
Rien d'original à attendre: il s'agira, comme en 1929, comme en 1981, comme en
2001, de créer des marchés artificiels, par l'endettement et l'aide au crédit.
Néanmoins l'administration Obama ne donnera sans doute pas la même forme que
les administrations républicaines, sous Reagan et Bush Junior, à ces deux types de
réponses à la crise.
A L'endettement ne passera pas, dans un premier temps, par une augmentation
radicale des dépenses militaires (même si l'économie américaine restera fondée sur
l'économie de guerre), mais par des grands travaux, inspirés du New Deal de
Roosevelt. Oubliant que ce "New Deal" n'a sorti l'économie américaine des années
trente que durant quelques années. Il a fallu la 2e guerre mondiale pour mettre
vraiment fin à la crise de 1929, 2e guerre qui fit entrer les États-Unis dans l'économie
de guerre en temps de paix, dont ils n'ont pu sortir.
B La baisse de la fiscalité des entreprises
Une partie de l'endettement servira aussi à couvrir les baisses de prélèvement fiscaux
sur les profits des entreprises, baisse des revenus de l'État censée être compensée par
l'augmentation des recettes que pourrait permettre la relance de l'économie, aidée
par ces mesures. Dans les faits, il s'agit de rendre aux entreprises une part de leur
profit, sans aucune contrepartie. Autrement dit, un don de la collectivité au privé.
Cette mesure ne résoudra rien; au contraire. En aidant les entreprises à rétablir leur
équilibre financier, on met à mal le mécanisme d'autoprotection du marché, face à la
surproduction: la disparition d'une partie de la production suite aux faillites. D'autre
part, les investissements supplémentaires que les sociétés pourront réaliser grâce à ce
cadeau servira essentiellement à augmenter la productivité, et donc, à terme, à
aggraver la crise de surproduction.