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niveau de F5 sont aussi activés quand la partie finale de l’action observée (l’interaction objet-
main) est cachée. Ainsi s’il y a un aliment à prendre sur la table et qu’ensuite la main de
l’expérimentateur est cachée dans sa portion distale, les neurones miroirs s’activent. Si par
contre, il n’y a pas de nourriture sur la table et qu’ensuite la main de l’expérimentateur est
cachée dans sa portion distale dans le mouvement de préhension, les neurones miroirs ne
s’activent pas ! Pourtant dans les 2 situations, l’input visuel des 2 actions cachées est
identique. Cela veut donc dire que ces cellules peuvent coder des aspects hautement abstraits
des actions des autres.
Une classe particulière de neurones miroirs au niveau de F5 peuvent être activés non
seulement lorsqu’une action est exécutée ou observée, mais aussi par le son produit par
l’action (neurones miroirs audio-visuels) : casser une cacahuète produit un son caractéristique.
Cela démontre aussi la présence d’input auditif dans ce système des neurones miroirs.
Certains auteurs pensent que cet input auditif était nécessaire pour supporter l’hypothèse que
le système des neurones miroirs était un précurseur du système neuronal du langage.
Il semble y avoir 2 types de neurones miroirs :
- les neurones miroirs strictement congruents : qui s’activent lorsque l’action exécutée
et observée est strictement identique
- les neurones miroirs largement congruents ; qui s’activent lorsque l’action exécutée et
observée ont le même but mais pas nécessairement le même chemin (par exemple,
prendre de la nourriture mais avec l’entièreté de la main gauche ou seulement l’index
et le pouce de la main droite).
Au niveau du lobe pariétal inférieur, il y a une décharge au niveau de la même cellule
différente en fonction du but poursuivi. Si on utilise des aliments, plus ou moins 1/3 des
neurones miroirs à cet endroit vont s’activer de la même manière durant la préhension des
aliments si le but poursuivi est de les manger ou de les mettre dans une boîte. Pour les 2/3
restants, 75% s’activent plus quand les singes prennent la nourriture avant de la manger par
comparaison à la préhension pour les mettre dans la boîte. Des 25% restants, c’est le schéma
inverse : ils s’activent plus s’ils placent la nourriture dans la boite. Le pattern similaire existe
pour l’observation de l’action en fonction de la présence ou non de la boîte. Ces données
montrent que ce système de neurones miroirs n’est pas qu’une représentation abstraite des
actions de l’autre, mais peut coder l’intention associée aux actions observées ; ce qui est à la
base de la compréhension de l’état mental des autres.
L’existence de neurones miroirs pour les actions de la bouche, est considéré comme vital pour
la compréhension des états émotionnels des autres, transmis au travers des expressions
faciales.
Une étude a montré que certains neurones miroirs chez le singe s’activaient lorsqu’ils
voyaient l’expérimentateur prendre de la nourriture avec la main mais pas avec une pince ou
un bâton. Cela a du sens tenant compte du fait que les singes ne sont pas experts dans
l’utilisation de pinces. Cependant si le singe assiste en laboratoire à la vue répétée de la
préhension de nourriture avec un bâton, ils vont finir par activer leurs neurones miroirs. Cela
montre bien que le système des neurones miroirs puisse être modulé par l’expérience et
l’apprentissage par l’observation et l’imitation.