Le Développement Soutenable Des leçons de l`histoire aux enjeux

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Le Développement Soutenable
Des leçons de l’histoire aux enjeux d’aujourd’hui
Jean‐Charles HOURCADE
DR CNRS, Directeur d’Etudes Ehess, Cired
Visions actuelles du DS
• une pure affaire d’écologie, de politiquement correct et/ou de marketing?
• des enjeux qui doivent cèder le pas à de vraies urgences?
– Dette, emploi dans les pays de l’OCDE?
– Sortie de la pauvreté dans les pays en développement?
• une question de régulation de la mondialisation et de contenu du développement? 1. Le Développement Soutenable
une rétrospective pour s’y retrouver dans le monde du « Da Vinci Code »
In illo tempore (1945 – 1992)
Des trente glorieuses au lancement de l’affaire climat en passant par le rapport Brundlandt
Un ‘wishfull thinking’ onusien?
• “a development which meets the needs of the present without compromising the ability of future generations to meet their own needs
• a process in which the exploitation of resources, the direction of investments, the orientation of technological development and institutional change are all in harmony, and enhance both current and future potential to meet human needs and aspiration"
(Brundtland, 1986)
• NB: M. et Mme Toulemonde croient que le DS est affaire d’écologie; Brundtland parle de ressources, de technologie, de non préemption du futur par le présent et de la non dictature du futur sur le présent
• Question: pourquoi un tel ‘langage’ s’est‐t‐il imposé sur l’agenda international? pour quel effet de « framing »
Une notion délibérément polysémique?
• Une réceptacle de préoccupations mal accordées
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Limites à la croissance et rareté des ressources
Les coûts environnementaux de la croissance
Précaution, risques technologiques (nucléaire, OGM, effet de serre)
Les coûts sociaux de la croissance et de la compétition économique
L’enjeu Nord‐Sud: pauvreté, développement dualiste
Questions de sécurité
Maîtrise de la globalisation économique
Protection des cultures ‘locales’
• Une problématique scientifique et une dynamique politique qui remontent aux années soixante
Chronologie des « affaires » de DS (1)
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1969: Concorde (vraie fausse ‐ affaire ozone)
1970: discours de Nixon sur l’Etat de l’Union
1971: Rapport du Club de Rome « limits to growth »
1970 +/‐ 3: Marées Noires
1972: Stockholm, création du PNUE (UNEP)
1972: Début de l’affaire ozone
1973: Premier choc pétrolier
1973 – 80: Controverses sur le nucléaire
1979 – 1980: deuxième choc pétrolier
Chronologie des « affaires » de DS (2)
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1981‐1885: pluies acides et ‘waldsterben’
1983‐1986: vers le rapport Brundtland
1985: découverte du ‘trou d’ozone’
1985‐ 1986: contre‐choc pétrolier
1986: Catastrophe de Tchernobyl
1987: Protocole de Montréal (ozone)
1988: Le G7 lancement de l’affaire climat
1992: Conférence de Rio, Agenda 21
1997: Protocole de Kyoto
1999: Bannissement provisoire des OGM en Europe
1999: Affaire de la ‘vache folle’
1998 – 2002: début des ‘catastrophes climatiques’
Chronologie des « affaires » (3)
2000‐1: Echec de COP6 à La Haye, les USA sortent du PK
2003: Sommet de Johannesburg (objectifs du Millénaire)
2004: Kyoto en vigueur: Ratification de la Russie:
2005 : Le G8 à Gleneagle qui relance l’affaire climat
2005‐2006 : Troisième choc pétrolier ?
2006 : Crise avec l’Iran sur le nucléaire
2008 : Annus horribilis ou la revanche de Cassandre?
2009 : Copenhagen … une curieuse gesticulation
2010 : la contre‐offensive des « sceptiques », d’Allègre au Tea Party en passant par la Klima Fatigue
• 2011 : Catastrophe de Fukushima
• 2012 : une affaire émergente, les gaz de schistes
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Des paradoxes inexplicables sans référence aux tensions sur l’énergie et sur la mondialisation
Pourquoi :
• La commande de Stockholm en 1969?
• La commande du rapport Brundtland en 1983?
• La commande d’une convention climat en 1988 par le G7?
• L’acceptation de Kyoto par les USA en 1997 et son rejet en 2001?
• La déclaration du G8 en 2005?
les 60ies: montée des tensions dans une « belle époque »
• Rapports Nord‐Sud et « guerre froide »:
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Containment (F.Dulles): le G77 entre « Ouest » et « Est »
les limites du schéma Rostowien et du trickling down (Mc Namara)
Echec des « planismes » mimant la ‘voie soviétique’
Critiques du ‘mal‐développement’ (Myrdal, Furtado, Dumont)
• Les Trente Glorieuses en question: – Coûts sociaux; styles de vie désarticulés (métro‐boulot‐dodo), le « taylorisme » en question
– Critique de la modernité technique (Ellul, Anna Arent, Adorno, Illich)
– Coûts de l’environnement au ‘Nord’ (Mishan, Kapp) et au ‘Sud’; • La question des ressources énergétiques
– Des interdépendances en évolution rapide – La lutte pour le « contrôle » du pétrole (Mattei, Mossadegh) et la question Israëlienne (crise de Suez (56); guerre des six jours (67))
– Le rapport du Club de Rome et le zégisme
Stockholm: un rejet du ‘zégisme’ ……
• L’environnement: un contenu possible au multilatéralisme Onusien pour compléter (équilibrer) la dynamique du GATT?
• Stockholm contre l’approche « partage des restes » et le syndrome « Désolé, c’est trop tard ! »
• La participation du Tiers‐ Monde est nécessaire pour résoudre les enjeux d’environnement et de ressources.
MAIS
•
Le Tiers‐Monde ne participera à des politiques d’environnement que si elles ne se traduisent pas par des obstacles additionnels au développement
1958‐1966  vers un changement de régime de l’économie mondiale
• Economies d’échelle et de dimension, et poussée d’extraversion économique (Europe, Japon) • Des fêlures dans le compromis keynésien
• Les raisons structurelles de l’attractivité européenne
• Investissement massifs des firmes américaines en Europe et sous‐investissement aux USA
• Gains annuels de productivité aux USA: 50% des taux Européens et 25% des taux Japonais
66 – 72: une économie euphorique?
• Une première crise de la mondialisation, Les USA sur la défensive par rapport à l’Europe et au Japon
• 1966: balance des paiements US négative, querelle USA‐FR‐RFA sur le SMI
• 1971: balance commerciale US devient négative
• 15 Août 1971: $ non convertible, l’Europe et le Japon touchés, • Une crise énergétique latente malgré des prix très bas
– Une demande en voie d’explosion (x4?)
– Coûts croissants des réserves pétroliéres et polarisation sur le Moyen ‐ Orient
– L’énergie, talon d’Achille de l’économie US
• Un leadership US fragilisé
– La montée des nationalismes dans les PVD
– L’Urss comme pôle alternatif
– La question du Viet‐Nam
1970 – 73: l’énergie, catalyseur des tensions et outil stratégique
• Eléments structurels du jeu énergétique
– Une demande en voie d’explosion (x4 entre 1970 et 2000)
– Des réserves à coûts croissants et polarisées sur le M.Orient
– L’énergie, talon d’Achille de l’économie US,
• Le squeeze américain: leadership vs compétitivité
• Relèvement des prix pétroliers et sortie de squeeze
– Plan Independence 80 et discours de Nixon 01/1970
– James Akins devant l’Opep 1972
R. Nixon : Annual Message to the Congress on the State of the Union, January 22, 1970
• The time has come for a new quest – a quest not for a greater quantity of what we have, but for a new quality of life in America (…) The great question of the seventies is, shall we surrender to our surroundings, or shall we make our peace with nature and begin to make reparations for the damage we have done to our air, to our land, and to our water? (…) The automobile is our worst polluter of the air (...) This requires comprehensive new regulations. It also requires that, to the extent possible, the price of goods should be made to include the costs of producing and disposing of them without damage to the environment.
R. Nixon : Special message to the Congress on Energy Policy. April 18, 1973 «…Today, with 6 percent of the world’s population, we consume almost a third of all the energy used in the world. Our energy demands have grown so rapidly that they now outstrip our available supplies, (…). In the years immediately ahead, we must face up to the possibility of occasional energy shortages and some increase in energy prices. (…) If present trends continue unchecked, we could face a genuine energy crisis. (…) If we are to maintain the vigor of our economy, the health of our environment, and the security of our energy resources, it is essential that we strike the right balance among these priorities. (…)
Le choc pétrolier (73) : un coup d’échec mal maîtrisé
• La guerre du Kippour (Oct 73): une « drôle » de guerre
• Un « curieux » embargo sur le pétrole (17 oct.)
• Conférence de Téhéran: une surenchère imprévue sur le prix du baril
• Un renversement d’alliance de l’Egypte entre URSS et USA (Avril 1974)
• Vers Camp David mais un équilibre fragile entre l’Egypte (Sadate), l’Iran (le Shah), l’Arabie Saoudite (Fayçal) et Israël (Begin)
Les fondamentaux du jeu pétrolier
• Volatilité permise par l’écart entre coût d’exploitation et CMDLT
• un rapport de force consommateurs / producteurs construit sur la durée et …. la myopie du consommateur • Rentes minières d’oligopoles qui totalisent l’équivalent de 1,5 fois le PIB français
• Polarisation géographique croissante des réserves
• Déterminants géopolitiques
– Intra OPEP (rentiers non rentiers)
– Intra Monde Arabo‐Musulman (Rentiers/non Rentiers * sunnites/chittes * arabes/non arabes)
– Ocde (AIE) ‐ Opep
La surprise inquiétante du 2° choc pétrolier et de son contre‐choc
• Rapport WAES 1978 une self‐defeating prophecy réussie; • Pic des prix spot du pétrole alors que les fondamentaux changent; un cas typique du brouillage du signal‐prix
• Les raisons structurelles de la contre manœuvre de l’OPEP (pays rentiers vs pays peuplés)
• Un producteur marginal agressif (UK) • L’Arabie Saoudite déclenche une contre‐offensive crédible; accord implicite autour de 15 – 20$/bl
Trajectoire des prix du pétrole; une volatilité qui ne doit rien aux “alea”
$2005/b ou Mb/d
120
100
Brent $2005/b
Demande mondiale
80
60
40
20
Sources : AIE, Bloomberg, Total
20
06
20
04
20
02
20
00
19
98
19
96
19
94
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19
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78
19
76
19
74
19
72
19
70
0
La signification du rapport Brundtland (1986)
• Les années quatre – vingt:
– Baisse des prix pétroliers et dépendance aggravée des USA dans un contexte de tensions prévisibles sur la demande
– Gorbachev et la fin du bloc soviétique – Montée en vue des Géants Asiatiques
– Dualisme économique et social dans les PVD
– Moyen‐Orient plus instable: Palestine‐Israël, Iran, Irak
– Montée des enjeux globaux d’environnement (ozone, climat, OGM, eau, déforestation, déchets nucléaires, pollutions continentales)
• Le rapport Brundtland
– Une vision intégrée pour reprendre l’intuition de Stockholm
– La restructuration du développement au cœur
– Une référence commune pour un retour au multilatéralisme après Reagan
– Des USA ‘bénévolents’ parce qu’inquiets (Bush sr)
Valse hésitation de Bush sr sur la convention climat : deux phrases symptomatiques
•
G7 1988: hâte paradoxale sur l’effet de serre: Bush sr et Nixon une même logique face aux questions de sécurité énergétique dans des rapports de force géopolitiques changeants
• Nous (les américains) sommes les meilleurs alliés des arabes …puisque nous refusons tout effort pour limiter les importations de pétrole J. Schlesinger, 13e Congrès du CME sept. 89, Montréal)
•« Ce que le peuple américain a retenu de la guerre du Golfe, c’est qu’il est extrêmement plus facile et plus drôle d’aller botter les fesses des gens au Moyen‐Orient que de faire des sacrifices pour limiter l’indépendance de l’Amérique vis‐à‐vis du pétrole importé… Ceux qui me connaissent savent que je n’aurais jamais utilisé une phrase comme celle que je viens d’employer si elle n’était pas utilisée aux niveaux les plus élevés du gouvernement. » (James Schlesinger, 15e Congrès du Conseil Mondial de l’Energie, sept. 1992, Madrid)
•Le mode de vie américain n’est pas négociable (G. Bush Sr.)
2. Environnement « naturel et construit » et dynamiques de croissance, des liens mal reconnus
Gérer un bien public d’environnement, oui mais pourquoi?
• L’économie publique a traité de l’internalisation des externalités et de gestion des biens publics globaux
• Les preuves que « ça en vaille le coût » manquent; cf les débats autour du rapport Stern
• Le prix à payer pour un lock‐in intellectuel et un dialogue longtemps évité entre
– Les spécialistes des ‘dossiers de DS (énergie, transport, agriculture, eau) – Les théoriciens de la croissance ‘post Solow’ (croissance endogène)
– Les macroéconomistes post‐keynésiens qui ne voient que la monnaie et la demande finale
– les post marxistes et les économistes du développement qui se focalisent sur les questions de partage des revenus
Un modèle simple du fonctionnement de la machine économique
Modèle dit de Harrod – Domar
Multiplicateur Keynésien (CT)
•
1
1
dy 
dI  dI
s
1 c
Effet d’accélération (LT)
•
o
I t   (Yt 1  Yt )   Y
•
•
Sentier de croissance naturel
taux d’épargne marginal
dI
s
I


 g 
coût marginal d’une capacité
Coût en capital de la production élevé ‐> croissance plus faible pour un taux d’épargne donné
Une croissance asymptotiquement équilibrée
•
Quand la ‘technologie’ devient flexible (Solow)
 1
(rendements constants)
Y  F ( K , L)  K L
•
Le marché impose :
Y
•
•
•
'
K
r
Y
K
Y L    (1   )
'
Sentier équilibré :
Y
L

K

L
(1   ) r
Transition: Surcapacité ‐> baisse de r ‐> baisse de K/Y + hausse de L/Y*baisse de w‐>équilibre
« âge d’or »:
o
o
Y
s
n  s.

 C  K
K

Modèle Marxien : un diagnostic convergent sur le rôle de la technologie ?
•
•
Croissance fonction de la propension à investir donc du taux de profit
pl
pl / v


c  v c 1
v
Progrès technique ‐> croissance de c/v : le capitalisme condamné ou sauvé par un progrès technique ‘bien orienté’?
k
k
Pk
g1
c


*
* f (
)
v
l
Pl
l
g2
•
Pression sur les salaires et insuffisance de la demande finale
Quelques leçons ‘simples’ à retenir
•
Le coût capitalistique des capacités productives: un embarras pour la croissance
•
L’incertitude comme composante du « coût capitalistique »
•
Non neutralité de la direction du progrès technique: coût des ressources primaires, infrastructures et biens d’équipements
•
Cycles économiques et « grappes d’innovation » (Kondratieff)
•
Quand la « loi de Say » pourrait ne pas fonctionner
–
–
–
–
flexibilité des choix techniques (putty‐putty, putty‐clay, clay‐clay)
Anticipations « imparfaites »,
Incertitude, demande de « monnaie » et spéculation
« non neutralité » de la distribution des revenus: partage salaires profits, pyramide des revenus des ménages Le « fordisme »…des trente glorieuses
Potentiels de progrès technique
Styles de consommation
‐ Économies d’échelle (automobiles…)
‐ Biens semi‐durables
‐Economies de dimension (sidérurgie…)
‐ Bâtiment
‐Baisse des coûts de transport
g1  g 2
‘consommation productive’ Etat‐Nations « keynésiens »
‐ Monnaie, crédit et gestion des anticipations
‐Economie mixte pour les infrastructures
‐Dépenses publiques
‐Dévalorisation du capital (inflation, crédit public)
Compromis sociaux et croissance par ‘égalité’
Un cercle vertueux qui se grippe dans l’Ocde
•
Economies d’échelle ‐> extraversion des économies ‐ mise en concurrence des territoires ‐> contrats sociaux, politiques publiques et fixation des salaires sous contrainte de compétitivité
•
Saturation du modèle de développement (C,T,L) – Saturation de la « demande productive » – Limites physiques des économies d’échelle et de dimension;
– Déplacement de la demande (santé, loisirs, environnement)
•
Montée des coûts (décalés) de ‘compensation’ (santé, environnement, sécurité, assurances)
•
Une intervention publique croissante et moins efficace;
– Montée de la pression fiscale
– La productivité des secteurs publics en question
– Faiblesse des coordination internationales
Echec de la percolation du fordisme (1973/1980) • Argentine/Brésil/Inde, blocage à la création de couches moyennes, montée des inégalités
• Le syndrome « or des Incas » (ou Hollandais) pour l’Opep
• Programmes d’infrastructures et endettement croissant
• Développement dualiste confirmé (Amérique Latine, Iran, Monde Arabe) …. par l’exception des « Dragons » (2% de la pop, 53% des exportations)
• Crise du monde rural et échec des « indépendances » en Afrique
Des feedbacks environnement – croissance qui contribuent à gripper le « moteur économique »
•
Energie et matières premières: hausse des coûts et de l’intensité capitalistique
•
Impacts retardés et coûts de ‘réparation’
–
–
–
–
Air, eau, bruit
Santé et besoin de sécurité (care society)
Formes urbaines, fragmentation sociale et « mitage »
Révolutions vertes, dualisme social et sécurité alimentaire
•
Hausse de l’intensité capitalistique de la croissance
•
Hausse du risque d’investissement via
–
–
•
L’incertitude sur les « normes » et le réflexe nimby
Risques technologique majeurs (Nucléaire ….)
Coûts de la sécurité énergétique, alimentaire et du 1980 – 2006: contournement des tensions via une ‘mondialisation heureuse’
•
Echec des relances monétaires et inflation: Rupture anti‐keynésienne •
1980: Reagan, Thatcher, Teng Siao Ping et Solidarnosc … fin de l’ère post 1917
•
1980 – 1990: Politiques d’ajustement structurel dans les PED, •
1986 – 1994: libéralisation du contrôle des changes, des flux de capitaux et des marchés de biens et services (OMC 1994), les couches moyennes de l’OCDE sous pression …. sans le savoir encore
•
1987: La réponse Greenspan au krach boursier, injection de monnaie et baisse des prêts interbancaires; un keynésianisme inavoué?
•
1988‐ 89: premier LBO (leverage buy out)
•
1990‐1992: effondrement de l’URSS et marché unique EU
•
1999: abolition de facto du Glass‐Steagall Act (1933) (sous Clinton)
•
1° janvier 2006 normes comptable IFRS (Mark to market
1992 – 2008: cycle ascendant, commerce des promesses et « bulles »
• Après la «magie Greenspan »: subprimes et ingénierie financière comme nouvelle forme d’injection monétaire ((les non bank banks (Krugman))
• Primauté de la share‐holder value: LBO, cost‐cutting et délocalisations
• 2001: la Chine dans l’OMC: les « géants asiatiques » soutiennent la croissance mais tension aggravée entre « nomades » et « sédentaires »
• Une tendance à la « croissance par inégalités »
• La révolution internet comme base d’un nouveau cycle et d’une bulle boursière
• Bulle immobilière comme relais aux USA (2002 – 2006 : GDP + 5,4%/an , immobilier + 15%/an) et ailleurs (Irlande, Espagne ….)
• Une bulle pratique pour masquer la baisse de revenu des couches moyennes: « You do not have to have a losy home; the low income home buyers
can have just as nice a home as everybody else » (Bushjr 2006)
2000 – 2008: derrière les bulles, une crise prévisible
•
2001: les Twin Towers comme symbole du développement dualiste
•
Bush jr: blocage du multiléralisme dans la régulation mondiale, vers l’affirmation de la force y compris militaire
•
2005 ‐>: des chocs très prévisibles ….
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–
–
un nouveau choc pétrolier et des tensions énergétiques aggravées
des chocs alimentaires à répétition au moindre alea climatique
une montée des accidents environnementaux
un grave déséquilibre des épargnes (quand la Chine et l’Opep financent les USA)
Les limites de la compétition salariale généralisée et la crise des couches moyennes US
Une explosion des inégalités et des tensions, y compris via migrations
Une finance incontrôlée (Aglietta 2003)
2008: crise financière comme limite du « commerce des promesses » •
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–
–
–
Pdts dérivés mouvements de prix « aléatoires » déconnectés des fondamentaux
Ménages américains endettés à 140%
Des TRI de 15% qui gèlent l’investissement productif
Des « titrisations » et des transferts de risque
3. l’affaire climatique et la recherche d’une coordination internationale
Au fil des ans … quelques repères
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1979 1° Conférence Mondiale sur le Changement Climatique
1985‐1986 1° simulations avec des 3D GCM
1988: the G7 decides ….
1992: Rio de Janeiro UNFCCC
1995: Berlin Mandate
1997: Kyoto Protocol
2000: COP6 Den Hagen le demi‐échec
2001: COP7 Marrakech accord/US out
2004: Kyoto rentre en application
2005: G8 declaration, fin de l’ère Bush
2008: Bali … une relance
2009: Copenhagen ou de faux espoirs faussement brisés
2010: Cancun, le retour à Rio dans un contexte changé? Quelques questions
• Pourquoi la proposition Européenne de taxe mixte carbone –
énergie s’effondra un mois avant Rio? …
• Pourquoi le « deal » autour du « sustainable development » (Rio 1992) …. back to Stockhlom 1972?
• Pourquoi, à Berlin (1995) passe – t –on de facto à ce qui sera le schéma de Kyoto … sans que personne le veuille?
• Pourquoi, de Kyoto (1997) à Marrakech (2001) l’Europe ne peut trouver un accord avec l’administration Clinton?
Une négociation avant la négociation
– Quels types d’engagements?
• Prix? Quantités? …. et les sympathiques PAMS?
– Quelle couverture (comprehensiveness)?
• CO2? Tous GES (CH4, ? HCFC)? Les forêts?
– Quelles règles d’observance?
• Quelle ‘concession’ de souveraineté nationale?
• Qu’est – ce qu’un « legally binding commitment»?
– Quels Issue Linkages explicites?
• Energie
• OMC, financements internationaux
Une « sagesse économique » trop vite partagée
• prix du carbone ‐> internalisation du coût social du CC ‐> investissements sur les technologies à bas carbone
• Egalisation des coûts marginaux d’abattement entre pays et secteurs ‐> pas de distorsion dans la compétition industrielle internationale
• Maximiser la “comprehensiveness” du régime
• Deux outils taxes coordonnées ou cap&trade
• Pour pallier les effets négatifs pour les “pauvres” …. aides directes ou quotas d’émission généreux
Pourquoi des économistes (même américains) préféraient les taxes Le « livre blanc » Delors en Europe
La proposition de taxe mixte carbone/énergie de Ripa de Menea
Pour les taxes aux USA (à l’époque) : D. Jorgenson, W. Nordhaus, J. Stiglitz, F. Cooper …. D’où la BTU tax en 1993
Le climat sera sauvé lorsque les travailleurs et retraités américains descendront ensemble dans la rue pour exiger une hausse des taxes sur l’essence afin de financer la santé sans tuer l’emploi (William Nordhaus ‐Yale)
Pourquoi l’échec de la taxe mixte européenne?
• La ligne de fracture nucléaire
• Un problème de gouvernance européenne:
– Les anglais et la souveraineté
– principe de subsidiarité => proposition de l’UE = un contrat
léonin pour l’industrie
• Les réflexes français, un exemple de l’écart entre décisions et intérêts ‘biens compris’
• Le rôle des agenda cachés et des gesticulations diplomatiques
Comment convaincre qu’une taxe de $120t/C mine la compétitivité de l’industrie française?
Table I - Gross impact of a $120/tC
+ 16%
T0 5
V ariation of p rod u ction costs
+ 14%
+ 12%
+ 10%
+ 8%
T11
T0 4
+ 6%
+ 4%
+ 2%
T0 7
U0 1
T3 1
T0 9
T0 2 T0 3
T0 6
T0 8
T10
T2 1
T13
U0 7 U0 8
T2 3 T14
T15 B T16
T15 A
T17 T12 T18 T19 T2 0 T2 2
+ 0%
Sector
T3 2
T2 9 T3 0
T3 3 T3 4 U 12 U 13 U 14
Et pourtant, avec un ‘raisonnement bouclé’…
Decrease of total fiscal burden on industry : - 22815 MF
+ 2,0%
T0 5
Loosers :
9 % of total product
4 % of employment
Production cost variation
+ 1,5%
+ 1,0%
T1 1
+ 0,5%
T0 7
T0 4
T0 6
U0 1
T0 8
+ 0,0%
- 0,5%
T0 2
T3 1
T2 1
T0 9 T1 0
T03
T23
T1 3
T1 5 BT1 6
T2 0
T1 2 T1 8
T1 4T15 A
T1 9
T1 7
- 1,0%
Sectors
T2 2
U07
T2 9 T3 0
U0 8
T3 2
T3 3
T3 4
U1 2 U13 U1 4
Rio de Janeiro: entre déclarations de principes et préparation d’une impasse diplomatique
• Convention Climat: – objectif de limiter les concentrations de GES à un niveau qui évite les interférences dangereuses avec le système climatique
– ‘in the perspective of sustainable development’, Stockholm réaffirmé
• Principe de « responsabilités communes mais différentiées »
– Les pays industrialisés (Annexe 1) proclament leur volonté de limiter en 2010 leurs émissions à leur niveau 1990
– Les autres pays sont exemptés d’engagements quantifiés pendant la 1°
période d’engagement
• Objectif de la 1° COP: review of the adequacy of commitments
Berlin: l’adoption sous hypnose d’une approche quota
• De l’effet ‘inattendu’ d’une déclaration non contraignante
• L’approche ‘par les prix’ squeezée par l’a‐synchronie des cycles de vie politiques (Clinton’s BTU tax)
• Un ensemble hétérogène de réflexes idéologiques (écolos, ingénieurs, physiciens, libéraux‐anti‐fiscalistes, gauche radicale)
• Quand un compromis national entre options très opposées s’impose aux distraits, aux hypnotisés et aux esprit sophistiqués Les conséquences durables de l’option “quotas” d’émission: une tension irréductible sur l’équité
• La résolution Byrd – Hagel (1997) sur la “meaningful participation of DC” cynisme ou
lucidité? • “There will be no emissions trading until the question of the entitlement of primary emissions rights is resolved”; India on behalf of G77+ China (Kyoto 1997)
• Quotas et “climato‐centrisme”, l’oubli de Stockholm et Rio sauf via la réthorique de la “compensation”
Kyoto: un jeu de miroirs déformants EU – US, brisé par le G77
• Les origines du malentendu PAMs vs cap&trade entre USA et EU, le rôle de la question Russe (10G$ d’exports aux USA?)
• Mobilisation des réflexes éthiques ‘anti‐marché’ et condition de supplémentarité • Le veto du G77 sur les marchés de carbone et le retour du refoulé, le compromis de RIO,
• La ‘surprise du dernier jour’ de Kyoto : le MDP/CDM
• La suppression de l’accord sur « les mécanismes » et son remplacement par l’article 17 bis où les échanges de permis « shall be supplemental to domestic action » Autour de la “Kyoto surprise”, le Mécanisme de développement propre
“I did not like this proposal, (CDM), but it got a wide
support and I facilitated its approval …. it can be
called ‘extraterritorial implementation’ …. the
hypothesis that mitigation costs are lower in
developing countries is true only if market
distortions of values are adjusted, because
otherwise everything is cheaper in developing
countries including labor and natural resources.
That disparity has been at the root of every
colonization since the time of the Greeks”.
Raul A. Estrada‐Oyuela
Le MDP: Un révélateur des malentendus
Le MDP n’est pas une forme ‘d’application conjointe’ il est défini comme un outil visant à …. in descending order:
‐ assisting countries in achieving their Sustainable Development objectives
‐ assisting non Annex B countries in contributing to the UNFCCC objectives
‐ helping Annex B countries in meeting their Kyoto commitments
Kyoto … sans sa légende
• les Etats signataires sont détenteurs des permis et opérateurs de marché
– libres de gérer en interne leur contrainte carbone, de diffracter le prix
mondial du carbone comme ils l’entendent et de mener les « PAMs »
qu’ils veulent
• Kyoto n’est pas une Grande Architecture rigide; il permet :
– toute autonomie aux gouvernements pour mettre en jeu les mesures
(prix de l’énergie, autres prix, non-prix, compensations) nécessaires
– Une diversification des types d’engagements par pays hors Annexe B
– Une possibilité d’accords spécifiques pour les secteurs industriels
sensibles (acier, ciment, non ferreux)
• Kyoto suppose un prix mondial et non unique du carbone
• Mais dans le monde du Da Vinci Code …. il passe pour instaurer un
marché généralisé du carbone ce qui facilite les crispations idéologiques
Kyoto ‐> COP6 (La Haye) les raisons de l’échec
•
Les racines de la querelle de la supplémentarité: Kyoto menace le compromis
domestique allemand:
–
–
–
–
Quand le ‘hot air’ russe révèle les risques des quotas (prix bas, transfers vers Russie)
Quotas payants vs accords volontaires, protéger l’industrie allemande
Pas d’engagements financiers (l’Allemagne de l’Est coûte assez cher)
Rejet moral de toute “transaction” marchande pour échapper à ses devoirs (retour de la querelle des indulgences)
•
De la supplémentarité au concrete ceiling: février 1998 à Londres: symbole du sérieux éthique du “Nord” et invitation du ‘Sud’ à nous rejoindre
•
La notion de ‘legally binding commitment’ avec sanctions comme extrapolation internationale des pratiques européennes
• L’acte final et le retour d’une fracture cachée: le nucléaire
Illusoires sanctions? … ou l’erreur sur le droit international Deduction from its assigned amount of the subsequent
commitment period of a number of tonnes of allowable
emissions equal to :
-1.1 times the tonnes of excess emissions if the Party has
exceeded its assigned amount by less than 1%;
-1.5 times the tonnes of excess emissions if the Party has
exceeded its assigned amount by 1% or more, by less than
8%
-2.0 times the tonnes of excess emissions if the Party has
exceeded its assigned amount by 8% or more
(New proposals by the President of COP6, 9 April 2001)
Gleneagle 2005(G8) et le rapport Stern
• “ We will act with resolve and urgency to meet our shared and multiple objectives of reducing GHGs emissions, improving the global environment, enhancing energy security and cutting air pollution in conjunction with our vigorous efforts to reduce poverty”
• “We face a moment of opportunity” given the demand for infrastructure investment in DCs; back to the Marshall plan metaphora?
• Le rapport Stern (2008): quand un Chief Economist de la Banque
Mondiale dit que les coûts du défi climatique équivaudraient à ceux
d’une geurre mondiale
• Basculement (définitif?) de l’opinion majoritaire des décideurs politiques vers un nouveau mantra diplomatique, le F4
GDP variation w.r.t. reference scenario (%)
Soit un prix du carbone ‘pur’ … ou pourquoi le ‘cap & trade’ n’intéresse pas les PED
2010
0%
2020
2030
2040
2050
2060
2070
2080
-2%
-4%
-6%
-8%
-10%
-12%
Annex I
non Annex I
-14%
-16%
World
(450ppm CO2 stabilisation scenarios)
2090
2100
Les mécanismes en jeu jouent contre les PED Propagation du prix du carbone sur les coûts de production d’industries
critiques dans une phase de décollage (énergie, ciment, acier …)
Inertie des équipements + routines décisionnelles (offre technologique)
et comportementales (demande) ds des sociétés à marchés incomplets
Effets revenus pervers (directs et indirects) sur les bas et moyens
revenus (partie dominante de la population)
Moindre compétitivité internationale et dégradation des termes de
l’échange (baisse du pouvoir d’achat du travail national):
Des transferts compensatoires hors de proportion: Afrique +8% du PIB, Inde +6% du PIB, Europe ‐1.2% du PIB, USA ‐1.7% du PIB
GDP variation w.r.t. reference scenario (%)
Soit infrastructures + réforme fiscale
2010
6%
2020
2030
2040
2050
2060
2070
2080
2090
4%
2%
0%
-2%
Annex I
-4%
non Annex I
-6%
World
-8%
(450ppm CO2 stabilisation scenarios)
2100
Pourquoi la Chine et l’Inde s’intéresseraient au dossier? Questions de sécurité énergétique
Real GDP losses - China
Real GDP losses - India
1.0%
2010
2020
2030
% o f re a l G D P
0.0%
2000
2%
2050
% o f re a l G D P
-1.0%
2040
0%
2000
-2%
-2.0%
2010
2020
2030
-4%
-6%
-8%
-10%
-3.0%
-12%
-14%
-4.0%
-16%
Low Growth + energy frictions
High Growth + energy frictions
Low Growth + energy frictions
High Growth + energy frictions
2040
2050
Les termes des politiques climatiques pour le « Sud »
• Une vraie conscience de la menace climatique
• La question sécurité énergétique et tensions sur les ressources au long du XXI° siècle
• Les co‐bénéfices de la réduction des pollutions locales
• Une ‘aide’ nécessaire pour éviter des bifurcations irréversibles
• Une contrainte, l’allègement de la pauvreté et la maîtrise du “développement dualiste”
Sortir du “who picks the remains”
•Copenhagen (2009) une curieuse ‘bulle médiatique’ vite éclatée et qui laisse des traces
• Le « paradigm shift » de Cancun, du « fair burden sharing » à la notion de ‘equitable access to development’ »
•Les politiques climatiques sont bénéficiaires aux PED sur le long terme; mais des politiques de prix unique du carbone heurtent les économies émergentes sur le court terme et des prix du carbone peu élevés ne peuvent prévenir les risques de lock‐in dans des styles de développement intensifs en carbone
• Des signaux – prix du carbone … en l’absence de marchés du carbone constitués … le rôle de la finance carbone
Conclusion:
croissance verte ou développement soutenable? La croissance verte, ses vertus et ses naïvetés
• Une recherche de « où investir » grâce à de nécessaires financements publics; comment contrôler les jeux de lobbying
•Y – a – t‐ il vraiment des technologies propres?
• Création d’emploi? Oui mais attention à l’existence de compétences et aux effets d’éviction • est‐on sûr de privilégier les projets socialement efficaces mais médiatiquement peu valorisable
•Comment sécuriser les investissements et l’organisation de filières?
•Peut‐on se ‘lancer seuls’? Questions de compétitivité
•Nécessité de créer via la fiscalité et la finance, un environnement stable et lisible
Climate negotiations in an untimely context?
• Almost zero probability of an agreement on a global cap‐and‐
trade system: diplomatic non‐starter for emerging countries because of the «entitlement » issue • the Cancun paradigm shift calls for «substantial opportunities to ensure continued high growth and sustainable development” but it requires a prior scaling‐up of the Green Climate Fund
• But, the current context of ’depression economics’ ,‘ debt crisis’ and rebalancing of the world economic equilibrium can only:
– exarcerbate the ‘donor fatigue’ in the Annex 1 countries
– Reinforce the social resistance to carbon pricing (explicit or implicit)
• Risk of reinforcing the circle of distrust between Annex 1 and non Annex 1 countries
65
Turning the question upside/down
• No debt bailout and lasting economic recovery w/o climate policy?
• The question is stupid if you think that climate finance is doomed to remain a marginal department of global finance
• It is not stupid if you have in mind the G$ 100 circulated in negotiations for 2020, the 264‐563 of up front investment costs
appraised by the WB for 2030 and the induced investment demands
• The question is dangerous if you think that linking two sensitive issues is a diplomatic non‐starter and demands a dialogue between
too distinct intellectual cultures
• The question is not dangerous but unavoidable if you have in mind
that ignoring the constraints leads to a diplomatic dead‐end
66
Aftermath of the financial crisis
• Call for strict public budgets ‘growth austerity’ and debt bailout
• Ben Bernanke’s policy: interest rates close to zero
• Eurozone: injection of a Trillion € at a 1% interest rate to avoid a credit crunch (fall 2011), injections to save the Spanish banks plus …..
• But the dictatorship of the shareholder value created a Buridan’s
Donkey syndrom: savings do not know where to go (in industry) ‐> savings glut and negative interest rates for ‘less risky’ countries
• History tells us that:
– The more the debtors pay, the more they owe (I. Fisher, Econometrica 1933)
– Post WWII huge debts have been absorbed with a growth rate higher than the average real interest debt paid on the debt
– The « depression economics » might be a trap hard to go out (Japan 90ies) 67
A thin pathway out of the depression economics
•
Awaking the Buridan’s Donkey: ‘some form of‘ public guarantee to lower specifically the risks of Low Carbon investments, based on an agreement on a « social value of carbon «
• Re‐orienting saving towards Low Carbon Projects instead of speculative financial products, real estates etc ….
• Trigger a wave of LCP in infrastructures in DCs to avoid their
bifurcation towards energy intensive pathways
• Revitalizing the industrial fabric in OECD countries • inward‐oriented growth in emerging economies ‐> calming tensions about « currency cold war »
• Towards a carbon based reform of Financial systems (carbon assets as a reserve value) and of fiscal systems
68
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