10 mS/cm, alors que dans l’eau potable elle
varie de 0,1 à 1 mS/cm et que dans l’eau
ultra pure elle se présente sous forme de tra-
ce de quelques microsiemens/cm tout au
plus.
Destinées à la conduite des procédés de trai-
tement, ces sondes doivent fournir une
mesure stable et reproductible dans le temps.
Un principe, deux conceptions
différentes
Une sonde de mesure d’oxygène dissous uti-
lise le principe électrochimique. Un courant
électrique est induit par une réaction d’oxy-
do-réduction : à la cathode, les molécules
d’oxygène sont consommées par réduction
pour former des ions hydroxydes. Cette réac-
tion nécessite des électrons qui sont fournis
par la réaction d’oxydation des atomes de
l’anode. Les cations ainsi créés à l’anode pas-
sent en solution.
Il existe deux variantes : sans membrane et
avec membrane. Pour le système sans mem-
brane, des ions présents dans le liquide peu-
vent réagir à la cathode et induire un cou-
rant. Parmi les agents les plus perturbateurs,
on peut citer les ions sulfure dont la concen-
tration maximale admissible pour provoquer
un écart inférieur à 0,2 mg/l est égale à
1 mg/l.
Dans le cas des sondes avec membrane, l’élec-
trolyte n’assure pas seulement la continuité
électrique du système, il est également choi-
si pour éviter que les cations diffusent et se
déposent à la cathode.Ainsi, le sel présent va
réagir avec les cations afin de les immobili-
ser en formant un sel insoluble. L’électroly-
te se modifie donc au cours du temps et il est
nécessaire de le régénérer. Selon les sondes et
les fabricants, le temps entre deux change-
ments d’électrolyte peut varier de six mois
à cinq ans.
Pour que le courant électrique circule dans le
système, une tension est présente entre les
deux électrodes. Elle peut être :
- imposée. C’est le procédé galvanique, une
différence de potentiel d’au moins 0,5V est
alors nécessaire.
- appliquée aux électrodes. On parle alors de
sondes polarographiques ou ampéromé-
triques. Pour ces appareils, un temps de pola-
risation est nécessaire après l’application
d’une tension externe. Il peut varier entre
quelques minutes et une heure avant utili-
sation.
Le courant électrique mesuré est propor-
tionnel à la quantité d’oxygène arrivant à la
cathode. Dans le cas des sondes à membra-
ne, cette dernière est elle-même propor-
tionnelle à la pression partielle de l’oxygène
à l’extérieur de la membrane. Le facteur de
proportionnalité dépend des caractéristiques
physiques de la membrane. La nature du
matériau et l’épaisseur de la membrane
influencent sa perméabilité. Pour un même
matériau, plus la membrane est fine, plus
l’oxygène passera facilement. Dans le domai-
ne de l’assainissement, des membranes en
polymère fluoré d’épaisseur variant entre
25 µm et 50 µm sont généralement utilisées.
C’est aussi la perméabilité de la membrane
qui influence le temps de réponse de la son-
de lors d’un changement brusque de la
quantité d’oxygène dissous dans le liquide.
Parmi les différentes sondes du marché,le
temps nécessaire pour que 90 % du chan-
gement de signal soit atteint (t
90
) peut varier
de 10 à 180 secondes.
Surveiller que le capteur
est en bon état
Sur les capteurs d’oxygène dissous, la mem-
brane est le point faible du capteur. Elle s’en-
crasse, peut se rompre. Pour contrôler son
intégrité, il existe des systèmes de surveillance
qui préviennent l’utilisateur lorsqu’il y a rup-
ture de la membrane ou épuisement de
l’électrolyte.
Par exemple, l’utilisation d’une troisième
électrode, dite électrode de référence, per-
met de contrôler toute variation anormale
du courant dans l’électrolyte. D’autres véri-
fient l’intégrité de la membrane par un
contrôle de l’impédance entre la cathode et
le corps de la cellule. Une autre solution
consiste à vérifier la variation du signal. Une
absence de variation du signal pendant tou-
te la durée du cycle d’aération indique la pré-
sence d’un problème.
Lorsqu’un problème de membrane est détec-
té, il faut la changer. Plusieurs précautions
importantes sont à prendre. Il faut notam-
ment éviter toute introduction de bulles dans
l’électrolyte. La présence d’un embout amo-
vible, avec la membrane déjà tendue sur un
support, simplifie cette opération délicate.
Chez Endress + Hauser, il s’agit d’un “capot pré-
confectionné interchangeable”, chez Emerson
Process, la membrane pré-tendue sur son sup-
port est plaquée contre la cathode par une
pièce vissée.
L’encrassement de la sonde perturbe aussi la
mesure. Le matériau constituant la mem-
brane a aussi son importance. Il est de noto-
riété que le Téflon résiste bien à l’encrasse-
ment.
Etalonner la cellule
Après chaque changement de membrane
(mais pas uniquement), un étalonnage est
nécessaire.
Pour l’oxygène dissous, de nombreuses
59
MESURES 749 - NOVEMBRE 2002
G
uide d’achat
Quel appareil choisir ?
Qu’il soit portable pour les mesures ponctuelles sur le terrain, ultra-précis
pour les analyses en laboratoire ou en continu pour le contrôle notamment
des eaux usées, un appareil de mesure d’oxygène dissous ou/et conductivi-
té est schématiquement constitué d’un boîtier électronique et d’une sonde.
Le fonctionnement de l’ensemble des sondes à oxygène est basé sur un
principe électrochimique nécessitant deux électrodes.
Il existe deux catégories d’appareils, différenciés par la présence ou non d’une
membrane. Pour les sondes sans membrane, les deux électrodes sont en
contact direct avec l’échantillon contrairement aux sondes à membrane basées
sur le principe de Clark. Ces dernières mettent en œuvre un système d’élec-
trodes plongées dans un électrolyte et séparé de la solution par une membrane
semi-perméable qui laisse passer l’oxygène dissous vers les électrodes.
Emerson Process Management
L’oxygène dissous et la conducti-
vité sont deux des paramètres les
plus mesurés sur les eaux usées.
Plusieurs possibilités de montage
sont proposées : sur cuves, sur
canalisations,dans des réacteurs.
Heito
Cette sonde de conductivité est
proposée en 270 configura-
tions différentes afin de
s’adapter à un maximum
d’applications.