Document commenté LA PRISE DE CORINTHE 16,7. […] Cependant, le troisième jour après la bataille, Mummius prit Corinthe d’assaut et la fit brûler. 16,8. Les Romains massacrèrent la majorité des prisonniers ; Mummius vendit les femmes et les enfants. Il vendit aussi tous les esclaves qui avaient été affranchis et avaient combattu au côté des Achéens sans avoir trouvé la mort. Parmi les offrandes et autres œuvres d’art, celles qui suscitaient le plus d’admiration étaient emportées ; celles qui, en revanche, n’avaient pas la même valeur, Mummius en fait don à Philopœmen, le stratège envoyé par Attale ; et même de mon temps encore, il y avait à Pergame des dépouilles corinthiennes. 16,9. Mummius faisait détruire les murs des cités qui avaient combattu contre Rome et y confisquait l’armement avant même que des commissaires fussent envoyés de Rome. Et quand arrivèrent ceux qui étaient chargés de délibérer avec lui, il était en train de mettre fin aux régimes démocratiques et d’établir des magistratures fondées sur la fortune. En outre, un tribut fut imposé à la Grèce et ceux qui avaient des biens n’avaient pas le droit d’en acquérir au-delà des frontières. Les Assemblées confédérales de chaque nation, en Achaïe ou bien en Phocide, en Béotie ou bien partout ailleurs en Grèce avaient été toutes également supprimées. 16,10. Quelques années plus tard, les Romains furent pris de pitié pour la Grèce et rendirent à chaque nation son ancienne Assemblée confédérale et le droit d’acquérir des biens au-delà des frontières ; ils suppri- EN 146 A. C.. mèrent aussi toutes les amendes qu’avait infligées Mummius. Car il avait imposé aux Béotiens et aux Eubéens de payer cent talents aux gens d’Héraclée et aux Achéens de payer deux cents talents aux Lacédémoniens. Les Grecs obtinrent donc des Romains remise de ces dettes ; pourtant, jusqu’à mon époque encore, on envoyait dans le pays un gouverneur [hègemôn] : les Romains l’appellent gouverneur non pas de la Grèce mais de l’Achaïe, parce que les Achéens étaient à la tête du peuple grec au moment où ils soumirent les Grecs […]. 17,1. Ce fut alors surtout que la Grèce en vint à un dénuement total, elle qui avait été abîmée région par région et ravagée depuis le début par la divinité […]. 17,2. […] Et au moment où, péniblement, comme d’un arbre gâté et presque tout desséché, le rameau achéen, en Grèce, redevint florissant, ce fut la corruption des chefs militaires qui le mutila une fois de plus alors qu’il grandissait. 17,3. Par la suite, la puissance impériale échut à Néron, et Néron rendit la liberté à tous, ayant fait un échange avec le peuple des Romains : il leur donna, à la place de la Grèce, l’île de Sardaigne qui était particulièrement florissante […]. 17,4. Les Grecs cependant n’eurent pas la possibilité de tirer profit de ce présent. Après Néron en effet, sous le règne de Vespasien, ils furent entraînés dans une guerre civile, et Vespasien leur imposa d’être à nouveau soumis à un tribut et d’obéir à un gouverneur, parce que, affirmait-il, le peuple grec avait désappris la liberté. Pausanias, Périégèse, VII, 16, 7-17, 4. Remarques préliminaires : les principaux centres d’intérêt du texte Évidents dès le premier abord: – évocation de la prise de Corinthe par Mummius et de ses conséquences; – définition du statut de la Grèce à l’époque romaine (IIe siècle a. C.-IIe siècle p. C.). Apparents dans un second temps: – présentation d’un processus de déchéance subi par la Grèce; – une histoire écrite du point de vue d’un Grec attaché au passé glorieux de la Grèce. 1 - Présentation La nature de la source Il s’agit d’un extrait du livre VII de la Périégèse de Pausanias, consacré à l’Achaïe. Le texte se situe à la charnière entre une partie à caractère historique, où Pausanias recom10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) 1 pose à sa manière, c’est-à-dire en choisissant ce qui lui semble le plus digne d’être mentionné, une histoire de l’Achaïe, depuis les temps légendaires des origines jusqu’à l’époque de la conquête romaine, et une partie descriptive, où le Périégète fait état de tout ce qui a attiré son attention lors de son passage dans les différentes régions de l’Achaïe. Il faut souligner la nature ambiguë d’un tel texte. Pausanias définit son entreprise par le terme syngraphè qui sert à désigner une composition littéraire et spécialement une histoire, en tout cas un travail d’écriture tenant à la fois du récit de voyage, de l’enquête ethnographique et de l’histoire, dont on s’accorde à admettre aujourd’hui qu’il constitue une composition qu’on ne saurait découper arbitrairement (il est arrivé qu’on publie le texte de Pausanias en le privant de tous ses développements historiques), et qui s’organise selon deux axes essentiels: l’un descriptif, fondé en principe sur une vision directe des sites et des monuments visités, et donnant lieu à des classements topographiques ou thématiques; l’autre narratif, servant à introduire dans la syngraphè les sujets particuliers que Pausanias désigne lui-même par le terme de logoi. Cette formule d’écriture permet au Périégète de greffer des développements de nature historique sur des mentions de monuments et de procéder souvent par associations d’idées. Il arrive cependant – et c’est le cas dans le livre VII, où plus de la moitié des chapitres se rapportent à l’histoire de l’Achaïe –, que de tels développements s’étendent sur plusieurs chapitres et constituent de longs exposés dont la place, au sein d’un livre, devient prépondérante et apparemment disproportionnée. Il faut ajouter que la présentation n’en est pas pour autant équilibrée: l’essentiel de la partie historique du livre VII est ainsi consacré à l’histoire de la Confédération achéenne entre 280 et 146 et met très nettement l’accent sur les seules années 149-146. L’auteur Point n’est besoin de rappeler ici les quelques maigres informations que nous possédons sur le personnage de Pausanias lui-même. Il sera plus utile de mettre l’accent sur les principes de méthode sur lesquels Pausanias entend fonder son récit (sur Pausanias historien, cf. aussi Le monde grec, Paris, Bréal, 2010, p. 293-297). Rappelons donc que l’œuvre de Pausanias se présente comme une recherche intentionnelle et constante de la différence et de l’originalité, allant même parfois jusqu’au paradoxe: volontairement elliptique lorsqu’il s’agit de relater ce qui est le plus connu, l’écrivain s’attarde surtout sur ce qui a été moins développé par ses prédécesseurs, ce qui est finalement plus rare et plus précieux. Pausanias dispose d’une matière abondante, mais il fait des choix; ce qui l’intéresse, c’est de compléter, voire de corriger le témoignage de ses prédécesseurs et surtout, de ne présenter que ce dont il vaut la peine de garder le souvenir. En ce qui concerne la guerre dite d’Achaïe et la prise de Corinthe, il est très vraisemblable que Pausanias ait construit sa propre version des faits à partir de la lecture de Polybe, bien que ce dernier ne soit jamais mentionné expressément comme source – mais un tel silence n’est pas rare chez les écrivains antiques. Le témoignage de Polybe ne nous étant malheureusement parvenu que sous forme de fragments, il arrive que Pausanias constitue notre seule source, comme c’est le cas pour le statut de la Grèce après 146 (sur Polybe, cf. Le monde grec, Paris, Bréal, 2010, p. 276-7). Le contexte La bataille de Pydna, en 168 a. C., peut être considérée comme une date charnière dans l’histoire de l’Antiquité. Polybe, au début du IIIe livre de ses Histoires, considérait la ruine de la monarchie macédonienne comme le « drame final » qui amène un « dénouement » au processus de la conquête romaine. Après 168, les Grecs peuvent donc être 2 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) considérés comme sujets virtuels des Romains et la période qui va de Pydna à l’annexion de Pergame (133), en passant par la prise de Carthage et la destruction de Corinthe (146), ne fera que sceller ce qui était apparu comme le destin de la plus grande partie du monde hellénisé. Or, c’est à cette vingtaine d’années que Pausanias accorde une importance particulière, eu égard à la signification historique fondamentale qu’elle revêt à ses yeux, puisqu’elle marque la fin de la liberté pour les Grecs. C’est dans le livre VII que le Périégète a choisi de présenter cette période cruciale de l’histoire grecque car, notre auteur le souligne luimême, depuis l’affaiblissement d’Athènes, ce sont les Achéens surtout qui font l’histoire. Le récit des faits marquants de cette période est organisé autour des quelques personnages dont l’action fut déterminante dans l’histoire des relations entre Rome et le Péloponnèse aux lendemains de Pydna, des hommes tels que Callicratès, Ménalcidas, Diaios, Damocrite ou Critolaos. Pausanias s’attache à montrer comment le désastre que va subir la Grèce face aux Romains a été préparé par une situation politique instable, favorable aux scandales et aux intrigues mesquines déclenchées par quelques politiciens corrompus. Les lectures Le problème de l’historicité du témoignage de Pausanias est essentiel pour les historiens modernes qui cherchent à apprécier la manière d’utiliser son texte. Outre les indications bibliographiques fournies à propos de la dissertation sur Pausanias historien (cf. Le monde grec, Paris, Bréal, 2010, p. 293), on pourra consulter : HABICHT, C., Pausanias’ Guide to Ancient Greece, Berkeley, Los Angeles et Londres, University of California Press, 1985. FERRARY, J.-L., Philhellénisme et impérialisme. Aspects idéologiques de la conquête romaine du monde hellénistique de la seconde guerre de Macédoine à la guerre contre Mithridate, Rome, Bibliothèque des Écoles Françaises d’Athènes et de Rome, 271, 1988. LAFOND, Y., « Pausanias historien dans le livre VII de la Périégèse », Journal des Savants, 1991, p. 27-45. 2 - Explication A - La prise de Corinthe 1. La version de Pausanias Le Périégète se montre très laconique sur le déroulement des opérations elles-mêmes, connues d’ailleurs par quelques autres sources: Polybe, XXXIX, 2 = Strabon, VIII, 6, 23 (C 381); Florus, I, 32; Velleius Paterculus, I, 13, 4; Tite-Live, Periochae, 52 (où l’on apprend que Mummius aurait agi en vertu d’un ordre du Sénat). Le point de vue de Pausanias est grec: il ne cherche pas à analyser la signification de l’événement pour les Romains - question qui a pourtant déclenché une controverse chez les Modernes, entre ceux qui voient dans le sac de la ville une mesure économique et ceux qui préfèrent l’interpréter comme une mesure politique. Noter que les enquêtes archéologiques ont révélé que la cité ne fut sans doute pas détruite aussi radicalement que le laissent entendre nos sources littéraires. 2. Portrait de Mummius Parmi les actes de violence habituels, du reste, à toute conquête, Pausanias retient particulièrement le pillage des trésors de Corinthe – thème largement exploité par les sources antiques en général. Pausanias, quant à lui, évoque à plusieurs reprises dans son œuvre cette question du pillage des œuvres d’art grecques par les Romains. La tradition a transmis deux portraits opposés de Mummius: homme sans discernement ni culture artistique, ou bien personnage généreux et austère à la fois, sachant respecter 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) 3 les statues consacrées. En fait, Mummius semble avoir été un personnage qui en savait assez sur la valeur des œuvres d’art grecques pour organiser des ventes aux enchères et envoyer en Italie des pièces de valeur, un homme soucieux d’afficher sa générosité en Grèce (comme en témoignent les dédicaces émanant de Mummius lui-même), mais en même temps un homme qui préférait simuler l’indifférence ou même l’ignorance en art. Grâce à l’énorme butin pris sur les Achéens, Mummius put orner le temple de Zeus à Olympie de boucliers et statues que Pausanias vit encore trois siècles plus tard (V, 10, 5 ; 24, 4-8). 3. La portée de l’événement dans l’œuvre de Pausanias La prise de Corinthe par les Romains et ses conséquences apparaît comme un motif qui est mis en place au livre II de la Périégèse, le premier que Pausanias consacre au Péloponnèse, puis est repris au livre V, avant de servir de clôture, dans notre passage, au développement consacré à la guerre d’Achaïe. Il est clair que Pausanias tient à marquer l’importance à ses yeux de l’événement, selon une perspective subjective et moralisatrice. Dans les deux passages qui encadrent toute l’histoire de la Confédération achéenne (VII, 6, 8-9 et 17, 2), Pausanias revient sur le processus d’affaiblissement de la Grèce, en montrant qu’après l’effondrement des puissances athénienne, thébaine et lacédémonienne, le sort de la Grèce était lié aux Achéens et à la force de leur Confédération. Ces paragraphes, par la place qu’ils occupent, témoignent de l’importance que de telles considérations revêtent aux yeux de Pausanias – importance encore renforcée par un style imagé, plutôt inhabituel chez le Périégète. La question primordiale est celle de la liberté des Grecs: il est significatif qu’après avoir évoqué la déchéance de la Grèce aux lendemains de la guerre d’Achaïe, Pausanias, faisant fi de près de deux siècles d’histoire, évoque aussitôt la fameuse proclamation par laquelle Néron, à Corinthe, déclara la Grèce libre. Quant à l’allusion à Vespasien, la seule de la Périégèse, elle ne vaut que parce qu’elle souligne la perte irrémédiable pour les Grecs de la liberté, cette valeur que Pausanias prend soin de célébrer à nouveau à la fin du livre VIII à travers un portrait de Philopœmen, stratège de la Confédération achéenne. B - L’œuvre de Mummius et le problème du statut de la Grèce après 146 1. La fin des régimes démocratiques L’idée d’un renversement de la démocratie est liée par Pausanias à l’établissement d’une qualification censitaire qui aurait été désormais exigée pour l’accès aux magistratures, indication dont il ne semble pas qu’on doive contester l’historicité. Les données de l’épigraphie révèlent le renforcement du rôle des conseils (synédria, singulier synédrion) aux dépens de celui des magistrats et des assemblées populaires, mais aussi le maintien formel des institutions démocratiques. Il se peut donc ici qu’à partir d’un fait qui reste probable (l’établissement d’une qualification censitaire), Pausanias ait voulu, dans une intention peut-être polémique, associer ce renseignement à l’idée d’une dissolution des régimes démocratiques. À ce sujet, J.-L. Ferrary a bien montré qu’en lisant Pausanias, il faut savoir au besoin distinguer le renseignement brut de l’interprétation qu’en propose le Périégète, et tenir compte d’éventuelles bévues commises par Pausanias dans la lecture ou la collecte de ses sources. 2. Les autres mesures Elles furent prises, selon Pausanias, par Mummius et la commission de dix sénateurs qui furent envoyés dans le Péloponnèse pour régler la situation et devaient revenir six mois 4 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) après (cf. Polybe, XXXIX, 3, 9; 4, 1 et 5, 1). Sur l’activité exacte de ces légats, seul Pausanias fournit ici quelques détails (le texte de Polybe, fragmentaire, ne mentionne que la vente des biens confisqués à ceux qui avaient dirigé la lutte contre Rome). Si l’imposition d’un tribut à la Grèce reste probable, bien qu’elle ne soit indiquée par aucun témoignage épigraphique, et que l’assertion de Pausanias puisse résulter d’une mauvaise interprétation du terme phoros (tribut) tel que l’emploie notamment Polybe pour désigner un paiement aussi bien temporaire que permanent, l’affirmation concernant la dissolution des Confédérations partout en Grèce se heurte à des témoignages épigraphiques ou monétaires qui attestent un maintien de Confédérations en Béotie, en Phocide et en Achaïe après 146. Au reste, Pausanias lui-même ajoute aussitôt que les Romains revinrent sur cette décision quelques années plus tard: si l’on écarte l’idée que Pausanias n’a pas bien compris la situation, on peut admettre que les structures fédérales ont été abolies en 145, puis rétablies quelque temps après, et le Périégète aurait commis seulement l’erreur d’appliquer cette mesure à toute la Grèce. 3. Le statut de la Grèce après 146 Sur cette question controversée, le texte de Pausanias représente une source principale, mais doit être utilisé avec prudence car le Périégète, ayant mal lu Polybe, ou s’étant servi d’une source elle-même déficiente, a manifestement commis certaines erreurs : il parle des Grecs en général, alors que seuls certains d’entre eux furent affectés par ces mesures ; il mentionne l’envoi d’un gouverneur d’Achaïe à partir de 145, ce qui constitue une interprétation fautive, liée peut-être au désir de combler une lacune dans sa documentation. Pour se représenter ce que put être l’implication de Rome dans la vie des cités grecques après 146, on peut se référer à un document épigraphique découvert à Dymè, en Achaïe occidentale, et daté de 144/143 (texte traduit par Bertrand J.-M., Inscriptions historiques grecques, Paris, Les Belles Lettres, coll. La Roue à livres, 1992, n° 132): il s’agit d’une lettre envoyée par Q. Fabius Maximus à la cité de Dymè, d’où il ressort qu’à partir de 145, une partie de la Grèce appartenait à la provincia d’un magistrat romain. Pausanias, en fin de compte, semble avoir confondu des mesures prises en 145 avec celles qui furent prises en 27 a. C. et qui aboutirent à la création d’une province sénatoriale d’Achaïe lors du partage des provinces entre le Sénat et l’empereur. 5 - Conclusion Pausanias ne semble guère avoir eu le souci de contrôler exactement la véracité de ses informations et son témoignage sur le statut des cités grecques à l’époque du règlement de 145, s’il reste digne d’intérêt, ne permet pas de résoudre de façon sûre les problèmes que pose en général le statut de la Grèce après 146. Plutôt que d’élaborer une représentation fidèle du passé, le Périégète veut faire valoir la portée de la guerre d’Achaïe et la rupture que détermine un tel événement. Il est d’ailleurs significatif que l’histoire, dans l’œuvre de Pausanias, semble s’arrêter à la seconde moitié du IIe siècle a. C. 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) 5 Documents proposés FONDATION Athéna - Écoutez maintenant ce qu’ici j’établis, peuple d’Athènes, premiers juges du sang versé. Jusque dans l’avenir le peuple d’Égée conservera, toujours renouvelé, ce Conseil de juges. Sur ce mont d’Arès, où les Amazones jadis s’établirent et plantèrent leurs tentes, aux jours où elles firent, en haine de Thésée, campagne contre Athènes – en face de sa citadelle alors elles dressèrent les remparts élevés d’une autre citadelle ; elles y sacrifiaient à Arès, et le rocher, le mont en ont gardé le nom d’Arès – sur ce mont, dis-je, désormais le Respect et la Crainte, sa sœur, jour et nuit également, retiendront les citoyens loin de l’injustice, à moins qu’ils n’aillent eux-mêmes encore bouleverser leurs lois : qui trouble une source claire d’afflux impurs et de fange n’y trouvera plus DE L’ARÉOPAGE. à boire. Ni anarchie ni despotisme, c’est la règle qu’à ma ville je conseille d’observer avec respect. Que toute crainte surtout ne soit pas chassée par elle hors de ses murailles ; s’il n’a rien à redouter, quel mortel fait ce qu’il doit ? Si vous révérez, vous, comme vous devez, ce pouvoir auguste, vous aurez en lui un rempart tutélaire de votre territoire et de votre État tel qu’aucun peuple n’en possède ni en Scythie ni sur le sol de Pélops. Incorruptible, vénérable, inflexible, tel est le Conseil qu’ici j’institue, gardien toujours en éveil de ceux qui dorment. Voilà les avis que j’ai voulu en termes exprès donner à mes citoyens pour les jours à venir. Maintenant vous devez vous lever, porter votre suffrage et trancher le litige en respectant votre serment. J’ai dit. Eschyle, Les Euménides, v. 681-710 ; traduction Mazon, P., Paris, Les Belles Lettres, CUF, 1931. Comprendre le document et ses centres d’intérêt – Institution de l’Aréopage, dans le cadre du procès d’Oreste (transformation de la légende attique); – définition des pouvoirs de l’Aréopage, exaltation de son importance morale et politique ; – mythe et histoire: rapports du texte avec les réformes d’Éphialte (critique ou acceptation de l’actualité? cf. Le monde grec, Paris, Bréal, 2010, p.106). Présenter le document – La fondation de l’Aréopage est mise en scène dans la conclusion d’une trilogie représentée en 458; – discours d’Athéna au public athénien, conférant à cette fondation la majesté du sacré. Construire un plan à partir des centres d’intérêt suivants – Les pouvoirs de l’Aréopage: une puissance judiciaire; un tribunal démocratique; – l’Aréopage et les Athéniens: les réalités institutionnelles dans la cité de l’après Éphialte; – le mythe de la fondation de l’Aréopage: un mythe politique. 6 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) VAINE TENTATIVE DE CYLON POUR S’EMPARER DE L’ACROPOLE. 126,2. Les Lacédémoniens envoyèrent une mission demandant aux Athéniens d’éloigner la souillure contractée envers la déesse. Voici ce dont il s’agissait. 126,3. Cylon était un vainqueur olympique athénien d’autrefois, noble et important. Il avait épousé la fille de Théagène, un Mégarien, qui, à cette époque, était tyran de Mégare. 126,4. Comme Cylon consultait l’oracle de Delphes, le dieu lui prescrivit de s’emparer de l’acropole d’Athènes pendant « la plus grande fête de Zeus ». 126,5. Notre homme reçut des forces de Théagène, réussit à convaincre ses propres amis et, lorsque vinrent les fêtes olympiques du Péloponnèse, il occupa l’Acropole, avec l’intention d’établir la tyrannie : il avait pensé que c’était là « la plus grande fête de Zeus » et qu’elle avait un lien avec lui, un vainqueur olympique ; 126,6. s’agissait-il de la plus grande fête en Attique ou en quelque autre lieu, il n’approfondit pas davantage, et l’oracle ne le laissait pas entendre (les Athéniens, eux, ont la fête appelée les Diasia, la plus grande fête de Zeus Meilichios ; elle se célèbre hors la ville ; toute la population participe aux sacrifices, beaucoup de gens avec, au lieu de victimes, des offrandes locales non sanglantes) : croyant donc comprendre comme il fallait, Cylon passa à l’action. 126,7. Or, ayant appris ce qui se passait, les Athéniens, en masse, vinrent des campagnes contre nos gens et s’ins- tallèrent pour les assiéger. 126,8. Puis, le temps passant, la plupart, las de poursuivre le siège, s’en retournèrent, donnant pleins pouvoirs aux neuf archontes pour exercer la surveillance et tout régler selon ce qu’ils jugeraient le mieux (à cette époque, le principal de l’administration était aux mains des neuf archontes). 126,9. Cylon et ses hommes, ainsi assiégés, étaient en fâcheuse posture, car ils manquaient d’eau et de vivres. 126,10. Cylon et son frère, alors, s’échappent. Quant aux autres, pressés par la faim, certains même à la mort, ils s’installent en suppliants au pied de l’autel sur l’Acropole. 126,11. Les Athéniens chargés de la surveillance les relevèrent et les firent s’éloigner, en voyant qu’ils mouraient dans le sanctuaire : ils les emmenèrent, sous la promesse de ne leur faire aucun mal, puis ils les tuèrent. Dans le trajet, il y en eut même qui se placèrent auprès des Augustes Déesses et qu’ils exécutèrent. À la suite de cela, ces gens furent décrétés sacrilèges et criminels envers la Déesse, eux et leurs descendants […]. 127,1. C’est cette souillure que les Lacédémoniens priaient d’éloigner : apparemment, ils défendaient avant tout les dieux, mais ils savaient que Périclès, fils de Xanthippe, y touchait par sa mère, et ils se disaient que, lui banni, ils obtiendraient plus facilement satisfaction du côté athénien. Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, I, 126, 2-127, 1 ; traduction Romilly, J. de, modifiée, Paris, Les Belles Lettres, CUF,1953. Comprendre le document et ses centres d’intérêt – Contexte: lors des négociations Sparte/Athènes en 432/431; – épisode de l’histoire archaïque d’Athènes, remontant à 636 ou 632 (?); – une requête qui s’explique par le souci de discréditer Périclès, qui était un lointain descendant de Mégaclès, l’un des meurtriers des partisans de Cylon. Présenter le document – Récit à la manière d’Hérodote d’une affaire très ancienne de « souillure » (miasma), utilisée pour ternir l’image d’une grande famille (Alcméonides); – un des trois passages du livre I, avec les digressions concernant le régent Pausanias et Thémistocle, préparant la présentation de Périclès. Construire un plan à partir des centres d’intérêt suivants – Récit « hérodotéen », écrit avec le souci de corriger Hérodote sur certains détails (gouvernement d’Athènes à l’époque, sort de Cylon ; sur Hérodote et Thucydide, cf. Le monde grec, Paris, Bréal, 2010, p. 289-292); – affaire religieuse: détails sur les Diasia; double sacrilège (parjure, meurtre de suppliants); – permanence de conceptions primitives et intervention du sacré dans la vie politique. 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) 7 PLAIDOYER EN FAVEUR DES CITOYENS FRAPPÉS D’ATIMIE. Le chœur - ô Muse, viens prendre ta place dans la sainteté de nos danses, et donner charme à nos cantiques ! Viens voir ici ce peuple immense, sur les bancs : mille et mille talents se pressent qui ont au cœur plus de noblesse qu’un Cléophon ! Sa bouche, à celui-là, ne sais quelle jacasse, éclose en Charabie, l’a prise pour perchoir, et débagoule un horrible sabir, posée sur cette fleur de Barbarie ! – bien triste rossignol, qui geint complainte amère : c’est qu’on aura sa peau, même en cas de partage exact entre les voix ! Le coryphée - C’est le rôle, en toute justice, de notre sainte cohorte, que de donner à la cité bons conseils et bonnes leçons. Et pour commencer, voici notre avis : qu’on fasse régner l’égalité entre les citoyens, qu’on renonce à inquiéter les gens ! Oui, en cas de défaillance, de faux pas dus aux manigances de Phrynichos, je prétends qu’il faut laisser la possibilité à ceux qui ont trébuché à ce moment-là de se mettre hors d’inculpation et de se laver de leurs erreurs passées. Je prétends ensuite que personne, dans la cité, ne doit être privé de ses droits. Sinon, quel scandale ! Voilà des matelots qui, pour prix d’un unique combat qu’ils ont livré, sont assimilés aux héros de Platées et passent d’un seul coup du clan des esclaves à celui des maîtres ! D’ailleurs, je ne saurais vous en blâmer, c’est une excellente idée, à laquelle j’applaudis : c’est même la seule chose judicieuse que vous ayez faite… Mais une autre mesure s’impose : accordez à ceux qui, eux et leurs pères, ont tant de fois combattu à vos côtés sur vos navires, à vos frères de race, pour cet unique accident, le pardon qu’ils vous demandent ! Allons, apaisez votre rancœur, vous qui êtes si sages par nature ; tous les hommes, considérons-les de bon gré comme des parents, des égaux en droits, des concitoyens, s’ils s’embarquent pour partager nos combats. Si nous continuons ainsi à asphyxier, par tant de morgue et de hautaine raideur, notre communauté, et cela au moment où elle est « entre les griffes de la tempête », un jour viendra, dans l’avenir, où l’on ne nous félicitera pas de nos lumières ! Le chœur - Si je vois clair dans le destin et les façons d’un personnage à qui bientôt il en cuira, lui non plus, le petit Cligène – le macaque qui pour l’instant nous empoisonne, le blanchisseur, l’archi-fripouille des tripatouilleurs d’ersatz de savon, gouverneur d’un royaume où la terre est… de cendre et les eaux… de lessive – nous ne le verrons plus longtemps moisir chez nous ! Il le sait bien, mais n’en est pas rendu plus pacifique : on ne le voit jamais sortir sans son gourdin, de peur d’être, après boire, un beau jour, détroussé ! Aristophane, Les Grenouilles, v. 674-717 ; traduction Debidour, V.-H., modifiée, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1966. Comprendre le document et ses centres d’intérêt – Une ,période difficile pour Athènes: crise de 411 (échec de la prise du pouvoir par les oligarques), victoire des Arginuses (été 406), mais défaite d’Aigos Potamoi (août 405) et fin temporaire de la démocratie (gouvernement des Trente); – problèmes de la pacification et de l’atimie (perte des droits politiques pour ceux qui avaient participé à la révolution oligarchique de 411); – texte rejoint par l’actualité: décret de Patrocleidès (cf. Andocide, Sur les Mystères, 73-80). Présenter le document – Composé lors du procès contre les stratèges des Arginuses (automne 406), représenté aux Lénéennes de 405; – parabase, séparant la comédie en deux parties, l’une joyeuse, l’autre grave. Construire un plan à partir des centres d’intérêt suivants – Actualité et bouffonnerie: les charges comiques contre les démagogues (Cléophon et Cligène); – la question de la citoyenneté dans l’Athènes de la fin du Ve siècle; – un message politique (sur l’héliaste vu par Aristophane dans Les Guêpes en 422, (cf. Le monde grec, Paris, Bréal, 2010, p. 118-121). 8 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) ÉLOGE DE LA DÉMOCRATIE ATHÉNIENNE. Avec cette naissance et cette éducation, les ancêtres de ces morts vivaient sous le régime politique qu’ils avaient organisé pour leur usage, et qu’il convient de rappeler brièvement. C’est en effet le régime politique qui forme les hommes : gens de bien s’il est bon, méchantes gens dans le cas contraire. Que nos devanciers ont été formés sous un bon gouvernement, voilà ce qu’il importe de montrer : c’est à lui qu’ils ont dû leur vertu, comme les hommes d’aujourd’hui dont justement font partie les morts que nous célébrons ici. Car c’était alors le même régime que de nos jours, le gouvernement des meilleurs, qui nous régit aujourd’hui, et qui toujours, depuis cette époque lointaine, s’est généralement maintenu. Tel le nomme démocratie, tel lui donne, à sa fantaisie, un autre nom ; mais c’est en vérité le gouvernement des meilleurs avec l’approbation de la foule. Des rois, certes, nous en avons toujours : tantôt ils ont tenu ce titre de leur naissance, et tantôt de l’élection ; mais le pouvoir dans la cité appartient principalement à la foule ; charges et autorité sont données par elle à ceux qui chaque fois ont paru être les meilleurs. Ni l’infirmité, ni la pauvreté, ni l’obscurité de la naissance ne sont pour personne une cause d’exclusion, non plus que les avantages contraires un titre d’honneur, comme c’est le cas dans d’autres États. Il n’est qu’une règle : autorité et pouvoir appartiennent à l’homme réputé capable et honnête ; et la cause de ce régime politique est chez nous l’égalité de naissance. Les autres cités sont constituées par des populations de toute provenance, et formées d’éléments non homogènes, d’où résulte chez elles le manque d’homogénéité des gouvernements, tyrannies ou oligarchies ; les gens y vivent, un petit nombre en regardant le reste comme des esclaves, la plupart en tenant les autres pour des maîtres. Nous et les nôtres, tous frères nés d’une même mère, nous ne nous croyons pas les esclaves ni les maîtres les uns des autres, mais l’égalité d’origine, établie par la nature, nous oblige à rechercher l’égalité politique établie par la loi, et à ne céder le pas les uns aux autres qu’au nom d’un seul droit, la réputation de vertu et de sagesse. Voilà pourquoi les pères de ces morts, qui sont aussi les nôtres, et ces morts eux-mêmes, nourris dans la plénitude de la liberté et doués d’une bonne naissance, ont fait briller aux yeux de tous les hommes, en particulier comme en public, tant de nobles actions, se croyant tenus de combattre, dans l’intérêt de la liberté, contre les Grecs pour la défense des Grecs et contre les Barbares pour la défense de la Grèce entière. Platon, Ménéxène, 238 b-239 b ; traduction Méridier, L., modifiée, Paris, Les Belles Lettres, CUF, 1931. Comprendre le document et ses centres d’intérêt – Un éloge du régime démocratique athénien, présenté comme démocratie aristocratique ; – thématique de l’oraison funèbre: excellence du régime politique athénien, exaltation des ancêtres, autochthonie, combat pour la liberté ; – utiliser Loraux, N., L’Invention d’Athènes. Histoire de l’oraison funèbre dans la « cité classique », Paris, La Haye et New York, Mouton, 1981, rééd. Paris, Payot, 1993. Présenter le document – Discours d’Aspasie (femme et étrangère) rapporté par Socrate, selon une chronologie fictive ; – intention parodique: pastiche du discours de Périclès (Thucydide, II, 37, 1-3 notamment). Construire un plan à partir des centres d’intérêt suivants – Rhétorique de l’éloge: une oraison funèbre modèle… – … ou un pastiche platonicien de Thucydide, lié à une réflexion sur la valeur de ce genre de discours à Athènes; – image de la démocratie athénienne à confronter aux réalités politiques du IVe siècle et à la pensée philosophique de Platon. 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) 9 INTERVENTION D’ANTIGONE DÔSÔN 52,5. Lorsque Cléomène eut connaissance des accords passés entre les Achéens et Antigone, il leva son camp devant Sicyone et alla prendre position sur l’Isthme de Corinthe, en coupant d’un retranchement et d’un fossé l’intervalle compris entre l’Acrocorinthe et les monts Onéia, ayant déjà fermement embrassé dans ses espérances la domination totale du Péloponnèse. 52,6. Mais Antigone était prêt depuis longtemps, observant la suite des événements, selon les conseils d’Aratos : 52,7. estimant alors, d’après ce qui venait de se passer, que Cléomène envahirait bientôt la Thessalie avec son armée, il envoya rappeler leurs conventions à Aratos et aux Achéens, puis il arriva sur l’Isthme avec ses troupes après avoir traversé l’Eubée. 52,8. Car les Étoliens, entre autres gestes inamicaux, pour empêcher Antigone d’arriver à la rescousse, lui avaient interdit de franchir avec son armée les Thermopyles : sinon ils lui barreraient le passage par la force. 52,9. Antigone et Cléomène se mirent donc en position face à face pour s’efforcer, l’un d’entrer dans le Péloponnèse, et Cléomène d’en barrer l’accès à Antigone. 53,1. Les Achéens, en dépit des terribles revers qu’ils avaient subis, ne renonçaient pas à leurs plans et ne perdaient pas espoir en eux-mêmes. 53,2. Ainsi, lorsque l’Argien Aristotélès se souleva contre les partisans de Cléomène, ils vinrent à la rescousse et, par une attaque brusquée sous le commandement du stratège Timoxénos, ils s’emparèrent de la ville. 53,3. Ce succès doit être tenu pour la cause principale d’un redressement de la situation, car ce fut ce qui arrêta l’élan de Cléomène et ébranla d’avance le DANS LE PÉLOPONNÈSE EN 224 a. C.. moral de son armée, comme les faits l’ont montré. 53,4. Bien qu’il occupât le premier des positions plus favorables, qu’il disposât d’un ravitaillement plus abondant qu’Antigone et qu’il fût poussé par une audace et une ambition plus grandes, 53,5. dès que lui parvint la nouvelle que la ville d’Argos était tombée aux mains des Achéens, rompant aussitôt le contact, abandonnant les avantages qu’il avait, il opéra une retraite qui ressemblait à une fuite, par crainte de se voir enveloppé de tous côtés par ses ennemis. 53,6. Il se jeta sur Argos et, pendant un moment, tenta de s’emparer de la ville, mais bientôt, repoussé vaillamment par les Achéens et, avec l’ardeur du repentir, par les Argiens, il renonça aussi à cette entreprise et c’est ainsi que, faisant route par Mantinée, il regagna Sparte. 54,1. Antigone pénétrant dans le Péloponnèse sans coup férir occupa l’Acrocorinthe ; mais sans s’arrêter, il exploita son avantage et marcha sur Argos. 54,2. Il félicita les Argiens et rétablit l’ordre dans la ville, puis il reprit immédiatement sa marche et se dirigea sur l’Arcadie. 54,3. Lorsqu’il eut chassé les garnisons des fortins que Cléomène avait fait construire dans l’Aigytide et la Belminatide et qu’il en eut remis la garde aux Mégalopolitains, il vint à Aigion pour l’Assemblée fédérale des Achéens. 54,4. Il rendit compte de ce qu’il avait fait, conféra sur les opérations futures et fut nommé général en chef de l’ensemble de la coalition ; 54,5. puis il passa quelque temps dans ses quartiers d’hiver du côté de Sicyone et de Corinthe. Polybe, Histoires, II, 52, 5-54, 5 ; traduction Pédech, P., Paris, Les Belles Lettres, CUF, 1970, modifiée. Comprendre le document et ses centres d’intérêt – Un épisode de la guerre contre Cléomène, roi de Sparte, lié à l’histoire de la Confédération achéenne et de la Macédoine sous Antigone Dôsôn (cf. Le monde grec, Paris, Bréal, 2010, p. 235); – portraits de Cléomène et d’Antigone ; – récit fondé sur une lecture critique des Mémoires d’Aratos, intégré cependant – d’où son ampleur limitée –, non à l’exposé historique proprement dit de Polybe, mais à un préambule. Présenter le document – Un extrait de la 2de moitié du livre II des Histoires de Polybe, consacrée à l’ascension de la Confédération achéenne entre 281 et 221 ; – bonnes dispositions de Polybe à l’égard d’Antigone ; volonté de justifier l’alliance achéo-macédonienne et la politique d’Aratos. 10 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) Construire un plan à partir des centres d’intérêt suivants – La campagne d’Antigone à l’Isthme de Corinthe et dans le Péloponnèse (importance des événements politiques survenus à Argos) ; – rôle historique des hommes d’État qui conduisent les événements ; philosophie de l’histoire ; – intérêt d’une comparaison avec Plutarque (Aratos et Cléomène) pour poser le problème de l’objectivité du témoignage de Polybe. 10. Les sources littéraires de l’histoire de la Grèce (VIe s. a. C.-IIe s. p. C.) 11