Life Natura2mil
Restauration d’habitats dans les camps militaires de Wallonie
Layman’s Report
Avec le soutien financier de :
Coordination et rédaction :
Hervé Pirard, Life Team, coordinateur
Editeur responsable :
Hervé Pirard, Life Natura2mil
Lay-out & impression :
Punch Communication
084.31.17.17
Info & contact :
Cdt P. Henrottin
3CRI - Service environnement et agronomie
Rue Saint-Laurent 79 - 4000 LIÈGE
M. P. Gérard - Inspecteur Général
Département de l’Etude du Milieu Naturel et Agricole
Avenue Maréchal Juin 23 - 5030 GEMBLOUX
Crédit photographique :
R. Dahmen, P. Lighezzolo, X. Mestdagh, S. Bocca,
J-P Jacob, A. Remacle, S. Van der Linden,
H. Pirard, J-L Mairesse, P. Themans, D. Malisse
Elsenborn
Marche-en-Famenne
Lagland
En Belgique, plus de 18 000 ha de domaines militaires
font partie du réseau européen de protection de la bio-
diversité, appelé Natura 2000. Ces terrains sont occupés
en priorité par la Défense pour l’exercice des militaires
belges, et parfois de leurs collègues européens. Depuis
des décennies, les activités agricoles ou économiques
sont assez rares, et l’exploitation des forêts peu intense.
De ce fait, on y retrouve aujourd’hui des espèces végé-
tales et animales devenues très rares ailleurs, comme par
exemple le triton crêté, le lycopode petit cyprès, le lézard
des souches ou le tarier des près…
Il n’y a pas que des espèces rares dans ces camps, mais
également des habitats naturels*, comme par exemple des
tourbières*, des mares, des prairies sans engrais et très
fleuries, des landes* sèches ou humides…
Autant de milieux de vie qui deviennent de plus en plus
menacés chez nous du fait de la pression de l’homme
(constructions diverses, agriculture intensive avec en-
grais et pesticides, plantations de résineux, plantes in-
vasives…).
La Défense, qui gère ces zones d’entraînement, s’est en-
gagée à protéger leur biodiversité, notamment à travers
deux projets Life, le Danah de 2003 à 2010, dans 12 do-
maines militaires de Flandres, et le Natura2mil, de 2006
à 2010, en Wallonie. Pour la Défense, l’important est de
pouvoir continuer à utiliser ces vastes surfaces pour la
préparation des militaires, tout en conservant leur intérêt
écologique.
(*) VOIR LEXIQUE
Quelle nature
dans des camps militaires ?
Lézard des souches Lycopode petit cyprès
Triton crêté
Tarier des près
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Le programme Life est l’instrument financier de l’Union européenne pour soutenir des projets
environnementaux au sein de ses états membres. Depuis 1992, il a cofinanplus de 3 115 projets de
protection de l’environnement à travers toute l’Europe.
De 2006 à 2010, le projet Life Natura2mil (Life 05 NAT/B/000088) a eu pour objectif de restaurer*
différents habitats naturels ouverts (c’est-à-dire non recouvert d’arbres ou d’arbustes) dans les camps
militaires de Lagland, Marche-en-Famenne et Elsenborn, qui sont les trois grands domaines militaires
de Wallonie (Belgique). Cette brochure fait la synthèse des actions, des acquis et des perspectives du
projet.
Les mots en italique font référence au glossaire en fin de brochure.
(*) VOIR LEXIQUE
Du fait d’une diminution des activités militaires ces 30
dernières années, des « envahisseurs » ont peu à peu co-
lonisés les zones anciennement ouvertes dans ces camps :
les arbres et arbustes. Si la forêt est bien sur utile et né-
cessaire sur notre planète, il est également indispensable
de garder des zones non boisées. Pour certaines espèces,
l’arrivée de la forêt signifie tout simplement la mort, plus
ou moins rapidement. En effet, les arbres empêchent la
lumière d’arriver au sol, cela change les conditions de vie,
et les milieux naturels, comme les landes à bruyère, dis-
paraissent peu à peu, entraînant avec eux une série d’ani-
maux qui dépendent des bruyères pour vivre.
Les militaires, pour réaliser leurs exercices, ont également
besoin d’espaces non boisés, notamment pour faire des
sauts en parachute, ou pour manœuvrer avec leurs vé-
hicules blindés. Dans ce contexte, le projet Life a donc
défini un objectif prioritaire : restaurer des habitats na-
turels
ouverts dans les camps de Lagland, Marche-en-
Famenne
et Elsenborn. Parallèlement à cela, une série
de menaces pour la biodiversité avaient également été
mises en évidence ; citons la surpopulation de sangliers
à Marche et Lagland, le manque d’information des utili-
sateurs des camps sur leurs richesses naturelles, la pré-
sence de vieilles cibles devenues des carcasses inutiles et
polluantes à Elsenborn ou encore le manque d’outils de
gestion de la nature…
Vue après déboisementVue avant déboisement
Un projet Life :
mais pourquoi ?
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Exercice avec des mortiers dans une zone récemment réouverte
Mare oligotrophe* à Marche Lande sèche en fleur à Lagland
Déboisement manuel
Globalement, le projet est passé par deux phases suc-
cessives ; tout d’abord la restauration des habitats en
enlevant la majeure partie des ligneux* qui les avaient
envahi, puis la gestion de ces espaces afin d’éviter la
repousse des arbres coupés.
Pour arriver à restaurer un milieu envahi d’arbres et d’ar-
bustes, une série de techniques assez variées existent,
mais toutes ont la même finalité, les faire disparaître
ou régresser. A côté de la traditionnelle coupe à l’aide
d’une tronçonneuse (ou d’une débroussailleuse pour les
arbustes), il y a de nombreux moyens mécaniques : le gi-
robroyage, le cisaillage ou encore le câblage qui permet
d’enlever des buissons situés dans des zones très humides
sans s’y enfoncer. L’annelage des arbres, réalisé à la main,
est une technique qui consiste à écorcer l’arbre qui meurt
sur place, constituant ainsi un stock de bois mort intéres-
sant pour de nombreux organismes vivants.
Une autre technique employée, surtout pour restaurer les
landes, est l’étrépage. Il s’agit d’enlever, avec une pelle
mécanique le plus souvent, la couche de matière orga-
nique du sol qui est ensuite exportée. Cela permet de
mettre en lumière les semences enfouies en profondeur
(ce que l’on appelle la banque de graines) et d’activer
leur germination, de plus cela appauvri le sol et permet à
certains habitats de mieux se développer.
(*) VOIR LEXIQUE
Comment faire
pour y arriver ?
Annelage de bouleaux
Etrépage pour restaurer une lande
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Plaine d’exercice de Marche
envahie d’arbustes
Blindés dans une plaine
ouverte
Après ces travaux de restauration menés par des entre-
preneurs dans les 3 camps, nous avons mis en place des
mesures de gestion qui sont principalement : le pâturage,
la fauche et les mises à feu contrôlées.
A côté de ces actions très techniques, il était également
important de contribuer
à informer, former et sensibiliser
les différents utilisateurs des domaines militaires afin de
mieux prendre en compte leur intérêt écologique. Des
formations, des ballades guidées, des journées portes ou-
vertes axées sur la nature, des panneaux, brochures et
folders ou encore un site internet et un film furent les
principaux outils utilisés à cette fin.
Le
suivi de l’évolution de certaines espèces, ta
nt végé-
tales
qu’animales, considérées comme indicatrices*, a été
mis en place afin de pouvoir évaluer l’effet de nos actions
sur la biodiversité, et « corriger le tir » si nécessaire.
Ces différentes actions n’auraient pu voir le jour sans une
concertation permanente entre les quatre partenaires du
projet, réunis au sein d’un Comité de Pilotage, et sans
l’efficacité d’une équipe de projet composée à la fois de
militaires et de civils. Bien sur, sans les moyens financiers
mis à disposition par l’Union européenne et la Wallonie, il
n’y aurait pas eu de projet…
(*) VOIR LEXIQUE
Pâturage avec des ardennais roux
Journée porte ouverte avec des enfants
Suivi scientifique
Et finalement,
ça a donné quoi ?
De manière globale dans les 3 camps
Sans oublier la mise en place de patrouilles de surveillance Life dans les 3 camps, d’un GIS* Nature, de suivis scientifiques,
d’un site internet, la formation de conseillers militaires en environnement et de nombreuses actions de sensibilisation à la
richesse écologique des camps…
(*) VOIR LEXIQUE
Type d’action Ce qui était prévu Ce qui a été réalisé
Restauration d’habitats par déboisements
et enlèvement des semis naturels d’épicéas 380 ha 712 ha
Restauration par étrépage 35 ha 44 ha
Organisation de journées portes ouvertes
« nature » dans les camps 9 journées 9 journées
Mise en place de panneaux d’information
pour le public civil 9 panneaux 9 panneaux
Edition de brochures et folders
pour les militaires 6 000 brochures et 5 000 folders
6 500 brochures et 24 000 folders avec traduction
en néerlandais, allemand et anglais
Edition de brochures et folders
pour les militaires Colloque intermédiaire et final Colloque intermédiaire (2 journées)
et colloque final (3 journées)
Rédaction de plan de gestion 1 par camp 1 par camp
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Prairie fleurie à Marche-en-Famenne
Prairie à arnica à Elsenborn
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