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Phytopathologie
Le point sur les méthodes d’analyse relatives à la phytopathologie
Les plantes constituent un maillon indispensable de la chaîne alimentaire. Les maladies causées par les phyto-
pathogènes sont donc source de déséquilibre, avec des répercussions parfois graves sur l’économie et la santé
publique. Afi n de prévenir les problèmes, ou au pire leur propagation, une surveillance est nécessaire. Les eff orts
doivent se concentrer sur 2 aspects : la communication internationale avec considération du facteur spatial et le
développement de méthodes d’analyse pour l’obtention d’un diagnostic précis.
Une multitude d’organisations préoccupées par la santé des végétaux existent déjà à diverses
échelles, au sein des pays ou par-delà les frontières. Un exemple remarquable est celui de
L’OEPP, Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes, impli-
quant une cinquantaine de pays. Cette organisation est active à diff érents niveaux : groupes
de travail, groupes d’experts autour de sujets variés, émissions de protocoles de diagnostic,
publications d’articles scientifi ques, inventaires et classifi cations des nuisibles, collection
d’illustrations des maladies, organisations de conférences, tenue d’un annuaire des laboratoi-
res, etc.
Concernant les méthodes de diagnostic, diverses approches analytiques sont actuellement utilisées, classiques
ou modernes. De nouvelles méthodes font leur apparition régulièrement, avec une attention particulière pour
l’amélioration de 6 critères clefs : la vitesse, la facilité de mise en œuvre, le niveau d’information fourni (spécifi cité),
la sensibilité, la fi abilité et le coût.
La première approche d’un végétal malade est avant tout visuelle. Dans certains cas, un pré-diagnostic peut être
posé sur base des symptômes touchant les plantes (malformations, lésions, décolorations, …) ou directement sur
base de la présence d’organismes ou de leurs traces (insectes, œufs, exsudats, galeries, …). Mais en général, une
confi rmation en laboratoire est nécessaire. Ceci est d’autant plus vrai que certaines pathologies sont présentes de
manière latente ou asymptomatique.
Photo de gauche : rouille blanche du chrysanthème.
Photo du centre : feu bactérien sur poirier, avec exsudat visible.
Photo de droite : nid de chenilles processionnaires dans un pin.
En laboratoire, les méthodes d’analyses s‘appuient sur divers principes d’identifi cation. La majorité peuvent être
regroupées dans les catégories suivantes : observation du phytopathogène (à l’œil nu ou avec un instrument
d’optique), culture in vitro, biotest (test sur plantes), analyse des acides nucléiques (ADN/ARN), analyse des pro-
téines, analyse des acides gras, tests sérologiques (avec anticorps), tests nutritionnels et enzymatiques. Plusieurs
principes peuvent être combinés dans un seul test, comme par exemple pour l’immunofl uorescence, qui consiste
à observer au microscope des organismes marqués avec des anticorps spécifi ques couplés à un fl uorochrome.
En dehors des catégories majeures, des tests supplémentaires sont utilisés dans certains cas particuliers (ex. test
water-streaming ou test du fl uide blanc s’écoulant dans l’eau pour la pourriture annulaire, coloration DAPI (4,6-
diamidino-2-phénylindole) pour les phytoplasmes, mesure du taux d’azote et de pigments,…).