Chapitre 4
Conditions régionales et effets locaux
Introduction
Le présent chapitre traite en détail des dangers météorologiques et des effets locaux
couramment observés dans la zone de responsabilité GFACN33. Il dresse la liste des
dangers météorologiques les plus courants et les plus vérifiables qu’on a pu établir
suite à de longues discussions avec des prévisionnistes, des spécialistes de l’informa-
tion de vol, des pilotes et des répartiteurs.
La plupart des dangers météorologiques sont décrits simplement en traçant les
symboles appropriés sur les cartes d’accompagnement et en fournissant ensuite un
bref texte explicatif, mais certains des phénomènes météorologiques les plus com-
plexes sont décrits plus en détail. Le tableau 3 fournit la légende des divers symboles
utilisés dans ce chapitre.
Carte 4-1 - Vue d’ensemble de la topographie du domaine GFACN33
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L’Ontario
(a) Été
L’été offre certaines des meilleures conditions de vol car, en cette saison, il y a moins
de tempêtes qui sévissent dans le domaine GFACN33 et elles sont moins intenses. La
force des vents en altitude diminue, les masses d’air ont tendance à s’attarder et le
temps en général devient plus persistant. Les masses d’air tropical touchent régulière-
ment le sud de l’Ontario durant l’été. Elles amènent souvent des températures élevées,
une forte humidité et des orages durant l’après-midi.
Il se produit davantage d’orages dans le sud, où l’on dénombre en moyenne 25
journées avec orage par année. Ces orages sont souvent déclenchés par le passage d’un
front froid au printemps ou à l’été. Le total annuel de jours avec orage passe à 35 dans
le corridor reliant Windsor à London, dans le sud-ouest ontarien. Certains des pires
orages, surtout ceux qui se produisent dans le sud-ouest, peuvent être accompagnés de
tornades. Le nombre d’orages diminue vers le nord, tombant à 5 jours ou moins par
année le long de la baie d’Hudson.
Les vents dominants sont plutôt légers en été et soufflent généralement du sud-
ouest. Les brises de lac et de terre sont fréquentes sur les rives des Grands Lacs, souf-
flant vers la terre le jour et vers l’eau la nuit.
La brume sèche, qui est formée de concentrations élevées d’aérosols et de polluants
sous forme particulaire, est un problème chronique en été. Quand la masse d’air est
refroidie par en dessous par les Grands Lacs, il se forme une inversion qui piège la
brume sèche. Cette couche de brume sèche peut s’élever jusqu’à une hauteur de 8000
pieds au-dessus du niveau de la mer et réduire la visibilité entre 2 et 3 milles terrestres.
Dans le nord de l’Ontario, le brouillard est plus fréquent en été alors que dans le
sud, on l’observe plus souvent en automne et en hiver. Le brouillard a tendance à se
former au petit matin quand les vents sont légers et que la terre a subi un refroidisse-
ment nocturne. Plus tard dans la saison, il peut se former du brouillard d’évaporation
au-dessus des lacs dans de l’air froid et sec.
À l’approche de l’automne, l’une des principales trajectoires de tempêtes
d’Amérique du Nord passe dans cette région, ce qui fait que le nombre et la vigueur
des dépressions migratrices augmentent. À cette époque de l’année, il n’est pas rare
que les restes d’un ouragan tropical remontent vers le nord-est le long de la côte atlan-
tique et viennent produire des vents forts et des périodes de pluie modérée ou forte
dans le sud et le centre de l’Ontario. Dans le nord, où les étés sont plus courts, l’au-
tomne apporte des températures plus froides et éventuellement les premières accu-
mulations de neige.
CHAPITRE QUATRE
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(b) Hiver
Quand l’hiver s’installe, les vents dominant commencent à virer au nord-ouest. La
trajectoire de tempêtes se déplace vers le sud pour passer au-dessus des Grands Lacs
et tant la fréquence que l’intensité des tempêtes continuent d’augmenter. Au même
moment, de l’air arctique froid et sec envahit la partie nord du domaine et fait péri-
odiquement irruption dans la partie sud, où il se trouve modifié en passant au-dessus
des eaux plus chaudes des Gands Lacs.
Le brouillard est plus fréquent dans le centre de l’Ontario en automne et en hiver
que dans le nord ou dans le sud. Sudbury et North Bay connaissent respectivement
69 et 63 jours avec du brouillard annuellement. Des endroits comme Red Lake et
Pickle Lake dans le nord-ouest ont des moyennes proches de 15 jours alors que dans
le sud, on en observe typiquement 35 jours par année. Au printemps, il se forme par-
fois du brouillard au-dessus des lacs quand de l’air chaud et humide se trouve refroi-
di par leurs eaux froides. Ce type de brouillard peut encore se former plus tard dans
la saison, quand il y a remontée d’eau froide provenant des profondeurs.
Les premières chutes de neige surviennent habituellement dans la région des riv-
ières Winisk et Severn dans le nord-ouest de l’Ontario, vers la fin d’octobre ou au
début de novembre, et s’étendent à travers le lac Supérieur et vers l’est jusqu’à Sudbury
vers le milieu du mois. La neige n’affecte la majeure partie du sud de l’Ontario, de
London à Kingston, qu’au début de décembre, et l’extrême sud-ouest, vers Noël.
D’épaisses ceintures de neige se forment sur les flancs du Bouclier canadien qui font
face au lac Huron, à la baie Georgienne et au lac Supérieur, là où l’air froid, après avoir
recueilli de la chaleur et de l’humidité pendant sa longue course au-dessus de l’eau
libre est forcé à s’élever. Ces ceintures de neige, qui sont un effet de lac, se produisent
aussi à proximité de Parry Sound, au sud d’Owen Sound, au nord-est de Sault Ste.
Marie, près de London et le long du Saint Laurent.
Des précipitations verglaçantes peuvent se produire tout l’hiver mais elles sont plus
fréquentes au début de la saison. Se formant habituellement à l’avant d’un front chaud
qui s’approche, les précipitations verglaçantes peuvent présenter certaines des condi-
tions de givrage les plus dangereuses. On en observe de 5 à 10 jours par année dans
le nord et jusqu’à 20 jours par année dans le sud.
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Effets locaux
Côte et basses-terres de la baie d’Hudson de Fort Severn à Moosonee
Carte 4-2 - Côte et basses-terres de la baie d’Hudson de Fort Severn à
Moosonee
Cette vaste portion du domaine GFACN33 est l’une des régions les plus isolées et
les plus désolées du Canada. La côte nord de l’Ontario s’étire de la frontière du
Manitoba vers le sud-est jusqu’au cap Henrietta Maria, vers le sud jusqu’à l’em-
bouchure de la rivière Attawapiskat près de l’île Akimiski, puis à nouveau vers le sud-
est jusqu’à la frontière du Québec sur la presqu’île Ministikawatin. Une poignée de
petites communautés largement dispersées ponctuent la ligne de côte près de l’em-
bouchure des rivières principales, qui portent leur nom : Fort Severn, Winisk,
Attawapiskat, Fort Albany, Moosonee et Moose Factory.
LANDSDOWNE
HOUSE
FORT HOPE
FORT SEVERN
ATTIWAPISKAT
FORT ALBANY
MOOSONEE
BIG TROUT LAKESACHIGO LAKE
MUSKRAT DAM
PICKLE LAKE
WINISK
KASABONIKA WEBEQUE
0 niveau de la mer
300 Pi.
600 Pi.
1000 Pi.
1500 Pi.
2000 Pi.
3000 Pi.
BAIE D'HUDSON
BAIE JAMES
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Fort Severn - cap Henrietta Maria
Carte 4-3 - Fort Severn - cap Henrietta Maria
Cette partie de la côte de même que les terres basses adjacentes s’étendent vers le
sud-est à partir de la frontière du Manitoba. Bien drainées, les plages soulevées et les
zones intertidales couvertes d’herbes définissent en grande partie la côte, de laquelle
les arbres sont presque absents sur une distance de 5 à 10 milles à partir de la baie.
Plus loin dans les terres, le paysage assez plat est formé de régions de toundra et de
marais ou de tourbières mal drainées où poussent quelques arbres. La région abrite
deux petites communautés situées sur les berges des rivières Severn et Winisk, à prox-
imité de la côte. Les vents dominants dans cette région sont généralement du nord-
ouest.
Durant l’été, quand la baie d’Hudson est libre de glace, il y a fréquemment des
bancs de brouillard et des stratus bas au-dessus de l’eau froide. Des vents du nord
amènent parfois ces conditions sur la côte, ce qui occasionne des plafonds bas et des
visibilités réduites. Le brouillard ainsi amené sur la côte persistera parfois toute la
journée mais les stratus qui s’avancent davantage dans les terres auront plutôt ten-
dance à se fragmenter durant l’après-midi sous l’effet du réchauffement diurne.
Les bourrasques de neige sont communes en automne et apparaissent souvent
quand de l’air froid (-8 °C ou moins) circule au-dessus des eaux libres et relativement
chaudes de la baie d’Hudson. Par moments, les plafonds et la visibilité peuvent être
localement réduits à près de zéro dans les bourrasques de neige, mais ces conditions
ne durent habituellement pas très longtemps.
Durant l’hiver, de grandes portions de la baie d’Hudson se couvrent de glace et les
conditions de vol s’améliorent en général, notamment en janvier et en février. Le
temps, ici, peut changer rapidement, toutefois. Le passage de systèmes frontaux peut
amener des périodes de neige, de vents forts et, parfois, des conditions de blizzard ou
de voile blanc (whiteout).
FORT SEVERN
FORT SEVERN
FORT SEVERN
WINISK
WINISK
WINISK
CAP HENRIETTA
MARIA
BAIE JAMES
BAIE D'HUDSON
0 niveau de la mer
300 Pi.
600 Pi.
1000 Pi.
1500 Pi.
2000 Pi.
3000 Pi.
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