Principal et intérêts
2.5 La fourniture de valeur économique par le
créancier, ou la création d’engagements par d’autres
moyens, entraîne pour le débiteur l’apparition d’une
dette au titre du principal, qui, tant qu’elle n’est pas
éteinte, peut changer de valeur. Dans le seul cas des
instruments de dette, au titre de l’utilisation du prin-
cipal, il est possible, et en fait fréquent, que les inté-
rêts s’ajoutent au montant du principal, d’où l’appa-
rition d’une charge d’intérêts pour le débiteur.
Lorsque cette charge est acquittée périodiquement,
ce qui se produit généralement, elle constitue ce que
le Guide appelle un paiement d’intérêts. Tous les
autres éléments de valeur économique fournis par le
débiteur au créancier qui réduisent le principal exi-
gible constituent ce qu’on appelle les rembourse-
ments de principal.
2.6 Dans le cas des instruments de dette à long
terme, on entend par charges d’intérêts acquittées pé-
riodiquement celles que le débiteur verse au créan-
cier annuellement ou plus fréquemment; s’agissant
des instruments de dette à court terme, c’est-à-dire de
ceux dont l’échéance initiale est égale ou inférieure à
un an, les charges d’intérêts acquittées périodique-
ment sont celles que le débiteur doit verser au créan-
cier avant l’arrivée à échéance des instruments.
2.7 La définition de la dette extérieure n’établit pas
de distinction entre les paiements selon qu’ils sont
dus au titre du principal ou des intérêts, ou des deux.
Par exemple, les prêts sans intérêts sont des instru-
ments de dette, bien qu’aucun paiement d’intérêts
n’ait lieu, tandis que les obligations perpétuelles sont
aussi des instruments de dette, bien qu’aucun princi-
pal ne doive être remboursé. En outre, bien qu’il
puisse paraître normal de s’attendre que les paie-
ments seront faits au moyen d’actifs financiers, tels
qu’en monnaie fiduciaire et en dépôts, la définition
ne précise pas la forme que devront prendre les paie-
ments. Par exemple, ils peuvent prendre la forme de
biens et de services. C’est l’obligation d’effectuer
les paiements à l’avenir, et non pas leur nature, qui
détermine si un engagement est ou non un instru-
ment de dette.
2.8 En outre, la définition ne précise pas s’il est né-
cessaire que le moment où aura lieu le paiement
futur du principal et/ou des intérêts doit être connu
pour qu’un engagement puisse être classé dans la
dette. Dans de nombreux cas, tels que les titres et les
prêts, l’échéancier des paiements est connu, mais il
peut arriver aussi qu’il ne le soit pas. Ainsi, l’échéan-
cier peut prévoir que les paiements se feront à la de-
mande du créancier, comme pour les dépôts à vue ne
portant pas intérêts; il est possible que le débiteur
soit en situation d’arriérés et qu’on ne sache pas
quand les arriérés seront effectivement réglés; il se
peut aussi que le moment du paiement dépende de
certains événements, tels que l’exercice d’une option
intégrée d’achat ou de vente. Ici encore, c’est l’obli-
gation d’effectuer les paiements, et non pas
l’échéancier, qui détermine si l’engagement est une
dette. Par conséquent, les engagements des fonds de
retraite et des sociétés d’assurance vie envers leurs
participants et leurs assurés non résidents sont consi-
dérés comme des dettes de ces institutions car, à un
certain moment, un paiement sera exigible bien que
ce moment puisse ne pas être connu.
Résidence
2.9 Pour que sa dette soit considérée comme exté-
rieure, un résident doit avoir contracté l’engagement
envers un non-résident. Le facteur déterminant la ré-
sidence est l’endroit physique où le débiteur et le
créancier ont leurs centres d’intérêts économiques,
c’est-à-dire, généralement, l’endroit où ils se trouvent
ordinairement, et non pas selon leur nationalité. La
définition de la résidence, qui sera expliquée de ma-
nière plus détaillée dans le présent chapitre, est celle
qu’utilisent le MBP5 et le SCN 1993. Des précisions
seront aussi données sur la détermination de la rési-
dence des personnes morales ayant leur siège ou leur
domicile dans des «places financières offshore».
Courant et non conditionnel
2.10 Les engagements conditionnels ne sont pas in-
clus dans la définition de la dette extérieure. Par enga-
gements conditionnels, on entend ceux qui stipulent
qu’une ou plusieurs conditions doivent être remplies
avant qu’une opération financière puisse avoir lieu4.
Cependant, lorsqu’on souhaite comprendre la vulné-
rabilité extérieure, il est bon, aux fins de l’analyse, de
s’intéresser à l’impact potentiel des engagements con-
ditionnels sur une économie et sur certains secteurs
institutionnels, tels que les administrations publiques.
Ainsi, le montant des engagements extérieurs aux-
8
Guide des statistiques de la dette extérieure
4L'exclusion des engagements conditionnels ne signifie pas
que la dette garantie est exclue, mais plutôt qu'elle est imputée au
débiteur et non au garant (tant que la garantie ne joue pas).