Les troupes marocaines dan - Mémoire de l`immigration en

publicité
12/01/11
14:41
Page 1
En 1914, l’État-Major français hésite à faire combattre des soldats marocains
sur le front européen car le Maroc est sous protectorat depuis deux ans seulement et
sa « pacification » est encore inachevée. Mais le général Lyautey, résident général,
insiste pour envoyer des goumiers (fantassins) et des spahis (cavaliers), qui ont fait
la preuve de leurs qualités guerrières, comme forces auxiliaires, dans les récents
combats du Maroc. D’abord nommées chasseurs indigènes, ces troupes constituent une
Brigade marocaine à deux régiments d’infanterie. Débarqués à Bordeaux en août 1914, ils
sont lancés dans la bataille de la Marne dès
le 5 septembre 1914. Ils s’illustrent par la
suite dans de nombreuses batailles, notamment à Verdun en 1916 et sur le chemin des
Dames en avril et juin 1917, puis à Soissons
et dans l’Oise en
1918. Ces actions “ Disciplinés au feu comme à
leur valent plusieurs
la manœuvre, ardents dans
citations à l’ordre de
l’attaque, tenaces dans la
défense de leurs positions
l’armée.
D’abord
jusqu’au sacrifice, supporacheminé en France
tant au-delà de toute prévien 1914, un régiment
sion les rigueurs du climat
de spahis marocains
du Nord, ils donnent la
est engagé sur le
preuve indiscutable de leur
front d’Orient et se disrigueur guerrière. ”
tingue notamment à
Général Michel Joseph Maunoury,
Uskub (ex-royaume
au 1er Régiment de tirailleurs
marocains, septembre 1916
de Serbie, actuelle
Macédoine) en 1918 ■
© Coll. part. / DR
© Deuxième Territoire / DR
3
les troupes marocaines
dans l’armée d’afrique
© Deuxième Territoire / DR
Mod3
Un convoi de spahis marocains s’apprêtant à se rendre sur
le front, carte postale, 1914.
Goumiers marocains et soldats du Tchad au front,
Les fêtes de la victoire, le 14 juillet. Les Marocains,
photographie de l’Agence de reportage photographique, 1917.
carte postale, 1919.
LES DATES-CLÉS POUR COMPRENDRE
1912 : Protectorat sur le Maroc avec le traité de Fès.
1912 : Création des troupes auxiliaires marocaines.
1914 : Constitution de deux régiments de chasseurs qui forment une Brigade de chasseurs
indigènes appelée aussi Brigade marocaine (août).
1915 : Entrée en guerre officielle du Maroc contre l’Allemagne.
1915 : Création du Régiment de marche de tirailleurs marocains (RMTM) et du Régiment de
spahis marocains (RSM).
1916 : Première citation du RMTM à l’ordre de l’armée.
1918 : Le RMTM devient le 1er RMTM, lorsqu’un deuxième régiment est créé.
15
12/01/11
14:42
Page 2
© Deuxième Territoire / DR
© Eyedea / Fonds Keystone
Mod3
Défilé de tirailleurs marocains sur les Champs-Élysées le 14 juillet,
Prisonniers marocains et sénégalais dans un Frontstalag, [Est de la France], photographie, 1940.
photographie, 1938.
Dès septembre 1939, répondant à l’appel du sultan,
les Marocains s’engagent massivement
aux côtés de la France. En mai 1940, la
1ère Division marocaine résiste de façon
héroïque contre les blindés allemands à
Gembloux en Belgique, tandis qu’à la
Horgne, dans les Ardennes, des éléments
du 2e Spahis se sacrifient face à l’ennemi.
Après l’Armistice du 22 juin, de nombreux
soldats sont tenus captifs en Allemagne ou
dans les premiers Frontstalags en France.
En Afrique du Nord, en particulier au Maroc,
les généraux Weygand puis Juin maintiennent les troupes de l’Armée d’Afrique opérationnelles ■
LES DATES-CLÉS POUR COMPRENDRE
1940 : Les unités marocaines réussissent à repousser l’offensive des chars allemands à Gembloux en Belgique (du 12 au 16 mai).
14:42
Page 3
© Archives ECPAD / Belin Jacques
12/01/11
Campagne d’Italie, soldat du 11e Tabor,
© Archives municipale de Mulhouse / Wantz Arnaud
© Conservatoire régional de l’image Nancy-Lorraine
photographie, 1943.
© Coll. part. / DR
Goumiers marocains. Campagne de Tunisie,
photographie, 1943.
Le Défilé du 14 juillet. La Nouba des Tirailleurs
marocains pour fêter la victoire, [Strasbourg],
Goumiers au Val d’Ajol,
[Vosges], photographie de Léo Durupt, 1944
photographie d’Armand Wantz, 1945.
En juin 1940, un escadron de spahis
aux ordres du capitaine Jourdier avait déjà rejoint l’armée britannique et se battait en Syrie avant de gagner
l’Égypte et rejoindre les forces gaullistes. Le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, permet aux troupes
marocaines de sortir de l’ombre. Elles sont alors engagées sur tous les fronts : campagnes de Sicile et d’Italie (hiver
1943-printemps 1944), libération de la Corse en 1943, débarquement en Provence en 1944, alors que certaines unités,
intégrées à la 2e Division blindée (DB) du général Leclerc, débarquent en Normandie et participent à la libération de
Paris. Toutes ces troupes défilent sur les Champs-Élysées le 11 novembre 1944, mais reprennent bien vite les combats
vers l’Est, franchissent le Rhin et se battent jusqu’en Autriche, en 1945 ■
© Archives ECPAD / Samana-Chikli Albert
Mod3
Goumiers accueillis par la population d’Obernai, [Vosges],
photographie de la SPA, 1945.
LES DATES-CLÉS POUR COMPRENDRE
1941 : Combats fratricides en Syrie entre l’escadron Jourdier
et les troupes de Vichy.
1943 : Prise de Tunis par les Alliés.
1944 : Bataille du Monte Cassino en Italie (mai).
1944 : Débarquement en Normandie (juin) puis en Provence (août)
et Libération de Marseille par les Goumiers marocains.
1944 : Libération de Strasbourg (novembre).
1945 : Arrêt des troupes marocaines à Arlberg en Autriche.
1945 : Début de l’engagement en Indochine (jusqu’en 1954).
“ Devant la France et le Maroc, dont
les liens indissolubles viennent
d’être encore une fois consacrés par
le sang versé en commun sur les
champs de bataille, s’ouvrent de brillantes perspectives. ”
Charles de Gaulle,
extrait du discours prononcé lors d’un voyage
officiel au Maroc, juin 1945
Téléchargement