- 2 -
de Kaysersberg) ; leur base visualise la surface d'érosion post-hercynienne ; celle-ci est
effondrée par l'intermédiaire d'un champ de fractures dans la région d'Aubure. Les
rares villages de ce domaine sont installés au fond de s vallées ou sur la pénéplaine post-
hercynienne.
2 — Le domaine des collines sous-vosgiennes
Cette zone est limitée à l'Ouest par un accident majeur d'orientation Nord-Sud, la
faille vosgienne, qui met en contact les formations du socle et les terrains secondaires
et tertiaires du domaine effondré. En fait il s'agit d'un faisceau de failles qui
s'anastomosent et se relaient selon un tracé en baïonnette. Le rejet de la faille
vosgienne est minimum là où le champ de fractures est le plus large (500 à 600 m à
Ribeauvillé). Entre Wintzenheim et Katzenthal par contre, ces rejets atteignent plus de
1000 mètres. L'escarpement des « failles vosgiennes » est presque toujours nettement
visible dans le paysage.
Les terrains triasiques, liasiques et oligocènes continentaux sont limités à l'Est vers
la plaine par la faille rhénane (rejet 700 m) souvent cachée par les sédiments
quaternaires de la plaine reposant sur les terrains marins marneux de l'Oligocène. Entre
ces deux accidents majeurs s'ordonne une mosaïque de petits compartiments
tectoniques où s'observent les grès, les calcaires, les dolomies, les marnes, les argiles et
les conglomérats du Secondaire et du Tertiaire, et qui ont joué, comme le montrent les
couleurs des terrains sur la carte, verticalement et probablement tangentiellement.
Recoupés par les rivières vosgiennes issues du socle (Fecht, Weiss, Strengbach) et
dont les grands cônes de déjection forment la transition avec la plaine, ces coteaux,
aux formes arrondies, couverts de riches vignobles, de vergers et de taillis, portent les
coquets villages alsaciens qui jalonnent la Route du Vin.
3 — La plaine du Rhin
Étendue subhorizontale, elle s'étale de part et d'autre du Rhin, du pied des Vosges
jusqu'à la Forêt-Noire ; elle correspond à un fossé d'effondrement rempli de sédiments
tertiaires marneux (plus de 1300 m) et recouvert par une accumulation de graviers, de
sables et de limons plio-quaternaires déposés par le Rhin, i'lll et les rivières issues des
reliefs bordiers. C'est dans ces alluvions, activement exploitées en surface par de
grandes gravières, que se situe la nappe phréatique du Rhin, principale source d'eau
potable de la plaine, exploitée par de nombreux forages.
L'épaisseur de ces alluvions est variable (elle peut dépasser 200 m) car le substratum
tertiaire sous-jacent s'élève à la hauteur de Colmar en un seuil qui sépare le bassin de
Mulhouse au Sud, du bassin de Sélestat au Nord. La plaine est le domaine des cultures
vivrières, des prairies et des forêts de l'Ill et du Rhin. De nombreux villages sont
installés sur la basse terrasse wurmienne ou sur ses rebords.
4 — Le massif du Kaiserstuhl
Le Kaiserstuhl, remarquable massif volcanique d'âge tertiaire, émerge de la plaine
holocène en une série de petits reliefs isolés, d'orientation Nord-Sud, semblables à des
îlots ; il se prolonge vers le Nord-Ouest par les collines du Lutzelberg et du Limberg et
vers le Sud-Ouest par les collines de Breisach (feuille Neuf-Brisach). Son pied
occidental plonge sur les graviers rhénans. Les roches essexitiques et phonolitiques
constituent l'essentiel de la topographie des crêtes boisées disposées en fer à cheval
ouvert vers l'Ouest, et au cœur duquel coulent le Krottenbach et ses affluents.
A la périphérie de ces reliefs, une zone basse, plate, recouverte par un épais
manteau de lœss, forme le domaine d'élection des cultures, de la vigne en particulier ;
le substratum volcanique n'y apparaît qu'à la faveur de fenêtres ménagées dans la
couverture lœssique.
Tous les villages du Kaiserstuhl se situent dans les fonds des vallées, de directions
rayonnantes, à partir du cœur du massif et le plus souvent sur le bord de la basse
terrasse wurmienne, dominant la plaine holocène.