La ligne de démarcation
Depuis l’armisce, une ligne de
démarcaon coupe la région en deux,
l’Allemagne conservant la zone allant
de la côte atlanque jusqu’à 20
kilomètres à l’est de la ligne de chemin
de fer Paris-Bordeaux-Espagne.
L’ensemble des voies de
communicaon est coupé et le
franchissement de la ligne n’est
possible, avec un laissez-passer, en
Vienne sud, qu’à certains points de
passage situés :
> Sur la D 29 entre Saint-Secondin et
Bouresse ;
> Sur la D 102 entre Saint-Secondin et
Usson-du-Poitou ;
> Sur la D 741 entre Saint-Secondin et
Usson-du-Poitou ;
> Sur la D 25, à Bellevue, entre Usson-
du-Poitou et Château-Garnier ;
> Sur la D 727, à « Les Essarts », entre
Usson-du-Poitou et Joussé ;
> Aux passages (2 fois) de la voie ferrée
reliant Saint-Saviol à L’Isle-Jourdain ;
> Sur la D 100, à « Chez Villae »,
entre Mauprévoir et Payroux ;
> Sur la RD 948 (anciennement
la RN 148), à « La Pete Moe »,
entre Pressac et Charroux ;
> Sur la D 35 à Chatain.
Des passages clandesns se
font en dehors de ces points, grâce
au dévouement et au courage de
certains riverains, mais les arrestaons
sont nombreuses et certains sont
emprisonnés ou déportés tels André
Ravarit à Pressac ou l’abbé Guillon à
Chatain.
La ligne de démarcaon n’est plus
jusée après l’entrée des Allemands
en zone libre le 11 novembre 1942.
Son ouverture n’est eecve que le
1er mars 1943 et sa suppression est
dénive le 27 juin 1944.
Pet à pet, les Civraisiens
découvrent les conséquences de
la défaite des armées. L’idée d’une
résistance dans la région commence à
se développer.
Le rôle de résistant consiste tout
d’abord à :
> soustraire de la convoise du
vainqueur les armes, les objets de
valeur, le ravitaillement ;
> faciliter l’évasion et le passage de
la ligne de démarcaon pour tous
ceux qui fuient l’occupant et la police
allemande : prisonniers de guerre
évadés, ressortissants juifs,
étrangers, aviateurs alliés tombés
sur le territoire français.
Une première organisaon de
résistance naît en 1941 et 1942
avec des Civraisiens ralliés au réseau
« Renard » de Poiers.
A la suite de la découverte de
documents compromeants par les
autorités françaises qui transmeent
le dossier aux Allemands, le groupe
est démantelé en septembre 1942
et les Civraisiens Pierre Pestureau,
Norbert Portejoie, Maurice Grillas
sont arrêtés et déportés. Le premier
nommé ne reviendra pas, exécuté le
3 décembre 1943 à Wolfenbüel avec
neuf de ses camarades dont Louis
Renard. Deux d’entre eux échappent
cependant à l’arrestaon, Jean Multon
et Edmond Bernard qui, en compagnie
de deux dirigeants poitevins, Gaston
Chapron et Noël Sorin passent en
zone libre. Ils rejoignent le groupe «
Combat » à Marseille. Edmond Bernard
militera dans ce mouvement mais la
crainte d’une arrestaon l’oblige, à la
n de la guerre, à se replier dans la
Vienne où il parcipe acvement aux
combats de 1944.
Multon, arrêté par les Allemands
en avril 1943, est « retourné » par
eux. Sa trahison coûte beaucoup à
l’armée de l’ombre. Il est, en eet,
à l’origine de l’arrestaon de très
nombreux résistans parmi lesquels
Bere Albrecht, René Hardy et le
général Delestraint. Il est exécuté
le 11 septembre 1946 au fort de
Montrouge.
Un deuxième groupe est constué
en mars 1943 sous l’impulsion
du capitaine Musso de Poiers
(Organisaon Civile et Militaire).
Le Civraisien Georges Bonneau est
contacté pour constuer une équipe
dans le secteur. Rapidement, il recrute
six autres patriotes volontaires pour
cet engagement. Ce nouveau groupe
reçoit un premier parachutage
d’Angleterre composé de huit
containers d’armes, d’explosifs et
de munions, qu’il cache dans les
La constitution de la Résistance dans le Civraisien
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