Tableau 3 : Bilan des espèces protégées répertoriées sur les servitudes des gazoducs Année Noms latins Noms français Protection Viola elatior Fr. Violette élevée Nationale Cardamine impatiens L. Cardamine impatiente 2007, 2009 Sanguisorba officinalis L. Sanguisorbe officinale 2007 Sison amomum L. Sison amome Carex curta Good Laîche blanchâtre 2000 Carex elongata L. Laiche allongée 2000 Régionale d’observation 2007 2007, 2008, 2009 Les trois années d’inventaire du patrimoine floristique ont confirmé qu’à l’échelle de la région Ile-de-France, peu de gazoducs traversent des zones naturelles à forts enjeux naturalistes. Ceci s’explique par la réalisation d’études d’impact avant la pose des conduites et un choix de tracés respectueux de l’environnement. Les données recueillies sur le terrain montrent que le nombre d’espèces répertoriées sur un secteur donné ne semble ni proportionnel au nombre de relevés réalisés, ni au nombre de données recueillies. En effet, en plus des conditions stationnelles, l’état de conservation de la structure prairiale des bandes de servitude, conjointement à l’absence de perturbations CBNBP-MNHN / F. PERRIAT CBNBP-MNHN / F. PERRIAT d’origine anthropique, ont un rôle déterminant sur l’intérêt floristique. Figure 16 et Figure 17 : Exemple de dégradation du potentiel floristique d’une bande de servitude (dans sa partie centrale), utilisée comme piste cavalière (à gauche) et linéaire favorable à la biodiversité en raison de la continuité de la strate herbacée (à droite) Synthèse de la convention Fabrice Perriat – Décembre 2009 – CBNBP page 15 Comme pour la diversité floristique, la richesse en taxons patrimoniaux semble en grande partie corrélée à l’intérêt floristique que présentent les milieux traversés par les gazoducs. En effet, les paysages de grande culture et beaucoup plus fragmentés (important morcellement des massifs forestiers), sont des éléments défavorables à la biodiversité qui expliquent ces résultats. Les gazoducs ne créent pas de biodiversité mais, par la gestion extensive qui y est pratiquée, ces linéaires peuvent présenter des milieux refuges et contribuer CBNBP-MNHN / F. PERRIAT CBNBP-MNHN / F. PERRIAT au maintien de cette biodiversité. Figure 18 et Figure 19 : Bande de servitude à faible potentiel, dans un boisement dégradé (à gauche) et bande de servitude à potentiel élevé, traversant une pelouse sèche riche en espèces rares (à droite) En sachant que l’inventaire n’a été mené que sur un seul grand type de milieu (une végétation herbacée prairiale régulièrement fauchée), on note que le nombre d’espèces répertoriées (plus de 500 pour chaque année) est élevé. Ce chiffre s’explique à la fois par l’hétérogénéité des conditions stationnelles entre les différentes bandes de servitude, mais aussi par la gestion CBNBP-MNHN / F. PERRIAT favorable à un maximum d’espèces (fauchage régulier, sans produits phytosanitaires). Figure 20 : Bande de servitude avec éléments des landes sèches acides (en rose, la Callune) Synthèse de la convention Fabrice Perriat – Décembre 2009 – CBNBP page 16 CBNBP-MNHN / F. PERRIAT CBNBP-MNHN / F. PERRIAT Figure 21 et Figure 22 : Bande de servitude sur pente, riche en éléments des pelouses sèches calcicoles (à gauche) et bande de servitude en fond de vallon, riche en plantes des zones humides (à droite) Ces pratiques, tout en maintenant un stade dynamique ouvert et une strate herbacée plus ou moins continue, limitent également la prolifération d’espèces invasives. Pour les milieux à forte valeur patrimoniale et nécessitant un mode de gestion particulier, des préconisations de gestion CBNBP-MNHN / F. PERRIAT spécifiques ont été établies. Figure 23 : Bande de servitude de gazoducs, régulièrement entretenue, par un fauchage régulier (au premier plan) et bande de servitude de lignes électriques, irrégulièrement entretenue par un broyage des arbustes (à gauche). D’un point de vue floristique, la première présente une strate herbacée diversifiée, tandis que les milieux arbustifs denses de la deuxième n’hébergent que très peu d’espèces, banales et avec un enjeu limité en terme de continuité écologique. Synthèse de la convention Fabrice Perriat – Décembre 2009 – CBNBP page 17