Homère et les héros bardés de bronze

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Homère
et les héros bardés de bronze
Cratère mycénien.
« Vase aux guerriers ».
Athènes. Vers 1200-1150
Détail d’un cratère attique du
Géométrique récent. Londres,
BM. Vers 730
Homère
et les héros bardés de bronze
I- Valeurs et comportements des
héros homérique
« Quand ils furent près, marchant l'un sur l'autre, Patrocle, atteignant l'illustre Thrasymèle, bon
serviteur du roi Sarpédon, le frappa au bas ventre, et désunit ses membres. Sarpédon manqua
Patrocle de sa lance brillante, en s'élançant après lui; mais il blessa le cheval Pédasos, de sa
pique, à l'épaule droite. Celui-ci cria en exhalant la vie, tomba dans la poussière en mugissant,
et sa vie s'envola. Les deux autres chevaux s'écartèrent, le joug craqua, les rênes se mêlèrent,
parce que le cheval de volée gisait dans la poussière. De ce trouble, Automédon, célèbre par sa
lance, trouva la fin. Tirant l'épée à longue pointe suspendue contre sa cuisse épaisse, d'un bond,
il coupa les traits du cheval de volée, non sans succès : les deux chevaux se redressèrent et
tendirent les guides; et les deux hommes revinrent à la lutte qui dévore le cœur.
Alors Sarpédon manqua encore, de sa lance brillante, Patrocle : par-dessus son épaule gauche
la pointe de la pique passa, sans l'atteindre. A son tour se dressa, armé du bronze, Patrocle; et
le trait ne fut pas vain, qui partit de sa main : il frappa là où le diaphragme enveloppe le cœur
compact. Sarpédon tomba comme un chêne tombe, ou un peuplier, ou un pin élevé, que, sur les
montagnes, des Charpentiers ont coupé, de leurs haches fraîchement aiguisées, pour en faire
une poutre de navire. Tel, devant ses chevaux et son char, Sarpédon gisait étendu, râlant, et
raclant de ses mains la poussière ensanglantée. Comme un taureau qu'a égorgé un lion fondant
sur un troupeau — un taureau fauve, courageux parmi les bœufs aux jambes tordues — meurt,
en grondant, sous les griffes du lion, ainsi, sous le coup de Patrocle, le chef des Lyciens à
boucliers, mourant, exprimait d'ardents souhaits et appelait ses compagnons: "Mon bon
Glaucos, guerrier entre les hommes, maintenant surtout il te faut être piquier et guerrier hardi;
maintenant désire la guerre méchante, si tu es agile. D'abord excite les chefs des Lyciens, en
allant partout vers eux, à combattre autour de Sarpédon; puis combats toi-même pour moi avec
le bronze. Car je serai pour toi une opprobre et une honte de chaque jour, si les Achéens me
ravissent mes armes, quand je tombe dans le cercle des vaisseaux. Ainsi, résiste fermement, et
excite toutes les troupes."
Il dit, et à la fin, la mort voila ses yeux et ses narines. Patrocle, mettant le pied sur sa proie, du
corps retira sa lance et le diaphragme suivit; il arracha, en même temps, l'âme et la pointe de sa
pique ». Homère, L’Iliade, chant XVI
Homère
et les héros bardés de bronze
II- Homère et son époque
Cratère attique du Géométrique
récent. Musée du Louvre
Détail d’un cratère attique du
géométrique récent.
Canthare attique du Géométrique récent.
Copenhague
Reconstitution de
trépied
géométrique
Trépied de La Garenne.
Musée de Châtillon-sur-Seine
Protomé de griffon décorant une cuve de pied. Olympie
Fibule béotienne. Musée de Munich
Homère
et les héros bardés de bronze
III- Mycéniens et héros
homériques
Chronologie de la Grèce
La Porte des Lionnes à Mycènes
Tablette en linéaire B. Ces tablettes ont été découvertes à Mycènes,
Pylos, Thèbes, Tyrinthe.
La première fut mise au jour par Sir Arthur Evans à Cnossos en
1900
Michael Ventris (1922-1956), architecte et philologue britannique et John
Chadwick (1920-1998), philologue britannique, percent le secret du
linéaire B en 1952. Ils découvrent qu’il s’agit d’un syllabaire utilisé pour
écrire une forme de grec ancien.
Noms des dieux qui apparaissent sur Noms des dieux absents des tablettes
les tablettes mycéniennes
mycéniennes
Zeus, Héra,
Apollon, Aphrodite
Poséidon, Hermès, et Déméter
Athéna et Artémis
« Mérion, lui, donna à Ulysse un arc, un carquois et une
épée. Sur sa tête il mit un casque de cuir; à l’intérieur,
maintes courroies étaient fortement tendues; à
l’extérieur, de blanches défenses de sangliers aux os
brillants se dressaient en grand nombre ça et là
habilement rangées; le milieu était garni de feutre ».
Homère, Iliade, chant X
Casque en défenses de sanglier.
Haut: 19, 2 cm. Spata, Attique
(Grèce). XIIIe s. av. J.-C. Musée
archéologique national d’Athènes
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