
ÉDITORIAL
Info Cancer 83 | 2015 | 1www.cancer.lu
Martine Neyen
Directrice de la Fondation Cancer
2015 touche à sa fin. Césure symbolique pour les uns, terme
d’un chapitre de vie pour d’autres, échéance sans grande
importance ou promesse d’un renouveau … cette période de
fêtes prend pour chacun de nous une saveur particulière.
Le moment est venu pour moi de vous dire au revoir et merci.
Merci de m’avoir lue pendant deux années, merci pour vos
marques de soutien. Je vous dis au revoir en espérant avoir
réussi à remplir ce qui est pour moi au cœur de la mission de la
Fondation Cancer : ouvrir des portes sur l’espoir et la confiance
dans la vie, y compris quand tout semble nous échapper.
Le cancer, comme d’autres maladies, fait partie de la vie
pour beaucoup d’entre nous. En parlant du cancer, j’ai voulu
démystifier sans banaliser, dédramatiser sans bercer de faux
espoirs. Rappeler que les revirements les plus inattendus sont
toujours possibles.
Albert Camus disait que la meilleure façon de parler de ce
qu’on aime, est d’en parler avec légèreté. Aussi le mot de la fin
reviendra-t-il à une histoire toute simple.
Un vieux paysan se faisait aider par son fils pour exploiter sa
petite ferme. Ils n’avaient qu’un seul cheval pour tirer leur
charrue. Un jour, le cheval disparut.
« Pauvre de toi, s’exclamèrent les voisins, quelle malchance !
Comment vas-tu faire ?
- Chance ou malchance, qui peut le dire ? », répondit le paysan.
Quelques jours plus tard, le cheval revint, accompagné de cinq
chevaux sauvages.
« Quelle chance, quelle aubaine ! , dirent les voisins.
- Chance ou malchance, qui peut le dire ? », fit le vieil homme.
Le lendemain, le fils du paysan voulut dompter un des chevaux
sauvages. Il fit une chute et se cassa une jambe.
« Quel malheur, se lamentèrent les voisins, quelle malchance !
- Chance ou malchance, qui peut le dire ? », murmura le paysan.
Trois jours plus tard, la guerre fut déclarée et tous les jeunes
gens du village durent partir se battre. Tous sauf le fils du paysan.
« Quelle chance tu as, gémirent les voisins, il n’y a que toi qui
aies pu garder ton fils auprès de toi. »
Chance ou malchance, qui peut le dire ?
2015 neigt sich dem Ende zu. Eine symbolische Zäsur für
die einen, das Ende eines Lebensabschnitts wiederum
für andere, ein Datum ohne große Bedeutung oder die
Verheißung eines Neuanfangs... die Zeit der Feiertage hat für
jeden von uns eine besondere Färbung.
Für mich ist der Moment gekommen, Ihnen auf Wiedersehen
zu sagen und zu danken. Danke, dass Sie während zwei
Jahren meine Worte gelesen haben, danke für Ihre
Unterstützung. Ich sage Ihnen auf Wiedersehen in der
Hoffnung, es vermocht zu haben, auf die Bedürfnisse zu
antworten, die in meinen Augen im Zentrum der Missionen
der Fondation Cancer stehen: Türen der Hoffnung und
des Vertrauens ins Leben zu öffnen, auch wenn uns alles
zu entgleiten scheint. Die Krankheit Krebs ist, genau wie
andere Krankheiten, Teil des Lebens vieler Menschen unter
uns. Wenn ich von Krebs sprach, wollte ich entmystifizieren,
ohne zu banalisieren, entdramatisieren, ohne dabei falsche
Hoffnungen zu wecken. Und ich wollte daran erinnern, dass
unerwartete Wendungen immer möglich sind.
Albert Camus hat einmal gesagt, dass die beste Art und
Weise, von etwas zu erzählen, das man liebt, darin besteht,
mit Leichtigkeit darüber zu sprechen. Deshalb möchte ich bei
meinen Abschiedsworten eine einfache Parabel zitieren.
Ein alter Mann und sein Sohn bestellten gemeinsam ihren
kleinen Hof. Sie hatten nur ein Pferd, das den Pflug zog. Eines
Tages lief das Pferd fort.
„Wie schrecklich!“ sagten die Nachbarn, „Welch ein Unglück.“
„Wer weiß, ob Glück oder Unglück“, erwiderte der alte Bauer.
Eine Woche später kehrte das Pferd aus den Bergen zurück.
Es brachte fünf wilde Pferde mit in den Stall.
„Wie wunderbar!“ sagten die Nachbarn, „Welch ein Glück.“
„Glück oder Unglück? Wer weiß“, sagte der Alte.
Am nächsten Morgen wollte der Sohn eines der wilden
Pferde zähmen. Dabei stürzte er und brach sich ein Bein.
„Wie schrecklich!“ sagten die Nachbarn, „Welch ein Unglück!“
Der Bauer antwortet nur: „Glück oder Unglück?“
Drei Tage später kamen die Soldaten ins Dorf und nahmen
alle jungen Männer mit in den Krieg. Den Sohn des Bauern
konnten sie nicht brauchen. Er blieb als einziger verschont.
Da riefen die Nachbarn: „Was für ein Glück! Dein Sohn wurde
nicht eingezogen!“
Glück oder Unglück. Wer weiß das schon?