, afin de réduire la quantité de déchets alimentaires provoqués par un excédent d'achats,
le consommateur peut être amené à faire des courses plus souvent qu'auparavant ou utiliser du matériel
coûteux, notamment un congélateur. Ces observations sont des facteurs importants qui peuvent jouer sur la
demande mais restent difficiles à prendre en compte dans une étude quantitative, si ce n'est en veillant à ce
que le taux de réduction appliqué au choc soit fixé en fonction des informations reçues par pays sans être
trop ambitieux.
31.
Il est aussi estimé que la production de déchets alimentaires par les consommateurs est une
conduite rationnelle visant à limiter le risque de manquer des aliments dont ils ont besoin au moment où ils
veulent les consommer. Dans ce contexte, il peut être utile d'examiner les moyens mis en œuvre dans les
mesures concrètes en vigueur pour répondre au problème des déchets alimentaires. Alors que la
République de Corée mène une politique consistant à prélever des taxes sur les déchets alimentaires des
consommateurs, plusieurs autres pays s'orientent davantage vers des campagnes de sensibilisation de
l'opinion publique et d'éducation des consommateurs. Dans le cas du Japon, les politiques ne comprennent
aucun moyen économique d'incitation ou de dissuasion mais instaurent un contrôle obligatoire des pertes
alimentaires et de la production de déchets. Parallèlement, elles ouvrent des espaces de discussion aux
intervenants du secteur privé afin qu'ils étudient les moyens de résoudre le problème, car, en un sens, des
initiatives conjointes des secteurs public et privé devraient permettre de traiter de nombreuses causes des
pertes et des déchets alimentaires, notamment sous la forme de politiques d'étiquetage des aliments, depuis
leur conception jusqu'à leur mise en œuvre. En revanche, ces politiques supposent qu'une meilleure
compréhension du problème par les consommateurs aboutira à une évolution de la tendance du gaspillage
alimentaire, ce qui implique ensuite que le fait de combler le manque d'informations aurait la faculté de
déplacer la courbe de la demande sans entraîner de dépenses significatives.
32.
Sur la courbe de la demande du modèle Aglink-Cosimo, le choc est introduit dans les équations
de la demande de consommation alimentaire pour chaque produit et chaque région. Sur la courbe de l'offre,
le choc est introduit dans les équations permettant de calculer les estimations du rendement ou de la
production en fonction du bien. Dans chaque scénario, le résidu spécifique à l'équation (R) est modifié
progressivement sur toute la période de la projection, afin d'intégrer l'objectif de réduction des pertes et des
déchets alimentaires, alors qu'en parallèle, ces variables dépendantes sont simulées de manière à parvenir à
un équilibre du marché mondial et national. En revanche, certains des 14 produits et des 56 régions ne sont
pas représentés par les équations mais donnés comme variables indépendantes, qui sont directement
soumises à un choc et ne varient pas au fil des simulations. La liste exhaustive des régions et des produits
soumis à un choc dans l'étude figure aux tableaux 18 et 19 de l'annexe A. Les équations de la
consommation alimentaire, du rendement des cultures et de la production de viande figurent à l'annexe B.
16
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Scénarios
33.
La présente étude analyse quatre scénarios établis à partir du modèle Aglink-Cosimo2. Le niveau
actuel des pertes et des déchets alimentaires pris en compte dans les scénarios correspond aux estimations
fournies par la FAO pour 2011. Le premier scénario évalue les retombées sur tous les produits à la fois,
afin de déterminer lesquels d'entre eux exercent le plus fort impact sur le marché. D'autres scénarios sont
proposés pour étudier des produits spécifiques dans certaines régions. Les déchets alimentaires produits au
stade de la consommation dans les pays développés étant différents des pertes alimentaires survenant au
stade de la production dans les pays en développement, les uns et les autres sont généralement analysés
séparément3.
34.
Dans le cas des pays en développement, les pertes alimentaires du côté de l'offre sont
probablement plus importantes que les déchets alimentaires du côté de la demande, selon les estimations
disponibles sur les pertes et les déchets alimentaires (FAO, 2011), qui témoignent d'une différence
substantielle avec les pertes des pays développés en général. Cette différence incombe en partie au rôle
plus important de l'agriculture dans ces pays et au stade du développement économique, qui entraîne une
plus forte élasticité des prix et des revenus, ainsi qu’au cadre gouvernemental et réglementaire (Lundqvist
et al., 2008).
35.
Les trois autres scénarios ont pour but de rendre compte de ce constat et de comparer les
conséquences de différents objectifs de réduction. Résumés au tableau 4, les quatre scénarios sont les
suivants :
1.
Réduction des pertes et des déchets alimentaires aux stades de la production et de la
consommation pour tous les produits couverts.
2.
Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de céréales en Amérique du Nord,
en Europe et en Afrique du Nord.
3.
Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de viande et de produits laitiers
dans les pays développés.
4.
Réduction des pertes alimentaires issues de la production végétale dans les pays en
développement.
2
Les hypothèses sous-jacentes relatives à la croissance économique et aux tendances démographiques sont
énoncées dans les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2014-2023 (OCDE/FAO, 2014).
3
Cela n’implique pas que les pertes alimentaires sont nulles au cours du stade de production des pays
développés ou durant le stade de consommation des pays en développement.
17
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 4. Scénarios de réduction des pertes et des déchets alimentaires selon le modèle Aglink-Cosimo
Régions
Produits
Toutes
Amérique du Nord, Europe
(y compris Russie), Turquie,
Iran, Afrique du Nord
Tous
Étapes concernées de la filière
agroalimentaire
Toutes
Céréales
Pays développés
Pays en développement
Viande et produits
laitiers
Céréales et
oléagineux
2014-2023
Taux de
réduction
20 %
Distribution-Consommation
2014-2023
20 %
Distribution-Consommation
2014-2023
20 %
Production agricole-Transformation
et conditionnement
2014-2023
20 %
Période
Source : Secrétariat de l'OCDE.
1. Réduction des pertes et des déchets alimentaires aux stades de la production et de la consommation
pour tous les produits couverts
36.
Ce scénario applique un choc à la projection de référence du modèle Aglink-Cosimo pour la
période 2014-2023, sur tous les produits aux stades de la production et de la consommation, afin de repérer
les biens et les régions les plus influencés par la réduction des pertes et des déchets alimentaires. Ses
résultats pourraient aider les gouvernements à décider des produits à cibler en priorité dans le cadre de
leurs efforts de réduction des pertes alimentaires. Le taux de réduction des niveaux existants de pertes et de
déchets alimentaires est fixé à 20 % d'ici à dix ans (échéance à moyen terme), compte tenu des taux de
réduction actuels et des ambitions pour l'avenir révélées par les informations par pays.
37.
Selon le modèle, la réduction des pertes de production modifie la production (ce que reflètent les
équations sur le rendement, dans le cas des cultures), de telle manière que la production progresse si le prix
reste constant. Du côté de la demande, la diminution des déchets alimentaires provoque le repli de la
demande lorsque le prix du produit reste le même. Si les deux évolutions surviennent en même temps, alors
qu'une baisse des prix est censée équilibrer le marché, l'offre et la demande augmenteront ou fléchiront en
fonction du produit. Ainsi, pour un taux donné de réduction des déchets alimentaires, moins la courbe de la
demande d'un aliment de base sera élastique et plus son impact sur les prix sera profond.
38.
Si le premier scénario traite de chocs exercés sur l’offre et la demande, les impacts de la
réduction des pertes et des déchets alimentaires sur les marchés et les échanges issus des interactions entre
les produits de substitution, ainsi qu'entre les aliments pour animaux et les produits d'origine animale,
devraient être largement influencés par le degré actuel de déchets et de pertes, selon les estimations de la
FAO, et par l'élasticité des courbes du modèle. Si, par exemple, les pertes et les déchets d'un produit donné
atteignent un niveau élevé dans une certaine région alors que ce bien joue un rôle important sur le marché
international, l'impact de la réduction des pertes et des déchets alimentaires devrait logiquement être réel.
Même au sein du même groupe de produits délimité par les données de la FAO, les réactions sur le marché
seront différentes. Le blé et les céréales secondaires, notamment, font partie de la même catégorie dans les
données de la FAO et subissent des chocs de même intensité, mais la structure des marchés, dont les
composantes de la demande et les origines de l'offre sont différentes, aboutit à des scénarios dont les
résultats sont particuliers à chaque produit et à chaque région.
x
L'équation de la consommation alimentaire introduit un choc sur la demande des 14 produits
suivants : blé, céréales secondaires, riz, oléagineux, huile végétale, viande bovine, viande
porcine, viande de volaille, viande ovine, beurre, fromage, lait écrémé en poudre, lait entier en
poudre et produits laitiers frais.
x
L'équation du rendement introduit un choc sur l'offre des 6 produits suivants : blé, céréales
secondaires, riz, oléagineux, huile végétale et lait.
18
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
x
L'équation de la production introduit un choc sur l'offre des 8 produits suivants : viande bovine,
viande porcine, viande de volaille, beurre, fromage, lait écrémé en poudre et lait entier en poudre.
2. Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de céréales en Amérique du Nord, en
Europe et en Afrique du Nord
39.
Le documentaire « Nos poubelles passent à table », sorti en 2011, montre une boulangerie
allemande utiliser son pain invendu pour faire chauffer ses fours. Le pain ayant un pouvoir calorifique du
même ordre que celui du bois, le film démontre qu'environ 4 tonnes de pain sec pourraient remplacer
900 litres de fioul. Une étude révèle qu'au Royaume-Uni, le pain est le produit alimentaire le plus gaspillé
en raison de sa faible durée de conservation ; 23 % du pain acheté par les ménages britanniques n'est pas
consommé et finit à la poubelle alors qu'il pourrait être mangé (tableau 5). L'Office turc des céréales réalise
des campagnes et des enquêtes sur le pain en raison de l'ampleur du problème de gaspillage et de
l'importance du pain dans la sécurité alimentaire en général (OCDE/FAO, 2014).
Tableau 5. Pourcentage du poids des déchets alimentaires pouvant être évités au Royaume-Uni
Produits
Pourcentage des déchets
Boulangerie
Légumes frais
Fruits frais
Viande et poisson
Produits laitiers et œufs
Boissons
Total des aliments et boissons
23 %
21 %
14 %
11 %
7%
7.5 %
11.7 %
Source : WRAP (2014).
40.
Les estimations des pertes et des déchets alimentaires calculées par la FAO sont regroupées en
sept catégories de produits, sept régions et cinq étapes de la filière agroalimentaire. Le tableau 6 présente
les coefficients de pertes et de déchets les plus élevés, sur les 245 obtenus. Beaucoup concernent des
produits ne pouvant être inclus dans la présente étude car ils ne sont pas pris en compte par le modèle
Aglink-Cosimo. Les déchets issus de la consommation de céréales en Amérique du Nord et en Europe
fournissent néanmoins l'un de ces pourcentages les plus élevés. Le gaspillage du pain, l'un des principaux
aliments de base de ces régions, est un des aspects les plus susceptibles d'infléchir le marché mondial. À
cet égard, l'étude élabore un scénario au sujet des déchets issus de la consommation de céréales en
Amérique du Nord, en Europe et dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, où la
consommation de blé par habitant est forte. Le scénario pose l'hypothèse d'une réduction à moyen terme de
20 % des déchets alimentaires par rapport à l'actualité.
19
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
41.
La liste exacte des pays ou des régions pris en compte dans le scénario nº 2 est la suivante :
Algérie, autre Afrique du Nord, autre Europe de l'Est, autre Europe de l'Ouest, Canada, Égypte, États-Unis,
Fédération de Russie, Norvège, République islamique d'Iran, Suisse, Turquie, Ukraine et Union
européenne4.
Tableau 6. Estimations de pertes et de déchets alimentaires les plus élevées de la base de données de la FAO
Nom de la région
Produit
Amérique du Nord et Océanie
Amérique du Nord et Océanie
Amérique du Nord et Océanie
Amérique du Nord et Océanie
Europe, y compris Russie
Poisson et fruits de mer
Racines et tubercules
Fruits et légumes
Céréales
Céréales
Afrique subsaharienne
Fruits et légumes
Asie du Sud et du Sud-Est
Fruits et légumes
Phase de la ͒ filière
agroalimentaire
Consommation
Consommation
Consommation
Consommation
Consommation
Transformation et
conditionnement
Transformation et
conditionnement
Pourcentage de
͒ pertes/déchets
33 %
30 %
28 %
27 %
25 %
25 %
25 %
Source : FAO (2011)
42.
L'étude réalisée à l'échelle nationale par le WRAP et le ministère britannique de
l'Environnement, de l'alimentation et des affaires rurales (DEFRA) révèle une réduction significative des
quantités (en tonnes) d'aliments et de boissons achetées par les ménages au Royaume-Uni, à hauteur de
4 % entre 2007 et 2012. Cette diminution concorde avec la baisse des achats des consommateurs (du fait
qu'ils gaspillent moins), mais est aussi le résultat, sans aucun doute, d'autres mesures telles que celles
visant à promouvoir une alimentation saine. La croissance démographique a toutefois ramené cette
réduction à seulement 0.5 % à l'échelle du Royaume-Uni, ce qui donne à entendre qu'une augmentation de
la population (de 4.4 %) sur la période a neutralisé la réduction de la consommation provoquée par le recul
du gaspillage alimentaire.
43.
Une hypothèse est émise, selon laquelle la réduction des taux de gaspillage alimentaire aboutira
à une baisse de la demande alimentaire, qui sera en partie compensée par la croissance de la demande des
pays en développement ainsi que de la demande concurrente d'aliments pour animaux et de biocarburants.
Il serait intéressant de voir dans quelle mesure le choc exercé sur la consommation alimentaire se
répercutera sur la production de denrées et les revenus des producteurs. T. Stuart (2009) a affirmé que la
réduction du gaspillage dans les pays industrialisés renforcerait l'offre de denrées dans les pays en
développement malgré les coûts engendrés par la redistribution physique des aliments non gaspillés des
pays industrialisés. Le présent scénario pourrait permettre de mettre ces hypothèses à l'épreuve.
44.
L'un des inconvénients de l'analyse axée sur la demande est que le modèle Aglink-Cosimo ne
reflète pas les effets sur les revenus des économies réalisées par les consommateurs lorsqu'ils acquièrent
des denrées à un prix inférieur dans le contexte de la réduction des déchets alimentaires. Par ailleurs, il est
nécessaire de consulter d'autres analyses employant un modèle d'équilibre général calculable pour
connaître les conséquences de la réduction des déchets alimentaires sur les autres secteurs de l'économie.
3. Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de viande et de produits laitiers dans les
pays développés
45.
La demande de viande et de produits laitiers va probablement augmenter, en particulier dans les
économies émergentes et dans les pays en développement. Comme le premier scénario, celui-ci devrait
4
Les divers groupes régionaux correspondent aux régions Aglink-Cosimo, dont la liste complète se trouve
en annexe A.
20
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
permettre de mieux comprendre dans quelle mesure la réduction des taux de déchets alimentaires dans les
pays développés peut accroître l'offre alimentaire sur le marché international et modifier les prix et les
quantités échangées à cette échelle. Comment l'évolution de la demande dans les pays développés
modifiera-t-elle l'équilibre des marchés dans les pays en développement, par le biais des échanges
internationaux ? Contrairement au scénario consacré aux céréales, la réduction du gaspillage de viande et
de produits laitiers permettrait de dédier plus de céréales à l'alimentation humaine, le niveau de la demande
d'aliments pour animaux diminuant en conséquence.
46.
M. Rutten (BIO Intelligence Service, 2013) soutient que la réduction des déchets alimentaires
issus de la viande, des produits laitiers, des fruits et des légumes au stade de la consommation est le
meilleur moyen d'alléger la pression qui pèse sur l'exploitation des terres. Une analyse de ce point
permettrait d'établir une comparaison utile avec le scénario consacré aux céréales. À partir de l'exemple des
États-Unis, le graphique nº 3 montre que le gaspillage de viande et de produits laitiers constitue l'essentiel
des pertes alimentaires, en valeur (Buzby et al., 2014a).
Graphique 3. Estimation de la valeur totale des pertes alimentaires aux États-Unis par groupe de produits,
2010
Milliards USD
Édulcorants et sucres
ajoutés,
$6.6 , 4%
Huiles et matières
grasses ajoutées,
$13.4 , 8%
Produits laitiers, $11.2
, 7%
Fruits à coque,
$2.1 , 1%
Fruits,
$19.8 , 12%
Oeufs, $3.1 , 2%
Légumes,
$30.0 , 19%
Viande, volaille
et poisson,
$48.5 , 30%
Produits laitiers,
$27.0 , 17%
Source : Buzby et al. (2014a)
47.
Le tableau 7 reprend les estimations des pertes et des déchets issus de la viande et des produits
laitiers dans les pays développés aux stades de la distribution et de la consommation, selon la FAO. Le
pourcentage du gaspillage de viande et de produits laitiers est inférieur à celui des céréales, mais le prix
unitaire élevé de ces produits a la faculté d'engendrer les fortes valeurs représentées dans le graphique nº 3
et d'exercer un impact aussi important sur le marché que dans le cas des céréales. Le scénario part de
l'hypothèse du même taux de réduction que pour les céréales, à savoir, une diminution des déchets
alimentaires de 20 % en 10 ans.
21
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 7. Estimations des pertes et des déchets de viande et de produits laitiers
Nom de la région
Produit
Europe, y compris Russie
Europe, y compris Russie
Europe, y compris Russie
Europe, y compris Russie
Amérique du Nord et Océanie
Amérique du Nord et Océanie
Amérique du Nord et Océanie
Amérique du Nord et Océanie
Asie industrialisée
Asie industrialisée
Asie industrialisée
Asie industrialisée
Viande
Viande
Lait
Lait
Viande
Viande
Lait
Lait
Viande
Viande
Lait
Lait
Phase de la ͒ filière
agroalimentaire
Distribution
Consommation
Distribution
Consommation
Distribution
Consommation
Distribution
Consommation
Distribution
Consommation
Distribution
Consommation
Pourcentage de ͒ pertes/déchets
4%
11 %
1%
7%
4%
11 %
1%
15 %
6%
8%
1%
5%
Source : FAO (2011).
4. Réduction des pertes alimentaires issues de la production végétale dans les pays en développement
48.
Dans les pays en développement, la production végétale devrait augmenter dans un avenir
proche, compte tenu du potentiel de croissance qu'offrent à la fois les zones cultivées et leur rendement
(OCDE/FAO, 2014). L'évolution des prix internationaux provoquée par la diminution des pertes
alimentaires au stade de la production agricole pourrait contribuer à renforcer la sécurité alimentaire des
pays pauvres. Dans la présente étude, la réduction des pertes alimentaires au stade de la production
agricole est intégrée dans le modèle Aglink-Cosimo sous la forme d'un choc exogène appliqué aux
fonctions représentant le rendement. Les produits concernés sont les céréales et les oléagineux. À l'inverse,
la couverture des racines et tubercules dans le modèle n'est pas suffisante pour représenter le marché
mondial, et les cultures sucrières sont exclues de l'analyse du fait que les estimations des pertes et des
déchets qui leur sont liés ne figurent pas dans les données de la FAO.
49.
Le présent scénario ne prend pas en compte les coûts éventuels engendrés par la réduction des
pertes alimentaires. Dans les pays en développement, le problème des pertes après la récolte est souvent lié
à l'insuffisance des infrastructures de stockage et de transport et ne peut être résolu sans investissements.
L'une des hypothèses fondamentales de la présente analyse est qu'une amélioration de la gestion et la
diffusion d'informations permettra à elle seule de réduire les pertes alimentaires sans provoquer aucune
dépense.
50.
La réduction des pertes alimentaires au stade de la production implique que les récoltes soient
plus abondantes et de meilleure qualité, ce qui va de pair avec une hausse de la quantité d'aliments destinés
à la consommation humaine. En revanche, le volume d'aliments pour animaux risque de diminuer du fait
que les récoltes de moins bonne qualité seront moins abondantes. Cet aspect est un autre point intéressant,
mais qui ne peut être pris en compte par le modèle Aglink-Cosimo car celui-ci ne permet pas de
différencier les différents niveaux de qualité des produits offerts sur le marché.
51.
Dans le cadre de la présente étude, des renseignements sont recueillis par pays afin d'évaluer la
quantité de pertes et de déchets pouvant être supprimée. Avec les publications étudiées, ils révèlent que les
pays développés fournissent, à n'en pas douter, davantage d'informations, en particulier sur les étapes de la
distribution et de la consommation, mais que la qualité des données transmises par les pays en
développement est relativement médiocre. L'objectif fixé par la FAO dans le cadre de son Programme
d'action pour la prévention des pertes de produits alimentaires (années 70-90) consistait en une réduction
22
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
de 50 % du niveau de gaspillage, par rapport au taux supposé de 15 % calculé pour les années 70 (Parfitt et
al, 2010), mais cet objectif est dépassé et ne peut être appliqué à la présente étude. En conséquence, le
présent scénario applique un taux de réduction de 20 % en 10 ans pour analyser les conséquences sur les
marchés et les échanges et permettre d'établir des comparaisons avec les autres scénarios.
4.
Résultats et analyse
Scénario 1 : Réduction des pertes et des déchets alimentaires aux stades de la production et de la
consommation pour tous les produits couverts
52.
Ce scénario imprime des chocs simultanés à l'offre et à la demande pour tous les produits
concernés par les estimations des pertes et des déchets calculées par la FAO, en partant de l'hypothèse
selon laquelle le gaspillage peut être réduit de 20 % d'ici à 2023. L'impact dépend de chaque marché, en
particulier de son importance vis-à-vis du reste du monde, de son taux de pertes et de déchets ainsi que du
comportement du modèle économique en réponse aux chocs exercés sur l'offre et la demande.
Tableau 8. Résultats du scenario 1
Variation en 2023 pour une sélection de produits, en %
Blé
Riz
Oléagineux
Viande
porcine
Volaille
Beurre
Fromage
Lait entier
en poudre
Pays développés
-1.9
-0.2
3.6
-3.2
-1.1
-1.0
-2.4
-2.0
Pays en développement
0.1
-0.3
0.0
-0.5
-1.7
-2.5
-2.2
-0.4
Monde
-0.9
-0.3
1.5
-1.4
-1.5
-1.9
-2.3
-1.1
Production
Alimentation humaine
Pays développés
-5.6
-1.6
-1.5
-3.5
-2.7
-1.1
-2.5
-1.3
Pays en développement
-2.5
-1.4
-1.4
-0.4
-0.9
-2.4
-1.9
-1.1
Monde
-3.3
-1.4
-1.5
-1.4
-1.5
-2.0
-2.4
-1.1
Pays développés
-0.5
3.2
8.2
0.7
8.0
-0.2
0.3
-2.2
Pays en développement
10.0
-2.0
-2.2
-7.4
0.7
-12.2
4.9
-1.4
0.8
-1.6
0.5
0.7
-3.0
0.3
0.0
-1.5
Exportations
Monde
Importations
Pays développés
-3.5
-2.5
-2.3
0.2
-3.0
0.3
0.9
-0.6
Pays en développement
-1.7
-1.6
1.1
0.9
-3.0
0.2
-0.6
-1.5
Monde
-2.0
-1.7
0.5
0.7
-3.0
0.3
0.0
-1.5
15.4
-13.8
-8.9
-13.5
-11.5
-10.6
-8.4
Prix
Monde
Atlantique
-16.2
Pacifique
-17.9
Autres
-17.9
Source : Secrétariat de l’OCDE.
53.
Le tableau 8 présente les pourcentages de variation des principales variables de l’offre et de la
demande d'une sélection de produits d'ici à 2023, selon le premier scénario. Globalement, l'alimentation
humaine et la production chutent à tous les postes pour presque tous les produits, mais à différents degrés.
Les prix internationaux diminuent aussi. Le taux de réduction est le plus fort pour la viande bovine, en
termes de production et de consommation. La variation des cours internationaux des céréales, de la viande,
23
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
du beurre et du fromage dépasse 10 %, contrairement à celle des oléagineux et des autres produits laitiers.
Les résultats pour la totalité des produits analysés figurent dans le tableau 20, à l'annexe C.
54.
La production faiblit dans tous les pays développés et en développement sans grande différence
entre les régions, sauf pour un produit, les oléagineux, dont la production globale progresse sous
l'impulsion des pays développés. En règle générale, le taux de régression de la consommation est plus
marqué dans les pays développés que dans les pays en développement. Il est le plus élevé pour le blé dans
les pays développés, puis pour la viande, dans ces mêmes pays.
55.
Les pays développés intensifient leurs exportations d'oléagineux, de viande porcine et de viande
ovine alors que les pays en développement accroissent leurs importations de ces mêmes produits. En
revanche, le phénomène inverse s'observe pour le beurre et le lait entier en poudre.
56.
Les conséquences sur les marchés sont ensuite analysées en fonction de la valeur économique des
produits. Pour ce faire, il est utile de déterminer à quels produits les consommateurs accordent le plus de
valeur, en fonction des régions. La projection de la demande alimentaire en 2023 est alors multipliée par le
prix à la consommation du produit en question dans la région donnée, afin de comparer les valeurs de
marché, en USD.
Graphique 4. Trente premières associations d'un produit et d'une région en 2023
Valeur de marché calculée à partir du prix à la consommation et de la quantité consommée
350
300
Milliards USD
250
200
150
100
50
0
Source : Secrétariat de l'OCDE
57.
Le graphique 4 compare les 30 principaux marchés sur les 784 étudiés (14 produits et
56 régions). Le marché le plus important est celui de la viande porcine en République populaire de Chine
24
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
(ci-après, « Chine5 »), suivi de la viande porcine dans l'Union européenne. En général, les grands marchés
de produits sont ceux de la viande porcine, de la viande bovine, du blé et du riz dans l'Union européenne,
aux États-Unis et en Chine. Dans les pays en développement, le marché des produits laitiers frais semble
être primordial en Inde et au Pakistan.
58.
La comparaison des valeurs de marché entre les scénarios permet de déterminer l'ampleur des
conséquences de chaque scénario sur le marché et l'étendue des économies du consommateur, ce qui
revient à comparer P0AQ00 et P1BQ10 dans les graphiques 1 et 2.
59.
Le graphique 5 fait apparaître le niveau des économies du consommateur pour les mêmes
marchés que ceux présentés au graphique 4. Elles sont plus importantes dans les secteurs suivants : la
viande porcine dans l'Union européenne et en Chine, le riz en Chine, la viande bovine aux États-Unis, le
blé dans l'Union européenne et les produits laitiers frais en Inde. Le montant des économies du
consommateur dépend de la valeur de chaque marché mais n'est pas exactement proportionnel à celle-ci. Il
est plus élevé dans le cas du blé et du riz que dans celui les autres produits. Les économies réalisées par le
consommateur sur le marché du riz en Chine représentent 14.5 % de la valeur de référence. Cet impact
économique engendré par la variation des prix est indéniable, le déplacement initial de la demande
alimentaire sur le marché du riz en Chine n'étant que de 5.1 %. Les économies totales du consommateur
pour tous les produits et toutes les régions en 2023 atteignent 458 milliards USD, alors que le total
accumulé sur toute la période 2014-23 s'élève à 2.52 billions USD.
Graphique 5. Économies du consommateur après réduction des pertes et des déchets alimentaires
Trente premières associations d'un produit et d'un région en 2023
25
Milliards USD
20
15
10
5
0
Source : Secrétariat de l'OCDE
5
Continentale uniquement. Dans toute l'étude, les économies de Taipei Chinois, Hong Kong (Chine) et
Macao (Chine) sont comprises dans l'agrégat des autres pays d'Asie Pacifique.
25
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
60.
Il est désormais intéressant de se demander si la variabilité observée des économies du
consommateur s'explique par les caractéristiques inhérentes de chaque marché du modèle ou par les
différents degrés des estimations de pertes et de déchets alimentaires appliqués par le scénario. Pour
répondre à cette question, les résultats du scénario nº 1 sont comparés à un scénario « d'analyse de la
sensibilité », qui consiste à imprimer un choc de 1 % à toutes les courbes de demande alimentaire sur la
période 2014-23, quel que soit le degré de pertes et de déchets alimentaires. Le graphique 6 inscrit les
résultats du scénario nº 1 en regard de ceux du scénario de la réduction de 1 %. Alors que les économies du
consommateur se situent la plupart du temps entre 1 % et 3 % dans le scénario du 1 %, elles présentent de
plus fortes variations dans le scénario nº 1, selon les produits et les régions. Les céréales et la viande sont
les produits où la part des économies du consommateur est généralement la plus élevée, en particulier dans
le cas du riz et du blé en Chine et du blé dans l'Union européenne.
Graphique 6. Part des économies du consommateur par rapport aux valeurs de marché respective
Scenario 1
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
Source : Secrétariat de l'OCDE.
26
1% scenario
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
61.
Après avoir été analysées par marché, les économies du consommateur peuvent être
décomposées par produit ou par région. Le tableau 9 présente les cinq régions où les économies du
consommateur en 2023 sont les plus fortes. Si la Chine possède le plus vaste marché agricole, avec
973 milliards USD, la capacité d'économies des consommateurs de l'Union européenne est la plus élevée.
Le taux moyen d’économies du consommateur est de 7.2 % et la plupart des pays de l'OCDE, notamment
l'Union européenne, les États-Unis, le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, affichent un score
supérieur à la moyenne mondiale.
Tableau 9. Cinq premières régions en termes d'économies du consommateur en 2023
Région
Valeur de marché (en milliards USD)
Union européenne
Chine
États-Unis
Inde
Japon
922
973
637
390
239
Économies du
consommateur (en milliards
USD)
73
70
51
24
21
Taux
d'économies
8.0 %
7.2 %
8.1 %
6.1 %
8.7 %
Source : Secrétariat de l'OCDE.
62.
Le tableau nº 10 présente six produits pour lesquels les économies du consommateur en 2023
sont élevées. La viande porcine, la viande bovine, le blé, le riz et la volaille offrent un taux d’économies
supérieur à la moyenne. Ce taux est plus fort pour le blé et pour le riz que, respectivement, pour les
produits laitiers frais et la volaille, dont la valeur de marché est pourtant supérieure dans les deux cas.
D'après la valeur et le taux des économies dans les tableaux 9 et 10, l'Union européenne, la Chine et les
États-Unis ont une meilleure capacité d’économies que les autres régions, et la viande porcine, la viande
bovine et le blé peuvent être considérés comme des produits auxquels accorder la priorité.
Tableau 10. Produits faisant faire beaucoup d'économies au consommateur en 2023
Produit
Valeur de marché (en
milliards USD)
Économies du
consommateur (en
milliards USD)
Taux
d’économies
Viande porcine
Viande bovine
Blé
Produits laitiers frais
Riz
Volaille
1 035
897
717
893
554
566
78
68
59
54
49
46
7.6 %
7.5 %
8.2 %
6.0 %
8.8 %
8.2 %
Source : Secrétariat de l’OCDE.
63.
Lorsque les consommateurs font des économies en réduisant leurs déchets alimentaires, les
producteurs agricoles, à l'inverse, perdent du chiffre d'affaires par rapport au scénario de référence, du fait
de la diminution des prix et des quantités vendues. Cette perte des producteurs dépend avant tout de la
taille de chaque secteur agricole. Le graphique 7 illustre la valeur de chaque secteur agricole, calculée en
multipliant la production d'un bien dans une région par le prix à la production correspondant. Dans
l'optique des producteurs, le plus vaste secteur agricole est aussi celui de la viande porcine en Chine, mais,
contrairement au graphique 4 qui présente les résultats depuis l'angle des consommateurs, les secteurs des
oléagineux et de l'huile végétale au Brésil, en Indonésie et en Malaisie figurent parmi les 30 premiers.
27
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Graphique 7. Trente premières régions productrices en 2023
Valeur calculée à partir du prix à la production et des quantités produites
300
250
Milliards USD
200
150
100
50
0
Source : Secrétariat de l'OCDE.
64.
Le graphique 8 représente les pertes de production correspondant aux 30 principaux secteurs
agricoles énumérés au graphique 7. Le secteur de la viande porcine en Chine affiche une valeur
particulièrement élevée par rapport aux autres, à plus de 40 milliards USD en 2023. Les autres secteurs
agricoles où les pertes de production dépassent les 10 milliards USD sont les céréales secondaires en Chine
et aux États-Unis, la viande bovine et porcine dans l'Union européenne, les produits laitiers frais en Inde et
le riz en Chine. Malgré sa taille, le secteur de la viande bovine dans l'Union européenne connaît un taux de
pertes de production particulièrement élevé, qui atteint 28 % de la valeur initiale de la production. Le total
des pertes de production en 2023 équivaut à 421 milliards USD, alors que le total accumulé entre 2014 et
2023 s'élève à 2.46 billions USD.
65.
L'édition 2013 des Perspectives agricoles (OCDE/FAO, 2013) présente l'analyse d'un scénario
détaillé des conséquences de l'essor des importations chinoises de porc6. Traditionnellement, la Chine a
presque toujours bénéficié d'une production autosuffisante de viande porcine et de céréales secondaires.
Or, si la production et la consommation nationales ont progressé depuis dix ans, les échanges nets ont subi
des fluctuations importantes. Le maintien du niveau de production de la viande porcine et des céréales
secondaires permettant l'autosuffisance ne sera pas chose aisée ces dix prochaines années, et les variations
de la production ou de la consommation de porc en Chine du fait du recul des pertes alimentaires auront
des conséquences importantes sur les prix internationaux et les balances commerciales. La présente analyse
6
Chapitre 7, « Viande », encadré 7.2. Conséquences de l'accroissement des importations de viande porcine
en Chine sur les marchés mondiaux
28
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
des pertes et des déchets alimentaires indique elle aussi que le secteur de la viande porcine en Chine est
l'un des plus décisifs du marché international.
Graphique 8. Pertes des producteurs engendrées par la réduction des pertes et des déchets alimentaires
Trente premières régions productrices en 2023
50
Milliards USD
40
30
20
10
0
Source : Secrétariat de l'OCDE
66.
Ce scénario de baisse de la demande et de hausse de l'offre a abouti, dans la plupart des cas, à un
repli de la consommation et de la production alimentaires. On voit que le choc semble avoir plus d'impact
sur les marchés internationaux s'il est exercé sur la demande plutôt que sur l'offre. Les principaux facteurs
contribuant à la réduction sont le degré du choc appliqué à l’offre et à la demande, c'est-à-dire, les niveaux
existants de pertes et de déchets alimentaires, ainsi que l'élasticité de ces fonctions.
Scénario 2 : Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de céréales en Amérique du
Nord, en Europe et en Afrique du Nord
67.
Le scénario nº 2 modifie la demande alimentaire de céréales (blé, riz et céréales secondaires) en
Amérique du Nord, en Europe et dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Le graphique 9
représente la projection de départ de la quantité de céréales converties en aliments en 2023. Alors qu'il
apparaît clairement que la plupart des céréales sont consommées dans les pays en développement, une
grande quantité de blé est destinée à l'alimentation humaine dans les pays développés. Par conséquent, il
est logique que certains pays industrialisés fassent du blé ou du pain un produit à cibler dans le cadre de la
réduction des déchets alimentaires.
29
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Graphique 9. Céréales pour l'alimentation humaine en 2023, projection de référence
Mt
500
400
300
200
100
0
Blé, pays
développés
Blé, pays en
développement
Riz, pays
développés
Riz, pays en
Céréales
Céréales sec.,
pays en
développement secondaires, pays
développés
développement
Source : Secrétariat de l’OCDE.
68.
Le tableau 11 résume les principaux résultats du scénario nº 2 pour le blé, le riz et les céréales
secondaires. Si les taux de variation sont inférieurs à ceux du scénario nº 1, l'évolution de la demande
alimentaire dans les pays développés influe malgré tout sur la production, les échanges et les prix
internationaux.
Tableau 11. Évolution des principales variables appliquées aux céréales dans le scénario 2
Variation en 2023, en %
Région
Production
Blé
Riz
Céréales secondaires
Pays développés
Pays en développement
Monde
Alimentation humaine
-1.1
-0.5
-0.8
-0.5
-0.1
-0.1
0.0
-0.1
-0.1
Pays développés
Pays en développement
Monde
Alimentation animale
-5.0
-0.5
-1.7
-2.8
-0.1
-0.2
-5.2
-0.2
-0.8
Pays développés
Pays en développement
Monde
Exportations
1.8
0.5
1.4
0.4
0.0
0.0
0.0
0.1
0.1
Pays développés
Pays en développement
Monde
Importations
0.4
-3.4
-0.2
5.7
-0.8
-0.2
0.5
-0.6
0.0
Pays développés
Pays en développement
Monde
Prix
-0.9
0.0
-0.2
-2.7
0.2
-0.2
-1.3
0.4
0.0
Monde
-3.1
-1.1
-0.9
Source : Secrétariat de l'OCDE.
30
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
69.
Dans les pays développés, la demande alimentaire de céréales baisse de 2 % à 5 % et leurs prix
internationaux chutent. En 2023, le prix international du blé chuterait de 3.1%. Les exportations des pays
développés s'amplifient, mais la demande alimentaire des pays en développement recule car le scénario
comprend des pays en développement grands consommateurs de blé. Les résultats pour la totalité des
produits analysés figurent dans le tableau 21, à l'annexe C.
70.
Les économies totales des consommateurs, calculées comme dans le scénario nº 1, atteignent
38 milliards USD, dont 22 milliards USD pour le blé, 6 milliards USD pour les céréales secondaires et
4 milliards USD pour le riz. Les facteurs responsables de l'ampleur du changement pour les trois produits
sont la forte consommation de blé dans les pays développés et l'importance du riz dans les pays en
développement, ce deuxième facteur n’étant pas ciblé par le présent scénario. Par régions, les économies
les plus importantes sont réalisées dans l'Union européenne et aux États-Unis, où elles atteignent environ
11 milliards USD dans chaque cas, puis en Égypte (2 milliards USD).
71.
Le taux de variation dans le cas du riz exporté ou importé par les pays développés est supérieur à
celui des autres indicateurs, mais l'échantillon sur lequel repose le calcul est très restreint du fait que la
majorité des échanges de riz ont lieu entre pays en développement. Le graphique 9 illustre la différence
considérable entre pays développés et pays en développement en matière de consommation de riz. En
revanche, le rôle prépondérant du blé dans les régions prises en compte dans le scénario a abouti à une
baisse plus prononcée du prix international du blé que du riz ou des céréales secondaires. Dans le présent
scénario, l'élevage et les exportations de produits animaux progressent dans les pays développés étant
donné que le coût de l'alimentation animale diminue et que la baisse des prix s'accompagne d'une hausse de
la demande. Le graphique 10 témoigne de l'évolution de l'équilibre du marché mondial du blé en 2023. La
réduction des déchets de blé consacré à l'alimentation humaine fait diminuer la demande de 9 millions de
tonnes, entraînant une régression de la production mondiale de 6 millions de tonnes et une redistribution de
l'excédent de production vers l'alimentation animale, les autres types de demande et l'accumulation de
stocks.
Graphique 10.
Mt
4
Évolution de l'équilibre du marché du blé en 2023
Réduction de la
demande alimentaire
de blé en 2023
Modifications
consécutives de
l’équilibre du marché
Autres
demandes
2
0
Demande
d’aliments pour
animaux
-2
-4
Variation des
stocks
-6
Production
-8
-10
Source : Secrétariat de l'OCDE
Scenario 3 : Réduction des déchets alimentaires issus de la consommation de viande et de produits
31
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
laitiers dans les pays développés
72.
Le scénario nº 3 altère la demande alimentaire de viande et de produits laitiers dans les pays
développés. Dans le scénario nº 2, la demande de céréales était également modifiée de 20 %, mais les
résultats du scénario nº 3 se traduisent par un impact plus profond sur les échanges internationaux. Dans le
tableau 12, par exemple, les exportations de viande porcine des pays développés augmentent de 7 % alors
que les importations de ce même produit par les pays en développement progressent de 8 %. Les échanges
de viande de volaille connaissent des variations du même ordre, ce qui aboutit à un accroissement de la
consommation de viande porcine et de volaille dans les pays en développement. Les taux de réduction des
prix internationaux sont plus élevés que dans le scénario nº 2, mais la comparaison n'est pas parfaite étant
donné que les pays ciblés sont différents.
73.
Par produits, les principales sources d’économies du consommateur sont la viande porcine
(27 milliards USD) et la viande bovine (24 milliards USD), suivies de la volaille (16 milliards USD) et du
fromage (10 milliards USD), sur un total de 96 milliards d'économie en 2023. En termes de régions, les
économies réalisées par le consommateur sont les plus fortes dans l'Union européenne (34 milliards USD),
aux États-Unis (23 milliards USD) et, dans une moindre mesure, au Japon (8 milliards USD).
Tableau 12. Variations des principales variables pour la viande et les produits laitiers dans le scénario 3
Variation en 2023, en %
Région
Viande
bovine
Viande
porcine
Volaille
Viande
ovine
Beurre
Fromage
Lait écrémé
en poudre
Lait entier
en poudre
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Alimentation
humaine
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Exportations
-2.1
-0.8
-2.1
-0.4
-1.7
-0.6
-1.1
-0.2
-0.8
-0.1
-1.9
-1.0
-1.8
-0.2
-0.5
0.1
-1.3
-1.0
-1.0
-0.4
-0.4
-1.7
-1.7
-0.2
-3.5
0.1
-3.7
0.3
-3.6
0.4
-3.4
0.2
-1.4
0.1
-2.4
0.2
-2.7
-0.3
-1.8
0.0
-1.3
-1.0
-1.1
-0.4
-0.4
-1.7
-1.3
-0.2
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Importations
2.6
-3.3
6.9
-11.3
8.4
-6.0
1.6
-4.5
1.3
-2.9
2.5
-4.9
-0.4
0.8
-0.1
0.4
-0.9
3.7
0.6
0.2
0.9
1.5
-0.3
0.0
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Prix
-5.6
2.4
-3.5
8.3
-5.8
2.3
-11.4
4.0
-2.4
2.1
-0.4
3.1
-0.5
-0.2
-1.1
0.0
-0.9
3.7
0.6
0.2
1.0
1.6
-0.3
0.0
-2.9
-3.1
-5.5
-2.9
0.2
-0.8
Production
Monde
Atlantique
-1.7
-4.6
Pacifique
-4.4
-5.3
Autres
-1.0
-1.5
Source : Secrétariat de l'OCDE.
74.
La variation du volume des exportations n'est pas la même pour tous les producteurs. Sur le
marché international de la viande, l'Union européenne et les États-Unis intensifient leurs exportations
32
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
(tableau 13) en conséquence de la baisse de la demande sur leur marché intérieur. À l'inverse, les
exportations du Brésil, grand producteur de viande bovine et de volaille, diminuent.
Tableau 13. Croissance des exportations de viande des principales régions productrices dans le scénario 3
Variation en 2023, en %
Produit
Australie
Brésil
Viande bovine
-0.2
-6.21
Viande porcine
Volaille
Viande ovine
Canada
Union
européenne
Inde
NouvelleZélande
-2.53
14.94
4.73
13.3
7.71
-1.02
-8.24
États-Unis
5.4
2.19
0.82
Source : Secrétariat de l'OCDE.
75.
En ce qui concerne les produits laitiers, le scénario prévoit un essor de leur commerce au fil des
dix prochaines années (OCDE/FAO, 2014). L’augmentation des échanges tiendra pour l’essentiel aux plus
grands volumes exportés par les États-Unis, l’Union européenne, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et
l’Argentine. Contrairement aux exportations, qui sont très concentrées, les importations de produits laitiers
sont très diverses, leurs principales destinations étant les pays en développement.
Tableau 14. Croissance des exportations de produits laitiers de l'Union européenne, de la Nouvelle-Zélande et
des États-Unis dans le scénario 3
Variation en 2023, en %
Produit
Union européenne
Nouvelle-Zélande
États-Unis
Beurre
Fromage
Lait écrémé en
poudre
Lait entier en
poudre
-3.87
-1.6
-2.31
-2.29
-2.05
-2.65
20.74
19.4
2.09
-0.81
-0.21
5.53
Source : Secrétariat de l’OCDE.
76.
En revanche, alors que les États-Unis développent leurs exportations de tous les produits laitiers
dans le scénario nº 3, celles de l'Union européenne et de la Nouvelle-Zélande se resserrent (tableau nº 14).
Par conséquent, les États-Unis sont mieux placés pour répondre aux chocs négatifs exercés sur la demande
dans les pays développés. Aux États-Unis, la part des exportations de beurre et de fromage dans la
production nationale est relativement faible par rapport à la Nouvelle-Zélande et à l'Union européenne, et
son augmentation permet d'amortir les chocs appliqués à la demande nationale. À l'inverse, une fraction
considérable des exportations de l'Union européenne et de la Nouvelle-Zélande est destinée aux pays
développés, qui subissent une baisse de la demande dans le scénario. À l'annexe C, le tableau 22 reprend
l'intégralité des résultats du scénario nº 3, relatifs à la consommation de produits laitiers frais et de la
production de lait, par exemple.
33
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Scénario 4 : Réduction des pertes alimentaires issues de la production végétale dans les pays en
développement
77.
Dans le scénario nº 4, la réduction de 20% des pertes alimentaires actuelles est appliquée en
déplaçant la courbe de la production végétale dans les pays en développement, au moyen d'un ajustement
des rendements. Le taux de réduction est le même que dans les trois autres scénarios, mais à leur
différence, il ne s'applique pas à la consommation. Le tableau nº 15 montre la croissance de la production
végétale et le développement de l'alimentation humaine dans le monde. Dans les pays en développement, la
production est stimulée non seulement dans le cas des plantes cultivées, mais aussi dans celui de la viande
porcine, la volaille et la viande ovine du fait qu'une partie de l'excédent de production végétale des pays en
développement sert d'aliments pour animaux sur les marchés locaux. Le renforcement de la productivité et
la baisse des prix contribuent en général à une hausse de la consommation alimentaire dans les pays en
développement, comme le montre l'exemple du riz.
78.
Les conséquences sur les échanges ne se limitent pas toujours à un accroissement des
exportations des pays en développement et des importations des pays développés. Ainsi, les exportations
des pays développés augmentent dans le cas de la viande bovine, de la viande porcine et de la volaille. De
même, les importations et les exportations de riz ont progressé dans les pays en développement, ce qui
signifie que les échanges entre pays en développement ont bénéficié de l'excédent de production de
5.5 millions de tonnes. Les résultats pour la totalité des produits analysés figurent dans le tableau 23, à
l'annexe C.
Tableau 15. Évolution des principales variables de la production végétale dans le scénario 4
Variation en 2023, en %
Région
Blé
Riz
Céréales
secondaires
Oléagineux
Pays développés
Pays en développement
Monde
Alimentation humaine
-0.5
2.2
0.8
-1.1
1.1
1.0
-0.4
1.5
0.6
-0.2
1.2
0.7
Pays développés
Pays en développement
Monde
Alimentation animale
0.0
0.1
0.1
0.3
0.9
0.9
0.1
0.2
0.2
0.1
0.5
0.5
Pays développés
Pays en développement
Monde
Exportations
0.0
0.2
0.0
3.1
1.9
1.9
0.4
0.7
0.6
0.5
0.6
0.6
Pays développés
Pays en développement
Monde
Importations
-1.4
-0.7
-1.3
-3.8
1.8
1.3
-4.8
3.7
-1.4
-0.9
0.6
-0.1
Pays développés
Pays en développement
Monde
Prix
1.2
-1.9
-1.3
1.5
1.3
1.3
1.7
-2.2
-1.4
0.8
-0.3
-0.1
Monde
-3.7
-9.7
-4.4
-3.4
Production
Source : Secrétariat de l'OCDE.
79.
La répartition par produits des économies du consommateur révèle qu'elles sont plus élevées
pour le riz (16 milliards USD), puis le blé (8 milliards USD), la viande porcine et la viande bovine, sur le
34
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
total de 60 milliards USD en 2023. La Chine est la région où les économies du consommateur sont les plus
importantes (10 milliards USD), suivie de l'Union européenne (6 milliards USD), de l'Inde et des ÉtatsUnis. Ces résultats et le tableau 15 suggèrent que l'augmentation de la production végétale dans les pays en
développement permet de fournir de plus grandes quantités d'aliments pour animaux aux pays développés,
qui accroissent leurs exportations de viande tout en baissant leurs prix. En somme, les bénéfices de la
réduction des pertes issues de la production végétale se répercutent sur le secteur de l'élevage, en
particulier dans les pays développés.
80.
Dans ce scénario, la baisse des prix débouche généralement sur une diminution du chiffre
d'affaires des producteurs, qui n’implique toutefois pas nécessairement des conclusions négatives pour ces
derniers. En effet, malgré une contraction de leur chiffre d'affaires, la réduction des pertes leur a permis
d'abaisser leurs coûts de production. Le recul des prix de la viande et des produits laitiers, qui se solde par
des pertes pour les producteurs sur ces produits, est dû en grande partie à la baisse des coûts des intrants, à
savoir, des aliments pour animaux. Le tableau 16 fait état des économies totales du consommateur
calculées pour chaque scénario, avec le taux d’économies par rapport à la valeur de marché des produits
ciblés pour des régions données dans chaque scénario. Alors que le choc exercé du côté de la demande
dans le scénario nº 2 débouche sur un taux d’économies élevé, le choc sur l'offre du scénario nº 4 se traduit
par le taux d’économies du consommateur le plus modeste des quatre scénarios, attestant que les prix ont
baissé mais que les volumes de l'offre et de la demande ont augmenté.
Tableau 16. Économies totales du consommateur dans les quatre scénarios, en 2023
Scénario
Type de choc
1
Sur la demande et
sur l'offre
Sur la demande
Sur la demande
Sur l'offre
2
3
4
Valeur marchande du
produit ciblé dans les
régions données (en
milliards USD)
6 347
Économies du
consommateur (en
milliards USD)
Taux
d'économies
458
7.2 %
459
1 812
1 226
38
96
60
8.3 %
5.3 %
4.9 %
Source : Secrétariat de l'OCDE.
Limites et défis pour l'avenir
81.
Bien que le modèle Aglink-Cosimo, avec sa représentation détaillée par produits et angle
prospectif, présente un certain nombre d'atouts pour entreprendre cette analyse des déchets alimentaires, il
comporte quelques limites dont il faut être conscient. D'abord, les possibilités d'étudier les différentes
phases ou étapes de la filière agroalimentaire sont restreintes par la structure du modèle, qui établit une
représentation relativement globale de la production et de la consommation. Au Japon, par exemple, les
principales politiques concernent la prévention et la réduction des pertes et des déchets alimentaires dans
les secteurs de l'industrie agroalimentaire, de la distribution et de la vente au détail, alors que le gaspillage
alimentaire au stade des consommateurs n'a connu aucune évolution ces dernières années. La présente
analyse ne permet pas de dissocier ces différences.
Produits pris en compte
82.
Par ailleurs, la représentation des produits dans le modèle Aglink-Cosimo est quelque peu
différente de celle contenue dans les données de la FAO. Par exemple, le modèle ne comprend ni les
racines et tubercules, ni les fruits et légumes, qui sont pourtant une source importante de pertes et de
déchets alimentaires. Compte tenu de ces limites, il serait peut-être plus instructif d'orienter les scénarios
vers les différences entre les groupes de produits et les régions, notamment entre les produits végétaux et
35
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
animaux ou entre les pays développés et en développement, outre l'évaluation des conséquences sur les
marchés des produits et sur les prix mondiaux.
83.
À l'avenir, la prise en compte de ces produits, entre autres, pourrait enrichir les analyses en les
abordant sous d'autres angles, à savoir, en fonction de la valeur des dépenses ou de l'apport énergétique.
Dans le graphique nº 11, par exemple, le groupe d'aliments présentant la plus forte proportion de pertes
alimentaires varie en fonction du type de mesure employé, aux États-Unis (Buzby et al., 2014b). En termes
de poids, trois groupes d'aliments (les produits laitiers, les légumes et les produits céréaliers) représentent
presque la moitié des pertes alimentaires aux niveaux de la vente au détail et du consommateur. En termes
de valeur totale, en revanche, le groupe de la viande, la volaille et le poisson comporte presque un tiers
(30 %) du total des pertes (contre 12 % en termes de poids) car les aliments qu'il contient coûtent
généralement plus cher au poids que beaucoup d'autres. Les légumes et les produits laitiers arrivent en
deuxième et troisième position en termes de valeur. En termes de calories, enfin, les trois premiers groupes
d'aliments non consommés sont tout autres : la part des huiles et matières grasses ajoutées, des édulcorants
et sucres ajoutés et des produits céréaliers est beaucoup plus élevée, compte tenu de la densité calorique de
ces aliments.
Graphique 11.
Aux États-Unis, les trois principaux groupes d'aliments en termes de pertes alimentaires
annuelles aux stades de la vente au détail et de la consommation varient selon qu'ils sont mesurés en
quantité, en valeur ou en calories.
Valeur
Quantité
Produits
laitiers
Produits
laitiers
Autres
Autres
Autres
Huiles et
graisses
ajoutées
Légumes
Légumes
Produits
céréaliers
Calories
Viande,
volaille &
poisson
Produits
céréaliers
Édulcorants
& sucres
ajoutés
Source : Buzby et al. (2014b).
Hypothèse de l'absence de coûts et disponibilité des données
84.
Le fait que la réduction des pertes et des déchets alimentaires n'engendre aucun coût est une
hypothèse dont il importe de tenir compte. L'étude a fixé un objectif de réduction de 20 % par rapport aux
niveaux existants de pertes et de déchets, en partant du principe que ce niveau de réduction pouvait être
atteint sans entraîner de dépenses significatives, compte tenu des initiatives en cours et des objectifs des
pays. À l'avenir, de nouvelles analyses pourraient porter sur la possibilité de réduire les pertes et les
déchets en entraînant des coûts et des bénéfices. Il serait nécessaire de mener une réflexion approfondie sur
les mécanismes économiques sous-jacents au phénomène de pertes et gaspillages de manière à valider
l’ampleur des réductions réalisables avec un gain économique net et calibrer les déplacements associés des
courbes d’offre et de demande.
85.
Les pays membres de la FAO travaillent actuellement sur les pertes et les déchets alimentaires en
collaboration avec les bureaux régionaux de la FAO et la Division des statistiques de la FAO afin
36
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
d'améliorer et de ventiler leurs estimations des pertes et des déchets alimentaires en 2011 (FAO, 2013b). Si
des données détaillées étaient obtenues, les estimations par région et par produit pourraient être considérées
comme des données de panel et servir à modéliser et estimer les pertes et les déchets alimentaires en tant
que fonction du prix à la consommation, de la consommation par habitant, du revenu et des groupes de
produits, par exemple. Une analyse de l'interaction entre prix à la consommation et degré de pertes et de
déchets pourrait ensuite être possible. Une autre approche possible serait de réaliser une étude
microéconomique du prix effectif (ou des coûts) et de la quantité des déchets alimentaires à partir des
informations obtenues dans le cadre des politiques existantes comme celles appliquées en Corée.
86.
Les divers facteurs à l’origine des pertes et des déchets alimentaires surviennent à différentes
étapes de la filière agroalimentaire (Buzby et al., 2014a, Gunders, 2012, Rutten et al., 2013). Les frais
engendrés par la réduction des pertes et des déchets alimentaires constituent le revers de la médaille et,
leurs causes étant diverses, l'efficacité des mesures visant à réduire ces dépenses pourrait avoir différents
degrés. Le tableau 17 présente le type de dépenses qui pourraient permettre de réduire les pertes dans la
filière agroalimentaire, à savoir infrastructures et technologies mais aussi changements de comportement
des individus et allocation du temps.
Tableau 17. Dépenses visant à réduire les pertes et les déchets alimentaires
Catégorie
Production
agricole
Infrastructures
et matériel
Machines
agricoles
Technologie
Prévention et
traitement afin
d'éviter les pertes
Information
Informations sur
les marchés de la
demande et de
l'offre.
Coûts
d'opportunité de
l'obtention
d'informations sur
les marchés
Opérations
après récolte et
stockage
Infrastructures
et entrepôts
intervenant
après la récolte :
silos, etc.
Introduction d'un
meilleur
traitement après
récolte
Transmission
des
connaissances
aux agriculteurs.
Coûts
d'opportunité de
l'acquisition de
nouvelles
technologies.
Transformation
et
conditionnement
Équipement de
transformation et
conditionnement
Réutilisation des
sous-produits en
aliments
Transmission des
connaissances et
de la technologie
à d'autres acteurs
industriels.
Distribution :
supermarchés et
vente au détail
Routes, ports,
aires de stockage,
etc.
Électricité pour la
réfrigération
Amélioration de la
distribution,
notamment en
termes de
distance, de
température ou
d'action
phytosanitaire.
Vente de portions
petites ou variées.
Dispositions
visant à fluidifier le
transfert
d'informations
entre les
acheteurs et les
vendeurs.
Consommation
Amélioration des
équipements de
stockage
Nouveaux
matériaux pour
limiter les
déchets.
Redistribution
des aliments.
Vente de
portions petites
ou variées.
Transmission
des
connaissances.
Coûts
d'opportunité de
la planification
de l'achat exact
en temps voulu.
Source : Secrétariat de l'OCDE.
Recyclage des sous-produits sur le marché alimentaire
87.
Outre le fait que la réduction des pertes et des déchets alimentaires dans toute la filière
agroalimentaire ait été reconnue comme une priorité pour des questions de sécurité et d'efficacité
alimentaires, plusieurs pays recommandent activement le recyclage des produits issus de ces pertes. Le
Japon considère notamment que la promotion d’un tel recyclage contribue à améliorer l'autosuffisance en
termes d'aliments pour animaux.
37
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
88.
Face à la progression de la demande de protéines animales et de biocarburants, les pertes
alimentaires au cours de la production agricole et de la distribution sont une source importante de sousproduits réutilisés en tant qu'aliments pour animaux et engrais (OCDE/FAO, 2014). Depuis les
années 2000, par exemple, une quantité non négligeable de drêches de distillerie séchées, sous-produit
céréalier issu notamment des usines de distillation de l'éthanol, est introduite sur le marché.
89.
Cependant, l'évolution n'a pas été uniforme dans toutes les régions et certains pays peuvent
encore montrer la voie. Par conséquent, il peut être utile de faire le bilan des politiques en vigueur et de
voir si certaines peuvent s'opposer au développement, notamment les réglementations relatives à
l'innocuité des aliments pour animaux et des engrais.
5.
Conclusion
90.
Dans la présente étude, la diminution des déchets de consommation est modélisée sous la forme
d’un choc de demande négatif qui entraîne une réduction des prix intérieurs et des quantités, puis fait
baisser les prix internationaux par effet cumulatif en fonction de l'intégration des pays aux marchés
mondiaux. Le recul des pertes alimentaires survenant au stade de la production est modélisé sous la forme
d’un choc d’offre positif qui augmente l’offre intérieure tout en faisant régresser les prix intérieurs,
aboutissant également à une baisse des prix internationaux. À l'échelle nationale, l'impact final est une
modification des volumes produits, consommés et échangés (en termes nets), conjuguée à un repli des prix
intérieurs et internationaux.
91.
À l'échelle mondiale, le scénario nº 1 tend à montrer que c’est une baisse de la demande qui
aurait les conséquences les plus sensibles sur les marchés internationaux, et non une hausse de l'offre. En
l’occurrence, la valeur en dollars de chaque marché dans la situation de référence est comparée avec celle
de chaque marché dans la simulation, puis les économies réalisées par les consommateurs sont calculées.
Celles-ci ont totalisé, produits et régions confondus, 458 milliards d’USD en 2023, et la somme
accumulées de 2014 à 2023 est de 2.52 trillons d’USD. La ventilation du total de ces économies en 2023
révèle qu'elles sont importantes dans les cas de la viande porcine, de la viande bovine et du blé, et que les
principales régions bénéficiaires sont l'Union européenne, la Chine et les États-Unis. La ventilation par
produits dans chaque région indique quant à elle que les économies les plus fortes réalisées par les
consommateurs se répartissent comme suit : viande porcine en Chine et dans l'Union européenne, riz en
Chine, blé dans l'Union européenne, viande bovine aux États Unis et produits laitiers frais en Inde.
92.
Le scénario de la diminution des pertes alimentaires liées à la consommation de céréales
(scénario nº 2) montre que les gains sont supérieurs pour les consommateurs de blé et de céréales
secondaires que pour ceux de riz, ce qui reflète la prépondérance du blé dans la consommation des pays
développés. Selon ce scénario, la baisse du prix international du blé serait de 3.1% en 2023. La baisse du
coût de l'alimentation animale, issue du recul des prix des céréales secondaires, engendre une progression
de la production et des exportations de bétail dans les pays développés.
93.
Le scénario nº 3 (diminution des déchets alimentaires imputables à la consommation de viande et
de produits laitiers dans les pays développés) a un impact relativement plus profond sur les échanges
internationaux, qui se traduit par une augmentation des exportations de viande porcine des pays développés
et une intensification des importations des pays en développement, en conséquence de la baisse des prix.
Les exportations de produits laitiers des États-Unis s’accroissent, mais les exportations de l'Union
européenne et de la Nouvelle-Zélande ralentissent, ce qui fait écho à l'ampleur de leurs exportations vers
les pays développés, qui voient leur demande réduite dans le scénario.
94.
Dans le scénario nº 4 (diminution des pertes au stade de la production dans le secteur des cultures
dans les pays en développement), l'offre de produits végétaux augmente dans les pays en développement et
38
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
la baisse des prix résultant des gains d'efficience profite aussi bien aux consommateurs des pays en
développement qu'à ceux des pays développés. Alors que ce scénario cible les pays en développement, ils
ne sont pas les seuls à en sortir gagnants car l'accroissement de l'offre de végétaux entraîne celui du volume
d'aliments pour animaux disponible dans les pays en développement et développés, et une baisse des coûts
de l'alimentation animale qui bénéficie aux producteurs de bétail et de produits laitiers. Dans certains pays
en développement, les exportations s'intensifient, tandis que d'autres importent davantage à moindre coût.
La production mondiale de riz s’accroit de 5.5 Mt avec un prix mondial qui diminue de près de 10%.
L’augmentation des exportations et des importations de riz des pays en développement, dans ce scénario,
donne une impulsion aux échanges de ce produit entre les pays en développement. La comparaison des
quatre scénarios indique que des politiques axées sur la demande menées dans les pays développés sont à
même d'avoir un impact plus profond sur les marchés et de faire faire plus d’économies aux
consommateurs.
95.
L'étude présente des estimations indicatives des retombées de la réduction des pertes et des
déchets alimentaires sur les marchés et les échanges. Le caractère rudimentaire des données sur lesquelles
elle s'appuie invite néanmoins à traiter ces estimations avec circonspection. Parallèlement, l'analyse ne
prend pas en compte d’importantes sources de pertes et de déchets alimentaires, notamment le secteur des
fruits et légumes ou l'industrie de la transformation. Le modèle Aglink-Cosimo indique les conséquences
économiques directes pour chaque pays et chaque produit, mais il serait nécessaire de lier ces impacts à des
modèles d'équilibre généraux afin de mettre en évidence les retombées sur toute l'économie et leurs
implications globales pour le bien-être économique des pays et des citoyens. Enfin, l'étude pose comme
principe que ces réductions sont possibles sans engendrer de coûts. Pourtant, une partie des déchets
alimentaires peut être le fait de choix rationnels des consommateurs, de même que les pertes de production
peuvent parfois être rationnelles compte tenu de contraintes générales, comme le déficit de moyens de
transport et de stockage. La prise en compte de l'économie sous-jacente des pertes et des déchets
alimentaires permettrait d'examiner les implications de diverses approches possibles.
39
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
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43
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
ANNEXE A. LISTE DES REGIONS ET DES PRODUITS PRIS EN COMPTE DANS LE SCENARIO
Tableau 18. Liste des régions et des produits concernés par les chocs exercés sur la fonction de consommation dans le modèle Aglink-Cosimo
L'annotation « exo » désigne les variables exogènes. L'annotation « exoQC » désigne les variables de consommation exogène (applicable uniquement pour le riz
en Nouvelle-Zélande).
Beurre
Viande
bovine
Céréales
secondaires
Fromage
Produits
laitiers frais
Oléagineux
Viande
porcine
Volaille
Riz
Viande
ovine
Lait
écrémé en
poudre
Huiles
végétales
Lait entier
en poudre
Blé
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Autres pays d'Afrique subsaharienne
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Argentine
X
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
X
X
X
X
Autres pays en développement
d'Asie
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Autres pays développés d'Asie
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
PMA d'Asie
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Australie
X
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
X
X
X
X
Bangladesh
X
X
X
X
X
X
NA
X
X
X
X
X
X
X
Brésil
X
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
X
X
X
X
Canada
X
X
X
X
X
exo
X
NA
X
X
X
X
exo
X
Suisse
exo
exo
exo
exo
exo
NA
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
Chili
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Chine
X
X
X
X
X
X
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X
X
X
X
X
X
X
Colombie
X
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X
X
X
X
X
X
X
NA
X
X
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X
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X
X
X
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X
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X
X
X
X
X
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X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
PMA d'Afrique subsaharienne
Autres pays d'Afrique du Nord
Nouveaux États membres
de l'UE
15 de l'UE
Égypte
Éthiopie
Autres pays d'Europe de
l'est
44
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Autres pays d'Europe de
l'ouest
Ghana
Haïti
Indonésie
Inde
Iran (République islamique
d')
Israël
Japon
Kazakhstan
Corée du Sud
Mexique
Autres pays du MoyenOrient
Mozambique
Malaisie
Nigeria
Norvège
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
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X
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X
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X
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exo
X
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X
exo
X
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X
exo
X
X
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X
X
X
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X
exo
X
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X
X
X
X
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exo
X
X
exo
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
X
exo
exo
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
exo
X
exo
X
X
X
X
exo
exo
X
exo
X
exo
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
NA
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
X
X
X
exo
Nouvelle-Zélande
X
X
X
X
X
exo
X
X
X
X
exo
X
X
Autres pays d'Océanie
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
X
X
X
exo
exo
QC
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
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X
X
X
X
X
X
X
X
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X
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X
X
X
X
X
X
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X
X
X
X
X
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X
X
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X
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X
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X
X
X
X
X
PMA Océanie
Pakistan
Pérou
Philippines
Paraguay
Fédération de Russie
Autres pays d'Amérique du
Sud et des Caraïbes
Arabie saoudite
Soudan
Thaïlande
Turquie
45
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tanzanie, République-Unie
de
Ukraine
Uruguay
États-Unis
Viêt-Nam
Afrique du Sud
Zambie
X
X
X
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X
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X
X
X
X
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X
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X
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X
X
X
X
X
X
1. Le choc est appliqué sur la fonction de la consommation alimentaire de la viande porcine en Algérie, en Arabie saoudite, au Bangladesh, au Pakistan, en République islamique
d'Iran, au Soudan et en Turquie en faisant varier la fonction de la consommation alimentaire de la viande bovine.
2. Le choc est appliqué sur la fonction alimentaire de la viande de volaille en faisant varier la fonction de la consommation alimentaire du poulet et autres volailles.
3. La consommation alimentaire d'oléagineux dans les nouveaux États membres de l'Union européenne est calculée de manière endogène mais le choc n'est pas applicable.
4. La consommation alimentaire d'oléagineux en Suisse et en Norvège n'est pas incluse dans le modèle, même en tant que variable exogène.
Source : Secrétariat de l'OCDE.
46
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 19. Liste des régions et des produits concernés par les chocs exercés sur la fonction de rendement ou de production dans le modèle AglinkCosimo
« QP », « YLD » et « CR » désignent les fonctions de la production, du rendement et de la trituration des oléagineux, respectivement.
« exoYLD » et « exoQP » représentent les variables exogènes auxquelles appliquer un choc.
PMA d'Afrique subsaharienne
Autres pays d'Afrique du Nord
Beurre
Viande
bovine
Céréales
secondaires
Fromage
Produits
laitiers frais
Oléagineux
Viande
porcine
Volaille
Riz
Viande
ovine
Lait écrémé
en poudre
Huiles
végétales
Lait entier
en poudre
Blé
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Autres pays d'Afrique subsaharienne
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Argentine
QP
QP
NA
QP
YLD
NA
QP
NA
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Autres pays en développement
d'Asie
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Autres pays développés d'Asie
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
PMA d'Asie
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Australie
QP
QP
NA
QP
YLD
NA
QP
NA
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Bangladesh
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
NA
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Brésil
QP
QP
NA
QP
YLD
NA
QP
NA
YLD
exo
QP
CR
QP
YLD
Canada
NA
QP
NA
NA
NA
NA
QP
NA
exo
QP
QP
CR
QP
YLD
Suisse
exo
exo
exo
exo
exo
NA
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
exo
Chili
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Chine
QP
QP
NA
QP
YLD
NA
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
Colombie
QP
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na
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
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CR
QP
YLD
Algérie
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
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QP
QP
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YLD
QP
QP
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QP
YLD
YLD
YLD
NA
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YLD
QP
QP
QP
NA
QP
QP
YLD
YLD
YLD
QP
QP
QP
QP
QP
QP
NA
CR
CR
QP
QP
QP
NA
YLD
YLD
Nouveaux États membres
de l'UE
15 de l'UE
Égypte
Éthiopie
47
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Autres pays d'Europe de
l'est
Autres pays d'Europe de
l'ouest
Ghana
Haïti
Indonésie
Inde
Iran (République islamique
d')
Israël
Japon
Kazakhstan
Corée du Sud
Mexique
Autres pays du MoyenOrient
Mozambique
Malaisie
Nigeria
Norvège
Nouvelle-Zélande
Autres pays d'Océanie
PMA Océanie
Pakistan
Pérou
Philippines
Paraguay
Fédération de Russie
Autres pays d'Amérique du
Sud et des Caraïbes
Arabie saoudite
Soudan
Thaïlande
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
exo
exo
exoQP
exo
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exo
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exo
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QP
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QP
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YLD
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YLD
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YLD
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YLD
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YLD
YLD
YLD
YLD
exoQP
YLD
YLD
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NA
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QP
QP
QP
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NA
QP
NA
NA
exoQP
YLD
YLD
YLD
YLD
exo
exo
QP
exo
QP
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QP
QP
NA
QP
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CR
CR
CR
CR
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exo
QP
NA
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QP
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QP
YLD
YLD
QP
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YLD
QP
QP
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QP
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QP
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QP
QP
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QP
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YLD
YLD
YLD
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YLD
YLD
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NA
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CR
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YLD
YLD
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exo
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QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
YLD
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QP
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
NA
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QP
QP
QP
QP
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YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
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QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
CR
CR
CR
CR
CR
QP
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
QP
QP
`Y
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
QP
QP
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
NA
NA
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
QP
QP
QP
QP
QP
QP
CR
CR
CR
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
48
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Turquie
Tanzanie, République-Unie
de
Ukraine
Uruguay
États-Unis
Viêt-Nam
Afrique du Sud
Zambie
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
NA
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
QP
QP
YLD
QP
YLD
YLD
QP
QP
YLD
QP
QP
CR
QP
YLD
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
NA
YLD
YLD
YLD
QP
QP
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
NA
YLD
YLD
YLD
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
NA
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
QP
CR
CR
CR
CR
CR
CR
QP
QP
QP
QP
QP
QP
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
YLD
1. Le choc est appliqué sur le rendement des céréales secondaires en Argentine, en Australie, au Brésil, au Canada, en Chine, aux États-Unis, en Fédération de Russie, au Mexique et
dans les 15 premiers États membres de l’Union européenne, ainsi que dans ses nouveaux États membres, en intervenant séparément sur les fonctions du rendement de l'orge, du
maïs, de l'avoine, du sorgho, du seigle et des autres céréales.
2. Le choc est appliqué sur le rendement des oléagineux en Argentine, en Australie, au Brésil, au Canada, en Chine, aux États-Unis, en Fédération de Russie, au Mexique et dans les
15 premiers États membres de l’Union européenne, ainsi que dans ses nouveaux États membres, en intervenant séparément sur les fonctions du rendement de l'arachide, du colza, du
soja et des graines de tournesol.
3. Le choc est appliqué sur le rendement du blé dans les 15 premiers États membres de l'Union européenne et dans ses nouveaux États membres en intervenant séparément sur les
fonctions du rendement du blé dur et du blé tendre.
4. Le choc est appliqué sur le rendement du lait au Canada en intervenant sur la fonction de production de lait destiné à la transformation.
5. Le choc est appliqué sur la fonction de trituration des oléagineux afin de représenter les chocs sur la production d'huile végétale. Le choc est appliqué sur la production d'huile
végétale dans les 15 premiers États membres de l'Union européenne et dans ses nouveaux États membres en intervenant séparément sur les fonctions de trituration du colza, du soja
et des graines de tournesol.
6. Le choc sur la production d'huile végétale en Haïti, en Israël, en Norvège, en Suisse, dans les autres pays d'Europe de l'ouest, dans les autres pays d'Océanie et dans les PMA
d'Océanie est appliqué en intervenant sur les variables de la production exogène (QP). Le choc est appliqué sur la production d'huile végétale en Nouvelle-Zélande en intervenant sur
la variable de la trituration exogène d'oléagineux.
7. Le choc n'est pas applicable sur la production de beurre et de fromage au Canada et sur la production de beurre, de lait écrémé en poudre et de lait entier en poudre en Corée du
Sud.
8. Le choc n'est pas applicable sur la production de viande porcine en Algérie, en Arabie saoudite, au Bangladesh, au Pakistan, en République islamique d'Iran, au Soudan et en
Turquie.
9. Le choc est appliqué sur la production de volaille en Argentine, en Australie, au Brésil, au Canada, en Chine, en Corée du Sud, aux États-Unis, en Fédération de Russie, au Japon,
au Mexique, en Norvège, en Nouvelle-Zélande, en Suisse et dans les 15 premiers États membres de l’Union européenne, ainsi que dans ses nouveaux États membres, en intervenant
séparément sur les fonctions de production de poulet et d'autres volailles.
10. Le choc est appliqué sur la production de fromage dans les 15 premiers États membres de l'Union européenne et dans ses nouveaux États membres en intervenant séparément
sur les fonctions de production de lait de vache pur et d'autres laits.
Source : Secrétariat de l'OCDE.
49
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
ANNEXE B : EQUATIONS DE LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE, DU RENDEMENT DES
CULTURES ET DE LA PRODUCTION DE VIANDE
96.
L'équation de la demande alimentaire porte sur la relation entre tous les produits alimentaires
(OCDE, 2014b). Dans l'équation, les indices « r », « c » et « t » désignent les dimensions respectives des
régions, des produits et du temps. Ces paramètres sont substituables si les dimensions peuvent être
multiples.
஼௉
ೝǡ೎భǡ೟
൰ ൅ ߚଵ ‫ ‰‘Ž כ‬൬
Ž‘‰൫‫ܱܨ‬௥ǡ௖ǡ௧ ൯ ൌ ߙ ൅ σ௖ଵሺ௙௢௢ௗሻ ߚ௖ଵ ‫ ‰‘Ž כ‬൬ ஼௉ூ
௉ை௉
Ž‘‰ሺܴሻ
ீ஽௉ூೝǡ೟
ೝǡ೟ Τ௉ை௉ೝǡమబబఱ
ೝǡ೟
൰ ൅ Ž‘‰൫ܱܲܲ௥ǡ௧ ൯ ൅ ߚଶ ‫ ܦܴܶ כ‬൅
où :
FO = demande alimentaire
CP = prix à la consommation
CPI = indice des prix à la consommation
GDPI = indice du produit intérieur brut
POP = population
TRD = variable de la tendance annuelle
R = résidu spécifique de l'équation
α = constante spécifique de l'équation
β = paramètre
c1(food) = produits destinés à l'alimentation humaine
βc1 = élasticités-prix croisée et directe
97.
Le rendement des cultures annuelles est calculé selon l'équation suivante :
݈‫݃݋‬൫ܻ‫ܦܮ‬௥ǡ௖ǡ௧ ൯ ൌ ߙ ൅ ߚଵ ‫ ‰‘Ž כ‬ቆ
ܲܲ௥ǡ௖ǡሺ௧ିଵሻ ൅ ‫ܻܲܧ‬௥ǡ௖ǡሺ௧ିଵሻ
ቇ ൅ ߚଶ ‫ ܦܴܶ כ‬൅ Ž‘‰ሺܴሻ
ߛ௖ ‫ܫܥܲܥ כ‬௥ǡ௖ǡሺ௧ିଵሻ ൅ ሺͳ െ ߛ௖ ሻ ‫ܫܥܲܥ כ‬௥ǡ௖ǡ௧
où :
YLD = rendement des cultures annuelles
EPY = variable de politique influant sur le rendement (en unité monétaire locale par tonne)
CPCI = indice du coût de production (2008 = 1)
γc = part du coût de production attribuable à la campagne de vente précédente
98.
L'équation de la production de viande et de produits laitiers varie en fonction des produits et des
régions, notamment dans l'utilisation des décalages. L’exemple suivant est celui de la production de viande
bovine en Corée :
଴
ିଵ
௧ୀିଶ
ିଵ
௧ୀିଶ
ܲܲ௥ǡ௖ǡ௧ ൅ ‫ܳܲܧ‬௥ǡ௖ǡ௧
‫ܫܥܧܨ‬௥ǡ௖ǡ௧
݈‫݃݋‬൫ܳܲ௥ǡ௖ǡ௧ ൯ ൌ ߙ ൅ ෍ ߚଵ ‫ ‰‘Ž כ‬ቆ
ቇ ൅ ෍ ߚଶ ‫ ‰‘Ž כ‬ቆ
ቇ
‫ܫܥܲܥ‬௥ǡ௖ǡ௧
‫ܫܥܲܥ‬௥ǡ௖ǡ௧
൅ ෍ ߚଷ ‫‰‘Ž כ‬൫‫ܫܥ‬௥ǡ௕௩ǡ௧ ൅ ‫ܫܥ‬௥ǡ௠௞ǡ௧ ൯ ൅ ߚସ ‫݃݋݈ כ‬൫ܳܲ௥ǡ௖ǡ௧ିଵ ൯ ൅ ߚହ ‫ ܦܴܶ כ‬൅ Ž‘‰ሺܴሻ
௧ୀିଶ
où :
YLD = production annuelle
EPQ = variable de politique influant sur la production (en unité monétaire locale par tonne)
50
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
CPCI = indice du coût de production (2008 = 1)
FECI = achats d'aliments pour animaux destinés à la production de ruminants
CI = Nombre de vaches, bœuf (bv) et lait (mk)
51
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
ANNEXE C. TABLEAUX DES RESULTATS DU SCENARIO 1 AU SCENARIO 4
Tableau 20. Résultats du scénario 1
Variation en 2023, en %
Viande
bovine
Céréales
secondaires
Région
Beurre
Production
Dix premiers produits mis en relief
Pays développés -1
Pays en
développement
Monde
Monde
Exportations
Monde
Importations
Monde
Prix
Viande
porcine
Volaille
Riz
Viande
ovine
Lait
Huile
écrémé en
végétale
poudre
Lait entier
en poudre
Blé
-0.5
-2.4
-
-1.6
3.6
-3.2
-1.1
-0.2
-0.1
-3.5
0.8
-2
-1.9
-4.3
-0.5
-2.2
-
-2.2
0
-0.5
-1.7
-0.3
-0.9
4.2
-0.9
-0.4
0.1
-1.9
-3.6
-0.5
-2.3
-
-1.9
1.5
-1.4
-1.5
-0.3
-0.7
-2.6
-0.5
-1.1
-0.9
-5.6
-2.5
-2.4
-
-1.5
-3.5
-2.7
-1.6
-2.8
-1.8
-2.1
-1.3
-2.4
-3.4
-2.2
-1.9
-2.6
-
-1.4
-0.4
-0.9
-1.4
-0.3
-1.9
-1.6
-1.1
-2.5
-2
-3.7
-2.6
-2.4
-2.5
-
-1.5
-1.4
-1.5
-1.4
-0.8
-1.9
-1.7
-1.1
-3.3
-0.5
Dix premiers produits mis en relief
2
-2.9
0.3
-
-
8.2
0.7
8
3.2
5
-3.2
-1.2
-2.2
4.9
-6.1
-0.2
-1.4
-
-
-7.4
0.7
-12.2
-2.2
-8.2
10.1
-2.6
0.8
-10
0.3
-2.8
-1.8
0
-
-
0.5
0.7
-3
-1.6
1.8
-2.1
-2.4
-1.5
-2
Dix premiers produits mis en relief
Pays développés 0.3
Pays en
développement
Oléagineux
-2.6
Pays développés -0.2
Pays en
développement
Produits
Lait
laitiers frais
-2.5
Alimentation
Dix derniers produits mis en relief
humaine
Pays développés -1.1
-4
-5.3
Pays en
développement
Fromage
-6.4
-6.9
0.9
-
-
-2.3
0.2
-3
-2.5
-6.3
-0.3
0.1
-0.6
-3.5
0.2
-0.4
-0.6
-0.6
-
-
1.1
0.9
-3
-1.6
4.6
-2.3
-3.1
-1.5
-1.7
0.3
-2.9
-1.9
0
-
-
0.5
0.7
-3
-1.7
1.9
-2.1
-2.4
-1.5
-2
-10.6
-
-
-8.9
-13.5
-13.8
-15.9
-7.9
-8.2
-8.4
-15.4
Dix derniers produits mis en relief
Monde
-11.5
-13.3
Atlantique
-7.5
-16.2
Pacifique
-11.9
-17.9
Autres
-10.6
-17.9
1.
Les dix premiers produits sont mis en relief pour la production, les exportations et les importations.
2.
Les dix derniers produits sont mis en relief pour la consommation alimentaire et les prix internationaux.
Source : Secrétariat de l'OCDE.
52
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 21. Résultats du scénario 2
Variation en 2023, en %
Région
Production
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Alimentation
humaine
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Exportations
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Importations
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Prix
Monde
Beurre
Viande
bovine
Céréales
Fromage
secondaires
Produits
Lait
laitiers frais
Oléagineux
Viande
porcine
Volaille
Riz
Viande
ovine
Lait
Huile
écrémé en
végétale
poudre
Lait entier
en poudre
Blé
-
0.3
0
0.2
-0.5
0
0
0.1
-1.1
Dix premiers produits mis en relief
0
0.1
0
0
0
0.1
0
-0.1
-0.1
-0.1
-
0
-0.1
0
0
-0.1
0.1
-0.1
0
0
-0.5
0
0
-0.1
0
-
0
0
0
0.1
-0.1
0
0
0
0
-0.8
0
0
-
0
0
0.1
-2.8
0
0
0
0
-5
Dix derniers produits mis en relief
0
0
-5.2
0
0
-0.2
0
0
-
0.1
0
0.1
-0.1
0.1
0
0
0
-0.5
0
0
-0.8
0
0
-
0.1
0
0.1
-0.2
0
0
0
0
-1.7
Dix premiers produits mis en relief
0.1
0.2
0.5
0
-
-
0.5
0
0.6
5.7
0
0
0.1
0.1
0.4
0.1
-0.3
-0.6
-0.1
-
-
-0.6
-0.4
-0.5
-0.8
-0.3
-0.1
0
-0.1
-3.4
0.1
-0.1
0
0
-
-
-0.1
-0.1
0
-0.2
0
0
0
0
-0.2
Dix premiers produits mis en relief
0.1
-0.3
-1.3
-0.2
-
-
-0.6
-0.6
-0.4
-2.7
-0.1
-0.1
-0.1
-0.3
-0.9
0.1
0
0.4
0.1
-
-
0.1
0.3
0.1
0.2
0
0
0
0.1
0
0.1
-0.1
0
0
-
-
-0.1
-0.1
0
-0.2
0
0
0
0
-0.2
-0.3
-
-
-0.5
-0.5
-1.1
-0.4
-0.3
-0.1
-0.3
-3.1
Dix derniers produits mis en relief
-0.3
-0.9
Atlantique
-0.2
-0.6
Pacifique
-0.3
-0.5
Autres
-0.2
-0.3
1.
Les dix premiers produits sont mis en relief pour la production, les exportations et les importations.2.
alimentaire et les prix internationaux.Source : Secrétariat de l'OCDE.
53
Les dix derniers produits sont mis en relief pour la consommation
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 22. Résultats du scénario 3
Variation en 2023, en %
Région
Beurre
Production
Pays en
développement
Monde
Alimentation
humaine
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Exportations
Pays développés
Pays en
développement
Monde
Importations
Pays développés
Pays en
développement
Prix
Monde
Céréales
Produits
Fromage
Lait
secondaires
laitiers frais
Oléagineux
Viande
porcine
Volaille
Riz
Viande
ovine
Lait écrémé
en poudre
Huile
végétale
Lait entier
en poudre
Blé
Dix premiers produits mis en relief
Pays développés
Monde
Viande
bovine
-0.8
-2.1
-0.3
-1.9
-
-0.8
0.1
-2.1
-1.7
0
-1.1
-1.8
-0.3
-0.5
-0.1
-0.1
-0.8
-0.5
-1
-
-0.1
-0.6
-0.4
-0.6
0
-0.2
-0.2
-0.2
0.1
-0.2
-0.4
-1.3
-0.4
-1.7
-
-0.4
-0.3
-1
-1
0
-0.4
-1.7
-0.2
-0.2
-0.2
Dix derniers produits mis en relief
-1.4
-3.5
0.1
-2.4
-0.2
-
0
-3.7
-3.6
0
-3.4
-2.7
-0.6
-1.8
0
0.1
0.1
0.1
0.2
-0.1
-
0.2
0.3
0.4
0
0.2
-0.3
-0.2
0
0
-0.4
-1.3
0.1
-1.7
-0.1
0.2
-1
-1.1
0
-0.4
-1.3
-0.3
-0.2
0
Dix premiers produits mis en relief
1.3
2.6
1.3
2.5
-
-
1.2
6.9
8.4
0.5
1.6
-0.4
-0.3
-0.1
0.8
-2.9
-3.3
-1
-4.9
-
-
-1.7
-11.3
-6
0
-4.5
0.8
-0.1
0.4
-2.4
0.9
-0.9
0.4
1.5
-
-
-0.2
3.7
0.6
0
0.2
-0.3
-0.1
0
0.3
-0.4
-
-
-0.5
-3.5
-5.8
-0.1
-11.4
-0.5
-0.3
-1.1
-0.7
Dix premiers produits mis en relief
-2.4
-5.6
-2
2.1
2.4
1
3.1
-
-
-0.2
8.3
2.3
0.1
4
-0.2
-0.1
0
0.6
1
-0.9
0.4
1.6
-
-
-0.2
3.7
0.6
0
0.2
-0.3
-0.1
0
0.3
-2.9
-
-
-1.4
-2.9
-0.6
-3.1
0.2
-0.3
-0.8
-2
Dix derniers produits mis en relief
-5.5
-2.3
Atlantique
-1.7
-4.6
Pacifique
-4.4
-5.3
Autres
-1
-1.5
1.
Les dix premiers produits sont mis en relief pour la production, les exportations et les importations.
2.
Les dix derniers produits sont mis en relief pour la consommation alimentaire et les prix internationaux.
Source : Secrétariat de l'OCDE.
54
TAD/CA/APM/WP(2014)35/FINAL
Tableau 23. Résultats du scénario 4
Variation en 2023, en %
Région
Production
Pays
développés
Pays en
développement
Monde
Alimentation
humaine
Pays
développés
Pays en
développement
Monde
Exportations
Pays
développés
Pays en
développement
Monde
Importations
Pays
développés
Pays en
développement
Monde
Prix
Monde
Beurre
Viande bovine
Céréales
Fromage
secondaires
Produits
Lait
laitiers frais
Oléagineux
Viande
porcine
Volaille
Riz
Viande
ovine
Lait
Huile
écrémé en
végétale
poudre
Lait entier
en poudre
Blé
-
-0.2
-0.2
0.3
-1
-0.1
-0.2
-0.2
-0.5
Dix premiers produits mis en relief
0
0
-0.4
-0.1
0
0.2
-0.2
-0.3
1.5
-0.1
-
-0.1
1.2
0.5
0.4
1.1
0.3
0.8
0.1
0.1
2.2
-0.1
-0.2
0.6
-0.1
-
-0.1
0.7
0.3
0.4
1
0.2
-0.1
0.1
0
0.8
0
0
-
0.1
0
0.3
0.2
-0.1
0.1
0
0.1
0
Dix derniers produits mis en relief
0.1
-0.1
0.1
-0.2
-0.2
0.2
-0.1
-0.1
-
0.5
0.4
0.4
0.9
0.3
0
0.1
0
0.1
-0.1
-0.2
0.2
-0.1
-0.1
-
0.5
0.3
0.4
0.8
0.2
0
0.1
0
0.1
-0.1
-
-
-0.9
-0.9
0.9
-3.8
0.1
-0.2
0
-0.3
-1.4
Dix premiers produits mis en relief
0
0.2
-4.8
0.5
-0.7
3.7
-0.2
-
-
0.6
1.3
-0.6
1.8
-1.1
1.6
-0.3
-0.4
-0.7
0.1
-0.3
-1.4
-0.1
-
-
-0.1
-0.5
0.1
1.3
-0.2
-0.1
-0.3
-0.3
-1.3
Dix premiers produits mis en relief
0.5
-0.7
1.7
0
-
-
0.8
-0.1
1.6
1.5
0.7
0.2
0.3
0.1
1.2
-0.1
-0.1
-2.2
-0.2
-
-
-0.3
-0.8
-0.3
1.3
-0.5
-0.1
-0.4
-0.3
-1.9
0.1
-0.3
-1.4
-0.1
-
-
-0.1
-0.5
0.1
1.3
-0.2
-0.1
-0.3
-0.3
-1.3
-4.4
-1.2
-
-
-3.4
-2.4
-2.6
-9.7
-1.8
-1.3
-1.2
-1.2
-3.7
Dix derniers produits mis en relief
-1
-1.1
Atlantique
-1.1
-2.4
Pacifique
-1.7
-2.6
Autres
-1.6
-2.4
1.
Les dix premiers produits sont mis en relief pour la production, les exportations et les importations.
2.
Les dix derniers produits sont mis en relief pour la consommation alimentaire et les prix internationaux.
Source : Secrétariat de l'OCDE
55
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ANNEXE D. COMPARAISON AVEC LE MODÈLE D'ÉQUILIBRE GÉNÉRAL CALCULABLE
99.
Comme il l'a été mentionné dans la synthèse des scénarios, le département consacré à l'action
internationale de l'institut LEI de l'université et du centre de recherche de Wageningen a procédé à
l'analyse des scénarios relatifs aux pertes et aux déchets alimentaires dans l'Union européenne (Rutten et
al., 2013). L'étude LEI utilise les estimations des déchets au stade de la consommation établies par la FAO,
pour les appliquer à un modèle d'équilibre général calculable, MAGNET, afin de réaliser des projections
des conséquences de la réduction des déchets alimentaires dans l'Union européenne par rapport à un
scénario de maintien des conditions actuelles, sur la période de moyen terme allant de 2012 à 2020. Les
objectifs de réduction des déchets alimentaires ont été fixés à 50 % (ambitieux), 40 % (réaliste) et 30 %
(faible), et les résultats ont été analysés à l'aide de plusieurs indicateurs caractéristiques de la demande, de
l'offre et du PIB, entre autres.
100.
En s'appuyant sur Aglink-Cosimo, la présente étude met en œuvre une méthodologie semblable,
consistant à appliquer les estimations des pertes et des déchets établies par la FAO, afin d'établir des
projections de différents scénarios à moyen terme. Il est donc particulièrement intéressant d'observer les
résultats des simulations qui reposent chacune sur un scénario exactement identique. L'objectif consiste à
apporter des informations de référence supplémentaires pour interpréter les résultats produits par le modèle
Aglink-Cosimo, ou vice-versa.
101.
Le scénario adopté dans le cadre de l'étude de l'institut LEI, d'abord désigné comme scénario A.1.
FW_rmt dans le rapport, concerne la consommation de viande rouge et permet une comparaison directe
avec Aglink-Cosimo. Le pourcentage de viande gaspillée en Europe, y compris en Fédération de Russie,
étant de 11 % selon la base de données de la FAO, le scénario ambitieux entreprend de le réduire de 50 %,
soit un objectif de consommation de viande rouge dans l'Union européenne de 94.5 % du taux atteint par le
scénario de maintien des conditions actuelles en 2020. Le tableau 24 compare les résultats de cette
simulation et de celle obtenue avec le modèle Aglink-Cosimo, par lequel la consommation de viande
bovine et ovine dans l'Union européenne subit un choc la ramenant au même pourcentage de 94.5 %, en
2023.
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Tableau 24. Comparaison des résultats des scénarios - Réduction de 50 % des pertes et des déchets
alimentaires issus de la consommation de viande rouge dans l'Union européenne
Domaine
Sous-catégorie
Viande rouge
Étude de l'OCDE (en
2023)
-4.2
Étude du LEI (en
2020)
-5.44
Consommation
par habitant
Production
Prix à la
production
Viande rouge
Bœuf
-2.53
-16.04
-4.31
-0.137
Bétail
Prix à la
consommation
Bœuf
-3.44
Viande rouge
Exportations
Viande rouge
-0.058
15.35
Produits dérivés de la viande rouge
Importations
Viande rouge
0.201
-18.43
Produits dérivés de la viande rouge
-4.36
Source : Rutten et al. (2013), Secrétariat de l'OCDE.
102.
Dans l'étude du LEI, le taux de réduction de la consommation par habitant atteint exactement
5.5 % en 2020, contre 4.2 % dans l'étude de l'OCDE en 2023. Le fait que la diminution de la
consommation soit supérieure à celle de la production révèle qu'elle a plus largement suscité une
contraction des importations et une augmentation des exportations. Les projections prévoient une baisse
des prix à la consommation et à la production, qui est néanmoins dix fois plus forte dans un modèle que
dans l'autre, ce qui signifie que l’élasticité prix de l’offre dans Aglink-Cosimo est plutôt inélastique par
rapport à celle de MAGNET. Les exportations s'intensifient et les importations décroissent dans les deux
modèles, mais dans une beaucoup plus vaste mesure dans l'étude de l'OCDE.
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ANNEXE E. APPLICATION DES ESTIMATIONS DES PERTES ET DES DÉCHETS
ALIMENTAIRES CALCULÉES PAR LA FAO
103.
La présente section traite de l'incorporation détaillée des estimations des pertes et des déchets
alimentaires établies par la FAO. Publiées pour la première fois en 2011 (FAO, 2011, Gustavsson et al.,
2013), elles ont ensuite servi à plusieurs études dans ce domaine. La base de données a été constituée dans
un environnement se caractérisant par un manque d'informations sur les pertes et les déchets alimentaires à
l'échelon national. Par conséquent, une marge d'amélioration des estimations existe. Cependant, les
données permettent de réaliser une analyse mondiale par produits, par régions et par étapes de la filière
agroalimentaire. La méthode proposée pour intégrer ces estimations dans le modèle Aglink-Cosimo et pour
appliquer un choc sur l'offre et la demande est décrite ci-après.
104.
Les estimations des pertes et des déchets sont classées dans les cinq phases suivantes de la filière
agroalimentaire : 1) la production agricole ; 2) les opérations après récolte et le stockage ; 3) la
transformation et le conditionnement ; 4) la distribution (supermarchés, vente au détail) ; 5) la
consommation. La combinaison des estimations relatives aux différentes étapes n'est pas une simple
addition. Pour le démontrer, appelons ces coefficients de pertes et de déchets r1, r2, r3, r4 et r5,
respectivement. Au stade de la production agricole, le coefficient de pertes (r1) correspond au taux de
pertes par rapport à la « production potentielle », et non à la quantité produite (ou fournie) qui figure
habituellement dans les bilans alimentaires. Pour remonter à la production potentielle, il convient
d'appliquer la formule 1/(1-r1) à la quantité produite annoncée. Après la phase des opérations après récolte
et du stockage, la quantité de pertes et de déchets est calculée simplement à l'aide des coefficients, mais, à
mesure que l’on progresse dans la filière, il est nécessaire d'appliquer le coefficient par rapport à la quantité
qui supprime les pertes au cours des phases précédentes. Ci-après, par exemple, est décrit le calcul d'un
coefficient total de pertes (R) au cours des cinq étapes, pouvant être utilisé avec la quantité produite
annoncée7. Les modifications apportées par l'association avec les coefficients originaux sont généralement
faibles, mais peuvent avoir leur importance en fonction de la région et du produit. Dans le cas des fruits et
légumes en Amérique latine, la simple addition des coefficients de pertes et de déchets aboutit à un résultat
de 72 %, alors que le calcul ci-dessous produit une estimation légèrement inférieure qui s'établit à 68 %.
ܴ ൌ ‫ͳݎ‬ൗሺͳ െ ‫ͳݎ‬ሻ ൅ ‫ ʹݎ‬൅ ሺͳ െ ‫ʹݎ‬ሻ ൈ ‫͵ݎ‬
൅ሺͳ െ ‫ ʹݎ‬െ ሺͳ െ ‫ʹݎ‬ሻ ൈ ‫͵ݎ‬ሻ ൈ ‫ݎ‬Ͷ
൅ሺͳ െ ‫ ʹݎ‬െ ሺͳ െ ‫ʹݎ‬ሻ ൈ ‫ ͵ݎ‬െ ሺͳ െ ‫ ʹݎ‬െ ሺͳ െ ‫ʹݎ‬ሻ ൈ ‫͵ݎ‬ሻ ൈ ‫ݎ‬Ͷሻ ൈ ‫ݎ‬ͷ
105.
Dans notre analyse, r1 et r2 sont agrégés (R’) et utilisés pour déplacer les courbes de l'offre,
tandis que r3, r4 et r5 sont agrégés (R”) et utilisés pour déplacer les courbes de la demande, en partant du
principe que les données relatives à la quantité consommée dans le modèle ne tiennent pas compte des
pertes au stade des opérations après récolte et stockage.
7
Pour ce calcul, la quantité produite est supposée équivalente à la quantité consommée, ou à la quantité
d'aliments disponibles pour la consommation humaine.
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ܴԢ ൌ ‫ͳݎ‬ൗሺͳ െ ‫ͳݎ‬ሻ ൅ ‫ʹݎ‬
̶ܴ ൌ ‫ ͵ݎ‬൅ ሺͳ െ ‫͵ݎ‬ሻ ൈ ‫ݎ‬Ͷ ൅ ሺͳ െ ‫ ͵ݎ‬െ ሺͳ െ ‫͵ݎ‬ሻ ൈ ‫ݎ‬Ͷሻ ൈ ‫ݎ‬ͷ
106.
Le tableau 25 présente les coefficients agrégés des pertes et des déchets alimentaires
correspondant au tableau 1 pour l'Europe, y compris la Fédération de Russie. Il comporte un cinquième de
ces données, afin de fournir un ordre d'idée de l'ampleur du déplacement de la demande ou de l'offre en
2023 selon le scénario de la réduction de 20 %..
Tableau 25. Pourcentages estimés/supposés de pertes et déchets pour chaque groupe de produits à chaque
étape de la filière agroalimentaire pour l'Europe, y compris la Fédération de Russie
Céréales
Racines et tubercules
Oléagineux et
protéagineux
Fruits et
légumes
Viande
Poisson et fruits de mer
Produits laitiers
Agrégat des
pertes/déchets du
côté de l'offre (R’)
6.0%
34%
12%
R’ * 20%
R'’ * 20%
1.2%
6.8%
2.4%
Agrégat des
pertes/déchets du côté
de la demande(R'’)
30%
34%
10%
30%
6.0%
29%
5.7%
3.9%
11%
4.1%
0.8%
2.2%
0.8%
19%
24%
8.6%
3.8%
4.8%
1.7%
6.1%
6.9%
1.9%
Note : Une moyenne approximative de 5% est appliquée pour la phase de transformation et conditionnement des céréales, à partir
des valeurs de 0.5 % et 10 % qui apparaissent dans la base de données de la FAO.
Source : FAO (2011).
107.
Alors qu'il serait souhaitable d'analyser les pertes et les déchets alimentaires à chacune des cinq
étapes de la filière agroalimentaire, la représentation plus globale des produits dans le modèle AglinkCosimo ne permet pas une telle démarche. Il sera plus aisé d'interpréter le scénario en séparant l'offre et la
demande. Dans le cadre de la présente analyse, les chocs sur l'offre permettent de calculer des estimations
globales des pertes aux stades suivants : 1) la production agricole ; 2) les opérations après récolte et
stockage. À l'inverse, les chocs sur la demande permettent de calculer des estimations globales des pertes
aux stades suivants : 1) la transformation et le conditionnement ; 2) la distribution ; 3) la consommation.
Cette méthodologie est conforme à celle mise en œuvre par la FAO pour produire des estimations des
quantités mondiales de pertes et de déchets alimentaires, les pertes concernant la quantité produite et les
déchets la quantité disponible pour la consommation humaine dans les bilans alimentaires.
99.
La FAO a réalisé ses estimations de la quantité mondiale de pertes et de déchets alimentaires en
appliquant des facteurs de conversion en poids comestible à toutes les quantités de déchets, les
convertissant ainsi en quantités de parties comestibles des aliments mis au rebut. Dans le cas de la présente
étude, les facteurs de conversion en poids comestible ne sont pas pris en compte, l'intérêt portant sur les
produits échangés sur le marché, qui comportent par nature des parties non comestibles.
100.
En ce qui concerne l'analyse par régions, il convient de remarquer que les estimations des pertes
et des déchets établies par la FAO sont classées en sept régions du monde, et que les mêmes estimations
sont appliquées à plusieurs pays. La Chine, le Japon et la Corée, par exemple, sont regroupés dans la
région « Asie industrialisée ». La FAO s'attache actuellement à ventiler ces estimations en sous-régions
(FAO, 2013b), et le Secrétariat de l'OCDE cherchera à inclure les nouvelles estimations dans ses futures
analyses. Bien que le cadre du modèle Aglink-Cosimo permette d'analyser les scénarios par pays, il
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convient de les découper par unités plus vastes que les pays afin de ventiler par régions les estimations de
pertes et de déchets.
60
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