III - Méthode d’étude
Les muscles lisses (provenant, par exemple, d’un morceau d’intestin) sont étudiés in
vitro. On recherche ainsi un effet relaxant vis-à-vis de l’acétylcholine via des substances
neurotropes dont le chef de file est l’atropine, ou vis-à-vis du chlorure de baryum (BaCl2) via
des substances musculotropes dont le chef de file est la papavérine. Les substances neurotropes
agissent donc sur le système nerveux, tandis que les substances musculotropes agissent
directement sur la fibre musculaire.
Secondairement, on peut rechercher comment ces substances agissent en association
avec d’autres substances contracturantes comme l’histamine ou la sérotonine, ou avec d’autres
contracturants qui agissent sur des mécanismes intracellulaires comme la vératrine.
Un recoupement avec d’autres familles qui agissent sur les muscles lisses peut être fait :
parasympatholytiques, ortho sympathomimétiques, antihistaminiques, anesthésiques locaux,
etc…
IV - Substances utilisées
• Ce sont essentiellement des antispasmodiques neurotropes, les plus actifs, dont le chef de
file est l’atropine. Des recherches ont été menées pour trouver d’autres substances présentant une
action renforcée sur les fibres lisses et un effet moindre sur d’autres fibres comme les fibres
myocardiques par exemple.
Peuvent être ainsi cités :
- l’iodure de tiémonium (Viscéralgine, Spasmodol)
- le prifinium, utilisé dans le traitement de syndromes douloureux abdominaux. il est
interdit chez les animaux producteurs de denrées, et possède les mêmes contre-
indications que tous les anti-cholinergiques, c’est-à-dire en cas de glaucome ou de
difficulté de miction (diminution de la capacité de contraction de la vessie). Il faut
également rester prudent lors d’insuffisance cardiaque.
• En ce qui concerne les antispasmodiques musculotropes, leur chef de file est la papavérine,
alcaloïde de l’opium (mais qui ne contribue pas aux effets pharmacologiques de l’opium !).
Celle-ci entraîne la relaxation de toutes les fibres lisses quel que soit l’organe et le type
d’innervation. Elle peut ainsi agir au niveau des vaisseaux, en particulier les vaisseaux
cérébraux, des bronches, des intestins, de la vésicule biliaire et des uretères. C’est donc une
substance vasodilatatrice et hypotensive.
Elle exerce une action de type antiarythmique. C’est une substance de référence à
laquelle on compare les autres substances musculotropes. Elle inhibe les phosphodiestérases,
enzymes de dégradation de l’AMPc, comme les méthylxanthines.
Au niveau du muscle lisse de colon de Cobaye, on peut remarquer un potentiel d’action incluant
une entrée calcique inhibée par la papavérine.
Les autres substances musculotropes sont :
- les méthylxanthines
- les dérivés du benzène, qui ont une activité pharmacologique assez faible
- les dérivés de l’acide phénylacétique comme la camylofine (Spasfortan, Avafortan) qui
présentent un tropisme génito-urinaire. Ils sont utilisés en cas de coliques néphrétiques ou
de non dilatation du col, souvent en association avec la noraminopyrine (cela permet une
addition des effets antispasmodique et analgésique).
D’autres substances musculotropes ne sont plus utilisées (pour mémoire) : les dérivés de
pipéridine et ceux de la phénithiazine (voir poly).