Service d observation Argo France Laboratoire de Physique des Océans, IFREMER CNRS IRD UBO Institut Universitaire Européen de la Mer Le réseau Argo Le programme Argo a été lancé par les océanographes au début des années 2000. C’est maintenant un réseau de plus de 3000 flotteurs qui mesurent la température et la salinité des 2000 premiers mètres de l’océan mondial. Pour la première fois, le réseau permet de suivre en continue les variations de la température, de la salinité et de la vitesse des couches supérieures de l’océan. Les données sont mises à disposition de la communauté scientifique quelques heures seulement après leur collecte grâce à des centres de données comme le centre Coriolis opéré au centre Ifremer de Brest. Depuis 2003, la contribution française est de 65 flotteurs par an. Elle devrait être de 80 flotteurs par an dans la prochaine décennie. Pourquoi avons nous besoin d Argo ? Le changement climatique et ses impacts régionaux sont un sujet de préoccupation croissante pour notre société. La température de surface de la terre augmente de manière indiscutable. Le niveau de la mer s’élève actuellement de 3 mm/an, le volume de glace de mer de l’océan Arctique diminue. Comprendre et prévoir ces changements nécessite avant tout de les documenter. En permettant de mieux comprendre l’évolution de l’océan, les données Argo permettront d’améliorer la représentation de l’océan dans les modèles utilisés pour faire des prévisions climatiques. Le réseau Argo est complètement déployé depuis 2007. La figure de gauche montre l’évolution de la hauteur dynamique moyennée sur l’ensemble de l’océan mondial depuis 2004 et calculé en utilisant différentes méthodes d’interpolation. Les changements de hauteur dynamique sont dus à des changements de température ou de salinité des masses d’eaux océanique. Ainsi lorsque la température augmente, les masses d’eaux se dilatent et la hauteur dynamique augmente. Les données du réseau Argo permettent de montrer une augmentation indubitable du contenu thermique de l’océan, indépendamment de la méthode utilisée (F. Gaillard, LPO). Vers une surveillance renforcée des écosystèmes Depuis le début de l’ère industrielle, l’océan a absorbé un tiers du dioxyde de carbone émis vers l’atmosphère par l’activité humaine. Ce gaz étant acide, le pH de l’océan diminue, ce qui constitue une menace pour les organismes marins tels que les coraux ou les mollusques qui pourraient voir leur croissance ralentie. De manière plus générale la modification des cycles biogéochimiques est une conséquence attendue du changement climatique. La région Bretagne finance Argo France pour équiper des flotteurs français du programme de capteurs d’oxygène, contribuant ainsi à une surveillance renforcée des écosystèmes marins. capteur d’oxygène