En réalité, l’image commentée a été réalisée en combinant deux images distinctes : cela
donne une vue étonnante de l'étoile Mira et de son environnement (voir image page
suivante).
À gauche, une observation antérieure à partir du télescope GALEX, dans l'ultra-violet,
réalisée par Martin et al. (2007), illustre à grande échelle la structure de « queue
cométaire » étendue de 13 années-lumière que l'étoile Mira laisse derrière elle lors de
son déplacement dans le milieu interstellaire.
A droite, une autre observation réalisée à partir du télescope sensible aux rayon-X
Chandra (Karovska 2006) sonde les régions très proches de l'étoile et révèle que Mira
n'est pas une étoile isolée : une autre étoile, moins lumineuse, gravite autour d'elle.
Mieux, les deux étoiles sont en interaction : il semble que le compagnon capture une
partie du vent éjecté par l'étoile Mira.
Au centre, la nouvelle image du satellite HERSCHEL dans l'infra-rouge lointain révèle des
structures en forme d'arcs de cercles dans la matière expulsée par l'étoile Mira. Les
chercheurs belges et viennois pensent que ces structures résultent de l'interaction entre
le vent intense éjecté par l'étoile Mira et l'étoile compagnon, le tout étant fortement
perturbé par le déplacement extrêmement rapide (110 km/s!) de l'étoile Mira dans le
milieu interstellaire.
A la lueur de ces nouvelles images, il devient évident que l'espace interstellaire n'est pas
vide, mais contient du gaz et des poussières (provenant des générations antérieures
d'étoiles) qui interagissent avec les vents éjectés par les étoiles géantes évoluées telles
que Mira.
Ces résultats s’inscrivent dans le cadre du consortium MESS (Mass-loss of Evolved Stars)
qui a obtenu une grande quantité de temps d'observation sur le satellite HERSCHEL. Au
niveau belge, le projet de recherche est financé par Belspo (PRODEX, Programme de
développement d’expériences) et associe des chercheurs de l’Université libre de Bruxelles
(Institut d’Astronomie et d’Astrophysique, Faculté des Sciences), la K.U.Leuven (Instituut
voor Sterrenkunde) et l’Observatoire royal de Belgique.
Contacts scientifiques :
ULB, Institut d’Astronomie et d’Astrophysique,
K.U.Leuven, Instituut voor Sterrenkunde
Observatoire royal de Belgique